« Buste de Giuseppe Verdi » (1873)
Vincenzo Gemito (1852-1929)
Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)
Dès l’âge de 21 ans, le sculpteur napolitain Vincenzo Gemito reçoit des commandes de portraits. Ainsi, en 1873, il exécute le buste de Giuseppe Verdi, alors à Naples pour la production au Théâtre San Carlo de ses opéras « Don Carlos » et « Aïda ». Le buste devient instantanément célèbre.
Ce chef-d’œuvre nous est présenté par Jean-Loup Champion, historien de l’art, directeur scientifique de l’exposition « Vincenzo Gemito (1852-1929). Le sculpteur de l’âme napolitaine » au Petit Palais.
« Haute stature, cheveux châtains, front élevé, sourcils noirs, yeux gris, nez aquilin, bouche petite, barbe sombre, menton ovale, visage maigre, teint pâle. » Giuseppe Verdi selon les mentions de son passeport
Exposition « Vincenzo Gemito (1852-1929). Le sculpteur de l’âme napolitaine »
15 octobre 2019 – 26 janvier 2020
Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Visite privée
Découvrez la visite privée de l’exposition en cliquant sur l’image ci-dessous.
Guillaume Kientz, commissaire de l’exposition « Greco », présente une « Pietà » de Greco, prêt exceptionnel d’une collection particulière pour l’exposition du Grand Palais.
Né à Strasbourg en 1980, Guillaume Kientz est diplômé de l’Institut national du Patrimoine en 2008. Spécialiste de la peinture espagnole et sud-américaine, il intègre le musée du Louvre en 2010. En 2015, il est commissaire de la grande rétrospective « Velázquez et ses contemporains » au Grand Palais. Il est actuellement conservateur du patrimoine au Kimbell Art Museum à Fort Worth (Texas).
Le tableau sur toile de la Pietà est aussi un immense chef-d’œuvre : Greco a composé ce drame avec un grand sens de la monumentalité et de la valeur expressive des couleurs, mais il s’attache aussi à des détails très émouvants, comme le visage penché de Joseph d’Arimathie ou le geste de Marie-Madeleine qui tient la main du Christ mort. » – Charlotte Chastel-Rousseau, conservatrice des peintures espagnoles et portugaises au Musée du Louvre
Nous espérons que les visiteurs de l’exposition garderont l’image d’un Greco humaniste, lisant et annotant Vitruve et Vasari, un artiste de la Renaissance dirigeant un important atelier, qui a peu à voir avec le personnage stéréotypé d’un mystique illuminé qu’on a parfois imaginé. » – Charlotte Chastel-Rousseau
Exposition « Greco » – Grand Palais (Paris)
Visite privée
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Exposition « Versailles Revival 1867-1937 »
19 novembre 2019 – 15 mars 2020
Château de Versailles
Entre 1867 et 1937, le château de Versailles fait l’objet d’un vaste programme de restauration et de remeublement. Il attire autant les peintres et écrivains célèbres que le grand public. À travers près de 350 œuvres et documents, cette exposition retrace – pour la première fois – ce moment étonnant de l’histoire de l’art où Versailles prend place parmi les grands motifs littéraires et picturaux.
Laurent Salomé, directeur du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, sera votre guide pour une visite privée exclusive de cette exposition inédite.
« Le bain de la marquise » (1906) par Alexandre Benois – Galerie d’État Tretiakov (Moscou)
Je suis ivre de Versailles, c’en est comme une maladie, un état amoureux, une passion criminelle. » – Alexandre Benois
« Portrait de l’Impératrice Eugénie » (1857) par Franz Xaver Winterhalter – Hillwood Estate, Museum & Garden (Washington D.C.)
Cent ans après la Révolution française, à l’aube de la « Belle Époque », un étonnant phénomène de nostalgie et de passion se développe autour du Versailles de l’Ancien Régime. À l’image de la reine Eugénie, on rêve de Marie-Antoinette en même temps que la République réunit ses assemblées à Versailles et y élit son Président.
Exposition « Versailles Revival 1867-1937 » – Château de Versailles« Pierre de Nolhac, conservateur du musée de Versailles » (1909) par Henri Girauld de Nolhac – Châteaux de Versailles et de Trianon
Cet enthousiasme pour Versailles accompagne le travail obstiné des conservateurs du Château pour lui rendre sa splendeur perdue. Pierre de Nolhac, directeur du musée de 1892 à 1920, est une des figures marquantes de cette entreprise, à la suite d’Eudore Soulié, premier véritable conservateur du Château de 1854 à mort en 1876.
« Le Salon du Dauphin » (1901) par Maurice Lobre – Musée d’Ermitage (Saint-Pétersbourg)« L’Automne à Versailles » (vers 1910) par Isidore Rosenstock (1880-1956) – Collection particulièreÀ gauche : « Le Feu, ciel bleu » (1890-1900) par Paul Helleu (1859-1927) – Nevill Keating Pictures (Londres)
Les jardins accueillent aussi bien des fêtes aristocratiques et que le tourisme populaire. La fréquentation atteint pour la première fois le million de visiteurs en 1937 à l’occasion d’une Exposition universelle.
« Pieds d’une passante à Versailles » (1935) par André Steiner (1901-1978) – Centre Pompidou (Paris)« Fusiliers marins dans le parc de Versailles » (1871) par Pierre Puvis de Chavannes – Châteaux de Versailles et de Trianon« La Proclamation de l’Empire allemand » (1885) par Anton von Werner (1843-1915) – Bismarck Muséum
La politique joue un rôle important. Le nom de Versailles va résonner comme une déflagration avec la scène de la proclamation de l’Empire allemand dans la Galerie des Glaces. Depuis cet événement, compensé 50 ans plus tard par la signature du traité de Versailles au même endroit, le Château est redevenu le symbole de la Nation française.
« La Galerie des Glaces préparée pour la signature du traité de paix de Versailles le 28 juin 1919 » par Léopold Delbeke (1866-1939 ?) – Château de Versailles
Versailles apparaît dans les écrits de nombreux auteurs tels Marcel Proust, Maurice Barrès, Robert de Montesquiou ou Anna de Noailles. Les jardins du parc, si « ennuyeux » aux yeux d’Alfred de Musset regagnent leurs lettres de noblesse.
Versailles, grand nom rouillé et doux, royal cimetière de feuillages, de vastes eaux et de marbres, lieu véritablement aristocratique et démoralisant, où ne nous trouble même pas le remords que la vie de tant d’ouvriers n’y ait servi qu’à affiner et qu’à élargir moins les joies d’un autre temps que les mélancolies du nôtre. » – Marcel Proust
« Anna de Nouilles » (1905) par Jean-Louis Forain (1852-1931) – Collection particulièreExposition « Versailles Revival 1867-1937 » – Château de Versailles
Alors que des artistes de toutes origines, peintres, photographes, illustrateurs, s’emparent du lieu, de petits Versailles fleurissent à travers le monde.
« Villa Trianon – Lady Mendl » par Achille Duchêne (1866-1947) – Musée des Arts décoratifs (Paris)« L’aube » par Gaston La Touche – Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg
Quelles sont les nouvelles expositions programmées en 2020 au Louvre ?
« Loth et ses filles » par Albrecht Altdorfer (?) – Photographie d’illustration avec une œuvre du Kunsthistorisches Museum de Vienne
Exposition « Albrecht Altdorfer »
23 avril – 3 août 2020
Rotonde Sully
Moins connu que d’autres maîtres de sa génération, Albrecht Altdorfer est un artiste majeur de la Renaissance germanique.
Le Louvre présentera la richesse et la diversité de son œuvre de peintre, dessinateur et graveur, pionnier dans les genres du paysage et de l’architecture.
Elle mettra en exergue sa stature d’artiste de la Renaissance, à la fois très original et parfaitement au fait de la création artistique de ses contemporains.
Exposition « Le Printemps de la Renaissance » (2013-2014) – Musée du Louvre
Exposition « Le corps et l’âme. La sculpture en Italie, de Donatello à Michel-Ange. 1460-1520 »
6 mai – 17 août 2020
Hall Napoléon
Les recherches sur l’expression et les sentiments de la figure humaine sont au cœur des démarches des plus grands sculpteurs de la période, de Donatello jusqu’à Michel-Ange.
Faisant suite de l’exposition « Le Printemps de la Renaissance » en 2013- 2014 (photo ci-dessus), cette exposition, organisée en collaboration avec le musée du Castello Sforzesco de Milan, présentera les principales lignes de force qui ont cheminé dans toute l’Italie durant la seconde moitié du Quattrocento pour déboucher à un moment d’apogée de la sculpture de la Renaissance.
« Jeune Couple (Bacchus et Ariane) » par Tullio Lombardo – Kunsthistorisches Museum, (Vienne) – Photographie par Vassil sous licence Creative Commons CC0
L’exposition permettra notamment de souligner la place prise par l’expression des mouvements de l’âme dans les pratiques artistiques, dans une volonté de toucher l’âme du spectateur.
Pour cette exposition, une œuvre sur panneau de bois, nommée « Laocoon » (photo ci-dessus), peinte par un artiste anonyme vers 1540, sera prêtée par le Musée Gassendi de Digne-les-Bains.
Exposition « Moi, Taharqa, Pharaon des Deux Terres »
29 octobre 2020 – 8 février 2021
Hall Napoléon
Fin 2020, le Louvre nous transportera en Nubie, au VIIIe siècle avant J.-C., au cœur d’un royaume ayant pour capitale Napata.
« Taharqa présente des vases de vin au dieu Hémen » – Musée du Louvre
Vers 730 avant J.-C., le souverain Piankhi entreprend de conquérir l’Égypte et inaugure la dynastie des pharaons kouchites. Ses successeurs règnent pendant plus de 50 ans sur un royaume s’étendant de la Méditerranée jusqu’au confluent du Nil blanc et du Nil bleu. Le plus célèbre d’entre eux se nomme Taharqa.
L’exposition mettra en lumière le rôle de ce vaste royaume, situé dans ce qui est aujourd’hui le centre du Soudan.
« Taharqa présente des vases de vin au dieu Hémen » – Musée du Louvre
Quoi de neuf dans la Petite Galerie ?
Une exposition consacrée à l’éducation artistique sera proposée à partir de mi-décembre 2020, prenant la place de celle consacrée à la « Figure de l’Artiste ».
… et au sein du département des Arts de l’Islam ?
Après l’exposition « Le goût de l’Orient » centrée autour de la collection Georges Marteau (photo ci-dessous), le département des Arts de l’Islam avait prévu une exposition consacrée à la « Bulgarie ottomane » à partir de juin 2020. Ce projet d’exposition a finalement été ajourné (mise à jour – mars 2020).
Exposition « Le goût de l’Orient. Georges Marteau collectionneur » – Département des Arts de l’Islam du musée du Louvre
D’autres expositions débuteront fin 2020
Deux expositions, dont seuls les titres ont été dévoilés, sont en préparation pour fin 2020.
Exposition « Civilisations et Cultures sur les Routes de la Soie » Octobre 2020 – Janvier 2021 Hall Napoléon
Exposition « Costumes de théâtre de la collection Edmond de Rothschild » 8 octobre 2020 – 11 janvier 2021 Rotonde Sully
Exposition « Léonard de Vinci » – Musée du Louvre
Sans oublier…
4 expositions ayant débuté en 2019 fermeront leur porte début 2020 :
– la collection d’Horace His de La Salle (Rotonde Sully),
– Léonard de Vinci (Hall Napoléon),
– Pierre Soulages (Salon Carré),
– Figure de l’artiste (Petite Galerie).
Exposition « Officier & gentleman au XIXe siècle. La collection Horace His de La Salle » – Musée du Louvre
L’exposition Léonard de Vinci se poursuit jusqu’au 24 février.
Notre visite privée avec Vincent Delieuvin et Louis Frank, conservateurs en chef du Patrimoine, est disponible sur mon Blog en cliquant ci-dessous.
Le peintre Pierre Soulages, centenaire depuis le 24 février 2019, est exposé dans le Salon Carré (Aile Denon) jusqu’au 9 mars 2020. Mettant l’accent sur les polyptyques outrenoir (une technique neuve qui instrumentalise le reflet et l’espace de la peinture), l’exposition permet de découvrir des œuvres de grand format réalisées ces derniers mois.
Joyeux anniversaire Pierre Soulages !
Le musée du #Louvre et ses équipes sont fiers et heureux d’accueillir actuellement dans le prestigieux Salon Carré l’exposition #SoulagesAuLouvre, à l’occasion des cent ans du « peintre du noir et de la lumière ». pic.twitter.com/bMNZkk3QuE
Enfin, pour sa cinquième saison, la Petite Galerie propose l’exposition « Figure de l’artiste » jusqu’au 29 juin, mettant en avant les artistes de la Renaissance, à une époque où l’artiste affirme son indépendance et cherche à quitter le statut d’artisan pour revendiquer une place particulière dans la cité.
#ANePasManquer
« Figure d’artiste » à la Petite Galerie du #Louvre Des 1ères signatures d’artisans dans l’Antiquité aux autoportraits de l’époque romantique. Ou comment mettre en images les mots & accéder à la renommée accordée aux poètes inspirés par les Muses @hms@MuseeLouvre 👍🏻 pic.twitter.com/ba9HLFak9M
Le Scribe vous souhaite une bonne année 2020 en vidéo.
Cliquez sur l’image ci-dessous.
Et vous, quelle a été votre visite privée préférée en 2019 ?
Quelles expositions aimeriez-vous que nous visitions ensemble en 2020 ?
De Greco à Hammershøi, de Dijon à Lens en passant par Fontainebleau et Chantilly, voici quelques-uns des chefs-d’œuvre que nous avons admirés ensemble en 2019.
Pendant quelques secondes – qui durent sembler une éternité à mes compagnons – je restai muet de stupeur. Et, lorsque lord Carnarvon demanda enfin : « Vous voyez quelque chose ? », je ne pus que répondre : « Oui, des merveilles ! » Alors, j’élargis encore l’ouverture pour que nous puissions tous voir. » – Howard Carter découvrant les trésors de Toutânkhamon
Exposition « Officier & gentleman au XIXe siècle. La collection Horace His de La Salle »
7 novembre 2019 – 10 février 2020
Musée du Louvre
Jusqu’à ce jour, seule une présentation en 1974 au musée des Beaux-Arts de Dijon avait évoqué l’action d’Aimé Charles Horace His de La Salle (1795-1878). Avec cette nouvelle splendide exposition centrée autour des Arts graphiques, le musée du Louvre rend hommage à celui qui fut l’un des plus généreux donateurs des musées français, toutes époques confondues.
« Minerve éclairant les génies des Arts et des Sciences » par Pierre-Paul Prud’hon (1758-1823) – Musée du Louvre« L’Enlèvement de Psyché » par Pierre-Paul Prud’hon (1758-1823) – Musée du Louvre« La Pudeur (Vénus au bain) » par Georges Bellenger (1847-1918) – Musée du Louvre« Christ à la colonne, études » par Giovanni Buonconsiglio – Musée du Louvre
[Horace His de La Salle] s’attache seulement à la pureté du style, sans tenir compte de la rareté des œuvres. » – Alphonse W. Thibaudeau
Feuille d’études attribuée à Francesco di Simone Ferrucci (1437-1493) – Musée du Louvre« La Flagellation du Christ » d’après une composition attribuée à Donatello – Musée du Louvre« La Crucifixion. Étude pour un missel » par Giovanni Giacomo Decio – Musée du Louvre« Figure de femme nue dont les pieds et les mains se terminent en feuilles d’ornements, accompagnée de deux putti » par il Pordenone – Musée du Louvre« La Vierge et l’Enfant » par Mino da Fiesole – Musée du Louvre
D’ailleurs, et avant tout, c’était la perfection de l’œuvre, son charme indiscutable qui le conquéraient. » – Eugène Lecomte, membre de la Société des Amis du Louvre (1903)
« Jeune homme drapé, debout, de profil vers la droite » par Cosimo Rosselli (1439-1507) – Musée du Louvre« Deux saintes drapées debout » par Fran Bartolomeo – Musée du Louvre« Molorchos faisant un sacrifice à Hercule vainqueur du lion de Némée » par Le Corrège – Musée du Louvre« La Décollation de saint Jean Baptiste » par il Parmigianino (1503-1540) – Musée des Beaux-Arts de Dijon« Léda et le cygne » par Michelangelo Anselmi (1491-1554) – Musée du Louvre« Portrait de François de La Rochefoucauld, seigneur de Ravel et de Rascel » par François Clouet – Musée du Louvre
Envisagée comme un hommage à Horace His de La Salle, cette exposition présente une large sélection d’œuvres lui ayant appartenu, avec notamment des feuilles de Poussin, Géricault ou encore Prud’hon.
« Portrait d’homme de face, portant un chapeau à larges bords » par Lucas van Leyden (1494-1533) – Musée du Louvre« La Sainte Famille » par Nicolas Poussin (1594-1665) – Musée des Beaux-Arts de Dijon« Le Frappement du rocher » par Nicolas Poussin – Musée du LouvreFeuille d’études par Nicolas Poussin – Musée des Beaux-Arts de Lyon« Le Mariage de la Vierge » par Nicolas Poussin – Musée du Louvre« Grand paysage » par Le Lorrain – Musée du Louvre« Études de chèvres » par Philip Peter Roos – Musée des Beaux-Arts d’Alençon
Les œuvres présentées témoignent de la diversité des intérêts du collectionneur. Elles font la part belle aux arts du dessin, passion maîtresse qui poussa His de la Salle à rechercher et à acquérir toute sa vie les plus belles feuilles des plus grands artistes.
« Autoportrait à la fenêtre » par Samuel van Hoogstraten – Fondation Custodia (Paris)
Organisée en sections thématiques illustrant les périodes et sujets pour lesquels His de la Salle avait le plus d’intérêt – des feuilles de la Renaissance italienne et paysages italiens du 17e siècle aux sujets militaires, en passant par les compositions orientalisantes de ses contemporains –, l’exposition est l’occasion de faire redécouvrir des dessins d’une qualité exceptionnelle. Elle permet aussi de mieux connaître la personnalité et le goût de ce grand collectionneur.
« Jeune femme en buste, coiffée d’un bonnet » par Vincenzo Pellegrini – Musée des Beaux-Arts de Dijon« Vieillard nu, debout » par Jacob Jordaens (1593-1678) – Musée du Louvre« Femme allongée, demi-nue » par François Verdier – Musée des Beaux-Arts d’Alençon« Deux études d’un jeune enfant, coiffé d’un bonnet » par Antoine Watteau (1684-1721) – Musée du Louvre
La vie très simple de M. de la Salle s’est écoulée dans le calme de l’étude ; sa préoccupation constante était de voir et de comparer les chefs-d’œuvre de nos musées, tout en formant avec un rare discernement ses collections. » – Alphonse W. Thibaudeau
« Académie de femme à demi couchée » par Carle van Loo – Musée des Beaux-Arts de Dijon« Joueur de mandoline » par Dominique Papety (1815-1849) – Musée des Beaux-Arts de Lyon
C’est vers 1868 que j’eus la bonne fortune d’être présenté à M. His de Lasalle par un ami commun. C’était un grand vieillard de 73 ans, un peu courbe, plutôt par la nature de son travail journalier que par l’âge, mais encore vif d’allures, avec une physionomie animée et souriante, un regard très bienveillant et une exquise politesse. » – Eugène Lecomte, membre de la Société des Amis du Louvre (1903)
« L Mort de Phèdre » par Anne Louis Girodet de Roucy-Trioson – Musée du Louvre« Homme terrassant un bœuf » par Théodore Géricault (1791-1824) – Musée du Louvre« Le Sauvetage des naufragés » par Théodore Géricault (1791-1824) – Musée du Louvre
Cherchant à développer l’éducation par l’art et souhaitant transmettre sa passion, Horace His de La Salle n’hésite pas à offrir à ses proches des souvenirs de sa collection. À sa mort le 28 avril 1878, les oeuvres rassemblées par le collectionneur sont dispersées au gré de ventes, d’échanges et de dons.
« Cuirassier blessé assis sur un tertre » par Théodore Géricault – Musée du Louvre« Soldat grec » par Horace Vernet (1789-1863) – Beaux-Arts de ParisUn bachi-bouzouk, debout, le fusil à l’épaule » par Alexandre Bida (1813-1895) – Musée d’Orsay
C’était un parfait type du vieux gentilhomme d’une politesse exquise, d’une antique droiture de caractère, aimant ou plutôt adorant ses objets d’art, insensible à toutes les offres essayées pour le tenter. » – Alphonse W. Thibaudeau
Sources :
– communiqué de presse de l’exposition
– thèse de Marine de Bayser : « Horace His de la Salle, collectionneur du XIXe siècle » (Université Paris IV – Sorbonne)
– notice sur M. His de Lasalle lue par Eugène Lecomte lors de l’Assemblée Générale annuelle de la Société des Amis du Louvre, le 12 janvier 1903
« Paysanne de la campagne de Rome assise et tenant un tambourin » par Léopold Robert (1794-1835) – Musée du Louvre
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
« Un jeune homme assis lisant » par un artiste anonyme de la fin du XVIIIe siècle – Musée des Beaux-Arts d’Alençon
En savoir +
Regardez la présentation de l’exposition par Laurence Lhinares et Louis-Antoine Prat, enregistrée en novembre 2019 lors d’une conférence dans l’auditorium du Louvre.
Exposition « Officier & gentleman au XIXe siècle. La collection Horace His de La Salle »
7 novembre 2019 – 10 février 2020
Musée du Louvre
Exposition « Vincenzo Gemito (1852-1929). Le sculpteur de l’âme napolitaine »
15 octobre 2019 – 26 janvier 2020
Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
La personnalité de Vincenzo Gemito est liée à sa ville natale, Naples, où il a effectué l’essentiel de sa carrière. De son triomphe à l’Exposition Universelle de Paris en 1878 à son combat contre la maladie mentale qui l’a rongé, l’exposition retrace le parcours de cet artiste aujourd’hui oublié en France.
Visite privée de l’exposition avec Jean-Loup Champion, historien de l’art, directeur scientifique de l’exposition du Petit Palais.
« Portrait de jeune fille » (1913-1922) par Vincenzo Gemito – Museo Del Novecento (Naples)
L’histoire de Vincenzo Gemito (1852-1929) est celle d’un enfant trouvé, élevé dans les rues de Naples, qui va devenir l’un des plus grands sculpteurs de son temps, célébré aussi bien en Italie que dans toute l’Europe.
« Tête d’enfant ; Garçon » (1870) par Vincenzo Gemito – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)« La Source » (1912) par Vincenzo Gemito – Collection Raffaella Ferraro (Sorrente)À droite : « Petit pêcheur » par Vincenzo Gemito – Collection Sergio Baroni (Milan)
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
Au premier plan : « Statuette de Dionysos- Narcisse » (Ier siècle) – Musée archéologique de Naples
Découvrez les plus belles œuvres de l’exposition dans mon reportage photo en cliquant sur l’image ci-dessous.
Créée en juin 2014, ma chaîne YouTube a fêté ses 5 ans d’existence cette année. Près de 2.400 abonnés suivent mes publications, soit le double de l’an dernier.
En 2019, mes vidéos ont été vues plus de 220.000 fois, ce qui représente près de 1.300.000 minutes de visionnage ! J’ai publié, cette année, un peu plus de 50 vidéos, principalement des interviews, des présentations de chefs-d’œuvre et surtout des visites privées d’expositions et de musées.
Quels ont été les vidéos les plus vues sur ma chaîne YouTube en 2019 ?
Voici le Top 3 !
Dans cette vidéo, Guillaume Kientz, conservateur des collections européennes au Kimbell Art Museum de Fort Worth (Texas), nous guide dans l’exposition Greco au Grand Palais (Paris). Cette visite a été vue plus de 8.300 vues en 2019.
Vue plus de 10.400 fois en 2019, cette visite privée exclusive dévoile la passion de Léonard de Vinci pour la peinture. Louis Frank et Vincent Delieuvin, conservateurs en chef du Patrimoine au musée du Louvre, sont nos guides dans cette exposition qui commèmore les 500 ans de la disparition de Léonard.
À l’occasion du centenaire de la découverte du tombeau de Toutânkhamon, 150 trésors en provenance d’Égypte ont fait escale à Paris. Cette visite privée exclusive avec l’égyptologue Dominique Farout a été vue plus de 26.100 fois en 2019. Il s’agit du record 2019 pour ma chaîne YouTube !
Rendez-vous en 2020 pour de nouvelles visites privées !
En septembre 2019, mon Blog fêtait ses 2 ans d’existence. Cette année, vous avez été plusieurs milliers à le consulter – 24.450 pour être précis – et je vous en remercie chaleureusement. J’espère que mes articles, photographies, interviews et visites privées vous ont donné « envie de venir au musée… et d’y revenir souvent » ; d’approfondir aussi vos découvertes en consultant d’autres sites, d’autres livres et en venant voir les oeuvres dans les musées.
Reprenant les mots d’Howard Carter lorsqu’il a vu, pour la première fois, les trésors de Toutânkhamon, cet article vous proposait de découvrir les plus belles images de l’exposition parisienne qui a battu tous les records de fréquentation.
Uccello, Fra Angelico, Bronzino, Gentileschi : les grands maîtres sont au musée Jacquemart-André et c’est avec l’historien de l’Art Carlo Falciani que nous avons découvert cette collection privée, exposée pour la première fois au public.
En pleine « Museum Week 2019 », l’oiseau bleu de Twitter désactivait mon compte. Grâce à votre mobilisation sur les réseaux sociaux et sur mon Blog, cette éclipse se terminait quelques jours plus tard. Je revenais, mais en étant invisible…
À l’occasion du centenaire de la découverte du tombeau de Toutânkhamon, l’égyptologue Dominique Farout nous faisait découvrir l’exposition de la Grande Halle de La Villette, avec un enthousiasme communicatif !
Cet article vous proposait une visite privée exclusive de l’exposition événement du musée du Louvre. Il a été lu 1.254 fois : il s’agit du record 2019 pour mon Blog. Sacré Léonard !
Exposition « Vincenzo Gemito (1852-1929). Le sculpteur de l’âme napolitaine »
15 octobre 2019 – 26 janvier 2020
Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Vincenzo Gemito (1852-1929) est l’une des personnalités les plus fortes de l’art italien de la fin du XIXe siècle. Toujours célèbre en Italie mais oublié en France, ce sculpteur et dessinateur est l’auteur d’une œuvre abondante qui comporte aussi bien des portraits de célébrités que d’inconnus du peuple des rues napolitaines.
Pour la première fois en France, une exposition est consacrée à Gemito… et c’est au Petit Palais que cet événement a lieu. Avant de découvrir la visite privée exclusive tournée avec le directeur scientifique de l’exposition, je vous invite à découvrir Gemito en images.
Autoportrait de Vincenzo Gemito – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)Statuette d’Amour à l’oie (Ier siècle) – Musée archéologique de NaplesDétail de la statuette d’Amour à l’oie (Ier siècle) – Musée archéologique de Naples
Enfant abandonné à la naissance, Gemito passe ses jeunes années dans les rues de Naples, vivant de petits métiers et observant autour de lui les artisans qui fabriquent les personnages pour les crèches.
Le bronze le fascinera également. Son goût pour la technique de la fonte à la cire perdue date certainement de son enfance et de la découverte des statues en bronze de Pompéi comme le « Cupidon portant une oie » (photos ci-dessus).
« Joueur de cartes » (vers 1869) – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)
Dès l’âge de 17 ans, Gemito crée son premier chef-d’œuvre, qui est aussi sa première sculpture conservée : « le Joueur de cartes » (photo ci-dessus), un gamin des rues assis par terre, la tête baissée sur son jeu.
À droite : « Tête de petite fille » (1870-1872) par Vincenzo Gemito – Certosa e Museo di San Martino (Naples)« Tête de petit garçon » (1870-1872) par Vincenzo Gemito – Museo e Certosa di San Martino (Naples)« Tête d’enfant ; Garçon » (1870) par Vincenzo Gemito – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)Berger des Abruzzes » (vers 1873) par Vincenzo Gemito – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)« Jeune Maure (1872) par Vincenzo Gemito – Certosa e Museo di San Martino (Naples)« Gamin de rue » (1870-1872) par Vincenzo Gemito – Collection Intesa Sanpaolo (Naples)
Gemito a tout juste 18 ans quand il s’installe dans le cloître abandonné du couvent de Sant’Andrea delle Dame. Il exécute des têtes juvéniles en terre cuite de jeunes napolitains exprimant autant la gravité que l’inquiétude des gens élevés dans la pauvreté.
« Buste de Mariano Fortuny » (1874) par Vincenzo Gemito – Galleria dell’Accademia di Belle Arti (Naples)« Buste de Giuseppe Verdi » (1873) par Vincenzo Gemito – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)
En 1873, par l’intermédiaire de son maître Domenico Morelli, il exécute le buste de Giuseppe Verdi, (photo ci-dessus) alors de passage à Naples pour la production de ses opéras « Don Carlos » et « Aïda ». Le buste devient aussitôt célèbre.
« Buste de Paul Dubois » (1879) par Vincenzo Gemito – Musée Camille Claudel (Nogent-sur-Seine)À gauche : « Buste de Domenico Morelli » (1873) par Vincenzo Gemito – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)
Gemito réalise aussi les portraits des artistes qui l’entourent, notamment celui de Morelli, son professeur (photo ci-dessus).
« Pêcheur napolitain » (1876-1877) par Vincenzo Gemito – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)« Pêcheur napolitain » (1876-1877,) par Vincenzo Gemito – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)« Pêcheur napolitain » (1878) par Vincenzo Gemito – Museo Nazionale del Bargello (Florence)« Pêcheur napolitain » (1878) par Vincenzo Gemito – Museo Nazionale del Bargello (Florence)
À 25 ans, Gemito fait scandale à Paris au Salon de 1877 avec le grand bronze de son Pêcheur napolitain (photos ci-dessus). Le petit garçon nu accroupi sur un rocher, tantôt appelé « crapaud », « crétin » ou « petit monstre » par les critiques, choque par son réalisme, mais attire la foule des visiteurs. Le bronze original, conservé au musée du Bargello (Florence) est présenté à côté du plâtre préparatoire, conservé au musée de Capodimonte (Naples).
Gemito rentre à Naples en 1880. Sa compagne Mathilde y meurt en avril 1881. Désespéré, le sculpteur part pour quelques mois à Capri, où il modèle plusieurs petits bustes. L’année suivante, il rencontre et épouse peu après Anna Cutolo (photos ci-dessous), qui pose pour les peintres et devient sa nouvelle muse.
« Portrait d’Anna » par Vincenzo Gemito – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)« Portrait d’Anna Gemito » (1886) par Vincenzo Gemito – Collection Intesa Sanpaolo (Naples)
À partir de 1885, l’état mental de Gemito commence à s’altérer. Il s’enferme alors dans une sorte d’exil volontaire. Il revient à ses sujets de prédilection, la représentation de jeunes pêcheurs et d’adolescents nus (photos ci-dessous).
« La Jeunesse de Neptune » (1910) par Vincenzo Gemito – Collection Luciano et Arianna Russo (Sorrente)« Petit pêcheur » par Vincenzo Gemito – Collection Sergio Baroni (Milan)
Malgré son isolement, Gemito continue à travailler et surtout à beaucoup dessiner. Son talent s’épanouit alors dans de très grands dessins, notamment des portraits, aussi bien de femmes de la campagne que de membres de la bourgeoisie.
Portraits du fils Bertolini et de Laura Bertolini par Vincenzo Gemito – Philadelphia Muséum of Art« Gitane » (1885) par Vincenzo Gemito -Collection Intesa Sanpaolo (Naples)
Au cours des 20 dernières années de sa vie, Gemito a voulu se confronter à la sculpture antique. Il multiplie alors de façon obsessionnelle les représentations d’Alexandre le Grand (photos ci-dessous), avec lequel il semble s’identifier.
À gauche : « Buste d’Alexandre le Grand » (1920-1925) par Vincenzo Gemito – Galleria Nationale d’Arte (Rome)« Tête d’Alexandre » (1920) par Vincenzo Gemito – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)« Statuette de Dionysos- Narcisse » (Ier siècle) – Musée archéologique de Naples« Atalante » (1825) par Vincenzo Gemito – Chines Collection (Rome)
C’est du revers de la Tasse Farnèse, conservée au Musée national (Naples), que Gemito s’est inspiré pour sa représentation de la tête de Méduse sur le médaillon en argent et vermeil du Getty Museum (photo ci-dessous).
« Médaillon à la tête de Méduse » (1911) par Vincenzo Gemito – Getty Museum (Los Angeles)
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
« Portrait de Guido Marvasi » (1874) par Vincenzo Gemito – Collection Intesa Sanpaolo (Naples)
« Autoportrait juvénile » (vers 1877) par Francesco Paolo Michetti (1851-1929) – Museo e Certosa di San Martino (Naples)
Exposition « Vincenzo Gemito (1852-1929). Le sculpteur de l’âme napolitaine »
15 octobre 2019 – 26 janvier 2020
Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Avenue Winston-Churchill
75008 Paris
Autoportrait de Vincenzo Gemito – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)
Exposition « Vampires, de Dracula à Buffy »
9 octobre 2019 – 19 janvier 2020
La Cinémathèque française
Apparue au Moyen-Âge, la légende du vampire prend corps à la fin du XIXe siècle avec « Dracula », le célèbre roman de Bram Stoker. Le cinéma ne tarde pas à s’emparer du mythe naissant pour le nourrir et le décliner. La Cinémathèque raconte la fascination des cinéastes pour les Vampires en général et pour Dracula en particulier, icône ténébreuse et sexy.
Entrez ici de votre plein gré et laissez-y un peu de la joie que vous y apportez. » – Gary Oldman dans « Dracula » (1992) de Francis Ford Coppola
« Self-Portrait » (2019) par Claire Tabouret
Au-delà du cinéma, le monde des Vampires a aussi inspiré la peinture, la photographie… jusqu’aux séries télévisées dont « Buffy et les Vampires » est sans doute l’exemple le plus populaire. Christopher Lee, Béla Lugosi, Francis Ford Coppola, Catherine Deneuve, Gary Oldman, Werner Herzog, Isabelle Adjani, David Bowie, ou Tim Burton : tous se sont frottés à Dracula.
« Untitled (Dark Shadows 005 » (2011) par Tim Burton – Collection privée (Londres)À gauche: affiche française du « Cauchemar de Dracula » (1958) de Terence Fisher par Guy-Gérard Noël (1912-1994) – La Cinémathèque française (Paris)
La bouche [..] avait une expression cruelle, et les dents, éclatantes de blancheur, étaient particulièrement pointues ; elles avançaient au-dessus des lèvres dont le rouge vif annonçait une vitalité extraordinaire chez un homme de cet âge. » – « Dracula » (1897) de Bram Stoker
Masque et mains portés par Klaus Kinski dans « Nosferatu, fantôme de la nuit » (1979) de Werner Herzog
Mais les oreilles étaient pâles, et vers le haut se terminaient en pointe ; le menton, large, annonçait, lui aussi, de la force, et les joues, quoique creuses, étaient fermes. Une pâleur étonnante… » – « Dracula » (1897) de Bram Stoker
Illustration pour « L’Enfer » de Dante Aligheri (1851) par Gustave Doré (1832-1883) – Bibliothèque nationale de France (Paris)
Héritier d’obscures superstitions ancestrales, entre autres grecques (les stryges) et mésopotamiennes (Lilith), le mythe du vampire s’enracine au Moyen Âge en Europe centrale. La rumeur commence par se répandre dans les charniers de pays déchirés par les guerres et les épidémies : on dit du « vampyri », pour reprendre le vocable slave utilisé à l’époque, qu’il affectionne les cimetières, déterre les cadavres et tourmente les humains pour se nourrir de leur sang.
Installation autour de « Nosferatu, fantôme de la nuit » (1979) de Werner Herzog – Réalisée par le chef décorateur du film, Henning von Gierke
Les récits s’étayent au XVIIIe siècle au travers d’écrits scientifiques, avant de se cristalliser au XIXe siècle dans la littérature anglaise : la légende du vampire trouve alors un point d’orgue en 1897 avec le « Dracula » de l’Irlandais Bram Stoker.
Manuscrit de « Dracula or The Undead » (1897) par Bram Stoker (1847-1912) – British Library (Londres)
Dans le livre de Bram Stoker, Dracula est un personnage aux attributs fantastiques, capable de se transformer en animal et d’émettre de la lumière avec les yeux. Sa disparition ne peut passer que par les brûlures du soleil ou par le pieu qui lui percera le cœur.
Costumes portés par Gary Oldman et Winona Ryder dans « Dracula » (1992) de Francis Ford Coppola, par Niko Ishioka (1938-2012) – Sony Pictures Entertainment Archives & Collections (Los Angeles)
Sorti en 1922, le « Nosferatu » de Murnau est une adaptation à peine voilée du roman de Stoker.
À gauche : affiche allemande de « Nosferatu le vampire » (1922) de Friedrich Wilhelm Murnau, par Albin Grau (1884-1971)
« Nosferatu » est sans doute le plus beau film fait à partir de «Dracula», qui sonde nos profondeurs dans notre obsession des vampires…et du sexe… » – Francis Ford Coppola
À gauche : « The Kiss (Bela Lugosi) » (1963) par Andy Warhol
Dans la sérigraphie intitulée « The Kiss » (ci-dessus), Andy Warhol magnifie Béla Lugosi, acteur ayant incarné Dracula en 1931 dans le film de Tod Browning. Il interroge la part de vampirisation à l’œuvre dans le culte des idoles hollywoodiennes.
Avec la trilogie « Twilight » dans les années 2000, Robert Pattinson et Kristen Stewart contribuent à renouveler le genre des films de vampires, la coolitude et la tendresse en plus.
« Dante et Virgile aux Enfers » (1850) par William Bouguereau (1825-1905) – Musée d’Orsay
Dessins et peintures jalonnent le parcours, de l’exposition, avec des œuvres d’Odilon Redon, Leonor Fini, William Bouguereau (ci-dessus), Niki de Saint Phalle ou Philippe Druillet (ci-dessous).
Planche originale de la bande-dessinée « Nosferatu » (1978) par Philippe Druillet – Collection privée (Paris)
Il faut savoir que ce Nosferatu ne meurt pas, comme l’abeille, une fois qu’il a fait une victime. Au contraire, il n’en devient que plus fort; et, plus fort, il n’en est que plus dangereux. » – « Dracula » (1897) de Bram Stoker
« Untitled 228 » (1990) par Cindy Sherman – « La Caixa » Collection (Barcelone)
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
Source :dossier de presse de l’exposition
James Dean en 1955 dans un cercueil, quelques mois avant sa mort – par Dennis Stock/Magnum photos
Il faut savoir que ce Nosferatu ne meurt pas, comme l’abeille, une fois qu’il a fait une victime. Au contraire, il n’en devient que plus fort; et, plus fort, il n’en est que plus dangereux. » – « Dracula » (1897) de Bram Stoker
Exposition « L’art en broderie au Moyen Âge »
24 octobre 2019 – 20 janvier 2020
Musée de Cluny (Paris)
La broderie à fils de soie, d’or et d’argent est l’un des arts les plus précieux du Moyen Âge. Le Musée de Cluny met aujourd’hui en lumière cet art à partir de sa propre collection de broderies du 12e au 16e siècle, avec d’autres chefs d’œuvre issus de grandes collections internationales.
« Tenture de la vie seigneuriale » (vers 1500) – Tapisserie à fils de soie et de laine – Musée de Cluny
« Les brodeurs, comme les tapissiers, étaient souvent des artistes ; pour pinceau ils avaient leur aiguille. » – Léon de Laborde, historien du 19e siècle
Antependium dit « de Malines » – Aire mosane ou germanique (début du 14e siècle) – Musée de ClunyAnge sur un fragment de vêtement liturgique ou d’antependium (vers 1210-1230) – Musée de Cluny
À la ville ou à la cour, les brodeurs se servent des patrons exécutés par les peintres pour réaliser les ornements, armoiries et devises décorant les bannières, harnachements, tentures ou pour décorer les vêtements liturgiques et ornements d’autel.
Chasuble : « Scènes de la vie de la Vierge » (dernier quart du 14e siècle) – Musée de la Chartreuse de DouaiDétails d’un parement d’autel : « Couronnement de la Vierge, Adoration des Mages, Présentation au Temple, Saint Jean et Saint Paul » (vers 1320-1330) – Musée du Trésor de l’Hôtel-Dieu (Château-Thierry)
La broderie est un art du luxe qui emploie des matériaux précieux; c’est aussi le témoignage d’un rang social et un objet de commerce et d’échange.
Sandale liturgique dite de saint Malachie (12e-début du 13e siècle) – Cuir, applications de peau dorée cousue au fil de soie – Trésor de la cathédrale Saint-Étienne de Châlons-en-Champagne
L’exposition propose un tour d’horizon des principaux centres et aires de production de broderie, du monde germanique à l’Italie, en passant notamment par les Pays-Bas, l’Angleterre et la France. Elle aborde aussi les techniques et processus de fabrication.
Détail de l’octroi de Manassès et Ermengarde (13e siècle) – Musée de Cluny
En 1922, le musée de Cluny acquiert une chasuble dite « aux léopards » (photos ci-dessous). Le caractère religieux de la broderie qui orne ce vêtement liturgique fait débat. En effet, les dimensions des fragments montés sur la chasuble et la symétrie des motifs laissent penser à un caparaçon de cheval. De plus, les léopards sont les armes d’Angleterre. Tout porte donc à croire que la broderie a été réalisée pour le roi Edouard III d’Angleterre.
Fragments d’un caparaçon de cheval avec léopards héraldiques et figures courtoises – Angleterre (vers 1330-1340) – Musée de Cluny
Aux côtés des fils de laine et de soie, des fils d’or et d’argent sont employés pour les pièces les plus luxueuses.
Détail d’une parure d’aube : « Martyre de saint Étienne, Conversion de saint Paul, Martyres de saint Hyppolite, saint Barthélémy et saint Jacques » – Angleterre (vers 1340-1360) – Musée Mayer van den Bergh (Anvers)Fragment d’aumônière : « Homme sauvage » (vers 1340-1350) – Musée de ClunyCycle de la vie de saint Martin : « Guérison miraculeuse au tombeau de saint Martin France » (vers 1440-1450) par Barthélémy d’Eyck (patron) et Pierre du Billant (broderie) – Musée de Cluny
Le panneau représentant « La guérison miraculeuse au tombeau de saint Martin » (ci-dessus), conservé au Musée de Cluny, dialogue avec celui du Musée des Tissus de Lyon (voir ci-dessous) provenant du même ensemble. Ces panneaux ont été réalisés par deux artistes travaillant pour le roi René d’Anjou : le peintre Barthélémy d’Eyck et le brodeur Pierre du Billant.
Cycle de la vie de saint Martin : « L’apaisement des flots » (vers 1440-1450) – Musée des Tissus de Lyon
La profession de brodeur, comme bien d’autres, est exercée aussi par les femmes. L’histoire nous transmet la trace de femmes artisans et même de veuves qui dirigent, après la mort de leur mari, l’atelier.
Sept figures d’applique : saint Jacques le Mineur, saint évêque, saint Étienne, sainte Barbe, saint diacre martyr (saint Vincent ?), sainte martyre (Agathe ou Apolline), saint Thomas (début du 16e siècle) – Musée des Tissus et des arts décoratifs (Lyon)
Le 14 juillet 2018, le musée a ouvert un nouvel accueil et un parcours de visite restreint, autour des thermes gallo-romains, des plus belles pièces de sa collection et des dernières acquisitions présentées à l’étage.
Cliquer sur l’image ci-dessous pour revoir le reportage que j’ai réalisé à cette occasion.
Exposition « L’art en broderie au Moyen Âge »
24 octobre 2019 – 20 janvier 2020
Musée de Cluny (Paris)
28 rue du Sommerard
75005 Paris
Exposition « Graver la Renaissance. Étienne Delaune et les arts décoratifs »
16 octobre 2019 – 3 février 2020
Musée national de la Renaissance – Château d’Écouen
Le nom d’Étienne Delaune n’est guère connu au-delà du cercle des spécialistes.
Aussi, le Musée national de la Renaissance a décidé de consacrer sa nouvelle exposition temporaire à cet orfèvre et graveur français (1518/19-1583) et à son influence sur les arts décoratifs. Ses estampes ont servi de source d’inspiration constante aux artisans, émailleurs, orfèvres ou armuriers.
Julie Rohou, conservateur du patrimoine au Musée national de la Renaissance, nous guide dans l’exposition, à la découverte du travail et des influences de cet artiste.
Médaille des Conquêtes d’Henri II (1552) – Bibliothèque nationale de France (Paris)
L’exposition présente plus de 130 objets, gravures et dessins dont certains n’avaient jamais été exposés en France. Elle bénéficie notamment de prêts de la Bibliothèque nationale de France, du Musée du Louvre, du Victoria and Albert Museum de Londres ou encore des Musées du Vatican.
Assiette de l’histoire du fils prodigue par Robert Flynt (1568-1569) – Collection du duc de BuccleuchAssiette des Mois par Pierre Reymond (XVIe siècle) – Musée du Louvre (Paris)
A la Renaissance, il n’est pas rare qu’un orfèvre se tourne vers la gravure : les outils sont les mêmes et la production d’estampes lui procure un complément de revenus appréciable. Plus de 400 estampes seront ainsi gravées par Étienne Delaune d’après les plus grands peintres de son temps, notamment Baptiste Pellerin et Primatice.
« Atelier d’orfèvre » (1576) par Etienne Delaune – Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris
Pour réaliser une estampe, l’artiste reporte un modèle dessiné sur une plaque de cuivre en l’incisant à l’aide d’un burin. Les formes, les nuances et les contrastes sont obtenus par un jeu de traits et de points plus ou moins profonds. La plaque est ensuite encrée et mise sous presse.
« Léda » (vers 1570) par Etienne Delaune d’après Michel-Ange – École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris
On a longtemps considéré qu’Étienne Delaune inventait les scènes qu’il gravait et qu’il était l’auteur de nombreux dessins très proches de ses estampes. Des recherches récentes ont permis de redonner la plupart de ces dessins au peintre Baptiste Pellerin. À la Renaissance, le graveur était davantage valorisé par rapport à celui qui lui fournissait ses modèles : Delaune est ainsi le seul à signer les estampes.
Miroir à main : « la mort de Julie » (1561) par Etienne Delaune d’après Baptiste Pellerin – Victoria and Albert Museum (Londres)Projet pour un miroir « à la mort de Julie » (1560-1561) par Baptiste Pellerin – Victoria and Albert Museum (Londres)
La petite taille des estampes de Delaune est parfaitement adaptée aux arts décoratifs car elle évite aux artisans des mises à l’échelle complexes.
« La mort de Julie » (vers 1560) par Etienne Delaune d’après Baptiste Pellerin – Bibliothèque nationale de France (Paris)
Delaune a si bien incarné l’esprit du XVIe siècle français que les faussaires se sont naturellement tournés vers ses modèles pour « faire vrai ». C’est le cas pour ce pendentif à col représentant le meurtre d’Abel par Caïn, réalisé par le faussaire Reinhold Vasters (1827-1909).
Pendentif : « le meurtre d’Abel » par Reinhold Vasters – Musée national de la Renaissance (Écouen)Revers de miroir : « Mercure » par Martial Reymond (début du XVIIe siècle) – Musée national de la Renaissance (Écouen)
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Exposition « Mondrian figuratif »
12 septembre 2019 – 26 janvier 2020
Musée Marmottan Monet (Paris)
Le peintre néerlandais Piet Mondrian (1872-1944) est surtout connu pour ses tableaux abstraits. Pourtant, ce ne sont pas les œuvres de cette période que le Musée Marmottan Monet propose de découvrir en ce moment mais ceux de sa période figurative.
Ayant rencontré le maître aux Pays-Bas, le collectionneur, Salomon Slijper (1884-1971), fils de diamantaire, a réuni un ensemble de peintures et de dessins de l’artiste avec lequel il s’est lié d’amitié.
« Ferme près de Duiventdrech » (1916) par Piet MondrianDétail du tableau « Ferme près de Duiventdrech » (1916) par Piet Mondrian
« Le prix de certains des tableaux est beaucoup trop bas, concède le peintre, mais je préfère quelque chose tout de suite que davantage plus tard. » – Piet Mondrian à propos de la vente de ses tableaux à Salomon Slijper
« Génisse marron et blanc dans la prairie » (1904-1905) de Piet Mondrian
Le soutien apporté par Slijper à Mondrian est essentiel ; il change la vie du peintre à une époque où il ne parvient pas à vivre de son travail et réalise des copies au Rijksmuseum pour joindre les deux bouts. C’est grâce à cela qu’il peut financer son retour à Paris en juin 1919.
À gauche : « Moulin dans la clarté du soleil » (1908) par Piet Mondrian
Longtemps, Slijper conserve les œuvres de Mondrian dans sa cave, ce qui inquiète le peintre : « chez toi, dans cette ferme, elles risquent d’être attaquées par des moisissures. […] Enfin, tu vois, j’ai toujours peur qu’elles ne soient détériorées par l’humidité. ». Pendant la seconde guerre mondiale, Slijper se cloître dans sa ferme et sauve ainsi l’œuvre de son ami, taxée d’art dégénéré.
À droite : « Portrait d’une jeune fille » (1908) par Piet Mondrian
Le musée Marmottan Monet présente 67 dessins et tableaux de la collection Slijper. Certaines pièces sont déplacées pour la dernière fois en raison de leur fragilité.
« Moulin dans le crépuscule » (vers 1907-1908) par Piet Mondrian
L’exposition s’ouvre sur « Composition N°IV » (photo ci-dessous), première œuvre acquise par Salomon Slijper.
« Composition N°IV » (1914) par Piet Mondrian
La première section regroupe des paysages peints entre 1898 et 1905. Mondrian se limite à quelques thèmes : le moulin, l’arbre, la ferme, la fleur et le portrait.
« Ferme à Duiventdrech » (vers 1905) par Piet Mondrian
Les couleurs de la nature ne peuvent être imitées sur la toile » – Piet Mondrian
À gauche : « Bosquet de saules sur le Gein » (1902-1904) par Piet Mondrian
Plusieurs autoportraits montrent Mondrian à l’âge 36 ans, cheveux longs, barbe noire et le regard pénétrant.
Autoportraits (1908) par Piet Mondrian
Dans certains tableaux, la géométrisation des formes semble déjà annoncer l’abstraction.
À droite : « Moulin à vent le soir » (1917) par Piet Mondrian« L’arbre gris » (1911) par Piet Mondrian« Phare à Westkapelle » (1908) par Piet Mondrian
Dans la dernière salle de l’exposition, « Composition » (1921) voisine avec des tableaux de fleurs exécutés entre 1918 et 1921 : chrysanthèmes, roses et arums.
De gauche à droite : « Chrysanthème dans une bouteille » (vers 1917) et deux tableaux intitulés « Chrysanthème » (vers 1916) par Piet Mondrian« Composition avec large plan rouge, jaune, noir, gris et bleu » (1921) par Piet Mondrian
Après avoir quitté définitivement l’Europe en 1940, Mondrian meurt à New York le 1er février 1944.
Autoportrait (1912) par Piet Mondrian
Salomon Slijper a légué sa collection au Kunstmuseum de La Haye, musée grâce auquel l’exposition a pu être organisée par le Musée Marmottant Monet.