Exposition « L’art en broderie au Moyen Âge »
24 octobre 2019 – 20 janvier 2020
Musée de Cluny (Paris)
La broderie à fils de soie, d’or et d’argent est l’un des arts les plus précieux du Moyen Âge. Le Musée de Cluny met aujourd’hui en lumière cet art à partir de sa propre collection de broderies du 12e au 16e siècle, avec d’autres chefs d’œuvre issus de grandes collections internationales.
« Les brodeurs, comme les tapissiers, étaient souvent des artistes ; pour pinceau ils avaient leur aiguille. » – Léon de Laborde, historien du 19e siècle
À la ville ou à la cour, les brodeurs se servent des patrons exécutés par les peintres pour réaliser les ornements, armoiries et devises décorant les bannières, harnachements, tentures ou pour décorer les vêtements liturgiques et ornements d’autel.
La broderie est un art du luxe qui emploie des matériaux précieux; c’est aussi le témoignage d’un rang social et un objet de commerce et d’échange.
L’exposition propose un tour d’horizon des principaux centres et aires de production de broderie, du monde germanique à l’Italie, en passant notamment par les Pays-Bas, l’Angleterre et la France. Elle aborde aussi les techniques et processus de fabrication.
En 1922, le musée de Cluny acquiert une chasuble dite « aux léopards » (photos ci-dessous). Le caractère religieux de la broderie qui orne ce vêtement liturgique fait débat. En effet, les dimensions des fragments montés sur la chasuble et la symétrie des motifs laissent penser à un caparaçon de cheval. De plus, les léopards sont les armes d’Angleterre. Tout porte donc à croire que la broderie a été réalisée pour le roi Edouard III d’Angleterre.
Aux côtés des fils de laine et de soie, des fils d’or et d’argent sont employés pour les pièces les plus luxueuses.
Le panneau représentant « La guérison miraculeuse au tombeau de saint Martin » (ci-dessus), conservé au Musée de Cluny, dialogue avec celui du Musée des Tissus de Lyon (voir ci-dessous) provenant du même ensemble. Ces panneaux ont été réalisés par deux artistes travaillant pour le roi René d’Anjou : le peintre Barthélémy d’Eyck et le brodeur Pierre du Billant.
La profession de brodeur, comme bien d’autres, est exercée aussi par les femmes. L’histoire nous transmet la trace de femmes artisans et même de veuves qui dirigent, après la mort de leur mari, l’atelier.
Sources :
- dossier de presse de l’exposition
- catalogue de l’exposition édité par la Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
En savoir +
Sur le site Internet du Musée de Cluny
Réouverture du Musée de Cluny
Le 14 juillet 2018, le musée a ouvert un nouvel accueil et un parcours de visite restreint, autour des thermes gallo-romains, des plus belles pièces de sa collection et des dernières acquisitions présentées à l’étage.
Cliquer sur l’image ci-dessous pour revoir le reportage que j’ai réalisé à cette occasion.