« L’homme de Vitruve » (vers 1490) par Léonard de Vinci, prêt de la Gallerie dell’Accademia di Venezia, est présent dans l’exposition « Léonard de Vinci ».
« Quatre doigts font une paume, et quatre paumes font un pied, six paumes font un coude : quatre coudes font la hauteur d’un homme. Et quatre coudes font un double pas, et vingt-quatre paumes font un homme ; et il a utilisé ces mesures dans ses constructions.
Si vous ouvrez les jambes de façon à abaisser votre hauteur d’un quatorzième, et si vous étendez vos bras de façon que le bout de vos doigts soit au niveau du sommet de votre tête, vous devez savoir que le centre de vos membres étendus sera au nombril, et que l’espace entre vos jambes sera un triangle équilatéral.
La longueur des bras étendus d’un homme est égale à sa hauteur.
Depuis la racine des cheveux jusqu’au bas du menton, il y a un dixième de la hauteur d’un homme. Depuis le bas du menton jusqu’au sommet de la tête, un huitième. Depuis le haut de la poitrine jusqu’au sommet de la tête, un sixième ; depuis le haut de la poitrine jusqu’à la racine de cheveux, un septième.
Depuis les tétons jusqu’au sommet de la tête, un quart de la hauteur de l’homme. La plus grande largeur des épaules est contenue dans le quart d’un homme. Depuis le coude jusqu’au bout de la main, un quart. Depuis le coude jusqu’à l’aisselle, un huitième.
La main complète est un dixième de l’homme. La naissance du membre viril est au milieu. Le pied est un septième de l’homme. Depuis la plante du pied jusqu’en dessous du genou, un quart de l’homme. Depuis sous le genou jusqu’au début des parties génitales, un quart de l’homme.
La distance du bas du menton au nez, et des racines des cheveux aux sourcils est la même, ainsi que l’oreille : un tiers du visage. » – Vitruve dans « De l’architecture »
Exposition « Léonard de Vinci »
24 octobre 2019 – 24 février 2020
Musée du Louvre
En cette semaine de « Museum Week », mes déboires sur le réseau social Twitter se poursuivent. Mon compte a été (provisoirement ?) désactivé…
En attendant de pouvoir de nouveau gazouiller avec l’oiseau bleu, vous pouvez toujours me suivre sur mon Blog, sur ma page Facebook, sur Instagram et sur YouTube.
Pour fêter les 30 ans de la pyramide de Ieoh Ming Pei 贝聿铭, inaugurée le 29 mars 1989, le musée du Louvre invite une nouvelle fois l’artiste JR.
JR et Dominique de Font-Réaulx – Auditorium du Louvre, vendredi 29 mars 2019
Trois ans après avoir fait disparaître derrière un collage le monument, JR propose cette fois un effet saisissant qui semble faire sortir de terre la pyramide.
The images, like life, are ephemeral. Once pasted, the art piece lives on its own. The sun dries the light glue and with every step, people tear pieces of the fragile paper. The process is all about participation of volunteers, visitors, and souvenir catchers. pic.twitter.com/vNArYszXxo
Le collage des bandes de papier a mobilisé 400 bénévoles pendant plusieurs jours, révélant au matin du 30 mars une impressionnante anamorphose dans la cour Napoléon.
L’œuvre éphémère est visible jusqu’au dimanche 31 mars au soir.
Photographies par @scribeaccroupi (sauf celle avec mention de copyright @JRArt).
Jack Lang, Franck RIester, Jean-Luc Martinez et JR – Auditorium du Louvre, vendredi 29 mars 2019
L’exposition réunit pour la première fois les trois tableaux représentant Saint François debout momifié peints par Francisco de Zurbarán, conservés au musée des Beaux-Arts de Lyon, au Museu Nacional d’Art de Catalunya (Barcelone) et au Museum of Fine Arts de Boston. Saint François y apparaît tel que le pape Nicolas V l’aurait découvert en 1449 dans la crypte de la basilique d’Assise, debout, les yeux ouverts levés vers le ciel.
Pour cette visite privée exceptionnelle, vous êtes accompagnés par Ludmila Virassamynaïken, conservatrice en chef du patrimoine et commissaire de l’exposition du musée des Beaux-Arts de Lyon.
« Nature morte aux pots » (vers 1650-1660) par Francisco de Zurbarán – Museu Nacional d’Art de Catalunya (Barcelone)
Né en 1598 à Fuente de Cantos, en Estrémadure, Francisco de Zurbarán est considéré de nos jours comme l’un des plus grands maîtres de la peinture du Siècle d’Or espagnol. La clarté de ses compositions, son évocation du sacré au moyen d’un clair-obscur découpant les formes avec vigueur et sa description scrupuleuse des matières et objets renvoyant au quotidien des fidèles en ont fait l’interprète par excellence de la discipline monacale prônée dans le cadre de la Réforme catholique et plus particulièrement de la mystique espagnole.
« Le Voile de Véronique » (vers 1660) par Francisco de Zurbarán – Museo de Bellas Artes (Bilbao)À droite : « Saint François en prière » (1659) par Francisco de Zurbarán – Museo Nacional del Prado (Madrid)
Tout au long de sa carrière, Zurbarán et son atelier peignent une cinquantaine de Saint François, pour des églises et des chapelles privées. Que saint François apparaisse debout ou agenouillé, en pied ou en buste, devant le fond uni d’une cellule, dans une grotte ou en plein air, sa méditation prend invariablement appui sur la contemplation d’un crâne humain, en conformité avec les « Exercices spirituels », l’ouvrage de prières de saint Ignace de Loyola (1491-1556).
À droite : « Saint François d’Assise en extase » (vers 1658-1660) par Francisco de Zurbarán – Bayerische Staatsgemäldesammlungen- Alte Pinakothek (Munich)« Saint François d’Assise en prière devant le crucifix » (vers 1580-1595) par Atelier du Greco (1541-1614) – Palais des Beaux-Arts de LilleExposition « Zurbarán. Réinventer un chef-d’œuvre » – Musée des Beaux-Arts de Lyon
« Tes moines, Lesueur, près de ceux-là sont fades. Zurbarán de Séville a mieux rendu que toi
Leurs yeux plombés d’extase et leurs têtes malades, Le vertige divin, l’enivrement de foi
Qui les fait rayonner d’une clarté fiévreuse,
Et leur aspect étrange, à vous donner l’effroi.
Comme son dur pinceau les laboure et les creuse ! Aux pleurs du repentir comme il ouvre des lits
Dans les rides sans fond de leur face terreuse ! Comme du froc sinistre il allonge les plis ;
Comme il sait lui donner les pâleurs du suaire,
Si bien que l’on dirait des morts ensevelis !
(…) Deux teintes seulement, clair livide, ombre noire ; Deux poses, l’une droite et l’autre à deux genoux,
À l’artiste ont suffi pour peindre votre histoire. »
– Théophile Gautier, extrait du poème « A Zurbarán » (1845)
« Saint François d’Assise » (1636) par Francisco de Zurbarán – Musée des Beaux-Arts de Lyon
Le Saint François du musée des Beaux-Arts de Lyon aurait été découvert, à la fin du 18e siècle, par l’architecte Jean Antoine Morand (1727-1794) au couvent lyonnais des Colinettes, situé sur les pentes de la Croix-Rousse. Selon François Artaud (1767-1838), premier directeur du musée, « Les religieuses l’avaient fait disparaître comme objet effrayant. M. Morand le retrouva dans les greniers. Son chien y aboya contre. »
« Saint François d’Assise » (1636) par Francisco de Zurbarán – Museum of Fine Arts (Boston)
Zurbarán est parvenu à retranscrire la vision qu’aurait eue, en 1449, le pape Nicolas V du corps intact de saint François debout, les chairs du visage blanches et rosées et avec du sang fraîchement coagulé sur les stigmates, bien qu’il soit mort depuis deux siècles. Dans les tableaux de Lyon, Barcelone et Boston, Zurbarán traite de cet épisode en faisant abstraction du contexte narratif: celui qui contemple le tableau prend la place du pape et semble tenir la torche éclairant l’apparition miraculeuse.
Exposition « Zurbarán. Réinventer un chef-d’œuvre » – Musée des Beaux-Arts de LyonSaint François d’Assise (1738) par Fernando Ortiz (1717-1771) – Ronde-bosse, bois, polychromie, verre (yeux), corde (ceinture) – Museo Nacional de Escultura (Valladolid)
Au moment même où Zurbarán a créé les Saint François de Lyon, Barcelone et Boston, des artistes français, italiens et nordiques ont eux aussi traité l’épisode de la découverte miraculeuse du corps intact du saint. La scène est représentée dans une vision globale et avec tous ses acteurs. La figure immobile de saint François s’efface au profit de la narration et parfois même d’une certaine agitation.
« Le Pape Nicolas V, en 1449, se fait ouvrir le caveau de saint François d’Assise » (1630) par Laurent de La Hyre – Musée du Louvre
Commissariat de l’exposition
Ludmila Virassamynaïken, conservatrice en chef du Patrimoine, chargée des peintures et des sculptures anciennes, musée des Beaux-Arts de Lyon
Comité scientifique Odile Delenda, historienne de l’art, auteure du catalogue raisonné de l’œuvre de Francisco de Zurbarán Barbara Forest, conservatrice en chef du Patrimoine, chargée de l’art moderne, musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg Stéphane Paccoud, conservateur en chef du Patrimoine, chargé des peintures et sculptures du 19e siècle, musée des Beaux-Arts de Lyon Javier Portús Pérez, chef du département des peintures espagnoles jusqu’en 1800, Museo Nacional del Prado, Madrid Alexandre Samson, responsable des départements Haute Couture (à partir de 1947) et Création contemporaine, Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris
« Tenture de saint François d’Assise : Le Pape Nicolas V visitant le tombeau de saint François » (1716) – Tapisserie de basse lisse, laine et soie – Cité internationale de la tapisserie (Aubusson)
« Le Pape Nicolas V dans le caveau de saint François d’Assise » (vers 1630-1634) par Jacques Blanchard (1600-1638) – Musée des Beaux-Arts d’Orléans
Exposition « Zurbarán. Réinventer un chef-d’œuvre »
5 décembre 2024 – 2 mars 2025
Musée des Beaux-Arts de Lyon
20 Place des Terreaux
69001 Lyon
Les trois tableaux de Francisco de Zurbarán représentant saint François d’Assise conservés au musée des Beaux-Arts de Lyon, au Museu Nacional d’Art de Catalunya de Barcelone et au Museum of Fine Arts de Boston seront ensuite présentés au Museu Nacional d’Art de Catalunya, qui consacrera un dossier à l’artiste pour célébrer cette réunion inédite.
« Exécution d’un paysan espagnol (fusillé) » (1937) par Javier Bueno (1915-1979) – Galerie Terrades (Paris)
José de Ribera (1591-1652), artiste espagnol installé en Italie, est l’un des principaux peintres caravagesques. Ce maître du naturalisme a fait le choix d’une radicalité extrême et a privilégié dans ses tableaux un réalisme cru, des compositions dramatiques, ainsi que de violents clairs obscurs.
Le Petit Palais propose la première monographie consacrée, en France, à un artiste trop longtemps resté dans l’ombre, qui sait transcrire la dignité́ du quotidien.
Pour cette visite privée, vous êtes accompagnés par Annick Lemoine, directrice du Petit Palais, et Maïté Metz, conservatrice des Peintures anciennes.
« Allégorie de l’odorat » (vers 1615-1616) – Collection Abello (Madrid) et « Allégorie du goût » (vers 1615-1616) – Wadsworth Atheneum Museum of Art (Hartford) par Jusepe de RiberaExposition « Ribera. Ténèbres et lumière » – Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris« Le Jugement de Salomon » (vers 1609-1610) par Jusepe de Ribera – Galleria Borghese (Rome)
Notre connaissance du jeune Ribera, avant son installation à Naples, s’est longtemps limitée à quelques rares mentions biographiques et à un nombre d’œuvres très réduit. Le Ribera de la période romaine a été redécouvert en 2002 lorsque les tableaux rassemblés sous le nom de convention de « Maître du Jugement de Salomon » ont été identifiés comme étant de Ribera. Ce mystérieux peintre anonyme, l’un des caravagesques les plus intrigants de la scène romaine, n’était donc pas un artiste français, comme on l’a longtemps cru, mais bien le jeune Ribera.
« Le Reniement de saint Pierre » (vers 1615-1616.) par Jusepe de Ribera – Galerie Corsini (Rome)
Dans le sillage de Caravage, Ribera renouvelle la représentation de l’histoire sainte. Il l’interprète d’après nature, avec une rare intensité, associée à une profonde humanité. À ce titre, « Le Reniement de saint Pierre » prend la forme d’un drame contemporain qui se déroule au cœur d’une taverne, sous les yeux du spectateur, lui-même pris à partie. Ribera invente ainsi un prototype voué à un immense succès.
« Saint Barthelemy » (vers 1613) – « Saint Jude Thaddée » (?) (vers 1613) – « Saint Thomas » (vers 1612) – Fondation Roberto Longhi (Florence)« Un philosophe » (vers 1612-1615) par Jusepe de Ribera – Collection particulière (Londres), courtesy of Adam Williams Fine Art
Ribera représente les plus grands penseurs en indigents vêtus de haillons qui s’imposent au spectateur, provocants et superbes. Son message est radical. Il s’inscrit dans un contexte intellectuel et spirituel qui prône la relation entre la richesse intérieure et la pauvreté extérieure.
« Maddalena Ventura et son mari » (« La Femme à barbe » » (1631) par Jusepe de Ribera – Hopital Tavera – Fondation Medinacelli (Tolède), en dépôt au Musée du Prado (Madrid)
Le « Portrait de famille » résolument non conventionnel que brosse Ribera de la « Femme à barbe » et son mari est un chef-d’œuvre d’humanité. Le spectateur ne peut qu’être frappé par cette image frontale mettant l’accent sur le contraste entre la longue barbe noire et le sein blanc gonflé de lait sorti du corsage pour nourrir l’enfant.
« Saint Jérôme pénitent » (1634) par Jusepe de Ribera – Museo Thyssen-Bornemysza (Madrid)« Apollon et Marsyas » (1637) par Jusepe de Ribera – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)« Le Christ frappé par un bourreau » (vers 1624-1626) par Jusepe de Ribera – British Museum (Londres)
« C’est une furie du pinceau, une sauvagerie de touche, une ébriété de sang dont on a pas idée. » – Théophile Gautier
Exposition « Ribera. Ténèbres et lumière » – Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
La représentation de la violence est aussi au cœur de la production de Ribera. Cadrages audacieux, asymétrie des constructions, grandes diagonales, mouvements de foule, gestuelle éloquente prennent directement à partie le spectateur pour mieux l’inviter à participer aux souffrances exposées. Ces scènes de torture se nourrissent de mises à mort bien réelles, orchestrées sur les places publiques par l’Inquisition, et dont Ribera a été le témoin. Au sein de ces tableaux spectaculaires domine la représentation de la chair : une chair vieillie, mise à nu, ensanglantée, arrachée, où s’exprime toute la virtuosité du pinceau de Ribera.
« Martyre de saint Barthélémy » (1644) par Jusepe de Ribera – Museu Nacional d’Art de Catalunya (Barcelona)
« Le Martyre de saint Barthélemy » offre à Ribera un motif terrifiant de corps souffrant, disloqué et meurtri. Il révèle une forme de fascination pour le mélange de sensations, entre attraction et répulsion, que convoque la scène d’écorchement.
« Saint Sébastien » (1651) par Jusepe de Ribera – Certosa e Museo Nazionale di San Martino
L’artiste peint également saint André ou saint Sébastien, souffrant tous deux dans leur chair, mais avec une atténuation de l’horreur dans la mise en scène de leur martyre. Un de ses derniers tableaux, le « Saint Sébastien » pour la certosa di San Martino en 1651, tend vers un apaisement érotisé du sujet.
Exposition « Ribera. Ténèbres et lumière » – Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Commissariat de l’exposition
Annick Lemoine, conservatrice générale, directrice du Petit Palais. Maïté Metz, conservatrice des Peintures anciennes au Petit Palais.
« Saint Jérôme et l’ange du Jugement dernier » (1626) par Jusepe de Ribera – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)
Exposition « Louise d’Orléans : première reine des Belges, un destin romantique »
19 octobre 2024 – 16 février 2025
Château de Chantilly
Princesse de France puis reine de Belgique, Louise d’Orléans (1812-1850), première fille de Louis-Philippe, a été l’actrice d’une épopée romanesque : celle de l’émergence du royaume de Belgique.
Grâce à un partenariat transfrontalier, l’exposition met à l’honneur ce personnage oublié de l’histoire et permet de montrer des œuvres inédites issues de prestigieuses collections, notamment de la collection royale de Belgique.
Pour cette visite privée, vous êtes accompagnés par Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Condé.
Promise à un royal époux beaucoup plus âgé qu’elle, la reine Louise devient l’héroïne des premiers âges du royaume de Belgique, la pièce centrale d’un échiquier familial liant son destin à celui de la politique européenne des régimes issus des révolutions de 1830, de Paris à Bruxelles.
Formée aux arts, férue de politique et épistolière prolifique, la reine Louise, aux côtés de son époux, inaugure et construit ce qui deviendra la vie de cour, la vie politique et diplomatique, la vie culturelle, mais aussi les instants familiaux dans les premières résidences royales belges
Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Condé Julien De Vos, Conservateur général, directeur du Service des Musées et du Patrimoine culturel de la Province de Namur
Exposition « Rodin / Bourdelle. Corps à corps »
2 octobre 2024 – 2 février 2025 Musée Bourdelle (Paris)
Antoine Bourdelle (1861-1929) admira Auguste Rodin (1840-1917) et travailla pour lui pendant quinze années comme praticien. Parallèles, souvent superposées, leurs trajectoires méritent assurément une grande exposition.
À travers plus de 160 œuvres, dont 96 sculptures, 38 dessins, 3 peintures et 26 photographies, la confrontation donne à voir les fraternités et réciprocités comme les divergences et antagonismes de deux créateurs, porteurs des enjeux de la modernité.
Parcourez l’exposition avec Ophélie Ferlier Bouat, conservatrice en chef du patrimoine, directrice du musée Bourdelle.
« Portrait d’Auguste Rodin » (vers 1910) par Antoine Bourdelle (1861-1929) – Musée Bourdelle
Bourdelle entreprend un portrait de Rodin en 1904. À l’été, il lui réclame des séances de pose, interrompues par le maître. Bourdelle parvient cependant à achever deux sculptures de Rodin en 1910.
« Adam » (1880) par Auguste Rodin (1840-1917) – Musée Rodin (Paris)
En 1881, Rodin obtient la commande de deux grandes figures d’Adam et Ève qu’il envisage de placer de part et d’autre de La Porte de l’Enfer. Exposé au Salon de 1881 sous le titre « La Création de l’Homme », Adam fait explicitement référence à la nudité musculeuse des célèbres Ignudi de Michel-Ange, peints au plafond de la chapelle Sixtine.
« Ève au rocher », grande version (1893-1906) par Auguste Rodin (1840-1917) et Antoine Bourdelle (praticien) – Ny Carlsberg Glyptotek (Copenhague)
Entre 1893 et 1907, Bourdelle taille une dizaine de marbres pour Rodin dans ses ateliers (actuel musée Bourdelle), aidé de ses propres praticiens et élèves. Désireux d’être davantage qu’un simple exécutant, il propose notamment de le seconder auprès des fondeurs.
En 1902 apparaissent les premières tensions : Bourdelle tarde trop à tailler Ève et propose pour le buste de Rose Beuret une composition rejetée par Rodin. Pourtant leur collaboration dure encore quelques années.
À gauche : Ève Fairfax (1871-1978) (vers 1904) – Plâtre par Auguste Rodin – Musée Rodin (Paris)À gauche : Rose Beuret (1902-1903) par Auguste Rodin et Antoine Bourdelle (praticien) – Musée Rodin (Paris)
« J’ai en ce moment beaucoup de travaux. Je n’ai plus besoin de travailler pour Rodin. Je vends beaucoup. » – Antoine Bourdelle (mars 1908)
« Tête d’Apollon » ou « Apollon au combat » (1898-1911) par Antoine Bourdelle – Musée Bourdelle (Paris)Au centre : « Héraklès archer, torse » (1909) par Antoine Bourdelle (1861-1929) – Musée Bourdelle (Paris)
De la vibration du modelé à la géométrisation et la synthèse des formes, le torse instaure un dialogue exemplaire entre des plâtres et des bronzes de Rodin et de Bourdelle.
Exposition « Rodin / Bourdelle. Corps à corps » – Musée Bourdelle (Paris)
Initiées par Rodin et poursuivies par Bourdelle, les recherches des deux artistes autour du socle attestent leur désir de repenser et décupler les proportions.
« Mécislas Golberg, buste stèle » (1898) par Antoine Bourdelle – Musée Bourdelle et « Marie Fenaille, buste, la tête inclinée à gauche, sur colonne » (1898) par Auguste Rodin – Musée Rodin (Paris)« La Danse, Isadora et Nijinski » – Bas-relief pour le théâtre des Champs-Élysées (1912) par Antoine Bourdelle – Musée Bourdelle (Paris)À gauche : « La France » – Modèle intermédiaire (1923) par Antoine Bourdelle – Musée Bourdelle (Paris)
Rodin et Bourdelle puisent leur inspiration dans le réservoir inépuisable de la mythologie avec des centaures, centauresses, symbiose de l’animal, du végétal et de l’humain.
« Le Vieil Arbre » (avant 1896) par Auguste Rodin – Musée Rodin (Paris)
Commissariat de l’expositiion
Commissariat général Ophélie Ferlier Bouat, conservatrice en chef du patrimoine, directrice du musée Bourdelle
Commissariat scientifique Jérôme Godeau, commissaire d’exposition, historien de l’art, musée Bourdelle Colin Lemoine, responsable des photographies et des collections des XXe et XXIe siècles, musée Bourdelle Véronique Mattiussi, cheffe du service de la Recherche, musée Rodin Valérie Montalbetti-Kervella, responsable des sculptures, musée Bourdelle Lili Davenas, conservatrice des dessins et peintures, musée Bourdelle
Face à face de deux « Apollon de Théra » – Musée Rodin et Musée Bourdelle
Exposition « Expérience Raphaël »
18 octobre 2024 – 17 février 2025
Palais des Beaux-Arts de Lille
Le Palais des Beaux-Arts conserve une exceptionnelle collection de dessins de Raphaël (1483-1520), révélée pour la première fois au public dans son intégralité dans l’exposition. La présentation de ces 40 dessins, pour certains recto-verso, est complétée par des prêts prestigieux du Musée du Louvre, de la Royal Collection Trust, de la National Gallery (Londres) et du Musée Thyssen-Bornemisza (Madrid).
Pour cette visite privée, vous êtes accompagnés par Juliette Singer, directrice du Palais des Beaux-Arts et du Musée de l’Hospice Comtesse de Lille.
Études pour « Saint Nicolas de Tolentino combattant le démon » (Pala Baronci) (1500) par Raphaël (1483-1520) – Pierre noire, plume et encre brune – Palais des Beaux-Arts de Lille
Le Palais des Beaux-Arts de Lille doit à un legs effectué par le chevalier Jean-Baptiste Wicar (1762-1834) de posséder l’un des fonds de dessins de Raphaël parmi les plus importants de France.
Étude pour « La Madone d’Albe » et pour « La Vierge à la chaise » par Raphaël (1483-1520) – Pointe de plomb, sanguine, plume et encre brune – Palais des Beaux-Arts de LilleTête de jeune homme coiffé d’une barrette (vers 1503) par Raphaël (1483-1520) – Pierre noire et gouache blanche – Palais des Beaux-Arts de Lille
Le parcours de l’exposition est construit selon un parcours de Pérouse à Rome, en passant par Florence. Les dessins, dont la plupart sont présentés recto-verso, sont accompagnés de tableaux dont ils constituaient, pour certains, des étapes préparatoires. Réalisés à la pointe de plomb, à la pierre noire, ou encore à la sanguine, avec parfois des rehauts de blanc, ils permettent ainsi de suivre le processus de création de Raphaël.
« Dieu le Père bénissant » (1507 ?) attribué à Domenico Alfani – Galleria Nazionale dell’Umbria (Pérouse)Étude pour la Vierge couronnée pour « Le Couronnement de la Vierge » (Pala degli Oddi) (vers 1502-1503) attribué à Raphaël – Tracés en creux, pierre noire, plume et encre brune – Palais des Beaux-Arts de Lille
Le fonds Raphaël du Palais des Beaux-Arts de Lille a fait l’objet d’une restauration et d’un reconditionnement pour le projet. Certains dessins ont bénéficié d’analyses scientifiques par le département Recherche du C2RMF – Centre de recherche et de restauration des musées de France – ce qui a permis de mieux en appréhender la matière et de révéler certains secrets de création du maître, jusque-là inédits.
Étude de tête pour saint André dans Le Couronnement de la Vierge (Pala degli Oddi) par Raphaël (1483-1520) – Palais des Beaux-Arts de Lille
Pour plonger dans l’art de Raphaël, l’exposition inclut des dispositifs numériques permettant de mieux comprendre les dessins.
Étude pour « La Sainte Famille à la grenade » (Sainte Famille Alfani) (vers 1507-1508) par Raphaël (1483-1520) – Pointe de plomb, plume et encre brune, mise au carreau à la pointe de plomb et à la sanguine, trous de repère et montage à bandes dorées – Palais des Beaux-Arts de Lille
Commissariat de l’exposition
Commissaire générale Juliette Singer, Conservatrice en chef, directrice du Palais des Beaux-Arts de Lille et du musée de l’Hospice Comtesse
Commissaires scientifiques Cordélia Hattori, chargée du Cabinet des dessins, Palais des Beaux-Arts de Lille Régis Cotentin, responsable de l’art contemporain, Palais des Beaux-Arts de Lille
« L’Ange » par Raphaël (1483-1520) – Musée du Louvre
« La Saint Famille avec sainte Anne, saint Joachim et saint Jean-Baptiste enfant » (Sainte Famille Alfani) (1510) par Domenico Alfani – Galleria Nazionale dell’Umbria (Pérouse)
Exposition « Expérience Raphaël »
18 octobre 2024 – 17 février 2025
Palais des Beaux-Arts de Lille
Place de la République
59000 Lille
Raphaël 1834 par Jean-Jacques Feuchère (1807-1852) – Musée des Beaux-Arts de Rouen
Quel est le Top 10 des vidéos les + vues sur ma chaîne YouTube en 2024 ?
En 2024, vous avez été plus de 5.000 à vous abonner à ma chaîne YouTube et vous serez bientôt 30.000 à suivre mes publications.
De Paris à Soissons, de Lyon à Chartres, de Rouen à Monaco, de Fontainebleau à Tours, du château de Versailles au musée de Cluny, du Petit Palais au musée Carnavalet, du musée Guimet au château de Chantilly, du C2RMF au Mobilier national, l’année 2024 nous a fait voyager dans la monde de l’art en découvrant des collections et lieux exceptionnels.
Alors, quelles sont les visites qui ont rencontré le plus de succès sur YouTube ?
Exposition « Oudry, peintre de courre. Les chasses royales de Louis XV »
13 octobre 2024 – 27 janvier 2025 Château de Fontainebleau
Formé dans l’atelier du célèbre peintre Nicolas de Largillière, Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) devient non seulement le portraitiste des chiens du roi mais aussi le véritable « peintre de courre » de Louis XV, grâce à la commande de neuf cartons illustrant les différents épisodes des chasses auxquelles s’adonne le Roi à Compiègne, Fontainebleau et Saint-Germain-en-Laye.
Quatre cartons ont fait l’objet d’une restauration fondamentale afin d’assurer leur préservation et de redécouvrir la palette et la touche d’Oudry.
Pour cette visite privée exceptionnelle de plus de 70 minutes, vous êtes accompagnés par Vincent Cochet, conservateur en chef du patrimoine, et Thomas Morel, conservateur du patrimoine au château de Fontainebleau.
Détail de « Louis XV tenant le limier au carrefour du Puits solitaire, Forêt de Compiègne » par Jean-Baptiste Oudry – Château de FontainebleauExposition « Oudry, peintre de courre. Les chasses royales de Louis XV » – Château de Fontainebleau
L’exposition illustre le goût pour les scènes de chasse dans la peinture et le décor intérieur des demeures royales et aristocratiques du XVIIIe siècle, ainsi que l’Oudrymania, c’est-à-dire la diffusion des créations de l’artiste dans divers domaines des arts décoratifs, tels que les illustrations de beaux livres, la porcelaine et l’orfèvrerie.
Surtout de table (1736) par Jacques Roëttiers – Musée du Louvre« Louis XVI menant le limier, allant au bois, au carrefour du Puits solitaire, forêt de Compiègne » par Charles Eloi Asselin (1743-1804) et « La Curée du cerf en forêt de Saint-Germain, en vue de l’abbaye de Poissy » par Charles Nicolas Dodin (1734-1803), d’après Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) – Porcelaines de la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres – Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon« Portrait de Jean-Baptiste Oudry » (1753) par Jean-Baptiste Perronneau (1715-1783) – Musée du Louvre
Jeune artiste formé dans l’atelier du célèbre peintre Nicolas de Largillière, Jean-Baptiste Oudry devient non seulement le portraitiste des chiens du roi mais aussi le véritable « peintre de courre » de Louis XV, grâce à la commande de neuf cartons illustrant les différents épisodes des chasses auxquelles s’adonne le Roi à Compiègne, Fontainebleau et Saint-Germain-en- Laye.
« Louis XV tenant le limier au carrefour du Puits solitaire, Forêt de Compiègne » par Jean-Baptiste Oudry – Château de Fontainebleau
Entre 1733 et 1746, Jean-Baptiste Oudry réalise ces œuvres monumentales, les cartons destinés à servir de modèle au tissage des tapisseries des Chasses royales par la manufacture des Gobelins.
Détail de « Cerf aux abois dans les rochers de Franchard, Forêt de Fontainebleau » (1733) par Jean-Baptiste Oudry – Château de Fontainebleau
Cette commande exceptionnelle fait de Jean-Baptiste Oudry une référence inégalée dans la peinture animalière du XVIIIe siècle et le chantre du règne de Louis XV dont la chasse fut la plus dévorante des passions du souverain.
« Le Rendez-vous au carrefour du Puits du Roi », dit « Le Botté » (1735) par Jean-Baptiste Oudry – Château de Fontainebleau
Des neuf cartons préparatoires à la tenture des Chasses royales, huit sont aujourd’hui insérés dans les lambris de l’appartement dit des Chasses, dont ils composent le décor spectaculaire. Cet appartement princier est exceptionnellement ouvert au public dans le cadre de l’exposition.
Grâce au concours du centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), quatre cartons de Jean-Baptiste Oudry ont fait l’objet d’une campagne d’analyses scientifiques ainsi que d’une restauration fondamentale et ambitieuse afin d’assurer leur préservation et de redécouvrir la palette et la touche d’Oudry. Après trois ans de restauration, la splendeur des peintures est aujourd’hui révélée.
Détail de « Le Forhu à la fin de la curée » (1748) par Jean-Baptiste Oudry – Château de Fontainebleau
Une nouvelle campagne d’appel aux dons, lancée durant l’exposition, permettra d’assurer la restauration des quatre derniers cartons de la série des chasses royales de Louis XV.
Détail de « Le Rendez-Vous au carrefour du Puits du Roi, forêt de Compiègne » (vers 1733) par Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) – The Pierpont Morgan (New York)
Commissariat de l’exposition
Commissariat général Muriel Barbier, directrice du patrimoine et des collections du château de Fontainebleau Commissariat Oriane Beaufils, directrice des collections de la Villa Ephrussi de Rothschild Vincent Cochet, conservateur en chef au château de Fontainebleau
« Bois bizarre d’un cerf pris par le roi, à Fontainebleau au mois d’avril 1732 » par Jean-Baptiste Oudry – Château de Fontainebleau
Le château de Fontainebleau lance un appel aux dons afin de rassembler les 610 000 € nécessaires à la restauration des quatre cartons restants.
+ d’informations : https://don.chateaudefontainebleau.fr/
« Le Garde-chasse La Forêt avec Fine-Lize et Lize » (1732) par Jean-Baptiste Oudry – Château de Fontainebleau
Exposition « Oudry, peintre de courre. Les chasses royales de Louis XV »
13 octobre 2024 – 27 janvier 2025
Château de Fontainebleau
Exposition « Oudry, peintre de courre. Les chasses royales de Louis XV » – Château de Fontainebleau
Fondée en 1139, l’ancienne abbaye Saint-Léger accueille le musée d’art et d’histoire de la Ville de Soissons. Le nouveau parcours de visite est structuré en deux périodes chronologiques (1200-1800 et 1800-1945) et aborde des thèmes liés aux grands mythes et récits historiques, au quotidien mis en peinture, au monde animalier et au paysage. Il accorde aussi une place plus centrale aux artistes originaires du territoire.
Pour cette découverte du musée, vous êtes accompagnés par Christophe Brouard, directeur des musées de Soissons, et Manon Jambut, adjointe au directeur.
« Tu ne peux t’imaginer la beauté de la vallée de Soissons quand on monte la côte vers Coucy, je l’ai montée à reculons tant c’était beau. » – Lettre de Victor Hugo à sa fille Adèle, août 1835
« Tête de femme noire » (vers 1781) par Jean-Antoine Houdon (1741-1828)
La célèbre « Tête de femme noire » de Jean-Antoine Houdon révèle une grande attention à l’expression du modèle que seule une étude attentive a pu inspirer. Ce naturalisme caractéristique de l’œuvre d’Houdon nous plonge dans l’intimité de l’atelier, lieu d’échanges et de projections à part entière.
L’ensemble de bustes donné en 1889 au musée de Soissons par le sculpteur Amédée Doublemard permet de comprendre la manière dont il travaille dans son atelier. Les plâtres présentent des traces de mise-aux-points permettant à l’artiste de réaliser une version en marbre de ses compositions.
« Assemblée d’animaux dans un paysage » par Peeter Boel (1622-1674) – Dépôt du musée du Louvre
À partir de la redécouverte des théories d’Aristote sur l’ »imitation » au cours du XVIe siècle, la copie fidèle d’après nature revêt une finalité plus symbolique et devient l’apanage des artistes les plus virtuoses. Les peintres dits « animaliers », formés dans les ateliers anversois comme Peeter Boel, auteur d’une étonnante « Assemblée d’animaux dans un paysage (dépôt du musée du Louvre) excellent dans ce registre.
De manière plus générale, le nouveau parcours de visite du musée accorde une place plus centrale aux artistes originaires du territoire et aux œuvres issues du Soissonnais mais aussi aux thèmes et enjeux qui caractérisent cette région. À leur articulation se trouvent plusieurs œuvres évoquant l’apport de l’Ecole de dessin de Soissons à la formation des artistes locaux et des collections muséales.
Exposition « Caillebotte. Peindre les hommes »
8 octobre 2024 – 19 janvier 2025
Musée d’Orsay (Paris)
L’exposition prend pour sujet la prédilection de Gustave Caillebotte (1848-1894) pour les figures masculines et les portraits d’hommes, et interroge la modernité si radicale des chefs-d’œuvre de l’artiste au prisme du nouveau regard que l’histoire de l’art porte sur les masculinités du XIXe siècle.
Pour cette visite privée exceptionnelle, vous êtes accompagnés par Paul Perrin, conservateur et directeur de la conservation et des collections au musée d’Orsay.
« Portrait de l’artiste » (vers 1892) par Gustave Caillebotte – Musée d’Orsay, achat avec les fonds d’une donation anonyme canadienne, 1971
Bâtie autour de « Jeune homme à sa fenêtre » et « Partie de bateau », ainsi que du chef-d’œuvre « Rue de Paris ; temps de pluie », prêté par l’Art Institute of Chicago, l’exposition compte environ 144 œuvres. Elle réunit les plus importants tableaux de figures de Caillebotte mais aussi un important ensemble d’études peintes et de dessins préparatoires pour ses compositions les plus célèbres, comme « Raboteurs de parquets » ou « Le Pont de l’Europe » (Genève, musée du Petit Palais).
« Partie de bateau [Canotier au chapeau haut de forme] » (vers 1877-1878) par Gustave Caillebotte – Musée d’Orsay, acquis grâce au mécénat exclusif de LVMH, 2022« Rue de Paris; temps de pluie » (1877) par Gustave Caillebotte – The Art Institute of Chicago, Charles H. and Mary F. S. Worcester Collection, 1964.336
Caillebotte n’observe et ne peint que ses contemporains les plus immédiatement proches de lui : ses frères, ses amis, les passants dans les rue de Paris au bas de chez lui, des ouvriers ou domestiques travaillant pour sa famille, les hommes avec qui il canote sur l’Yerres où navigue sur la Seine.
À gauche : « Raboteurs de parquet » (1876) par Gustave Caillebotte – Collection particulière / à droite : Détail de « Les Raboteurs de parquet » (1875) par Gustave Caillebotte – Musée d’OrsayDétail de « Raboteurs de parquets [Les Raboteurs de parquet] » (1875) par Gustave Caillebotte (1848–1894) – Musée d’Orsay, don des héritiers de Gustave Caillebotte par l’intermédiaire d’Auguste Renoir, son exécuteur testamentaire, 1894Détail d’une étude pour « Raboteurs de parquets : jeune homme assis par terre, vu de profil gauche » (vers 1875) par Gustave Caillebotte – Musée d’Art et d’Histoire Pissarro (Pontoise)
L’audace de son art, avec ses cadrages immersifs et « photographiques » inédits et son goût des puissants contrastes de lumière et de couleurs, réside aussi dans la façon dont il a fait entrer de nouvelles figures dans l’histoire de la peinture, comme celles de l’ouvrier urbain, du sportif ou encore de l’homme nu à sa toilette.
« Canotiers [Canotiers ramant sur l’Yerres] » (1877) par Gustave Caillebotte – Collection particulière« Homme s’essuyant la jambe » (vers 1884) par Gustave Caillebotte – Collection particulière
Dans un monde en mutation, où le « triomphe de la virilité » (selon l’expression de l’historien Alain Corbin) commence doucement à se fissurer, ces figures nouvelles participent alors pleinement à la redéfinition d’un nouvel idéal masculin viril et moderne. Idéal qui est aussi celui de l’artiste, qui semble aussi bien s’identifier à ces hommes que les admirer.
Détail de « Jeune homme à sa fenêtre » (1876) par Gustave Caillebotte – J. Paul Getty Museum (Los Angeles)
La plupart des modèles que Caillebotte fait poser dans son appartement sont de jeunes hommes non mariés et sans enfant comme lui, rentiers, fonctionnaires ou artistes. Certains sont saisis dans des attitudes contemplatives, regardant la ville à distance depuis les balcons, d’autres, installés plus ou moins confortablement dans des sofas et fauteuils, nous jettent des regards où se lit une certaine gravité ou plus simplement l’ennui.
« Autoportrait au chevalet » (1879) par Gustave Caillebotte – Collection particulière
À travers les sections de l’exposition se dessine, en creux, un portrait de Caillebotte aux multiples facettes (le bourgeois, le peintre impressionniste, le collectionneur et l’amateur, le célibataire, le sportif etc.), mais qui garde encore une part de son mystère.
« Les rose, jardin du Petit-Gennevilliers » (vers 1886) par Gustave Caillebotte – Collection particulière
Commissariat de l’exposition
Musée d’Orsay Paul Perrin, conservateur en chef et directeur de la conservation et des collections, musée d’Orsay ; avec la collaboration de Fanny Matz, chargée d’études documentaires au musée d’Orsay, Paris.
8 octobre 2024 – 19 janvier 2025
J. Paul Getty Museum Scott Allan, curator of Paintings, The J. Paul Getty Museum.
25 février – 25 mai 2025
Art Institute of Chicago Gloria Groom, Curator of Painting and Sculpture of Europe and chair and David and Mary Winton Green, The Art Institute of Chicago ; avec la collaboration de Megan True, curatorial assistant, Department of Painting and Sculpture of Europe, The Art Institute of Chicago.
29 juin – 5 octobre 2025
« Le Pont de l’Europe » (1876) par Gustave Caillebotte – Association des amis du Petit Palais (Genève)
Présentée dans l’appartement de Catherine de Médicis au château d’Écouen, l’exposition met en lumière la symbolique et les transformations de la figure équestre au cours de la Renaissance. Elle réunit plus de 160 œuvres provenant d’institutions étrangères et françaises : la collection du roi d’Angleterre, le musée du Louvre, la Bibliothèque nationale de France, le musée national du château de Pau, les Archives nationales, le musée de l’Armée, la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, le musée Carnavalet…
Dans la culture occidentale, la figure du cavalier incarne l’ambition du pouvoir. Durant la Renaissance, les grands personnages de la cour de France ont particulièrement recours à ce thème et les artistes à leur service œuvrent à créer des mises en scènes inédites.
Issue de la tradition médiévale, le portrait à cheval sur le champ de bataille ou en tournoi reste intrinsèquement lié à la chevalerie. L’image équestre est profondément associée au pouvoir noble, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes.
Sous le règne de Charles VIII, les nouvelles images équestres montrent un personnage sur un cheval majestueux et au pas, à rebours de la fougue chevaleresque, ou bien sur un char. Le portrait réaliste se mêle avec des allégories ou avec le souvenir des empereurs romains du passé. Les grandes fêtes et les entrées royales, où la parade à cheval joue un grand rôle, participent aussi au renouvellement de la mise en scène équestre en peinture et en sculpture.
Commissariat de l’exposition
Guillaume Fonkenell, conservateur en chef du patrimoine au musée national de la Renaissance au château d’Ecouen
Geoffroy Dumonstier est un peintre, cartonnier, enlumineur et graveur rouennais du XVIe siècle , représentant de la première école de Fontainebleau dans la lignée de Rosso Fiorentino. L’exposition réunit des manuscrits enluminés, dessins, gravures, sculptures et vitrail, conservés en France, en Grande-Bretagne, en Belgique, aux Pays-Bas et aux États-Unis, éclairant d’un jour nouveau la carrière de l’artiste.
Visitez l’exposition avec Vincent Maroteaux, conservateur général du Patrimoine, directeur des Archives de la Seine-Maritime, Dominique Cordellier, conservateur général du Patrimoine honoraire, Musée du Louvre, département des Arts graphiques et Caroline Vrand, conservatrice du Patrimoine, Musée du Louvre, département des Arts graphiques.
« L’Éloquence » par Geoffroy Dumonstier – Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie« Homme drapé debout dans une niche » attribué au Maître ND d’après Geoffroy Dumonstier – Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie
Dans le catalogue publié à l’occasion de l’exposition, Caroline Vrand écrit que tous les historiens de l’art ont souligné la dette stylistique de Dumonstier envers les principaux acteurs du chantier de Fontainebleau, au premier rang desquels Rosso et Primatice. L’historien de l’art et collectionneur Pierre Jean Mariette (1694-1774) qualifia Geoffroy Dumonstier de « parfait imitateur de la manière austère et sauvage » de Rosso Fiorentino.
« La Vierge à l’Enfant » par Geoffroy Dumonstier – Les Beaux-Arts de Paris« La Vierge couronnée debout dans une niche » (1543) par Geoffroy Dumonstier – Archives départementales de la Seine-Maritime (Rouen)Projet de vitrail par par Geoffroy Dumonstier – Musée du Louvre, département des Arts graphiquesRondel de « La Mort de la Vierge » (vers 1545) d’après un modèle de Geoffroy Dumonstier – Collection privée« La Lamentation sur le Christ mort devant le tombeau » par Geoffroy Dumonstier – Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie« L’Annonciation », dite autrefois « Pénélope à son métier » par Geoffroy Dumonstier – Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie« Mellon Preudhomme endormi visité par Dame Sollicitude » par Geoffroy Dumonstier dans « Le Lustre des temps » (1534) – Museum of the Bible (Washington)« Pour traiter paix salutaire aux humains » (« La tentation d’Adam et le débat de Dévotion et Vérité »). « Chants royaux en l’honneur de la Vierge » par Geoffroy Dumonstier – Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits
« Catherine de Médicis servie par les frères Dumonstier » (vers 1569) par Antoine Caron – Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie
Exposition « Extravagante Renaissance. Geoffroy Dumonstier, de Rouen à Fontainebleau »
1er octobre 2024 – 4 janvier 2025 Archives départementales de la Seine-Maritime
42 Rue Henri II Plantagenêt
76100 Rouen
[Web-série] Mobilier national
Épisode 3 : La réserve des cartons peints
Avec un fonds constitué de plus de 2.000 œuvres, la collection des cartons peints du Mobilier national est l’un des trésors de l’institution. Entrecroisant valeurs artistique, patrimoniale et documentaire, les cartons peints témoignent de l’histoire matérielle de l’art de la tapisserie et des manufactures depuis le XVIIe siècle et jusqu’à nos jours.
Dans cet épisode introduit par Nicolas Bousser, directeur du web-magazine Coupe-File Art, Clara Terreaux, conservateur du patrimoine, inspectrice des collections du Mobilier national, est interviewée par Margot Lecocq, historienne de l’art et rédactrice pour le web-magazine Coupe-File Art. Clarisse Delmas, responsable des ateliers de restauration de peintures du C2RMF, présente les enjeux de la restauration d’un carton de Francesco Casanova. Stéphanie Martin et Christian Châtellier, restaurateurs de peintures, partagent leurs premiers constats après la redécouverte d’un impressionnant carton de Noël Coypel.
Clara Terreaux (Mobilier national), Clarisse Delmas (C2RMF) et Margot Lecocq (Coupe-File Art) dans les ateliers de restauration du C2RMF
Les cartons peints du Mobilier national
Le fonds comprend des œuvres prestigieuses à grandeur d’exécution, ainsi que de petites maquettes et des modèles pour tapisseries d’ameublement. La moitié de ces cartons est montée sur châssis, l’autre moitié étant simplement roulée.
Détail d’un modèle pour un dossier de fauteuil par Raoul Dufy (1877-1953) – Mobilier nationalDétail d’un carton pour un modèle de dossier de canapé par Charles Antoine Coypel (1694-1752), Alexandre-François Desportes (1661-1743) et Jean-Baptiste Blain de Fontenay (1653-1715) et Claude III Audran (1658-1734) – Mobilier national
Conservation préventive
Cette collection de cartons peints, malmenée lors du bombardement de la manufacture de Beauvais en juin 1940, était restée très méconnue.
Depuis plusieurs années, elle fait l’objet d’un minutieux travail de conservation préventive.
Carton de tapisserie représentant Don Quichotte par Pierre-Michel de Lovinfosse (1747-1821) – Mobilier national
Une magnifique découverte
En octobre 2024, les équipes du Mobilier national ont redécouvert un impressionnant carton de tapisserie représentant « Le Triomphe de la Foi ». Il s’agit du dernier carton – qui était jusqu’alors manquant – de la suite des « Triomphes des dieux » dont les modèles ont été donnés par Noël Coypel (1628-1707).
Carton de tapisserie représentant « Le Triomphe de la Foi » par Noël Coypel (1628-1707) – Mobilier nationalDétail du carton de tapisserie représentant « Le Triomphe de la Foi » par Noël Coypel (1628-1707) – Mobilier nationalDétail du carton de tapisserie représentant « Le Triomphe de la Foi » par Noël Coypel (1628-1707) – Mobilier national
Fragments de la toile de Jean-Baptiste Mauzaisse (1784-1844) représentant l’arrestation du jeune Prince, Louis Charles d’Orléans, duc de Beaujolais, au Palais Royal en 1793
Étude préparatoire par Laurent Guyot (1575-1644) pour « La Mort de Chioné », l’une des tapisseries de la tenture de « L’Histoire de Diane » tissée au XVIIe siècle – Mobilier national
Cathédrale de Chartres
Cloître Notre-Dame
28000 Chartres
Depuis le 21 septembre 2024 et après plus de 20 ans de fermeture, le trésor de la cathédrale Notre-Dame de Chartres est de nouveau visible. Près de 150 objets sont présentés dans la chapelle haute, la salle capitulaire et les deux tourelles de l’édifice daté du XIVe siècle.
Ce trésor s’est constitué autour de la relique du voile de la Vierge, lequel a fait l’objet de l’un des plus grands pèlerinages de l’Occident médiéval.
Pour découvrir ces objets rares, vous êtes accompagnés par Fabienne Audebrand, conservateur des antiquités et objets d’art d’Eure-et-Loir et Irène Jourd’heuil, conservateur en chef du patrimoine, conservateur des monuments historiques à la DRAC Centre-Val de Loire, Christine Diacon, directrice régionale des affaires culturelles de Centre-Val-de-Loire, et le vicaire Jean-Eude Coulomb.
Vierge à l’Enfant (milieu du XVIe siècle) conservant d’importantes traces de polychromie ancienne dont de la dorure et des brocartsDétail du tabernacle dit « de Saint-Aignan » – Atelier limousin (vers 1230), restauré au XIXe siècle – Propriété de l’État
Cette double renaissance tant du trésor que de son écrin a nécessité près de sept années de travaux conduits par la DRAC Centre-Val de Loire pour un investissement de l’État d’environ 6 millions d’euros. La nouvelle présentation du trésor de la cathédrale Notre-Dame de Chartres est à découvrir cette année dans le contexte des célébrations du Millénaire de la crypte de Fulbert (XIe siècle).
Détail du vitrail de Bang Hai Ja (1937-2022)Vitraux de Bang Hai Ja (1937-2022)
Situé au chevet de la cathédrale de Chartres (XIIIe siècle), la chapelle Saint-Piat est un joyau d’architecture du XIVe siècle. Ses verrières ont été restaurées. Au niveau inférieur, les baies de la salle capitulaire ont été dotées réalisées par l’artiste coréenne Bang Hai Ja (1937-2022) associée à l’atelier Glasmalerei Peters de Paderborn.
Trésor de Saint-Avit provenant de l’abbaye bénédictine de Saint-Avit (Poissy-lès-Châteaudun) au diocèse de Chartres
Le trésor de Notre-Dame de Chartres est une collection qui s’est enrichie au fil des siècles par des dons, des saisies, mais qui a aussi fait l’objet de destructions, en particulier à la Révolution. Aujourd’hui, c’est une collection constituée du trésor historique, mais surtout d’enrichissements postérieurs, avec de nombreux dépôts notamment de communautés religieuses ou encore du musée du Louvre, ainsi que des acquisitions.
Retable (1542-1543) en pierre calcaire polychromée, seul élément conservé de l’autel des Onze Mille Vierges – Dépôt du musée du Louvre
Seul élément conservé de l’autel des Onze Mille Vierges, fondé en 1259, dans le transept nord et profondément remanié par le chanoine Jean Favereau autour de 1542-1543, ce retable (photo ci-dessus) représente la Naissance de la Vierge entre saint Jean l’Évangéliste et saint Jean Baptiste. Si l’auteur du retable reste anonyme, il a conservé la polychromie commandée en 1543 au peintre Étienne Le Tonnelier.
Navette à encens de Miles d’Illiers (1540)
Destinée à conserver les grains d’encens, la navette à encens de Miles d’Illiers (détail ci-dessus) est constituée d’une coquille de nautile polie ceinte dans une monture d’orfèvrerie en forme de nef munie de ses châteaux d’avant et arrière et d’une tête de dragon en guise de proue. Probablement d’origine civile, elle a été offerte en 1540 par Miles d’Illiers, alors évêque de Luçon et doyen du chapitre de Chartres.
Détail de « La chapelle Notre-Dame-de-sous-terre » (1697) – Gravure sur cuivre de Nicolas de Larmessin (1632-1694)
Le voile que la Vierge aurait, selon la tradition, porté lors de l’Annonciation ou à la Nativité du Christ, est l’une des plus précieuses reliques de Notre-Dame de Chartres. Offerte à la cathédrale en 876 par Charles le Chauve, elle fut conservée, à partir du Xe siècle, dans un précieux reliquaire connu par des inventaires et une gravure exécutée en 1697 par Nicolas de Larmessin. Jusqu’au XVIIIe siècle, la relique était désignée comme la Sancta Camisia ce qui a conduit à la considérer comme une chemise, devenue l’emblème du chapitre de la cathédrale au XVIe siècle. Depuis les années 2000, la relique est exposée de façon permanente dans une chapelle du déambulatoire.
Reliquaire (XIVe siècle) en forme de petit édifice dont les parements portent un décor imitant la pierre de taille
Pétris de culture classique, les artistes au service de Napoléon Ier empruntent à la Rome antique figures de victoire et défilés triomphaux. Le service particulier de l’Empereur revendique, sur une assiette peinte, « L’Enlèvement des chevaux de Saint-Marc à Venise », et affiche seize figures de porcelaine qui résument la moisson artistique perpétrée à travers l’Europe. Le général Grouvel possède des pièces d’argenterie fabriquées à Mexico et glanées en Espagne. Dans les salles du musée Napoléon Ier, victoires et trophées semblent marcher de pair.
En écho à l’édition 2024 du Festival de l’histoire de l’art, organisé par l’INHA, dont le pays invité était le Mexique et la thématique axée sur le sport, Christophe Beyeler, conservateur général du patrimoine, chargé du musée Napoléon Ier, vous propose un parcours inédit dans cette nouvelle web-série en 5 épisodes.
Épisode 1 : La victoire et la paix grâce au héros moderne
Héros victorieux, Premier Consul, « Empereur et Roi »
Épisode 2 : Mobilier et vaisselle d’apparat chargés de symboles
Un mobilier raffiné d’origine privée : les dépouilles de la générale Moreau
Un mobilier conçu et livré pour un palais de l’Etat
Le Grand Vermeil : orfèvrerie d’apparat offerte par Paris au monarque
Épisode 3 : Trophées artistiques
Les œuvres d’art exposées au « musée Napoléon »
Les fruits de la conquête concentrés sur la table impériale
Épisode 4 : Trophées d’armes
Au gré des campagnes : Allemagne et Pologne en 1806 et 1807, Autriche en 1809
Un cadeau diplomatique dépecé : le surtout offert par Charles IV d’Espagne en 1808
Les trophées du général Grouvel en Espagne, 1810-1813
Egaler Frédéric II de Prusse, le grand capitaine des temps modernes
Épisode 5 : Dépouilles et butin de l’ultime bataille, Waterloo 18 juin 1815
Les dépouilles de la Grande Armée prélevées sur le champ de bataille
Les dépouilles du stratège vaincu, pillées dans sa voiture et partagées entre les vainqueurs