« L’homme de Vitruve » (vers 1490) par Léonard de Vinci, prêt de la Gallerie dell’Accademia di Venezia, est présent dans l’exposition « Léonard de Vinci ».
« Quatre doigts font une paume, et quatre paumes font un pied, six paumes font un coude : quatre coudes font la hauteur d’un homme. Et quatre coudes font un double pas, et vingt-quatre paumes font un homme ; et il a utilisé ces mesures dans ses constructions.
Si vous ouvrez les jambes de façon à abaisser votre hauteur d’un quatorzième, et si vous étendez vos bras de façon que le bout de vos doigts soit au niveau du sommet de votre tête, vous devez savoir que le centre de vos membres étendus sera au nombril, et que l’espace entre vos jambes sera un triangle équilatéral.
La longueur des bras étendus d’un homme est égale à sa hauteur.
Depuis la racine des cheveux jusqu’au bas du menton, il y a un dixième de la hauteur d’un homme. Depuis le bas du menton jusqu’au sommet de la tête, un huitième. Depuis le haut de la poitrine jusqu’au sommet de la tête, un sixième ; depuis le haut de la poitrine jusqu’à la racine de cheveux, un septième.
Depuis les tétons jusqu’au sommet de la tête, un quart de la hauteur de l’homme. La plus grande largeur des épaules est contenue dans le quart d’un homme. Depuis le coude jusqu’au bout de la main, un quart. Depuis le coude jusqu’à l’aisselle, un huitième.
La main complète est un dixième de l’homme. La naissance du membre viril est au milieu. Le pied est un septième de l’homme. Depuis la plante du pied jusqu’en dessous du genou, un quart de l’homme. Depuis sous le genou jusqu’au début des parties génitales, un quart de l’homme.
La distance du bas du menton au nez, et des racines des cheveux aux sourcils est la même, ainsi que l’oreille : un tiers du visage. » – Vitruve dans « De l’architecture »
Exposition « Léonard de Vinci »
24 octobre 2019 – 24 février 2020
Musée du Louvre
En cette semaine de « Museum Week », mes déboires sur le réseau social Twitter se poursuivent. Mon compte a été (provisoirement ?) désactivé…
En attendant de pouvoir de nouveau gazouiller avec l’oiseau bleu, vous pouvez toujours me suivre sur mon Blog, sur ma page Facebook, sur Instagram et sur YouTube.
Pour fêter les 30 ans de la pyramide de Ieoh Ming Pei 贝聿铭, inaugurée le 29 mars 1989, le musée du Louvre invite une nouvelle fois l’artiste JR.
Trois ans après avoir fait disparaître derrière un collage le monument, JR propose cette fois un effet saisissant qui semble faire sortir de terre la pyramide.
The images, like life, are ephemeral. Once pasted, the art piece lives on its own. The sun dries the light glue and with every step, people tear pieces of the fragile paper. The process is all about participation of volunteers, visitors, and souvenir catchers. pic.twitter.com/vNArYszXxo
Le collage des bandes de papier a mobilisé 400 bénévoles pendant plusieurs jours, révélant au matin du 30 mars une impressionnante anamorphose dans la cour Napoléon.
L’œuvre éphémère est visible jusqu’au dimanche 31 mars au soir.
Photographies par @scribeaccroupi (sauf celle avec mention de copyright @JRArt).
[Web-série] Mobilier national
Épisode 1 : Rambouillet, résidence royale et présidentielle
Le Mobilier national a pour mission d’assurer la conservation et la restauration de collections uniques au monde, de perpétuer et de transmettre des savoir-faire exceptionnels. Haut lieu de patrimoine, l’institution est aussi un acteur majeur de la création contemporaine et de la promotion des arts décoratifs à la française
Le web-magazine Coupe-File Art et le Scribe s’associent pour cette nouvelle web-série consacrée au Mobilier national.
Pour ce premier épisode, Nicolas Bousser, historien de l’art et directeur du web-magazine Coupe-File Art, nous fait découvrir l’atmosphère unique du château de Rambouillet, résidence royale et présidentielle. À ses côtés, Gérald Rémy, inspecteur des collections du Mobilier national, et Christophe Batard, architecte des monuments historiques, présentent le cabinet de travail du président Auriol et les espaces privés aménagés pour Napoléon Ier.
Les inspecteurs du Mobilier national sont chargés de la conservation des œuvres et veillent sur une collection d’environ 100.000 biens culturels comportant essentiellement des textiles (tapis, tapisseries, textiles d’ameublement), des bronzes et meubles de qualité (de Louis XIV au design contemporain).
Les huit inspecteurs suivent et inspectent également les 25.000 biens déposés (bureaux, fauteuils, chaises, tables, tapis, tapisseries, luminaires…) dans 450 institutions dépositaires. Tous les cinq ans, l’inspecteur procède sur place à une inspection en examinant un à un les biens déposés et en établissant un constat d’état.
« Ambassadeur du goût et de la qualité française, magnifique expression de l’âme et du génie français » – Vincent Auriol sur le livre d’or du paquebot Ile-de-France (1951)
Rambouillet 1950, dans l’intimité du Président Auriol
Grâce à un partenariat exceptionnel avec le Mobilier national, le château de Rambouillet présente jusqu’au 21 avril 20024, une exposition qui met à l’honneur le cabinet de travail du président Auriol réalisé par le décorateur Jacques Adnet. Des meubles exceptionnels de Jean-Charles Moreux, conçus initialement pour Rambouillet mais qui auront finalement pris le chemin de l’Élysée, sont également présentés.
Quatre chambres reconstituées et de l’appartement des chefs d’Etat étrangers (photo ci-dessus) sont ouverts pour la première fois au public. L’ameublement a été complété pour une expérience immersive au cœur de l’intimité du Président et de ses invités à Rambouillet.
Enfin, le fameux salon Médicis (photo ci-dessus), espace de convivialité aménagé par les décorateurs André Arbus et Raymond Subes peut être découvert dans l’antique salle des marbres du château.
Exposition « Rambouillet 1950, dans l’intimité du Président »
10 décembre 2023 – 21 avril 2024
Château de Rambouillet
Commissariat de l’exposition
Gérald Rémy, conservateur du patrimoine, inspecteur des collections, Mobilier national Isabelle de Gourcuff, administratrice du château de Rambouillet, Centre des monuments nationaux Camille Canteloup, référente des collections, Centre des monuments nationaux Anne-Claire Saunier, responsable du service culturel, assistée de Lise Leboeuf
Écrit au 11ème siècle par la poétesse Murasaki Shikibu, « Le Dit du Genji » est considéré comme l’œuvre la plus emblématique de la littérature classique japonaise. Évoquant les raffinements de la cour impériale de l’époque Heian (794-1185), il suscite une très riche iconographie : estampes, kimonos, sculptures, peintures, objets précieux et jusqu’aux mangas contemporains.
Plus récemment, le maître tisserand Itarô Yamaguchi (1901-2007) réalise quatre rouleaux d’après ceux peints de l’époque Heian, illustrant les scènes du « Dit du Genji ». Ces rouleaux exceptionnels sont montrés pour la première fois ensemble et déroulés dans leur intégralité pour l’exposition du musée Guimet.
Pour cette visite privée, suivez Aurélie Samuel, conservatrice du patrimoine et commissaire de l’exposition.
« Quand on me demande quelle est la romancière que j’admire le plus, c’est le nom de Murasaki Shikibu qui me vient aussitôt à l’esprit, avec un respect et une révérence extraordinaire (…) c’est le Marcel Proust du Moyen Âge nippon. » – Marguerite Yourcenar dans « Les Yeux ouverts » (1980)
L’époque de Heian (794- 1185) est celle de l’essor du bouddhisme au Japon. L’écriture évolue grâce à la réforme de l’éducation et à une simplification des kanjis. Ces idéogrammes, hérités de la Chine, restent l’apanage des lettrés japonais mais vont être transformés en hiragana, une écriture cursive adaptée à la langue japonaise appelée, à l’origine, « onnade » (main de femme). Grâce à cet accès plus aisé à l’écriture, la littérature féminine japonaise va prendre un essor considérable.
Dans le « Dit du Genji », Murasaki Shikibu s’inspire de la vie de la cour, des hommes et des femmes, dans leurs complexités et leurs évolutions, sociales et psychologiques. Cette œuvre devient le creuset d’une nouvelle identité japonaise et une source d’inspiration pour tous les artistes, d’hier et d’aujourd’hui.
La multitude des scènes décrites dans le « Dit du Genji » explique l’engouement des artistes pour cette œuvre depuis le 12e siècle. Une attention particulière est portée aux contextes des événements, aux lieux mais aussi aux saisons, éléments primordiaux dans l’art pictural japonais.
L’invention de la gravure sur bois au 17e siècle va offrir un nouveau support et permettre aux grands maîtres de l’estampe de renouveler l’imaginaire des scènes les plus célèbres du « Dit du Genji », parfois réinterprétées ou réadaptées à la mode contemporaine. La publication d’une version parodique du roman par Ryutei Tanehiko (1783-1842) fera évoluer l’iconographie de l’œuvre dans de nouvelles directions.
Maître Itarô Yamaguchi naît le 18 décembre 1901 dans une famille de tisseurs de soieries du quartier Nishijin à Kyoto. Il commence très jeune à tisser sur un métier à mécanique Jacquard pour de riches commanditaires.
Après cinquante ans de carrière, à l’âge de 70 ans, Maître Itarô Yamaguchi décide de « laisser un chef-d’œuvre qui serait la concrétisation des plus hautes qualité et technicité atteintes dans l’utilisation du métier Jacquard« . Il décide de reproduire en tissage les rouleaux peints du « Dit du Genji » datant du début du 12e siècle, conservés au musée Tokugawa de Nagoya et au musée Goto de Tokyo.
Afin de remercier la France d’avoir inventé le métier Jacquard qui a sauvé l’industrie du tissage à Kyoto, Maître Yamaguchi offre son chef-d’œuvre au musée Guimet. Dans l’exposition, les quatre rouleaux sont présentés ensemble dans leur intégralité pour la première fois.
Sources pour cet article :
– texte : dossier de presse de l’exposition
– photographies : @scribeaccroupi
Exposition « À la cour du Prince Genji. 1000 ans d’imaginaire japonais »
22 novembre 2023 – 25 mars 2024 Musée national des arts asiatiques – Guimet
6, place d’Iéna
75116 Paris
Conçue à partir de la réflexion d’Alain Schnapp, auteur de l’importante « Une histoire universelle des ruines » (2020), l’exposition propose une transposition de sa pensée, avec plus de 300 œuvres présentées, des arts premiers à l’art contemporain. L’exposition propose un périple à travers les ruines, dans un dialogue continu entre les civilisations autour de quatre thèmes : la mémoire et l’oubli, la tension entre nature et culture, le lien entre le matériel et l’immatériel et la confrontation entre présent et futur. Son ambition est d’interroger les sociétés à travers l’histoire et en même temps de se confronter aux recherches des artistes contemporains.
Pour cette visite privée, vous êtes accompagnés par Sylvie Ramond, conservateur en chef du patrimoine, directeur général du pôle des musées d’art MBA | macLYON, et par Alain Schnapp, historien et archéologue, professeur émérite à l’Université de Paris-I.
« Tous les hommes ont un secret attrait pour les ruines. Ce sentiment tient à la fragilité de notre nature, à une conformité secrète entre ces monuments détruits et la rapidité de notre existence. » – François-René de Châteaubriand
Il existe diverses manières de faire face à l’oubli. La première consiste à édifier des monuments gigantesques si résistants qu’ils pourront s’opposer au passage du temps, à l’image des mégalithes de la Préhistoire ou des pyramides d’Égypte. Les souverains égyptiens et orientaux de l’Antiquité ne se sont pas contentés de bâtir. Ils ont aussi écrit sur les murs de leurs pyramides, sur les tablettes déposées dans les fondations de leurs palais et de leurs temples, l’écriture contribuant à conforter leur légitimité et à assurer la continuité avec le passé.
Les textes inscrits par les Égyptiens sur les monuments, les stèles ou les cônes funéraires sont des messages lancés vers le futur qui visent à établir une continuité de génération en génération, de siècle en siècle.
Des motifs comme celui de la Tour de Babel, indéfiniment repris par les artistes à la suite de Pieter Brueghel l’Ancien et interprétée ici par Hendrick III van Cleve, peuvent nourrir des fictions imagées, comme dans les albums de bandes dessinées de Benoît Peeters et François Schuiten, qui appartiennent aussi bien au passé qu’au futur.
« Non seulement les œuvres de nos mains sont détruites ; (…) les œuvres de la nature elles-mêmes sont bouleversées et nous devons supporter avec une âme égale la destruction des villes. Elles ne sont debout que pour tomber, c’est la fin qui les attend toutes. » – Sénèque
Après la destruction, la ruine accueille l’éclosion lente de nouvelles formes de vie. Plantes, arbustes, organismes divers et animaux envahissent des lieux qui leur étaient inaccessibles auparavant. Toits et murs effondrés ouvrent sur de nouvelles portions de ciel. L’œuvre du temps réconcilie le monument et le paysage en y réinstaurant la vie.
Le Relief avec scène bucolique, chef-d’œuvre de l’art de la Rome antique (photo ci-dessous), met en scène une vie rurale idyllique, en harmonie avec les ruines environnantes.
« Fiat mundi confusa ruina » – « le monde devient une ruine confuse » – Lucrèce
Sources pour cet article :
– texte : dossier de presse de l’exposition
– photographies : @scribeaccroupi
Commissariat de l’exposition
Alain Schnapp, historien et archéologue, professeur émérite à l’Université de Paris-I Sylvie Ramond, directeur général du pôle des musées d’art, MBA | macLYON, directeur du musée des Beaux- Arts de Lyon, conservateur en chef du patrimoine
Assistés de Zoé Marty, conservatrice du patrimoine, musée d’art moderne et contemporain
de Saint-Étienne Métropole Chiara Vitali, assistante scientifique, ENS Ulm / École du Louvre
Avec la participation d’Amandine Delbart, conservatrice du patrimoine stagiaire
En savoir +
Consultez la page spéciale consacrée à l’exposition sur le site Internet du musée des Beaux-Arts de Lyon.
Exposition « Formes de la ruine »
1er décembre 2023 – 3 mars 2024 Musée des Beaux-Arts de Lyon
20 place des Terreaux
69001 Lyon
Exposition « Prosper Mérimée (1803 – 1870) »
15 décembre 2023 – 18 mars 2024
Musée national du château de Compiègne
L’exposition présente Prosper Mérimée à la fois le créateur d’un des plus grands mythes littéraires de tous les temps – celui de Carmen – mais aussi l’archéologue à l’origine de la protection des monuments historiques, l’académicien, le sénateur et l’homme du monde, proche du couple impérial.
Pour cette visite privée exceptionnelle, vous êtes accompagnés par Marc Desti, conservateur général du Patrimoine – Appartements historiques.
À travers portraits et documents, l’évocation de ses amitiés – écrivains comme Stendhal ou Hugo, peintres comme Delacroix – introduit ensuite à une section consacrée à l’homme de lettres en nous mettant en présence de Colomba ou Carmen, dont Bizet devait faire l’un des opéras les plus célèbres du répertoire.
Fils de peintre et proche des artistes, Mérimée a construit une oeuvre littéraire où l’art – et la peinture en particulier – est une source d’inspiration importante. Il est moins connu qu’il fit deux recensions du Salon, en 1839 et 1853. Or la critique d’art de Mérimée apparaît aujourd’hui comme un chaînon oublié de l’histoire, alors qu’elle s’avère essentielle pour la compréhension des rapports complexes entre romantisme finissant, académisme et réalisme. L’exposition rassemble les principales oeuvres ayant retenu son attention.
Commissariat de l’exposition
Commissaire général : Rodolphe Rapetti, conservateur général du Patrimoine. Directeur des musées et domaine nationaux des Châteaux de Compiègne et Blérancourt Laure Chabanne, conservatrice en chef du Patrimoine – Musée d’Orsay, Paris Jean-François Delmas, conservateur général du Patrimoine – Cabinet des arts graphiques et bibliothèques Marc Desti, conservateur général du patrimoine – Appartements historiques
Sources pour cet article :
– texte : dossier de presse de l’exposition
– photographies : @scribeaccroupi
Exposition « Horace Vernet (1789 – 1863) »
14 novembre 2023 – 17 mars 2024
Salles d’Afrique et de Crimée Château de Versailles
Encensé ou conspué par la critique, Horace Vernet est un peintre complet qui s’illustre dans tous les genres. Avec 200 œuvres dont plusieurs chefs-d’œuvre inédits de l’artiste, accompagnés d’esquisses et de dessins témoignant de sa méthode de travail, l’exposition révèle son amour pour les chevaux et la chasse, son goût pour la littérature romantique et pour la mise en scène de ses origines familiales.
Pour cette visite privée, vous êtes accompagnés par Frédéric Lacaille, conservateur en chef, chargé des peintures du XIXe siècle au château de Versailles.
« Avec Horace Vernet, une seule chose est vraiment exclue : l’ennui. » – Laurent Salomé, directeur du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Né en 1789 au Louvre, Horace Vernet est le petit-fils du peintre de marines Joseph Vernet et le fils du peintre militaire Carle Vernet. Digne héritier de la dynastie familiale, malgré un échec au Prix de Rome, il s’attire très tôt les faveurs de Napoléon Ier et de la famille impériale.
Ami de Théodore Géricault depuis les années 1810, il suit son inspiration romantique, s’initie à la lithographie et développe une manière facile et séduisante. Il devient le peintre favori du duc d’Orléans, futur Louis-Philippe.
Vernet jouit rapidement d’une certaine célébrité qui l’amène à poser pour plusieurs confrères. L’exposition présente certains de ces portraits, parfois des caricatures, réalisés par des contemporains.
Au Salon de 1822, Horace Vernet voit ses toiles refusées et organise alors une exposition personnelle dans son atelier dont l’immense succès établit définitivement sa réputation. C’est le début d’une longue carrière.
L’exposition met en lumière l’importance des voyages d’Horace Vernet, notamment en Italie et en Algérie. Nommé directeur de l’Académie de France à Rome en 1829, Horace Vernet découvre les grands modèles classiques italiens et s’essaye à la peinture d’histoire.
En 1833, il découvre l’Algérie et se concentre sur une peinture orientaliste, alternant les sujets civils, religieux et militaires. Cinq ans plus tard, il est chargé de représenter les conquêtes militaires en Algérie dans les salles d’Afrique du château de Versailles. Le temps des grandes commandes est ponctué de nombreux voyages en Orient et en Russie.
Horace Vernet meurt en 1863 après avoir reçu l’insigne de Grand officier de la Légion d’honneur.
Commissariat de l’exposition
Valérie Bajou, conservateur général au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
Sources pour cet article :
– texte : dossier de presse de l’exposition
– photographies : @scribeaccroupi
Exposition « Horace Vernet (1789 – 1863) »
14 novembre 2023 – 17 mars 2024
Salles d’Afrique et de Crimée Château de Versailles
Place d’Armes
78000 Versailles
Rouvert en 2018, le musée Crozatier propose 4 musées en 1 ! La galerie historique présente les grands jalons de l’histoire régionale, de la Préhistoire à la Renaissance ; la galerie des beaux-arts expose des peintures, sculptures et arts graphiques du 15e siècle à l’aube du 20e siècle ; la galerie des sciences s’intéresse à la paléontologie, au volcanisme, à la minéralogie, à la zoologie et aux sciences mécaniques et enfin, une section entière est consacrée aux somptueuses collections de dentelles du Puy.
Pour cette visite, vous êtes accompagnés par Maud Leyoudec, conservatrice en chef du patrimoine et directrice du musée, et Emmanuel Magne, attaché de conservation du patrimoine au musée Crozatier et pays d’art et d’histoire du Puy-en-Velay.
Dès sa création en 1820 dans une chapelle de la ville haute, le musée a une ambition encyclopédique avec la constitution de collections d’archéologie, de sciences naturelles et de beaux-arts.
En 1868, à la suite du legs de Charles Crozatier (1795–1855), le musée du Puy devient le musée Crozatier et s’installe dans un nouvel édifice signé Antoine Martin (1837-1915).
Les collections du musée rassemblent aujourd’hui 170.000 objets dont 100.000 références pour le seul fonds de dentelles. 2.300 m2 d’expositions permanente et temporaire sur 4 niveaux permettent de présenter une sélection au public.
4 musée en 1
La Galerie historique présente les grands jalons de l’histoire régionale avec des points de comparaison pour l’Antiquité et la Renaissance.
Les bas-reliefs ci-dessus ornaient les faces latérales du tombeau du pape Clément VI, au sein de l’abbatiale de la Chaise-Dieu. Une quarantaine de personnages, appartenant à l’entourage du pape, étaient représentés en procession. Le monument célébrait, certes sa famille, mais surtout sa notoriété. Le tombeau a été en partie détruit et dispersé lors des guerres de Religion.
La Galerie du Velay rassemble les principaux artisanats de la Haute-Loire avec deux salles réservées à la dentelle et une au fait religieux.
La présentation des collections de dentelles illustre comment, des productions bon marché pour l’exportation aux pièces royales, des modèles de rue à la création contemporaine, la dentelle du Puy s’est constamment modernisée pour rester un acteur majeur de la dentelle en France aujourd’hui.
La Galerie des Beaux-Arts expose peintures, sculptures, arts graphiques du XVe siècle à l’aube du XXe siècle.
Peinture sur toile la plus ancienne de l’art français, « La Vierge au manteau » frappe par sa qualité et sa conservation. Commandé par les religieux de l’ordre des Carmes établis au Puy depuis le XIIIe siècle, ce tableau est réalisé à la détrempe, mélange de pigments et de colle. Œuvre très érudite associant plusieurs iconographies de la Vierge, elle se trouve dans son état d’origine, sans aucun repeint. Cela en fait une œuvre majeure de l’histoire de la peinture française, la plus ancienne des peintures sur toile conservées dans un musée.
La Galerie des Sciences s’intéresse à la paléontologie départementale, au volcanisme, à la minéralogie, à la zoologie et aux sciences mécaniques.
Le mastodonte d’Auvergne est un animal emblématique des faunes présentes dans la région il y a 3 millions d’années. Ce mammifère mesurait jusqu’à 3 mètres de haut pour 5 mètres de long et pesait de 3 à 5 tonnes. Il se nourrissait de feuilles et de branches tendres, car ses dents servaient à broyer et non à brouter. Contrairement au mammouth, ses défenses ne sont pas recourbées et sont en émail et non en ivoire.
Label « Ville et Pays d’art et d’histoire »
Depuis 1985, le label « Ville et Pays d’art et d’histoire » qualifie des territoires, communes ou regroupements de communes qui s’engagent dans une démarche active de connaissance, de conservation, de médiation et de soutien à la qualité architecturale, patrimoniale et du cadre de vie. Le label est attribué par le ministère de la Culture.
Une vingtaine de Villes et Pays sont labellisés en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Sources pour cet article :
– texte : site Internet du musée Crozatier
– photographies : @scribeaccroupi
Exposition « Par-delà Rembrandt, estampes du siècle d’or néerlandais »
14 octobre 2023 – 25 février 2024
Cabinet d’arts graphiques Château de Chantilly
Illustre amateur d’estampes, le duc d’Aumale a réuni une collection de gravures au burin et d’eaux-fortes qui témoigne du brio et de la multiplicité des artistes néerlandais dans ce domaine.
Si la figure de Rembrandt a souvent éclipsé ses contemporains, ceux-ci n’en ont pas moins réalisé des gravures qui occupent une place de premier plan dans l’histoire de cet art. Ainsi, les paysages gravés par Jacob van Ruisdael, les scènes de folklore rural d’Adriaen van Ostade, les soldats d’Hendrick Goltzius ou les moutons de Paulus Potter conservés à Chantilly offrent un accès privilégié à ce que fut l’imaginaire collectif du Siècle d’or néerlandais.
C’est cette partie totalement inédite des collections du musée Condé que Baptiste Roelly, conservateur du patrimoine et commissaire de l’exposition, vous invite à découvrir dans ce reportage de 30 minutes.
Gravée en 1680 d’après un dessin préparatoire passé par la collection Dutuit, l’eau-forte ci-dessus est représentative de la sophistication teintée de classicisme vers laquelle tend Berchem du milieu des années 1650 jusqu’à la fin de sa carrière. Les personnages adoptent des postures gracieuses à la gestuelle maniérée. Celle de la jeune femme assise au bord de l’eau est empruntée au bronze hellénistique du « Tireur d’épines ». L’action – liée au thème de la femme à sa toilette qui revêt souvent une connotation érotique dans l’art hollandais de l’époque – reflète un imaginaire pastoral empreint de sensualité.
Les animaux semblent occuper une place aussi importante que les humains, comme le suggèrent la répartition équilibrée des figures au sein de la composition et la minutie portée à l’exécution du bétail et des chèvres. Cet univers arcadien est encore évoqué par la présence d’une ruine, un élément qui caractérise le paysage pastoral italianisant depuis les années 1620.
Dans l’estampe ci-dessus, Cornelis Visscher a représenté un marchand ambulant et son assistant. L’homme, coiffé d’un chapeau en fourrure, tient délicatement dans sa main droite un échantillon de mort-aux-rats. Il porte une boite renfermant les doses de ces pesticides nocifs, qui était principalement composé d’arsenic, sur laquelle figurent les blasons des villes d’Amsterdam et d’Haarlem. À ses côtés, le jeune homme porte une longue perche surmontée d’une cage en bois renfermant plusieurs rats ainsi empoisonnés, et à laquelle d’autres sont suspendus, morts. La présence massive de rats dans les villes au XVIIe siècle fut l’un des principaux vecteurs de diffusion de maladies telles que la peste. Le marchand de mort-aux-rats exerçait donc un métier indispensable pour des populations citadines et souvent modestes qui vivaient dans des logements insalubres.
Commissariat de l’exposition
Baptiste Roelly, conservateur du patrimoine au musée Condé
Sources pour cet article :
– texte : dossier de presse
– photographies : @scribeaccroupi
Exposition « Par-delà Rembrandt, estampes du siècle d’or néerlandais »
14 octobre 2023 – 25 février 2024
Cabinet d’arts graphiques Château de Chantilly
60500 Chantilly
Quelles ont été les vidéos les + vues en 2023 sur ma chaîne YouTube ?
En 2023, ma chaîne YouTube a cumulé 1,4 millions de vues, soit 165 % de plus que l’an dernier et plus de 109.000 heures totales de visionnage. 6.700 nouveaux abonnés ont rejoint la chaîne.
Du musée du Louvre au château de Versailles, du musée des Beaux-Arts de Lyon au musée des arts décoratifs de Paris, de Valenciennes à Chantilly et d’Aix-en-Provence à Nancy, l’année 2023 nous a permis de découvrir des expositions exceptionnelles ou d’explorer les collections permanentes des musées.
Alors, quels sont les reportages qui ont eu le plus de succès sur YouTube ?
Voici le Top 10 de l’année 2023 !
10ème place : [Visite privée] Exposition Ingres à Chantilly avec Nicole Garnier, conservateur général honoraire du patrimoine, et Mathieu Deldicque, directeur du musée Condé.
12.000 vues
9ème place : [Web-série] Peinture française du XVIIe au Louvre – 1er épisode : Les Français à Rome avec Nicolas Milovanovic, conservateur en chef du patrimoine au département des Peintures du musée du Louvre, Nicolas Bousser et Antoine Lavastre du web-magazine Coupe-File Art
6ème place : [Web-série] Peinture française du XVIIe au Louvre – 2ème épisode : L’atticisme avec Nicolas Milovanovic, conservateur en chef du patrimoine au département des Peintures du musée du Louvre, Nicolas Bousser et Antoine Lavastre du web-magazine Coupe-File Art
1ère place : [Visite privée] Exposition « Poussin et l’amour » au musée des Beaux-Arts de Lyon avec Ludmila Virassamynaïken, conservatrice en chef du Patrimoine, en charge des peintures et sculptures anciennes au musée des Beaux-Arts de Lyon, Nicolas Milovanovic, conservateur en chef du Patrimoine au Département des Peintures du Louvre, Mickaël Szanto, maître de conférences à Sorbonne Université
598.400 vues : record absolu pour une vidéo de ma chaîne YouTube !
Vous avez apprécié un reportage en particulier ?
N’hésitez pas à témoigner de vos coups de cœur en postant un commentaire. 🙂
Rendez-vous en 2024 pour de nouveaux événements tout aussi exceptionnels !
Exposition « Les manuscrits des ducs de Bourbon, XIVe-XVIe siècle »
7 octobre 2023 – 7 janvier 2024
Cabinet des livres Château de Chantilly
Le musée Condé de Chantilly abrite 50 des 600 volumes connus pour avoir constitué la « librairie » des ducs et duchesses de Bourbon, l’une des plus prestigieuses collections constituées au tournant du Moyen Âge et de l’époque moderne.
Aux côtés des manuscrits et peintures de Chantilly, le « Livre d’Heures » de Jeanne de France, classé Trésor national et acquis en 2012 par la Bibliothèque nationale de France, est exceptionnellement présenté au public pour cette exposition.
Découvrez ces trésors avec Marie-Pierre Dion, conservateur général des bibliothèques, responsable des bibliothèques et des archives du musée Condé.
Ces volumes proviennent de la librairie ducale de Moulins. C’est là principalement que la famille princière de sang royal des Bourbons rassemble, de 1327 à 1523, une collection qui illustre la place incontournable du livre dans les sphères du pouvoir ainsi que l’essor des pratiques bibliophiliques dans les milieux de cour. La librairie des Bourbons participe à la définition du pouvoir des princes comme à la constitution de l’identité ducale d’où elle tire son originalité.
Henri d’Orléans, duc d’Aumale (1822- 1897), hérite des 50 volumes à la mort du dernier prince de Bourbon-Condé en 1830. Alors que la plupart des livres des Bourbons sont saisis par François Ier et incorporés aux collections royales, ces volumes restés à Moulins sont récupérés par le Grand Condé en 1661.
Le duc d’Aumale magnifie cet héritage : il le complète par quelques manuscrits, imprimés et peintures dont le remarquable Diptyque de Jeanne de France de l’atelier de Rogier van der Weyden, et il intègre les anciens emblèmes des Bourbons aux décors du château de Chantilly.
Commissariat de l’exposition
Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine et directeur du musée Condé Marie-Pierre Dion, conservateur général des bibliothèques, responsable des bibliothèques et des archives du musée Condé
Assistés de Camille Olivier, Bernie Thabarant et Florent Picouleau
Sources pour cet article :
– texte : dossier de presse
– photographies : @scribeaccroupi
Exposition « Les manuscrits des ducs de Bourbon, XIVe-XVIe siècle »
7 octobre 2023 – 7 janvier 2024
Cabinet des livres
Château de Chantilly
60500 Chantilly
Collectionneur visionnaire, Henri Cernuschi (1821-1896) a été une figure marquante du Paris intellectuel et artistique de la fin du XIXe siècle. Exilé en France pour des raisons politiques, l’homme d’origine italienne aux engagements républicains est aussi un économiste et financier célèbre pour ses théories monétaires. Il est aujourd’hui connu pour avoir permis de faire éclater en Europe la révolution du goût connue sous le nom de « japonisme ».
Éric Lefebvre, directeur du musée Cernuschi, vous invite à le suivre sur les pas d’Henri Cernuschi, depuis le voyage en Extrême-Orient jusqu’à la création du musée d’art asiatique à Paris.
« Cernuschi rapporte du Japon et de la Chine une collection de bronzes telle qu’on n’aura jamais rien vu de pareil nulle part. Il y a là des pièces qui vous renverseront, je ne vous dis que cela ! » – Théodore Duret écrivant à Édouard Manet de Pondichéry en 1872
L’année même où Jules Verne publie « Le Tour du monde en 80 jours », Henri Cernuschi découvre l’Asie par le Japon, avant de gagner la Chine, puis l’Indonésie, Ceylan et l’Inde. Tout au long de son séjour d’octobre 1871 à décembre 1872, il acquiert plusieurs milliers d’objets sur les marchés de l’art japonais et chinois, en particulier des bronzes, dont il est le premier à comprendre la valeur ; mais également des céramiques, des estampes, des livres illustrés, des peintures, des photographies et des objets en bois laqué et sculpté.
De retour à Paris, Henri Cernuschi expose immédiatement ses trésors au public, notamment à l’occasion de manifestations publiques telles l’exposition de 1873 au palais de l’Industrie, l’exposition rétrospective du métal en 1880 et l’exposition rétrospective de l’art japonais en 1883.
Ses œuvres chinoises et japonaises sont bientôt perçues par les artistes et les artisans de l’époque comme Gustave Moreau (1826-1898) ou Émile Reiber (1826-1893), directeur des ateliers de dessin de la maison Christofe, comme d’extraordinaires sources d’inspiration.
Cette influence se prolongera jusqu’aux premières décennies du XXe siècle, comme l’atteste la production du sculpteur animalier François Pompon (1855-1933).
Henri Cernuschi fait ériger en 1875 un hôtel particulier, pensé dès l’origine comme un espace muséal, à proximité du parc Monceau. Vivant entouré de ses collections et accueillant les artistes et les amateurs d’art asiatique, Cernuschi fait de sa « maison musée » l’un des hauts lieux du japonisme jusqu’à sa mort en 1896. Il lègue son hôtel particulier et ses collections à la Ville de Paris, pour devenir le musée des arts de l’Asie de la Ville de Paris, qui ouvrira au public en 1898.
Commissariat de l’exposition
Éric Lefebvre, directeur du musée Cernuschi Manuela Moscatiello, responsable des collections japonaises du musée Cernuschi
Sources pour cet article :
– texte : dossier de presse
– photographies : @scribeaccroupi
Exposition « Retour d’Asie. Henri Cernuschi, un collectionneur au temps du japonisme »
6 octobre 2023 – 4 février 2024
Musée Cernuschi – Musée des arts de l’Asie de la Ville de Paris
7 avenue Vélasquez
75008 Paris
Dans le cadre du 40e anniversaire de l’inscription des places Stanislas, de la Carrière et d’Alliance sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, le musée des Beaux-Arts de Nancy consacre une exposition à l’architecture et à la fonction de la place Stanislas au milieu du XVIIIe siècle.
Le siècle des Lumières est celui des grands embellissements urbains. La ville s’affirme par son élégance et sa beauté dans une série de places et de bâtiments publics, de fontaines, de promenades. La place Royale, véritable joyau d’urbanisme, est l’expression la plus spectaculaire du pouvoir princier, qui s’y met en scène dans la pierre et le bronze.
La place Stanislas est un véritable théâtre de la majesté royale, magnifié par la statue monumentale en bronze du roi de France que fait ériger le nouveau duc de Lorraine, Stanislas Leszczynski (1677-1766) en l’honneur de son gendre, Louis XV. En quelques années, elle devient aussi le cœur de l’érudition et du divertissement, reflet de l’intense émulation intellectuelle et artistique qui règne alors.
Dès son arrivée en Lorraine, Stanislas souhaite fonder à Nancy une académie savante et une bibliothèque. Mais le chancelier La Galaizière s’oppose à la création de la première, craignant qu’elle ne devienne un foyer de résistance indépendantiste. Le monarque signe donc dans un premier temps, en 1750, l’édit de fondation d’une bibliothèque publique.
L’exposition permet de découvrir un objet exceptionnel, acquis récemment par le musée de la Musique de Paris : la harpe de Madame Victoire. Émue par la prestation d’une toute jeune nancéienne, Marie-Gabrièle Masson, la princesse, venue prendre les eaux à Plombières, fait spécialement venir de Versailles sa propre harpe qu’elle offre à la jeune fille.
Cette harpe est réunie pour la première fois au portrait de la famille Masson (Palais des ducs de Lorraine-Musée lorrain), qui a permis de l’identifier lors de l’acquisition.
Commissariat de l’exposition
Sophie Laroche, conservatrice du patrimoine au musée des Beaux-Arts de
Nancy Pierre-Hippolyte Pénet, conservateur du patrimoine au palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain
L’ouvrage « Nancy au temps de Stanislas » paraît à l’occasion du 40e anniversaire de l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de la place Stanislas, de la place de la Carrière et de la place d’Alliance de Nancy.
Sources pour cet article :
– texte : dossier de presse
– photographies : @scribeaccroupi
Exposition « La Régence à Paris (1715-1723). L’aube des Lumières »
20 octobre 2023 – 25 février 2024
Musée Carnavalet – Histoire de Paris
Le 2 septembre 1715, le duc Philippe d’Orléans (1674-1723), neveu du défunt, prend la régence du royaume. L’exposition s’inscrit dans la commémoration du tricentenaire de la disparition du Régent.
Pour cette visite privée exceptionnelle, vous êtes accompagnés par José de los Llanos, conservateur en chef, responsable du Cabinet des Arts graphiques et du département des Maquettes, et Ulysse Jardat, conservateur du patrimoine, responsable du département des Décors, Mobilier et Arts décoratifs, tous deux commissaires de l’exposition.
En 1715, la cour, le pouvoir, toutes les administrations quittent Versailles pour se réinstaller à Paris, deuxième ville d’Europe, qui voit alors sa population s’accroitre considérablement. La ville, en particulier le Palais-Royal, résidence du Régent, devient ainsi le cœur de la vie politique.
S’ensuit une période d’une intense effervescence culturelle qui donne naissance à un monde d’innovations philosophiques, économiques et artistiques : Voltaire, Marivaux, Montesquieu, Law, Watteau… en sont les héros les mieux connus.
La frénésie économique et financière, avec l’invention du papier monnaie et la banqueroute de 1720, la ponctue de coups de théâtre retentissants.
« On disait des ordures à gorge déployée, et des impiétés à qui mieux mieux, et quand on avait bien fait du bruit, et qu’on était bien ivre, on s’allait coucher, et on recommençait le lendemain. » – Duc de Saint-Simon dans ses « Mémoires », année 1716
Sous la Régence naît une liberté nouvelle de critiquer, ce que l’on appellera l’esprit des Lumières.
« Voici le temps de l’aimable Régence, Temps fortuné marqué par la licence, Où la Folie agitant son grelot
D’un pied léger parcourt toute la France, Où nul mortel ne daigne être dévot,
Où l’on fait tout excepté pénitence. Le bon Régent de son Palais-Royal Des voluptés donne à tous le signal. » – Voltaire dans « La Pucelle d’Orléans » (1752)
Visite de la Galerie dorée de la Banque de France
En lien avec l’exposition, les visiteurs sont invités à prolonger leur visite en découvrant gratuitement les décors d’époque Régence de la Banque de France, réalisés entre 1713 et 1719. Dans un cadre privilégié, la Galerie dorée ainsi que la salle du Conseil et la salle à manger du Conseil sont exceptionnellement ouvertes à la visite.
Commissariat général Valérie Guillaume, directrice du musée Carnavalet – Histoire de Paris Commissariat scientifique José de Los Llanos, conservateur en chef, responsable du Cabinet des Arts graphiques et du département des Maquettes, musée Carnavalet – Histoire de Paris Ulysse Jardat, conservateur du patrimoine, responsable du département des Décors, Mobilier et Arts décoratifs, musée Carnavalet – Histoire de Paris
Sources pour cet article :
– texte : dossier de presse de l’exposition
– photographies : @scribeaccroupi
Exposition « La Régence à Paris (1715-1723). L’aube des Lumières »
20 octobre 2023 – 25 février 2024
Musée Carnavalet – Histoire de Paris
23 rue de Sévigné
75003 Paris
Exposition « Animaux Fantastiques »
27 septembre 2023 – 15 janvier 2024 Musée du Louvre-Lens
Dragons, griffons, sphinx, licornes, phénix… Présents depuis l’Antiquité, les animaux fantastiques peuplent les moindres recoins de notre monde contemporain, des films et dessins animés aux objets du quotidien. Tour à tour images de terreur ou d’admiration, expression de notre inconscient camouflé ou de nos angoisses, ces créatures souvent hybrides portent en elles une ambiguïté fondamentale. Qui sont-elles ? D’où viennent-elles ? Que signifient-elles ?
Pour cette visite privée, suivez Hélène Bouillon, conservatrice en chef du patrimoine, directrice de la conservation, des expositions et des éditions du Louvre-Lens, et Clémentine Strzalkowski, chargée d’exposition et régisseuse des collections du Louvre-Lens.
Les animaux fantastiques partagent avec la faune réelle un pouvoir de fascination sur l’être humain. On leur confère une proximité avec la nature, une sauvagerie mêlée de sagesse. Ce ne sont pas pour autant des animaux comme les autres. Ils s’en distinguent par leur apparence. Gigantesque, démesuré, difforme, leur corps adopte les caractéristiques de plusieurs animaux : corps de cheval et ailes d’oiseaux, aigle à tête de lion…
Cette physionomie extraordinaire reflète des pouvoirs surnaturels. Les animaux fantastiques incarnent les forces élémentaires de la nature : eaux tempétueuses, rafales colériques, mais aussi ruisseaux tranquilles, terre nourricière. Ils représentent leur immensité, leur violence, leur beauté et leurs éclats. Certains possèdent un visage, des mains ou des jambes, qui les rattachent au monde des humains tout en évoquant distance et dangerosité.
Riche de près de 250 oeuvres – sculpture, peinture, objets d’art mais aussi cinéma et musique –, de l’Antiquité à nos jours, l’exposition propose un voyage à travers le temps et l’espace pour raconter l’histoire des plus célèbres de ces animaux à travers leurs légendes, leurs pouvoirs et leur habitat. Elle questionne nos rapports passionnés à ces êtres dont la présence irréelle semble plus que jamais nécessaire.
L’exposition commence par un retour aux origines de ces animaux imaginaires, qui émergent dès la Préhistoire et incarnent les terreurs sacrées des humains face au vertige de la nature. Dès l’Antiquité, ils sont au coeur de combats fondateurs qui représentent, sous différentes formes, la lutte de forces opposées, notamment celles du bien contre le mal.
Paolo Uccello peint le combat de saint Georges contre le dragon (photo ci-dessus), popularisé au 13e siècle par « La Légende dorée » de Jacques de Voragine. Paolo Uccello mêle ici une représentation encore très médiévale à des procédés – notamment une multiplication de trois points de fuite – qui s’inscrivent dans les spéculations de la Renaissance.
La représentation de la grotte, le profil de la princesse, la riche mosaïque de couleurs vives ainsi que les attributs du dragon – queue en tire-bouchon, ailes mi-papillon, mi-chauve-souris – tout droit sortis d’un bestiaire de fantaisie, se conjuguent ainsi à un travail minutieux de la perspective, tant dans la figure du cavalier que dans le vaste paysage vu à vol d’oiseau.
Outre leur apparence étrange et souvent hybride, les animaux fantastiques ont souvent pour caractéristique principale d’être magiques : ils protègent les peuples et souverains, et veillent sur la frontière entre le monde des vivants et celui des morts. Le dragon occupe une place à part dans cet écosystème : son apparence fluctue selon les siècles et les civilisations, avant d’être progressivement codifiée dans l’art européen puis dans les arts visuels de la culture populaire.
Vivant aux marges du réel, les animaux fantastiques contribuent également à incarner une autre forme de société possible. Imprégnant aujourd’hui plus que jamais la pop culture et la fantasy, ces monstres nous interrogent quant à nos peurs et nos aspirations, et un besoin de ré-enchantement du monde.
Commissariat de l’exposition
Commissaire générale : Hélène Bouillon, conservatrice en chef du patrimoine, directrice de la conservation, des expositions et des éditions du Louvre-Lens
Commissaires associées : Jeanne-Thérèse Bontinck, cheffe de Projet Patrimoine, Ville d’art et d’histoire, Périgueux Caroline Tureck, chargée de recherches et de documentation, Louvre-Lens
Assistées de : Yaël Pignol, médiateur Patrimoine & Jardins – Référent scientifique, Cité des Electriciens, Bruay-la-Buissière
Scénographie : Mathis Boucher, architecte-scénographe, Louvre-Lens
Sources pour cet article :
– texte : dossier de presse de l’exposition
– photographies : @scribeaccroupi
Exposition « Animaux Fantastiques »
27 septembre 2023 – 15 janvier 2024
Musée du Louvre-Lens
99 rue Paul Bert
62300 Lens
Depuis toujours et dans toutes les civilisations, la transparence du cristal de roche fascine. Du 26 septembre 2023 au 14 janvier 2024, le musée de Cluny – musée national du Moyen Âge propose un « Voyage dans le cristal » au Moyen Âge et à travers l’histoire.
À la période médiévale notamment, ce quartz transparent est utilisé dans les arts de la table, où il est prisé pour la vaisselle de luxe, et dans des objets décoratifs ou des bijoux. On lui attribue aussi une force symbolique renvoyant à la pureté qui s’exprime dans la production d’objets de la liturgie ou de reliquaires.
En parcourant l’exposition avec vous, Isabelle Bardiès-Fronty, conservatrice générale du patrimoine, dévoile les plus grands chefs-d’œuvre sculptés dans le cristal de roche.
Avant le XVIe siècle, le terme quartz désigne tous les cristaux jusqu’à ce que sa définition soit resserrée à la silice pure. Le cristal de roche est le seul quartz transparent. Il est nommé quartz hyalin en minéralogie et il en existe de nombreuses variétés, comme le quartz fantôme avec ses effets de nuages ou encore le quartz rutile aux effets de paillettes.
Construite en six actes, l’exposition explore toutes les facettes de ce matériau mystérieux, qui se révèle à celui qui l’observe avec attention. En guise d’introduction, le visiteur fait la rencontre du quartz et de ses spécificités géologiques. Puis, au fil d’un parcours à la fois chronologique et thématique, il se fait témoin de la façon dont l’humanité a utilisé le cristal de roche.
Œuvres au pouvoir spirituel et magique, œuvres pour les rois, objets de luxe et de plaisir, outils scientifiques : l’exposition présente plus de 200 pièces, dont une centaine du Moyen Âge.