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[Visite privée] Voyage dans le cristal au musée de Cluny

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Exposition « Voyage dans le cristal »
26 septembre 2023 – 14 janvier 2024
Musée de Cluny – musée national du Moyen Âge

Depuis toujours et dans toutes les civilisations, la transparence du cristal de roche fascine. Du 26 septembre 2023 au 14 janvier 2024, le musée de Cluny – musée national du Moyen Âge propose un « Voyage dans le cristal » au Moyen Âge et à travers l’histoire.
À la période médiévale notamment, ce quartz transparent est utilisé dans les arts de la table, où il est prisé pour la vaisselle de luxe, et dans des objets décoratifs ou des bijoux. On lui attribue aussi une force symbolique renvoyant à la pureté qui s’exprime dans la production d’objets de la liturgie ou de reliquaires.

En parcourant l’exposition avec vous, Isabelle Bardiès-Fronty, conservatrice générale du patrimoine, dévoile les plus grands chefs-d’œuvre sculptés dans le cristal de roche.

Quartz géologique – Collection de minéraux de Sorbonne Université (Paris)

Avant le XVIe siècle, le terme quartz désigne tous les cristaux jusqu’à ce que sa définition soit resserrée à la silice pure. Le cristal de roche est le seul quartz transparent. Il est nommé quartz hyalin en minéralogie et il en existe de nombreuses variétés, comme le quartz fantôme avec ses effets de nuages ou encore le quartz rutile aux effets de paillettes.

Feuille de laurier Paléolithique supérieur, Solutréen (19000-16500 av. n-è) Cristal de roche provenant de Vilhonneur (Charente) – Musée d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye
Flacon et alabastre – Égypte, 3° période intermédiaire, 22° dynastie, règne de Roudamon, vers 753-750 avant J.-C. – Musée du Louvre
Aphrodite accroupie – Grèce hellénistique ou Rome (Ier siècle av. J.-C. – IV° siècle) – The J. Paul Getty Museum (Californie)

Construite en six actes, l’exposition explore toutes les facettes de ce matériau mystérieux, qui se révèle à celui qui l’observe avec attention. En guise d’introduction, le visiteur fait la rencontre du quartz et de ses spécificités géologiques. Puis, au fil d’un parcours à la fois chronologique et thématique, il se fait témoin de la façon dont l’humanité a utilisé le cristal de roche.

Têtes de lions – Rome, Trèves ou Constantinople ? (IVe – Ve siècle?) – Musée de Cluny (Paris)
« La Crucifixion » – Cour de Charles le Chauve, troisième quart du IX° siècle – British Museum (Londres)
« Le Baptême du Christ » – Reims, milieu du IXe siècle – Musée des Antiquités – Métropole Rouen

Œuvres au pouvoir spirituel et magique, œuvres pour les rois, objets de luxe et de plaisir, outils scientifiques : l’exposition présente plus de 200 pièces, dont une centaine du Moyen Âge.

Châsse de sainte Fauste – Limoges (vers 1230) provenant de l’église Saint-Martin de Ségry (Indre) – Musée de Cluny (Paris)

Organisée par le musée de Cluny – musée national du Moyen Âge et la Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais, avec la participation exceptionnelle du musée du Louvre, l’exposition rassemble des œuvres du musée de Cluny et des prêts nationaux et internationaux d’institutions telles que le musée Schnütgen de Cologne et d’autres institutions de la même ville, le musée national d’art moderne, le Muséum d’Histoire naturelle, le British Museum, la Tate Britain (Londres) ou le musée national du Danemark (Copenhague).

Coupe réalisée par l’Atelier des Sarachi – Milan, fin XVIe – début XVII° siècle – Schnütgen (Cologne)

Sources pour cet article :
– texte : dossier de presse de l’exposition
– photographies : @scribeaccroupi

Bustes du Christ et de la Vierge – Milan, vers 1600 – Musée du Louvre

Commissariat de l’exposition

Isabelle Bardiès-Fronty, conservatrice générale du patrimoine au musée de Cluny
Stéphane Pennec, archéologue, président de la société AÏNU

« Chute de Phaéton » (vers 1533) par Giovanni Bernardi (1494-1453) – Musée national de la Renaissance – château d’Écouen

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Consultez le site Internet du musée de Cluny – musée national du Moyen Âge

Exposition « Voyage dans le cristal »
26 septembre 2023 – 14 janvier 2024
Musée de Cluny – musée national du Moyen Âge
28 rue Du Sommerard
75005 Paris

Groupe de cristaux de roche – Pakistan (découverte de 2021) – Musée des minéraux de Beyrouth

[Visite privée] Un patrimoine méconnu au Collège des Bernardins

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Exposition « Un patrimoine méconnu. Tableaux du Diocèse de Paris du XVe au XXe siècle »
18 octobre – 16 décembre 2023
Collège des Bernardins

Le Collège des Bernardins présente sa première exposition patrimoniale consacrée à l’art ancien. Quatorze œuvres issues des collections du diocèse de Paris sont accrochées dans l’ancienne sacristie, mettant à l’honneur des œuvres redécouvertes signées Nicolas Mignard, Jean-Gabriel Domergue, François Gérard ou encore du « Maître des yeux qui clignent ».

Nathalie Volle, conservatrice honoraire du patrimoine, déléguée adjointe à la Commission diocésaine d’Art sacrée, et Caroline Morizot, responsable de la conservation et de l’inventaire, Commission diocésaine d’Art sacré, vous dévoilent les secrets de ce patrimoine méconnu.

« La Sainte Famille » par un artiste anonyme

La collection du Diocèse de Paris s’est constituée essentiellement grâce aux dons de collectionneurs ou d’artistes. Avant la loi de séparation des églises et de l’Etat, il incombait à la ville de Paris de prendre soin du patrimoine artistique diocésain. Depuis 1905, la Commission diocésaine d’Art sacré a pris le relai.

 Détail de « Sainte Catherine d’Alexandrie » par Nicolas Mignard
Détail de la « Pietà » de Jean-Gabriel Domergue

Certains tableaux ont déjà pu être contemplés dans leurs églises d’origine, notamment l’émouvante « Pietà » de Jean-Gabriel Domergue à Saint-Martin-des-Champs.

« L’Église triomphante » de Paolo de Matteis

« Le triomphe de l’Immaculée Conception » qui pouvait passer inaperçu sur les murs de l’église Saint François de Sales a été identifié comme une œuvre autographe de Paolo de Matteis. Il s’agit de la réplique de la fresque d’une coupole napolitaine aujourd’hui disparue dans un tremblement de terre.

« Sainte Thérèse d’Avila » par François Gérard

D’autres œuvres ont déjà été présentées dans des expositions, comme « Sainte Thérèse d’Avila » de François Gérard, vue au musée du Petit Palais. Toutefois, la plupart des tableaux sont exposés pour la première fois.

Détail du « Christ portant sa croix » par le Maestro dagli occhi ammiccanti

Sources pour cet article :
– texte : site Internet du Collège des Bernardins
– photos : @scribeaccroupi

« La Visitation » par Eugenio Cajés

Commissariat de l’exposition

Nathalie Volle, conservatrice honoraire du patrimoine, déléguée adjointe à la Commission diocésaine d’Art sacrée
Caroline Morisot, responsable de la conservation et de l’inventaire, Commission diocésaine d’Art sacré

Exposition « Un patrimoine méconnu. Tableaux du Diocèse de Paris du XVe au XXe siècle » au Collège des Bernardins

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Consultez le site Internet du Collège des Bernardins

Entrée du Collège des Bernardins

Exposition « Un patrimoine méconnu. Tableaux du Diocèse de Paris du XVe au XXe siècle »
18 octobre – 16 décembre 2023
Collège des Bernardins
20, rue de Poissy
75005 Paris

Collège des Bernardins

[Visite privée] Paul Richer et la sculpture du travail au musée des Beaux-Arts de Chartres

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Exposition « Les nouveaux héros. Paul Richer et la sculpture du travail »
23 septembre – 31 décembre 2023
Musée des Beaux-Arts de Chartres

Dans le cadre de deux expositions programmées en 2023 et 2024, le musée des Beaux-Arts de Chartres invite à découvrir l’œuvre de Paul Richer (1849-1933), artiste et médecin.
La première exposition présente l’œuvre de Richer sur une décennie environ, entre 1889, avec le « Grand Faucheur » récemment restauré et 1903, date d’exécution en grès de Sèvres du « Bûcheron de la forêt de la Londe ».
Durant cette décennie, l’artiste a réalisé plusieurs sculptures d’ouvriers et de paysans au travail. Certaines œuvres exposées, conservées au musée des Beaux-Arts depuis de nombreuses années, ont été restaurées à l’occasion de cette exposition. Elles sont présentées en regard de celles de Jules Dalou, ami de Paul Richer.

Dans cette visite privée, Grégoire Hallé, directeur du musée des Beaux-Arts de Chartres et commissaire de l’exposition, vous invite à découvrir cet artiste chartrain.

« Le Premier Artiste » de Paul Richer (1849-1933) – Musée Crozatier (Le Puy-en-Velay)

Dans la chapelle du musée des Beaux-Arts de Chartres, la visite débute avec le groupe intitulé « Premier Artiste, âge de la pierre taillé », prêt du musée Crozatier du Puy-en-Velay. Dans cette œuvre, l’iconographie choisie met l’accent sur l’émergence du sentiment du Beau dans l’histoire de l’humanité.

« Le Faucheur » (Salon de 1889) par Paul Richer – Musée des Beaux-Arts de Chartres

Après une introduction sur l’artiste, dans laquelle est exposé le portrait de Paul Richer par Jules Dalou (Petit Palais- musée des Beaux-Arts de la ville de Paris), le visiteur découvre « Le Faucheur » (1889), impressionnant de réalisme, puis des statuettes conservées pour certaines en collection particulière, des dessins préparatoires et des grands bas-reliefs en plâtre.

Détail de « Travaux des champs » (Salon de 1895) par Paul Richer – Collection particulière

Richer exécute ces œuvres majoritairement durant ses vacances, et n’hésite pas à demander conseil à ses pairs, comme l’indiquent quelques notes manuscrites conservées aux Beaux-Arts de Paris. De nombreux métiers, principalement liés aux travaux des champs, sont ainsi représentés par Richer, qui travaille d’après des modèles vivants, mais aussi d’après des dessins et des photographies de paysans.

Vase représentant un « Paysan buvant adossé à des gerbes de blé » (avant 1898) par Paul Richer – Collection particulière

L’exposition montre l’importance donnée par l’artiste au caractère décoratif de son œuvre : plusieurs plats, petits reliefs en bronze ou vases – pour beaucoup inconnus jusqu’alors – montrent comment Richer a cherché à faire pénétrer cette iconographie paysanne dans les intérieurs domestiques.

« Paysan relevant sa manche n°0 » (vers 1898) par Jules Dalou – Musée d’Orsay (Paris)
« Bûcheron de la forêt de la Londe » (1903) par Paul Richer – La Piscine – musée d’art et d’industrie André-Diligent (Roubaix)

Enfin, plusieurs dessins préparatoires témoignent des recherches de Richer pour valoriser le Travail dans l’espace public, comme le font alors ses contemporains Jules Dalou, Constantin Meunier et Auguste Rodin. En effet, en 1889, Dalou commence à penser à son Monument aux travailleurs. De même, Constantin Meunier entame vers 1890 ses reliefs pour son Monument au Travail, et Rodin projette sa Tour du Travail pour l’Exposition Universelle de 1900. Un groupe en plâtre intitulé « Le Travail » conservé à Chartres et récemment restauré conclut le parcours de l’exposition de manière spectaculaire.

Détail du groupe « Le Travail » (premier tiers du XXe siècle) par Paul Richer – Musée des Beaux-Arts de Chartres

Sources :
– texte : dossier de presse
– photos : @scribeaccroupi

Détail du groupe « Le Travail » (premier tiers du XXe siècle) par Paul Richer – Musée des Beaux-Arts de Chartres

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Consultez le site Internet du musée des Beaux-Arts de Chartres.

Du 16 mars au 16 juin 2024, le musée des Beaux-Arts de Chartres proposera une seconde exposition sur l’œuvre de Paul Richer : « En chair et en os. Paul Richer, l’art et la médecine ».

« Le Travail » (premier tiers du XXe siècle) par Paul Richer – Musée des Beaux-Arts de Chartres

Exposition « Les nouveaux héros. Paul Richer et la sculpture du travail »
23 septembre – 31 décembre 2023
Musée des Beaux-Arts de Chartres
29 cloître Notre-Dame
28000 Chartres

Au premier plan : « Portait de Paul Richer » (1896-1900) par Jules Dalou – Paris, Petit Palais – musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

[Web-série] Le chantier du musée des Beaux-Arts de Valenciennes (2023)

[Web-série] Le chantier du musée des Beaux-Arts de Valenciennes (2023)

Le Musée des Beaux-Arts de Valenciennes est actuellement fermé pour rénovation.

En 2022, une première série de cinq vidéos nous a permis d’en savoir plus sur les coulisses du musée pendant cette période singulière. Il était temps de prendre des nouvelles de l’avancement des travaux en cette année 2023 et de retrouver les équipes du musée.

Chantier de stabilisation des peintures – © Thomas Douchy / Ville de Valenciennes

Dans ce reportage, vous en saurez plus sur le chantier de stabilisation des peintures. Hélène Duret, directrice adjointe du musée, présente les grandes lignes du chantier clos-couvert, de la future scénographie et de la refonte du parcours de visite. Hélène Wallart, restauratrice de peintures, et Louise Dale, régisseuse des collections du musée, vous dévoilent les secrets du démontage de l’impressionnant triptyque de Rubens. Enfin, Emmanuel Watteau, photographe, et Aurélien Nicole, gestionnaire de collections, évoquent la campagne de prises de vues des œuvres.

Construit en 1905, le musée est confronté à des dysfonctionnements sur certains éléments de la structure du bâtiment. La succession d’hivers froids et d’épisodes caniculaires aurait accéléré la dégradation de la toiture et des verrières.
Sans intervention, la conservation préventive des œuvres pourrait ne plus être assurée. Les études préalables aux travaux et le démontage et transfert de certaines œuvres sont à présent engagés.

Jusqu’en 2023, le bâtiment du musée, conçu l’architecte Paul Dusart, n’était pas protégé au titre des monuments historiques. Désormais, les façades, les toitures et le corps central du musée sont protégés et toute modification apportée au bâtiment est placée sous le contrôle scientifique et technique de l’Etat. Ce classement au titre des monuments historiques permet de contribuer au financement de la rénovation en cours.

En savoir +

Suivez toute l’actualité du musée des Beaux-Arts de Valenciennes sur le Blog dédié au chantier.

Musée des Beaux Arts de Valenciennes
Boulevard Watteau
59300 Valenciennes

[Web-série] Peindre en Bourgogne (1) Pierre Spicre

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Peindre en Bourgogne aux XVe et XVIe siècles
Épisode 1 : Pierre Spicre

Pierre Spicre, est un peintre actif en Bourgogne entre 1470 et 1478. Son nom apparaît pour la première fois dans les archives dijonnaises en 1470. Il jouit alors d’une certaine renommée dans le milieu artistique de la cité bourguignonne.
Plusieurs œuvres lui sont attribuées malgré le peu d’archives et un corpus très hétérogène. Qu’en est-il ?

Nicolas Bousser, historien de l’art et directeur du web-magazine Coupe-File Art, fait le point sur l’affaire Spicre.

Le web-magazine Coupe-File Art et le Scribe s’associent pour cette nouvelle web-série tournée en Bourgogne.

Hugues le Coq – Détail de la Tenture de la Vie de la Vierge (vers 1500) d’après Pierre Spicre ? – Collégiale Notre-Dame de Beaune

D’origine vraisemblablement nordique et peut-être tournaisienne, Pierre Spicre apparaît pour la première fois dans les archives dijonnaises en 1470, avec une orthographe changeante et capricieuse allant de « Spicker », « Spilgr » ou encore « Spicr ». Il jouit alors d’une certaine renommée dans le milieu artistique de la cité bourguignonne. Il est, entre autres, désigné juré expert lors de la réception du tombeau de Jean sans Peur et de Marguerite de Bavière, œuvre bien connue de Jean de la Huerta et Antoine le Moiturier conservée au musée des Beaux-Arts de Dijon.

Détail de la Tenture de la Vie de la Vierge (vers 1500) d’après Pierre Spicre ? – Collégiale Notre-Dame de Beaune
Détail de la Tenture de la Vie de la Vierge (vers 1500) d’après Pierre Spicre ? – Collégiale Notre-Dame de Beaune
Détail de la Tenture de la Vie de la Vierge (vers 1500) d’après Pierre Spicre ? – Collégiale Notre-Dame de Beaune

Ce reportage accompagne la publication de l’article « Pierre Spicre au château Saint-Maire ? Le dossier complexe d’un peintre dijonnais du XVe siècle », à lire dans le numéro 13 publié le 29 août 2023 de la revue scientifique « Monuments Vaudois ».

Rational des Divins Offices (vers 1465-75) par Pierre Spicre ? – Bibliothèque municipale de Beaune
Rational des Divins Offices (vers 1465-75) par Pierre Spicre ? – Bibliothèque municipale de Beaune

Web-série avec Nicolas Bousser du web-magazine Coupe-File Art
Musique originale par Julien Bousser
Réalisation par Coupe-File Art et @scribeaccroupi

« La Résurrection de Lazare » (3e tiers du XVe siècle) – Chapelle Saint-Léger de la Collégiale Notre-Dame de Beaune

[Visite privée] Exposition Modigliani au musée de l’Orangerie

Exposition « Amedeo Modigliani. Un peintre et son marchand »
20 septembre 2023 – 15 janvier 2024
Musée de l’Orangerie (Paris)

C’est par l’entremise de Max Jacob que le jeune galeriste et collectionneur Paul Guillaume aurait découvert Modigliani en 1914. Il devient alors vraisemblablement son marchand. Grâce aux oeuvres de la collection permanente du musée de l’Orangerie et à de très beaux prêts, l’exposition permet d’explorer la manière dont les liens entre les deux hommes peuvent éclairer la carrière de l’artiste.

De Montmartre à Montparnasse, Cécile Girardeau, conservatrice au musée de l’Orangerie, nous accompagne dans l’atmosphère du Paris artistique du début du XXe siècle.

« En rassemblant plusieurs œuvres emblématiques, l’exposition met en avant le rôle majeur de Paul Guillaume dans la diffusion de l’œuvre de Modigliani sur le marché de l’art dans les années 1920, tant en France qu’aux États-Unis. » – Claire Bernardi, directrice du musée de l’Orangerie

« Modigliani, atelier Ravignan » (vers 1915) – Anonyme (Paul Guillaume ?) – Musée de l’Orangerie

Paris, au début du XXe siècle, représente un pôle d’attraction pour les avant-gardes artistiques. Un ensemble d’artistes venus de nombreuses régions du monde viennent alors s’y installer, comme c’est le cas pour Amedeo Modigliani, arrivé d’Italie en 1906.

« Portrait de Paul Guillaume » (1915) par Amedeo Modigliani – The Toledo Museum of Art

Paul Guillaume est un jeune galeriste autodidacte, ayant forgé son goût auprès de l’avant-garde parisienne et notamment le poète et critique d’art Guillaume Apollinaire. Il incarne un souffle nouveau dans le milieu du marché de l’art, alliant un goût pour la modernité figurative et les arts extra-occidentaux. Modigliani, qui réalise plusieurs portraits de son marchand, agrémente l’un d’entre eux de la mention peinte « Novo Pilota » (« nouveau pilote ») pour qualifier le grand dessein qu’il place entre les mains de Paul Guillaume.

« Novo Pilota » (1915) par Amedeo Modigliani – Musée de l’Orangerie

Outre les cinq peintures de Modigliani conservées aujourd’hui au musée de l’Orangerie, plus d’une centaine de toiles ainsi qu’une cinquantaine de dessins et une dizaine de sculptures de l’artiste seraient passés par les mains du marchand d’art Paul Guillaume. Ce nombre dénote à la fois l’implication du galeriste dans la promotion de l’artiste mais aussi son goût personnel pour ses œuvres, largement présentes sur les murs de ses différents appartements.

Détail de « Le Jeune Apprenti » (1917-1919) par Amedeo Modigliani – Musée de l’Orangerie
« Elvire assise, accoudée à une table » (1919) par Amedeo Modigliani – Saint Louis Art Museum
Exposition « Amedeo Modigliani. Un peintre et son marchand » – Musée de l’Orangerie (Paris)

Dès l’ouverture de sa galerie en 1914, Paul Guillaume expose simultanément des sculptures africaines et des tableaux modernes. Modigliani, quant à lui, fréquente le Musée ethnographique du Trocadéro dès 1909 et manifeste un intérêt précoce pour ces arts. Bien que l’artiste ait cessé de sculpter la pierre, ses têtes peintes de 1914 et 1915 présentent une parenté avec ces formes angulaires et allongées, rappelant également certaines innovations stylistiques proches du cubisme.

« Fille rousse » (1915) par Amedeo Modigliani – Musée de l’Orangerie et Masque anthropomorphe Ngon Ntang (XIXe siècle) – Musée du quai Branly – Jacques Chirac, déposé au Musée de l’Orangerie
« Lola de Valence » (1915) par Amedeo Modigliani – The Metropolitan Museum of Art (New York)

À partir de mars 1918, en raison de la santé de Modigliani, de la grossesse de sa compagne Jeanne Hébuterne et des bombardements de Paris, le second galeriste de l’artiste, Léopold Zborowski, les envoie séjourner dans le Sud de la France. De cette période méridionale naissent les beaux portraits de proches et d’anonymes où l’on ressent une forte inspiration cézanienne mais aussi une évolution de la palette et de la touche de l’artiste.

« Jeune Fille au corsage rayé » (1917) par Amedeo Modigliani – Collection Nahmad

Commissariat de l’exposition

Cécile Girardeau, conservatrice du patrimoine au musée de l’Orangerie
Simonetta Fraquelli, historienne de l’art, commissaire d’exposition et chercheuse indépendante, spécialiste de l’art du XXe siècle

Détail de « La Belle droguiste », dit aussi « La Belle épicière » (1918) par Amedeo Modigliani – Collection Nahmad

Sources utilisées pour cet article :

  • Texte et citation : guide visite de l’exposition
  • Photographies : @scribeaccroupi
Détail de « Nu couché » (1917) par Amedeo Modigliani – Pinacoteca Agnelli (Turin)

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Toutes les informations sur l’exposition sont à retrouver sur le site Internet du musée de l’Orangerie.

Exposition « Amedeo Modigliani. Un peintre et son marchand » – Musée de l’Orangerie (Paris)

Exposition « Amedeo Modigliani. Un peintre et son marchand »
20 septembre 2023 – 15 janvier 2024
Musée de l’Orangerie
Jardin des Tuileries
Place de la Concorde (côté Seine)
75001 Paris

[Visite privée] Exposition Louis Janmot au musée d’Orsay

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Exposition « Louis Janmot. Le Poème de l’âme »
12 septembre 2023 – 7 janvier 2024
Musée d’Orsay

Commencé à Rome en 1835 et poursuivi jusqu’en 1881, « Le Poème de l’âme » est le grand œuvre de l’artiste lyonnais Louis Janmot (1814-1892), à la fois pictural et littéraire. Il illustre en 34 compositions accompagnées d’un long poème le parcours initiatique d’une âme sur la Terre.

Formé de deux cycles respectivement composés de peintures et de grands dessins, il fut qualifié par Henri Focillon, directeur du musée des Beaux-Arts de Lyon de 1913 à 1924, « d’ensemble le plus remarquable, le plus cohérent et le plus étrange du spiritualisme romantique ».

Le web-magazine Coupe-File Art et le Scribe s’associent pour vous faire découvrir cet artiste en compagnie de Servane Dargnies-de Vitry et Stéphane Paccoud, commissaires de l’exposition.

Détail de l’Autoportrait (1832) de Louis Janmot (1814-1892) – Musée des Beaux-Arts de Lyon

L’exposition permet de découvrir « Le Poème de l’âme » dans son intégralité. Si le premier cycle est habituellement exposé dans le parcours permanent du musée des Beaux-Arts de Lyon, le second, plus fragile, n’est que rarement montré.

Détail de « Le Poème de l’âme. Le Passage des âmes » (vers 1838-1845) par Louis Janmot (1814-1892) – Musée des Beaux-Arts de Lyon

Louis Janmot est un artiste très singulier dans son temps, mais son œuvre fait écho à celle de plusieurs autres artistes tels que William Blake, Philipp Otto Runge ou Francisco de Goya avant lui, ses contemporains les Préraphaélites, ou encore, plus tard, les symbolistes, en particulier Odilon Redon qui a été en contact avec lui.

« Les Yeux clos » (1890) par Odilon Redon (1840-1916) – Musée d’Orsay

Le Poème de l’âme, première partie (1835-1854)

Détail de « Le Poème de l’âme. Génération divine » (vers 1844-1845) par Louis Janmot (1814-1892) – Musée des Beaux-Arts de Lyon

« À l’instant qu’a choisi la sagesse infinie,
Le néant vaincu cède et fait place à la vie :
De l’abime entr’ouvert, sombre et silencieux,
Une âme humaine monte à la clarté des cieux ;
Et le Dieu créateur, d’une ineffable ivresse,
À tressailli lui-même, et sur son cœur il presse
Comme un père l’enfant que son souffle a formé,
ET QUI S’EST SENTI VIVRE EN SE SENTANT AIMÉ. »
Extrait de « Génération divine » – Poème I de la Première série de Louis Janmot, « L’Âme, poème, Trente-quatre tableaux et texte explicatif » (1881, Théolier & Cie, Saint-Étienne)

Détail de « Le Poème de l’âme. Le Printemps » (vers 1850) par Louis Janmot (1814-1892) – Musée des Beaux-Arts de Lyon

Les vingt années d’élaboration du premier cycle du Poème de l’âme auraient pu donner lieu à un ensemble stylistiquement très disparate. Il se dégage pourtant de cette série de dix-huit tableaux une grande cohérence visuelle. Les fonds évoquent des décors de théâtre devant lesquels les personnages se déplacent latéralement, comme sur une scène, renforçant de la sorte l’impression de continuité.

Détail de « Le Poème de l’âme. Sur la montagne » (1851) par Louis Janmot (1814-1892) – Musée des Beaux-Arts de Lyon
« Le Poème de l’âme. Le Mauvais Sentier » (1850) par Louis Janmot (1814-1892) – Musée des Beaux-Arts de Lyon
« Le Poème de l’âme. Cauchemar » (vers 1849-1850) par Louis Janmot (1814-1892) – Musée des Beaux-Arts de Lyon

Le peintre-poète raconte ainsi le parcours initiatique d’une âme, sous les traits d’un jeune garçon vêtu de rose que l’on voit grandir et évoluer de tableau en tableau. Sa quête existentielle passe par la rencontre avec son âme sœur – une jeune fille vêtue de blanc – qui, comme lui, aspire au ciel, à la pureté et à l’harmonie.

« Le Poème de l’âme. Virginitas » (vers 1849-1852) par Louis Janmot (1814-1892) – Musée des Beaux-Arts de Lyon

On suit les étapes et les vicissitudes du parcours des deux personnages : naissance, petite enfance, éducation, amours naissantes et rêve d’idéal. L’apparente quiétude de cette première série, en contraste avec la seconde, est souvent contredite par des détails nichés dans les œuvres ainsi que par les poèmes en vers qui soulignent à chaque étape le caractère tragique du destin de l’âme.

Le Poème de l’âme, deuxième partie (1854-1879)

« Le Poème de l’âme. Solitude » (1861) par Louis Janmot (1814-1892) – Musée des Beaux-Arts de Lyon

« Des jours, des nuits, incessante harmonie,
Vents gémissants à travers les forêts,
Savez-vous donc nos douloureux secrets
Pour y mêler votre plainte infinie,
Pour savoir mesurer, quand le bonheur a fui,
Vos caresses d’hier à nos pleurs d’aujourd’hui ?
Seriez-vous donc pour nous, comme les chœurs antiques,
Des humaines douleurs l’écho compatissant ?
Mais non ! dans vos accents ou joyeux ou tragiques,
Rien ne révèle une âme et le cœur est absent. »
Extrait de « Solitude » – Poème I de la Deuxième série de Louis Janmot, « L’Âme, poème, Trente-quatre tableaux et texte explicatif » (1881, Théolier & Cie, Saint-Étienne)

Deuxième série du « Poème de l’âme » par Louis Janmot (1814-1892) – Musée des Beaux-Arts de Lyon

Pour le second cycle, Janmot abandonne la peinture pour le dessin. Le fusain est associé à des rehauts colorés, sur des feuilles de dimensions similaires à celles des tableaux. Il ne s’agit plus de cartons préparatoires, mais d’œuvres abouties qui sont en partie exposées aux Salons de 1861 et 1868.

« Le Poème de l’âme. Chute fatale » (vers 1872) par Louis Janmot (1814-1892) – Musée des Beaux-Arts de Lyon

L’atmosphère est plus sombre, ce que renforce le choix du médium. Marqué par la perte de la femme qu’il aimait, le jeune homme affronte le désespoir. Il cherche une issue dans les plaisirs, cède à la tentation et au doute mais ne trouve que la souffrance. Une fin à la fois heureuse et ambiguë marque l’aboutissement de ce parcours initiatique : il retrouve au ciel sa bien-aimée.

« Le Poème de l’âme. Les Générations du mal » (vers 1877-1879) par Louis Janmot (1814-1892) – Musée des Beaux-Arts de Lyon
« Le Poème de l’âme. Les Générations du mal » (vers 1859-1861) par Louis Janmot (1814-1892) – Musée des Beaux-Arts de Lyon

Le ton pessimiste fait écho aux épreuves que Janmot rencontre lui-même. La tonalité est également plus politique, en phase avec l’évolution conservatrice des milieux catholiques des années 1860-1870.

Deuxième série du « Poème de l’âme » par Louis Janmot (1814-1892) – Musée des Beaux-Arts de Lyon

« Puisque tu crois en Dieu, crois à la liberté ;
Deviens digne d’aimer, de connaître et de suivre
Du bien, du vrai, du beau, l’immortelle clarté,
Pour laquelle ton âme est créée et doit vivre.
FIN »
Extrait de « Sursum corda ! » – Poème XVI de la Deuxième série de Louis Janmot, « L’Âme, poème, Trente-quatre tableaux et texte explicatif » (1881, Théolier & Cie, Saint-Étienne)

« Le Supplice de Mézence » (1865) par Louis Janmot (1814-1892) – Musée d’Orsay

Cette exposition est organisée par l’Etablissement public des musées d’Orsay et de l’Orangerie de Paris avec la collaboration scientifique et les prêts exceptionnels du musée des Beaux-Arts de Lyon.

Étude pour « Cauchemar » (1849) par Louis Janmot (1814-1892) – Collection particulière

Commissariat de l’exposition

Stéphane Paccoud, conservateur en chef chargé des peintures et sculptures du XIXe siècle au musée des Beaux-Arts de Lyon
Servane Dargnies-de Vitry, conservatrice peinture au musée d’Orsay

« La Vierge adorant l’hostie » (1854) par Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867) – Musée d’Orsay

Sources utilisées pour cet article :

  • Texte : dossier de presse et site Internet du musée d’Orsay
  • Photographies : @scribeaccroupi
« L’Âme brisant les liens qui l’attachaient à la terre », esquisse de Pierre Paul Prud’hon (1758-1823) – Musée du Louvre

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Consultez la page spéciale sur le site Internet du musée d’Orsay.

« Le Murmure de l’Ange » (vers 1857) par Benjamin Spence (1822-1866) – Musée d’Orsay

Exposition « Louis Janmot. Le Poème de l’âme »
12 septembre 2023 – 7 janvier 2024
Musée d’Orsay
1 Rue de la Légion d’Honneur
75007 Paris

Détail de « Le Poème de l’âme. L’idéal » (vers 1850-1854) par Louis Janmot (1814-1892) – Musée des Beaux-Arts de Lyon

[Visite privée] Journées européennes du Patrimoine 2023 à l’INHA

Journées européennes du Patrimoine
16 et 17 septembre 2023
Institut national d’histoire de l’art
Galerie Colbert et salle Labrouste

Les 16 et 17 septembre 2023, l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) ouvre exceptionnellement les portes de ses sites patrimoniaux, la salle Labrouste – sa bibliothèque – et la galerie Colbert – son centre de recherche, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine.
Au cour du week-end, l’INHA propose de nombreux événements autour du thème Patrimoine vivant : mini-conférences, concours d’éloquence, présentation de documents rarement montrés, conférence ou encore ateliers pour les enfants et leurs familles.

En avant-première, découvrez dans ce reportage l’histoire de la Galerie Colbert et les trésors de la Bibliothèque de l’INHA avec Éric de Chassey, Directeur général de l’INHA, Carole Gascard, cheffe du service du Patrimoine, et Charlotte Duvette, cheffe du projet « Richelieu. Histoire du quartier ».

Deux sites patrimoniaux

C’est au cœur du Paris historique, à l’angle de la rue Vivienne, de la rue des Petits-Champs et de la rue de Richelieu, que se situent les deux ensembles qui composent l’INHA.

La galerie Colbert

Le cardinal Richelieu, en faisant construire en 1634 son Palais Cardinal (l’actuel Palais Royal), ouvre la voie à la construction des terrains alentours. L’hôtel Bautru, œuvre du tout jeune Louis Le Vau, est le premier édifice de ce nouveau quartier. Il devient en 1665 l’hôtel de l’Intendant des finances et surintendant des bâtiments du Roi, Jean-Baptiste Colbert, qui lui fait apporter quelques modifications. Au fil des années, l’hôtel change plusieurs fois de fonction : il abrite les écuries de Philippe d’Orléans, devient le bureau des Domaines puis, après la Révolution, la Caisse de la dette publique.

Au XIXe siècle, le quartier voit se développer les passages couverts, qui offrent aux piétons des chemins protégés, ouverts sur des vitrines. La galerie Vivienne voit le jour en 1825 ; la galerie Colbert, sa sœur jumelle, en 1827.

Rotonde de la galerie Colbert

En 1974, la galerie Colbert est inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. La Bibliothèque nationale de France acquiert alors les bâtiments et engage des travaux afin de réhabiliter l’espace. Mais face à l’état de délabrement avancé de la galerie, elle est démolie et reconstruite à l’identique.

« Eurydice mourante » ou « Eurydice piquée par un serpent » par Charles-François Leboeuf dit Nanteuil (1792-1865) – Bronze, fondu en 1862 pour remplacer le marbre dans les jardins du Palais Royal – Dépôt du musée du Louvre

Le 11 avril 1996, suite au départ du département des imprimés de la BnF, il est décidé que la galerie Colbert sera affectée à l’INHA.

La salle Labrouste

La bibliothèque de l’INHA est une bibliothèque de recherche spécialisée en art et archéologie. Ses collections proviennent de la Bibliothèque d’art et d’archéologie, fondée vers 1910 par Jacques Doucet puis donnée à l’Université de Paris en 1918. En 2016, elles se sont enrichies de celles de la Bibliothèque centrale des musées nationaux, installée au sein du palais du Louvre et dont les origines remontent à 1791.

Avec ces deux collections réunies, la bibliothèque de l’INHA possède un fonds de plus d’1,7 million de documents, comprenant à la fois des fonds classiques d’imprimés et périodiques, ainsi que des collections patrimoniales.

Depuis le 15 décembre 2016, la bibliothèque accueille ses lecteurs sur le site Richelieu au sein de la salle Labrouste restaurée et des magasins attenants. Cette salle historique, créée par Henri Labrouste en 1860, a été entièrement rénovée. 150.000 livres et revues sont disponibles en libre accès, organisés en grands ensembles thématiques : artistes, topographie, archéologie, techniques, etc…

Les collections de l’INHA sont notamment constitués de . 800 manuscrits, dossiers et recueils de correspondances d’artistes, d’archéologues et de chercheurs, plus de 20.000 livres et volumes anciens, rares et précieux, plus de 30.000 dessins et estampes (Manet, Degas, Toulouse-Lautrec, Van Gogh, Matisse…), plus de 45.000 lettres autographes d’artistes ou de critiques d’art, 96.000 cartons d’invitation aux expositions et 750.000 photographies, tirages à partir de plaques de verre, aristotypes et calotypes.

Les JEP 2023

Ces 40e Journées européennes du patrimoine ayant pour thème le « patrimoine vivant », l’INHA vous propose de mieux connaître les savoir-faire, métiers et professions qui permettent de perpétuer des connaissances nécessaires à la préservation du patrimoine et à son entretien. La Galerie Colbert et la salle Labrouste sont accessibles en visite libre ou accompagnée de médiation par des étudiantes et étudiants en archéologie, histoire de l’art et patrimoine.

Dans la Galerie Colbert, les visiteurs et visiteuses peuvent découvrir l’histoire méconnue de ce passage parisien. Pendant tout le week-end, un coin lecture est dédié aux enfants dans la bibliothèque Charlotte Delbo. Les doctorantes et doctorants des universités partenaires de la galerie Colbert présentent, sous une forme brève et vivante, leur sujet de thèse et les méthodes qu’ils utilisent au quotidien pour leurs recherches. Dimanche est organisé le concours « Mon master en histoire de l’art en 180 secondes » au cour duquel de jeunes chercheurs et chercheuses exposent leurs travaux devant un jury.

Anonyme, [Modèles d’émaux cloisonnés pour la maison Barbedienne], graphite, gouache, plume et encre, rehauts d’or sur papier, [v. 1876-1897]. Ms 499, f. 144-145 et f. volant – Bibliothèque de l’INHA
Dans la salle Labrouste, le public peut admirer cette salle de lecture spectaculaire et le pneumatique installé en 1932 dans le magasin central. Au centre de la bibliothèque, plusieurs documents rares sont présentés, illustrant différentes pratiques de création : Quelles sont les indications dont dispose un joaillier pour son travail ? Comment réfléchit un peintre à ses tableaux à venir ? Quelles sont les mains qui permettent de passer du dessin à la gravure imprimée ?

Maud Hunt Squire, Terrasse de café, pointe sèche en couleur, et quatre pochoirs ayant servi à la mise en couleur, 1912. EM SQUIRE 6 et 6b (1-4) – Bibliothèque de l’INHA

Sources utilisées pour cet article :

  • Texte : site Internet de l’INHA
  • Photographies : @scribeaccroupi
Henri Regnault, notes et croquis pour un tableau « Une vengeance », graphite sur papier, [v. 1867-1871]. Fonds Georges Clairin, Archives 171/2/2/4 – Bibliothèque de l’INHA

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Consultez le site Internet de l’INHA.

Journées européennes du Patrimoine
16 et 17 septembre 2023
Institut national d’histoire de l’art
Galerie Colbert : 6 rue des Petits Champs
Salle Labrouste : 5 rue Vivienne
75002 Paris

[Web-série] La Belgique au musée Napoléon Ier du château de Fontainebleau

Des notes belges sur le clavier européen du musée Napoléon Ier du château de Fontainebleau

Implanté en 1986 dans le château de Fontainebleau, anciennement palais impérial, le musée Napoléon Ier réalise depuis une décennie des acquisitions permettant d’évoquer la dimension européenne de la période napoléonienne.

En écho à l’édition 2023 du Festival de l’histoire de l’art, organisé par l’INHA, dont le pays invité était la Belgique, Christophe Beyeler, conservateur général du patrimoine, chargé du musée Napoléon Ier, vous propose un parcours inédit et présente plusieurs œuvres en lien avec les départements belges incorporés à la France de 1795 à 1814.

Cette présentation au sein du musée Napoléon Ier d’œuvres exécutées par des artistes belges permet de rendre compte des acquisitions réalisées ces dernières années par Fontainebleau en vue du redéploiement des collections du musée Napoléon Ier à l’horizon du 2 décembre 2028. Elle permet d’appréhender la vitalité de la vie artistique belge et de montrer la variété des langages, employés aussi bien au service de l’Empereur qu’à charge contre lui.

« Buste de Napoléon en imperator romain » (1808) par François-Joseph Janssens – Musée Napoléon Ier (Fontainebleau)

Ce buste a été réalisé par le sculpteur bruxellois François-Joseph Janssens (1744-1816). Le modèle, assimilé à Hercule, porte une cuirasse à l’antique où abondent les références aux exploits et travaux du demi-dieu : les deux serpents qu’il étouffa dans son berceau, et le lion de Némée dont il s’empara de la dépouille, ici résumée par un mufle frontal.

« L’empereur et l’impératrice visitent la fonderie impériale de canons de Liège le 9 novembre 1811 » par un dessinateur belge (?) – Musée Napoléon Ier (Fontainebleau)

De retour d’un voyage en Hollande « réunie » en 1810 à l’Empire français et de passage à Liège, préfecture du département français de l’Ourthe, le couple impérial visita une institution de l’Etat fabriquant des bouches à feu. La scène ci-dessus est truffée de références ambiguës. L’Empereur est représenté à l’aplomb d’une sorte de grue menaçante qui tient de la machine de théâtre. L’impératrice est chapeautée et vêtue – « attifée » serait plus exact – comme une actrice.

« Buste du Roi de Rome en hermès » (vers 1811-1812) par Henri-Joseph Ruxthiel – Musée Napoléon Ier (Fontainebleau)

Né à Lierneux en Haute-Ardenne, Henri-Joseph Ruxthiel (1775-1837), sujet français du Grand Empire englobant les départements belges « réunis « , remporta le premier prix de Rome en sculpture en 1809. Tôt rentré de Rome en 1811, il fut chargé de représenter l’héritier de l’Empire, né le 20 mars 1811. L’artiste saisit les traits du roi de Rome coupé en hermès à l’antique.

« Allégorie de la France présentant le roi de Rome à la Ville de Rome, en présence de Minerve, de Clio et de la Ville de Gand » (1812) par Pierre van Hanselaere – Musée Napoléon Ier (Fontainebleau)

La naissance le 20 mars 1811 d’un héritier titré « roi de Rome » fut célébrée dans tout l’Empire avec un enthousiasme entretenu, voire suscité, par les autorités officielles, ainsi à Gand, préfecture du département français de l’Escaut.
Dans ce tableau de Pierre van Hanselaere (1786-1862), l’iconographie officielle abonde en références classiques : le Tibre au milieu des roseaux et la louve romaine nourrissant Romulus et Remus ; la Renommé sonnant de la trompette ; la Ville de Rome agenouillée, promue « seconde capitale de l’Empire » ; la déesse Minerve debout, portant au cou la tête tranchée de Méduse ; enfin  la déesse Junon accompagnée de son paon. La France est reconnaissable à son manteau fourré d’hermine mettant en valeur l’héritier.

Détail de « Déjeuner d’Anglais à l’auberge de la Belle-Alliance, ornée de trophées français ramassés sur le champ de la bataille de Waterloo du 18 juin 1815 » (1816) par Joannes-Josephus Vervloet – Musée Napoléon Ier (Fontainebleau)
« Buste de l’impératrice Marie-Louise à l’antique » (1810) d’après un modèle de François-Joseph Bosio – Dépôt du département des Sculptures du Musée du Louvre au Musée Napoléon Ier (Fontainebleau)

Sources utilisées pour cet article :

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Visitez le site Internet du musée Napoléon Ier de Fontainebleau.

Musée Napoléon Ier
Château de Fontainebleau
Place du Général de Gaulle
77300 Fontainebleau

[Visite privée] Peinture napolitaine du XVIIe siècle au musée Granet

Le seicento napolitain dans les collections du musée Granet

Dans deux salles qui font suite à celles consacrées à la collection de peintures napolitaines de Giuseppe De Vito (1924-2015), le musée Granet propose de découvrir la peinture napolitaine du XVIIe siècle de ses propres collections.

Pour cette visite, suivez Paméla Grimaud, conservateur au musée Granet et commissaire scientifique de l’exposition « Naples ou passion » et Bruno Ely, directeur du musée Granet.

« Judith se préparant à trancher la tête d’Holopherne » (vers 1645-1650) par Giovanni Battista Spinelli (1607 ? 1613 ? – 1657) – Musée Granet (Aix-en-Provence)
« Saint Paul ermite en prière » attribué à Massimo Stanzione – Musée Granet (Aix-en-Provence)

Des primitifs italiens et flamands au baroque, en passant par la Renaissance et le classicisme, la collection de peintures anciennes du musée Granet illustre la variété de la production artistique européenne. Le fonds napolitain comprend une trentaine d’oeuvres, la plupart du Seicento, entrées par libéralités. Ainsi, grâce à la donation du magistrat Jean-Baptiste Bourguignon de Fabregoules en 1860, de peintures des écoles françaises, nordiques et italiennes ont rejoint le musée. C’est notamment le cas pour le « Saint Paul ermite en prière » attribué à Massimo Stanzione et la « Sainte Madeleine pénitente » de Mattia Preti.

« Sainte Marie Madeleine » (vers 1660) par Mattia Preti, dit il Cavaliere Calabrese (1613-1699) – Musée Granet (Aix-en-Provence)
« Le Martyre de Sainte Catherine » – Copie d’atelier de l’œuvre Mattia Preti (1613-1699) – Musée Granet (Aix-en-Provence)

Une autre oeuvre de Mattia Preti, « Le Martyre de Sainte Catherine », provient de l’Église de Malte attenante au musée, ordre pour lequel cette copie d’atelier a été réalisée.

« Nature morte aux poissons, melon coupé et plat de figues blanches » (seconde moitié du 17e siècle) attribué à Elena Recco (vers 1654-vers 1715) – Musée Granet (Aix-en-Provence)

Le noyau de natures mortes autour des œuvres réalisées par les Recco est issu, quant à lui, de la collection personnelle de François-Marius Granet, légué avec son fonds d’atelier à la Ville d’Aix.

« Les noces de Rachel et Jacob » (vers 1640) par le Maître de l’Annonce aux bergers (actif à Naples entre 1625 et 1650) – Musée Granet (Aix-en-Provence)

D’importants dépôts de l’État enrichissent cet ensemble, avec notamment « Les noces de Rachel et Jacob » par le Maître de l’Annonce aux bergers, qui avait été l’un des chefs-d’oeuvre de la collection de Jean-Baptiste Boyer d’Éguilles (1645-1709), conseiller au parlement de Provence.

Détail de « Vénus et Adonis » (vers 1645) par Onofrio Palumbo (1606-1656) – Musée Granet (Aix-en-Provence)

À l’occasion de l’exposition de la collection De Vito, le fonds napolitain du musée Granet est ainsi mis en lumière de manière inédite.

« La Mort de saint Joseph » (vers 1650) par Andrea Vaccaro (1604-1670) – Musée Granet (Aix-en-Provence)

L’exposition « Naples pour passion. Chefs-d’œuvre de la collection De Vito » est présentée au musée Granet du 15 juillet au 29 octobre 2023. Les salles consacrées à la peinture napolitaine dans les collections permanentes du musée Granet resteront ainsi configurées jusqu’à l’été 2024.

« Tobie ensevelissant les morts » (vers 1640) – Copie d’atelier d’une œuvre d’Andrea de Leone (1610-1685) – Musée Granet (Aix-en-Provence)

Sources utilisées pour cet article :

  • Texte : site Internet du musée Granet
  • Photographies : @scribeaccroupi
« Un ange adorant le Christ mort » (vers 1640-1645) par Andrea di Leone (1610-1685) – Musée Granet (Aix-en-Provence)

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Consultez le site Internet du musée Granet.

« Allégorie du rire » (vers 1650 ?) attribué à Salvator Rosa (1615-1673) – Musée Granet (Aix-en-Provence)

[Exposition] « Degas en noir et blanc » à la BnF

Exposition « Degas en noir et blanc. Dessins, estampes, photographies »
31 mai – 3 septembre 2023
BnF – site Richelieu (Paris)

L’exposition propose de (re)découvrir l’œuvre d’Edgar Degas à travers son intérêt constant pour le noir et blanc, qu’il exprime par le dessin, la peinture, l’estampe et la photographie. Grâce à la réunion de 160 pièces, issues de la collection de la BnF et de prêts français et étrangers, le parcours dévoile les expérimentations de Degas à travers les motifs récurrents qui nourrissent ses recherches.

« Profil perdu à la boucle d’oreille » (1876-1877) par Edgar Degas – The Metropolitan Museum of Art (New-York)

« Si j’avais à refaire ma vie, je ne ferais que du noir et blanc. » – Edgar Degas

Quand Claude Monet et Auguste Renoir sont avant tout peintres, Degas, comme le reconnaît Camille Pissarro, « va de l’avant sans cesse », porté par une insatiable curiosité technique et poussé par la « haute idée, non pas de ce qu’on fait mais de ce qu’on pourra faire un jour ».

« Autoportrait, étude pour le Portrait de l’artiste avec Évariste de Valernes » (vers 1865) par Edgar Degas – Musée d’Orsay, don de la société des Amis du Louvre

L’apprentissage du noir et blanc (1856-1868)

En 1853, à 19 ans, le jeune Degas obtient l’autorisation de copier au musée du Louvre et est inscrit comme lecteur au cabinet des Estampes de la Bibliothèque impériale. Son intérêt pour l’estampe, qu’il découvre en 1856, se nourrit alors de son étude des maîtres anciens.

« Jeune homme assis et réfléchissant » (1637) par Rembrandt (1606-1669) – BnF

Dans le sillage de Rembrandt, Delacroix et des maîtres anciens, dont il copie les gravures, et dans le contexte du renouveau de l’eau-forte originale, Degas s’attache à explorer cette technique. Il s’initie à l’eau-forte auprès du prince roumain Grégoire Soutzo, artiste amateur, ami de son père, et auprès du graveur de reproduction Joseph Tourny, qu’il fréquente à Paris puis à Rome. Il s’approprie cette technique en explorant les possibilités offertes par la succession des états issus d’une même matrice et les variations d’encrages d’un tirage à l’autre, pour peu que le graveur imprime lui-même ses épreuves ainsi que le faisait Rembrandt.

« Autoportrait » (1857) d’Edgar Degas – Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art

Sous l’influence du maître ancien, Degas se livre, à Rome, à l’exercice de l’autoportrait alors qu’il est âgé de vingt-trois ans.

« Édouard Manet assis, tourné à gauche » (vers 1868) par Edgar Degas – Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art

L’intérêt pour la peinture espagnole et pour l’eau-forte a été le terreau fertile d’une amitié teintée de rivalité entre Degas et Edouard Manet. Nouée à la fin des années 1860, cette amitié se concrétise par une série de portraits qui vient clore la première période de l’activité de graveur de Degas.

« Copies d’œuvres vues en Italie (Van Dyck et Bellini) et étude pour Portrait de famille dit La Famille Bellelli » (août 1858- juin 1859) par Edgar Degas – BnF

Les carnets

En 1920, René de Gas, frère de l’artiste, offre 29 carnets de dessins au cabinet des Estampes de la BnF.

« Scène de bal public » – Carnet n°1 (1859-1864) d’Edgar Degas – BnF
« Cavaliers au bord d’un lac » – Carnet n°1 (1859 -1864) d’Edgar Degas – BnF

Le Carnet n°1 est utilisé par Degas dans toutes sortes de circonstances, entre 1859 et 1864. Au Salon, il y copie des tableaux ; chez son ami Paul Valpinçon, il dessine au lavis et à la gouache les paysages qu’il traverse ; il y trace les dessins préparatoires de compositions ambitieuses, comme « La Fille de Jephté ».

« Études pour La Fille de Jephté » – Carnet n°1 (1859 -1864) d’Edgar Degas – BnF

Les années de passion dévorante pour l’estampe (1875-1880)

Après une interruption d’une dizaine d’années, Degas reprend la pointe en 1875, puis se livre à la pratique du monotype, autrement dit à l’art de dessiner à l’encre sur une plaque pour en tirer une épreuve unique.

« Mary Cassatt au Louvre. Les peintures » (1879 -1880) par Edgar Degas – BnF

Grâce à la presse dont il dispose, Degas se lance dans des recherches expérimentales qui l’amènent à combiner les procédés entre eux. Peu intéressé par le tirage en nombre d’épreuves identiques, il s’attache à singulariser chaque épreuve imprimée par ses soins.

« Mary Cassatt au Louvre. Les peintures » (1879 -1880) par Edgar Degas – BnF

En 1879, cette passion pour l’estampe le conduit à envisager la création d’une revue composée de gravures originales : « Le Jour et la Nuit ».

« Cette prédilection pour l’ombre fait partie intégrante d’une personnalité qui refuse l’étalage de l’intime. Il porte en lui une part enfouie, indicible. Le noir et blanc n’est pas seulement une question technique, c’est l’affaire de toute une vie. » – Henri Loyrette

Exposition « Degas en noir et blanc. Dessins, estampes, photographies » – BnF

Nus de femmes à leur toilette

Degas a inlassablement décliné le motif des femmes au bain, variant les supports, les techniques et les formats.

Exposition « Degas en noir et blanc. Dessins, estampes, photographies » – BnF

En 1891, alors qu’il aborde la lithographie, Degas entreprend une série, selon ses mots, de « nus de femmes à leur toilette » qui forme un ensemble spectaculaire de variations. Il multiplie les représentations de scènes de toilette, sortie de bain, femme s’essuyant, se coiffant, s’habillant.

« Après le bain (grande planche) » (1891-1892) par Edgar Degas – Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art

Degas explore diverses méthodes de transfert sur la pierre lithographique, qu’il retravaille ensuite, par ajout ou par abrasion. La difficulté technique et ses problèmes oculaires mettent un terme à ces essais. L’année suivante, il écrit à sa sœur : « Il me faudrait une presse chez moi, un ouvrier retors pour préparer et même dépréparer les pierres, et pas mal d’argent devant moi pour ne pas être arraché de la suite des essais. Ça finira bien par arriver, mais il commence à se faire tard dans ma cervelle et dans mes yeux… »

« Femme nue debout à sa toilette » (1891-1892) par Edgar Degas – Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art (à gauche) et BnF (à droite)

« Degas a le goût de l’aléatoire, de l’improbable, il est toujours en attente de ce qui va arriver. Il disait ainsi qu’on ne doit pas être fier de ce que l’on fait, mais de ce que l’on pourra faire un jour. Et dans l’estampe comme dans la photographie, il y a cette part d’inconnu ; on grave ou on prend un cliché et quelque chose se « révèle » qui surprend merveilleusement. » – Henri Loyrette

« La Cheminée » (vers 1880-1885) par Edgar Degas – The Metropolitan Museum of Art (New-York)

1895, année photographique

Dans les années 1890, alors que ses huiles et pastels se font « orgies de couleurs » selon l’expression de Degas lui-même, le noir et blanc connaît un surprenant regain dans son œuvre.

« Autoportrait avec sa gouvernante, Zoé Closier (23, rue Ballu) » (1895) par Edgar Degas – BnF

« Le soir je digère et je photographie au crépuscule. » – Edgar Degas

La photographie fut la « passion terrible » de Degas. En 1895, il prend une soixantaine de photographies, réalisées pour l’essentiel le soir, à la lumière artificielle, chez lui ou dans les salons de ses amis.
En décembre 1895, il organise une brève exposition chez son marchand de couleurs, avec une vingtaine de tirages évoquant les soirées amicales à l’occasion desquelles Degas réalise des portraits à la lumière électrique.

La collection d’estampes de Degas

Dans les années 1890, Degas, soucieux du sort de son œuvre resté pour l’essentiel dans l’atelier, envisage la création d’un musée où il y serait entouré de ses aînés et contemporains. À cette fn, il réunit une collection considérable où, à côté des peintures et dessins, il accorde une place importante aux estampes : après sa mort, plus de 3 800 d’entre elles sont dispersées en vente publique.

À gauche : « Danseuses s’exerçant au foyer de l’Opéra » (vers 1890) par Edgar Degas – BnF

Commissariat de l’exposition

Henri Loyrette, président- directeur honoraire du musée du Louvre, commissaire général
Sylvie Aubenas, directrice du département des Estampes et de la photographie de la BnF
Valérie Sueur-Hermel, conservatrice responsable des estampes du XIXe siècle à la BnF
Flora Triebel, conservatrice responsable de la photographie du XIXe siècle à la BnF

« Répétition de ballet sur la scène » (1874) par Edgar Degas – Musée d’Orsay

Sources utilisées pour cet article :

  • Texte et citations : dossier de presse
  • Photographies : @scribeaccroupi
« Mary Cassatt au Louvre. Musée des Antiques » (1879 -1880) par Edgar Degas – Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art

En savoir +

Consultez la page spéciale dédiée à l’exposition sur le site Internet de la BnF.

Exposition « Degas en noir et blanc. Dessins, estampes, photographies »
31 mai – 3 septembre 2023
BnF – site Richelieu
Galerie Mansart – Galerie Pigott
5 rue Vivienne
75002 Paris

[Visite privée] Exposition « Regarder l’histoire en face » au musée Condé

Exposition « Regarder l’histoire en face. L’Italie du XIXe siècle au musée Condé »
3 juin – 1er octobre 2023
Château de Chantilly
Cabinet d’arts graphiques

En écho à l’exposition « Ingres. L’artiste et ses princes », le musée Condé présente, dans son Cabinet d’arts graphiques, un pan largement inédit de ses collections autour de la thématique du voyage en Italie au XIXe siècle.
À l’âge de la révolution industrielle des transports, les artistes, poètes ou écrivains qui traversent les Alpes réinventent ce qui était qualifié de Grand Tour au siècle précédent. L’essor des guides touristiques et des publications d’histoire ou d’histoire de l’art démocratisent le savoir et instruisent le regard des voyageurs, que l’actualité politique d’une Italie en plein Risorgimento intéresse autant que son glorieux passé.
Du passé le plus reculé à l’actualité la plus brûlante, le voyage en Italie au XIXe siècle invite à « regarder l’histoire en face », ainsi que le formule Stendhal dans ses « Promenades dans Rome » en 1829.

Pour cette visite privée, suivez Baptiste Roelly, tout nouveau conservateur du patrimoine du musée Condé de Chantilly.

« Zeuxis choisissant un modèle pour Hélène » (1859) par Victor Louis Mottez (1809-1897) – Musée Condé (Chantilly)

Le musée Condé conserve notamment une suite inédite de dessins de Bartolomeo Pinelli, un artiste principalement actif à Rome qui réalise nombre d’images pittoresques du peuple italien, de ses costumes traditionnels ou de ses moeurs.

« Deux Contadine de Frascati, l’une allaitant un enfant » par Bartolomeo Pinelli (1781-1835) – Musée Condé (Chantilly)
« Le lendemain du tremblement de terre » (1828-1831) par Louis Léopold Robert (1794-1835) – Musée Condé (Chantilly)
« La confidence » (1830) par Louis Léopold Robert (1794-1835) – Musée Condé (Chantilly)

De même, le musée conserve deux œuvres majeures du célèbre peintre suisse Léopold Robert (image ci-dessus), qui installe les scènes italianisantes au cœur du goût artistique de l’aristocratie européenne et en expose nombre d’exemples au Salon à Paris.

« Reconstitution de monument antique » (1831) par Félix Duban (1797-1870) – Musée Condé (Chantilly)
Détail de « Coupe de l’arc de triomphe de Titus au forum de Rome avec le bas-relief des trophées du temple de Jérusalem » (1848) par Alfred Nicolas Normand (1822-1909) – Musée Condé (Chantilly)
Détail de « Restauration de la façade sur jardin de la villa Médicis » (1886) par Gaston Redon (1853-1921) – Collection de Caen de l’Académie des Beaux-Arts

Les relations institutionnelles du musée Condé avec l’Institut de France apparaissent par le biais de la présentation d’une suite de dessins de très grands formats réalisés par les pensionnaires de la Villa Médicis dans le cadre de leur pension à Rome pour être envoyés à l’École des Beaux-Arts.

Détail de « Relevé du plafond à caissons de l’église Santa Maria in Aracoeli à Rome » (1875) par Louis Bernier (1845-1919) – Musée Condé (Chantilly)
« Sarcophage au quart, tombe de Mastino Il della Scala à l’église Santa Maria Antica de Véro » (1883) par Charles Girault (1851-1932) – Collection de Caen de l’Académie des Beaux-Arts

Il s’agissait pour ces jeunes artistes en formation de copier les monuments antiques ou renaissants étudiés en Italie et d’en faire parvenir des relevés exacts à Paris, où ces œuvres permettaient d’évaluer les progrès accomplis par les pensionnaires durant leurs années à Rome

« Amants dansant pour célébrer les vendanges d’antan » (1811-1812) par Bartolomeo Pinelli (1781-1835) – Musée Condé (Chantilly)

En présentant à la fois des peintures, des dessins, des gravures et des photographies, cette exposition restitue la multiplicité des stimuli reçus par les voyageurs qui traversent les Alpes au XIXe siècle.

« Réduction de la Mal’aria » (avant 1850) par Ernest Hébert – Musée Condé (Chantilly)
« Le marchand de reliques » (1821) par Hortense Haudebourt-Lescot (1784-1845) – Collection particulière (Bordeaux)

Commissariat de l’exposition

Baptiste Roelly, conservateur du patrimoine au musée Condé
Emmanuelle Brugerolles, conservatrice générale honoraire du patrimoine, conseillère scientifique pour les arts graphiques au musée Condé

« Portrait d’une Italienne » (1837) par Charles-Octave Blanchard – Collection particulière (Paris)

En savoir +

Consultez le site Internet du château de Chantilly.

Exposition « Regarder l’histoire en face. L’Italie du XIXe siècle au musée Condé » – Cabinet d’arts graphiques du château de Chantilly

Exposition « Regarder l’histoire en face. L’Italie du XIXe siècle au musée Condé »
3 juin – 1er octobre 2023
Château de Chantilly
Cabinet d’arts graphiques
60500 Chantilly

Détail de « Le Tibre, Saint-Pierre et le Vatican » (vers 1862-1863) par Auguste Paul Charles Anastasi (1820-1889) – Musée Condé (Chantilly)

[Visite privée] Exposition « Naples pour passion. Chefs-d’œuvre de la collection De Vito » au musée Granet

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Exposition « Naples pour passion. Chefs-d’œuvre de la collection De Vito »
15 juillet – 29 octobre 2023
Musée Granet (Aix-en-Provence)

Si Naples est à Paris avec les chefs-d’œuvre du musée de Capodimonte au Louvre, Naples est aussi à Aix-en-Provence cet été ! Le musée Granet propose de découvrir un ensemble de peintures napolitaines du XVIIe parmi les plus prestigieux au monde : la collection De Vito. Fidèle à sa tradition de présenter des collections privées prestigieuses – et souvent inconnues du grand public -, le musée aixois poursuit son cycle d’expositions consacrées à l’Italie.

Cette exposition permet de (re)découvrir l’effervescence artistique qui se fait jour à Naples au XVIIe siècle à la suite du Caravage et sous diverses influences qui ont imprégné durablement la façon de peindre de nombreux artistes présents dans l’exposition, entre naturalisme, classicisme et baroque. C’est également l’occasion d’aller à la rencontre d’un homme passionné : Giuseppe De Vito (1924-2015), collectionneur et historien de l’art.

Pour cette découverte de l’exposition « Naples pour passion », nous sommes accompagnés par Paméla Grimaud, conservateur au musée Granet et commissaire scientifique de l’exposition.

Exposition « Naples pour passion. Chefs-d’œuvre de la collection De Vito » – Musée Granet

Giuseppe De Vito a débuté sa collection à la fin des années 1960. Elle se compose aujourd’hui de 64 peintures dont 40 sont présentées dans l’exposition. Proche de nombreux historiens de l’art, De Vito a participé à l’organisation de plusieurs expositions et mis à disposition des œuvres de sa collection par des prêts tant en Italie qu’à l’étranger.

Exposition « Naples pour passion. Chefs-d’œuvre de la collection De Vito » – Musée Granet
« Saint Antoine abbé » (1638) par Jusepe de Ribera (1591-1652) – Collection De Vito

Installé dès 1616 à Naples, Jusepe de Ribera (1591-1652) séduit les vice-rois et l’aristocratie par son caravagisme personnel et connaît un grand succès. Son « Saint Antoine abbé » frappe par sa puissance d’évocation : l’artiste use d’un fort ténébrisme et d’une pâte dense pour accroître le naturalisme de ses portraits de saints, apôtres et philosophes dont il fonde la typologie, promise à une belle postérité.

À gauche : « Salomé portant la tête de saint Jean Baptiste » (vers 1645) par Massimo Stanzione (vers 1585-1656) et atelier – Collection De Vito

Massimo Stanzione (vers 1585-1656) parvient à mêler une solide culture naturaliste et un intérêt pour le classicisme des élèves des Carrache, Guido Reni, Giovanni Lanfranco ou Domenichino, tous trois présents à Naples au cours des années 1620-1640. Il reçoit de prestigieuses commandes publiques et conquiert en même temps le marché privé avec des œuvres profanes destinées à la dévotion. Sa « Judith » et sa « Salomé » ressemblent à des héroïnes de théâtre et furent plusieurs fois reprises et copiées.

À droite : « Figure juvénile humant une rose » (vers 1635-1640) par le Maître de l’Annonce aux bergers (actif à Naples vers 1630-1660) – Collection De Vito

Désigné par un nom de convention, le Maître de l’Annonce aux bergers continue de susciter le débat critique. Giuseppe de Vito s’est passionné pour cet artiste, lui consacrant plusieurs articles et faisant l’acquisition de 4 œuvres. L’iconique « Figure juvénile humant une rose », une toile dont l’interprétation demeure complexe, appartient à la typologie des figures à mi-corps de philosophes et personnifications qui connurent un grand succès dans le milieu littéraire et artistique de la Naples du XVIIe siècle. Les attributs renvoient probablement à des allégories des sens mais se doublent également d’une signification morale néo-stoïcienne, qui invite à se détacher des biens matériels.

« Loth et ses filles » (vers 1652) par Francesco Fracanzano (1612-1656) – Collection De Vito
Au centre : « La déposition du Christ » (vers 1675) par Mattia Preti (1613-1699) – Collection De Vito

Mattia Preti séjourne à Naples de 1653 à 1660, auréolé des succès de ses cycles décoratifs dans les églises Sant’Andrea della Valle à Rome et San Biagio à Modène. La vue « da sotto in sù » (à savoir « de dessous vers le haut ») renforce l’intensité dramatique qui culmine dans « La Déposition du Christ », grande toile réalisée à Malte vers 1675.

« Bataille avec cavaliers en costumes modernes » (1646) par Aniello Falcone (1607-1656) – Collection De Vito

La peinture de bataille connaît un important développement à Naples au cours du XVIIe siècle. Aniello Falcone (1607-1656) est à la tête d’un atelier très réputé dans lequel se pratique l’art du dessin au naturel. Sa célébrité lui vaut de nombreuses commandes à Naples et pour le roi Philippe IV d’Espagne.

« Sainte Lucie » (vers 1645-1648) par Bernardo Cavallino (1616-1656) – Collection De Vito

Cette exposition a été présentée jusqu’au 25 juin 2023 au musée Magnin de Dijon.

Peintures napolitaines dans les collections permanentes du musée Granet

Commissariat de l’exposition

Commissaires généraux
Bruno Ely, conservateur en chef, directeur du musée Granet
Giancarlo Lo Schiavo, président de la fondation De Vito

Commissaires scientifiques
Nadia Bastogi, directrice scientifique de la fondation De Vito
Paméla Grimaud, conservateur au musée Granet
Sophie Harent, conservateur en chef, directeur du musée Magnin

« Scène d’auberge » (vers 1658-1660) par Luca Giordano (1634-1705) – Collection De Vito

Poursuivez la visite…

Dans deux salles qui font suite à celles consacrées à la collection de peintures napolitaines de Giuseppe De Vito (1924-2015), le musée Granet propose de découvrir la peinture napolitaine du XVIIe siècle de ses propres collections.
Je vous invite à découvrir ces salles dans un reportage tourné avec Paméla Grimaud, conservateur au musée Granet, et Bruno Ely, directeur du musée Granet (cliquer ici).

Détail de «  »Saint Jean-Baptiste dans le désert » (vers 1630) par Massimo Stanzione (vers 1585 – 1656) – Collection De Vito

En savoir +

Consultez le site Internet du musée Granet et celui de la Fondation De Vito.

« Homme avec un cartouche » (Héraclite?) (vers 1640-1645) par Francesco Fracanzano (1612-1656) – Collection De Vito

Sources utilisées pour cet article :

  • Texte : dossier de presse
  • Photographies : @scribeaccroupi
« Saint Jean-Baptiste enfant » par Giovanni Battista Caracciolo, dit Battistello (1578 -1635) – Collection De Vito

Exposition « Naples pour passion. Chefs-d’œuvre de la collection De Vito »
15 juillet – 29 octobre 2023
Musée Granet
Place Saint Jean de Malte
13100 Aix-en-Provence

« Le Christ et la Samaritaine » (vers 1645) par Antonio De Bellis (actif entre 1630 et 1660 environ) – Collection De Vito

[Visite privée] Exposition « Naples à Paris » au Louvre (2) Les chefs-d’œuvre

Exposition « Naples à Paris. Le Louvre invite le musée de Capodimonte »
Musée du Louvre
7 juin 2023 – 8 janvier 2024
Salon Carré, Grande Galerie et Salle de la Chapelle

Le musée de Capodimonte est l’un des plus grands musées d’Italie et l’une des plus importantes pinacothèques d’Europe, tant par le nombre que par la qualité des oeuvres conservées. Il est l’un des seuls musées de la péninsule italienne dont les collections permettent de présenter l’ensemble des écoles de la peinture italienne.

Près de 70 chefs-d’oeuvre du musée napolitain sont exposés dans trois lieux différents du Louvre. Dans la Grande Galerie se noue un dialogue spectaculaire entre deux collections de peintures italiennes parmi les plus importantes au monde. Dans la Salle de la Chapelle sont racontées les origines et la diversité des collections de Capodimonte, réunies essentiellement par les Farnèse et les Bourbons.

Dans ce deuxième reportage, après celui centré sur les cartons présentés dans la Salle de l’Horloge, vous êtes accompagnés par Sébastien Allard, directeur du département des Peintures du musée du Louvre, et Charlotte Chastel-Rousseau, conservatrice en chef au département des Peintures.

Exposition « Naples à Paris » – Grande Galerie du musée du Louvre due depuis le Salon Carré
« La Crucifixion » (1426) par Massacio – Museo e Real Bosco di Capodimonte
Exposition « Naples à Paris » – Grande Galerie du musée du Louvre
« La Transfiguration » (vers 1478-1479) par Giovanni Bellini – Museo e Real Bosco di Capodimonte

Salon Carré, Grande Galerie et salle Rosa (Aile Denon, 1er étage)

La volonté des deux musées est de voir les insignes chefs-d’oeuvre de Naples se mêler à ceux du Louvre, dans une présentation exceptionnelle : la réunion des deux collections offre aux visiteurs un aperçu unique de la peinture italienne du XVe au XVIIe siècle, permettant également une vision nouvelle tant de la collection du Louvre que de celle de Capodimonte.

Exposition « Naples à Paris » – Grande Galerie du musée du Louvre
« Portrait de Bernardo de’ Rossi, évêque de Trévise » (1505) par Lorenzo Lotto (vers 1480 – 1556) – Museo e Real Bosco di Capodimonte
Détail de « Danaé » (1544-1545) par Titien – Museo e Real Bosco di Capodimonte, per gentile concessione del MIC-Ministero della Cultura
Exposition « Naples à Paris » – Grande Galerie du musée du Louvre
« Portrait de jeune femme », dite « Antea » (vers 1535) par Francesco Mazzola, dit Parmesan (1503-1540) – Museo e Real Bosco di Capodimonte

31 tableaux de Capodimonte viennent soit dialoguer avec les collections du Louvre (oeuvres de Titien, Caravage, Carrache, Guido Reni notamment), soit les compléter en permettant la présentation d’écoles peu ou pas représentées, notamment l’école napolitaine, avec des artistes à la puissance dramatiques et expressives tels que Jusepe de Ribera, Francesco Guarino ou Mattia Preti.

À droite : « Atalante et Hippomène » (vers 1615-1618) par Guido Reni – Museo e Real Bosco di Capodimonte
« Portrait du pape Clément VII de Médicis sans barbe » (vers 1526) par Sebastiano Luciani, dit Sebastiano Del Piombo (1485-1547) – Museo e Real Bosco di Capodimonte
« Apollon et Marsyas » (1637) par Jusepe de Ribera – Museo e Real Bosco di Capodimonte

Cette exposition permet aussi de découvrir la bouleversante « Crucifixion » de Masaccio, artiste majeur de la Renaissance florentine mais absent des collections du Louvre, un grand tableau d’histoire de Giovanni Bellini, « La Transfiguration », dont le Louvre ne possède pas d’équivalent ou encore trois des plus magnifiques tableaux de Parmigianino, dont la célèbre et énigmatique « Antea ».

Ensemble de porcelaines, créations de la manufacture royale de porcelaine de Capodimonte – Museo e Real Bosco di Capodimonte

Salle de la Chapelle (Aile Sully, 1er étage)

La collection de Capodimonte est le fruit d’une histoire unique dans les collections italiennes, qui explique largement la diversité des oeuvres qui y sont présentées. Avant l’unification de l’Italie (le royaume des Deux-Siciles y est rattaché en 1861), trois dynasties ont joué un rôle essentiel dans la constitution de cet ensemble impressionnant : les Farnèse, les Bourbons et les Bonaparte-Murat.

Détail de la Cassette Farnèse (1548-1561) par Manno Di Bastiano Sbarri et Giovanni Bernardi – Museo e Real Bosco di Capodimonte, per gentile concessione del MIC-Ministero della Cultura
À droite : « Portrait du cardinal Alexandre Farnèse » (1545-1546) par Tiziano Vecellio dit Titien (1488-1490 – 1576) – Museo e Real Bosco di Capodimonte
« Buste de Paul Ill avec chape » (1546-1549) par Guglielmo Della Porta (1515 ? -1577) – Museo e Real Bosco di Capodimonte

Rassemblant des tableaux aussi importants que le « Portrait du pape Paul III Farnèse avec ses neveux » par Titien et le « Portrait de Giulio Clovio » par Greco, des sculptures et des objets d’art spectaculaires tels que le « Cofanetto Farnese » et la « Chute des Géants » de Filippo Tagliolini, l’exposition dans la salle de la Chapelle dévoile la richesse de cette collection.

« La Chute des Géants » (1785 et années suivantes) par Filippo Tagliolini – Museo e Real Bosco di Capodimonte

Commissariat de l’exposition

Commissariat général
Sébastien Allard, directeur du département des Peintures du musée du Louvre
Sylvain Bellenger, directeur du musée de Capodimonte.

Commissariat scientifique
Charlotte Chastel-Rousseau, conservatrice en chef au département des Peintures
Dominique Cordellier, conservateur général au département des Arts graphiques, musée du Louvre
Patrizia Piscitello, conservatrice de la collection Farnèse et des collections de peintures et de sculptures du XVIe siècle
Allessandra Rullo, directrice du département des Collections, conservatrice des peintures et des sculptures des XIIIe-XVe siècles
Carmine Romano, conservateur, responsable de la numérisation et du catalogue numérique des oeuvres, Museo e Real Bosco di Capodimonte

« Vue de Naples depuis Capodimonte » (1813) par Alexandre Hyacinthe Dunouy (1757-1841) – Museo e Real Bosco di Capodimonte

En savoir +

Consultez le site Internet du musée du Louvre.

« La Flagellation » (1607) par Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Caravage, propriété du Fondo Edifici di Culto, Ministero dell’Interno, en dépôt au Museo e Real Bosco di Capodimonte

 

Exposition « Naples à Paris. Le Louvre invite le musée de Capodimonte »
Musée du Louvre
7 juin – 25 septembre 2023
Salle de l’Horloge
7 juin 2023 – 8 janvier 2024
Salon Carré, Grande Galerie et Salle de la Chapelle

Exposition « Naples à Paris » – Grande Galerie du musée du Louvre