L'envie de venir au musée... et d'y revenir souvent !

[Visite privée] Exposition « Visages des guerres de religion » à Chantilly

Exposition « Visages des guerres de religion »
4 mars – 21 mai 2023
Cabinet d’arts graphiques du musée Condé
Château de Chantilly

Après la mort d’Henri II, l’unité du royaume de France se fracture peu à peu. Avec la croissance spectaculaire du calvinisme au cours des années 1550, le face-à-face confessionnel entre catholiques et protestants devient de plus en plus frontal et violent. La guerre civile qui va les opposer rythmera les quarante dernières années du XVIe siècle, entrecoupées de batailles, de massacres et de paix précaires.

Grâce aux portraits des acteurs de cette période, Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine et directeur du musée Condé, partage avec nous cette page sombre de l’histoire de France.

« Meurtre du duc de Guise » (1834) par Paul Delaroche (1797-1856) – Musée Condé

Le musée Condé de Chantilly conserve l’une des plus importantes collections relatives aux guerres de Religion. Ces guerres civiles étaient l’une des périodes de prédilection de la génération romantique à laquelle appartenait le jeune duc d’Aumale. Son frère aîné, Ferdinand- Philippe, duc d’Orléans, commanda par exemple à Paul Delaroche l’un des tableaux d’histoire les plus célèbres du XIXe siècle (image ci-dessus), exposé aujourd’hui dans la Tribune du musée Condé.

« Louis Ier de Bourbon, prince de Condé (1530-1569) » (vers 1565) par l’atelier de François Clouet – Musée Condé

Historien de Louis, premier prince de Condé, l’un des principaux chefs du parti huguenot (image ci-dessus), le duc d’Aumale avait hérité des riches archives Montmorency et Condé. Il les compléta par la collection de portraits dessinés, peints et gravés la plus importante au monde concernant la Renaissance française.

« Les trois frères Coligny » d’après Marc Duval (1530?-1584) – Musée Condé
« Odet de Coligny, cardinal de Châtillon (1517-1571) » (vers 1555-1560) par François Clouet et son atelier – Musée Condé

Odet de Coligny (tableau ci-dessus) était l’aîné de trois frères qui furent des acteurs majeurs des guerres de Religion. Archevêque de Toulouse en 1534, puis évêque-comte de Beauvais, il se convertit à la religion réformée.

« François de Coligny, seigneur d’Andelot (1521-1569) » (vers 1555-1558) par François Clouet et son atelier – Musée Condé

François de Coligny (image ci-dessus) fut le premier de la fratrie à embrasser le calvinisme. Il accomplit alors une action spectaculaire, en organisant ouvertement des prêches réformés tout au long de son voyage, qui le conduisit sur ses terres bretonnes. Henri II ordonna alors son emprisonnement. Libéré, il participa activement aux premières guerres de Religio. Ce portrait précède sa conversion officielle : François Clouet, portraitiste royal et agissant sur son commandement, n’aurait pas portraituré un seigneur ouvertement réformé et opposé au roi.

« Gaspard Il, comte de Coligny, seigneur de Chatillon (1519-1572) » (vers 1550-1552) par François Clouet et son atelier – Musée Condé
Exposition « Visages des guerres de religion » – Château de Chantilly
« Charles, cardinal de Guise puis de Lorraine (1524-1574) » par François Clouet – Musée Condé

Fils cadet de Claude de Guise, Charles fut nommé très jeune archevêque de Reims. Cardinal en 1547, évêque de Metz de 1550 à 1551, il fut l’un des plus puissants personnages du royaume, notamment sous le roi François II, mais aussi un grand mécène. À la mort de son frère, en 1563, il prit la tête du parti catholique.
Le prélat d’État figure ici après son accession au cardinalat. Le modèle a été sciemment vieilli par le dessinateur, afin d’asseoir son autorité.

Henri l de Lorraine, duc de Guise et prince de Joinville (1550-1588) » (vers 1588-1595) par un artiste anonyme – Musée Condé
« Anne d’Este, duchesse de Guise puis de Nemours (1531-1607) » par l’Atelier de Léonard Limosin – Musée Condé
« Le Massacre de Wassy (I° mars 1562) » – Gravure sur bois en relief par Jacques Tortorel et Jean Perrissin – Bibliothèque du musée Condé
« Isabelle (Isabeau) d’Hauteville, comtesse de Beauvais (vers 1530-1611) » (vers 1550) par François Clouet et son atelier – Musée Condé

D’abord sa maîtresse, Isabelle de Hauteville (image ci-dessus) épousa le 1er décembre 1564 Odet de Coligny, cardinal de Châtillon. Elle l’accompagna en Angleterre et revint en France peu après sa mort en 1571.
Ce crayon fut composé, avec la série des dames et demoiselles d’honneur de Catherine de Médicis et de ses filles (Isabelle était la fille d’honneur de Marguerite de France), bien avant sa conversion.

Renée de Rieux, marquise de Nesle, dite Guyonne, comtesse de Laval (vers 1524-1567) » (vers 1547-1552) par François Clouet et son atelier – Musée Condé

Renée de Rieux, puissante et riche dame de Catherine de Médicis, était l’héritière des Rieux et des Laval. Séparée de son époux, elle obtint du roi Henri II le pouvoir d’administrer elle-même ses propres biens. Proche de François d’Andelot, son beau-frère, Renée adhéra à la Réforme, ce qui lui valut l’excommunication pontificale. Elle fut l’une des instigatrices de la surprise de Meaux, conspiration destinée à enlever Charles IX (1567). À la suite de ce dernier échec, elle fut condamnée à être décapitée par le Parlement de Paris, sans que sa sentence ne soit appliquée, mais mourut quelque temps après.

« La bataille de Jarnac (13 mars 1569) » (1569-1573) – Gravure à l’eau-forte par Franz Hogenberg (1539/40-1590) – Musée Condé
Exposition « Visages des guerres de religion » – Château de Chantilly

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

« Portrait d’un jeune garçon sous la Ligue » (vers 1580) par  François Quesnel (vers 1543-1616) – Musée Condé

Durant les guerres de Religion, et notamment sous la Ligue, des enfants catholiques âgés de deux à quatorze ans, que Denis Crouzet a nommés les « enfants bourreaux », participaient à l’exécution des hérétiques ou aux processions catholiques. Le rôle des enfants dans les rituels de violence collective culmina lors de la Saint-Barthélemy et reprit avec la mort des Guises en 1588 et les actions de la Ligue. C’est ainsi que le cadavre de l’amiral de Coligny fut châtré et amputé de ses mains et de ses pieds par de tout jeunes tortionnaires.

« Le septre de Milice » – Gravure à l’eau-forte par Léonard Gaultier (1561-1641) – Musée Condé

En savoir +

Consultez la page spéciale dédiée à l’exposition sur le site Internet du château de Chantilly

Henri IV, roi de France (1553-1610) » (vers 1610) par un artiste de l’École française du début du XVIl° siècle – Musée Condé

Exposition « Visages des guerres de religion »
4 mars – 21 mai 2023
Cabinet d’arts graphiques du musée Condé
Château de Chantilly
60500 Chantilly

[Chef-d’œuvre] « Mars et Vénus » de Nicolas Poussin

« Mars et Vénus » (vers 1625)
Nicolas Poussin (1594-1665)
Musée du Louvre

Mickaël Szanto, maître de conférences à Sorbonne Université, commente ce tableau conservé au Musée du Louvre.

« Mars et Vénus » (vers 1625) par Nicolas Poussin (1594-1665) – Musée du Louvre

Comme le souligne Nicolas Milovanovic dans le catalogue de l’exposition, cette œuvre est difficile à apprécier en raison de son état de conservation médiocre. En effet, la couche picturale est usée sur toute la surface et s’est effondrée sur une toile au tissage grossier, ce qui lui donne aujourd’hui un aspect assez déplaisant.

La vivacité de la touche du maître n’étant plus visible, le tableau a été dénigré et les spécialistes de Poussin – notamment Anthony Blunt et Pierre Rosenberg – ont douté de son authenticité.

Pourtant, en 2012, Pierre Rosenberg revint sur son sentiment initial et suggéra que le tableau pourrait être de la main du maître. Selon les commissaires de l’exposition lyonnaise « Poussin et l’amour », la restauration menée en 2014-2015 a pleinement confirmé cette intuition. En effet, le retrait de l’ancienne toile de rentoilage a révélé une inscription au revers de la toile originale : « PVSSIN. FIN. ROMA / 1632 ».

Quelques détails révèlent la main du maître : les doigts caressants de Mars et les motifs très maîtrisés de son casque, les fleurettes sur le front de Vénus ou encore les plis sur la cuisse dodue du putto renversé sur le dos.

Le caractère vaudevillesque de la composition est très inhabituel chez Poussin. En effet, Vénus fait le geste des cornes, se moquant ainsi de son amant en suggérant qu’il est lui-même cocu. D’ailleurs, à l’arrière-plan, un jeune homme reçoit une lettre de la déesse, portée par un Amour : il s’agit sans doute d’Adonis, un autre amant de Vénus.

Le tableau montre donc un trio d’amoureux, les deux amants étant dupés par leur amante. Le sujet est léger, loin de l’esprit de sérieux d’un peintre philosophe.

Source pour le texte : catalogue de l’exposition

Cette vidéo est extraite de la visite privée de l’exposition « Poussin et l’amour », présentée du 26 novembre 2022 au 5 mars 2023 au musée des Beaux-Arts de Lyon.

[Chef-d’œuvre] « Acis et Galatée » de Nicolas Poussin

« Acis et Galatée » (vers 1626)
Nicolas Poussin (1594-1665)
National Gallery of Ireland (Dublin)

Nicolas Milovanovic, conservateur en chef du Patrimoine au Département des Peintures du Louvre, présente ce tableau conservé à la National Gallery of Ireland.

« Acis et Galatée » (vers 1626) par Nicolas Poussin (1594-1665) – National Gallery of Ireland (Dublin)

Comme le rappelle Nicolas Milovanovic dans le catalogue de l’exposition, la scène représentée par Nicolas Poussin superpose le cyclope Polyphème et les deux amants, Acis et Galatée. Ces derniers sont abrités par la draperie rouge portée par les Amours.

Assis sur un rocher, Polyphème est solitaire. Il exprime sa douleur par le son de la flûte de Pan qu’il serre entre ses mains. Le contraste entre la joie et la tristesse est saisissant. La figure de Polyphème est à la fois poignante et menaçante, quand on connaît la suite du récit, la mort d’Acis écrasé par un rocher projeté par le cyclope.

Mais pour l’instant, la fête des sens bat son plein et les deux amants sont enlacés sur des draperies étendues et ignorent le reste du monde, dans une lumière crépusculaire.

Il est possible que Poussin se soit inspiré du texte d’Ovide, lequel fait prononcer au cyclope une longue tirade d’amoureux transi obsédé par la beauté et les rebuffades de sa belle :

« Ô Galatée, tu es plus blanche qu’un beau lys, plus fraîche que les fleurs de la prairie, […] Mais en même temps, ô Galatée, tu es plus sauvage que la génisse indomptée, plus dure que le chêne chargé d’ans, plus trompeuse que l’onde […] Je souffrirais moins vivement de tes mépris, si tu fuyais tout le monde, comme tu me fuis : mais pourquoi repousser le Cyclope, et chérir un Acis ? Pourquoi préférer à mes caresses les caresses d’Acis ? […] Je lui arracherai, tout vivant, les entrailles ; je lancerai ses membres déchirés à travers les champs, et jusque dans la mer où tu habites : oh ! ainsi, soyez-vous réunis ! car enfin je brûle, et la flamme irritée n’en est que plus vive et plus terrible » – Ovide dans le livre XIII des « Métamorphoses »

Source pour le texte : catalogue de l’exposition

Cette vidéo est extraite de la visite privée de l’exposition « Poussin et l’amour », présentée du 26 novembre 2022 au 5 mars 2023 au musée des Beaux-Arts de Lyon.

[Chef-d’œuvre] « Vénus épiée par deux satyres » de Nicolas Poussin

« Vénus épiée par deux satyres » (vers 1626)
Nicolas Poussin (1594-1665)
The National Gallery (Londres)

Nicolas Milovanovic, conservateur en chef du Patrimoine au Département des Peintures du Louvre, présente ce tableau conservé à la National Gallery de Londres.

« Vénus épiée par deux satyres » (vers 1626) par Nicolas Poussin (1594-1665) – The National Gallery (Londres)

Poussin concentre le sujet dans ce format atypique, vertical, qui autorise un face-à-face intime. Comme l’indique Mickaël Szanto dans le catalogue de l’exposition, c’est de sexe dont il est question avant tout dans ce tableau.

En effet, Vénus s’abandonne au plaisir des sens, tandis qu’un satyre retire le voile qui la recouvre pour mieux scruter ce qu’il est venu voir…

Au second plan, un satyre préfère rester en retrait sans rien perdre de la scène. Sa main gauche, cachée par le tronc de l’arbre, ne fait pas mystère de sa fonction.

Ce chef-d’œuvre est le fruit d’une longue maturation sur le thème de la Vénus – ou de la nymphe – épiée, dont une autre version, conservée à Dresde, pourrait être la première réflexion.

Vénus n’est pas la Vénus Ourania, la Venus céleste, mais de la Vénus Pandemos, celle qui préside aux accouplements et éveille les désirs de chair.

« L’air mesme caligineux
Plein d’ombrages nubileux
Par dessus la terre descharge
Pour l’amour de Vénus sa charge »
– Euripide

« Vénus épiée par deux satyres » (vers 1626) par Nicolas Poussin (1594-1665) – Kunsthaus (Zurich)

Source pour le texte : catalogue de l’exposition

« Vénus épiée par deux satyres » (vers 1626) par Nicolas Poussin (1594-1665) – Collection particulière

Cette vidéo est extraite de la visite privée de l’exposition « Poussin et l’amour », présentée du 26 novembre 2022 au 5 mars 2023 au musée des Beaux-Arts de Lyon.

 

[Chef-d’œuvre] « L’Inspiration du Poète » de Nicolas Poussin

« L’Inspiration du poète » (vers 1628-1629)
Nicolas Poussin (1594-1665)
Musée du Louvre

Nicolas Milovanovic, conservateur en chef du Patrimoine au Département des Peintures du Louvre, présente ce tableau de Poussin, récemment restauré.

Comme le souligne Nicolas Milovanovic dans le catalogue de l’exposition, Apollon est la figure dominante du tableau. Appuyé sur sa lyre, il dicte son œuvre au poète.

La composition, très rigoureusement construite, est rythmée par les verticales des personnages monumentaux et des arbres à l’arrière-plan.

Le bleu lapis intense du ciel ressort par contraste avec le blanc pur des nuages. Il fait vibrer les tonalités plus chaudes des drapés, jaune, orangé et rouge.

Au cours de la restauration menée en 2018-2019, la décision a été prise de retirer les drapés qui recouvraient les putti, sans doute des repeints de pudeur. Ces repeints dataient soit de la période où le tableau appartenait au duc Mazarin, soit du moment où l’œuvre prit place dans la galerie de l’hôtel parisien de la comtesse de Verrue.

Source pour le texte : catalogue de l’exposition

Cette vidéo est extraite de la visite privée de l’exposition « Poussin et l’amour », présentée du 26 novembre 2022 au 5 mars 2023 au musée des Beaux-Arts de Lyon.

[Chef-d’œuvre] « Paysage de tempête avec Pyrame et Thisbé » de Nicolas Poussin

« Paysage de tempête avec Pyrame et Thisbé »
Nicolas Poussin (1594-1665)
Städelsches Kunstinstitut (Francfort-sur-le-Main)

Mickaël Szanto, maître de conférences à Sorbonne Université, commente ce tableau conservé au Städel Museum de Francfort.

« Paysage de tempête avec Pyrame et Thisbé » par Nicolas Poussin (1594-1665) – Städelsches Kunstinstitut (Francfort-sur-le-Main)

Ce grand paysage de Nicolas Poussin est l’une des rares peintures à propos desquelles Poussin lui-même se soit livré :

« J’ai essayé de représenter une tempête sur terre, imitant le mieux que j’ai pu, l’effet d’un vent impétueux, d’un air rempli d’obscurité, de pluie, d’éclairs et de foudres qui tombent en plusieurs endroits, non sans y faire du désordre. » – Nicolas Poussin, lettre à Jacques Stella (1651)

« Toutes les figures qu’on y voit, jouent leur personnage selon le temps qu’il fait ; les unes fuient au travers de la poussière et suivent le vent qui les emporte ; d’autres au contraire vont contre le vent et marchent avec peine, mettant leurs mains devant leurs yeux. » – Nicolas Poussin, lettre à Jacques Stella (1651)

« D’un côté un berger court et abandonne son troupeau, voyant un lion, qui, après avoir mis par terre certains bouviers, en attaque d’autres, dont les uns se défendent et les autres piquent leurs bœufs et tâchent de se sauver. Dans ce désordre, la poussière s’élève par gros tourbillons. Un chien assez éloigné aboie et se hérisse le poil, sans oser approcher. » – Nicolas Poussin, lettre à Jacques Stella (1651)

« Sur le devant du tableau l’on voit Pyrame, mort et étendu par terre, et auprès de lui Thisbé qui s’abandonne à la douleur. » – Nicolas Poussin, lettre à Jacques Stella (1651)

Comme le souligne Mickaël Szanto dans le catalogue de l’exposition, le sujet principal représenté par Poussin n’est donc pas la tragédie amoureuse de Pyrame et Thisbé mais une tempête. Curieusement, l’eau du vaste lac – qui est le cœur de la composition – est paisible et immobile.

La puissance statique du lac s’oppose à l‘orage des passions humaines dont il est l’arrière-plan. Car, conformément à la fable relatée par Ovide dans ses « Métamorphoses », Thisbé va bientôt se donner la mort, incapable de survivre à Pyrame dont elle est passionnément éprise.

Source pour le texte : catalogue de l’exposition

Cette vidéo est extraite de la visite privée de l’exposition « Poussin et l’amour », présentée du 26 novembre 2022 au 5 mars 2023 au musée des Beaux-Arts de Lyon.

[Visite privée] Parcours sculptures au musée de Cluny

Parcours sculptures au musée de Cluny

En mai 2022, le musée de Cluny a rouvert ses portes à l’issue de la dernière phase d’un vaste chantier de modernisation débuté en 2015, achevant sa plus grande mue depuis sa création en 1843.

La sculpture est omniprésente au musée de Cluny. À partir de l’époque romane, les chapiteaux des édifices religieux s’animent d’éléments végétaux ou de scènes historiées. Avec l’art gothique, les statues-colonnes des églises allongent la silhouette des figures sculptées. Progressivement, la sculpture s’émancipe des contraintes architecturales et devient autonome.

Pour ce parcours dans les salles rénovées du musée de Cluny, vous êtes accompagnés par Damien Berné, conservateur en chef du patrimoine, responsable des sculptures au musée de Cluny.

« Sainte Marie-Madeleine » (4e quart du 15e siècle) – Musée de Cluny
Détail de l’un des panneaux de la Passion du Christ (milieu du 15e siècle) – Angleterre – Musée de Cluny

Riches de plus de 24.000 œuvres ou ensembles d’œuvres, les collections du musée se sont développées à partir de deux ensembles : la collection réunie au XIXe siècle par Alexandre Du Sommerard dans l’hôtel de Cluny et le dépôt lapidaire de la Ville de Paris, installé dans les thermes en 1837.

Adam (vers 1260) de Notre-Dame de Paris – Musée de Cluny

La nouvelle muséographie du musée suit un fil chronologique visant à rendre lisible l’évolution des formes, les moments de ruptures, les innovations et les différences esthétiques du nord au sud de l’Europe.

« Histoire de Noé » – Chapiteau catalan (4e quart du 12e siècle) provenant du Monastère Saint-Pierre de Rodes- Musée de Cluny
« Histoire d’Abraham » – Chapiteau catalan (4e quart du 12e siècle) provenant du Monastère Saint-Pierre de Rodes- Musée de Cluny

Un grand nombre d’œuvres ont fait l’objet de restaurations. Légères ou fondamentales, ces interventions sont riches d’enseignements et chaque indice est précieux : traces d’outils, nature et provenance des matériaux employés, examen du travail d’un drapé… Les études techniques et rapprochements stylistiques permettent parfois de retrouver le nom du commanditaire d’une pièce ou de son créateur.

Plaque aux douze tribus d’Israël (milieu du 12e siècle) – Musée de Cluny

Au cours des six dernières années, 43 nouvelles œuvres sont entrées dans les collections du musée. Plusieurs d’entre elles sont présentées, pour la plupart pour la première fois, dans une exposition ouverte jusqu’au 25 juin 2023. Si certaines œuvres rejoindront ensuite le parcours permanent, d’autres retourneront ensuite en réserve pour des raisons de conservation.

« La délivrance de saint Pierre » – Chapiteau d’ébrasement de portail (3e quart du 12e siècle) – Musée de Cluny

En savoir +

Visitez le site Internet du musée de Cluny

Adam (vers 1260) de Notre-Dame de Paris – Musée de Cluny

Musée de Cluny – musée national du Moyen Âge
28 Rue du Sommerard
75005 Paris

Vitrail de la Sainte-Chapelle de Paris (1241-1248) – Musée de Cluny

[Visite privée] « L’Encre en mouvement » au musée Cernuschi

Exposition « L’Encre en mouvement. Une histoire de la peinture chinoise au XXe siècle »
21 octobre 2022 – 5 mars 2023
Musée Cernuschi (Paris)

Après l’exposition « Peindre hors du monde » qui invitait à se plonger dans le passé impérial de la Chine, le musée Cernuschi propose de poursuivre ce voyage dans le temps en abordant la peinture chinoise du XXe siècle.

De la fin de l’Empire à la Révolution de 1949, la Chine du XXe siècle est le théâtre de profondes mutations. La peinture chinoise, définie depuis des siècles par l’usage de l’encre, est en phase avec ces changements et se réinvente. Le voyage des artistes joue un rôle moteur dans ce renouvellement. Si les destinations évoluent d’une génération à l’autre, les échanges s’étendent de l’Europe à l’Amérique, sans oublier l’Asie.

Pour ce parcours, vous êtes accompagnés par Éric Lefebvre, directeur du musée Cernuschi et co-commissaire de l’exposition.

« Rêveur » par Fu Baoshi (1904-1965) – Musée Cernuschi

La collection de peinture chinoise du musée Cernuschi, constituée à partir des années 1950, comprend plusieurs centaines d’œuvres. Elle est une des rares collections en Europe à conserver aussi bien les peintures des maîtres actifs en Chine, comme Qi Baishi, Fu Baoshi, Wu Guanzhong ou Li Jin que les œuvres des plus grandes figures de cette diaspora artistique comme Zhang Daqian, Zao Wou-ki, Walasse Ting ou Ma Desheng.

« Peintures aux sujets floraux et animaliers » (1947) par Qi Baishi (1864-1957) – Musée Cernuschi
« Cheval » (1947) par Xu Beihong (1895-1953) – Musée Cernuschi
« Deux Tibétaines aux dogue » ( 1945) par Chang Dai-chien (Zhang Daqian) (1899-1983) – Musée Cernuschi
Détail de « Nu assis au qipao rouge » (1955) par Pan Yuliang (1895-1977) – Musée Cernuschi

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

Esquisse pour « Huit femmes se jettent dans le fleuve » (1957) par Wang Shenglie (1923-2003) – Musée Cernuschi

Commissariat de l’exposition

Eric Lefebvre, directeur du musée Cernuschi
Maël Bellec, conservateur en chef au musée Cernuschi

« Forêt de bambous et champs irrigués » (1992) par Wu Guanzhong (1919-2010) – Musée Cernuschi

En savoir +

Consultez la page spéciale sur le site Internet du musée Cernuschi.

« Modèle nu » par Hua Tianyou (1901-1986) – Musée Cernuschi

Exposition « L’Encre en mouvement. Une histoire de la peinture chinoise au XXe siècle »
21 octobre 2022 – 5 mars 2023
Musée Cernuschi
7, avenue Vélasquez
75008 Paris

Détail de « Le Vrai Corps » (1993) par Li Jin (né en 1958) – Musée Cernuschi

 

[Visite privée] Exposition « Promenade loin(g)taine » au château-musée de Nemours

Exposition « Promenade loin(g)taine »
8 octobre 2022 – 5 mars 2023
Château-Musée de Nemours

Au cours du XIXᵉ siècle, Paris ne sera plus l’unique centre artistique en France. En effet, de multiples foyers vont se développer partout sur le territoire, grâce à l’arrivée d’artistes étrangers. L’exposition expose les œuvres d’artistes venus s’installer au fil de la rivière Loing, dans le sud de la Seine-et-Marne ; des artistes qui ont notamment illustré le motif emblématique du pont de Grez.

Jérôme Fourmanoir, directeur du château-musée de Nemours, pour découvrir ces artistes au cours de leur séjour au bord du Loing.

« Le Pont de Grez-sur-Loing » (1899) attribué à Oscar Törnã (1842-1894) – Collection particulière

Le Loing est un affluent de la Seine. À cheval sur trois départements (l’Yonne, le Loiret et la Seine et Marne), elle traverse notamment les communes de Nemours et Grez sur Loing.

« La Tisane » par Fernande Sadler(1869-1949) – Musée de la Mairie de Grez-sur-Loing

Les artistes venus en Seine-et-Marne vont découvrir la ville de Grez-sur-Loing. Situé au sud de Barbizon, en bordure de rivière et de forêt, le village va attirer des centaines d’artistes étrangers à la fin du XIXe siècle, venant ainsi profiter des plaisirs du Loing et des auberges du villages comme l’Hôtel Chevillon.

« Un connaisseur : portrait du peintre Arthur Heseltine (1859-1930) » (1898) par Allan Deacon (1858-1928) – Château-Musée de Nemours
« Portrait du peintre Louis Taylor » (actif fin du XIXe siècle) par Arthur Heseltine (1859-1930) – Château-Musée de Nemours
Études de nus féminins réalisées à l’Académie par Julian Ernest Marché (1864-1932) – Château-Musée de Nemours
« Girl with a distaff » (« Jeune fille à la quenouille ») (1886) par Frank O’Meara (1853-1888) – Collection particulière
« Femme et une barque, vers 1883-1884) par John Lavery (1856-1941) – Collection Lucile Audouy

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

« Matinée d’été à Molde » (1892) par Johannes Grimelund (1842-1917) – Musée Crozatier (Le Puy-en-Velay)

En savoir +

Consultez le site Internet du château-musée de Nemours

« Ma patronne » (vers 1903) par Louis Welden Hawkins (1849-1910) – Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris – Petit Palais

Exposition « Promenade loin(g)taine »
8 octobre 2022 – 5 mars 2023
Château-Musée de Nemours
Rue Gautier Ier
77140 Nemours

[Visite privée] Chefs-d’œuvre de la chambre du Roi-Soleil au Musée de Picardie

Exposition « De Versailles à Amiens : chefs-d’œuvre de la chambre du Roi-Soleil »
24 septembre 2022 – 26 février 2023
Musée de Picardie (Amiens)

Jusqu’au 26 février 2023, le Musée de Picardie présente un ensemble de six peintures provenant de la chambre du Roi du château de Versailles. Accrochés habituellement à plus de dix mètres du sol, ces tableaux sont présentés à Amiens à portée du regard, et sont visibles ensemble pour la première fois depuis leur restauration.
Ce prêt exceptionnel et inédit vient à Amiens en échange de celui de la série des chasses exotiques, chef-d’œuvre du Musée de Picardie prêté pour l’exposition « Louis XV : passions d’un Roi ».

Découvrez ces chefs-d’oeuvres magnifiquement restaurés en suivant François Séguin, conservateur du patrimoine au Musée de Picardie.

Dans ce lieu emblématique qu’est la chambre du Roi, le souverain met à l’honneur la peinture caravagesque en donnant à Valentin de Boulogne une place prépondérante avec cinq tableaux. Le choix de Valentin n’est pas anodin : aux côtés des grands noms italiens et flamands, il est le seul représentant de l’école française.

« Le tribut de César » par Valentin de Boulogne – Château de Versailles

Le plus italien des Caravagesques français, Valentin de Boulogne (1591-1632), a passé la plus grande partie de sa courte carrière en Italie, de 1614 jusqu’à sa mort tragique en 1632. Considéré par le grand historien de l’art Roberto Longhi comme « le plus énergique et le plus passionné des suiveurs naturalistes de Caravage », Valentin se détache du maître par son style empreint de gravité et de mélancolie.

« Saint Matthieu, évangéliste » par Valentin de Boulogne – Château de Versailles

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

« Saint-Luc, évangéliste » par Valentin de Boulogne – Château de Versailles

Les six tableaux avaient besoin d’une intervention fondamentale sur le support – allant jusqu’au rentoilage – et également sur la couche picturale, comprenant le nettoyage des repeints, l’harmonisation des agrandissements et la réintégration des lacunes. À l’occasion du prêt de « Saint Marc » et de « Saint Matthieu » pour l’exposition « Valentin de Boulogne, réinventer Caravage » en 2017 au Musée du Louvre, il a été décidé de restaurer les deux toiles et d’engager, par la suite, la restauration des quatre autres peintures.

« Saint-Jean, évangéliste » par Valentin de Boulogne – Château de Versailles

Commissariat de l’exposition

Béatrice Sarrazin, conservateur général du patrimoine, chargée des peintures des XVIe et XVIIe siècles au château de Versailles
François Séguin, conservateur du patrimoine des Musées d’Amiens

Détail de « Saint-Marc, évangéliste » par Valentin de Boulogne – Château de Versailles

En savoir +

Consultez le site Internet du musée de Picardie et celui du château de Versailles.

« Louis XIV, roi de France » par Antoine Coysevox – Château de Versailles

Exposition « De Versailles à Amiens : chefs-d’œuvre de la chambre du Roi-Soleil »
24 septembre 2022 – 26 février 2023
Musée de Picardie
2 rue Puvis de Chavannes
80000 Amiens

Exposition « De Versailles à Amiens : chefs-d’œuvre de la chambre du Roi-Soleil » – Musée de Picardie

[Visite privée] Exposition « Poussin et l’amour » à Lyon

Exposition « Poussin et l’amour »
26 novembre 2022 – 5 mars 2023
Musée des Beaux-Arts de Lyon

Qui sait aujourd’hui que Nicolas Poussin s’est adonné au pur plaisir de peindre, déployant une iconographie des plus licencieuses, et que certains de ses tableaux ont été jugés si érotiques qu’ils ont été mutilés, découpés, voire détruits, dès le XVIIe siècle ?
L’exposition dévoile un Poussin méconnu dont les tableaux déclinent les modalités de la domination de l’Amour sur les hommes et les dieux, mis en scène à travers les mythes de l’antiquité gréco-romaine.

Pour cette visite privée exceptionnelle de plus d’une heure, nous sommes accompagnés par Nicolas Milovanovic, conservateur en chef du Patrimoine au Département des Peintures du Louvre, Mickaël Szanto, maître de conférences à Sorbonne Université et Ludmila Virassamynaïken, conservatrice en chef du Patrimoine, en charge des peintures et sculptures anciennes au musée des Beaux-Arts de Lyon.

« La Mort de Chioné » (vers 1622) par Nicolas Poussin – Musée des Beaux-Arts de Lyon

En organisant cette exposition, le musée des Beaux-Arts de Lyon entend mettre à l’honneur l’acquisition de « La Mort de Chioné » de Nicolas Poussin réalisée en 2016. Le peintre séjourna à plusieurs reprises à Lyon et il fut lié à la ville par un important réseau de relations amicales et commerciales qu’il y développa. C’est ainsi que « La Mort de Chioné » a été peinte pour le soyeux lyonnais Silvio I Reynon lors d’un séjour à Lyon de Poussin, vers 1622.

« L’Inspiration du poète » (vers 1628-1629) par Nicolas Poussin – Musée du Louvre

Dans l’œuvre de Poussin, la thématique amoureuse procède d’une réflexion sur l’origine du geste créateur, sans doute née de sa rencontre avec le poète italien Giambattista Marino (1569-1625), avec lequel il se lie d’amitié. C’est probablement à ses côtés que Poussin apprend combien l’amour est le fondement même de l’invention et que « Les Métamorphoses » d’Ovide constituent une source inépuisable de sujets pour ses tableaux.

« Vénus épiée par deux satyres » (vers 1626) par Nicolas Poussin – The National Gallery (Londres)
« Bacchanale à la joueuse de guitare dit les Andriens » (1626) par Nicolas Poussin – Musée du Louvre

Si Nicolas Poussin est généralement considéré comme un artiste austère, il est également l’auteur d’œuvres sensuelles, voire érotiques, exécutées d’une touche franche et libre. Dès le 17e siècle, certaines ont été vandalisées ou ont subi des repeints de pudeur, destinés à cacher des parties du corps féminin jugées trop provocantes.

Détail de « Renaud et Armide » (vers 1628) par Nicolas Poussin – Dulwich Picture Gallery
« Vénus et Adonis » (vers 1626-1627) par Nicolas Poussin – The Kimbell Museum of Art (Fort Worth)
« Acis et Galatée » (vers 1626) par Nicolas Poussin – National Gallery of Ireland (Dublin)
« Tempête avec Pyrame et Thisbé » (1651) par Nicolas Poussin – Städelmuseum (Francfort-sur-le-Main)

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

« Mars et Vénus » (vers 1625) par Nicolas Poussin – Musée du Louvre

Dans l’œuvre de Nicolas Poussin, la suprématie de l’amour est notamment illustrée par la séduction que Vénus exerce sur Mars, le dieu de la guerre. Ce dernier accepte en effet de se laisser désarmer par la déesse de l’amour pour continuer à profiter de ses charmes.
Cette méditation sur l’amour nourrit l’ultime chef-d’œuvre de Nicolas Poussin, « Apollon amoureux de Daphné », resté inachevé à la mort du peintre.

« Apollon amoureux de Daphné » (vers 1664) par Nicolas Poussin – Musée du Louvre

Commissariat de l’exposition

Nicolas Milovanovic, conservateur en chef du Patrimoine au département des Peintures du musée du Louvre
Mickaël Szanto, maître de conférences à l’Université de la Sorbonne
Ludmila Virassamynaïken, conservatrice en chef du Patrimoine, en charge des peintures et sculptures anciennes au musée des Beaux-Arts de Lyon

Mickaël Szanto, Ludmila Virassamynaïken et Nicolas Milovanovic, commissaires de l’exposition « Poussin et l’amour »

Exposition « Picasso / Poussin / Bacchanales »

Pensée dans la continuité de l’exposition « Poussin et l’amour », une exposition-dossier permet d’interroger la place de l’héritage de Poussin dans la construction de l’imaginaire érotique inspiré de l’antique chez Picasso. En 1944, Picasso exécute une esquisse et une gouache d’après le « Triomphe de Pan » (1636) de Nicolas Poussin. La version de Picasso s’inscrit dans un corpus de créations sur le thème du plaisir et des excès de la fête dionysiaque.

« Le Triomphe de Pan » (1636) par un artiste de l’École française, d’après Nicolas Poussin – Musée du Louvre

En savoir +

Consultez la page spéciale dédiée à l’exposition sur le site Internet du musée.

« Nymphe et satyre buvant » (vers 1627) par Nicolas Poussin – National Gallery of Ireland (Dublin) et Musée du Prado (Madrid)

Exposition « Poussin et l’amour »
26 novembre 2022 – 5 mars 2023
Musée des Beaux-Arts de Lyon
20 place des Terreaux
69001 Lyon

À droite : « Renaud et Armide » (vers 1628) par Nicolas Poussin – Dulwich Picture Gallery

[2023] Les expositions au(x) Louvre

Article mis à jour le 16 avril 2023

De Paris à Lens en passant par Abu Dhabi, quelles sont les expositions programmées en 2023 par le(s) Louvre ?

Si vous voyez apparaître ce logo  à côté du titre d’une exposition, cliquez pour découvrir mon article sur l’exposition.

Musée du Louvre

« La Transfiguration du Christ » (1480) par Giovanni Bellini (1425/1433 – 1516) – Musée de Capodimonte (Naples)

Exposition « Naples à Paris. Le Louvre invite le musée de Capodimonte »
7 juin 2023 – janvier 2024
Musée du Louvre

Installé dans une ancienne résidence de chasse des souverains Bourbon, le musée de Capodimonte abrite l’une des plus importantes pinacothèques d’Europe, un cabinet de dessins exceptionnel ainsi qu’un ensemble remarquable de porcelaines.
Une soixantaine de chefs-d’œuvre du musée napolitain sera exposée dans trois lieux différents du Louvre.

« Antéa » ou « Portrait de jeune femme » (vers 1524-1527) de Parmigianino (1503-1540) – Musée Capodimonte (Naples)

Dans la Grande Galerie, trente-trois tableaux du musée de Naples viendront dialoguer avec les collections du Louvre. Cela permettra de découvrir la « Crucifixion » de Masaccio, artiste majeur de la Renaissance florentine mais absent des collections du Louvre, un grand tableau d’histoire de Giovanni Bellini, « La Transfiguration du Christ », dont le Louvre ne possède pas d’équivalent ou encore trois des plus magnifiques tableaux de Parmigianino, dont la célèbre et énigmatique « Antéa ». La confrontation de ces oeuvres avec les Corrège du Louvre promet assurément d’être l’un des moments forts de cette réunion.

Dans la salle de la Chapelle (Aile Sully, 1er étage) seront notamment réunis le « Portrait du pape Paul III Farnèse avec ses neveux » par Titien et le « Portrait de Giulio Clovio » par Greco et l’extraordinaire biscuit de Filippo Tagliolini, « La Chute des Géants ».

Enfin, dans la salle de l’Horloge (Aile Sully, 2e étage) seront exposés « Moïse devant le buisson ardent » » par Raphaël et le Groupe de soldats » par Michel-Ange, préparatoires aux décors du Vatican et aujourd’hui reconnus comme de rares oeuvres autographes. Le carton de la « Madone du divin amour » et celui de « Vénus et l’Amour », oeuvres exécutées dans l’entourage immédiat des deux maîtres, seront également présentés. Ces oeuvres rarissimes viendront dialoguer avec de célèbres cartons conservés au Cabinet des Dessins du Louvre comme la « Sainte Catherine » de Raphaël ou encore le carton de « La Modération » de Giulio Romano.

Notre-Dame de Paris

Exposition « Le trésor de Notre-Dame. Des origines à Viollet-le-Duc »
19 octobre 2023 – 19 février 2024
Musée du Louvre

Au moment où s’achèveront les travaux de restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le musée du Louvre présentera une exposition consacrée au trésor de Notre-Dame depuis ses origines jusqu’à son renouveau et son épanouissement avec Viollet-le-Duc sous le Second Empire. l’exposition tentera aussi de remonter le temps et de renouer avec l’histoire du trésor avant la Révolution.

Exposition « Claude Gillot »
9 novembre 2023 – 12 février 2024
Musée du Louvre

Dessinateur et graveur, Claude Gillot (1673-1722) tient une grande part de sa réputation à la fantaisie de ses dessins et à la liberté de ses gravures, lui valant de faire figure d’artiste indiscipliné. En réunissant près d’une centaine d’œuvres, l’exposition s’attachera à montrer combien le dessin, dans sa diversité technique, fut le moyen d’expression privilégié de l’artiste, tandis que son œuvre peint est rare, limité à moins d’une dizaine de toiles, non sans poser des questions d’attribution.

Profitez également des derniers jours d’ouverture des expositions 2022 du Louvre.

Exposition « Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre » – Musée du Louvre

Exposition « Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre »
22 septembre 2022 – 16 janvier 2023
Musée du Louvre

À travers une sélection de 44 feuilles, l’exposition proposée par le département des Arts graphiques du Louvre permet de découvrir, aux côtés d’artistes majeurs, des personnalités restées parfois encore dans l’ombre. + d’informations

Exposition « Les Choses – Une histoire de la nature morte depuis la Préhistoire » – Musée du Louvre

Exposition « Les Choses – Une histoire de la nature morte depuis la Préhistoire »
13 octobre 2022 – 23 janvier 2023
Musée du Louvre

Cette exposition rend hommage à Charles Sterling, grand historien de l’art, en intégrant tout ce qui a renouvelé nos perspectives sur la « nature morte », en histoire de l’art, littérature, philosophie, archéologie, botanique ou écologie. + d’informations

[Visite privée] avec Laurence Bertrand Dorléac > cliquer ici

Exposition « Splendeurs des oasis d’Ouzbékistan » – Musée du Louvre

Exposition « Splendeurs des oasis d’Ouzbékistan »
23 novembre 2022 – 6 mars 2023
Musée du Louvre

Dans la Petite Galerie du Louvre, l’exposition présente un ensemble de plus de 170 œuvres, parmi lesquelles des trésors nationaux ouzbeks jamais montrés en Occident mais restaurés pour l’occasion. + d’informations

Exposition Paysage. Fenêtre sur la nature » au Louvre-Lens

Louvre-Lens

Exposition « Paysage. Fenêtre sur la nature »
29 mars – 24 juillet 2023
Louvre-Lens

Afin de décrypter ce qu’est un paysage, l’exposition plonge aux sources des représentations artistiques et suit l’artiste dans les étapes de son travail, depuis l’esquisse préparatoire jusqu’à l’œuvre achevée . Elle explore ainsi différents types de paysages et de points de vue sur la nature, du petit dessin jusqu’au gigantesque panorama, de la plaine paisible jusqu’aux volcans menaçants, de l’instant éphémère jusqu’à la vision d’éternité, de la figuration jusqu’à l’abstraction. + d’informations

Exposition « Les animaux fantastiques »
27 septembre 2023 – 15 janvier 2024
Louvre-Lens

Les animaux fantastiques tiennent une place discrète mais constante dans nos imaginaires contemporains, comme en témoigne leur présence dans des œuvres aussi différentes que « Harry Potter » ou « Game of Thrones ». L’exposition interroge l’origine et les fonctions de ces créatures ambiguës, tour à tour images de la terreur et de l’attirance qu’inspire le divin, le transcendant et l’inconnu, ou expression de notre inconscient camouflé, incarnations de nos angoisses ou de notre nostalgie pour le merveilleux. + d’informations

Exposition « Champollion, La voie des hiéroglyphes » – Louvre-Lens

Profitez des derniers jours de l’exposition sur Champollion.

Exposition « Champollion, La voie des hiéroglyphes »
28 septembre 2022 – 16 janvier 2023
Louvre-Lens

À l’occasion du 200e anniversaire du déchiffrement des hiéroglyphes, et pour célébrer son 10e anniversaire, le Louvre-Lens organise une grande exposition dédiée à Jean-François Champollion. + d’informations

 [Visite privée] avec Vincent Rondot > cliquer ici

Dôme du Louvre Abu Dhabi – © Travelvlogus, Travel To The World / Wikimedia Commons

Louvre Abu Dhabi

Exposition «Bollywood Superstars : histoire d’un cinéma indien »
Prochainement au Louvre Abu-Dhabi

Présentant des extraits d’une quarantaine de films et plus de 80 œuvres d’art, l’exposition se penchera sur les origines diverses du cinéma indien. Du traditionnel théâtre d’ombre du 19ème siècle aux dieux de l’écran du 21ème siècle, en passant par le cinéma muet, l’exposition explore la richesse de la tradition indienne de fabrication des images, l’influence qu’exercent sur elle des arts populaires tels que le conte, la danse et le théâtre, ainsi que les relations étroites qu’elle entretient avec la mythologie et la religion. + d’informations

En attendant, profitez des derniers jours de l’exposition sur l’impressionnisme.

Exposition « Impressionnisme : la modernité en mouvements »
12 octobre 2022 – 5 février 2023
Louvre Abu Dhabi

Organisée en partenariat avec le musée d’Orsay, l’exposition invite à redécouvrir plus de 150 chefs-d’œuvre dans l’une des plus importantes rétrospectives organisées en dehors de la France, avec les tableaux de Manet à Degas, en passant par Monet, Pissarro, Renoir et Cézanne. + d’informations

À très bientôt au(x) Louvre !

Louvre-Lens

[Entretien] Nicolas Milovanovic, conservateur en chef du patrimoine au Musée du Louvre

Nicolas Milovanovic, conservateur en chef du patrimoine au département des Peintures du musée du Louvre, répond aux questions de Nicolas Bousser et Antoine Lavastre pour le web-magazine Coupe-File Art. Il évoque son parcours, ses projets, ainsi que le métier de conservateur du Patrimoine.

Un moment privilégié que je suis très heureux de pouvoir partager avec vous.

« Si vous y croyez vraiment, si vous êtes convaincu, si vous vous accrochez, si vous êtes obstiné, vous y arriverez ! » – Nicolas Milovanovic

Nicolas Bousser et Antoine Lavastre du web-magazine Coupe-File Art avec Nicolas Milovanovic

Prochainement, vous pourrez retrouver Nicolas Milovanovic dans une web-série réalisée au cœur des collections du musée du Louvre pour le web-magazine Coupe-File Art et pour mon Blog.

Image de la web-série réalisée pour le web-magazine Coupe-File Art et pour mon Blog

Nicolas Milovanovic est l’un des co-commissaires, avec Ludmila Virassamynaïken et Mickaël Szanto, de l’exposition « Poussin et l’amour » proposée du 26 novembre 2022 au 5 mars 2023 par le musée des Beaux-Arts de Lyon.

Un entretien à lire

Retrouvez la transcription de cet entretien sur le site du web-magazine Coupe-File Art.

Nicolas Bousser et Antoine Lavastre du web-magazine Coupe-File Art avec Nicolas Milovanovic

[Visite privée] Exposition « Louis XV : passions d’un roi » au château de Versailles

Exposition « Louis XV : passions d’un roi »
18 octobre 2022 – 19 février 2023
Château de Versailles

Le château de Versailles consacre, pour la première fois, une grande exposition au roi Louis XV à l’occasion du tricentenaire du retour de la Cour à Versailles. Avec des prêts d’œuvres provenant de collections du monde entier, pour beaucoup inédites ou jamais présentées en France, cette exposition spectaculaire propose un éclairage nouveau sur un personnage historique dont le règne et la personnalité demeurent encore méconnus.

Pour cette visite privée exceptionnelle, vous êtes accompagnés par Hélène Delalex, conservatrice du patrimoine et Yves Carlier, conservateur général du patrimoine au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.

Couronne de Louis XV (1722) par Augustin Duflos – Musée du Louvre
Détail de « Madame de Ventadour avec le roi Louis XIV et ses héritiers » (vers 1715) attribué à Nicolas de Largillière (1656-1746) et atelier – The Wallace Collection (Londres)

La première partie de l’exposition est consacrée à l’homme privé et revient sur l’enfance du Roi, son éducation, son entourage et sa famille. Elle permet de mieux comprendre comment s’est forgée la personnalité du monarque surnommé le « Bien-Aimé ». De nature timide et mélancolique, Louis XV préfère l’intimité des appartements privés à la vie publique et s’entoure d’un cercle restreint de femmes et d’hommes auxquels il voue toute sa confiance. Homme profondément croyant, il a paradoxalement maintenu tout au long de sa vie des relations avec des favorites qui ont, pour certaines – madame de Pompadour notamment –, exercé une influence majeure sur le Roi.

« Un lion d’Afrique combattu par des Dogues » (1757) par Jean-Jacques Bachelier – Musées d’Amiens

La deuxième partie, dédiée aux passions du roi, permet d’évoquer ses passions personnelles au premier rang desquelles, les sciences, les livres, la botanique, la chasse mais aussi le goût pour les bâtiments. Il fait de Trianon un jardin d’expérimentations botaniques et commande des objets scientifiques à la pointe de la technologie.

Commode de la chambre de Louis XV à Versailles (1739) par Antoine-Robert Gaudreaus (vers 1682-1746) et Jacques Caffieri (1678-1755) – The Wallace Collection (Londres)

Enfin, la dernière partie intitulée Louis XV et les arts de son temps, met en valeur le style indissociable de son règne tout en montrant l’univers dans lequel il évoluait au quotidien. Des chefs-d’œuvres insignes qui entouraient le Roi et ses proches dans leur vie quotidienne sont présentés en fi ode parcours.

Exposition « Louis XV : passions d’un roi » – Château de Versailles

Commissariat de l’exposition

Yves Carlier, conservateur général du patrimoine, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Hélène Delalex, conservatrice du patrimoine, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

« Madame de Pompadour en Amitié » (1753) par Jean-Baptiste Pigalle – Musée du Louvre

En savoir +

Consultez la page spéciale sur le site Internet du château de Versailles.

Exposition « Louis XV : passions d’un roi » – Château de Versailles

Exposition « Louis XV : passions d’un roi »
18 octobre 2022 – 19 février 2023
Château de Versailles
Place d’Armes
78000 Versailles

Détail de « Madame de Pompadour à son métier à broder » par François-Hubert Drouais – The National Gallery (Londres)