[Chef-d’œuvre] « Vénus épiée par deux satyres » de Nicolas Poussin

927

« Vénus épiée par deux satyres » (vers 1626)
Nicolas Poussin (1594-1665)
The National Gallery (Londres)

Nicolas Milovanovic, conservateur en chef du Patrimoine au Département des Peintures du Louvre, présente ce tableau conservé à la National Gallery de Londres.

« Vénus épiée par deux satyres » (vers 1626) par Nicolas Poussin (1594-1665) – The National Gallery (Londres)

Poussin concentre le sujet dans ce format atypique, vertical, qui autorise un face-à-face intime. Comme l’indique Mickaël Szanto dans le catalogue de l’exposition, c’est de sexe dont il est question avant tout dans ce tableau.

En effet, Vénus s’abandonne au plaisir des sens, tandis qu’un satyre retire le voile qui la recouvre pour mieux scruter ce qu’il est venu voir…

Au second plan, un satyre préfère rester en retrait sans rien perdre de la scène. Sa main gauche, cachée par le tronc de l’arbre, ne fait pas mystère de sa fonction.

Ce chef-d’œuvre est le fruit d’une longue maturation sur le thème de la Vénus – ou de la nymphe – épiée, dont une autre version, conservée à Dresde, pourrait être la première réflexion.

Vénus n’est pas la Vénus Ourania, la Venus céleste, mais de la Vénus Pandemos, celle qui préside aux accouplements et éveille les désirs de chair.

« L’air mesme caligineux
Plein d’ombrages nubileux
Par dessus la terre descharge
Pour l’amour de Vénus sa charge »
– Euripide

« Vénus épiée par deux satyres » (vers 1626) par Nicolas Poussin (1594-1665) – Kunsthaus (Zurich)

Source pour le texte : catalogue de l’exposition

« Vénus épiée par deux satyres » (vers 1626) par Nicolas Poussin (1594-1665) – Collection particulière

Cette vidéo est extraite de la visite privée de l’exposition « Poussin et l’amour », présentée du 26 novembre 2022 au 5 mars 2023 au musée des Beaux-Arts de Lyon.

 

COMMENTEZ CET ARTICLE