[Visite privée] Exposition « Poussin et l’amour » à Lyon

1831

Exposition « Poussin et l’amour »
26 novembre 2022 – 5 mars 2023
Musée des Beaux-Arts de Lyon

Qui sait aujourd’hui que Nicolas Poussin s’est adonné au pur plaisir de peindre, déployant une iconographie des plus licencieuses, et que certains de ses tableaux ont été jugés si érotiques qu’ils ont été mutilés, découpés, voire détruits, dès le XVIIe siècle ?
L’exposition dévoile un Poussin méconnu dont les tableaux déclinent les modalités de la domination de l’Amour sur les hommes et les dieux, mis en scène à travers les mythes de l’antiquité gréco-romaine.

Pour cette visite privée exceptionnelle de plus d’une heure, nous sommes accompagnés par Nicolas Milovanovic, conservateur en chef du Patrimoine au Département des Peintures du Louvre, Mickaël Szanto, maître de conférences à Sorbonne Université et Ludmila Virassamynaïken, conservatrice en chef du Patrimoine, en charge des peintures et sculptures anciennes au musée des Beaux-Arts de Lyon.

« La Mort de Chioné » (vers 1622) par Nicolas Poussin – Musée des Beaux-Arts de Lyon

En organisant cette exposition, le musée des Beaux-Arts de Lyon entend mettre à l’honneur l’acquisition de « La Mort de Chioné » de Nicolas Poussin réalisée en 2016. Le peintre séjourna à plusieurs reprises à Lyon et il fut lié à la ville par un important réseau de relations amicales et commerciales qu’il y développa. C’est ainsi que « La Mort de Chioné » a été peinte pour le soyeux lyonnais Silvio I Reynon lors d’un séjour à Lyon de Poussin, vers 1622.

« L’Inspiration du poète » (vers 1628-1629) par Nicolas Poussin – Musée du Louvre

Dans l’œuvre de Poussin, la thématique amoureuse procède d’une réflexion sur l’origine du geste créateur, sans doute née de sa rencontre avec le poète italien Giambattista Marino (1569-1625), avec lequel il se lie d’amitié. C’est probablement à ses côtés que Poussin apprend combien l’amour est le fondement même de l’invention et que « Les Métamorphoses » d’Ovide constituent une source inépuisable de sujets pour ses tableaux.

« Vénus épiée par deux satyres » (vers 1626) par Nicolas Poussin – The National Gallery (Londres)
« Bacchanale à la joueuse de guitare dit les Andriens » (1626) par Nicolas Poussin – Musée du Louvre

Si Nicolas Poussin est généralement considéré comme un artiste austère, il est également l’auteur d’œuvres sensuelles, voire érotiques, exécutées d’une touche franche et libre. Dès le 17e siècle, certaines ont été vandalisées ou ont subi des repeints de pudeur, destinés à cacher des parties du corps féminin jugées trop provocantes.

Détail de « Renaud et Armide » (vers 1628) par Nicolas Poussin – Dulwich Picture Gallery
« Vénus et Adonis » (vers 1626-1627) par Nicolas Poussin – The Kimbell Museum of Art (Fort Worth)
« Acis et Galatée » (vers 1626) par Nicolas Poussin – National Gallery of Ireland (Dublin)
« Tempête avec Pyrame et Thisbé » (1651) par Nicolas Poussin – Städelmuseum (Francfort-sur-le-Main)

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

« Mars et Vénus » (vers 1625) par Nicolas Poussin – Musée du Louvre

Dans l’œuvre de Nicolas Poussin, la suprématie de l’amour est notamment illustrée par la séduction que Vénus exerce sur Mars, le dieu de la guerre. Ce dernier accepte en effet de se laisser désarmer par la déesse de l’amour pour continuer à profiter de ses charmes.
Cette méditation sur l’amour nourrit l’ultime chef-d’œuvre de Nicolas Poussin, « Apollon amoureux de Daphné », resté inachevé à la mort du peintre.

« Apollon amoureux de Daphné » (vers 1664) par Nicolas Poussin – Musée du Louvre

Commissariat de l’exposition

Nicolas Milovanovic, conservateur en chef du Patrimoine au département des Peintures du musée du Louvre
Mickaël Szanto, maître de conférences à l’Université de la Sorbonne
Ludmila Virassamynaïken, conservatrice en chef du Patrimoine, en charge des peintures et sculptures anciennes au musée des Beaux-Arts de Lyon

Mickaël Szanto, Ludmila Virassamynaïken et Nicolas Milovanovic, commissaires de l’exposition « Poussin et l’amour »

Exposition « Picasso / Poussin / Bacchanales »

Pensée dans la continuité de l’exposition « Poussin et l’amour », une exposition-dossier permet d’interroger la place de l’héritage de Poussin dans la construction de l’imaginaire érotique inspiré de l’antique chez Picasso. En 1944, Picasso exécute une esquisse et une gouache d’après le « Triomphe de Pan » (1636) de Nicolas Poussin. La version de Picasso s’inscrit dans un corpus de créations sur le thème du plaisir et des excès de la fête dionysiaque.

« Le Triomphe de Pan » (1636) par un artiste de l’École française, d’après Nicolas Poussin – Musée du Louvre

En savoir +

Consultez la page spéciale dédiée à l’exposition sur le site Internet du musée.

« Nymphe et satyre buvant » (vers 1627) par Nicolas Poussin – National Gallery of Ireland (Dublin) et Musée du Prado (Madrid)

Exposition « Poussin et l’amour »
26 novembre 2022 – 5 mars 2023
Musée des Beaux-Arts de Lyon
20 place des Terreaux
69001 Lyon

À droite : « Renaud et Armide » (vers 1628) par Nicolas Poussin – Dulwich Picture Gallery

COMMENTEZ CET ARTICLE