L'envie de venir au musée... et d'y revenir souvent !

[Visite privée] Trésors de l’église des Cordeliers de Nancy

L’église des Cordeliers, sanctuaire des ducs de Lorraine

Fondée à la fin du XVe siècle par le duc René II, l’église Saint-François des Cordeliers est la plus ancienne église de Nancy. Lieu emblématique du pouvoir des ducs de Lorraine, elle abrite la chapelle Notre-Dame-de-Lorette construite au-dessus du caveau où sont inhumés de nombreux membres de la famille ducale. Embellie par les ducs successifs, l’église fut profanée durant la Révolution française avant d’être restaurée au cours des XIXe et XXe siècles.

Église des Cordeliers (Nancy)

Toujours affectée au culte, elle fait aujourd’hui partie du Palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain voisin et présente, depuis le XIXe siècle, plusieurs œuvres remarquables permettant d’illustrer l’histoire de Nancy. Depuis 2018, d’autres chefs-d’œuvre sont venus compléter l’accrochage pendant la période de fermeture du Palais pour rénovation et extension.

Vue intérieure de l’église des Cordeliers

Dans la vidéo publiée en tête de cet article, Pierre-Hippolyte Pénet vous invite à découvrir l’histoire du monument et les plus belles œuvres présentées.

L’église est accessible gratuitement tous les jours sauf le lundi de 10h à 12h30 et de 14H à 18h.

Gisant de Philippe de Gueldre (1548) par Ligier Richier – Église des Cordeliers (Nancy)
Cénotaphe de Philippe de Gueldre (1ère moitié du XVIe siècle) – Église des Cordeliers (Nancy)
« Le Christ au jardin des oliviers » (XVIe siècle) par l’École de Saint-Mihiel – Église des Cordeliers (Nancy)
Détail du monument funéraire du cardinal de Vaudémont (1588) par Florent Drouin (1540-1612) – Église des Cordeliers (Nancy)
« Quatre vertus » (XVIIe ou XVIIIe siècle) – Église des Cordeliers (Nancy)
« Vierge portant l’Enfant » assise sur un tabernacle, entourée de deux anges (XVIIIe siècle) – Chapelle Notre-Dame-de-Lorette
Détail du monument funéraire du duc René II (1508-1509) – Calcaire polychromé, marbre – Église des Cordeliers (Nancy)

Une monographie sur la nécropole des ducs de Lorraine

Le 8 octobre 2022, Étienne Martin et Pierre-Hippolyte Pénet publient la première monographie consacrée à l’église des Cordeliers depuis 1851. Illustré de photographies souvent inédites, l’ouvrage retrace les grandes heures du monument, depuis sa construction jusqu’à nos jours.

« L’église des Cordeliers. Le sanctuaire des ducs de Lorraine à Nancy »
par Étienne Martin et Pierre-Hippolyte Pénet
Société d’histoire de la Lorraine et du Musée lorrain
272 pages, 25 €

Coupole de la chapelle ducale Notre-Dame-de-Lorette

Les auteurs

Étienne Martin est historien, secrétaire général de la Société d’histoire de la Lorraine et du Musée lorrain, membre de la Commission diocésaine d’Art sacré du diocèse de Nancy et de Toul.
Pierre-Hippolyte Pénet est conservateur du patrimoine au Palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain de Nancy, chargé des collections du XVe au XVIIIe siècles.

Le catalogue numérique des œuvres

Fruit des recherches menées depuis quatre ans et dévoilé en même temps que la monographie sur l’édifice, le catalogue numérique de 49 œuvres exposées dans l’église des Cordeliers est mis gratuitement à disposition dès le 8 octobre 2022 sur le site internet du Palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain.

Orant du cardinal de Vaudémont (1588) par Florent Drouin (1540-1612) – Église des Cordeliers (Nancy)
Ange musicien sans sa trompette – Détail d’une boiserie de l’avant-chœur de l’abbaye-prémontrés de Salival (1691) – Église des Cordeliers (Nancy)

En savoir +

Une riche programmation accompagne la publication de cet ouvrage. Cliquer ici pour consulter l’agenda des événements.

Ve intérieure du côté de l’entrée de l’église des Cordeliers

[Exposition] « Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre »

Exposition « Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre »
22 septembre 2022 – 16 janvier 2023
Rotonde Sully Sud
Musée du Louvre

Dans les toutes premières années du Cinquecento, un style nouveau de dessins apparaît, caractérisé par des effets d’ombre et de lumière particulièrement intenses, qui ouvrent la voie à la manière moderne.

À travers une sélection de 44 feuilles, la nouvelle exposition proposée par le département des Arts graphiques du Louvre permet de découvrir l’évolution du dessin bolonais tout au cours du XVIe siècle. Aux côtés d’artistes majeurs de la période, des personnalités restées parfois encore dans l’ombre sont mises en avant.

Le Cabinet des dessins du Louvre conserve environ 500 dessins de l’École bolonaise du XVIe siècle. Cette exposition est une nouvelle occasion d’admirer l’incroyable richesse des collections d’Arts graphiques du musée !

« Judith mettant la tête d’Holopherne dans le sac tenu par sa servante » (vers 1505) par Francesco Raibolini, dit Francesco Francia (vers 1447 – 1517) – Département des Arts graphiques du Louvre
Détail de « Judith mettant la tête d’Holopherne dans le sac tenu par sa servante » (vers 1505) par Francesco Raibolini, dit Francesco Francia (vers 1447 – 1517) – Département des Arts graphiques du Louvre

Les origines de la collection

L’ensemble de dessins bolonais conservés au Louvre provient en partie de la collection du banquier d’origine allemande Everhard Jabach, acquise en 1671 pour le Cabinet du roi, des saisies révolutionnaires, mais également d’un certain nombre de dons reçus aux 19e et 20e siècles, notamment celui de la collection du baron Edmond de Rothschild.

Le premier classicisme bolonais

Au début du Cinquecento, la ville de Bologne connaît un élan artistique d’exception favorisé par la pensée humaniste diffusée par les érudits de l’Université. Francesco Francia (vers 1447-1517) développe un atelier florissant, produisant des oeuvres d’un raffinement extrême. Ses dessins se caractérisent par une attention soutenue à la ligne pure et fine et à la lumière, délicate et envoûtante.

Carnet de dessins de Peregrino, dit Peregrino da Cesena (actif entre 1490 et 1520 environ) – Département des Arts graphiques du Louvre

Le langage de Francesco Francia inspire les artistes de son entourage comme Peregrino da Cesena et Jacopo da Bologna.

« Vénus accroupie, se tournant vers l’Amour debout sur un piédestal, derrière elle » par Marcantonio Raimondi (vers 1480 – avant 1534) – Département des Arts graphiques du Louvre
Frise représentant neuf Amours jouant, attribuée à Marcantonio Raimondi (vers 1480 – avant 1534) – Département des Arts graphiques du Louvre

L’Antique représente également une réelle source d’inspiration qui nourrit l’imaginaire artistique. Les oeuvres de jeunesse de Marcantonio Raimondi en rendent compte, ainsi que celles d’Amico Aspertini.

« Apollon, Cybèle et Marsyas » par Innocenzo Francucci, dit Innocenzo da Imola (vers 1490 – vers 1545) – Département des Arts graphiques du Louvre

À la mort de Francia, l’atelier d’Innocenzo da Imola (vers 1490 – vers 1545) s’impose comme nouveau lieu de création. Ses oeuvres s’adressent à une clientèle bolonaise qui demande un renouveau du langage orienté vers les actualités venues d’ailleurs.

Exposition « Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre »

L’influence de Raphaël

À partir de 1520 environ, un nouveau classicisme s’impose sur la scène bolonaise. Biagio Pupini (documenté de 1511 à 1551) en est l’un des représentants principaux. Imprégné de culture romaine, nourri de modèles de l’Antiquité et des modernes, il contribue à diffuser à Bologne le langage appris lors de divers voyages à Rome. Les oeuvres de Raphaël notamment sont réinterprétées d’une manière personnelle et créative.

« Le Christ bénissant les petits pains » par Biagio Pupini (documenté de 1511 à 1551) – Département des Arts graphiques du Louvre
Copies d’après le sarcophage de Bellérophon ; Le Christ de la Minerve de Michel-Ange ; des prisonniers barbares par Biagio Pupini (documenté de 1511 à 1551) – Département des Arts graphiques du Louvre

Les compositions saturées de figures, très picturales, souvent tracées à la pointe du pinceau, montrent un intérêt accru pour le rendu de la lumière obtenu par une surabondance de rehauts de gouache blanche.

Exposition « Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre »

Les maniéristes bolonais

À partir des années 1540, les échanges entre Bologne et Rome s’intensifient. Pendant que Prospero Fontana (1509 -1597) réalise à Rome certains décors de la villa du pape Jules III (1551- 1553), Pellegrino Tibaldi (1527-1596) exécute à Bologne son chef-d’oeuvre : les fresques du palais du cardinal Poggi (1549 -1560).

Détail de « Éole assis, vu de face » par Pellegrino Tibaldi (1527-1596) – Département des Arts graphiques du Louvre
« Mercure, de dos, la tête tournée vers la gauche » par Giovanni Francesco Bezzi, dit Nosadella (documenté à Bologne en 1549 – 1571) – Département des Arts graphiques du Louvre
« Tête d’homme barbu, regardant vers le haut » par Giovanni Francesco Bezzi, dit Nosadella (documenté à Bologne en 1549 – 1571) – Département des Arts graphiques du Louvre

Les grands dessins à la sanguine de Pellegrino Tibaldi, avec des figures puissantes, proposent de nouveaux modèles figuratifs influençant tous les artistes après lui. On en retrouve écho chez Nosadella, ou chez Orazio Samacchini (1532 -1577), dont les formes en torsion montrent aussi une élégance linéaire retrouvée.

« Ange volant, tenant un phylactère, entouré d’anges musiciens et d’angelots » par Orazio Samacchini (1532-1577) – Département des Arts graphiques du Louvre
Exposition « Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre »

Bartolomeo Passerotti ou la force du dessin

Bartolomeo Passerotti (1529 -1592) impose une nouvelle façon de regarder les éléments naturels appartenant au monde végétal, animal, mais aussi l’homme, étudié avec un intérêt quasi scientifique pour la vérité de son image.

« Buste d’un jeune homme, vu de trois quarts vers la droite » par Bartolomeo Passerotti (1529-1592) – Département des Arts graphiques du Louvre

Le facture soignée de Passerotti, qui propose des effets de lumière analogues à ceux recherchés par les maîtres graveurs, lui permet d’obtenir des dessins finis à la manière des estampes, sans doute destinés à des collectionneurs.

« Jupiter assis sur des nuages » par Bartolomeo Passerotti (1529-1592) – Département des Arts graphiques du Louvre
Deux dessins de Bartolomeo Passerotti (1529-1592) – Département des Arts graphiques du Louvre
Détail de « Homère et l’énigme des pêcheurs » (vers 1575) par Bartolomeo Passerotti (1529-1592) – Département des Arts graphiques du Louvre

Commissariat de l’exposition

Roberta Serra, ingénieur d’études au département des Arts graphiques, musée du Louvre

« Sainte Catherine d’Alexandrie » et « Sainte Lucie, de face, la tête de profil vers la gauche » par Felice Pinariccio, dit Il Lasagna (actif dans la seconde moitié du 16e siècle) – Département des Arts graphiques du Louvre

En savoir +

Consultez le site Internet du musée du Louvre.

« Deux torses de femme d’après l’antique, un masque au milieu » par Bartolomeo Passerotti (1529-1592) – Département des Arts graphiques du Louvre

Exposition « Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre »
22 septembre 2022 – 16 janvier 2023
Rotonde Sully Sud
Musée du Louvre

[Patrimoine] La renaissance du site Richelieu de la BnF

À la découverte du site Richelieu de la Bibliothèque nationale de France

La Bibliothèque nationale de France veille sur des collections rassemblées depuis cinq siècles grâce au dépôt légal et à sa politique d’acquisition.
Sur le site Richelieu, en plein cœur de Paris, sont conservées les collections de six départements spécialisés : Manuscrits, Musique, Estampes et photographie, Arts du spectacle, Cartes et plans, Monnaies, médailles et antiques – soit plus de 22 millions de documents.

La renaissance

Face à la nécessité d’une mise aux normes techniques du site, la décision de restauration et de modernisation a été prise au début des années 2000. Il aura fallu cinq années d’études et dix ans de chantier pour pouvoir rouvrir toutes les portes du site aux publics, à partir du 20 septembre et après le week-end inaugural. Le résultat est vraiment splendide !

Suivez-moi pour découvrir le site Richelieu rénové, depuis la salle Labrouste et la salle Ovale… jusqu’aux magasins et salons pour lesquels l’accès nécessite une autorisation spéciale.

Hall Vivienne – BnF

La première phase du chantier

De 2011 à 2016, la première phase des travaux a concerné plus particulièrement la salle Labrouste, les espaces du département des Arts du spectacle et la salle de lecture des Manuscrits.
En 2016, les bibliothèques des deux institutions partenaires de la BnF, l’INHA et l’École nationale des chartes, ont intégré leurs espaces définitifs sur le site Richelieu.

Salle Labrouste – BnF

La salle Labrouste

Réalisée entre 1861 et 1868, cette salle est le chef-d’œuvre de l’architecte Henri Labrouste. Elle est éclairée par neuf coupoles revêtues de carreaux de faïence qui diffusent une lumière uniforme dans la salle.

Salle Labrouste – BnF

Les coupoles reposent sur des arcs en fer ajourés retombant sur seize colonnes de fonte.

Salle Labrouste – BnF

En 1864, le paysagiste Alexandre Desgoffe réalisa des tableaux destinés à inspirer aux lecteurs une sensation de calme et de détente.

Salle Labrouste – BnF

Les lampes installées en 1920 lors de l’arrivée de l’électricité ont été conservées, certaines dotées d’abat-jour en opaline.

Les chaises sont posées sur les tables pour cause de nettoyage le jour de la visite – Salle Labrouste – BnF

La salle Labrouste a rouvert ses portes en 2016.

Cariatides de Joseph Perraud – Salle Labrouste – BnF

Le grand magasin général

Derrière la salle Labrouste, les deux cariatides monumentales du sculpteur Joseph Perraud marquent l’entrée du cœur fonctionnel des installations de Labrouste : le grand magasin central.

Grand magasin général – BnF

Créé en 1865, ce magasin marque la séparation entre les espaces de lecture et les espaces de stockage mais reste visible depuis la salle.

Ancien réseau des pneumatiques – Grand magasin général – BnF

Conçu pour abriter 1,2 million de volumes, le magasin dispose d’un ingénieux système de transport des ouvrages permettent une efficacité et une rapidité de services impossibles jusqu’alors.

Pour la première fois de son histoire, ce magasin est accessible aux lecteurs, sur trois niveaux. La bibliothèque de l’INHA y offre une soixantaine de places de lecture et la possibilité de consulter en accès libre plusieurs dizaines de milliers d’ouvrages en histoire des arts.

La second phase des travaux

Menée de 2017 à 2022, la seconde phase des travaux a concerné près de 28.000 m2, dont la salle Ovale et plusieurs espaces classés : la galerie Mansart, la chambre de Mazarin, la galerie Mazarin et le salon Louis XV.

L’escalier d’honneur et le grand hall

Une nouvelle entrée a été créée côté rue Vivienne. En lieu et place de bureaux et de mezzanines, un grand hall relie maintenant les deux rives du quadrilatère.

Escalier en hélice – BnF

À mi-chemin, une hélice ajourée en acier et en aluminium vernis remplace l’ancien escalier d’honneur. Ce dernier, réalisé par Jean-Louis Pascal (1875-1912), était inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Bruno Racine, ancien président de la BnF, le décrivait alors comme « une sorte de pastiche Louis XV réalisé juste avant la guerre de 1914-1918 ». On s’en souvient, le remplacement de cet escalier a fait l’objet de nombreuses polémiques.

Escalier en hélice – BnF

La salle Ovale

Salle emblématique du site Richelieu, la salle Ovale est ouverte gratuitement à tous les publics de tous âges. Plus de 20 000 volumes sont présentés en libre consultation dont une collection de 9 000 bandes dessinées.

Salle Ovale – BnF

Conçue dans les années 1890 par Jean-Louis Pascal (1837-1920), la salle Ovale a été achevée par son successeur Alfred Recoura.

« Je l’ai faite elliptique, non pas pour la rapprocher d’un type qui a particulièrement réussi au British Museum, mais surtout pour constituer des cours d’aérage et d’éclairage dans les angles. » – Jean-Louis Pascal (1837-1920)

Cette salle impressionne par ses dimensions : un ovale de 43,70 mètres sur 32,80 mètres, 18 mètres de hauteur.

Derniers préparatifs dans la salle Ovale avant l’ouverture au public – BnF

Le plafond est composé d’une verrière centrale entourée d’un élégant entrelacs de feuilles d’acanthes dorées, la partie supérieure de l’ovale est percée de seize oculi (œils-de-bœuf) vitrés entourés de mosaïques.

Salle Ovale – BnF

Au-dessus de chacun des oculi vient s’inscrire le nom d’une ville célèbre pour sa portée symbolique dans l’histoire des civilisations et des bibliothèques.

Salle Ovale – BnF

Les arcades sont soutenues par seize paires de colonnes en fonte.

Salle Ovale – BnF

Tout autour de la salle courent trois étages de rayonnages avec balcons et planchers en fer à claire-voie.

Salle Ovale – BnF
Tables Recoura – salle Ovale – BnF

Les tables Recoura ont été réinstallées au sein du nouvel aménagement.

L’un des oculi du plafond la salle Ovale, vu depuis la structure métallique – BnF

La structure métallique de la verrière de la salle ovale

Une impressionnante structure métallique surplombe le plafond vitré éclairant de la salle Ovale.

Structure métallique qui surplombe le plafond vitré éclairant la salle Ovale – BnF

La verrière est double, ce qui permet de renforcer l’isolation thermique.

Structure métallique qui surplombe le plafond vitré éclairant la salle Ovale – BnF

Les magasins et les espaces de travail

Les espaces d’accueil du public et les espaces patrimoniaux majeurs ne représentent en réalité qu’une part réduite de la surface du site. La majorité des espaces est en effet affectée aux salles de lecture, aux magasins de collections et aux lieux de travail des agents.

Salle de lecture des Manuscrits et de la Musique – BnF
Entrée de la salle de lecture des Manuscrits et de la Musique – BnF
Magasin du département des Arts du spectacle – BnF

Le hall Roux-Spitz

Ce hall fait le lien entre des espaces du XVIIe siècle restaurés (galerie Mansart et galerie Mazarin) et des espaces conçus pour le département des Estampes et celui des Cartes et plans.

« Cicéron » par Jean-Antoine Houdon (1741-1828) – BnF

C’est ici que se trouve le plâtre de la sculpture représentant Cicéron, réalisée par Houdon. L’œuvre a été repeinte vers la fin du XIXe siècle pour imiter la teinte du bronze.

La chambre de Mazarin

Si Mazarin eut bien deux chambres dans son palais, celle que l’on appelle aujourd’hui « chambre de Mazarin » était en fait une antichambre.

Chambre de Mazarin – BnF

Réalisée entre 1650 et 1655, cette pièce a conservé un plafond de panneaux peints de figures allégoriques et de thèmes mythologiques.

Plafond de la chambre de Mazarin – BnF
Plafond de la chambre de Mazarin – BnF

Voltaire dans le salon d’honneur

Dans le salon d’honneur du site, où la Bibliothèque royale s’était installée au XVIIIe siècle, se trouve le plâtre original du « Voltaire assis » (1781) de Jean-Antoine Houdon (1741-1828).

Plâtre du « Voltaire assis » (1781) de Jean-Antoine Houdon (1741-1828) – Salon d’honneur – BnF

Sur le socle de la statue, on peut lire cette inscription : « Cœur de Voltaire donné par les héritiers du marquis de Villette ».

Socle de la statue de « Voltaire assis » (1781) contenant le cœur du grand homme – Salon d’honneur – BnF

Ainsi, depuis 1864, la Bibliothèque nationale de France conserve le cœur du grand homme, confié au département des Monnaies et médailles de la Bibliothèque, alors impériale, à la demande de Napoléon III.

Salon d’honneur – BnF

Ce salon, non accessible au public, peut être visité à l’occasion d’événements comme les Journées européennes du Patrimoine.

Musée de la BnF

Le musée de la BnF

Nouveau joyau du site Richelieu et splendide écrin pour les collections de la BnF, le musée succède à celui du département des Monnaies, Médailles et Antiques. Il embrasse désormais toute l’étendue des collections de la Bibliothèque et se déploie sur 1 200 m². Vous pouvez le découvrir en lisant l’article disponible ici.

Salon Louis XV – BnF

Le jardin Vivienne

Un nouveau jardin est en train de naître sur le site Richelieu et se déploiera au fll des saisons.

Jardin Vivienne – BnF

Toutes les photographies par @scribeaacroupi.

En savoir +

Consultez la page spéciale dédiée à la réouverture du site Richelieu. Un site internet, dédié à la salle Ovale et ses collections, est accessible à partir du 12 septembre.
Une application Web, disponible gratuitement sur smartphone, permet de déambuler librement au sein du site Richelieu et de découvrir des œuvres phares du musée.

Jean-Paul Bignon (1662-1743), Maître et Garde de la Librairie du Roi

Bibliothèque nationale de France – site Richelieu
5 Rue Vivienne
75002 Paris

[Musée] Un splendide écrin pour les collections de la BnF

Un splendide écrin pour les collections de la Bibliothèque nationale de France

La Bibliothèque nationale de France se déploie principalement sur deux sites : François-Mitterrand où sont conservés les imprimés et les documents audiovisuels ; Richelieu pour les collections dites « spécialisées » : manuscrits, dessins, gravures, photographies, cartes et plans, monnaies et médailles, antiques et bijoux….

Après douze ans de travaux, la BnF fête la réouverture du site Richelieu les 17 et 18 septembre 2022. À quelques jours de cet événement, je vous invite à découvrir l’un des espaces les plus fascinants du site : le musée.

Portraits d’un prince Julio-claudien, de Tibère (14-37) et de l’impératrice Sabine (vers 137) – Empire romain – BnF

Une bibliothèque-musée

Le musée de la BnF abrite près de 900 œuvres exceptionnelles, emblématiques des collections constituées au fil des siècles. Ce musée est une très belle surprise et une vraie réussite !

Héritière des collections des rois de France, la Bibliothèque nationale de France conserve des collections très variées formées de livres, manuscrits et imprimés, de cartes géographiques et de globes, mais aussi de monnaies et médailles, d’antiques, de dessins et d’estampes.

Kuduru (charte de propriété), dit « Caillou Michaux » – Babylone, Mésopotamie – Règne de Marduk-nadin-ahe (1100-1083 av. J.-C.) – BnF

Le plus ancien musée de la capitale

Les monnaies, les médailles, les antiques et d’autres objets de curiosités sont réunis à la Bibliothèque par Colbert dès 1666. L’année suivante, ce même ministre fait l’acquisition d’environ 80.000 dessins et estampes de la collection de l’abbé de Marolles.
Par la suite, livres, estampes, dessins, cartes géographiques et objets sont conservés dans un même lieu ouvert aux érudits et aux personnages illustres.

Statuaire représentant un rétiaire – Gaule romaine (2e siècle) – BnF

À partir du milieu du XVIIIe siècle, avec le réaménagement du Cabinet du roi qui abritait les collections numismatiques et les antiques, elle se dote d’un véritable musée, sans doute le plus ancien de la capitale.
La Bibliothèque Royale devenue Nationale bénéfcie durant la période révolutionnaire d’enrichissements colossaux. Les confiscations des biens du clergé et des émigrés, puis les campagnes des armées françaises en Europe autorisent le transfert de centaines de milliers de livres et manuscrits rue de Richelieu, sans oublier les centaines d’objets provenant des trésors d’église.

Le Cabinet du roi n’est pas l’unique espace muséal au sein de la Bibliothèque Nationale : le Cabinet des Estampes, dont le fonds s’était enrichi grâce au dépôt légal, exposait ses fleurons depuis la fin du XVIIIe siècle. Ce dispositif du dépôt légal fut étendu à la lithographie à partir de 1817, puis spontanément adopté par les auteurs ou éditeurs de photographies en 1851.

« Le Laocoon » (1807) par Charles-Clément Bervic (1756-1822) – BnF

Le musée de la BnF occupe les locaux construits par l’architecte Pascal au début du XXe siècle (aile Vivienne) ainsi que la galerie Mazarin et la Rotonde.

Salle des Colonnes – BnF

La salle des Colonnes – salle Fondation Leon Levy

Le parcours débute dans la salle des Colonnes où sont exposées les collections d’antiquités rassemblées dans le cabinet du Roi, puis acquises pour l’enrichissement de la collection devenue nationale à la Révolution ou offertes à la Bibliothèque par des collectionneurs.

Tête colossale d’Héraclès – Grèce (3e-2e siècle av. J.-C.) – BnF
Péliké attribuée au Peintre des Géras – sur cette face : « Héraclès ôte sa léonté (pour combattre le géant Antée ?) »- Athènes (490-480 av. J.-C.) – BnF
Portrait dit « du pseudo-Sénèque » – Empire romain (1er siècle) – BnF
Statue de scribe assis tenant un papyrus – Égypte – Ancien Empire (2300-2200 av. J.-C.) – BnF
Médaillon : « le dieu de la Lune Aglibôl » – Palmyre (1er-2e siècle) – BnF
Masque de momie – Égypte – Basse époque (664-332 av. J.-C.) – BnF
Salle des Colonnes – BnF

Le Cabinet précieux, salle Sisley-d’Ornano

Dans le prolongement de la salle des Colonnes, le Cabinet précieux reflète le luxe du Cabinet du Roi rattaché à la Bibliothèque Royale dès 1666. Des collections principalement métalliques sont présentées dans cet espace : monnaies, médailles, bijoux et montures d’or émaillé, pierres gravées, vaisselles d’apparat en or et en argent aux dimensions spectaculaires.

Camée : « Alexandre Ier de Russie en triomphateur » (vers 1805, modifié en 1815) par Benedetto Pistrucci (1783-1855) pour le camée et Adrien-Jean-Maximilien Vachette (1753-1839) pour la monture – BnF
Camée : portrait d’Henri-Jean Schubnel (1974) par Richard Hahn – BnF

L’un des fleurons des collections de la BnF, le Trésor de Berthouville, est présenté dans le Cabinet précieux. Découvert en 1830 par un paysan normand, cet ensemble comprend un service de table richement orné et deux statuettes de Mercure, pour un poids total de plus de 25 kg d’argent pur.

Trésor de Berthouville – Italie et Gaule (entre le Ier et le début du IIIe siècle apr. J.-C.) – BnF
Trésor de Berthouville – Italie et Gaule (entre le Ier et le début du IIIe siècle apr. J.-C.) – BnF
Statuette représentant Mercure – Gaule romaine (150-225) – BnF
Détail d’un plat représentant « Hercule et le lion de Némée » – Empire romain (4°-6° siècle) – BnF

La salle de Luynes

La salle de Luynes conserve la totalité de la collection offerte par le duc de Luynes en 1862. Militaire, puis homme politique, Honoré d’Albert, duc de Luynes (1802-1867) est surtout un mécène, protecteur des arts et scientifique curieux de comprendre et de reconstituer les techniques anciennes.

Salle de Luynes – BnF
« Jeune berger portant un bélier » – Bronze du sanctuaire de Rimat – Syrie romaine (2°-3° siècle) – BnF

Le duc de Luynes, dont la fortune a financé fouilles archéologiques et études savantes, était un fin connaisseur des civilisations de l’Antiquité. Il a réuni plusieurs milliers de céramiques grecques, de sculptures, d’armes, de bijoux et de monnaies.

Péliké – sur cette face : « départ ou retour du guerrier » attribué au Peintre des Baigneuses – Athènes (425-420 av. J.-C.) – BnF
Salle de Luynes – BnF
Cratère en calice attribué au Peintre de Dolon – Métaponte, Italie (vers 390 av. J.-C.) – BnF
Coupe, dire de type B avec, à l’extérieur, des scènes de bataille – Attribué à la manière du Peintre d’Épéleios – Athènes (510-500 av. J.-C.) – BnF
Relief architectural : hoplite et cocher en pige (char tiré par deux chevaux) – Turquie (540-530 av. J.-C.) – BnF
Salle de Luynes – BnF
Portrait masculin – Abruzzes, Italie (340-200 av. J.-C.) – BnF
Salle de Luynes – BnF

La salle Barthélemy

Cette salle au décor d’acajou a été construite au début du XXe siècle pour conserver les quelque 600.000 monnaies et médailles du Cabinet et permettre leur étude.

Salle Barthélemy – BnF
Médaille de la défaite des corsaires de Tripoli, 1681 et médaille de l’ambassade du Siam, 1686 – BnF

Le Cabinet trouve son origine au Moyen Âge dans la cassette des rois de France, collection privée d’objets précieux et réserve fnancière dispersée à la mort du souverain ou pour fnancer les guerres. Sous Louis XIV, en 1666, le Cabinet du Roi est rattaché à la Bibliothèque Royale.

15 monnaies ptolémaïques dessinées vers 1686 par André Morell (1646-1703) – BnF

Cette salle tient son nom de l’abbé Jean-Jacques Barthélemy, garde du Cabinet du roi, qui put sauver au péril de sa vie, à la Révolution, les collections qui lui avaient été confiées.

Salle Barthélemy – BnF
Médaille d’Honoré de Balzac (1843) par David d’Angers (1788-1856) – BnF
Salle Barthélemy – BnF
Médaillon de Jules Michelet (1834) et moule du médaillon d’Alfred de Musset (1831) par David d’Angers (1788-1856) – BnF

Collectionnées principalement depuis la Renaissance, les monnaies permettent de connaître les portraits des grands hommes de l’Antiquité évoqués par les auteurs classiques, rois grecs et empereurs romains. Louis XIV, passionné de monnaies anciennes, les envoie chercher jusqu’en Orient. Leur nombre augmente avec le développement de l’archéologie à la fin du XVIIIe siècle.

Le salon Louis XV

Aménagé au milieu du XVIIIe siècle pour accueillir la collection royale de monnaies et de pierres gravées, le salon Louis XV est, dès sa création, ouvert aux visiteurs érudits ainsi qu’aux curieux. Il peut ainsi être tenu pour le plus ancien musée parisien.

Salon Louis XV – BnF
« Apollon ou les trois protecteurs des muses » (1745) par Carle Van Loo (1705-1765) – BnF

Le décor mural est constitué d’un ensemble de peintures du XVIIIe siècle représentant les muses et leurs protecteurs, réalisées par les plus grands artistes de l’époque. François Boucher a peint en 1742 les quatre dessus de porte, dont trois trumeaux ont été réalisés par Carle Van Loo en 1745. Charles Natoire exécute la même année les trois autres trumeaux.

« Euterpe ou la Musique » (1745) par Carle Van Loo (1705-1765) – BnF
« Polymnie ou la Poésie amoureuse » (1745) par Carle Van Loo (1705-1765) – BnF
Salon Louis XV – BnF

Deux grands portraits en majesté complètent l’ensemble : un portrait de Louis XV peint dans les ateliers de Versailles et une copie du XIXe siècle du portrait de Louis XIV par Hyacinthe Rigaud. Les encadrements des tableaux en bois doré datent eux aussi du XVIIIe siècle.

Salon Louis XV – BnF

Le mobilier se compose de six petits médailliers et deux grands médailliers en applique aux murs, comportant chacun une console d’applique qui supporte une table de marbre rose chantourné et un placard à deux battants.

Détail du médaillier d’Auguste-Eugène Chevrie – BnF
Détail du petit médaillier de Jacques Verberckt (1704-1771) – BnF
Salon Louis XV – BnF

Au centre se trouve une table aux dimensions exceptionnelles. Médailliers et table ont été exécutés en 1742 par les ateliers de menuiserie Verberckt. Quinze chaises et fauteuils cannés du XVIIIe siècle signés Louis Cresson complètent l’ensemble.

La galerie Mazarin

Vestige du palais Mazarin, la galerie est l’un des rares exemples de galerie baroque encore conservés en France. Elle fut construite par François Mansart entre 1644 et 1646, à la demande de Mazarin, pour y installer ses collections de peintures et de sculptures.

Galerie Mazarin – BnF

La galerie Mazarin court sur une longueur de 45,55 mètres. Son plafond peint, d’une superfcie de 280 m2, est l’un des joyaux du site. Elle est peinte en 1646-1647 par Giovanni Francesco Romanelli et son atelier. Mazarin a demandé au peintre de s’inspirer des Métamorphoses d’Ovide et de sujets mythologiques et héroïques.

« Jupiter foudroyant les géants » (1646-1647) par Giovanni Francesco Romanelli et son atelier – BnF

La galerie Mazarin présente de véritables trésors puisés dans les collections encyclopédiques de la BnF : pièces rares, œuvres célèbres ou de provenances prestigieuses.

Camée d’Auguste – camée : Rome (25-20 av. J.-C.) et monture : Paris (fin du 14e siècle) – BnF
Coupe sassante, dite « Tasse de Salomon » – Iran sassante (6e siècle) – BnF

Dans le vestibule de la galerie sont exposées des pièces du Trésor de Saint-Denis.

Jeu d’échecs en ivoire d’éléphant d’Afrique, dit « de Charlemagne » – Salerne ou Amalfi, Italie (1080-1100) – BnF
Pièces du jeu d’échecs dit « de Charlemagne » – Salerne ou Amalfi, Italie (1080-1100) – BnF

Dans la galerie proprement dite sont présentées des collections du Moyen Âge à nos jours. Parmi les pièces phares, le Grand Camée de France, issu du Trésor de la Sainte-Chapelle, la partition manuscrite de « Don Giovanni » de Mozart et le manuscrit des « Misérables » de Victor Hugo.

Le Grand Camée de France (vers 23 apr. J.-C.) – BnF
Diptyque de Saint-Étienne de Bourges – BnF
« Évangiles de Saint-Ménard de Soissons » (vers 800) par l’École du palais de Charlemagne – BnF
« Catherine de Médicis en veuve » (vers 1559) par François Clouet (vers 1516-1572) – BnF
Atlas Miller : carte de l’océan Atlantique nord – Portugal (1519) – BnF
« Les Prisons d’invention (Carceri d’invenzioni) » (1750) par Piranèse (1720-1778) – BnF
« L’Incendie de l’Opéra » et « Ruines de l’Opéra le lendemain de l’incendie » (1781) par Hubert Robert (1733-1808) – BnF
« La Chartreuse de Parme » (1840-1841) par Stendhal (1783-1842) – BnF
« Histoire de ma vie » (1789-1797) par Casanova (1725-1798) – BnF
Manuscrit de « Don Giovanni » (1787) par Wolfgand Amadeus Mozart (1756-1791) – BnF

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

Des rotations régulières

En raison de la fragilité de certaines œuvres, l’accrochage des pièces sera renouvelé tous les quatre mois et donnera ainsi à voir l’étendue des collections de la BnF.

Costume de coryphée dans « Agamemnon » d’Eschyle, interprété par Nirupama Nityanandan (1990) – BnF

Un nouvel espace d’expositions temporaires

Construite par l’architecte François Mansart de 1644 à 1646, la galerie Mansart abritait à l’origine les collections de sculptures antiques du Cardinal Mazarin. Fermée depuis 2014, elle vient d’être entièrement restaurée.

La galerie proposera deux expositions temporaires par an, avec dès cette année l’exposition « Molière, le jeu du vrai et du faux » du 27 septembre 2022 au 15 janvier 2023.

Galerie Mansart pendant la préparation de l’exposition « Molière, le jeu du vrai et du faux »

Week-end festif inaugural

Les 17 et 18 septembre, la BnF vous propose un programme festif et gratuit conçu pour célébrer la complète réouverture du site. Une occasion unique pour venir découvrir l’ensemble du site et s’émerveiller devant les trésors de ce splendide musée.
Si vous n’avez pas réussi à réserver votre entrée pour ce week-end inaugural – les places sont parties très vite – rappelons que le musée ouvre ses portes à partir du mardi 20 septembre.

En savoir +

Consultez la page spéciale dédiée au musée de la BnF.

Bibliothèque nationale de France – site Richelieu
5 Rue Vivienne
75002 Paris

[Visite privée] La Collection Al Thani à l’Hôtel de la Marine

Ce reportage sera disponible à partir du lundi 5 septembre à 21h.

Trésors de la Collection Al Thani
depuis le 18 novembre 2021
Hôtel de la Marine (Paris)

Antiquités, joyaux, peintures, manuscrits, objets anciens et historiques : la Collection Al Thani est l’une des plus prestigieuses collections au monde. Elle réunit plus de 6.000 œuvres provenant de nombreuses civilisations, de l’Antiquité à nos jours.
Pendant des années, la Collection a exposé certaines de ses plus belles pièces dans les plus prestigieuses institutions internationales. Désormais, elle dispose de ses propres galeries d’expositions au cœur de Paris.

Amin Jaffer, directeur de la Collection Al Thani, vous dévoile quelques-uns des trésors exposés dans les salles de l’Hôtel de la Marine.

Situé sur la place de la Concorde à Paris, l’Hôtel de la Marine abrite un espace muséal d’une superficie de 400 m2 entièrement consacré à la Collection Al Thani.

Rhyton – Anatolie (vers 2000-1500 av. J.-C.) – Collection Al Thani

La première galerie accueille 7 chefs-d’œuvre illustrant la créativité humaine à travers les civilisations sur une période de plus de 5.000 ans.

« Contemplatrice d’étoiles » – Asie Mineure occidentale (vers 3.300-2.500 av. J.-C.) – Collection Al Thani

La sculpture ci-dessus est l’une des plus grandes et plus sophistiquées d’un type de statuette néolithique appelé Kilia, du nom du site du côté ouest des Dardanelles où a été mis au jour. Les petites statuettes de ce type sont relativement abondantes, mais, parmi les grandes versions, une douzaine seulement nous sont parvenues.
Elle représente une femme nue dont la tête, de grandes dimensions, est rejetée en arrière comme si elle regardait vers le haut, d’où son nom de « contemplatrice d’étoiles ».

Ours assis – Chine – Dynastie des Han occidentaux (206-25 avant J.-C.)- Collection Al Thani

La deuxième galerie présente 11 visages sculptés provenant de différentes périodes et de différents lieux mais réunis par un thème commun : la représentation de la figure humaine.

Buste de l’empereur Hadrien – Tête : Empire romain (première moitié du 2ème siècle), retaillée au milieu du XIIIe siècle – Buste : Venise (seconde moitié du XVIe siècle) – Collection Al Thani

Cette tête date du règne de l’empereur Hadrien, bien que la barbe ait été retaillée dans les ateliers de la cour de Frédéric II (1194-1250) qui se servit d’images des souverains de la Rome antique pour renforcer sa légitimité en tant qu’empereur du Saint Empire Romain Germanique.
Elle fut proposée en vente aux Médicis au XVIème siècle, qui n’en firent finalement pas l’acquisition. Trop chère pour le prince !

Tête de Sérapis provenant probablement d’Égypte – Empire romain (1-200 apr. J.-C.) – Collection Al Thani

Après la troisième galerie consacrée aux expositions temporaires, le dernier espace d’exposition met en valeur des matériaux précieux : objets en pierre finement ciselés, récipients en or et en argent, bijoux et ornements.

Flacon à cosmétique – Égypte – Moyen Empire, XIIe dynastie (vers 1976-1794 av. J.-C.) – Collection Al Thani

Ce flacon a été fabriqué à partir d’une pièce d’obsidienne massive, d’une taille inhabituelle, très polie. La poignée représente un cou et une tête d’un canard tournée vers l’arrière, dans une pose typique des canards qui dorment ou qui couvent. Ce motif a très probablement une signification symbolique liée à la fécondité.

Plat – Iran – Époque sassanide (300-500 après J.-C.) – Collection Al Thani
Tête d’homme – Égypte – Nouvel empire (vers 1323-1313 avant J.-C.) et Pièce de jeu de la reine Hatchepsout – Égypte – Nouvel empire (1479-1458 avant J.-C.) – Collection Al Thani

Commissariat de l’exposition

Amin Jaffer, directeur de la Collection Al Thani
Jasper Gaunt, conservateur d’art antique de la Collection Al Thani
Émilie Foyer, assistante de conservation de la Collection Al Thani

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Consultez le site Internet de l’Hôtel de la Marine et celui de la Collection Al Thani.

Collection Al Thani

Trésors de la Collection Al Thani
depuis le 18 novembre 2021
Hôtel de la Marine
2 place de la Concorde
75008 Paris

Fragment de masque en pendentif – Mexique – Culture olmèque (900-600 av. J.-C.) – Collection Al Thani

[Exposition] « Pharaons Superstars » au Mucem de Marseille

Exposition « Pharaons Superstars »
22 juin — 17 octobre 2022
Mucem (Marseille)

Khéops, Néfertiti, Toutânkhamon, Ramsès et Cléopâtre sont des noms qui nous sont familiers. L’exposition du Mucem se propose de nous raconter comment ces rois et reines de l’Égypte ancienne sont devenus, de nos jours, des icônes internationales, tandis que d’autres, qui ont connu leur heure de gloire dans l’Antiquité, sont aujourd’hui oubliés.
C’est passionnant !

Sphinx de Nectanébo Ier – Égypte (380-361 av. J.-C.) – Musée du Louvre

Des hiéroglyphes égyptiens à la musique pop en passant par les enluminures médiévales et la peinture classique, l’exposition présente près de 300 pièces issues des fonds du Mucem et des plus grandes collections françaises et européennes.

« L’idée étant de faire connaître des pharaons importants ou sans gloire de leur vivant, et de suivre leurs destins jusqu’au XXIe siècle de notre ère, tout en exposant les raisons et les événements qui en ont fait des “superstars” au fil des siècles ou les ont maintenus dans l’oubli collectif. Autrement dit, exposer “l’ironie de l’Histoire”. » – Frédéric Mougenot, commissaire général de l’exposition

Poing gauche d’un colosse de Ramsès II – Égypte (XIIIe siècle av. J.-C.) – British Museum (Londres)

3 000 ans d’histoire, quelques règnes mémorables

Les sources antiques témoignent abondamment de la popularité dont quelques pharaons ont joui après leur mort, parfois sur plusieurs siècles voire des millénaires.

Pied d’un autel consacré à Ramsès II, réutilisé par Ramsès III, Ramsès VII et Ramsès IX – Mit Rahina, Égypte (XIIe-XIIe siècle av. J.-C.) – Musée d’Archéologie méditerranéenne (Marseille)

Dans la pensée égyptienne, l’individu survit dans l’au-delà aussi longtemps que son nom demeure – écrit ou prononcé –, et tant que ses images sont conservées. Le roi prépare donc son propre culte funéraire par l’érection de temples et de statues qui portent ses noms, inscrits sur des cartouches. Il cherche aussi à s’attirer la bénédiction de ses prédécesseurs divinisés. Il doit surtout œuvrer de façon visible pour la communauté et susciter l’amour de ses sujets, même après sa mort. Or, ce ne sont pas toujours les pharaons les plus méritants dans ces domaines qui sont parvenus jusqu’à nous.

Détail du fragment de paroi d’une tombe figurant le roi Menkaouhor mille ans après son règne – Égypte (XIVe siècle av. J.-C.) – Musée du Louvre

Les monuments royaux, temples, pyramides et colosses marquent le paysage de la vallée du Nil. Ils sont la trace laissée par les pharaons qui les ont érigés, notamment Khéops, le célèbre commanditaire de la Grande Pyramide, mais également Téti et Menkaouhor, moins connus aujourd’hui mais longtemps commémorés par les anciens Égyptiens.

À droite : statue de dieu-faucon protégeant un pharaon, probablement Nectanébo II – Égypte (IVe siècle av. J.-C.) – Musée du Louvre

La monarchie pharaonique est censée être éternelle et ininterrompue. C’est pourquoi le roi prend soin d’apparaître comme le digne héritier de ses prédécesseurs les plus prestigieux : il leur consacre des monuments et des offrandes et s’inspire de leurs images et de leurs titulatures.

Détail de la statue d’Amon et de Toutankhamon dont les images et les noms ont été détruits – Karnak ou Louxor, Égypte (XIVe siècle av. J.-C.) – Musée du Louvre
Détail de la statue d’Amon et de Toutankhamon dont les images et les noms ont été détruits – Karnak ou Louxor, Égypte (XIVe siècle av. J.-C.) – Musée du Louvre

Les Égyptiens effacent aussi le souvenir de certains pharaons en les omettant des listes royales, en supprimant leurs noms et en détruisant leurs images. Tel a été le sort de la femme pharaon Hatchepsout qui a créé un précédent risqué pour la transmission du pouvoir entre hommes, ou encore d’Akhénaton et de son épouse Néfertiti qui ont tenté une réforme radicale de la religion et du pouvoir.

Image d’Hatchepsout mise au nom de son prédécesseur – Deir el-Bahari, Égypte (XVe siècle av. J.-C.) – Musées royaux d’Art et d’Histoire (Bruxelles)

Toutes les figurines funéraires qui devaient servir Akhénaton dans l’au-delà ont été retrouvées brisées intentionnellement, ce qui témoigne d’un acharnement féroce contre la survie du pharaon.

Statuettes funéraires d’Akhenaton brisées – Égypte (XIVe siècle av. J.-C.) – Musée du Louvre (à gauche) et Kunsthistorisches Museum Vienna (à droite)
Buste d’une statue d’Akhenaton – Amarna, Égypte (XIVe siècle av. J.-C.) – Universität Tübingen (Allemagne)

Le parcours présente quelques-unes des raisons pour lesquelles certains rois ont été distingués par la postérité, à travers des objets précieux, des fragments de monuments et des témoignages de leur activité militaire.

Stèle dédie à Amenemhat III divinisé – Hawara, Égypte (240-200 av. J.-C.) – British Musem (Londres)

Sur la stèle ci-dessus, le pharaon Amenemhat III trône dans une Chappelle au centre de cette stèle inscrite en grec, déposée sur le site du complexe funéraire qu’il s’était fait construire près de 1.400 ans auparavant.

Fragment de pied d’un colosse royal – Mit Rahina, Égypte (XIXe-XIIe siècle av. J.-C.) -Kunsthistorisches Museum Vienna
Fragment de la paroi de la tombe d’Inkef, prêtre du culte funéraire du roi Séned, mort environ 200 ans auparavant – Saqqara, Égypte (XXVIIe siècle av. J.-C.) – Musée Granet (Aix-en-Provence)
Statue de Tepemânkh, prêtre du culte funéraire de Khéops près de 250 ans après la mort de ce dernier – Giza, Égypte (XXIVe siècle av. J.-C.) – Roemer und Pelizaeus Museum (Hildesheim)
Statue de Tepemânkh, prêtre du culte funéraire de Khéops près de 250 ans après la mort de ce dernier – Giza, Égypte (XXIVe siècle av. J.-C.) – Roemer und Pelizaeus Museum (Hildesheim)

Que reste-t-il des pharaons ?

La christianisation de l’Égypte au début de notre ère signe la fin de la civilisation pharaonique, dont l’histoire la plus ancienne tombe progressivement dans l’oubli.

« Moïse se tient à côté du dragon qui crache le feu et s’apprête à mettre en pièces Firaoun », extrait de « Qisas-i Qur’ān » de Ishaq bin Ibrāhīm N. sabur – Iran (1581) – Bibliothèque nationale de France

Les rois d’Égypte les plus souvent cités en Occident et en Islam, du Moyen Âge à nos jours, sont sans conteste les souverains dont le nom est simplement « Pharaon » dans la Bible et que le Coran appelle « Firaoun ».
Dans la version du récit représentée ci-dessus, Moïse, représenté nimbé de feu, a transformé son bâton en dragon, lequel terrorise le roi Firaoun (Pharaon) parti se réfugier au bas de son estrade royale. Cette image témoigne du mauvais rôle tenu par Pharaon dans le récit biblique ou coranique de l’Exode, celui d’un tyran que la puissance de Dieu finit par abattre.

Flacon en forme de tête de soldat grec portant le cartouche de Psammétique Ier – Égypte ou Rhodes, trouvé à Corinthe (VIe siècle av. J.-C.) – Musée du Louvre

Pendant plus de mille ans, du Moyen Âge au XIXe siècle, l’Europe et le monde arabisé ne gardent plus en mémoire que les pharaons cités par les historiens grecs ou latins : Hérodote, Diodore de Sicile, Élien… Ces auteurs décrivent des personnages mi-historiques mi-légendaires, érigés en modèles ou en contre-exemples en matière de politique et de morale.

Plat figurant Moïse engloutissant l’armée de Pharaon dans la mer (entre 1700 et 1725) par la Fabrique des Clérissy, d’après une gravure de Pierre Mariette – Mucem
Tenture de l’histoire de Moïse : « La Verge changée en serpent » (1683) – Manufacture des Gobelins, d’après un modèle de Nicolas Poussin – Mobilier national (Paris)
« Nectanébo pratiquant la divination » dans une version arménienne du « Roman d’Alexandre » (vers 1646) – Iran – Bibliothèque nationale de France

« Le Roman d’Alexandre », fiction forgée par les successeurs d’Alexandre le Grand en Égypte, prétend que celui-ci n’est pas le fils du roi de Macédoine, mais du dernier des pharaons, Nectanébo. Ce magicien aurait séduit la reine de Macédoine et conçu avec elle le héros qui, conquérant à son tour l’Égypte, reprendrait en fait son héritage.
Dans le sillage d’Alexandre, figure populaire dans les mondes romain, byzantin et islamique, le souvenir déformé du dernier roi d’Égypte a ainsi traversé le Moyen Âge.

« L’Expérience de Psamnétique, roi d’Égypte, sur la langue primitive » (1777) par Jean Simon Berthélemy (1743-1811) – Musée du Louvre

« Cléopâtre » (1852-1853) par Henri Ducommun du Locle (1804-1884) – Musée des Beaux-Arts de Marseille

Les historiens romains ont transmis de Cléopâtre l’image d’une séductrice libidineuse et ambitieuse, incarnant les charmes dangereux de l’Orient. Son suicide légendaire par morsure de serpent est un sujet de prédilection pour les artistes chrétiens qui y voient l’occasion de peindre la chair nue tant condamnée, mais aussi un geste héroïque.
En revanche, dans le monde arabe classique, Cléopâtre passe pour une reine savante, une fine administratrice attachée à la défense de son royaume et une grande bâtisseuse.

Carte à jouer : Cléopâtre en dame de trèfle (1840) par le dessinateur Louis Marie Atthalin – Mucem
« Cléopâtre » (1697 au plus tard) par Claude Bertin (1653-1705) – Musée du Louvre

Pharaons, le retour

Grâce au déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion, certains pharaons sortent progressivement de l’oubli. Les médias et les musées, en plein essor au XXe siècle, les hissent au rang de vedettes internationales, délaissant les anciennes figures littéraires. Ramsès, Akhénaton, Néfertiti et Toutânkhamon rejoignent Khéops et Cléopâtre comme héros de nouveaux récits populaires inspirés par notre fascination pour l’Égypte.

Fragment de colonne : Néfertiti offre un bouquet au globe solaire – Amarna, Égypte (XIVe siècle av. J.-C.) – The Ashmolean Museum of Art and Archaeology (Oxford)
Fragment de visage d’une statue d’Akhénaton – Amarna, Égypte (XIVe siècle av. J.-C.) – British Museum (Londres)
La « tête bleue », faux imitant les portraits de Néfertiti et Toutankhamon (avant 1923) – Musée du Louvre
Affiches d’expositions consacrées à Toutankhamon – Paris (1967, 1976 et 2019)

Avec la multiplication des médias visuels et l’industrialisation de produits de grande consommation et de publicité, les pharaons servent aussi d’arguments commerciaux. L’image des pharaons se diffuse alors sur des types de supports infiniment variés : films et photos d’actualités, produits publicitaires et biens manufacturés, imagerie populaire, œuvres d’art et films de fiction.

Affiches de films sur la reine Cléopâtre

Depuis le XXe siècle, en Afrique et dans les diasporas africaines, des créateurs et des célébrités comme Beyoncé, se sont emparés des icônes pharaoniques pour en faire des figures tutélaires de l’identité noire et des emblèmes de la « black pride » (fierté noire).

Sweat-shirt de la collection « Homecoming » de la marque Beyoncé (2018) – Mucem

Commissariat de l’exposition

Frédéric Mougenot, commissaire général, conservateur du patrimoine, collections Antiquités et Céramiques, Palais des Beaux-Arts de Lille
Guillemette Andreu-Lanoë, commissaire associée, directrice honoraire du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre

Répliques du buste de Néfertiti (années 1930) par l’Atelier de moulages des musées de Berlin – Musées royaux d’Art et d’Histoire (Bruxelles)

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Sur le site Internet du Mucem, une page spéciale est dédiée à l’exposition.

« Grey Area » (Zone Grise) (1993) par Fred Wilson (né en 1954) – Tate (Londres)

Exposition « Pharaons Superstars »
22 juin — 17 octobre 2022
Mucem
1, Esplanade J4
13002 Marseille

Après le Mucem à Marseille, l’exposition sera présentée au musée Calouste Gulbenkian à Lisbonne du 24 novembre 2022 au 6 mars 2023.

Masque de Toutankhamon en chocolat (2016) par Jérémy Mazé, chocolatier, meilleur ouvrier de France – Maison Georges Larnicol

[Visite privée] Exposition « Clouet, à la cour des petits Valois » à Chantilly

Exposition « Clouet, à la cour des petits Valois »
4 juin – 2 octobre 2022
Cabinet d’arts graphiques du château de Chantilly

La découverte de peintures exceptionnelles représentant deux des enfants de François Ier, appartenant à la même série que l’un des tableaux de Chantilly et basés par les dessins conservés au musée Condé, forme le début d’une histoire passionnante sur la fabrique du portrait d’enfant royal.

Mathieu Deldicque, directeur du musée Condé du château de Chantilly, évoque le développement de ce genre aux codes bien particuliers, ainsi que l’histoire de ces jeunes princes et princesses.

« Charles de France, duc d’Angoulême (1522-1545) » et « Madeleine de France, future reine d’Écosse (1520-1537) » (vers 1540-1545) par François Clouet (vers 1515-1572) – Ortiz Collection (Genève)
« Henri de France, duc d’Orléans, futur Henri II (1519-1559) » par Jean Clouet (vers 1485 – vers 1540) – Musée Condé (Chantilly)

Fier de sa nombreuse descendance, le roi François Ier souhaita célébrer par l’image sa bonne fortune. À l’aube de son départ pour la guerre en Italie, il demanda à son portraitiste en titre, Jean Clouet, de capturer sur le papier les visages de ses enfants afin d’en tirer des portraits. Cette série de dessins ou crayons est aujourd’hui conservée à Chantilly.

« Henri de France duc d’Orléans, futur Henri II (1519-1559) » (vers 1540-1545) par François Clouet – Musée Condé (Chantilly)

Deux séries peintes en furent tirées : la première, de petites dimensions, due à Jean Clouet, ne nous est que partiellement parvenue. La seconde, que les études menées à l’occasion de l’exposition attribuent à François Clouet, travaillant au début des années 1540 d’après des dessins de son père Jean, est plus complète.

À droite : « Marguerite de France, future reine de Navarre (1553-1615) » par François Clouet – Musée Condé (Chantilly)
« François II, roi de France (1544-1560) » par François Clouet – Collection particulière

L’exposition présente de nombreux portraits d’Enfants royaux au XVIe siècle, dessinés par Jean et François Clouet, mais aussi par des portraitistes moins célèbres comme Germain Le Mannier ou Jean Decourt.

« François, dauphin de France, puis François II » (vers 1556) par Germain Le Mannier (actif entre 1537 et 1560) – Bibliothèque nationale de France
« Charles III, duc de Lorraine et de Bar (1543-1608) » (vers 1556) par Germain Le Mannier (actif entre 1537 et 1560) – Bibliothèque nationale de France

Tous les membres de la cour des enfants, réunissant le futur François II, son épouse la petite Marie Stuart, les futurs Charles IX, Henri III, Marguerite de Valois et François d’Alençon, seront réunis.

« François, dauphin de France, futur François II, roi de France et d’Écosse (1544-1560) » (vers 1545-1548) par François Clouet et son atelier – Musée Condé (Chantilly)
« François, dauphin de France, futur François II, roi de France et d’Écosse (1544-1560) » (vers 1545-1548) par François Clouet – Musée Condé (Chantilly)
« Jeanne III d’Albert, future reine de Navarre (1528-1572) » (vers 1540) par François Clouet – Musée Condé (Chantilly)

Les prêts de la Bibliothèque nationale de France mais aussi de collections particulières viennent dialoguer avec les dessins du musée Condé, pour explorer le développement du portrait d’enfant.

« Élisabeth (Isabelle) de France, future reine d’Espagne (1545-1568) » (vers 1559) par Germain Le Mannier (actif entre 1537 et 1560) – Bibliothèque nationale de France

Commissariat de l’exposition

Mathieu Deldicque, directeur du musée Condé (Château de Chantilly)
avec la collaboration d’Alexandra Zvereva, directrice du musée municipal de Saint-Germain-en-Laye, et de Pauline Chougnet, conservatrice au département des estampes et de la photographie, Bibliothèque nationale de France

« Marguerite de France, future reine de Navarre (1553-1615) » (vers 1561) par François Clouet – Musée Condé (Chantilly)

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Consultez la page spéciale dédiée à l’exposition sur le site Internet du château de Chantilly

« Henri (Alexandre-Édouard) de France, duc d’Orléans, puis d’Anjou, futur Henri III, roi de France et de Pologne (1551-1589) » (vers 1555) par Germain le Mannier (actif entre 1537 et 1560) – Musée Condé (Chantilly)

Exposition « Clouet, à la cour des petits Valois »
4 juin – 2 octobre 2022
Cabinet d’arts graphiques
Château de Chantilly
60500 Chantilly

« Charles Maximilien de France, futur Charles IX, roi de France avec un chat (1550-1574) par un peintre de l’entourage de Germain le Mannier – Musée Condé (Chantilly)

[Patrimoine] Les décors de la Chancellerie d’Orléans

 

Les décors de la Chancellerie d’Orléans remontés à l’hôtel de Rohan

Le « Quadrilatère des Archives » désigne un ensemble de bâtiments situés au cœur du quartier parisien du Marais, protégés au titre des monuments historiques. Cet ilôt patrimonial est, depuis 1808, le lieu d’implantation historique des Archives nationales.

L’hôtel de Rohan

Au cœur de ce Quadrilatère, l’hôtel de Rohan est l’un des plus prestigieux palais parisiens du XVIIIe siècle. Armand-Gaston-Maximilien de Rohan, fils de la princesse de Soubise, évêque de Strasbourg et futur cardinal de Rohan, fait construire à partir de 1705, par l’architecte Pierre-Alexis Delamair, un hôtel particulier sur un terrain contigu à l’hôtel de Soubise.

Sous la Révolution, l’hôtel de Rohan est vendu au profit des créanciers de la famille de Soubise. Il est attribué à l’Imprimerie nationale. En 1927, l’hôtel de Rohan est affecté aux Archives nationales. Le corps de logis principal de l’hôtel est entièrement rénové. L’escalier d’honneur, démoli en 1824, est restitué et plusieurs salons sont restaurés.

L’hôtel de la Chancellerie d’Orléans

Dans un autre quartier de Paris, près du jardin du Palais-Royal, se dressait l’hôtel dit « de la Chancellerie d’Orléans », connu également sous le nom d’Hôtel de Voyer d’Argenson.
Cet hôtel particulier est construit en 1703 par l’architecte Germain Boffrand (1667-1754) pour l’abbé Dubois, favori du duc d’Orléans, futur Régent. De nombreux artistes interviennent : Augustin Pajou pour les sculptures, Antoine Coypel, Jean-Honoré Fragonard, Jean-Jacques Lagrenée, Louis-Jacques Durameau, Gabriel Briard pour les plafonds.

En 1784, le duc d’Orléans installe dans cet hôtel son « chancelier », c’est-à-dire le gestionnaire de ses affaires. L’hôtel de Voyer devient alors « Chancellerie d’Orléans ».

Une démolition contestée

Au début du XXe siècle et après vingt ans de polémique patrimoniale, il est décidé que la Chancellerie d’Orléans serait démolie mais que la Banque de France remonterait les décors des pièces principales dans le périmètre de son établissement. L’immeuble est détruit en 1923 et les décors sont mis en caisses dans un entrepôt de banlieue parisienne où ils restent… quatre-vingts ans.

Il aura fallu attendre près d’un siècle pour voir les décors remontés.

Renaissance d’un chef-d’œuvre

Après l’abandon de multiples hypothèses de remontage dans le domaine de Saint-Cloud, au musée Carnavalet ou au musée du Louvre, l’idée germe progressivement de remonter les décors au rez-de-chaussée de l’hôtel de Rohan.
Au terme de dix ans de chantier de restauration puis de remontage, les décors de quatre pièces de la Chancellerie d’Orléans ont été remontés.

L’antichambre

L’antichambre, imitée des palais romains, est aménagée « à l’antique ». Ses colonnes engagées sont inspirées de celles de l’ « Érechthéion » qui venaient alors d’être publiées en France.

Le plafond, confié au peintre Gabriel Briard, évoque les travaux d’Hercule.

« Les Travaux d’Hercule » par Gabriel Briard – Plafond de l’antichambre de la Chancellerie d’Orléans

La salle à manger

Le décor de la salle à manger associe des pilastres en mosaïque d’albâtre imitant l’améthyste, des médaillons en faux porphyre, des sphinx et de riches voussures ornées de stucs dorés qui encadrent le plafond.

Le plafond, peint sur le thème de « Jupiter et Hébé », est l’œuvre de Jean-Jacques Lagrenée.

« Hébé servant le nectar à Jupiter, » par Jean-Jacques Lagrenée – Plafond de la salle à manger

Le grand salon

Le grand salon central, à la hauteur de plafond exceptionnelle, est sans conteste le point culminant des aménagements intérieurs de l’hôtel.

Ouvrant par trois vastes baies cintrées sur le jardin, cette pièce de réception est ornée d’arcades abritant des miroirs créant un jeu de perspective voulu par l’architecte.

Le plafond surmonte une riche corniche peinte et dorée ornée de guirlandes de fleurs en ronde-bosse. Il est le chef-d’œuvre d’Antoine Coypel.

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

« L’amour désarmant les dieux » par Antoine Coypel – Plafond du grand salon de la Chancellerie d’Orléans

L’ameublement répond au luxe de la décoration murale, réunissant des bronzes de Delaroue et un mobilier réalisé par le menuisier Mathieu Bauve d’après des dessins de De Wailly, dont quatre fauteuils ont été retrouvés.

La chambre de la marquise de Voyer

Le décor de la chambre de la marquise de Voyer allie des putti sculptés par Pajou à des boiseries peintes et dorées alternant avec des niches destinées à recevoir des candélabres.

Le plafond a pour thème « Le Lever de l’Aurore ». Il est l’œuvre de Louis Jean-Jacques Durameau (1733-1796).

Détail du « Réveil de l’Aurore  » par Jacques-Louis Durameau

Comment visiter ?

La visite de ces salles du rez-de-chaussée de l’hôtel de Rohan a lieu tous les deuxièmes samedis du mois dans la limite des places disponibles et sur réservation au +33 (0)1 40 27 60 96 ou par mail infomusee.archivesnationales@culture.gouv.fr.

Pour plus d’informations, consultez les informations pratiques sur le site Internet des Archives nationales en cliquant ici.

Sources :

  • Article « Les hôtels de Soubise et de Rohan » – Archives Nationales
  • dossier de presse Archives Nationales / Banque de France

[Chef-d’œuvre] Le magicien Hermogène, de Valenciennes à Cassel

« Saint Jacques et le Magicien Hermogène »
par un suiveur de Jérôme Bosch (1453 ? – 1516)
Musée des Beaux-Arts de Valenciennes

Confronté à des dysfonctionnements sur certains éléments de la structure de son bâtiment, le Musée des Beaux-Arts de Valenciennes est actuellement fermé pour rénovation. Pendant cette période, certaines œuvres sont prêtées au musée de Flandre.

Ainsi, « Saint Jacques le Majeur et le magicien Hermogène », une huile sur bois du XVIe siècle attribuée à un suiveur de Jérôme Bosch, a récemment rejoint Cassel.

Arrivée du panneau « Saint Jacques et le Magicien Hermogène » au musée de Flandre (Cassel) – Image © Musée des Beaux-Arts de Valenciennes – Hélène Duret

Ce panneau, peint des deux côtés, faisait probablement partie d’un triptyque, dont il constituait l’un des volets.
Sur une face, on peut voir deux épisodes de la légende de saint Jacques le Majeur empruntés à la « Légende dorée ».

« Saint Jacques et le Magicien Hermogène » au musée des Beaux-Arts de Valenciennes, avant son prêt au musée de Flandre

Au premier plan, le magicien Hermogène parlemente avec les démons chargés de capturer saint Jacques. Ce dernier s’avance, précédé d’un ange qui tient à ses côtés les démons, devenus dociles et inoffensifs.

« Saint Jacques et le Magicien Hermogène » au musée des Beaux-Arts de Valenciennes

Au revers, le panneau représente saint Antoine lisant devant une maisonnette. Ce saint guérisseur était notamment invoqué contre la peste.

Installation du panneau « Saint Jacques et le Magicien Hermogène » au musée de Flandre (Cassel) – Image © Musée des Beaux-Arts de Valenciennes – Hélène Duret

La paternité de cette oeuvre, longtemps donnée à Jérôme Bosch, a été remise en cause au profit d’un disciple ou d’un copiste interprétant une œuvre du maître aujourd’hui perdue.

Installation du panneau « Saint Jacques et le Magicien Hermogène » au musée de Flandre (Cassel) – Image © Musée des Beaux-Arts de Valenciennes – Hélène Duret

Dans la vidéo en tête de cet article, découvrez ce panneau et son parcours de Valenciennes jusqu’à Cassel avec :
Fleur Morfoisse, directrice du musée des Beaux-Arts de Valenciennes,
Louise Dale, régisseur des collections du musée des Beaux-Arts de Valenciennes,
Cécile Laffon, conservateur du patrimoine au musée de Flandre,
Romaric Navarro, régisseur des collections du musée de Flandre.

Installation du panneau « Saint Jacques et le Magicien Hermogène » au musée de Flandre (Cassel) – Image © Musée de Flandre – Cécile Laffon

La web-série disponible sur mon Blog vous permet de suivre la vie du musée pendant sa fermeture en découvrant certains de ses chefs-d’œuvre et leur destination pendant les travaux.

Musée des Beaux Arts de Valenciennes
Boulevard Watteau
59300 Valenciennes

Au centre : « Saint Jacques et le Magicien Hermogène » au musée des Beaux-Arts de Valenciennes, avant son prêt au musée de Flandre

Musée de Flandre
26 Grand’ Place
59670 Cassel

« Saint Jacques et le Magicien Hermogène » au musée de Flandre (Cassel) – Image © Musée des Beaux-Arts de Valenciennes – Hélène Duret

En savoir +

Suivez l’actualité du musée des Beaux-Arts de Valenciennes en cliquant ici.
Découvrez le musée de Flandre en cliquant ici.

Détail de « Saint Jacques et le Magicien Hermogène »

Tous les épisodes de la web-série sont disponibles ici.

Constat d’état d’un autre prêt du musée des Beaux-Arts de Valenciennes au musée de Flandre (Cassel) – Image © Musée de Flandre – Cécile Laffon

[Web-série] Dans les coulisses du musée des Beaux-Arts de Valenciennes (2022)

[Web-série] Musée des Beaux-Arts de Valenciennes – Fermé pour travaux

Le Musée des Beaux-Arts de Valenciennes est actuellement fermé pour rénovation.

Construit en 1905, le musée est confronté à des dysfonctionnements sur certains éléments de la structure du bâtiment. La succession d’hivers froids et d’épisodes caniculaires aurait accéléré la dégradation de la toiture et des verrières.
Sans intervention, la conservation préventive des œuvres pourrait ne plus être assurée. Les études préalables aux travaux et le démontage et transfert de certaines œuvres sont à présent engagés.

Cette web-série exceptionnelle vous dévoile les coulisses du musée.

Épisode 5 : Le Magicien Hermogène, de Valenciennes à Cassel

« Saint Jacques le Majeur et le magicien Hermogène », une huile sur bois du XVIe siècle attribuée à un suiveur de Jérôme Bosch, a récemment rejoint le musée de Flandre à Cassel.
Ce panneau, peint des deux côtés, faisait probablement partie d’un triptyque, dont il constituait l’un des volets. Sur une face, on peut voir deux épisodes de la légende de saint Jacques le Majeur empruntés à la « Légende dorée ».

Épisode 4 : Marie Stuart, de Valenciennes à Nantes

Certaines œuvres ont intégré le parcours permanent du musée d’Arts de Nantes. C’est le cas pour « La Mort de Marie Stuart » par Abel de Pujol (1785-1861).
Louise Dale, régisseur des collections du musée des Beaux-Arts de Valenciennes, Céline Rincé-Vaslin, responsable du service des collections du musée d’Arts de Nantes et Jean-Rémi Touzet, onservateur en charge des collections du 19e siècle, de la bibliothèque et de la documentation du musée d’Arts de Nantes, vous présentent ce tableau et les étapes de son déplacement de Valenciennes à Nantes.

Épisode 3 : « Ugolin » de Jean-Baptiste Carpeaux

Plusieurs œuvres sont prêtées à des musées partenaires pour enrichir leur parcours permanent. Dans ce cadre, le plâtre original représentant « Ugolin et ses enfants » vient de rejoindre le musée des Beaux-Arts de Nantes.
Fleur Morfoisse, directrice du musée des Beaux-Arts et du service archéologique de Valenciennes, et Louise Dale, régisseure des collections, nous présentent cette œuvre de grand format et les différentes étapes de son transport jusqu’à Nantes.

Épisode 2 : Régisseur des collections

Louise Dale, régisseure des collections du Musée des Beaux-Arts de Valenciennes, nous explique en quoi consiste son travail et la singularité de ses missions pendant cette période de fermeture. En outre, les partenariats avec d’autres musées permettent à certaines oeuvres de trouver un nouveau public pendant les travaux.

Épisode 1 : Fermé pour travaux

Dans ce premier épisode, Fleur Morfoisse, directrice du musée des Beaux-Arts et du service archéologique de Valenciennes, et Louise Dale, régisseure des collections, vous dévoilent les coulisses du musée et les enjeux de cette période délicate.

A suivre…

Pour connaître la suite du chantier, cliquez ici pour regarder le reportage tourné en 2023.

En savoir +

Consulter le site Internet du musée des Beaux-Arts de Valenciennes.

Musée des Beaux Arts de Valenciennes
Boulevard Watteau
59300 Valenciennes

[Web-série] Nouvelles facettes du musée Napoléon Ier de Fontainebleau

Nouvelle Web-série en 4 parties sur de nouvelles facettes du musée Napoléon Ier du château de Fontainebleau

À deux pas de la cour d’Honneur où il fit ses adieux à sa vieille garde le 20 avril 1814, s’élève un musée entièrement dédié à Napoléon Ier. Aménagé en 1986 dans les anciens locaux de l’École militaire spéciale de Fontainebleau, ce musée rassemble, dans ses 10 salles, une exceptionnelle collection d’objets d’art, de tableaux, de sculptures, d’armes, de costumes, de céramiques et de médailles.

Après vous en avoir présenté les richesses dans deux précédentes Web-séries (en 2018 et 2021), je vous propose de retrouver Christophe Beyeler, conservateur général du Patrimoine, chargé du musée Napoléon Ier, dans quatre nouveaux épisodes toujours aussi passionnants, érudits et accessibles à tous.

[1ère partie] La médaille, un art au service du pouvoir

Dans la salle « Paris capitale du luxe », arrêtons-nous sur la vitrine aux médailles et monnaies ainsi que sur un bas-relief allégorique « Bonaparte conduit à l’Immortalité », puis sur la « commode au coq », un prestigieux dépôt du Mobilier national.

[2ème partie] Figures d’acteurs de la domination française en Europe

Christophe Beyeler présente les bustes des membres de la Famille impériale dont ceux de Joachim-Napoléon, roi de Naples, et Jérôme-Napoléon, roi de Westphalie. Avec le Portrait de Siméon en habit de ministre de la Justice, il décrit une oeuvre essentielle pour le propos et le développement du musée Napoléon Ier.

[3ème partie] Lendemains d’Empire

D’un Empire l’autre : la succession des régimes et des dynasties en France (1814-1852)

[4ème partie] Le général Grouvel, à travers l’Europe et au gré des régimes

Une vitrine monographique, fruit d’une donation familiale exceptionnelle

 En savoir +

Visitez le site Internet du château de Fontainebleau

Musée Napoléon Ier
Château de Fontainebleau
Place du Général de Gaulle
77300 Fontainebleau

« Napoléon Ier dans son cabinet de travail à 4 heures du matin » (1812) par Jacques-Louis David – Musée Napoléon Ier du château de Fontainebleau

[Visite privée] Exposition « Albrecht Dürer. Gravure et Renaissance » à Chantilly

Exposition « Albrecht Dürer. Gravure et Renaissance »
4 juin – 2 octobre 2022
Château de Chantilly

Par ses gravures, Albrecht Dürer a contribué à façonner la Renaissance européenne en se plaçant au cœur des échanges artistiques. Rarement exposé en France, cet immense artiste est mis à l’honneur à Chantilly avec plus de 200 œuvres. Éblouissant !

Pour cette visite, nous sommes accompagnés par Caroline Vrand, conservateur du patrimoine et responsable des estampes des XVe et XVIe siècles à la Bibliothèque nationale de France, et Mathieu Deldicque, directeur du musée Condé du château de Chantilly.

« Tête de vieil homme avec une longue barbe » (vers 1505 ?) par Albrecht Dürer (1471-1528) – Fondation Custodia (Paris), dépôt du musée national du château de Malmaison
« Adam et Ève » dit aussi « La Chute de l’homme » (1504) par Albrecht Dürer (1471-1528) – Bibliothèque nationale de France

Apparue vers 1400, la gravure permet, pour la première fois en Occident, une diffusion massive des images. Deux techniques se développent : la gravure en relief sur bois (xylographie), puis la gravure sur cuivre.
La gravure sur cuivre est une technique en creux, où le graveur creuse les tailles sur sa plaque à l’aide d’un burin. La particularité de ce procédé est d’offrir une grande finesse d’exécution et une richesse de variations tonales.

« Cosmos » (vers 1496) attribué à Albrecht Dürer – Musée du Louvre

Dürer naît le 21 mai 1471 et meurt le 6 avril 1528 à Nuremberg, une ville prospère de Bavière. C’est une ville ouverte sur le monde, imprégnée des idées humanistes et un foyer de premier ordre pour la production du livre imprimé.
Dürer y reçoit sa formation artistique et y implante son atelier à partir de 1495.

Détail de « Combat d’hommes nus » (vers 1470-1475) par Antonio del Pollaiuolo – Bibliothèque nationale de France

Dürer restera durant toute sa carrière très marqué par la production des maîtres de la gravure du XVe siècle. À Nuremberg, il dut également avoir sous les yeux des estampes d’Andrea Mantegna et d’Antonio Pollaiuolo.

« Vue de Venise à vol d’oiseau » (1500) d’après Jacopo de Barbari, édité par Anton Kolb – Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la photographie
« L’Adoration de l’Agneau » (1496-1498) par Albrecht Dürer (1471-1528) – Bibliothèque nationale de France
Détail de « Le Monstre marin » dit aussi « L’Enlèvement d’Amymoné » (vers 1498) par Albrecht Dürer (1471-1528) – Musée Condé (Chantilly)
Détail de « Enfant tenant une couronne » (1506) par Albrecht Dürer (1471-1528) – Bibliothèque nationale de France

Dürer s’intéressa toute sa vie au monde qui l’entourait, à la représentation de la nature, de ses paysages et de ses prodiges, mais aussi aux éléments plus exotiques.

« Le Rhinocéros » (1515) par Albrecht Dürer – Bibliothèque nationale de France

« Le Grand cheval » (1505) par Albrecht Dürer – Bibliothèque nationale de France
« Le Chevalier, la Mort et le diable » (1513) par par Albrecht Dürer – Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie

Ses recherches incessantes pour capturer le monde trouvent leur aboutissement dans les trois cuivres magistraux : « Le Chevalier, la Mort et le Diable », « Saint Jérôme dans sa cellule » et « La Melancolia ». Les sujets représentés sont surtout des prétextes à l’illustration d’un savoir théorique et à la démonstration d’une maîtrise inégalée dans le rendu des ombres et des lumières, des matières ou dans la construction de l’espace.

« Willibald Pirckheimer » (1524) par Albrecht Dürer – Bibliothèque nationale de France

Qu’ils soient peints, dessinés ou gravés, ses portraits traduisent la psychologie et le statut des modèles qui avaient l’honneur d’être immortalisés par ses soins.

Commissariat de l’exposition

Mathieu Deldicque, directeur du musée Condé (Château de Chantilly)
Caroline Vrand, conservatrice du patrimoine au département des Estampes et de la photographie Responsable des estampes des XVe et XVIe siècles (Bibliothèque nationale de France)

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Consultez la page spéciale dédiée à l’exposition sur le site Internet du château de Chantilly

Exposition « Albrecht Dürer. Gravure et Renaissance »
4 juin – 2 octobre 2022
Salle du jeu de paume
Château de Chantilly
60500 Chantilly

« Vierge à l’Enfant entourée d’anges et de saints » (1521) par Albrecht Dürer – Musée Condé (Chantilly)

[Visite privée] Exposition « Le voyage en Italie de Louis Gauffier » au musée Fabre

Exposition « Le Voyage en Italie de Louis Gauffier »
7 mai – 4 septembre 2022
Musée Fabre (Montpellier)

Organisée en collaboration avec le musée Sainte-Croix de Poitiers – où elle sera présentée du 14 octobre 2022 au 12 février 2023 – l’exposition montpelliéraine est la première consacrée à la carrière de Louis Gauffier, peintre de la fin de XVIIIe siècle.

Né à Poitiers en 1762, Louis Gauffier déploie son art aussi bien dans les sujets mythologiques que bibliques, les portraits et le paysage. À l’orée du XIXe siècle, il propose des formules nouvelles, intimes et poétiques, qui le distinguent de ses contemporains.

Pierre Stépanoff, responsable des peintures et sculptures de la Renaissance au milieu du XIXe siècle du musée Fabre et commissaire de l’exposition, vous propose de découvrir la séduisante poésie de l’art de Louis Gauffier.

Détail du « Portrait de la famille Gauffier » (vers 1793) par Louis Gauffier et Pauline Gauffier – Palazzo Pitti, Galleria d’Arte Moderna, dépôt du musée des Offices (Florence)

C’est en Italie, à Rome puis à Florence, que Louis Gauffier et François-Xavier Fabre – à l’origine du musée des Beaux-Arts de Montpellier – sont devenus camarades et amis. Le soin avec lequel Fabre recueilli des œuvres de son ami après son décès explique aujourd’hui la très belle représentation de Gauffier au musée de Montpellier, dont l’exposition permettra de découvrir la richesse de sa carrière.

« Une femme vêtue d’un manteau » (vers 1785-1793) par Louis Gauffier (1762-1801) – Médiathèque centrale Émile-Zola (Montpellier)
Détail d’une « Vue imaginaire de Rome » (vers 1785-1789) par Louis Gauffier (1762-1801) – Musée Fabre
Exposition « Le Voyage en Italie de Louis Gauffier »
Détail de « La Cananéenne aux pieds du Christ » (1784) par Jean Germain Drouais (1763-1788) – Musée du Louvre

Cette rétrospective met également l’artiste en perspective avec ses contemporains, qu’il s’agisse de ses camarades français, Drouais, Gagneraux et surtout Fabre, mais également avec le contexte artistique italien profondément marqué par des peintres issus de toute l’Europe.

Esquisse de « La Générosité des femmes romaines » (vers 1790) par Louis Gauffier (1762-1801) – Collection particulière
« Jacob et les filles de Laban » (1786-1787) par Louis Gauffier (1762-1801) – Musée du Louvre
« Egyptian Room » dans l’exposition « Le Voyage en Italie de Louis Gauffier »
« Étude de deux troncs d’arbre, platanes » (vers 1785-1792) par Louis Gauffier (1762-1801) – Musée Fabre

« Gauffier résida à Rome pendant six années, revint en France en 1789, et fut agréé à l’académie de peinture. L’attrait que le séjour de Rome a pour les artistes, rappela Gauffier dans cette ville, et bientôt il y trouva une épouse dont les talents et les vertus aimables sympathisaient avec son caractère. Il fixa depuis son séjour à Florence, où la mort lui enleva son épouse. Gauffier, dont la santé avait toujours été très faible, ne put résister à cet affreux événement, et deux mois après avoir perdu sa compagne il la suivit au tombeau […] » – Charles Paul Landon dans la « Notice nécrologique de Louis Gauffier » (1803)

Exposition « Le Voyage en Italie de Louis Gauffier » – Musée Fabre

Commissariat de l’exposition

Commissariat général
Michel Hilaire, conservateur général du patrimoine, directeur du musée Fabre

Commissariat scientifique
Michel Hilaire, conservateur général du patrimoine, directeur du musée Fabre
Pierre Stépanoff, conservateur du patrimoine, responsable des peintures et sculptures de la Renaissance au milieu du XIXe siècle, musée Fabre

« L’Oiseau volé » (vers 1790-1800) par Pauline Gauffier (1772-1801) – Musée Fabre

En savoir +

Consultez le site Internet du musée Fabre.

« Portrait de jeune homme avec son chien » (1796) par Louis Gauffier – Collection privée

Exposition « Le Voyage en Italie de Louis Gauffier »
7 mai – 4 septembre 2022
Musée Fabre
39 Boulevard Bonne Nouvelle
34000 Montpellier

Exposition « Le Voyage en Italie de Louis Gauffier » – Musée Fabre

[Visite privée] Moyen Âge et Renaissance au PBA de Lille

Réouverture des salles Moyen Âge et Renaissance
Palais des Beaux-Arts de Lille

Après le réaménagement de l’Atrium en 2017 et celui des salles présentant les plans-reliefs en 2019, le Palais des Beaux-Arts de Lille vient d’achever la nouvelle configuration des salles Moyen Âge et Renaissance.

La nouvelle présentation mêle peintures, sculptures, arts graphiques et objets d’art. Le parcours a été revu et enrichi dans une nouvelle scénographie. Des œuvres ont été restaurées et l’art contemporain fait son apparition par touches pertinentes et subtiles.

La promesse d’une autre façon de découvrir les trésors du Palais !

Sophie Dutheillet de Lamothe, conservatrice du patrimoine en charge du département Moyen Âge et Renaissance, vous invite à découvrir plusieurs chefs-d’œuvre du Palais des Beaux-Arts de Lille.

« Festin d’Hérode » (vers 1435) par Donatello
« Le Christ au tombeau » par Girolamo Marchesi (vers 1480-1550)
« The architecture of empathy » (2014) par John Isaacs (né en 1968) – Collection privée
« La Vierge à l’églantine » (vers 1485) par l’Atelier de Domenico Ghirlandaio (1448-1494)
Détail de « La chute des damnés » (vers 1450) par Dirk Bouts (vers 1415-1475)
À gauche : tranchoir provenant de Lille (14e siècle)

En savoir +

Consultez la page spéciale sur le site Internet du Palais des Beaux-Arts.

Palais des Beaux-Arts de Lille
Place de la République
59000 Lille

Au premier plan : « Portraits de Louis de Quarré et Barbe de Croesinck en donateurs » (vers 1480) par le Maître au Feuillage brodé (actif à la fin du 15e siècle à Bruxelles)