Exposition « Champollion. La voie des hiéroglyphes »
28 septembre 2022 – 23 janvier 2023
Louvre-Lens
À l’occasion du 200ème anniversaire du déchiffrement des hiéroglyphes, le Louvre-Lens propose une grande exposition dédiée à la fabuleuse aventure de Jean-François Champollion (1790-1832), le déchiffreur des hiéroglyphes. Grâce à plus de 350 œuvres, le musée rend hommage à celui qui fut aussi le premier conservateur du musée égyptien du Louvre.
Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, vous accompagne pour cette visite exceptionnelle au Louvre-Lens.
« Tout ce que j’avais vu, tout ce que j’avais admiré avec enthousiasme, me parut misérable en comparaison de ces conceptions gigantesques… J’y courais comme un fou au milieu des colosses, des obélisques, et des colonnades qui passent ce que l’imagination peut concevoir de plus grandiose… » – Jean-François Champollion
Le mot hiéroglyphe forgé par les Grecs signifie « (texte) sacré gravé », car les hiéroglyphes étaient gravés ou peints sur des murs ou des objets liés au culte. Les Égyptiens les appelaient medou-netjer, « paroles du dieu », c’est-à-dire du dieu Thot qui les leur avait révélées. La connaissance de l’écriture « secrète » conférait un très grand pouvoir au sein de la société égyptienne.
Avec ses 3.600 ans d’existence (environ 3.200 avant Jésus-Christ – 4e siècle après Jésus-Christ), le système hiéroglyphique emporte la palme de longévité absolue dans l’histoire de l’humanité.
« Le retentissement inouï de cette découverte de Champollion en 1822 s’expliquait par un sentiment de fierté nationale, alors que la course à la connaissance avec les Anglais faisait rage, mais également par le vertige d’avoir percé le mur des temps, et d’accéder, comme par effraction, à l’univers mental et esthétique d’une civilisation aux vestiges monumentaux aussi hermétiques qu’impressionnants. » – Marie Lavandier, directrice du Louvre-Lens, et Laurence des Cars, présidente-directrice du musée du Louvre
Né à Figeac, dans le département du Lot, en 1790, Jean-François Champollion se passionne dès sa jeunesse pour les langues orientales, puis pour l’Égypte antique. Il étudie avec ardeur toute la littérature disponible à ce sujet.
Son frère aîné, Jacques-Joseph (1778-1867), l’encourage et lui fournit tous les ouvrages qu’il réclame avec avidité. De 1801 à 1807, au lycée de Grenoble, Jean-François se forme à l’art et aux langues anciennes.
C’est à Rome que ce goût de l’Égypte, transmis des Grecs aux Romains, apparaît d’une manière éclatante. Obélisques, lions, statues de divinités et autres images de l’Égypte des pharaons s’y affichent depuis l’Antiquité. Héritiers de cet engouement, papes et cardinaux y collectionnent à leur tour objets égyptiens et égyptisants, issus des grandes expéditions de l’époque.
Alors que le vice-roi d’Égypte Méhémet Ali s’emploie à tisser des liens diplomatiques et économiques avec les puissances européennes, le patrimoine est l’un des moyens d’intéresser la France, la Grande-Bretagne et la Prusse à son programme de modernisation du pays. Ainsi, alors que des antiquités qui font leur entrée dans les premiers musées égyptiens d’Europe, des voyageurs déplorent la disparition de nombreux monuments. Vus et décrits par les savants de l’expédition de Bonaparte, nombre d’entre eux ont déjà disparu un demi-siècle plus tard, servant de carrière ou de matière première pour les fours à chaux. Champollion s’en alarme et alerte Méhémet Ali. Il n’aura déjà plus l’occasion de les voir lors de la mission franco-toscane des années 1828-1830.
« Champollion a déchiffré ces hiéroglyphes qui semblaient être un sceau mis sur les lèvres du désert, et qui répondait de leur éternelle discrétion. » – Chateaubriand dans ses « Mémoires d’outre-tombe »
Le 15 décembre 1827 est une date majeure de la vie de Champollion : elle marque l’ouverture d’un nouveau musée dans le palais du Louvre. Le roi Charles X nomme à sa tête Jean-François Champollion lui-même, qui vient de réussir l’exploit de déchiffrer les hiéroglyphes et se voit confier la mission de créer le tout premier « musée égyptien » du Louvre (d’abord nommé « musée Charles X »). Cette inauguration met enfin l’art égyptien en pleine lumière dans des galeries qui lui sont exclusivement dédiées.
Frédéric-Auguste Bartholdi (1834-1904) achève en 1875 une statue en marbre du savant, qui se trouve dans la cour du Collège de France depuis 1878. Son plâtre original (photo ci-dessous) est montré à Paris lors de l’Exposition universelle de 1867.
Commissariat de l’exposition
Commissaire général :
Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre
Commissaires associés :
Hélène Bouillon, directrice de la conservation, des expositions et des éditions du Louvre-Lens
Didier Devauchelle, professeur d’histoire, langue et archéologie de l’Égypte ancienne, responsable de l’Institut de Papyrologie et d’Égyptologie de Lille
Hélène Guichard, conservatrice générale, adjointe au directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre
Conseillers scientifiques :
Sylvie Guichard, ancienne ingénieure d’études au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre
Christophe Barbotin, conservateur général au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre
Assistés de :
Vincent Mouraret, chargé de missions au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre ; Carmen Muñoz Pérez, chargée de documentation au Louvre-Lens
Julien Siesse, documentaliste scientifique au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre
En savoir +
Consultez la page spéciale sur le site Internet du Louvre-Lens.