Exposition « Raphaël à Chantilly. Le maître et ses élèves »
Cabinet d’arts graphiques et Galerie de Psyché
Château de Chantilly
À l’occasion du 500e anniversaire de la mort de Raphaël (1483-1520), le musée Condé du domaine de Chantilly a souhaité rendre hommage à ce grand maître de la Renaissance.
Ouverte le 7 mars 2020, l’exposition a très vite fermé ses portes en application des directives gouvernementales de la crise Coronavirus. Pour sa réouverture, espérée prochainement, l’exposition sera prolongée pendant l’été 2020.
Ce reportage a été réalisé la veille du jour d’ouverture au public. Je suis donc très heureux de pouvoir vous dévoiler ces images, en hommage à Raphaël et au travail des équipes du domaine de Chantilly.
Mathieu Deldicque, conservateur du patrimoine au musée Condé, nous fait découvrir les tableaux de Raphaël, ainsi que plusieurs dessins du maître et de ses disciples ; chefs-d’œuvre qui n’avaient plus été montrés au public depuis les années 90.
Ancien élève de l’École nationale des chartes et docteur en histoire de l’art, Mathieu Deldicque a été commissaire des expositions « Le Grand Condé. Le rival du Roi-Soleil ? » en 2016, « Bellini, Michel-Ange, le Parmesan. L’épanouissement du dessin à la Renaissance » en 2017, « Eugène Lami. Peintre et décorateur de la famille d’Orléans » avec Nicole Garnier-Pelle et « La Joconde nue : le mystère enfin dévoilé » en 2019.
« La Madone de Lorette » de Raffaello Sanzio, dit Raphaël (1483-1520) – Musée Condé (Chantilly)
Renommé pour la qualité de son fonds de dessins, le musée Condé conserve également trois tableaux autographes de Raphaël : « Les Trois Grâces », « La Madone de la maison d’Orléans » et « La Madone de Lorette ».
« La Madone de la maison d’Orléans » de Raffaello Sanzio, dit Raphaël (1483-1520) – Musée Condé (Chantilly)« Les Trois Grâces » de Raffaello Sanzio, dit Raphaël (1483-1520) – Musée Condé (Chantilly)
Dans l’exposition, les nombreux dessins réunis par le duc d’Aumale, associés aux prêts prestigieux du Palais de Beaux-Arts de Lille, permettent de couvrir toute la carrière de Raphaël.
« Jeune moine vu de face, à mi-corps, la tête légèrement inclinée, lisant un livre » par Raphaël – Musée Condé (Chantilly)« Buste d’homme » par Le Pérugin (vers 1445-1523) – Musée Condé (Chantilly)« Deux enfants debout, un enfant assis » par Bernardino Pintiricchio (1454-1513) – Musée Condé
En partant de ses premières esquisses influencées par Pérugin et Pinturicchio, l’exposition s’arrête sur les compositions religieuses de sa période florentine et sur les chefs-d’œuvre liés aux grands décors romains, pour aboutir à la riche production de ses disciples.
« Étude pour la Dispute du Saint Sacrement : vingt clercs et ecclésiastiques discutant » par Raphaël – Musée Condé« Madone d’humilité, couronnée par deux anges volant et entourée par six autres anges » par Raphaël – Musée CondéDétail de « Homme à demi drapé, de trois-quarts vers la droite, portant un fardeau » par Raphaël – Musée Condé« Tête d’homme de trois quarts, inclinée vers la droite » par Raphaël – Musée Condé« L’Amour réveillant Psyché » par Giulio Pippi, dit Giulio Romano (1492 ou 1499-1546) – Musée Condé« Persée nouant ses sandales ailées en présence d’Athéna et d’Hermès, qui lui remet un sabre pour décapiter la Gorgone » par Giulio Romano (1529-1530) – Musée Condé
La presse en parle
Article du journal « La Croix » sur l’exposition « Raphaël à Chantilly » faisant référence au mon Blog. Cliquez sur l’image ci-dessous.
Exposition « Raphaël à Chantilly. Le maître et ses élèves »
Cabinet d’arts graphiques et Galerie de Psyché
Château de Chantilly
Pendant la période de confinement, retrouvez le château de Chantilly sur Internet.
Suivez l’actualité du domaine de Chantilly sur Twitter : @chantillydomain
« La Vierge assise avec l’Enfant et le petit saint Jean, dans un paysage » par Raphaël – Musée Condé
Exposition « Degas à l’Opéra »
24 septembre 2019 – 19 janvier 2020
Musée d’Orsay
Tout au long de sa carrière, Edgar Degas a fait de l’Opéra le thème central de ses œuvres. De la salle de répétition à la scène et du foyer aux loges, il dessine et peint aussi bien les artistes que les spectateurs.
Pendant le confinement, je vous invite à revoir, en images, l’exposition que le musée d’Orsay consacrait, jusqu’au 19 janvier 2020, aux liens entre Degas et l’Opéra.
« La Répétition au foyer de la danse » (1873-1875) par Edgar Degas – The Phillips Collection (Washington)
Degas récuse le « sur le vif », et c’est dans l’atelier qu’il peint. Son Opéra, sous l’apparence du réel, n’est donc jamais « exact » .
« Il disait toujours que l’art est une convention, que le mot Art implique la notion d’artifice. » – Paul Valéry à propos de Degas
« L’Entrée en scène » (1876-1883) par Edgar Degas – National Gallery of Art (Washington)
« On voit comme on veut voir ; c’est faux ; cette fausseté constitue l’art. » – Edgar Degas
Des modèles de sculptures antiques
« Ah! Giotto! Laisse-moi voir Paris, et toi, Paris, laisse-moi voir Giotto! » s’exclame Degas dans un carnet qu’il tient entre 1867 et 1874, signifiant son ambition de devenir le classique de la modernité.
Sous leur apparence de spontanéité, les danseuses au travail et au repos, se massant la cheville ou rajustant leur chausson, retrouvent les poses dynamiques des modèles de sculptures antiques et de maîtres anciens.
« Le secret, c’est de suivre les avis que les maîtres nous donnent par leurs œuvres en faisant autre chose que ce qu’ils ont fait. » – Edgar Degas
La musique
Le père de Degas tenait un salon où se jouait la musique « ancienne » : Bach, Rameau, et Gluck, la grande passion du peintre. En peintre de la vie et du mouvement, Edgar Degas représente aussi les musiciens de l’Opéra.
« Musiciens à l’orchestre » (vers 1870) par Edgar Degas – Fine Arts Museums of San Francisco« Le Violoncelliste Louis-Marie Pilet » (vers 1868-1869) par Edgar Degas – Musée d’Orsay
De la salle Le Peletier au Palais Garnier
Degas connaîtra deux Opéras à Paris ; celui de la rue Le Peletier, détruit par le feu en 1873, puis le Palais Garnier à partir de 1875. L’Opéra Le Peletier, construit en 1820-1821, remplaçait provisoirement la salle de la rue de Richelieu, démolie en raison de l’assassinat du duc de Berry en 1820. Lorsque Degas commence à y travailler, le théâtre est voué à disparaître.
« La Leçon de danse » (1872) par Edgar Degas – Musée d’Orsay« La Classe de danse » (1873) par Edgar Degas – National Gallery of Art (Washington)
Monument phare du Second Empire – un régime que Degas détestait – le Palais Garnier déplait à Degas aussi parce qu’il mettait en valeur les commandes passées aux artistes qu’il combattait ou méprisait.
« Danseuse posant chez un photographe » (1874) par Edgar Degas – Musée d’état des Beaux-Arts Pouchkine (Moscou)
Des coulisses à la scène
Après le succès de ses premières scènes d’Opéra, Degas investit le théâtre et, passant de la salle dans les coulisses, peint ses premières classes de danse.
« La Classe de danse » par Edgar Degas – Musée d’Orsay
Après s’être cassées à la barre, les danseuses, sous l’autorité des maîtres de ballet Jules Perrot ou Louis Mérante, entament l’une après l’autre les exercices du milieu, « les jetés, les balancés, les pirouettes, les gargouillades, les entrechats, les fouettés, les ronds de jambe, les assemblées, les pointes… »
« Danseuses » (1884-1885) par Edgar Degas – Musée d’Orsay
Avez-vous le pouvoir de me faire donner par l’Opéra une entrée pour le jour de l’examen de danse ? J’en ai tant fait de ces examens de danse sans les avoir vus, que j’en suis un peu honteux. » – Edgar Degas à Albert Hecht
« Danseuse à l’éventail » (vers 1879) par Edgar Degas – Dallas Museum of Art
Le succès immédiat des œuvres de Degas lui assure une clientèle. Il décline alors ces « produits » ou « articles » qui feront de lui, à son corps défendant, le « peintre des danseuses ».
« Trois danseuses dans les coulisses » (1880-1885) par Edgar Degas – The National Museum of Western Art (Tokyo)
« Ses danseuses sont, comme il le dit lui-même, non point de simples tableaux ou de simples études, mais des méditations sur la danse. » – Mirbeau
« Trois danseuses de ballet » (vers 1878-1880) par Edgar Degas – The Sterling and Francine Clark Art Institute (Williamstown, Massachussets)
Un laboratoire technique
L’Opéra est un laboratoire de l’art de Degas qui renouvelle son approche des médiums, des formats, des points de vue et des éclairages. C’est le seul univers exploré avec toutes les techniques pratiquées au cours de sa vie : l’estampe, la photographie, le pastel, la peinture, sur papier ou sur toile, la sculpture, les éventails.
« Danseuse debout, les mains croisées derrière le dos » (1874) par Edgar Degas – Collection David Lachemann« Étude de danseuse » (vers 1873) par Edgar Degas – The J. Paul Getty Museum (Los Angeles)
Degas prépare ses tableaux par de nombreux dessins, des petits croquis des carnets aux grands dessins sur calque. Ces dessins ne sont pas toujours utilisés pour un tableau précis mais constituent un réservoir formel dans lequel puiser.
« Dans une salle de répétition » (1890-1892) par Edgar Degas – National Gallery of collection Widener (Washington)
Les tableaux en long
A partir de 1879, Degas explore un format singulier, celui du double carré, dans des œuvres qu’il nomme « tableaux en long ».
« La Leçon de danse » (vers 1880) par Edgar Degas – The Sterling and Francine Clark Art Institute (Willimastown, Massachussets)
L’élan diagonal qu’il donne à ses compositions suggère à l’œil du spectateur que la course des ballerines se poursuit au-delà du cadre de la toile.
« Danseuses au foyer » (vers 1900-1905) – Collection particulière
Éclairages et points de vue
Les points de vue audacieux qu’adopte Degas renforcent la théâtralité : vues de biais, du dessous, du dessus, loges, scènes, balcons, mais aussi spectateurs et acteurs se révèlent sous un jour particulier.
« Danseuse assise se massant le pied » (1881-1883) par Edgar Degas – Musée d’Orsay« Danseuse ajustant son chausson » (1885) par Edgar Degas – Dixon Gallery and Gardens (Memphis)« Ballet » dit aussi « L’Étoile » (1876-1877) par Edgar Degas – Musée d’Orsay
Une orgie de couleurs
En 1899, Degas invite Julie Manet à voir dans son atelier « des orgies de couleurs qu'[il] fai[t] en ce moment », ce qui touche d’autant plus la fille de Berthe Morisot qu’ « il ne montre jamais ce qu’il fait », raconte-elle dans son Journal.
« Danseuses sur la scène » (vers 1889-1894) par Edgar Degas – Musée des Beaux-Arts de Lyon
Au tournant du siècle, Degas se concentre sur le fusain et le pastel, ses deux techniques de prédilection. Avec le pastel, il peut dessiner directement avec la couleur et manier la matière sensuelle sans l’intermédiaire d’un outil.
« Femmes dans une loge » (1885-1890) par Edgar Degas – Glasgow Museums« Trois danseuses (jupes bleues, corsages rouges) » (vers 1903) par Edgar Degas – Fondation Beyeler (Riehen/Bâle)
Degas reprend les mêmes compositions dans des couleurs différentes, totalement irréelles, où seule comptent la vivacité, l’harmonie ou la stridence visuelles.
« Groupe de danseuses » (vers 1898) par Edgar Degas – National Galleries of Scotland (Édimbourg)
Sources :
– dossier de présentation de l’exposition
– « Regards d’écrivains au musée d’Orsay » (1992) aux Éditions de la Réunion des musées nationaux
« Scène de ballet » (vers 1890) par Edgar Degas – Dixon Gallery and Gardens (Memphis)
Exposition « Degas à l’Opéra »
24 septembre 2019 – 19 janvier 2020
Musée d’Orsay
Pendant la période de confinement, retrouvez le musée d’Orsay sur Internet.
« Portrait d’amis, sur la scène » (1879) par Edgar Degas – Musée d’Orsay
[Mode Révision] 5ème Jour
« La Joconde nue : le mystère enfin dévoilé » au domaine de Chantilly
Toujours accroupi et sagement confiné, le Scribe poursuit en [Mode Révision] et vous dévoile le mystère de la « Joconde nue ».
Pendant la période de confinement, retrouvez le château de Chantilly sur Internet.
Un jour confiné… une visite privée…
Le musée Condé de Chantilly conserve un dessin de grande taille représentant une femme nue à mi-corps adoptant la pose de la célèbre Joconde du Louvre.
L’an dernier, à l’occasion du 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci, une exposition inédite était dédiée à cette « Joconde nue », une œuvre méconnue et énigmatique.
Retrouvez Mathieu Deldicque, conservateur du Patrimoine au musée Condé, pour savoir si ce carton est bien de la main de Léonard de Vinci.
Exposition « La Joconde nue : le mystère enfin dévoilé »
Domaine de Chantilly
1er juin – 6 octobre 2019
Depuis le 13 mars, le musée du Louvre a fermé ses portes jusqu’à nouvel ordre. Les autres musées français également. Cette mesure exceptionnelle vise à limiter la propagation du Coronavirus.
Un numéro vert 0 800 130 000 et une page d’informations ont été mis en place pour répondre 24h/24 et 7j/7 à toutes vos questions sur ce virus.
[Mode Révision] 4ème Jour
« Pierre le Grand, un tsar en France. 1717 » au Grand Trianon de Versailles
Notre confinement total se poursuit ; les visites privées du Scribe aussi, en [Mode Révision] !
En mai et juin 1717, le tsar Pierre le Grand séjourne en France. Commémorant le tricentenaire de cette visite diplomatique, le Grand Trianon (Versailles) proposait en 2017 une grande exposition avec près de 150 œuvres, la plupart en provenance du musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.
Imprévisible et peu familier avec « l’Étiquette » pratiquée à la Cour du roi de France – sans parler de la « distanciation sociale » par temps de Coronavirus – le tsar bouscule le protocole en prenant dans ses bras l’enfant roi, le jeune Louis XV alors âgé de 7 ans.
Redécouvrez l’exposition avec Gwenola Firmin, conservateur en charge des peintures du XVIIIe siècle au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
Exposition « Pierre le Grand, un tsar en France. 1717 »
Versailles, Grand Trianon
30 mai – 24 septembre 2017
Depuis le 13 mars, le musée du Louvre a fermé ses portes jusqu’à nouvel ordre. Les autres musées français également. Cette mesure exceptionnelle vise à limiter la propagation du Coronavirus.
Un numéro vert 0 800 130 000 et une page d’informations ont été mis en place pour répondre 24h/24 et 7j/7 à toutes vos questions sur ce virus.
[Mode Révision] 3ème Jour
« Osiris, mystères engloutis d’Egypte » à l’Institut du Monde Arabe
Avant de proposer des visites filmées d’expositions, l’une de mes premières réalisations a été cette visite audio, reprenant une captation des commentaires de l’archéologue sous-marinier Franck Goddio.
Les « Mystères d’Osiris » étaient une grande cérémonie initiatique – d’une durée de 21 jours – qui commémorait, perpétuait et renouvelait annuellement l’un des mythes fondateurs de la civilisation égyptienne. 250 objets, retrouvés lors de fouilles sous-marines dirigées par Franck Goddio, ainsi qu’une quarantaine d’œuvres provenant des musées du Caire et d’Alexandrie, ont été exposés en 2015-2016 à l’Institut du Monde Arabe.
Écoutez Franck Goddio dans ce parcours exceptionnel de l’exposition « Osiris, mystères engloutis d’Egypte ».
Exposition « Osiris, mystères engloutis d’Égypte »
8 septembre 2015 – 31 janvier 2016
Institut du Monde Arabe
Pour aller + loin
Depuis 1992, Franck Goddio dirige les prospections et les fouilles sous-marines dans le Portus Magnus d’Alexandrie.
Il m’avait accordé une interview à l’occasion de l’exposition.
Un entretien passionnant avec un homme passionné !
Franck Goddio est le fondateur et le président de l’Institut européen d’archéologie sous-marine, ainsi que de la Far Eastern Foundation for Nautical Archaeology. Il est également le co-fondateur de l’Oxford Centre for Maritime Archaeology de l’Université d’Oxford, un département de recherche spécialisé au sein de la School of Archeology.
Depuis le 13 mars, le musée du Louvre a fermé ses portes jusqu’à nouvel ordre. Les autres musées français également. Cette mesure exceptionnelle vise à limiter la propagation du Coronavirus.
Un numéro vert 0 800 130 000 et une page d’informations ont été mis en place pour répondre 24h/24 et 7j/7 à toutes vos questions sur ce virus.
[Mode Révision] 2ème Jour
« L’Histoire commence en Mésopotamie » au Louvre-Lens
Comme vous confiné jusqu’à nouvel ordre, le Scribe bascule en [Mode Révision] et propose de redécouvrir les plus belles visites privées diffusées au cours des cinq dernières années.
Aujourd’hui, voyageons en Mésopotamie pour redécouvrir l’exposition exceptionnelle proposée en 2016-2017 par le Louvre-Lens.
Pendant la période de confinement, retrouvez le Louvre-Lens sur Internet.
Un jour confiné… une visite privée…
En grec ancien, la Mésopotamie signifie littéralement « le pays entre les fleuves », le Tigre et l’Euphrate. Située pour l’essentiel en Irak actuel, la Mésopotamie antique est le berceau de l’invention de l’écriture, des premières institutions et administrations ou encore des premières villes.
Partez pour un merveilleux voyage avec Ariane Thomas, commissaire de l’exposition et conservatrice des antiquités mésopotamiennes au musée du Louvre.
Exposition « L’Histoire commence en Mésopotamie »
Louvre-Lens
2 novembre 2016 – 23 janvier 2017
Depuis le 13 mars, le musée du Louvre a fermé ses portes jusqu’à nouvel ordre. Les autres musées français également. Cette mesure exceptionnelle vise à limiter la propagation du Coronavirus.
Un numéro vert 0 800 130 000 et une page d’informations ont été mis en place pour répondre 24h/24 et 7j/7 à toutes vos questions sur ce virus.
[Mode Révision] 1er Jour
« Un rêve d’Italie. La collection du marquis Campana » au Louvre
Accroupi et confiné, le Scribe bascule en [Mode Révision] et vous propose de redécouvrir cette exposition, présentée du 7 novembre 2018 au 18 février 2019 par le Musée du Louvre.
Pendant la période de confinement, retrouvez le musée du Louvre sur Internet.
Un jour confiné… une visite privée…
Constituée pour l’essentiel entre les années 1830 et les années 1850, la collection du marquis Campana a été saisie au terme d’un procès retentissant au cours duquel Giampietro Campana a été accusé de détournement de fonds. Vendue par l’État pontifical, la collection a été dispersée à travers l’Europe.
Suivez Françoise Gaultier et Laurent Haumesser du Musée du Louvre et découvrez cette réunion exceptionnelle, le temps d’une exposition, des principaux chefs-d’œuvre de la collection Campana.
Exposition « Un rêve d’Italie. La collection du marquis Campana »
Musée du Louvre
7 novembre 2018 – 18 février 2019
Depuis le 13 mars, le musée du Louvre a fermé ses portes jusqu’à nouvel ordre. Les autres musées français également. Cette mesure exceptionnelle vise à limiter la propagation du Coronavirus.
Un numéro vert 0 800 130 000 et une page d’informations ont été mis en place pour répondre 24h/24 et 7j/7 à toutes vos questions sur ce virus.
Exposition « Jean-Marie Delaperche, un artiste face aux tourments de l’histoire »
1er février – 20 décembre 2020
Musée des Beaux-Arts d’Orléans
Le musée des Beaux-Arts d’Orléans vous invite à une incroyable découverte !
Jean-Marie Delaperche est un artiste majeur né à Orléans en 1771, resté dans l’ombre jusqu’à aujourd’hui et redécouvert en 2017 seulement.
Cette exposition est la première rétrospective consacrée à Jean-Marie Delaperche. Elle présente 91 dessins, véritables petits tableaux dignes des plus grands artistes de son temps.
Olivia Voisin, directrice des musées d’Orléans et commissaire de l’exposition, nous invite à un fascinant voyage à la redécouverte de cet artiste.
« Marisu prisonnier à Minturnes » (1801) par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)
Olivia Voisin est, depuis décembre 2015, directrice des musées d’Orléans et conservatrice des collections de 1750 à aujourd’hui. Spécialiste du romantisme français et des liens entre peinture et théâtre, elle prépare depuis 2008 le catalogue raisonné d’Achille et Eugène Devéria.
« La mort de Priam » (1813) par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)« Charité romaine » (vers 1815-1818) par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)« Suzanne et les vieillards » (vers 1815-1817) par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)
En avril 2017 apparaissait sur le marché de l’art un ensemble de 91 dessins, d’une main inconnue et rivalisant pourtant avec les plus grands artistes néoclassiques. Quatre étaient signés « Laperche », trois localisés en Russie et datés entre 1812 et 1815. Peu de temps fut nécessaire pour comprendre qu’ils étaient les premières œuvres identifiées du peintre orléanais également connu sous le nom de « Delaperche ».
« Scène de mal de mer » (vers 1805) par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)
Grâce au fonds du patrimoine et à une campagne de mécénat participatif, le musée des Beaux-Arts d’Orléans a pu acquérir les dessins de Jean-Marie Delaperche et reconstituer la vie tumultueuse du peintre et de sa famille.
Jean-Marie Delaperche (1771-1843) a construit sa carrière dans l’ombre et fait de son pinceau son outil pour témoigner de son temps, de ses états d’âme, pour enseigner, pour penser le statut de l’artiste.
« Hussard surgissant lors d’une veillée funèbre » (1817-1818) par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)Détail de « 20 mars 1815 » par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)« Scène de la campagne de Russie. La victime » (vers 1812 ?) par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)« Scène de la campagne de Russie. Les retrouvailles » (vers 1812 ?) par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)« Les Cent-Jours. La chute de Napoléon » (1815) par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)
Delaperche part en Russie de 1804 à 1824 pour y trouver du travail mais aussi pour fuir Napoléon. Royaliste profondément marqué par la Révolution – la plupart des amis de sa mère furent décapités et son père emprisonné – il voit de même l’arrivée de Bonaparte comme un fléau. En 1812, la campagne de Russie, la prise de Moscou à la fin de l’été et l’incendie de la ville dans laquelle il perd tout confortent sa haine de l’ « Ogre corse ».
« Le Naufrage » (1815) par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)« Les Adieux de Louis XVI à sa famille » (vers 1815) par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)
A quarante ans à peine, Delaperche a déjà vu la mort lui prendre sa première épouse, sa fille cadette, ses fils Jean et Stanislas. En 1814, c’est au tour de sa mère, puis, en 1817, de son père, qu’il n’aura pas revus depuis son départ dix ans plus tôt. Il perd tous ses espoirs mais produit, en quelques années, les plus belles œuvres de sa carrière.
Détail de « Les artistes du temps présent » par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)« Scène de L’Enéide. Enée voit en songe le fantôme d’Hector qui lui annonce la chute de Troie » par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)« L’amour vole aux vestales le feu de la sagesse » (vers 1817) par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)« L’Albane peignant, d’après sa femme et ses enfants, Vénus et les Amours » (après 1814) par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)« Un empereur romain recevant la soumission de chefs barbares » (vers 1812-1815 ?) par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)« Le Christ et la femme adultère » (vers 1815-1817 ?) par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)« Le Christ et la femme adultère » (vers 1815-1817 ?) par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)
Dans l’exposition, les dessins de Jean-Marie Delaperche sont accompagnés d’une soixantaine d’œuvres (peintures, sculptures, dessins, gravures, archives) provenant du Château de Versailles, du musée de l’Armée, des musées des Beaux-Arts de Reims et de Tours, des archives Ruinart et de collections privées.
Détail du « Portrait des enfants de l’artiste » (vers 1822) par Jean-Marie Delaperche (1771-1843) – Collection particulière« Portrait de François-Joseph Noël (1756-1841) » par Constant Delaperche – Versailles, musée national des Châteaux de Versailles et de Trianon
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
« Tous les âges passent sur l’aile du Temps » (1814) par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)
« Étude de personnages, d’après l’histoire de Joseph de Raphaël : la tentation de la femme de Putiphar » (vers 1795-1800 ?) par Jean-Marie Delaperche (1771-1843)
Exposition « Jean-Marie Delaperche, un artiste face aux tourments de l’histoire »
1er février – 20 décembre 2020
Musée des Beaux-Arts d’Orléans
1 rue Fernand Rabier
45000 Orléans
Plus d’un million de visiteurs pour Léonard de Vinci !
En 2018, l’exposition consacrée à Eugène Delacroix attirait 540.000 visiteurs.
En 104 journées, 46 nocturnes et 3 nuits entières, vous avez été 1.071.840 à honorer Léonard de Vinci au musée du Louvre !
L’exposition a fermé ses portes le 24 février. Pour prolonger le plaisir, je vous invite à une toute dernière visite.
Suivez-moi ! Léonard est à vous… à vous seul(e).
Giorgio Vasari, auteur, en 1550, des « Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes », sera notre guide.
On le destina dans son enfance, par l’entremise de son oncle Ser Piero, à étudier l’art sous Andrea del Verrocchio. Lequel peignant un tableau où Saint Jean baptisait le Christ, Lionardo fit un ange qui tenait des vêtements, et, bien qu’il fût tout jeune, le conduisit de telle manière que son ange était bien meilleur que les figures d’Andrea. Ce qui fut la cause qu’Andrea ne voulut plus jamais toucher aux couleurs, par dépit qu’un enfant en sût plus que lui. » – Giorgio Vasari
On voit souvent les plus grands dons pleuvoir naturellement des influences célestes sur les corps humains, et on les voit parfois, surnaturels, s’amonceler sans mesure en un seul beauté, grâce et vertu, de sorte, où qu’un tel homme se tourne, que chacune de ses actions est si divine que, laissant derrière elle le reste de l’humanité, elle se manifeste (ainsi quelle l’est) comme largesse de Dieu et non comme l’acquis d’un art humain. Le monde le vit en Lionardo da Vinci, chez qui, hors la beauté corporelle, jamais assez louée, tout acte était d’une grâce plus qu’infinie, et dont la vertu fut si haute et accomplie que vers quelque difficulté qu’il tournât son esprit, il la résolvait avec facilité. » – Giorgio Vasari
En lui, la force immense était jointe à l’adresse, le courage et la vaillance toujours royaux et magnanimes. Et la gloire de son nom s’étendit si loin qu’il ne fut pas seulement tenu en l’estime de son temps, mais parvint plus encore à la postérité après la mort. Il est vrai que le ciel, quelquefois, nous envoie de ces hommes qui représentent non pas la seule humanité, mais la divinité, afin que d’elle comme d’un modèle, en l’imitant, nous puissions accoster, par l’esprit et par l’excellence de l’intellect, aux plus hautes régions du ciel. » – Giorgio Vasari
Il se trouve que Lionardo, par intelligence de son art, commença un grand nombre de choses et n’en finit jamais aucune, car il lui semblait que la main ne pouvait ajouter à l’art accompli des objets de son imagination, puisqu’il se formait dans la pensée de si prodigieuses difficultés que jamais ses mains, encore qu’elles fussent plus qu’excellentes, n’auraient su les exprimer. » – Giorgio Vasari
Il fit encore à Milan, chez les frères de saint Dominique, à Santa Maria delle Grazie, une Cène, œuvre fort belle et merveilleuse ; et il donna aux têtes des Apôtres tant de majesté et de beauté qu’il laissa celle du Christ inachevée, ne pensant pas pouvoir lui conférer la divinité céleste que requiert l’image du Christ. Cette œuvre étant demeurée de la sorte pour finie, elle fut continuellement tenue en très grande vénération par les Milanais, ainsi que par les étrangers, selon que Lionardo imagina et réussit à exprimer le trouble qui avait surgi chez les Apôtres, dans leur désir de savoir qui trahissait le Maître. » – Giorgio Vasari
Chaque jour, il faisait des modèles et des dessins concevant le moyen d’excaver les montagnes avec facilité et de les forer pour passer d’une plaine à l’autre et, par voie de leviers, de poulies et de vis, démontrait qu’il est possible d’élever et de mouvoir de grands poids, ainsi que la manière dont on vide les ports ou dont on construit des pompes capables de puiser l’eau dans les profondeurs ; car ce cerveau ne cessait d’enfanter des rêves bizarres, et de ces pensées et labeurs témoignent de nombreux dessins… » – Giorgio Vasari
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
… il fit un carton où figuraient une Vierge et une sainte Anne avec un Christ, qui non seulement émerveilla tous les artistes, mais que, lorsqu’il fut fini, deux jours durant, les hommes et les femmes, les jeunes et les vieilles gens, ne cessèrent de venir voir dans ses appartements, comme l’on se rend aux fêtes solennelles, afin de contempler les merveilles de Lionardo, lesquelles frappèrent tout ce peuple de stupeur. » – Giorgio Vasari
Et c’est une chose admirable que ce génie, ayant le désir de donner le plus grand relief à ses ouvrages, fût, avec l’ombre obscure, allé trouver des fonds parmi les plus obscurs, tellement qu’il recherchait des noirs qui ombrassent et fussent plus obscurs que les autres noirs, afin que par leur moyen le clair fût plus lucide, et que, pour finir, il en eût résulté cette manière si sombre que, n’y restant de clarté, ses œuvres avaient l’apparence de choses faites pour contrefaire la nuit plutôt que la finesse de la lumière du jour; mais tout cela avait pour but de donner un plus grand relief, d’atteindre la fin et la perfection de l’art. » – Giorgio Vasari
La perte de Leonardo fut cause d’une douleur extraordinaire chez tous ceux qui l’avaient connu, car jamais personne ne fit tant honneur à la peinture » – Giorgio Vasari
Un autre record pour le Louvre avec les ventes de l’excellent catalogue de l’exposition, déjà écoulé à près de 50.000 exemplaires.
Pour prolonger le plaisir…
Retrouver la visite privée avec les deux commissaires de l’exposition, Louis Frank et Vincent Delieuvin, conservateurs en chef du Patrimoine au musée du Louvre.
Exposition « Léonard de Vinci »
24 octobre 2019 – 24 février 2020
Musée du Louvre
« Daphné » (vers 1570-1575)
Wenzel Jammitzer ( 1507 ou 1508 – 1585)
Musée national de la Renaissance – Château d’Écouen
Guillaume Fonkenell, conservateur en chef du patrimoine, détaille cette statuette d’argent et de corail représentant la nymphe Daphné pétrifiée, saisie à l’instant même de sa métamorphose en laurier.
Cette vidéo est extraite de la visite privée des collections du Musée national de la Renaissance, disponible sur mon Blog en cliquant ici.
Le dieu [Apollon] paraît voler, soutenu sur les ailes de l’Amour ; il poursuit la nymphe sans relâche; il est déjà prêt à la saisir; déjà son haleine brûlante agite ses cheveux flottants. » – Ovide, extrait du livre premier des « Métamorphoses »
Dans les « Métamorphoses », Ovide fait le récit de l’histoire de la nymphe Daphné qui, pour fuir les ardeurs d’Apollon, fut métamorphosée en laurier. Cette statuette la présente pétrifiée, mêlant la référence à la statuaire antique au monde marin.
Elle pâlit, épuisée par la rapidité d’une course aussi violente, et fixant les ondes du Pénée : « S’il est vrai, dit-elle, que les fleuves participent à la puissance des dieux, ô mon père, secourez-moi ! ô terre, ouvre-moi ton sein, ou détruis cette beauté qui me devient si funeste » ! À peine elle achevait cette prière, ses membres s’engourdissent ; une écorce légère presse son corps délicat; ses cheveux verdissent en feuillages ; ses bras s’étendent en rameaux ; ses pieds, naguère si rapides, se changent en racines, et s’attachent à la terre : enfin la cime d’un arbre couronne sa tête et en conserve tout l’éclat. » – Ovide, extrait du livre premier des « Métamorphoses »
La statuette est portée par une base circulaire dans laquelle des fragments de roches – quartz et sulfures – ont été fixés.
Daphné est vêtue d’une robe drapée découvrant la cuisse et la jambe droite ainsi que le bout du pied gauche. Les chairs sont en argent blanc, tandis que les vêtements et les cheveux ont été dorés.
Le buste de la nymphe est revêtu d’un corsage loin du cou, orné d’une tête d’ange. Le visage exprime une forme de douceur résignée, sinon de mélancolie.
Huit rameaux de feuillages en argent peint en vert et verni sont fixés aux extrémités de certaines branches. C’est tout ce qu’il reste des feuillages d’origine.
Source :Article présentant l’œuvre sur le site Internet du musée.
Apollon l’aime encore; il serre la tige de sa main, et sous sa nouvelle écorce il sent palpiter un cœur. Il embrasse ses rameaux ; il les couvre de baisers, que l’arbre paraît refuser encore… » – Ovide, extrait du livre premier des « Métamorphoses »
En savoir +
Retrouvez le Musée national de la Renaissance sur Internet et sur les réseaux sociaux :
Exposition « Le Grand Tour, voyage(s) d’artistes en Orient »
22 novembre 2019 – 9 mars 2020
Musée des Beaux-Arts de Dijon
Jusqu’au 9 mars 2020, le musée des Beaux-Arts de Dijon explore le versant oriental de la pratique du « Grand Tour », ce voyage réalisé par tout jeune aristocrate pour parfaire son éducation. À partir du XIXe siècle, le voyage en Orient devient l’apanage des écrivains, artistes et amateurs d’art.
L’expression « Le Grand Tour » donnera naissance au terme « tourisme ».
Naïs Lefrançois et Myriam Fèvre, co-commissaires de l’exposition, présentent la richesse des collections orientalistes du musée des Beaux-Arts de Dijon.
« Jérusalem, le Koubbet-El-Silsileh et la Mosquée d’Omar » par René Binet (1866-1911) – Musée des Beaux-Arts de Dijon
Ce sont les peintres, avant les architectes, qui ont les premiers rapporté des témoignages de l’architecture orientale en Europe. Les arcs outrepassés, en forme de fer à cheval, les minarets et les moucharabiehs concentrent toutes les attentions. Les murs clairs de l’architecture orientale, baignés de la chaude lumière du Sud, permettent un jeu de contrastes et des subtilités de nuances colorées.
« Le marchand de tapis » (milieu XIXe siècle) par Félix Ziem – Musée des Beaux-Arts de Dijon« La Sortie de la Mosquée » (1872) par Jean-Joseph Benjamin-Constant – Musée des Beaux-Arts de Dijon
Au cours du XIXe siècle, le paysage s’affirme de plus en plus comme un genre à part entière. Parfois prétextes au pittoresque, les paysages des orientalistes réservent une place prépondérante à la lumière et aux reliefs.
« Stamboul » (XIXe siècle) par Félix Ziem – Musée des Beaux-Arts de Dijon
Profitant des opportunités de voyages liés à l’actualité, les artistes sont les témoins privilégiés des évènements historiques : ils accompagnent les missions diplomatiques européennes, soutiennent des causes comme la guerre d’indépendance de la Grèce ou participent à des expéditions savantes.
« Le Sultan du Maroc Mulay- Adb-Er-Rahman recevant le comte de Mornay ambassadeur de France » par Eugène Delacroix – Musée des Beaux-Arts de Dijon
Les artistes qui voyagent en Orient ne partent pas l’esprit vierge de toute image préconçue. La littérature et la musique ont transmis à l’Europe la vision d’un Orient enchanté, mystérieux et exotique.
« Campement à Biskra » (XIXe siècle) par Victor-Pierre Huguet – Musée des Beaux-Arts de Dijon« Femme turque dansant » (XIXe siècle) par Alexandre Bida – Musée des Beaux-Arts de Dijon
L’animal exotique, tel qu’il est perçu par les artistes, devient une métaphore du primitivisme que les Européens croient déceler dans les sociétés orientales.
« Eléphant pris au piège » (1878) par Emmanuel Fremiet – Musée des Beaux-Arts de Dijon
Depuis « Les Mille et Une Nuits », l’Occident a rêvé la femme orientale. Les récits et les contes mettent le monde du harem au centre des fantasmes et campent l’orientale en femme sensuelle et fatale.
« Orientale » par Alexandre Colin – Musée des Beaux-Arts de Dijon« Jeune odalisque » par Georges Diebolt (1816-1861) – Musée des Beaux-Arts de Dijon
Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, l’essor de la photographie ethnographique et du réalisme pictural a déterminé une nouvelle manière de visiter l’Orient. Les artistes intègrent à leur processus de création une volonté descriptive marquée par la science positiviste.
« Tête de bédouin » (1896) par Constant-Georges Gasté – Musée des Beaux-Arts de Dijon/« Portrait de femme de Bou Saada » (1896) par Constant-Georges Gasté – Musée des Beaux-Arts de Dijon« Tête » dite « Tête de nègre », attribué à Henri Regnault – Musée des Beaux-Arts de Dijon
Au musée du Louvre, la galerie d’Apollon vient de rouvrir ses portes au public à l’issue de plusieurs mois de travaux. La rénovation a notamment permis l’installation de nouvelles vitrines pour la présentation des Diamants de la Couronne. Un dispositif astucieux d’éclairage permet de faire briller de mille éclats les facettes des pierres les plus précieuses d’un trésor inestimable : les Diamants de la couronne !
La galerie d’Apollon est un chef-d’œuvre rassemblant des peintures, sculptures et tapisseries, enchâssées dans la voûte et le décor des murs. Elle servit de modèle à la galerie des Glaces du château de Versailles.
Le 6 février 1661, un décor éphémère pour un somptueux ballet donné en l’honneur de Louis XIV prit feu dans la galerie. L’incendie ne laissa quasiment aucun vestige de l’étage. Cet accident permit à la galerie d’Apollon de voir le jour sous la direction de Louis Le Vau.
Le décor du plafond fut confié à Charles Le Brun. Au XIXe siècle, il sera complété par « Apollon vainqueur du serpent Python » d’Eugène Delacroix.
Depuis 1887, la galerie d’Apollon expose les Diamants de la Couronne.. On y voit des jaspes, des agates, des lapis, des cristaux de roche, taillés à des époques diverses.
Diadème d’émeraudes (en haut) et paire de bracelets de rubis (en bas à droite) de la Duchesse d’angoulême – Galerie d’Apollon
Oeuvres aux destins mouvementés, passées de mains en mains, ces joyaux ont été remontés au gré des souverains. Fondé par François Ier, enrichi sous Louis XIV, ce trésor atteint son apogée sous Louis XV avec l’achat du « Régent ». Ce diamant, « de la grosseur d’une prune de la reine Claude » selon Saint-Simon, était le plus grand diamant blanc connu en Europe.
Au Centre : le « Régent », diamant découvert en 1698 dans la région de Golconde (Inde)
Le « Régent » orna la couronne de Louis XV puis celle de Louis XVI. En 1801, il fut utilisé sur la garde de l’épée de Premier Consul, puis en 1812 sur le glaive de l’Empereur Napoléon Ier. Il se retrouva en 1824 sur la couronne de Charles X, puis – sous le Second Empire – sur le diadème de l’Impératrice Eugénie.
Couronne du Sacre de Louis XV (1722) par Augustin Duflot d’après les dessins de Claude Rondé – Galerie d’Apollon
La couronne du Sacre de Louis XV (photo ci-dessus) était décorée de 282 diamants, 64 pierres de couleur et 230 perles qui furent remplacées par des imitations après le Sacre.
Plaque de l’ordre du Saint-Esprit (vers 1750) – Galerie d’ApollonParure de la reine Marie‐Amélie, épouse de Louis Philippe, roi des Français de 1830 à 1848
La parure de la reine Marie‐Amélie (photo ci-dessus) est incrustée de saphirs du Sri Lanka dans leur état naturel, c’est-à- dire non chauffés pour en changer la couleur comme on le fait aujourd’hui en joaillerie. Les saphirs sont cernés de diamants mis en valeur dans des montures en or.
Au centre : couronne de haut de tête de l’impératrice Eugénie par Alexandre-Gabriel Lemonnier (1808-1884)
Les arceaux de la couronne de l’Impératrice Eugénie (photo ci-dessus) sont formés de huit aigles en or ciselé alternant avec de longues feuilles de laurier sorties de palmettes faites de diamants. Au sommet des arceaux se trouve un globe en diamants rehaussé d’un cercle et d’un demi-cercle formés par trente-deux émeraudes et surmonté d’une croix composée de six brillants.
Grand nœud de corsage de l’impératrice Eugénie par François Kramer (1825-1903)
En vue de l’Exposition universelle de 1855, François Kramer, joaillier- bijoutier attitré de l’impératrice Eugénie, reçut la commande d’une extraordinaire ceinture de diamants. Le nœud est composé de 2.634 diamants, totalisant plus de 140 carats. En 1864, à la demande de l’Impératrice, la ceinture fut démontée et seule la pièce centrale fut préservée pour être adaptée en un devant de corsage (photo ci-dessus).
Grande broche, dite « broche reliquaire » de l’impératrice Eugénie par Alfred et Christophe-Frédéric BapstCollier et boucles d’oreilles de la parure d’émeraudes de l’impératrice Marie‐ Louise par François-Régnault Nitot (1779-1853)
Ce collier et ces boucles d’oreilles (ci-dessus) font partie de la parure d’émeraudes offerte par l’empereur Napoléon Ier à Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine à l’occasion de leur mariage en 1810. Le collier se compose de 10 émeraudes enserrées de diamants, séparées par des palmettes enchâssant une petite émeraude ronde ; à chacune des grosses émeraudes est suspendue une émeraude en poire cerclée de diamants.
Diadème de perles de l’impératrice Eugénie (1853) par Alexandre-Gabriel Lemonnier
Peu après son mariage avec Eugénie, Napoléon III commanda une parure de perles et de diamants pour son épouse Eugénie, comprenant notamment un diadème (photo ci-dessus), lequel est visible sur le célèbre portrait par Winterhalter. Monté sur argent doublé d’or, ce diadème comprend 212 perles et 1.998 diamants de taille ancienne.
Plateau en mosaïque de marbres et pierres dures (XVIe siècle) – Galerie d’Apollon
« Le Déluge » (vers 1517-1518)
Léonard de Vinci (1452-1519)
Musée du Louvre
Le « Déluge », dessiné à la pierre noire vers 1517-1518, est l’un des trésors de la collection de la couronne d’Angleterre.
Vincent Delieuvin, conservateur en chef du Patrimoine et commissaire de l’exposition Léonard de Vinci, présente cet étonnant dessin réalisé à la pierre noire.
Léonard rédigea ses dernières volontés à Cloux (France) le 23 avril 1519. Il donnait à Francesco Melzi ses livres, ses instruments et ses dessins et laissait un vêtement, du drap et deux écus à sa servante Maturine.
On attribue à Melzi le portrait de Léonard de profil, à la sanguine, probablement réalisé vers 1515-1518, dont l’un des deux exemplaires est conservé à la Biblioteca Ambrosiana de Milan (ci-dessous).
Le « Déluge » a été dessiné quelques années avant la disparition de Léonard.
Et la terre, façonnée par les eaux qui, en se retirant, ont déposé les fossiles sur les montagnes, est elle-même vouée à cette éternelle destruction. Le ciel, le cours du soleil et de la lune, l’air, l’eau, les paysages, les pierres, les fleuves, les animaux et les plantes, la splendeur corporelle, les villes, la guerre, les machines, les poids, les couleurs, les sentiments… Il n’est pas une parcelle d’univers que ces yeux admirables n’aient observée avec une tendresse inépuisable et dont cet esprit si élevé n’ait voulu traduire en vérité, par le dessin et la science de la peinture, la profondeur des apparences. » – Louis Frank, extrait du catalogue de l’exposition
Le « Codex Windsor » contient deux descriptions littéraires du déluge.
que soit d’abord figurée la cime d’un âpre mon,, avec une vallée environnant sa base
et sur ses côtés l’on verra l’écorce de la terre se soulever
en même temps que les infimes racines des buissons et des ronces,
et s’arracher en grande partie aux roches alentour
et que la pluie ruineuse descende le long de cette ravine
en suivant son cours turbulent,
qu’elle aille percutant et découvrant les racines torses et noueuses des grands arbres et les jette dessus dessous
et que les montagnes en se dénudant découvrent les failles profondes faites en elles par les anciens tremblements de terre,
et que les pieds des montagnes soient en grande part recouverts et revêtus des débris des arbustes précipités des parois des hautes cimes de ces monts, mêlés à la fange, aux racines, aux branches des arbres et à toutes sortes de feuilles mélangées à cette fange et à la terre et aux pierres
et que les blocs chus de certaines montagnes soient descendus au fond d’une vallée, y formant une digue à l’eau débordante de son fleuve, laquelle, ayant rompu ses rives, se répandra en vagues immenses dont les plus hautes percutent et renversent les murs des cités et des villages de la vallée… » – Léonard de Vinci, extrait du « Codex Windsor »
Exposition « Luca Giordano (1634-1705). Le triomphe de la peinture napolitaine »
14 novembre 2019 – 23 février 2020
Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Avec près de 90 œuvres, l’exposition du Petit Palais présente, pour la première fois en France, une rétrospective consacrée au peintre Luca Giordano (1634-1705), bénéfiçiant de prêts des principales églises de la ville de Naples, du musée de Capodimonte et de nombreuses institutions européennes dont le musée du Prado. Au cours de sa carrière, Giordano exécute près de 5.000 tableaux et fresques… d’où son surnom de « Luca fa presto » (Luca qui va vite) !
« L’enlèvement de Déjanire » (1655-1660 par Luca Giordano – Palazzo Abatellis (Palerme)Exposition « Luca Giordano (1634-1705). Le triomphe de la peinture napolitaine » au Petit Palais
Luca Giordano, la fièvre du pastiche
Né en 1634 à Naples, à l’époque la plus grande ville de l’Europe méridionale, Giordano fascine par sa virtuosité. Il reçoit d’importantes commandes de sa ville natale, de Venise ou encore de Florence. Il s’empare du style des grands maîtres – Caravage, Ribera, Rubens, Titien, Tintoret – pour le décliner à sa manière.
‘Vierge à l’Enfant avec saint Jean-Baptiste » (vers 1655) par Luca Giordano – Musée du Prado (Madrid)« Jacob et Rachel au puits » (années 1650) par Luca Giordano – Musée du Prado (Madrid)
Parfois accusé d’être un faussaire, le peintre aimait s’amuser et démontrer sa virtuosité – mais aussi se moquer des connaisseurs – tout en rendant hommage aux grands peintres qu’il admirait.
« Le Christ devant Pilate » (1650) par Luca Giordano – Fundación de Santamaría y de San Ramón y San Antonio (Madrid)
La définition d’un mythe
Autour de 1653, le jeune Giordano se rend à Rome, s’immerge dans la grande tradition de Raphaël et se laisse séduire par les courants néovénitiens élaborés par Nicolas Poussin et Pierre de Cortone. Il y retrouve également l’art de Rubens.
« Saint Michel Archange » (1689-1691) par Lorenzo Vaccaro (1655-1706), sculpteur et Gian Domenico Vinaccia (1625-1695), orfèvre – Duomo, Museo del Tesoro di San Gemaro (Naples)
« La Sainte Famille et les symboles de la Passion » (1660) par Luca Giordano – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)
Pour Giordano, le grand format reste trop petit : il s’imagine peindre à fresque, au-delà du cadre limité des toiles d’autel, ce qu’il pourra réaliser une vingtaine d’années plus tard.
« Extase de saint Nicolas de Tolentino » (1658) par Luca Giordano – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)
Détail de « Saint Thomas de Villeneuve distribuant les aumônes » (1658) par Luca Giordano – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)
L’héritage de Ribera
À Naples, les ordres monastiques favorisèrent un type de religiosité qui mettait l’accent sur les privations et les souffrances de la vie et encouragèrent la représentation des aspects les plus douloureux de la condition humaine. Cette sensibilité propre à Naples assura le succès de Jusepe de Ribera, Espagnol de naissance mais Napolitain d’adoption.
Exposition « Luca Giordano (1634-1705). Le triomphe de la peinture napolitaine » au Petit Palais« Apollon et Marsyas » (1637) par Jusepe de Ribera (1591-1652) – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)
« Apollon et Marsyas » (1660) par Luca Giordano – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)
« La Crucifixion de saint Pierre » (1692) par Luca Giordano – Gallerie dell’Accademia (Venise)
À gauche : « Le Christ à la colonne » (1620) par Battistello Caracciolo (1578-1635) – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)
Saint Sébastien
Trois tableaux de saint Sébastien sont présentés dans l’exposition. La version de Ribera – une des dernières œuvres du peintre – révèle un éloignement du naturalisme caravagesque : les contrastes d’ombre et de lumière sont moins tranchés et le ton se fait plus intime.
« Saint Sébastien » (1651) par Jusepe de Ribera (1591-1652) – Certosa e Museo di San Martino (Naples)
Mattia Preti représente un Saint Sébastien ligoté, dans une composition à caractère vénitien.
« Saint Sébastien » (1657) par Mattia Preti (1613-1699) – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)
Giordano réalise une œuvre encore marquée par l’influence de Ribera, mais qui montre déjà une ouverture aux nouveautés apportées par Preti.
« Saint Sébastien » (1660) par Luca Giordano – Palais Fesch (Ajaccio)
Philosophes
Dans le climat de rigueur morale instauré par la Contre-Réforme et son projet de renouveau spirituel, les philosophes sont représentés en accentuant leur côté humain. Giordano peint ces hommes de culture comme des personnes ordinaires : un musicien, un astronome, un homme avec des lunettes ou un autre tenant un rouleau de papier…
« Philosophe avec une mappemonde – Ptolémée » (1659-1660) par Luca Giordano – Musée des Beaux-Arts de Chambéry« Philosophe au lunettes » (1959-1660) par Luca Giordano – Musée du Louvre« La Mort de Caton » (1684-1685) par Luca Giordano – Musée des Beaux-Arts de Chambéry
« Philosophe traçant des figures géométriques avec un compas » » (1959-1660) par Luca Giordano – Musée du Louvre
Le Triomphe de la mort et la peste de 1656
La peste de 1656 bouleversa profondément la ville de Naples. Pendant six mois, l’épidémie fit rage et emporta plus de la moitié de la population. La peste s’imposa rapidement comme une source d’inspiration pour les artistes ayant échappé au fléau.
« La peste au Largo del Mercatello » (1656) par Micco Spadaro (1609-1675) – Certosa e Museo di San Martino (Naples)
Luca Giordano réalisa des oeuvres votives visant à remercier les saints qui ont intercédé pour la cessation de la peste. La légende raconte que San Gennaro – saint Janvier –, protecteur de Naples, avait déjà sauvé la ville lors de l’éruption du Vésuve de 1631, empêchant la lave et les cendres d’atteindre ses faubourgs. Intercédant auprès de la Vierge vingt-cinq ans après pour éradiquer la peste, c’est encore une fois à ce saint que l’on doit le salut de Naples, qui devient ainsi l’un des plus vénérés.
Détail de « San Gennaro intercède pour la cessation de la peste de 1656 » (1560) par Luca Giordano – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)« L’Histoire écrivant ses récits sur les épaules du Temps » (1682) par Luca Giordano – Musée des Beaux-Arts de Brest« La Déposition du Christ » (vers 1663) par Luca Giordano – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)
Cabinet des dessins
Les études graphiques jouent un rôle de premier plan chez Giordano. Il prenait note de tout ce qui l’intéressait, quels que fussent l’époque ou le courant artistique, et il en tira un répertoire de motifs dans lequel puiser.
« Mendiant ou berger en adoration » par Luca Giordano – Certosa e Museo di San Martino (Naples)
Au-delà des œuvres préparatoires à ses tableaux et fresques, Giordano réalisa également des compositions plus achevées qui ne sont liés à aucun tableau connu.
« Apollon et Daphné » (vers 1685) par Luca Giordano – Musée du Louvre« Hercule et les juments de Diomède » (vers 1684-1686) par Luca Giordano – Certosa e Museo di San Martino (Naples)« Deux études pour l’enlèvement de Déjanire » (vers 1682-1685) par Luca Giordano – Certosa e Museo di San Martino (Naples)
Le baroque local
Giordano, qui, pendant son voyage à Rome, a découvert les ciels sans limites des voûtes réalisées par Pierre de Cortone ainsi que le grand théâtre baroque du Bernin, n’hésite pas à introduire ces éléments dans son vocabulaire.
« Sainte Lucie conduite au martyre » (1659) par Luca Giordano – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)
L’action orchestrée par Giordano est maintenant devenue une pièce de théâtre où les protagonistes s’adressent directement à l’observateur pour le transporter dans l’imaginaire voulu par le peintre.
Détail de « L’Extase de saint Alexis » (1661) par Luca Giordano – Chiesa di Santa Maria delle Anime del Purgatorio ad Arco (Naples)Détail de « Saint Nicolas de Bari sauvant le jeune échanson » (1655) par Luca Giordano – Chiesa di Santa Brigida (Naples)
Les métamorphoses du Baroque, le spectateur comme voyeur
À Florence, Giordano peint les fresques célébrant la dynastie des Médicis avec une iconographie païenne s’inscrivant dans la tendance, de plus en plus répandue en Italie, à brosser de vastes décors à sujets mythologiques dans les palais aristocratiques.
« Vénus et satyre » (1645) par Pacecco de Rosa (1607-1654) – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)
Puisant dans la tradition grecque et romaine, Giordano imagine des héroïnes sans voile, allongées et séduisantes, qui renvoient clairement aux nus voluptueux de Titien. À l’instar d’un satyre qui espionne Vénus, le spectateur devient voyeur, complice ultime de la mise en scène créée par l’artiste.
« Vénus formant avec Cupidon et satyre » (1663) par Luca Giordano – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)« Lucrèce et Tarquin » (1663) par Luca Giordano – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)
Giordano à la cour d’Espagne
Vers 1665, Giordano entreprit, à la demande de Philippe IV, une importante série de tableaux de grand format pour décorer une salle du monastère de l’Escurial. Il se rend en Espagne en 1692 pour y réaliser les fresques de l’escalier, des voûtes et du chœur de la basilique de l’Escurial.
Exposition « Luca Giordano (1634-1705). Le triomphe de la peinture napolitaine » au Petit Palais
Giordano devient peintre du roi Charles II. Abandonnant parfois le pinceau pour appliquer les couleurs avec ses doigts, il émerveille le souverain et en reçoit les honneurs.
« La Calvaire » par Luca Giordano – Fondo cultural Villar-Mir (Madrid)
Les créations ultimes
Même pendant son séjour en Espagne, Giordano exécuta et envoya à Naples des toiles. À son retour définitif en 1702, il s’engagea encore dans un cycle de six toiles pour l’église des Girolamini, le dernier de sa vie, exécuté avec l’aide de Nicola Malinconico, l’un des élèves de son atelier.
Détail de « Saint Charles Borromée baisant les mains de saint Philippe Néri » (1704) par Luca Giordano – Complesso monumentale dei Girolamini (Naples)
C’est Giordano que certains artistes du XVIIIe siècle, tels Hubert Robert ou Jean-Honoré Fragonard, choisiront de copier lors de leurs séjours napolitains : son héritage était voué à marquer durablement la postérité.
Source : dossier de presse de l’exposition
Exposition « Luca Giordano (1634-1705). Le triomphe de la peinture napolitaine » au Petit Palais
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
Exposition « Luca Giordano (1634-1705). Le triomphe de la peinture napolitaine » au Petit Palais