Exposition « Afghanistan, ombres et légendes »
26 octobre 2022 – 6 février 2023
Musée national des arts asiatiques – Guimet (Paris)
À l’occasion du centenaire de la Délégation archéologique française en Afghanistan (DAFA), le musée Guimet propose une exposition consacrée aux découvertes archéologiques et aux relations entre la France et l’Afghanistan. Grâce aux partages des objets issus des fouilles, se sont constituées à Paris les collections afghanes les plus belles d’Occident.
Pour cette visite privée, vous êtes guidés par Nicolas Engel, conservateur des collections Afghanistan-Pakistan du musée Guimet à Paris.
La création de la DAFA en 1922 a initié les premières recherches archéologiques dans un jeune État indépendant, alors en quête de modernité. Pendant les années 1945-1982, la volonté afghane en matière de maîtrise de son patrimoine et de son identité nationale permet une installation en permanence de la DAFA à Kaboul.
La période de conflits de 1979 à 2001 est marquée par l’arrêt des recherches archéologiques sur le terrain, le départ de la DAFA de Kaboul en 1982, les pillages et la destruction du musée de Kaboul.
À partir de 2003, les recherches reprennent, avec la réouverture de la DAFA à Kaboul et le retour ponctuel d’autres missions archéologiques étrangères.
La prise de Kaboul par les Talibans, le 15 août 2021, signe la chute du gouvernement et le départ des institutions patrimoniales, dont la DAFA relocalisée à Paris, ainsi que le retour d’une chape de plomb pesant sur l’ensemble de la société afghane. Aujourd’hui, bon nombre d’acteurs patrimoniaux et d’ambassades occidentales restent dans l’expectative.
Commissariat de l’exposition
Nicolas Engel, conservateur des collections Afghanistan – Pakistan, MNAAG Sophie Makariou, commissaire générale, conservatrice générale du patrimoine
En savoir +
Consultez la page spéciale sur le site Internet du musée.
Exposition « Afghanistan, ombres et légendes »
26 octobre 2022 – 6 février 2023
Musée national des arts asiatiques – Guimet
6, place d’Iéna
75116 Paris
Exposition « Toulouse 1300 – 1400. L’éclat d’un gothique méridional »
18 octobre 2022 – 22 janvier 2023
Musée de Cluny – musée national du Moyen Âge (Paris)
Réouvert depuis mai 2022, le musée de Cluny propose aujourd’hui une exposition rassemblant plus de 80 œuvres témoignant de la richesse de la création toulousaine au XIVe siècle, autant que du va-et-vient d’influences entre Toulouse, Avignon et les vallées pyrénéennes.
À cette période, Toulouse fait partie des plus grandes villes de France avec Paris, Lyon, Orléans, Rouen… La cité languedocienne connaît une forme d’apogée durant la première moitié du XIVe siècle. Rattachée au royaume de France depuis 1271, la ville a gardé sa personnalité, tout en se développant économiquement.
Pour cette visite privée, laissez-vous guider par Béatrice de Chancel-Bardelot, conservatrice générale du patrimoine au musée de Cluny.
L’organisation de la ville et le mode de vie à Toulouse sont évoqués dans la première partie de l’exposition, donnant un aperçu de la céramique de la table toulousaine, ou, à travers des épitaphes, de la diversité des Toulousains du XIVe siècle.
La deuxième partie de l’exposition est introduite par la figure du commanditaire des statues de la chapelle de Rieux, le franciscain Jean Tissendier. Ces œuvres sont parmi les plus belles sculptures polychromées du XIVe siècle, à l’échelle de la France et même de l’Europe.
Une quinzaine de manuscrits et feuillets enluminés permet d’évoquer la miniature toulousaine. Ces pages colorées témoignent de l’originalité des enlumineurs toulousains, influencés par les modèles parisiens, mais aussi par l’art des peintres catalans ou de leurs confrères italiens.
C’est le va-et-vient d’influences, entre Toulouse, Avignon et les vallées pyrénéennes qui est évoqué dans la troisième section, où prennent également place de l’orfèvrerie, pièces en argent au poinçon de la ville de Toulouse.
Commissariat de l’exposition
Béatrice de Chancel-Bardelot, conservatrice générale au musée de Cluny Charlotte Riou, conservatrice au musée des Augustins à Toulouse
Exposition « Toulouse 1300 – 1400. L’éclat d’un gothique méridional »
18 octobre 2022 – 22 janvier 2023
Musée de Cluny – musée national du Moyen Âge
28 Rue du Sommerard
75005 Paris
Exposition « Splendeurs des oasis d’Ouzbékistan »
23 novembre 2022 – 6 mars 2023
Petite Galerie du Musée du Louvre
Dans la Petite Galerie du Louvre, l’exposition invite à un voyage en Ouzbékistan, état d’Asie centrale de 33 millions d’habitants, à la découverte de dix-neuf siècles de son histoire. Elle présente un ensemble de plus de 170 œuvres, parmi lesquelles des trésors nationaux ouzbeks jamais montrés en Occident mais restaurés pour l’occasion, et propose une immersion totale entre Samarcande et Boukhara grâce à des projections sur deux écrans géants.
Gengis Khan, Tamerlan, Marco Polo, autant de noms légendaires qui continuent à vivre dans nos imaginaires. Pourtant, l’Ouzbékistan reste largement méconnu. Le pays est entouré par le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Afghanistan et le Turkménistan, dans une région qui a fasciné Alexandre le Grand et les khalifes de Bagdad.
Le temps des états-Oasis et des royaumes
La naissance de la route de la soie, réseau de routes caravanières empruntées pour relier l’Extrême-Orient à la Méditerranée, est mentionnée par les sources chinoises dès le IIe siècle avant notre ère. À cette période se forment les États-Oasis d’Asie centrale.
Le bouddhisme se développe dès le Ier siècle de notre ère.
Les parures et bijoux en or rendent compte de l’opulence qui caractérisait ces carrefours d’échanges commerciaux.
Les royaumes du milieu et l’apogée d’un art de cour
La fin du IIIe siècle voit se développer le commerce, avec l’enrichissement des royaumes sogdiens – au centre de l’Ouzbékistan actuel – dits « du milieu » car situés entre la Chine et la Méditerranée. L’art de cour atteint son apogée à partir du IVe siècle.
Les monumentales peintures murales des résidences princières de Varakhsha – à l’ouest de Boukhara – sont exceptionnellement mises à l’honneur grâce aux prêts du Musée des Beaux-Arts de Tachkent.
Un autre ensemble du début du VIIIe siècle nous transporte à Samarcande. Des statues en terre crue et de la vaisselle précieuse, notamment en argent, rendent compte de l’apogée de cet art de cour.
Instauration d’un pouvoir islamique et islamisation culturelle
À partir du début du VIIIe siècle, l’Islam s’impose en Asie centrale, entraînant une islamisation politique et culturelle progressive. Véritables lieux de rayonnement intellectuel dès le Xe siècle, certaines villes deviennent des foyers de développement et diffusion culturelle et scientifique.
D’Avicenne à Gengis Khan
La période entre le XIe et le XIIe siècle est marquée par le règne sur ce territoire de la tribu turque des Qarakhanides, originaire de la région de Kashgar. Cette culture islamique intègre aux sources arabe et persane, une culture nomade asiatique et impose aussi la langue turque, aux côtés de l’arabe et du persan.
L’invasion de Gengis Khan renforce cette identité régionale est-asiatique. Cette période est illustrée par le prêt exceptionnel de manuscrits, comme le fameux « Livre des Merveilles » de la Bibliothèque nationale de France, qui nous plonge dans le voyage de Marco Polo dans cette Asie centrale et en Chine au XIIIe siècle.
Le temps des Grands empires : les Timurides et les Shaybanides
Cette section de l’exposition permet d’évoquer la figure de Tamerlan, fondateur de la dynastie des Timurides. La renaissance artistique est visible grâce à la peinture de manuscrits ou la porte du Gour-e mir qui est exposée pour la première fois en dehors d’Ouzbékistan.
La peinture des Ambassadeurs
Le visiteur est ensuite invité à poursuivre son parcours dans les salles du département des Arts de l’Islam pour découvrir notamment la peinture dite « des Ambassadeurs », chef-d’œuvre du Musée archéologique d’Afrasian de Samarcande, qui permet d’évoquer les échanges économiques, culturels, technologiques, artistiques et religieux dans la région.
Commissariat de l’exposition
Commissariat général :Yannick Lintz, présidente du musée des Arts asiatiques – Guimet Commissariat scientifique :Rocco Rante, archéologue au département des Arts de l’Islam du musée du Louvre
Exposition « L’Amour en scène ! François Boucher, du théâtre à l’opéra »
5 novembre 2022 – 30 janvier 2023
Musée des Beaux-Arts de Tours
Le musée des Beaux-arts de Tours met en lumière un pan méconnu de la carrière de François Boucher (1703-1770) : sa passion pour le théâtre et l’opéra ! La série des quatre tableaux de l’histoire de Sylvie et Aminte est réunie pour la première fois depuis le 18ᵉ siècle, grâce aux prêts exceptionnels de la Banque nationale de France.
Laissez-vous guider par Jessica Degain, conservatrice du patrimoine chargée des collections 17e, 18e et 19e siècles du musée des Beaux-arts de Tours.
Au lendemain de la disparition de Louis XIV en 1715, la société française, en quête de plaisirs et de légèreté, s’éprend follement de théâtre et d’opéra. Aux côtés d’un théâtre de Cour réservé à l’aristocratie, le théâtre de ville connaît un essor sans précédent à l’Académie royale de musique (Opéra de Paris), au Théâtre-Français et Italien, et à l’Opéra-Comique.
Renommé pour ses tableaux mythologiques et de pastorales, François Boucher a largement contribué aux arts de la scène. Sa production reste cependant encore assez confidentielle, alors même qu’il œuvra à près d’une centaine de spectacles, dont 64 à l’Opéra de Paris. Qu’il conçoive ou supervise les costumes ou décors, volontiers bucoliques et merveilleux, aucun autre peintre de son temps ne fut autant investi dans le monde théâtral.
Point central de l’exposition, les tableaux du musée de Tours témoignent de ses liens privilégiés avec Madame de Pompadour, favorite de Louis XV, et de leur amour commun de la scène. Faisant revivre les opéras baroques d’Issé et de Silvie, l’exposition propose également de redécouvrir quelques-unes des autres créations théâtrales de Boucher, et la manière dont l’artiste continue à inspirer les créateurs d’aujourd’hui.
A l’occasion de l’exposition, le styliste et couturier Sami Nouri a créé une robe en lien avec les tableaux de François Boucher. S’inspirant des paniers, corsets et soieries des robes à la française du 18e siècle, il en livre une vision contemporaine très personnelle.
Commissariat de l’exposition
Jessica Degain, conservatrice du patrimoine chargée des collections 17e, 18e et 19e siècles du musée des Beaux-arts de Tours Guillaume Kazerouni, conservateur, chargé des collections anciennes (peintures et dessins) du musée des Beaux-arts de Rennes
Exposition « L’Amour en scène ! François Boucher, du théâtre à l’opéra »
5 novembre 2022 – 30 janvier 2023
Musée des Beaux-Arts de Tours
18 place François-Sicard
37000 Tours
Exposition « Caravage. Un coup de fouet »
28 octobre 2022 – 27 février 2023
Musée des Beaux-Arts de Rouen
Le musée des Beaux-Arts de Rouen conserve depuis 1955 « La Flagellation du Christ à la colonne » peinte par Caravage vers 1606-1607 lors de son premier séjour à Naples. Acquise sur le marché de l’art sous une attribution à Mattia Preti, l’oeuvre est rendue au maître peu après par Roberto Longhi. Elle est reconnue depuis comme l’un des chefs-d’oeuvre du peintre.
Alors que le musée de Capodimonte de Naples consent le prêt exceptionnel de l’autre tableau de l’artiste peint à Naples sur le même sujet, le musée des Beaux-Arts de Rouen invite à réétudier ces deux oeuvres en s’attachant à leur traitement du thème.
Visitez l’exposition avec Diederik Bakhuÿs, historien de l’art et conservateur des peintures des XVIIIe et XIXe au musée des Beaux-Arts de Rouen.
L’exposition s’attache en particulier à l’originalité dont Caravage fait preuve dans le traitement du sujet de « La Flagellation ». La comparaison avec le tableau du musée de Capodimonte, exécutée à une date voisine, s’impose d’elle-même, mais l’approche est bien différente.
Dans ce grand tableau d’autel peint pour l’église San Domenico Maggiore, l’artiste s’inspire de la célèbre « Flagellation » de Sebastiano del Piombo, peinte pour la chapelle Borgherini à San Pietro in Montorio (Rome).
L’exposition présente aussi quelques tableaux et sculptures qui permettent de mieux comprendre ce qui est en jeu dans ces deux manières différentes de représenter ce thème très spécifique de l’iconographie de la Passion.
Commissariat de l’exposition
Diederick Bakhuys, conservateur des peintures des XVIIIe et XIXe au musée des Beaux-Arts de Rouen Francesca Cappelletti, directrice de la galerie Borghèse (Rome)
Exposition « À la recherche des hiéroglyphes oubliés. Jean-François Champollion – François Artaud »
1er octobre – 31 décembre 2022
Musée des Beaux-Arts de Lyon
Le musée des Beaux-Arts de Lyon s’associe à la célébration du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes à travers la relation scientifique et amicale qu’entretinrent pendant plus de vingt ans le premier directeur du musée de Lyon, François Artaud (1767-1838), et Jean-François Champollion (1790-1832).
Pour cette visite, vous êtes guidés par Geneviève Galliano, conservateur en chef du patrimoine du département des Antiquités et Véronique Gay, attachée principale de conservation du patrimoine au musée des Beaux-Arts de Lyon.
La découverte de Jean-François Champollion est le fruit de longues années d’un travail acharné, constamment soutenu par son frère aîné, Jacques-Joseph Champollion-Figeac (1778-1867). C’est d’abord avec ce dernier que François Artaud lie connaissance en 1808. Pendant plus de vingt ans, les deux hommes entretiennent une relation professionnelle des plus cordiales, à laquelle Jean-François est très tôt associé. Artaud est donc le témoin privilégié des deux décennies capitales de la vie de Jean-François Champollion, depuis ses recherches pour trouver la clé du système hiéroglyphique jusqu’à la consécration de son voyage en Égypte. Il lui apporte plusieurs fois son concours, participant ainsi modestement à la grande aventure de la naissance de l’égyptologie.
L’exposition présente au public quelque 145 antiquités égyptiennes (figurines, stèles, papyrus, cercueils peints, etc.), des ouvrages, des archives inédites de Champollion commentant des inscriptions du musée pour son ami Artaud, des lettres de la correspondance entre les deux hommes.
Commissariat de l’exposition
Geneviève Galliano, conservateur en chef du patrimoine du département des Antiquités au musée des Beaux-Arts de Lyon. Véronique Gay, attachée principale de conservation du patrimoine au musée des Beaux-Arts de Lyon.
Exposition « À la recherche des hiéroglyphes oubliés. Jean-François Champollion – François Artaud »
1er octobre – 31 décembre 2022
Musée des Beaux-Arts de Lyon
20 place des Terreaux
69001 Lyon
Exposition « Marcel Proust. La fabrique de l’œuvre »
11 octobre 2022 – 22 janvier 2023
Bibliothèque nationale de France
Site François-Mitterrand
Comment Marcel Proust a-t-il composé « À la recherche du temps perdu » ?
Comment cette œuvre a-t-elle été imaginée et fabriquée, y compris après la mort de l’écrivain en 1922 ?
L’exposition raconte l’histoire de ce chef-d’œuvre de la littérature en s’appuyant sur les résultats de la recherche proustienne des dernières décennies.
Pour célébrer le 100ème anniversaire de la disparition de Marcel Proust le 18 novembre 1922, la Bibliothèque nationale de France permet aux visiteurs de découvrir gratuitement l’exposition consacrée à la fabrique d’ « À la recherche du temps perdu » au cours de la journée du 18 novembre 2022.
À l’occasion de cet anniversaire, je vous propose de découvrir l’exposition grâce à Guillaume Fau, conservateur en chef, chef du service des Manuscrits modernes et contemporains au département des Manuscrits de la BnF.
L’exposition propose de découvrir près de 370 documents – manuscrits, tableaux, photographies, objets, costumes –, issus de l’exceptionnel fonds Proust de la Bibliothèque et d’autres collections publiques ou privées.
« Longtemps, je me suis couché de bonne heure »
La célèbre première phrase du roman est conçue entre 1909 et 1913, modifiée par Proust au fil des projets. Une première mise en scène du souvenir apparaît et se fixe dans les cahiers de brouillon du « Contre Sainte-Beuve ». Elle est remplacée sur la dactylographie par la version destinée au « Temps perdu ». C’est en la corrigeant que Proust trouve le fameux : « Longtemps, je me suis couché de bonne heure ». Pourtant, sur le premier placard d’imprimerie de « Du côté de chez Swann », la phrase est barrée. Proust la récrira dans la marge.
Le parcours de l’exposition met en lumière l’histoire éditoriale, du refus de « Du côté de chez Swann » par les éditions de la NRF, alors que Gaston Gallimard deviendra dès le deuxième tome l’éditeur indissociable du nom de Proust, à la construction de la postérité de l’œuvre, sans oublier la consécration par le prix Goncourt en 1919.
À l’automne de 1922, Marcel Proust, déjà très affaibli par un asthme chronique, contracte une pneumonie et refuse tous les soins. Il s’éteint le 18 novembre. La nuit précédente, il dictait encore à Céleste Albaret des ajoutages pour la mort de Bergotte, évoquait l’ « incroyable frivolité des mourants ». Publiée dans La NRF du 1er décembre, quelques jours après sa mort, l’annonce du plan qu’il prévoyait pour la suite et la fin d’À la recherche du temps perdu montre qu’il aura tenu, jusqu’au bout, à la « construction » de son œuvre.
Commissariat de l’exposition
Antoine Compagnon, de l’Académie française, professeur émérite au Collège de France Guillaume Fau, conservateur en chef, chef du service des manuscrits Manuscrits modernes et contemporains au département des Manuscrits. Nathalie Mauriac Dyer, directrice de recherche à l’Institut des textes et manuscrits modernes (ITEM, CNRS-École normale supérieure)
Exposition « Marcel Proust. La fabrique de l’œuvre »
11 octobre 2022 – 22 janvier 2023
Bibliothèque nationale de France
Site François-Mitterrand
Quai François Mauriac
75706 Paris
Exposition « Rêve d’Égypte »
18 octobre 2022 – 5 mars 2023
Musée Rodin (Paris)
Pour la première fois, le musée Rodin consacre une exposition à la collection d’antiquités égyptiennes d’Auguste Rodin et dévoile un artiste se nourrissant d’une Égypte rêvée. Plus de 400 objets, tous restaurés, sont présentés dans un parcours qui mêle collection et œuvres de Rodin, sculptures et dessins, ainsi que des archives et photographies.
Pour cette visite, nous sommes accompagnés par Bénédicte Garnier, responsable de la collection d’antiques de Rodin et commissaire de l’exposition.
« Plus que tout, l’Egyptien m’attire. Il est pur. L’élégance de l’esprit s’enguirlande à toutes ses œuvres. » – Auguste Rodin dans « Les Cathédrales de France » (1914)
Auguste Rodin n’a cessé d’étudier les arts du passé. S’il regardait vers la Grèce, l’Asie ou le Moyen-Âge, il s’est aussi passionné pour l’Égypte et a réuni une collection exceptionnelle, en nombre et en qualité.
La collection égyptienne de Rodin est composée de plus de mille œuvres de l’époque pré-pharaonique à l’époque arabe, autant d’ « amis de la dernière heure » comme l’artiste aimait à appeler les antiques qu’il chérissait.
L’exposition évoque aussi la résonance de l’art égyptien dans l’œuvre de Rodin, à travers ses recherches sur la représentation du corps humain, la simplification des formes, le fragment ou la monumentalité.
« Le Balzac est le Sphinx de la France » – Auguste Rodin
Un site Internet dédié
La collection d’antiquités égyptiennes de Rodin est désormais accessible sur un site Internet www.egypte.musee-rodin.fr, fruit d’un programme de recherche multidisciplinaire de quinze ans.
Exposition « Champollion. La voie des hiéroglyphes »
28 septembre 2022 – 23 janvier 2023
Louvre-Lens
À l’occasion du 200ème anniversaire du déchiffrement des hiéroglyphes, le Louvre-Lens propose une grande exposition dédiée à la fabuleuse aventure de Jean-François Champollion (1790-1832), le déchiffreur des hiéroglyphes. Grâce à plus de 350 œuvres, le musée rend hommage à celui qui fut aussi le premier conservateur du musée égyptien du Louvre.
Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, vous accompagne pour cette visite exceptionnelle au Louvre-Lens.
« Tout ce que j’avais vu, tout ce que j’avais admiré avec enthousiasme, me parut misérable en comparaison de ces conceptions gigantesques… J’y courais comme un fou au milieu des colosses, des obélisques, et des colonnades qui passent ce que l’imagination peut concevoir de plus grandiose… » – Jean-François Champollion
Le mot hiéroglyphe forgé par les Grecs signifie « (texte) sacré gravé », car les hiéroglyphes étaient gravés ou peints sur des murs ou des objets liés au culte. Les Égyptiens les appelaient medou-netjer, « paroles du dieu », c’est-à-dire du dieu Thot qui les leur avait révélées. La connaissance de l’écriture « secrète » conférait un très grand pouvoir au sein de la société égyptienne.
Avec ses 3.600 ans d’existence (environ 3.200 avant Jésus-Christ – 4e siècle après Jésus-Christ), le système hiéroglyphique emporte la palme de longévité absolue dans l’histoire de l’humanité.
« Le retentissement inouï de cette découverte de Champollion en 1822 s’expliquait par un sentiment de fierté nationale, alors que la course à la connaissance avec les Anglais faisait rage, mais également par le vertige d’avoir percé le mur des temps, et d’accéder, comme par effraction, à l’univers mental et esthétique d’une civilisation aux vestiges monumentaux aussi hermétiques qu’impressionnants. » – Marie Lavandier, directrice du Louvre-Lens, et Laurence des Cars, présidente-directrice du musée du Louvre
Né à Figeac, dans le département du Lot, en 1790, Jean-François Champollion se passionne dès sa jeunesse pour les langues orientales, puis pour l’Égypte antique. Il étudie avec ardeur toute la littérature disponible à ce sujet. Son frère aîné, Jacques-Joseph (1778-1867), l’encourage et lui fournit tous les ouvrages qu’il réclame avec avidité. De 1801 à 1807, au lycée de Grenoble, Jean-François se forme à l’art et aux langues anciennes.
C’est à Rome que ce goût de l’Égypte, transmis des Grecs aux Romains, apparaît d’une manière éclatante. Obélisques, lions, statues de divinités et autres images de l’Égypte des pharaons s’y affichent depuis l’Antiquité. Héritiers de cet engouement, papes et cardinaux y collectionnent à leur tour objets égyptiens et égyptisants, issus des grandes expéditions de l’époque.
Alors que le vice-roi d’Égypte Méhémet Ali s’emploie à tisser des liens diplomatiques et économiques avec les puissances européennes, le patrimoine est l’un des moyens d’intéresser la France, la Grande-Bretagne et la Prusse à son programme de modernisation du pays. Ainsi, alors que des antiquités qui font leur entrée dans les premiers musées égyptiens d’Europe, des voyageurs déplorent la disparition de nombreux monuments. Vus et décrits par les savants de l’expédition de Bonaparte, nombre d’entre eux ont déjà disparu un demi-siècle plus tard, servant de carrière ou de matière première pour les fours à chaux. Champollion s’en alarme et alerte Méhémet Ali. Il n’aura déjà plus l’occasion de les voir lors de la mission franco-toscane des années 1828-1830.
« Champollion a déchiffré ces hiéroglyphes qui semblaient être un sceau mis sur les lèvres du désert, et qui répondait de leur éternelle discrétion. » – Chateaubriand dans ses « Mémoires d’outre-tombe »
Le 15 décembre 1827 est une date majeure de la vie de Champollion : elle marque l’ouverture d’un nouveau musée dans le palais du Louvre. Le roi Charles X nomme à sa tête Jean-François Champollion lui-même, qui vient de réussir l’exploit de déchiffrer les hiéroglyphes et se voit confier la mission de créer le tout premier « musée égyptien » du Louvre (d’abord nommé « musée Charles X »). Cette inauguration met enfin l’art égyptien en pleine lumière dans des galeries qui lui sont exclusivement dédiées.
Frédéric-Auguste Bartholdi (1834-1904) achève en 1875 une statue en marbre du savant, qui se trouve dans la cour du Collège de France depuis 1878. Son plâtre original (photo ci-dessous) est montré à Paris lors de l’Exposition universelle de 1867.
Commissariat de l’exposition
Commissaire général : Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre Commissaires associés : Hélène Bouillon, directrice de la conservation, des expositions et des éditions du Louvre-Lens Didier Devauchelle, professeur d’histoire, langue et archéologie de l’Égypte ancienne, responsable de l’Institut de Papyrologie et d’Égyptologie de Lille Hélène Guichard, conservatrice générale, adjointe au directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre Conseillers scientifiques : Sylvie Guichard, ancienne ingénieure d’études au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre Christophe Barbotin, conservateur général au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre
Assistés de : Vincent Mouraret, chargé de missions au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre ; Carmen Muñoz Pérez, chargée de documentation au Louvre-Lens Julien Siesse, documentaliste scientifique au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre
Exposition « Le Blason des temps nouveaux »
19 octobre 2022 au 6 février 2023
Musée national de la Renaissance – Château d’Écouen
Née au XIIe siècle sur les champs de bataille, l’héraldique reste omniprésente dans le quotidien de toutes les couches de la société française à la Renaissance et constitue un miroir de l’époque et de l’évolution de ses mentalités.
Pour cette visite, vous êtes accompagnés par Thierry Crépin-Leblond, directeur du musée national de la Renaissance et co-commissaire de l’exposition.
Une première approche de l’exposition est proposée au visiteur dans la chapelle du château où le vocabulaire héraldique est explicité à partir du décor de la voûte, de la tribune et de l’oratoire ainsi que par les œuvres exposées, notamment la copie par Marco d’Oggiono (1506-1509) de « La Cène » de Léonard de Vinci. En effet, le commanditaire français du tableau a pu être identifié grâce à ses armoiries.
La première partie de l’exposition propose plusieurs sections thématiques, avec la présentation de l’exceptionnelle armure du dauphin Henri, futur Henri II , un prêt du musée de l’Armée. Son décor damasquiné utilise les couleurs choisies par le prince qui s’était voué à la lune et à sa déesse, Diane.
L’une des sections explique la place de la femme dans les règles de l’héraldique, une place équivalente à celle de l’homme, même si ce dernier bénéficie de la place d’honneur à dextre. Si le mariage reste une occasion marquée de commandes d’œuvres d’art ornées des armes des deux familles, les témoignages héraldiques liés à Catherine de Médicis exposent une recherche emblématique aussi fouillée que celle de son époux.
Dans la chambre de Catherine de Médicis sont présentées des pièces qui illustrent l’inventivité de l’héraldique comme décor, lorsque les blasons, les devises et les chiffres se combinent avec un décor ornemental et se substituent même quelque fois à lui.
Le grand bassin doré lié aux Gondi – prêt du département des Objets d’art du musée du Louvre – va jusqu’à rendre presque invisibles les marques héraldiques inscrites dans sa riche ornementation.
L’exposition se conclut avec l’’art funéraire, rappelant le caractère déterminant de l’héraldique comme marqueur d’identité du défunt et de sa famille et montrant l’influence de la tradition héritée du Moyen Age et son assimilation à la Renaissance.
Commissariat de l’exposition
Thierry Crépin-Leblond, directeur du musée national de la Renaissance Laurent Hablot, directeur d’études à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes Anne Ritz-Guilbert, Chercheur au Centre de Recherche de l’Ecole du Louvre
Exposition « Le Blason des temps nouveaux »
19 octobre 2022 au 6 février 2023
Musée national de la Renaissance – Château d’Écouen
Rue Jean Bullant
95440 Écouen
Exposition « Les Choses. Une histoire de la nature morte »
12 octobre 2022 – 23 janvier 2023
Musée du Louvre
« Les Choses » est une exposition d’auteur proposant une vision nouvelle d’un genre longtemps considéré comme mineur et dont l’intitulé en français n’est pas sans poser question : la nature morte. L’exposition réunit près de 170 œuvres qui dialoguent entre elles au-delà du temps et de la géographie. À la faveur de l’attachement que nous leur portons, c’est aussi notre relation avec les biens matériels qui est racontée.
Laissez-vous gagner par la passion des « Choses » en suivant Laurence Bertrand Dorléac, historienne de l’art et commissaire de l’exposition.
« Dans notre monde bavard, les artistes nous invitent à prêter attention à tout ce qui est silencieux et minuscule. En donnant une forme aux choses de la vie et de la mort, ils parlent de nous, de notre histoire depuis toujours : de nos attachements, de nos peurs, de nos espoirs, de nos caprices, de nos folies. » – Laurence Bertrand Dorléac
Exposition « Louis XV : passions d’un roi »
18 octobre 2022 – 19 février 2023
Château de Versailles
Le château de Versailles consacre, pour la première fois, une grande exposition au roi Louis XV à l’occasion du tricentenaire du retour de la Cour à Versailles. Avec des prêts d’œuvres provenant de collections du monde entier, pour beaucoup inédites ou jamais présentées en France, cette exposition spectaculaire propose un éclairage nouveau sur un personnage historique dont le règne et la personnalité demeurent encore méconnus. Elle révèle également son attachement aux arts et son implication dans l’avènement du style rocaille.
Né en 1710 à Versailles, Louis XV est le fils du duc de Bourgogne et de Marie-Adélaïde de Savoie, et l’arrière-petit-fils de Louis XIV. Dauphin à la mort de son père en 1712, il devient roi à cinq ans, en 1715, à la mort du Roi-Soleil.
En 1722, peu après la réinstallation du gouvernement et de la cour à Versailles, le jeune roi est sacré à Reims, ouvrant un règne de plus de cinquante ans.
L’homme privé
La première partie revient sur l’enfance du Roi, son éducation, son entourage et sa famille. Elle permet de mieux comprendre comment s’est forgée la personnalité du monarque surnommé le « Bien-aimé ».
De nature timide et mélancolique, Louis XV préfère l’intimité des appartements privés à la vie publique et s’entoure d’un cercle restreint de femmes et d’hommes auxquels il voue toute sa confiance.
Homme profondément croyant, il a paradoxalement maintenu tout au long de sa vie des relations avec des favorites qui ont, pour certaines, – Madame de Pompadour notamment, – exercé une influence majeure sur le Roi.
Les passions personnelles du roi
La deuxième partie de l’exposition permet d’évoquer ses passions, au premier rang desquelles les sciences, les livres, la botanique, la chasse mais aussi le goût pour les bâtiments.
La chasse constituait sa principale activité physique. Sauf en cas de maladie ou lors de campagnes militaires, Louis XV s’y adonna à un rythme moyen de trois fois par semaine et n’y renonçait que lorsque le temps l’en empêchait.
Louis XV fait de Trianon un jardin d’expérimentations botaniques, commande des objets scientifiques à la pointe de la technologie et ordonne aux géographes et aux astronomes de cartographier le pays.
L’exposition réunit, pour la première fois, l’ensemble des réductions des statues érigées sur les places royales réalisées par Louis XV – Versailles, Rennes, Bordeaux, Rouen, ou encore Nancy – encore existantes.
Louis XV et les arts de son temps
La dernière section de l’exposition met en valeur le style indissociable de son règne tout en montrant dans quel univers il pouvait évoluer au quotidien. Elle dévoile les œuvres insignes qui entouraient le Roi et ses proches dans leur vie quotidienne.
Louis XV allait découvrir régulièrement les nouvelles productions des manufactures des Gobelins, de la Savonnerie et de Sèvres et demeura fidèle au style des arts décoratifs des années 1720 à 1760.
Il fit exécuter certains des plus grands chefs-d’œuvre de l’art rocaille comme la grande commode de l’ébéniste Antoine-Robert Gaudreaus, placée dans la nouvelle chambre du roi en 1739. Ce meuble exceptionnel avait quitté le château en juin 1774 et revient aujourd’hui pour la première fois à Versailles.
Une création contemporaine originale
L’exposition présente également une création spectaculaire, intitulée « Après nous, le déluge », réalisée par le collectif Lignereux, héritier contemporain du célèbre marchand-mercier Martin-Eloy Lignereux (1751-1809).
Commissariat de l’exposition
Yves Carlier, conservateur général du patrimoine, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon Hélène Delalex, conservateur du patrimoine, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Le site Richelieu de la Bibliothèque nationale de France conserve les collections dites « spécialisées » : manuscrits, dessins, gravures, photographies, cartes et plans, monnaies et médailles, antiques et bijoux…. Après douze ans de travaux, le site a rouvert ses portes, dévoilant l’un des espaces les plus fascinants : son magnifique musée.
Gennaro Toscano, conseiller scientifique pour le musée, la recherche et la valorisation à la BnF, vous propose un parcours de 30 minutes dans les salles rénovées, pour évoquer l’histoire des collections de la BnF.
Cliquer ici pour lire l’article – richement illustré – consacré au musée de la BnF.
Héritière des collections des rois de France, la Bibliothèque nationale de France conserve des collections très variées formées de livres, manuscrits et imprimés, de cartes géographiques et de globes, mais aussi de monnaies et médailles, d’antiques, de dessins et d’estampes.
Le musée de la BnF occupe les locaux construits par l’architecte Pascal au début du XXe siècle (aile Vivienne) ainsi que la galerie Mazarin et la Rotonde.
Exposition « Les Choses. Une histoire de la nature morte »
12 octobre 2022 – 23 janvier 2023
Musée du Louvre
Dans cette première grande exposition parisienne consacrée à la « nature morte » depuis celle du musée de l’Orangerie en 1952, le musée du Louvre propose une vision nouvelle de ce genre longtemps considéré comme mineur.
Étonnante et stimulante, cette exposition réunit près de 170 œuvres qui dialoguent entre elles au-delà du temps et de la géographie. L’art contemporain occupe une place inédite dans une exposition du Louvre. Un pari audacieux et réussi ! Laissez-vous gagner par la passion des Choses !
« Car les choses et l’être ont un grand dialogue. » – Victor Hugo
Ce qui reste
Avant même que les textes n’en parlent sous l’Antiquité, les Choses étaient représentées par des hommes et des femmes. Dans les grandes sociétés mésopotamienne ou égyptienne notamment, elles symbolisent la puissance et le sacré, la vie après la mort, mais aussi l’existence quotidienne, le travail ou l’amour.
L’art des choses ordinaires
Dans une maison de Pompéi, l’image d’un crâne en mosaïque rappelle la fin inéluctable qui nous attend toutes et tous à égalité. Datée du Ier siècle avant notre ère, elle est la première Vanité d’un genre qui est encore pratiqué par les artistes de notre temps.
Les objets de la croyance
Entre le VIe siècle et le XVIe siècle en Europe, la représentation des choses ne disparaît pas comme cela a souvent été dit. Elles sont mises entièrement au service du récit religieux chrétien et servent de symboles pour que chacun puisse se familiariser avec les personnages sacrés.
Émancipation
À partir du début du XVIe siècle, le retour de l’intérêt pour le monde matériel et quotidien s’ancre dans l’héritage de l’Antiquité gréco-romaine mais doit aussi aux pensées nouvelles, à l’évolution du christianisme et au développement du marché qui leur confèrent de nouvelles significations.
Accumulation, échange, marché, pillage
À partir de la seconde moitié du XVIe siècle en Europe, les artistes représentent de plus en plus les choses qui s’accumulent, s’échangent et s’achètent dans un monde marchand. Elles se mêlent désormais aux figures humaines mais aussi religieuses au point de rivaliser avec celles-ci.
Sélectionner, collectionner, classer
À partir du XVIIe siècle et encore de nos jours, alors que s’impose le genre pictural de « la nature morte » en Europe, la discussion est minée par l’idée que l’on se fait de la hiérarchie des genres : il y aurait des sujets plus difficiles ou plus nobles que d’autres pour les artistes.
Tout reclasser
Au XVIe siècle, Arcimboldo mélange les fleurs, les légumes, les fruits, les animaux et les humains. Pour montrer que le genre des choses est aussi noble qu’un autre, des artistes plantent des natures mortes en gros plan sur des paysages qui ne servent plus que de décor.
On prête à Chardin d’avoir si finement rendu la vie des choses que le genre en est bouleversé. Le marché de l’art en est aussi friand et les artistes s’y réfèrent jusqu’à aujourd’hui.
Vanité
À partir du XVIe siècle, la vanité a souvent la forme d’un crâne seul ou installé près d’objets symboliques comme une bougie ou un sablier qui signifient le temps qui passe inexorablement.
La bête humaine
Le motif peint de l’animal mort est ancien. Cette figure désespérante de l’animal semble nous avertir du sort qui pourrait bien nous attendre.
Au début des années 1800, Géricault et Goya signent des œuvres qui opèrent une véritable révolution : ils peignent des membres de cadavres humains et une tête et carcasse de mouton comme des choses.
La vie simple
Édouard Manet peint la vie simple avec des fleurs, des fruits, des légumes ou des poissons morts qu’il magnifie.
Comme Van Gogh ou Gauguin, Cézanne a voulu lui aussi le dépouillement dans l’attention aux choses élémentaires.
Dans leur solitude
Si les choses étaient depuis longtemps affranchies de celles et ceux qui les produisaient et les consommaient, elles sont, au XXe siècle, de plus en plus isolées dans un monde où leur solitude renvoie à celle de leurs maîtres.
Choses humaines
Le malaise grandit quand un artiste s’en prend au corps humain pour le « chosifier ». Ainsi, quand Robert Gober fait surgir d’un mur une jambe coupée surmontée d’une bougie, il n’est pas seulement question d’un homme qui a disparu dans sa totalité, c’est toute l’espèce humaine qui semble rassemblée dans cette partie séparée du tout.
Les temps modernes, Objets poétiques, Métamorphoses…
Les trois dernières sections de l’exposition illustrent la représentation des choses par les artistes contemporains. Pour des questions de droits, je ne peux vous montrer d’images.
Commissariat de l’exposition
Laurence Bertrand Dorléac, historienne de l’art, avec la collaboration de Thibault Boulvain et Dimitri Salmon
En savoir +
Consultez la page spéciale dédiée à l’exposition sur le site Internet du musée du Louvre
Exposition « Les Choses. Une histoire de la nature morte »
12 octobre 2022 – 23 janvier 2023
Musée du Louvre