Ancienne république d’U.R.S.S. fondée dans les années 1920, le Tadjikistan est un pays enclavé au cœur de l’Asie centrale. Il est situé au nord de l’Afghanistan, à l’ouest de la Chine, au sud du Kirghizstan et à l’est de l’Ouzbékistan.
Le Musée national des arts asiatiques – Guimet propose la plus grande exposition jamais consacrée en occident à ce pays et révèle sa richesse culturelle. Des pièces exceptionnelles et rares voyagent en France pour la toute première fois.
Suivez Valérie Zaleski, commissaire scientifique de l’exposition, pour découvrir l’histoire du Tadjikistan sur plusieurs millénaires en parcourant les rives de ses fleuves d’or.
Commissariat de l’exposition
Valérie Zaleski, conservatrice des collections d’Asie centrale du MNAAG, commissaire scientifique de l’exposition
Par sa situation stratégique sur les voies de passage et de conquête entre Moyen-Orient, ancien monde des steppes, sous-continent indien et oasis de l’Asie centrale chinoise, le Tadjikistan est au cœur des réseaux d’échanges depuis la plus haute antiquité.
Les vestiges préhistoriques, notamment ceux du site archéologique de Sarazm (premier site du pays à avoir été classé au patrimoine mondial de l’Unesco) nous rappellent que le Tadjikistan fut un pôle d’échanges dès la préhistoire, ainsi qu’un important centre de métallurgie dès la fin du IVe millénaire av. J.-C.
Les apports des peuples des steppes puis des Achéménides seront suivis, dans les premiers siècles qui précèdent l’ère chrétienne, par la présence de populations hellénisées, ainsi que l’illustrent certains vestiges du temple de l’Oxus à Takht-i Sangin.
L’exposition bénéficie de prêts exceptionnels, principalement du musée national des Antiquités du Tadjikistan et du musée national du Tadjikistan. De plus, le British Museum prête des œuvres venant du temple de l’Oxus, venant compléter des pièces issues des collections du musée Guimet.
Les vestiges monumentaux de Pendjikent, Kukh-i Surkh ou Bundjika témoignent de la prospérité de la région de la Sogdiane aux 6e-8e siècles, à l’époque où les Sogdiens, commerçants de l’Asie établis jusqu’en Chine et en Asie du Sud-Est, se sont aussi ouverts aux influences extérieures.
L’exposition évoque aussi l’implantation du bouddhisme dans l’est du pays, par les moines cheminant le long des routes commerciales.
L’exposition se termine avec l’établissement de la dynastie des Samanides et l’introduction de l’islam dans la région.
Exposition « Tadjikistan. Au pays des fleuves d’or »
14 octobre 2021 – 10 janvier 2022
Musée national des arts asiatiques – Guimet
6, place d’Iéna
75116 Paris
Exposition « Ultime combat. Arts martiaux d’Asie »
28 septembre 2021 – 16 janvier 2022
Musée du Quai Branly – Jacques Chirac
Bienvenue dans le monde des moines Shaolin, des samouraïs… et de la discipline martiale ! Jusqu’au 16 janvier 2022, le musée du quai Branly nous parle des arts martiaux dans une exposition où le cinéma asiatique occupe une large place sur écrans géants.
Avec plus de 300 œuvres anciennes et contemporaines, l’exposition explore la mythologie, l’histoire, la pratique et la représentation des disciplines martiales d’Asie depuis les arts classiques jusqu’à la pop culture. Personnages historiques et héros de fiction rythment le parcours au cœur des cultures indienne, chinoise et japonaise.
Arts hindous et bouddhiques
Le thème du combat est central dans la mythologie indienne, avant le développement de l’hindouisme et du bouddhisme. Les « Veda », textes religieux composés en Inde à partir du XVe siècle avant notre ère, décrivent une guerre entre des dieux et des démons.
En Inde, la classe dirigeante des guerriers, grande patronne des arts, finance les reproductions des batailles des dieux contre les démons pour donner une dimension divine à ses activités militaires.
Gardiens du Bouddha
Les gardiens de portes de temples (dvarapala) sont d’anciens démons ou divinités de la nature d’origine indienne, convertis en serviteurs du Bouddha et des dieux hindous.
Le premier gardien du Bouddha, Vajrapâni, ressemble à Héraclès, la divinité d’élection d’Alexandre le Grand qui avait franchi l’Indus au IIIe siècle avant J.-C. Vajrapâni est le « porteur du foudre », une arme symbole de connaissance pour le bouddhisme.
Les épopées
Au début de notre ère, les épopées du Râmâyana et du Mahâbhârata traitent de la royauté, du devoir de guerre des princes et de la restauration de l’ordre divin. Elles donnent une origine divine aux disciplines martiales des guerriers. La lutte y est décrite à travers les figures du colosse Bhima et du singe Hanumân.
Le culte du général de l’armée des singes, Hanumân, procure force physique et qualités morales, telles que la loyauté et le respect du maître.
Les poings vengeurs du kung-fu
Le nom « kung-fu » s’est popularisé tardivement et par le biais du cinéma pour désigner une grande diversité d’arts martiaux. À côté de leur usage militaire, les écoles martiales chinoises s’inscrivent dans des traditions de combats rituels inspirés d’animaux et de gymnastiques thérapeutiques, attestées depuis plus de deux mille ans et fondées sur la mise en relation du corps avec les forces de l’univers. Elles développent une éthique du combat associant force physique et mentale, à travers la méditation bouddhique ou la recherche de longévité taoïste.
Seigneurs de guerre
À partir du VIIe siècle, le pouvoir centralisé sur le modèle impérial chinois décline et l’État japonais se désengage de la protection des provinces. L’armure de type yoroi s’établit à cette époque. Elle consiste en un assemblage de plaques de cuir ou de métal laquées, maintenues par un laçage de soie, avec une cuirasse à deux larges plaques protégeant les épaules.
Manga
Hiroshi Hirata (né en 1937) est considéré comme le Akira Kurosawa du manga. Passionné par l’histoire du Japon et les samouraïs, ses récits plongent dans le chaos des guerres de clans. Si ses grandes scènes épiques impressionnent, Hirata est aussi le peintre minutieux de la vie quotidienne et parfois familiale de ces guerriers tourmentés par le sens du devoir.
Renaissance des arts martiaux
En 1882, Jigorô Kano (1860-1938) crée le judo à partir des anciennes techniques de combat à mains nues (jûjutsu). De petite taille et d’un tempérament réservé, Jigorô Kano réalise que le judo renforce la personne physiquement autant que dans sa relation au monde. Désormais appelés budô, les arts martiaux deviennent un patrimoine national promu pour ses vertus éducatives et sociales.
Les guerres des clans se sont déplacées dans l’espace. Désormais, en guise d’armures, les samouraïs pilotent de gigantesques robots-guerriers.
Commissaires de l’exposition
Julien Rousseau est conservateur du patrimoine, responsable de l’unité patrimoniale Asie au musée du quai Branly – Jacques Chirac.
Stéphane du Mesnildot, auteur et spécialiste du cinéma asiatique, enseigne l’histoire du cinéma à Paris III Sorbonne et aux 3IS (Institut International de l’Image et du Son).
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
Source :dossier de presse de l’exposition
Exposition « Ultime combat. Arts martiaux d’Asie »
28 septembre 2021 – 16 janvier 2022
Musée du Quai Branly – Jacques Chirac
37, quai Branly
75007 Paris
Le musée des Beaux-Arts d’Orléans propose la première exposition jamais organisée autour des œuvres de jeunesse de Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867). Si cette période de sa vie est relatée dans les études monographiques, elle fait généralement l’objet d’un traitement sommaire, laissant perdurer certaines attributions et datations problématiques.
Au travers de soixante-neuf œuvres, dont deux sont inédites et la plupart rarement présentées, l’exposition permet de mieux comprendre les fonctions du dessin dans la pratique de ce jeune peintre en devenir, depuis son enfance à Montauban jusqu’à son départ pour Rome en 1806.
Suivez Mehdi Korchane, responsable de la conservation des arts graphiques du musée des Beaux-Arts d’Orléans et commissaire scientifique de l’exposition, pour découvrir les œuvres de jeunesse de Jean Auguste Dominique Ingres.
Commissariat de l’exposition
Mehdi Korchane est responsable de la conservation des arts graphiques des musées d’Orléans depuis janvier 2020. Ancien pensionnaire de l’Académie de France à Rome et auteur d’une thèse sur Pierre Guérin, il prépare actuellement le catalogue raisonné des dessins français du XVIIIe siècle des musées d’Orléans.
Ingres père et fils
Né à Montauban le 29 août 1780, Jean Auguste Dominique est le premier enfant de Joseph Marie Ingres (1755-1814), principal artiste de la cité, et d’Anne Moulet (1758-1817), fille d’un perruquier. Le couple vivra assez tôt désuni. Mais si l’époux néglige son foyer et sa progéniture, il nourrit une adoration pour son premier garçon, lequel manifeste des dons précoces pour le dessin. Après lui avoir inculqué les premiers rudiments du dessin, il l’envoie poursuivre ses études à l’Académie royale de peinture et de sculpture de Toulouse.
Les débuts du portraitiste à Paris
À l’été 1797, Jean part à Paris parfaire sa formation auprès de Jacques Louis David (1748-1825). Tout en se perfectionnant auprès du peintre d’histoire le plus célèbre de son temps, Ingres approfondit en autodidacte sa pratique de portraitiste. S’il est d’abord influencé par Jean-Baptiste Isabey (1767-1855), il s’en démarque progressivement en expérimentant la technique de la pierre noire estompée dans des études de grandes dimensions.
Figures du désir
Le corpus des portraits dessinés du début des années 1800 révèle, dans l’entourage du jeune Ingres, une présence féminine insistante, avec Mesdemoiselles Harvey, Norton, Bansi, Adanson et Forestier. Les lignes de ces modèles féminins lui révèlent des intuitions plastiques qu’il développera bientôt en peinture.
C’est à cette époque que Ingres copie des gravures érotiques du XVIe siècle.
Influences maniéristes
C’est à Montauban que Ingres s’essaie à copier les maîtres anciens lorsque son père lui remet « un grand portefeuille qui contenait trois ou quatre cents estampes d’après Raphaël, le Titien, le Corrège, Rubens, Téniers, Watteau et Boucher – il y avait de tout ». Cette habitude dès lors ne le quittera plus.
Le défi du nu
L’étude du nu masculin constitue le socle de la formation académique. Toutefois, aucune de académies dessinées réglementaires de l’artiste n’est aujourd’hui conservée. En revanche, un petit ensemble de croquis d’après le modèle vivant, datant de son premier séjour parisien, pourrait indiquer que l’artiste a privilégié cette pratique à celle des dessins académiques traditionnels de plus grandes dimensions.
Dessiner l’histoire
À l’automne 1797, Ingres devient l’élève de Jacques Louis David (1748-1825) à Paris, avec le prix de Rome comme objectif et la peinture d’histoire pour horizon. Lauréat du concours de peinture historique de 1801, c’est à l’automne 1806 qu’il peut enfin rejoindre l’Académie de France à Rome.
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
En savoir +
Consultez la page spéciale dédiée à l’exposition sur le site Internet de la Ville d’Orléans.
Exposition « Ingres avant Ingres. Dessiner pour peindre »
18 septembre 2021 – 9 janvier 2022
Musée des Beaux-Arts d’Orléans
1 rue Fernand Rabier
45000 Orléans
Depuis sa création en 2012, le département des Arts de l’Islam du Louvre offre au public une immersion au sein des cultures islamiques, de l’Espagne à l’Inde, du VIIe au XIXe siècle, et révèle l’importance des échanges entre la France et l’Orient.
En marge du tournage de la prochaine web-série du Scribe avec l’équipe de Coupe-File Art, Yannick Lintz, directrice du département des Arts de l’Islam, a accepté de répondre aux questions d’Antoine Lavastre et Nicolas Bousser.
C’est une opération nationale en lien avec le contexte social et à l’issue de l’attentat de Samuel Paty, le Premier Ministre a souhaité nous confier une mission qui est de parler de l’Islam autrement que par la sécurité, le terrorisme et la violence. » – Yannick Lintz
Dans cet entretien, Yannick Lintz évoque sa formation et son parcours, ainsi que la grande opération nationale « Arts de l’Islam : un passé pour un présent ». En effet, pour aider à mieux appréhender les cultures et les arts de l’Islam, le musée du Louvre et la RMN – Grand Palais proposent 18 expositions dans 18 villes du 20 novembre 2021 au 27 mars 2022.
Nous parlons d’art, de culture et de civilisation à travers des témoins matériels – ce ne sont pas des discours, ce sont des objets qui parlent de cette histoire et qui montrent que, finalement, à l’inverse de ce que l’on veut croire, l’on est plus dans un dialogue culturel entre l’Orient et l’Occident que dans un choc. » – Yannick Lintz
Retrouvez la retranscription intégrale de cet entretien sur le site Internet du web-magazine Coupe-File Art en cliquant ici.
Une web-série sur les Arts de l’Islam au Louvre
Face aux fanatismes religieux, la culture se doit d’être sans relâche un rempart et un levier pour transmettre, ouvrir à l’autre, redonner des clés de compréhension de passés croisés pour construire un avenir partagé.
Découvrez très prochainement la nouvelle web-série du Scribe et de Coupe-File Art, réalisée au cœur des collections du musée du Louvre avec Yannick Lintz.
Exposition inaugurale du Pavillon de préfiguration du musée du Grand Siècle
10 septembre – 24 décembre 2021
Petit château de Sceaux
Installé au Petit château de Sceaux, le Pavillon de préfiguration du musée du Grand Siècle a été ouvert au public le 10 septembre 2021. Il permet de découvrir quelques œuvres des collections du futur musée qui prendra place fin 2025 dans l’ancienne caserne Sully à Saint-Cloud.
Une Mission de préfiguration du musée du Grand Siècle a été créée afin de concevoir le projet scientifique et culturel du futur musée, développer ses collections et mettre au point le projet architectural et scénographique.
A travers des expositions temporaires et jusqu’à l’ouverture du futur musée, la Mission de préfiguration présentera régulièrement les œuvres qui feront la richesse de ses collections.
Alexandre Gady, professeur des Universités, directeur de la Mission de préfiguration du futur musée, nous présente le projet ainsi que plusieurs œuvres de la collection.
Le Petit château de Sceaux a été construit à partir de 1661 à l’initiative de Nicolas Boindin, notaire parisien. Acquit en 1682 par Jean-Baptiste Colbert, le lieu devient alors la résidence des hôtes du « Grand Château » de Sceaux.
Peintures, sculptures, mobiliers, objets d’art, arts graphiques : le musée du Grand Siècle accueillera une partie de la donation Rosenberg, dont le cœur est l’art du XVIIe siècle français, complété par des dépôts des musées nationaux ou territoriaux, et des œuvres acquises par le Département des Hauts-de-Seine.
Le cabinet des collectionneurs exposera la collection de Pierre Rosenberg dans son ensemble puis, à terme, d’autre donations. Dans des espaces plus intimes, ce cabinet offrira une grande liberté dans la présentation afin de permettre de ressentir l’esprit du collectionneur.
Le centre de recherche Nicolas Poussin sera installé dans le pavillon des Officiers. Il comprendra un cabinet de dessins, la bibliothèque du donateur ainsi que sa riche documentation.
La collection d’œuvres d’art de Pierre Rosenberg est composée de 3.500 dessins et près de 670 tableaux d’artistes du XVIe siècle au milieu du XXe, ainsi que 50.000 ouvrages.
Parmi les acquisitions récentes pour le futur musée se trouve ce tableau de François de Troy intitulé « Le jeu du Pousse-Epingle » (vers 1720). Il a été acheté en juin 2021.
L’ancienne caserne Sully est implantée dans le bas du parc de Saint-Cloud. En novembre 2019, un appel à candidatures pour la réhabilitation du site a été lancé. Le chantier de réhabilitation devrait commencer en 2023.
Exposition inaugurale du Pavillon de préfiguration du musée du Grand Siècle
10 septembre – 24 décembre 2021
Petit château
9, rue du Docteur-Berger
92330 Sceaux
Exposition « Les Animaux du Roi »
12 octobre 2021 – 13 février 2022 Château de Versailles
Sous le règne de Louis XIV, à proximité du Grand Canal du château de Versailles est aménagée la Ménagerie royale. S’y côtoient des animaux rares et exotiques. De Le Brun à Desportes et de Boel à Oudry, les meilleurs peintres du roi ont portraituré les animaux à l’égal des personnalités de la Cour. Les chiens préférés des souverains avaient aussi droit à leurs effigies avec leurs noms inscrits en lettres d’or.
L’exposition proposée par le château de Versailles en collaboration avec le musée du Louvre, s’attache à décrire le lien qu’entretenait la Cour du Roi avec les animaux, qu’ils soient de compagnie, exotiques ou « sauvages ». Elle invite aussi le visiteur à s’interroger sur la place de l’animal dans la société actuelle.
Découvrez toute la richesse et la diversité des œuvres exposées en suivant les commissaires de cette exposition, Alexandre Maral, conservateur général au château de Versailles, et Nicolas Milovanovic, conservateur en chef au musée du Louvre.
Commissariat de l’exposition
Alexandre Maral, conservateur général, chef du département des sculptures au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon Nicolas Milovanovic, conservateur en chef au département des peintures du musée du Louvre
Des traîneaux d’apparat étaient utilisés par Louis XV, lors des hivers rigoureux, pour faire des courses sur les allées enneigées du parc de Versailles. Dans ses « Mémoires », le duc de Luynes témoigne que le roi était réputé pour conduire son traîneau à toute bride.
Le tableau ci-dessus représente la rencontre imaginaire entre deux univers versaillais : celui de la chasse, avec les trois chiens et le gibier suspendu, et celui des animaux exotiques de la Ménagerie royale, avec l’antilope. L’image fascine par son caractère improbable, mais aussi par la nonchalance de l’antilope face aux efforts des chiens attachés qui cherchent à l’atteindre.
Les chiens sont les premiers compagnons des souverains et des princes. Louis XIV a donné l’exemple en logeant ses chiennes dans la première pièce de ses cabinets privés et en y installant des niches.
La faveur des chats ne commence qu’avec Louis XV. Le souverain est en effet un amateur et apprécie tout particulièrement les chats angoras. Le carreau de velours rouge de Brillant, son chat angora blanc, était installé sur la cheminée du cabinet du Conseil, où le félin pouvait écouter les ministres et le roi débattre de la politique du royaume.
La théorie cartésienne des « animaux-machines » réduit les animaux à de subtils rouages d’horlogeries, leur déniant toute forme de langage, d’intelligence et même de sensibilité. La Cour de Versailles a été un lieu de résistance à cette théorie, et la source d’une nouvelle vision du monde animal.
« Il est absurde de douter que les bêtes aient entre elles une langue, au moyen de laquelle elles se transmettent les idées dont la communication leur est nécessaire. Mais l’invention des mots étant bornée par le besoin qu’on en a, on sent que la langue doit être très courte entre des êtres qui sont toujours dans un état d’action, de crainte ou de sommeil. » – Charles Georges Leroy (1723-1789)
Exposition « La Curiosité d’un Prince. Le destin du cabinet ethnographique du comte d’Artois, de la Révolution à nos jours »
18 septembre – 11 décembre 2021 Bibliothèque centrale de Versailles
Dans l’histoire des collections royales, il en est une qui n’a cessé d’interroger les chercheurs, en raison de l’ancienneté et de la qualité exceptionnelle des pièces qui la composent, venues du monde entier : le « Cabinet de curiosités et d’objets d’art » de la Bibliothèque municipale de Versailles, aujourd’hui déposé au musée du quai Branly-Jacques Chirac. Cette collection exceptionnelle rassemble des pièces parmi les plus anciens spécimens conservés au monde.
Jusqu’au 11 décembre 2021, une cinquantaine d’objets sont présentés dans les salles historiques de la Bibliothèque centrale de Versailles.
Paz Núñez-Regueiro, responsable de l’Unité patrimoniale des Amériques au musée du quai Branly-Jacques Chirac, et Hortense Longequeue, conservatrice à la Bibliothèque municipale de Versailles, vont racontent l’histoire de cette collection.
Jennifer Byram, chercheure associée au Historic Preservation Department of Choctaw Nation, apporte son témoignage – enregistré depuis l’Oklahoma – sur l’importance des pièces rassemblées dans la dernière salle de l’exposition.
Version française
English version
« Halito! We, the Choctaw Nation of Oklahoma, welcome you as we share perspectives on our historic relationship with France, spanning from 1700 to the present. As a sovereign Indigenous nation, we have lived in our homelands of the modern southeastern United States since time immemorial. This ethnographic collection represents just one period in a long history of our diplomatic relations with other Indigenous and European nations. The collection shows how our ancestors created political alliances through the exchange of items that symbolize the mutual recognition of both Choctaw and French sovereignty. » – Choctaw Nation of Oklahoma
La Bibliothèque historique de Versailles, installée dans l’ancien Hôtel des Affaires Étrangères et de la Marine édifié sous Louis XV, haut lieu de la diplomatie française, est l’écrin qui abrite l’exposition.
La collection du comte d’Artois
Le fonds de cette collection aurait été constitué par le naturaliste et ancien commis au Bureau des colonies d’Amérique, Denis-Jacques Fayolle (1729-1804) puis acquis par le marquis Armand-Louis de Sérent (1736-1822) pour servir à l’éducation des fils de Charles-Philippe de Bourbon, comte d’Artois, dont il était le gouverneur.
Les objets de la collection évoquent, par leurs provenances variées, l’étendue du premier empire colonial français en Amérique du Nord, aux Antilles, dans l’actuelle Guyane, au Sénégal, à La Réunion et aux Indes françaises.
Mis sous séquestre en 1791, ces pièces ont ensuite été réunies au château de Versailles, devenu dépôt central pour les saisies révolutionnaires réalisées dans l’ancien département de Seine-et-Oise, avant de rejoindre la Bibliothèque de la ville en 1806.
La nation Choctaw d’Oklahoma
Le parcours de l’exposition se termine par une carte blanche laissée à la Choctaw Nation of Oklahoma et à l’équipe du Choctaw Cultural Center de la ville de Durant, autour d’une sélection d’objets issus du cabinet du comte d’Artois et des collections conservées au musée du quai Branly.
« In times before, our ancestors occupied the place where you now reside and came there to hunt; they ceded this land to you as to a people who wished to become their friends, in recognition of which you promised our ancestors a certain amount of goods, and the passage of time has not voided the continuation of the gift, and of the friendship, which, having reigned between our ancestors and the French people, reigns still between your people and ours. » – Speech from Choctaws to their French allies, taken from « Relations de la Louisiane », anonymous French account from the 18th century, Newberry Library
Les Choctaws sont originaires de la vallée inférieure du Mississippi, région baptisée Louisiane par les Français, sur laquelle ils exercent leur emprise coloniale de 1682 à 1769, puis de 1801 à 1803, date de la vente du territoire aux Américains par Napoléon Bonaparte. De nos jours, la Nation Choctaw est engagée dans la relance des pratiques et des modes de vie traditionnels au sein de la communauté.
Les collections d’Amérique du Nord du musée du quai Branly
Le musée du quai Branly-Jacques Chirac conserve aujourd’hui plus de 250 pièces provenant des territoires actuels du Canada et des États-Unis, collectées entre 1650 et 1850, qui constituent un corpus exceptionnel pour la connaissance des peuples des plaines nord-américaines, des Grands lacs et du sud-est, et leur relation avec les européens.
Le projet CROYAN
Le projet de recherche CROYAN (Collections ROYales d’Amérique du Nord) est un un projet de recherche pluridisciplinaire lancé par le musée du quai Branly – Jacques Chirac autour de sa collection d’objets collectés entre 1650 et 1850 dans les territoires actuels du Canada et des États-Unis. Ce projet associe l’étude historique des collections, leur analyse matérielle, les interventions de conservation- restauration et la collaboration avec les partenaires amérindiens. Cette approche croisée vise à apporter un éclairage inédit sur la provenance et le contexte de collecte des pièces, la valeur et la fonction attribuées dans le passé comme aujourd’hui par les communautés nord-amérindiennes à ces objets variés et leur transmission aux générations futures.
Exposition « La Curiosité d’un Prince. Le destin du cabinet ethnographique du comte d’Artois, de la Révolution à nos jours »
18 septembre – 11 décembre 2021 Bibliothèque centrale de Versailles
Galerie des Affaires Étrangères
5 rue de l’Indépendance américaine
78000 Versailles
Situé dans le département d’Indre-et-Loire, le château d’Azay-le-Rideau est un chef-d’œuvre de l’architecture de la première Renaissance française.
Au début du XVIe siècle, Gilles Berthelot, trésorier de François Ier, et Philippe Lesbahy, son épouse font construire une fastueuse demeure sur les fondations d’un vieux château médiéval, avec ce célèbre escalier droit, dit « rampe-sur-rampe », l’un des tout premiers en France. En 1791, le château est acheté et restauré par le marquis de Biencourt. Ouvert à la visite dès le milieu du XIXe siècle, le château est la propriété de l’État depuis 1905. Il est aujourd’hui géré par le Centre des monuments nationaux.
De 2014 à 2017, le Centre des monuments nationaux a mené un vaste chantier visant à redonner tout son éclat au monument et à son parc. En 2019, le château d’Azay-le-Rideau a accueilli 310.000 visiteurs.
Aurélie Vialard-Goudou, guide conférencière dans le Val de Loire et la ville de Tours, nous fait découvrir les extérieurs et les principales pièces du château.
« En gravissant une crête j’admirai pour la première fois le château d’Azay diamant taillé à facettes serti par l’Indre monté sur des pilotis masqués de fleurs. » – Honoré de Balzac dans « Le Lys dans la vallée »
Comme au XVIe siècle, le visiteur pénètre dans le château en empruntant l’escalier d’honneur, achevée en 1521. Ses loggias et ses plafonds à caissons sculptés en font sa renommée.
Édifiée en chêne extrait de la forêt royale de Chinon, la charpente du château a traversé les siècles avant de connaître une restauration majeure entre 2015 et 2017. Les combles sont ouverts à la visite depuis 2011.
Bien que le château ait été soigneusement meublé par les marquis de Biencourt successifs, l’État l’acquiert en 1905 vide de tout mobilier. Grâce à un partenariat avec le Mobilier national, une centaine de pièces ont rejoint le château depuis 2014. Le grand salon, situé au rez-de-chaussée, a conservé l’essentiel de son aménagement du XIXe siècle.
Ce tableau de Jan Massys (1510-1575) figurant « Psyché apportant à Venus le vase de Proserpine » a été déposé par le musée du Louvre. Il faisait partie de la collection des marquis de Biencourt vendue en 1901.
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
Exposition « De Chantilly à Azay-le-Rideau. Le retour des portraits de la Renaissance »
Du 19 mai au 19 septembre 2021, le château d’Azay-le-Rideau présentait un ensemble de portraits issus de la collection du marquis de Biencourt, donnés en 1939 au musée Condé de Chantilly et qui ne l’ont jamais quitté depuis. Pour la première fois, ces tableaux revenaient à Azay-le-Rideau le temps de cette exposition.
Cliquez sur l’image ci-dessous pour revoir la visite privée proposée par Mathieu Deldicque, conservateur du Patrimoine au musée Condé du château de Chantilly.
Avec plus de 80 œuvres originales et des projections immersives spectaculaires, la nouvelle exposition du Palais des Beaux-Arts de Lille propose une plongée dans l’univers de Francisco de Goya y Lucientes (1746-1828), génie du beau et de l’étrange.
Partant de la vie et de l’œuvre du peintre, « Expérience Goya » est centrée autour des deux chefs-d’œuvre conservés au Palais des Beaux-Arts de Lille, « Les Vieilles » et « Les Jeunes ».
Régis Cotentin, commissaire général de l’exposition, et Donatienne Dujardin, commissaire scientifique, vous proposent de découvrir les premières images de cette grande exposition.
Commissariat
Régis Cotentin, commissaire général de l’exposition, responsable de l’art contemporain au Palais des Beaux-Arts de Lille
Donatienne Dujardin, commissaire scientifique de l’exposition, chargée des peintures étrangères XVIe – XVIIIe siècles au Palais des Beaux-Arts de Lille
« Par ces figures fantomatiques qui tentent désespérément de se soustraire au néant de la destinée humaine, Goya nous confronte une nouvelle fois à nos émotions les plus profondes et engendre l’effroi. » – Donatienne Dujardin
« Ce virulent satirique moderne, Goya, l’émule du vénitien Tiepolo, qui, voulant peindre les ravages du temps, a osé lui placer en main, non plus cette fois la classique faux tranchante, mais bien par une inconcevable hardiesse, un vieux balai fort usé. » – Achille Jubinal dans « Notice sur M. le baron Taylor et sur les tableaux espagnols achetés par lui d’après les ordres du roi » (1837)
« Se plonger dans la vie de Goya relève de l’enquête pour distinguer la fable des faits authentiques, pour isoler la réalité des idées reçues. » – Régis Cotentin
« Dans la tombe de Goya est enterré l’ancien art espagnol, le monde à jamais disparu des toreros, des majos, des manolas, des moines, des contrebandiers, des voleurs, des alguazils et des sorcières, toute la couleur locale de la Péninsule. Il est venu juste à temps pour recueillir et fixer tout cela. Il a cru ne faire que des caprices, il a fait le portrait et l’histoire de la vieille Espagne, tout en croyant servir les idées et les croyances nouvelles. Ses caricatures seront bientôt des monuments historiques. » – Théophile Gautier dans « Voyage en Espagne »
« Goya est le témoin le plus sincère des événements funestes ou heureux de son époque, en quelque sorte le premier reporter des temps modernes. » – Jeannine Baticle, spécialiste de Goya
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
« Le grand mérite de Goya consiste à créer le monstrueux vraisemblable. » – Charles Baudelaire (1857)
Exposition « Paris-Athènes. Naissance de la Grèce moderne 1675-1919 »
30 septembre 2021 – 7 février 2022
Musée du Louvre
2021 marque un double anniversaire : le bicentenaire des débuts de la guerre de Libération de la Grèce, traditionnellement fixés au 25 mars 1821, et l’entrée au Louvre de la « Vénus de Milo« , découverte un an auparavant. La nouvelle exposition proposée par le Louvre célèbre les liens culturels, historiques et artistiques noués avec la France, qui ont contribué à la définition de la Grèce moderne.
Jean-Luc Martinez, président-directeur honoraire du Louvre, vous invite à découvrir cette histoire commune dans le cadre d’une visite privée exceptionnelle de près d’une heure. À savourer !
La musique illustrant ce reportage est une composition originale de Enio Sadflower.
Commissariat de l’exposition
Marina Lambraki Plaka, Directrice de la Pinacothèque nationale–musée Alexandre Soutsos (Athènes
Anastasia Lazaridou, Directrice des Musées archéologiques, des Expositions et des Programmes éducatifs au ministère de la Culture et des Sports (Athènes)
Jean-Luc Martinez, Président-directeur honoraire du musée du Louvre, assisté de Débora Guillon
La Grèce ottomane
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les ambassadeurs en route vers la Sublime Porte (gouvernement du sultan de l’Empire ottoman à Constantinople) découvrent en Grèce une province ottomane, qui intéresse vivement les artistes et intellectuels. En 1821, la guerre d’indépendance grecque, soutenue militairement et financièrement par certains pays européens, suscite un enthousiasme populaire.
La guerre d’indépendance
Le 25 mars 1821 – date célébrée aujourd’hui comme fête nationale de la Grèce – l’archevêque Germanos de Patras appelle les Grecs à se soulever contre l’Empire ottoman : c’est le début de la guerre d’Indépendance. L’indépendance est prononcée le 12 janvier 1822.
L’archéologie
La discipline archéologique naît véritablement au milieu du XIXe siècle au moment où se développe une approche plus scientifique de la fouille. En 1846, la création de l’École française d’Athènes encourage le développement de cette véritable discipline scientifique. Les premières fouilles de l’École, en 1870 à Santorin, mettent au jour une histoire inconnue de la Grèce.
À la suite de la guerre d’Indépendance, les autorités grecques mettent en place des mesures protectrices pour les antiques, comme l’interdiction des exportations. Alors que la Société archéologique d’Athènes est fondée, les grands sites archéologiques sont répartis entre les différents instituts européens installés en Grèce, principalement ceux d’Allemagne et de France. C’est ainsi que le site d’Olympie est confié à l’École allemande à partir de 1875, et que Delphes, et Délos notamment, sont fouillés par les archéologues de l’École française.
La couleur de l’Antiquité
À la fin du XVIIe siècle, deux voyageurs anglais, James Stuart et Nicholas Revett découvrent des traces de polychromie sur des fragments d’architecture grecque. Cette révélation s’oppose au mythe de la blancheur des statues grecques, synonyme de classicisme et de beauté.
La construction de l’identité grecque
La dynastie d’artistes suisses Gilliéron, installée en Grèce à partir de 1877, contribue à la diffusion en Europe des découvertes archéologiques. Une fabrique de l’imagerie nationale grecque est ensuite mise en place par Émile Gilliéron avec notamment sa diffusion lors des premiers jeux Olympiques modernes à Athènes en 1896.
La redécouverte du passé byzantin
Autour de 1900, Gabriel Millet dirige les premières fouilles byzantines françaises. Son intérêt pour la Grèce byzantine le conduit à rassembler sur les monuments, les églises et les objets d’art byzantins une documentation très abondante qui est à l’origine des études sur l’histoire de l’art byzantin en France.
L’entrée dans la modernité
L’École des Beaux-Arts d’Athènes ouvre ses portes en 1836, peu de temps après l’installation de la dynastie bavaroise sur le trône grec et le choix d’Athènes comme capitale en 1834. Dans la seconde partie du XIXe siècle, le centre artistique européen se déplace de Munich à Paris, et les artistes grecs sont de plus en plus nombreux à aller étudier dans la capitale française.
La construction d’une identité européenne
Après plusieurs conflits armés, la Grèce sort profondément transformée, avec un profond renouvellement de sa production artistique. Le groupe Techni expose à Paris et impose un nouveau regard sur l’identité artistique grecque et imposent leur art comme pleinement européen.
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
En savoir +
Sur le site Internet du musée du Louvre consacré à l’exposition.
Exposition « Paris-Athènes. Naissance de la Grèce moderne 1675-1919 »
30 septembre 2021 – 7 février 2022
Musée du Louvre
Actualité des collections de peintures du Louvre
« La Maison Changenet. Une famille de peintres entre Provence et Bourgogne vers 1500 »
7 juillet – 8 novembre 2021
Musée du Louvre – Aile Richelieu, salle 832
L’acquisition récente et la restauration d’une « Assomption » de Josse Lieferinxe offre l’occasion au musée du Louvre de mettre en valeur les ateliers de la mythique « École d’Avignon ».
Lieferinxe est le gendre d’un autre grand peintre, Jean Changenet, issu d’une dynastie d’artistes dijonnais, qui avait fondé à Avignon un puissant atelier peu après 1480. Or, Jean Changenet continue de réaliser d’importantes commandes destinées à sa ville d’origine.
À l’occasion de la parution de l’ouvrage « La Maison Changenet. Une famille de peintres entre Provence et Bourgogne vers 1500 » aux Éditions du musée du Louvre / In Fine éditions d’art, Sophie Caron et Elliot Adam nous présentent les résultats de leurs récentes recherches.
Cette vidéo a été réalisée en collaboration avec Nicolas Bousser.
Sophie Caron est ancienne élève de l’École normale supérieure et conservatrice du patrimoine ; elle est en charge des œuvres françaises, flamandes, germaniques et espagnoles du XVe siècle au département des Peintures du Louvre. Elliot Adam est doctorant en histoire de l’art médiéval à Sorbonne Université, membre du Centre André Chastel, où il enseigne depuis 2016. Il y prépare une thèse de doctorat intitulée « De blanc et de noir. La grisaille dans les arts de la couleur en France à la fin du Moyen Âge (1430-1515) ».
Cette « Assomption », acquise grâce à la générosité des Amis du Louvre, vient enrichir la collection dite de « l’École d’Avignon ». Aujourd’hui restaurée, l’œuvre est présentée pour la première fois aux visiteurs.
Dans l’ouvrage, les auteurs mènent l’enquête depuis l’atelier de Jean Changenet, le plus important peintre d’Avignon à la fin du XVe siècle, fondateur au début d’un atelier où se rencontrent des artistes venus d’Espagne, d’Italie et des anciens Pays-Bas.
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
Après la mort de Jean Changenet en 1495, la boutique est entretenue par ses successeurs, tandis qu’à Marseille, un atelier, constitué autour de son gendre Josse Lieferinxe et de Bernardino Simondi, hérite des modèles élaborés par la « filiale » avignonnaise.
À Dijon, dans la maison-mère des Changenet, une importante production de manuscrits enluminés, de peintures murales et de verrières révèle l’existence de dialogues soutenus entre les différents ateliers de cette entreprise familiale.
En savoir +
Consultez le site Internet du musée du Louvre en cliquant ici.
Actualité des collections de peintures du Louvre
« La Maison Changenet. Une famille de peintres entre Provence et Bourgogne vers 1500 »
7 juillet – 8 novembre 2021
Musée du Louvre – Aile Richelieu, salle 832
Originaire de Nancy, la famille Adam est la plus grande dynastie de sculpteurs français du XVIIIe siècle. Première rétrospective à leur être consacrée, l’exposition du musée des Beaux-Arts de Nancy réunit plus de cent chefs-d’œuvre.
Rome, Paris, Versailles, Berlin : trois générations d’artistes vont œuvrer au service du pape et des grands monarques européens, de Louis XV à Frédéric II de Prusse et Catherine II de Russie.
Suivez Pierre-Hippolyte Pénet, conservateur du patrimoine chargé des collections du XVe au XVIIIe siècle, palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain, dans les salles du musée des Beaux-Arts et dans la ville de Nancy.
Cette visite nous permet en effet de découvrir la façade de la maison des Adam, 59 rue des Dominicains, ainsi que le monument funéraire de Catherine Opalinska dans l’église Notre-Dame-de-Bonsecours.
Suivant le fil chronologique, le parcours de l’exposition propose un voyage entre Nancy, Rome, Versailles et Potsdam, évoquant successivement les principaux sculpteurs de la famille Adam.
L’œuvre choisie pour l’affiche de l’exposition est le « Neptune calmant la tempête » exécuté par Lambert Sigisbert Adam, témoignage de sa fascination pour l’art du Bernin. Le marbre constitue l’un des prêts exceptionnels consentis par le Louvre pour l’exposition nancéienne.
« La Poésie lyrique » (photographie ci-dessus), commandée par la marquise de Pompadour pour son château de Bellevue, quitte pour la première fois les salles du Louvre depuis 1872.
Quatre spectaculaires bustes en marbre représentant « Les Quatre Éléments » et conservés en collection particulière, sont dévoilés pour la première fois au public.
« Tout formait trous dans ses ouvrages. » – Pierre Jean Mariette à propos de Lambert Sigisbert Adam
Nicolas Sébastien Adam est reçu tardivement à l’Académie royale de sculpture grâce à son « Prométhée déchiré par un aigle » (photographie ci-dessus).
« Cet artiste est remply de goût dans ses ouvrages. » – Charles Natoire à propos de Clodion
La sculpture lorraine au XVIIIe siècle
En 2021, la Ville de Nancy et le département de Meurthe-et-Moselle proposent une saison consacrée à la sculpture lorraine du XVIIIe siècle. Deux grandes expositions sont organisées du 18 septembre 2021 au 9 janvier 2022 :
À Nancy, l’exposition « Les Adam. La sculpture en héritage », présentée au musée des Beaux-Arts par le palais des ducs de Lorraine-Musée lorrain, constitue la première rétrospective consacrée à cette grande dynastie de sculpteurs français.
À Lunéville, l’exposition « La sculpture en son château. Variations sur un art majeur » met en avant l’importance de la sculpture au sein des résidences ducales de Lorraine.
En savoir +
Consultez le site Internet du musée en cliquant ici.
Exposition « Les Puys d’Amiens, chefs-d’œuvre de la cathédrale Notre-Dame »
3 juillet – 10 octobre 2021 Musée de Picardie (Amiens)
Pour célébrer les 800 ans de l’édification de la cathédrale Notre-Dame d’Amiens, le Musée de Picardie rénové consacre sa première grande exposition aux chefs-d’œuvre commandés par la confrérie Notre-Dame du Puy.
Si la figure de la Vierge occupe une place centrale dans ces tableaux, certains Puys transcrivent aussi les événements politiques et religieux souvent douloureux et chahutés ayant rythmé l’histoire de la ville et de la région d’Amiens durant cette époque.
Suivez François Seguin, conservateur du patrimoine et responsable des collections médiévales et des objets d’art du Musée de Picardie.
Attestée depuis 1388, la confrérie du Puy Notre-Dame rassemblait des notables amiénois pour glorifier la Vierge Marie par des jeux poétiques. Cette association pieuse, outre la célébration régulière d’offices religieux, offrait à chacune des fêtes mariales des repas au cours desquels étaient organisés des concours de poésie. Le terme de « Puy » vient du fait que ces poèmes étaient récités sur une estrade – ou podium – appelée « puy » en français médiéval.
La plus grande particularité de la confrérie amiénoise est d’avoir fait de la commande artistique l’une des obligations que devaient remplir les maîtres. Outre le chant royal, la devise de l’année inspirait le peintre auquel était commandé un tableau.
Les Puys des années 1518, 1519, 1520, 1521 et 1525 bénéficient de cadres en chêne sculpté aux proportions monumentales (3,83 m pour le plus haut d’entre eux).
Dispersés à travers le diocèse pour la plupart d’entre eux, seuls les tableaux jugés d’une qualité suffisante furent conservés dans une chapelle à l’écart. Ces Puys d’Amiens rescapés des destructions du siècle des Lumières constituent aujourd’hui un témoignage capital pour l’histoire sociale, culturelle et religieuse de la ville d’Amiens.
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
Construit entre 1855 et 1867, le Musée de Picardie a été le premier bâtiment construit ex nihilo pour conserver et exposer des œuvres d’art. D’abord baptisé « Musée Napoléon », il est devenu sous la IIIe République « Musée de Picardie ». Le bâtiment est classé « Monument historique » depuis 2012.
En savoir plus
Consultez le site Internet du musée en cliquant ici.
Exposition « Les Puys d’Amiens, chefs-d’œuvre de la cathédrale Notre-Dame »
3 juillet – 10 octobre 2021
Musée de Picardie (Amiens)
Exposition « Le trait de la séduction. Dessins de l’École de Fontainebleau »
7 août – 7 novembre 2021
Cabinet d’arts graphiques du château de Chantilly
En 1528, François Ier lance un grand chantier d’embellissement de son château de Fontainebleau. Les artistes italiens Rosso Fiorentino, Primatice et Nicolò dell’Abate sont appelés pour transformer les lieux en « nouvelle Rome ». Dans la galerie François Ier, la galerie d’Ulysse ou la salle de Bal, ils popularisent une formule décorative promise à un grand succès : l’alliance de fresques et de stucs aux guirlandes exubérantes et putti. Ce nouveau vocabulaire sera plus tard appelé « l’école de Fontainebleau ».
L’exposition, présentée jusqu’au 7 novembre 2021 dans les salles du cabinet d’arts graphique du château de Chantilly, permet d’admirer quelques unes des plus belles feuilles de ce courant artistique majeur de l’histoire de l’art français. L’étude de certaines œuvres a permis de reconsidérer leur attribution.
La feuille ci-dessus est un modello, c’est-à-dire un dessin soigné, mis au carreau pour pouvoir être transféré sur un carton. Elle prépare la fresque de la belle Danaé fécondée par Jupiter transformé en pluie d’or au centre de la galerie François Ier au château de Fontainebleau.
Primatice a réalisé le dessin préparatoire ci-dessus dans le cadre de la commande d’un décor pour le plafond de la chapelle de l’hôtel parisien de François de Guise. On y voit une nuée d’anges virevoltant et désignant l’étoile de Bethléem.
Exposition « Le trait de la séduction. Dessins de l’École de Fontainebleau »
7 août – 7 novembre 2021
Cabinet d’arts graphiques du château de Chantilly