Exposition « Face à face. Visière d’un cavalier romain »
29 janvier – 9 mai 2022
Musée d’Archéologie nationale (Saint-Germain-en-Laye)
Plus de cent ans après sa découverte en 1908, la visière de casque à visage romain de Conflans-en-Jarnisy (Meurthe-et-Moselle) vient de rejoindre les collections du musée d’Archéologie nationale. Son étude scientifique, conduite avec le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF), a permis d’éclairer les choix de restauration.
Suivez Sophie Féret et Clara Bernard, conservatrices du patrimoine et commissaires scientifiques de l’exposition, pour mieux comprendre cet objet au travers des études et analyses réalisées à l’occasion de son acquisition.
La visière est découverte par des terrassiers en 1908. D’abord confiée à un officier à la retraite, puis au docteur Émile Coliez, la visière est ensuite étudiée par Paul Perdrizet. Ce dernier publie, en 1911, la première étude dans la revue de la Société d’archéologie de Lorraine. D’après lui, la visière aurait été déposée au sein d’une sépulture avec d’autres objets, aujourd’hui perdus.
Cette visière est faite d’une tôle de cuivre aujourd’hui corrodée. Les rivets, disposés en partie inférieure des joues, et la corrosion du fer, visible sur les oreilles, sont les indices d’un timbre en fer disparu.
D’après Flavius Arrien, écrivain grec et fidèle de l’empereur Hadrien, le casque à visage faisait partie de l’équipement des cavaliers romains. Le soldat auquel il a appartenu est inconnu. Comme d’autres, ce militaire fit peut-être le choix d’être enseveli avec une partie de son équipement.
Acquise en 2019 par l’État avec l’aide de la Fondation La Marck, la visière a été étudiée par le Centre de recherche et de restauration des musées de France. Des photographies sous U.V. ont révélé d’anciennes interventions effectuées, tandis que des radiographies ont dévoilé les détails du décor de la coiffe. La visière a également bénéficié d’une photogrammétrie et d’une numérisation 3D, très utiles durant tout le processus de restauration. L’Accélérateur Grand Louvre d’Analyses Élémentaires (AGLAE), seul équipement de ce type au monde exclusivement dédié au patrimoine, a aussi été utilisé.
La restauration a été l’occasion de formuler des hypothèses sur l’histoire matérielle de l’œuvre. Des analyses d’adhésifs, de datation au Carbone 14 ainsi que des tests de comblement virtuels sur modèle 3D ont été réalisés.
En 2022, la visière est exposée pour la première fois au musée d’Archéologie nationale.
Commissariat de l’exposition
Commissariat général
Rose-Marie Mousseaux, conservatrice en chef du patrimoine, directrice du musée d’Archéologie nationale et du Domaine national de Saint-Germain-en-Laye
Daniel Roger, conservateur général du patrimoine, adjoint à la directrice, responsable du pôle scientifique du musée d’Archéologie nationale
Commissariat scientifique
Sophie Féret, conservatrice du patrimoine, chargée des collections de la Gaule Romaine du musée d’Archéologie nationale
Clara Bernard, conservatrice du patrimoine, chargée des antiquités grecques, étrusques et romaines – Département Restauration, filière Archéologie – Centre de Recherche et de Restauration des musées de France (C2RMF)
En savoir +
Consultez la page dédiée à l’exposition sur le site Internet du musée d’Archéologie nationale.
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