Exposition « Boilly. Chroniques parisiennes »
16 février – 26 juin 2022
Musée Cognacq-Jay (Paris)
Originaire du Nord de la France, Boilly part à la conquête de la capitale à l’âge de 24 ans, en 1785, pour ne plus jamais la quitter. Portraitiste des Parisiens, peintre de scènes urbaines et inventeur de trompe-l’œil saisissants : pendant soixante ans, Louis-Léopold Boilly (1761-1845) s’est fait le chroniqueur enthousiaste de Paris.
Cette exposition monographique explore la carrière foisonnante de Boilly au travers de 130 œuvres qui invitent à découvrir l’inventivité, la virtuosité et l’humour de l’artiste. Elle nous propose une vraie découverte de cet artiste grâce à de nombreux tableaux inédits. Une réussite !
Cliquer ici pour suivre une visite privée avec Sixtine de Saint-Léger, commissaire de l’exposition.
Certaines œuvres sont exposées pour la première fois. Elles proviennent de prestigieuses institutions et de collections particulières, notamment celle conservée au Ramsbury Manor Foundation, au Royaume-Uni.
Boilly en scène
Louis-Léopold Boilly est à peine âgé de 24 ans lorsqu’il rejoint la capitale.
Auteur d’autoportraits singuliers, parfois teintés d’une dérision féroce, il se glisse au milieu de ses contemporains, en véritable témoin de l’avènement d’une société nouvelle.
Chroniques parisiennes
À la grande histoire, Boilly préfère les petits spectacles de la vie quotidienne. Il s’attarde sur le passage d’une rue par temps de pluie ou le va-et-vient incessant des acres, pénètre dans la cour d’une prison de femmes.
La modernité de la ville le fascine. Il célèbre les nouveaux lieux de sociabilité comme les cafés, les théâtres, les salons ou encore les grands boulevards où se pressent les parisiens.
Boilly documente une vision du Paris de son temps, celui dans lequel il aime à flâner.
« Flâner, c’est jouir, c’est recueillir des traits d’esprit, c’est admirer de sublimes tableaux de malheur, d’amour, de joie, des portraits gracieux ou grotesques ; c’est plonger ses regards au fond de mille existences… » – Honoré de Balzac dans « Physiologie du mariage » (1829)
Le spectacle des boulevards
Dès le début de sa carrière, Boilly vit dans le quartier des Grands Boulevards, haut lieu des divertissements dont il s’inspire.
« En fin observateur, Boilly scrute le caractère de ses contemporains. Sa modernité réside dans l’acuité qu’il porte aux expressions, dans le souci d’une forte individuation sociale. » – Sixtine de Saint-Léger
Les visages des Parisiens
Devenu un portraitiste recherché de la capitale, en particulier par la nouvelle bourgeoisie, Boilly tire le portrait de tous les Parisiens comme des personnalités de passage.
Il élabore un format inédit de portraits, brossant ses « petits » portraits en buste au cours d’une séance de pause de deux heures, et les présente systématiquement dans le même cadre. Cinq mille visages furent ainsi immortalisés par le pinceau de Boilly, dont près de mille sont aujourd’hui connus.
Les paris de Boilly
L’immense succès de de la Réunion d’artistes dans l’Atelier d’Isabey au Salon de 1798 – le temps fort de l’art contemporain – consacre sa carrière. Fort de ce triomphe, le peintre présente au Salon de 1800 un trompe-l’œil singulier : l’estampe, la peinture ou le dessin deviennent le sujet même de son tableau.
Illusions d’optique
Curieux de son temps, Boilly est fasciné par l’actualité scientifique et les innovations techniques. En amateur, il collectionne de nombreux instruments optiques : chambres noires (il en possède une trentaine), télescopes, lorgnettes, pantographes ou zograscopes, autant d’objets nouveaux dont il mobilise les ressources afin d’atteindre la perfection illusionniste dans ses fameux trompe-l’œil.
Des boudoirs aux boulevards
Boilly découvre à Paris les œuvres des peintres hollandais du XVIIe siècle. Comme ses contemporains Jean-Honoré Fragonard et Marguerite Gérard, il entreprend de rivaliser avec ses prédécesseurs en perpétuant une tradition libertine pour une clientèle connaisseuse des sous-entendus équivoques.
Ces scènes de mœurs, interprétées dans un langage proche du théâtre de Beaumarchais, jouent avec originalité des subterfuges de l’amour et de la pluralité des plaisirs, féminins et masculins.
Toutes les photographies par @scribeaccroupi
Commissariat de l’exposition
Commissariat général
Annick Lemoine, directrice du musée Cognacq-Jay
Sixtine de Saint-Léger, attachée de conservation du musée Cognacq-Jay
Commissariat scientifique
Étienne Bréton, historien de l’art, directeur d’un cabinet de conseil et d’expertise en art
Pascal Zuber, historien de l’art, directeur d’un cabinet de conseil et d’expertise en art
En savoir +
Consulter la page spéciale sur le site Internet du musée Cognacq-Jay.
Suivez la visite privée avec Sixtine de Saint-Léger, commissaire de l’exposition.