[Exposition] Le peintre finlandais Albert Edelfelt au Petit Palais

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Exposition « Albert Edelfelt (1854-1905). Lumières de Finlande »
10 mars – 10 juillet 2022
Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

Cette exposition monographique est dédiée au peintre Albert Edelfelt. Quasiment inconnu en France, il est l’une des gloires de la peinture finlandaise et c’est tout à l’honneur du Petit Palais que de nous le faire découvrir d’une façon si éclatante.

Une centaine d’œuvres permet de retracer l’évolution de sa carrière et de montrer comment cet artiste a contribué à la reconnaissance de la peinture finlandaise à la fin du XIXe siècle.

« Autoportrait en pied », inachevé (vers 1884) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)
Étude pour « Un déjeuner chez Ledoyen, le jour de vernissage » (1886) par Albert Edelfelt – Musée d’Art (Göteborg)

L’Arcadie familiale

Né en 1854 à Porvoo, sur la côte sud de la Finlande, Albert Edelfelt est le fils d’un architecte d’origine suédoise. À la mort de son père en 1869, il se retrouve à vivre au sein d’un univers essentiellement féminin, entre sa mère, ses sœurs et la vieille servante Fredrika Snygg, dite Tatja.

À droite : « Portrait de Berta Edelfelt, sœur de l’artiste » (1884) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)
« Portrait d’Alexandra Edeffilet, mère de l’artiste » (1883) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)
« Portrait du grand-père de l’artiste » (1874) par Albert Edelfelt – Musée d’Orsay, en dépôt au musée des Beaux-Arts Jules-Chéret de Nice

La peinture d’histoire

Edelfelt suit une première formation artistique à Helsinki et poursuit ses études à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers. Pour lancer sa carrière de peintre d’histoire, Edelfelt entreprend un voyage à Paris et, finalement, s’y installe.

Au premier plan : « Le Duc Charles insulte le cadavre de son ennemi Klaus Fleming » (1878) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)
« Le Village incendié : épisode de la révolte des paysans finlandais, en 1596 » (1879) par Albert Edelfelt – Musée national de Finlance (Helsinki)
Détail de « Le Village incendié : épisode de la révolte des paysans finlandais, en 1596 » (1879) par Albert Edelfelt – Musée national de Finlance (Helsinki)
Détail de « Le Village incendié : épisode de la révolte des paysans finlandais, en 1596 » (1879) par Albert Edelfelt – Musée national de Finlance (Helsinki)

Ces années d’étude sont l’occasion de développer un réseau de camaraderie artistique : il fréquente plusieurs confrères finlandais et sympathise avec de jeunes artistes gravitant autour de Jules Bastien-Lepage.

« Étude de femme nue » et « Académie masculine, de dos » (1874) par Albert Edelfelt – Musée d’Art de l’Ateneum (Helsinki)

Le pleinairisme

Malgré sa formation académique, Edelfelt est sensible aux tendances novatrices qui nourrissent le milieu artistique parisien dans les années 1870. Il évolue vers le « pleinairisme », mouvement privilégiant l’étude de la lumière et l’observation de la nature.

Détail de « Enfants au bord de l’eau » (1884) par Albert Edelfelt – Musée d’Art de l’Ateneum (Helsinki)
Détail de « Enfants au bord de l’eau » (1884) par Albert Edelfelt – Musée d’Art de l’Ateneum (Helsinki)
« En route pour le baptême » (1880) par Albert Edelfelt – Collection privée (Helsinki)
« Le Convoi d’un enfant, Finlande » (1879) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)

Edelfelt atteint la consécration officielle avec l’acquisition par l’État français, en 1882, de sa toile « Service divin au bord de la mer », premier achat français d’une œuvre finlandaise.

« Service divin au bord de la mer » (1881) par Albert Edelfelt – Musée d’Orsay
Détail de « Service divin au bord de la mer » (1881) par Albert Edelfelt – Musée d’Orsay

Il n’est cependant pas imperméable à l’art des impressionnistes, comme en témoignent « Toits de Paris sous la neige » et « Sous les bouleaux ».

« Sous les bouleaux II » (1882) par Albert Edelfelt – Josie Rowland
Détail de « Toits de Paris sous la neige » (1887) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)

Il réalise un seul grand tableau de sujet parisien dans sa carrière : « Au jardin du Luxembourg ». La toile, présentée à la galerie Georges Petit en 1887, frappe par la subtilité de sa lumière et sa virtuosité chromatique.

« Au jardin du Luxembourg » (1887) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)

Le Portrait de Louis Pasteur

Au Salon de 1886, Edelfelt réalise un vrai coup d’éclat avec la présentation du portrait de Louis Pasteur. Il choisit de représenter le savant dans son laboratoire : le visage concentré et déterminé, Pasteur examine un morceau de moelle épinière dans un flacon.

À gauche : « Portrait de Louis Pasteur » (1884) par Albert Edelfelt – Centre national des arts plastiques (Paris La Défense)

Incarnation de la science positiviste promue par la IIIe République, ce portrait est acheté par l’État français et vaut à Edelfelt la Légion d’honneur.

Détail du « Portrait de Louis Pasteur » (1886) par Albert Edelfelt – Musée d’Orsay
« Portrait de docteur Roux faisant son cours » (1895) par Albert Edelfelt – Collection du musée Pasteur (Paris)

Scènes de la vie moderne

Edelfelt est un portraitiste très recherché par les cercles mondains, tant intellectuels que politiques ou princiers. Il se plaît à représenter les élégantes Parisiennes, bien souvent sous les traits de son modèle favori, Virginie.

À gauche : « Parisienne lisant » (1880) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)
« Virginie » (1883) par Albert Edelfelt – Joensuu Art Museum (Finlande)
« Au piano » (1884) par Albert Edelfelt – Musée d’Art (Göteborg)

Parmi ses égéries, la diva finlandaise Aïno Ackté qu’il représente dans la pose dans l’un de ses rôles emblématiques, en Alceste sur les rives du Styx.

« Aïno Ackté en Alceste sur les rives du Styx » (1902) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)

Le chant de la terre natale

Parallèlement à sa carrière parisienne, Edelfelt entretient un lien fort avec sa terre natale. Disposant d’un port d’attache à Haikko où il se fait construire un atelier en 1883, il y retourne tous les étés.

« Vieille paysanne finlandaise » (1882) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)
Détail de « Petit fille tricotant une chaussette » (1886) par Albert Edelfelt – Fondation des Beaux-Arts Gösta Serlachius (Mänttä)

Le peintre met en scène ses compatriotes finlandais, un peuple de paysans et de marins, les paysages mêlant lacs et forêts, la lumière crépusculaire, la neige et les maisons de bois.

« Chagrin » (1894) par Albert Edelfelt – Musée d’Art de l’Ateneum (Helsinki)
« Apprentis tailleurs dans un asile d’enfants, Finlance » (1885) par Albert Edelfelt – Collections Reitz

Les œuvres à connotation patriotique

Albert Edelfelt joue un rôle majeur dans la promotion de la Finlande ainsi que dans sa lutte pour l’indépendance face à l’impérialisme russe. Outre son lien viscéral à sa terre natale, son attachement aux sujets spécifiquement finlandais participe également d’un réel engagement politique.

« Pêcheurs finlandais » (1898) par Albert Edelfelt – Musée d’Art de l’Ateneum (Helsinki)

Haikko, le retour aux sources

Albert Edelfelt meurt le 18 août 1905 à Haikko, dans ce lieu qui lui est si cher et qu’il continue à représenter jusqu’à la fin de sa vie. Cette bourgade constitue pour le peintre un refuge intime, étroitement associé à son univers familial.

« Le Long du rivage (Annie Edelfelt et son chien) » (1883) par Albert Edelfelt – Musée d’Art de l’Ateneum (Helsinki)

Cette exposition est organisée avec le Musée d’Art de l’Ateneum de Helsinki.

En savoir +

Consultez la page spéciale dédiée à l’exposition sur le site Internet du Petit Palais.

Exposition « Albert Edelfelt (1854-1905). Lumières de Finlande »
10 mars – 10 juillet 2022
Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Avenue Winston-Churchill
75008 Paris

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