Exposition « Dessins orientalistes du musée Condé »
5 mars – 29 mai 2022
Cabinet d’arts graphiques du château de Chantilly
À l’occasion du bicentenaire de la naissance du duc d’Aumale, le musée Condé qu’il a fondé rend hommage au dernier propriétaire du château de Chantilly. Avec des dessins de Decamps, Delacroix, Dauzats et Marilhat, cette exposition témoigne de la vie d’Henri d’Orléans en Algérie et de son intérêt pour les artistes du mouvement orientaliste.
Nicole Garnier-Pelle, conservateur général du patrimoine chargée du musée Condé, nous présente les chefs-d’œuvre de cette collection de dessins orientalistes.

Jeune officier, Henri d’Orléans, duc d’Aumale (1822-1897), sert en Algérie d’avril 1840 à février 1848, pendant la guerre de colonisation, d’abord aux côtés de son frère aîné Ferdinand duc d’Orléans, puis comme gouverneur de la province de Médéah et enfin comme gouverneur général de l’Algérie.

Alexandre-Gabriel Decamps (1803-1860)
Parmi les premiers artistes voyageurs de cette génération, Decamps est envoyé en Grèce en 1828, suite à la guerre d’indépendance grecque, pour peindre la bataille navale de Navarin, puis continue vers Constantinople et se fixe en février 1828 à Smyrne. Son séjour d’un an au Proche-Orient sera la principale source d’inspiration qu’il continuea à exploiter sa vie durant.


Prosper Marilhat (1811-1847)
Marilhat part en Orient en avril 1831 comme dessinateur dans une expédition scientifique allemande dirigée par le baron von Hügel, naturaliste et diplomate autrichien. Il passe deux ans en Grèce, Syrie, Liban, Palestine et surtout en Égypte, séjournant longuement en 1832 à Alexandrie et dans le delta. Pour Théophile Gautier, les œuvres de Marilhat donnent « la nostalgie de l’Orient, où (il) n’avai(t) jamais mis les pieds ».

Eugène Delacroix (1798-1863)
Le voyage de Delacroix au Maroc de janvier à juin 1832 marque le début de l’orientalisme romantique. À Tanger, Delacroix découvre la Casbah et écrit qu’il est » au milieu du peuple le plus étrange et qu’il faudrait avoir vingt bras et quarante-huit heures par journée […] pour donner une idée de tout cela ». Il a le sentiment de baigner en pleine Antiquité : « Rome n’est plus dans Rome (…) Vous vous croyez à Rome ou à Athènes moins l’atticisme ; mais les manteaux, les toges, et mille accidents les plus antiques » le fascinent et lui font voir « l’Antiquité vivante ».

Acquisitions orientalistes du duc d’Aumale
Les dessins orientalistes du duc d’Aumale se limitent finalement à quelques très grands artistes comme Delacroix, Decamps et Marilhat, appréciés par le frère aîné du prince, prématurément disparu, dont Aumale reprenait le rôle de grand collectionneur.


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