Exposition « La collection Alana. Chefs-d’œuvre de la peinture italienne »
13 septembre 2019 – 20 janvier 2020
Musée Jacquemart-André (Paris)
Suivez Carlo Falciani, historien de l’Art et commissaire de l’exposition du musée Jacquemart-André, à la découverte de la collection Alana.
Uccello, Fra Angelico, Lorenzo Monaco, Carpaccio, Bronzino, Gentileschi ou Vasari : les plus grands maîtres sont représents dans cette collection privée, exposée pour la première fois au public.
Carlo Falciani est historien de l’Art, commissaire d’expositions et professeur d’Histoire de l’Art Moderne à l’Académie des Beaux-Arts de Florence. Il a été le commissaire des expositions : « Bronzino, pittore e poeta alla corte dei Medici », « Pontormo e Rosso, divergenti vie della maniera » et « Il Cinquecento a Firenze » au Palazzo Strozzi (Florence). Il a également été commissaire de l’exposition « Florence, portraits à la cour des Médicis » en 2015-2016 au musée Jacquemart-André.
Exposition « La collection Alana. Chefs-d’œuvre de la peinture italienne »
13 septembre 2019 – 20 janvier 2020
Musée Jacquemart-André (Paris)
Le musée Jacquemart-André présente 75 chefs-d’œuvre de la collection Alana, l’une des collections privées les plus secrètes, actuellement conservée aux États-Unis.
Uccello, Fra Angelico, Lorenzo Monaco, Carpaccio, Bronzino, Gentileschi ou Vasari : les plus grands maîtres sont représentés, faisant écho à la collection rassemblée par les époux Jacquemart-André dans le musée qui porte aujourd’hui leur nom.
Cette exposition permet d’admirer, pour la première fois au monde, des tableaux qui n’avaient jusque-là jamais été présentés ensemble au public.
D’où vient le nom de la collection ?
« Alana » est la réunion des prénoms d’Alvaro Saieh et Ana Guzmán, le couple de propriétaires de la collection. Tous deux se disent fascinés pour l’art gothique et la Renaissance italienne mais s’intéressent aussi à la peinture des XVIe et XVIIe siècles.
Je sais qu’il y a plus de profit à faire dans l’art contemporain, mais je ne suis pas ici pour l’argent. Je collectionne simplement ce qui me plaît et ces œuvres me plaisent beaucoup. » – Alvaro Saieh
Personnellement, je vais parfois à l’encontre du marché. Si je trouve un tableau exceptionnel, je l’achète, qu’il s’agisse ou non d’un artiste de premier plan. » – Alvaro Saieh
Dans l’appartement dans lequel la collection est habituellement exposée, les œuvres sont disposées selon un accrochage très dense, dans la tradition des grandes collections classiques et des Salons des XVIIIe et XIXe siècles. L’agencement de la première salle de l’exposition au musée Jacquemart-André permet d’évoquer cette scénographie.
Les ors des primitifs italiens
Au XIIIe siècle, les œuvres traduisent le désir de retrouver une relation plus directe avec Dieu et de raconter l’histoire des hommes, la foi qui les anime et leur amour de la nature.
La première Renaissance florentine
À l’aube du XVe siècle, Lorenzo Monaco est le plus grand peintre de Florence. Formé dans la tradition giottesque, il abandonne celle-ci au profit du style sinueux et élégant du Gothique international.
Dans le tableau de Lorenzo Monaco, l’archange Gabriel s’agenouille devant la Vierge et lui annonce qu’elle portera le Fils de Dieu. Troublée par l’arrivée de l’ange, Marie laisse tomber son psautier et lève la main dans un geste de surprise.
La spiritualité florentine
La redécouverte de l’héritage antique permet à la peinture florentine de s’affranchir de la vision médiévale qui prévalait jusqu’alors. « Le Christ en croix » et « Le Christ rédempteur », deux œuvres sans doute destinées à la dévotion privée, révèlent les différentes facettes de l’art florentin du XVe siècle.
La grande peinture vénitienne
Vers la fin du XVe siècle, les peintres abandonnent progressivement la tempera (peinture à l’œuf) pour la peinture à l’huile et changent également de support, les panneaux de bois faisant place à des toiles.
Splendeurs à la cour des Médicis
Avec le retour au pouvoir des Médicis, le genre du portrait est mis à l’honneur à Florence. Les Médicis assoient leur autorité en concevant une politique de légitimation par l’image qui connaît son apogée avec Cosme Ier. Bronzino est chargé de concevoir le nouveau langage pictural du duché.
Le baroque
Le Concile de Trente (1545-1563) donne un nouveau rôle à la création artistique : les œuvres ne doivent plus seulement être un support de dévotion, mais aussi d’enseignement.
La collection Alana est à découvrir jusqu’au 20 janvier 2020 au musée Jacquemart-André.
Je vous proposerai très prochainement une visite privée avec Carlo Falciani, historien de l’Art et commissaire de l’exposition.
Exposition « Le goût de l’Orient. Georges Marteau collectionneur »
26 Juin 2019 – 6 janvier 2020
Département des Arts de l’Islam
Musée du Louvre
Georges Marteau (1858-1916), ingénieur de l’École centrale, fut un grand collectionneur d’art d’Extrême-Orient. En moins de 30 ans, il a réuni une collection exceptionnelle de près de 3.000 œuvres : objets d’art japonais, miniatures persanes, estampes japonaises et livres japonais, reliures et livres persans, cartes à jouer.
Traduisant l’esprit d’une époque qui s’enthousiasme pour les arts de l’Orient, plusieurs objets de la collection Georges Marteau sont réunis au Louvre, le temps d’une exposition, présentée dans le nouvel espace du département des Arts de l’Islam.
Georges Marteau est l’exemple parfait de ces collectionneurs qui, avec un œil expert et une intuition toujours juste, s’attachent à la main d’un peintre, à la rigueur d’un calligraphe, à l’harmonie de l’ensemble. » – Yannick Lintz, directrice du département des Arts de l’Islam
En 1912, Georges Marteau fut le coorganisateur de la première exposition consacrée à l’art du livre islamique au Musée des Arts décoratifs à Paris, où furent présentées de nombreuses pièces de sa propre collection.
En décembre 1916, plusieurs manuscrits intégrèrent, par testament, les collections de la Bibliothèque nationale de France. Des miniatures persanes furent léguées au musée du Louvre tandis que de nombreux objets rejoignirent le musée des Arts décoratifs.
Ne souhaite de meilleure compagnie que celle des livres
Complices des moments heureux et malheureux
Ils accroissent l’allégresse de la vie et rassérènent le cœur
Par eux s’obtient tout ce que tu peux désirer
A-t-on vu jamais confident plus délicat
Jamais il n’offense et jamais il ne s’offense. »
Ci-dessus un poème ornant la page de frontispice d’un manuscrit conservé au département des Arts de l’Islam du musée du Louvre, legs de Georges Marteau.
L’art du livre persan, qui passionna Georges Marteau au cours des dernières années de sa vie, tient une place particulière dans sa collection. Au début du 20e siècle, l’engouement de quelques marchands, amateurs et savants, dont Georges Marteau faisait partie, contribua à la reconnaissance et à l’étude de cet art mais entraîna aussi le démembrement de certains ensembles.
Malgré les prix élevés atteints ces dernières années par les beaux livres, il s’est formé des collections qui peuvent rivaliser avec celles de deux mondes. Nous avons pu voir les principales, et c’est là que nous avons appris à apprécier l’art de l’Iran dans toutes ses manifestations. Il est malheureusement plus facile de se passionner que d’analyser son admiration. » – Georges Marteau dans « D’Allemagne » (1911)
Comme le précise le catalogue de l’exposition, les raisons de l’apparition tardive de l’imprimerie dans le monde islamique sont multiples et plus complexes que la simple réticence religieuse à l’égard de la reproduction mécanique de l’écriture arabe, raison la plus souvent avancée. Le prestige du métier de copiste, le statut de la calligraphie, considéré comme un art majeur, l’attachement particulier à l’esthétique du livre enluminé, le coût de l’installation des presses à imprimerie et les possibles préjugés attachés à cette technologie étrangère ont contribué à retarder l’adoption de l’imprimerie.
Cette présentation est assurée par Charlotte Maury, chargée de collection, monde ottoman et turc, art du livre au département des Arts de l’Islam du musée du Louvre.
Exposition « Le goût de l’Orient. Georges Marteau collectionneur »
26 Juin 2019 – 6 janvier 2020
Département des Arts de l’Islam
Musée du Louvre
Exposition « Bouddha, la légende dorée »
19 juin – 4 novembre 2019
Musée national des arts asiatiques – Guimet
L’exposition du musée des arts asiatiques – Guimet propose de découvrir les grandes étapes de la vie du fondateur du bouddhisme. Articulée autour des grands « miracles » de la vie de Bouddha, de sa naissance à l’accès au nirvana, elle permet de présenter sous un nouveau jour les œuvres issues des collections du musée.
Découvrons ensemble, en images, quelques étapes du parcours de l’exposition.
Doutez de tout et surtout de ce que je vais vous dire. » – Bouddha
Le bouddhisme est la quatrième religion au monde par le nombre de fidèles, derrière le christianisme, l’islam et l’hindouisme.
Le bronze ci-dessus représente le Bouddha vainqueur du démon Mara, prenant la Terre à témoin de ses mérites en effleurant le sol de sa main droite.
Vies antérieures
Dans le bas-relief ci-dessus, le futur Bouddha est représenté sous les traits du prince Sujati, rescapé avec ses parents du massacre de sa famille. Il fait le vœu de nourrir ses parents réfugiés dans la forêt en leur offrant chaque jour un peu de sa propre chair.
Ci-dessus, le futur Bouddha est représenté sous les traits d’un jeune homme nommé Sumedha rendant hommage à l’un de ses prédécesseurs, le bouddha Dipamkara, en étalant sa chevelure sous ses pieds afin que le saint homme puisse traverser une rue fangeuse sans se salir.
Naissance
Ayant décidé de s’incarner dans la famille la plus parfaite qui fut, le futur Bouddha descendit dans le sein de sa mère, la reine Maya, sous la forme d’un éléphant blanc à six défenses. L’enfant vit le jour au terme d’une grossesse de 10 mois.
Attends tout de toi-même. » – Bouddha
Éveil
Après une jeunesse assez classique pour un homme de son rang, celui qui est alors connu sous le nom de Siddhartha Gautama, dit Shakyamuni, renonce au monde à la suite de trois rencontres qui lui révèlent la dure réalité de l’expérience humaine : la vieillesse, la maladie et la mort.
Au cours d’une quatrième rencontre avec un renonçant, la voie de la spiritualité s’ouvre à lui. La quête qu’il commence alors finit par le conduire à l’état d’ « Éveillé ».
Celui qui est le maître de lui même est plus grand que celui qui est le maître du monde. » – Bouddha
Enseignement
Le disciple qui parvient à l’Éveil par l’écoute de l’enseignement est appelé « arhat » (méritant). Un groupe d’arhat fut chargé par le Bouddha de diffuser la « Bonne Loi » et d’en assurer la sauvegarde jusqu’à la venue de Maitreya, le Bouddha du futur.
Le nombre de ces arhat a pu être porté à 500 dans certains pays d’Extrême-Orient où les grands complexes religieux comportent des temples qui leur sont consacrés.
L’image du Bouddha en Asie
Après une période au cours de laquelle le Bouddha n’était pas représenté de façon figurative, une image, sculptée ou peinte, est progressivement apparue. Facilement identifiable de nos jours, sa représentation est régie par les descriptions données dans les textes du canon bouddhique.
Postures
L’iconographie retient quatre postures principales pour le Bouddha : debout, assis marchant et couché.
La position debout est dite « samapada » lorsque les jambes sont parfaitement tendues ou « abhanga » lorsqu’un genou est fléchi et que le corps se déhanche légèrement.
En position assise, le Bouddha est généralement figuré jambes croisées, selon deux variantes principales : la posture héroïque (virasana), jambes placées l’une sur l’autre, une seule plante de pied étant visible ; la posture du lotus (padmasana »), jambes étroitement croisées, les plantes des pieds visibles.
L’attitude de la marche est moins fréquente. Elle correspond à l’épisode de la descente du ciel des Trente-trois dieux.
La position couchée, enfin, se rapporte à l’entrée du Bouddha dans le « nirvana ».
Gestes symboliques
De nombreux gestes signifiants ont été régulièrement représentés.
Ci-dessous, le geste du don (« varadamudra ») avec la main baissée, paume dirigée vers le fidèle et les doigts pointés vers le bas.
Pour la position de l’argumentation (« vitarkamudra ») la main est levée, le pouce et l’index sont joints.
Dans le geste de l’enseignement (« vitarkamudra »), la main droite est relevée au niveau de l’épaule, paume en avant, alors que la main gauche est maintenue au niveau de la hanche, l’avant bras à l’horizontal et paume vers le haut.. Dans chaque main, le pouce touche légèrement l’index pour former un cercle.
Lorsque Bouddha fait le geste de la mise en branle de la roue de la Loi (« dharmachakramudra »), les deux mains sont placées à hauteur de la poitrine, le pouce et un doigt d’une main touchent le bout des doigts de l’autre.
La vie n’est pas un problème à résoudre mais une réalité à expérimenter. » – Bouddha
Grande extinction
Après d’ultimes sermons, le Bouddha s’éteignit pour ne plus renaître : il entra dans ce que les bouddhistes appelèrent dès lors le « mahaparinirvana », à savoir la « grande et complète extinction ».
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
Ne demeure pas dans le passé, ne rêve pas du futur, concentre ton esprit sur le moment présent. » – Bouddha
Exposition « Bouddha, la légende dorée »
19 juin – 4 novembre 2019
Musée national des arts asiatiques – Guimet
Le musée national des arts asiatiques – Guimet vient d’acquérir une œuvre de l’artiste céramiste japonais Takahiro Kondo, né en 1958.
Cette sculpture, « Reduction » (2013), a été obtenue à partir d’un moulage du corps de l’artiste. Il adopte une position de yoga, la célèbre « position du lotus », aussi appelée « padmasana » : jambes croisées, dos droit, tête alignée, mains reposant sur les genoux, lesquels touchent le sol.
« Quand le yogi assis dans la posture du Lotus quitte le sol et reste fermement dans les airs, il doit savoir qu’il a atteint la maîtrise de ce souffle de vie qui détruit les ténèbres du monde. » – Extrait du « Shiva Samhita », l’un des textes classiques du « Hatha Yoga »
Takahiro Kondo est considéré comme un des plus grands artistes contemporains japonais. En 2011, un terrible tremblement de terre, suivi d’un tsunami dévastateur, causa la mort de 18.000 personnes et raviva la peur de la menace nucléaire. Takahiro Kondo a souhaité répondre par son art à la catastrophe, créant une série de sculptures de porcelaine à partir d’un moulage fait sur son corps. Après cuisson, la pièce connaît une réduction d’environ 20% de la taille d’origine.
L’œuvre évoque une effigie du Bouddha, saisi dans sa phase ascétique. Le creusement sous la cage thoracique indique que le souffle est retenu dans les poumons. La glaçure appliquée sur l’œuvre évoque aussi bien l’eau que la radioactivité.
Exposition « Paris Romantique 1815-1848 »
22 mai – 15 septembre 2019
Petit Palais (Paris)
Le Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris, propose une grande exposition immersive dans le « Paris Romantique » des années 1815-1848.
Construit comme une promenade d’une journée dans la capitale, le parcours permet de découvrir l’effervescence artistique dans les quartiers emblématiques de la période : les Tuileries, le Palais-Royal, la Nouvelle-Athènes, Notre-Dame de Paris, le Quartier Latin ou encore le « Boulevard du crime » et ses théâtres. Vous y croiserez la duchesse de Berry, Victor Hugo, George Sand, Eugène Delacroix, Hector Berlioz, mais aussi les dandys et les parisiennes les plus chics.
Je vous invite à suivre Christophe Leribault, directeur du Petit Palais, pour une visite privée exceptionnelle.
Les Salons des années 1820 virent l’émergence du romantisme en peinture, avec la présentation des œuvres de Géricault (« Le Radeau de la Méduse » en 1819) et de Delacroix (« La Barque de Dante » en 1822, « Les Massacres de Scio » en 1824, « Le Christ au jardin des Oliviers » en 1827).
Dans les années 1830, ce fut au tour des sculpteurs de la nouvelle école de se faire remarquer : le « Roland furieux » de Jehan Duseigneur est considéré comme l’un des manifestes du romantisme en sculpture.
Le roman « Notre-Dame de Paris » de Victor Hugo contribua à la redécouverte du vieux Paris et du patrimoine architectural du Moyen-Âge , dans un mouvement plus vaste qui aboutit en 1830 à la création du poste d’inspecteur général des monuments historiques, bientôt occupé par Prosper Mérimée.
La révolution de 1848 mit un terme à la monarchie de Juillet. L’épisode du pillage des Tuileries, le soir du 24 février, est évoqué à la fin de l’exposition avec la présentation du bureau fracturé de Louis-Philippe.
Le Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris, présente un vaste panorama de la vie artistique dans la capitale au cours des années dites « romantiques », à savoir de la chute de Napoléon à la révolution de 1848.
Comment s’est fait le choix des 600 œuvres exposées ?
Dans ce court extrait de la visite privée de l’exposition, la réponse nous est apportée par Christophe Leribault, directeur du Petit Palais.
L’exposition du Petit Palais se poursuit au musée de la Vie Romantique avec une centaine d’œuvres restituant l’atmosphère des salons littéraires de l’époque.
Exposition « Antoine-Jean Gros (1771-1835) : dessins du Louvre »
Musée du Louvre
27 juin – 30 septembre 2019
Antoine-Jean Gros (1771-1835) est principalement connu pour avoir été le peintre de l’épopée napoléonienne. Ses dessins témoignent de son évolution d’une esthétique néoclassique vers le romantisme dont il fut l’un des précurseurs.
Le fonds de dessins d’Antoine-Jean Gros du musée du Louvre compte 438 dessins rassemblés au sein de quatre carnets – dont le dernier a été acquis très récemment, fin 2018 – et 17 feuilles libres. Les carnets du Louvre sont les seuls connus des « vingt-quatre volumes de croquis, la plupart faits en Italie » mentionnés dans la vente après le décès du peintre.
Conçue autour d’une quarantaine d’œuvres conservées par le Louvre, cette nouvelle exposition Arts Graphiques accompagne la publication de l’inventaire général des dessins conservés par le musée. Plusieurs tableaux, prêtés par le département des Peintures du Louvre et le musée national Eugène Delacroix, complètent la présentation et permettent de montrer les qualités de dessinateur d’Antoine-Jean Gros.
Après une première initiation au dessin par ses parents et Élisabeth-Louise Vigée Le Brun, amie de la famille, à la fin de l’année 1785, Gros rejoint l’atelier de David où il côtoie les autres futurs grands peintres de sa génération comme Girodet et Gérard. L’exposition suit le parcours de l’artiste avec son long séjour en Italie (1793-1800), marqué par un travail d’après l’antique et les maîtres mais aussi par de grandes difficultés, jusqu’à sa rencontre avec Bonaparte à Milan.
En 1796, l’une des relations haut placées de l’artiste le présenta à Joséphine Bonaparte, de passage dans la ville de Gênes. Joséphine l’invita aussitôt à la suivre à Milan pour le présenter au général. Le fameux portrait de Bonaparte sur le pont d’Arcole, conservé au Château de Versailles, fut ainsi le résultat d’une rencontre aussi inattendue qu’exceptionnelle. Ce tableau plut tellement au général qu’il en commanda aussitôt une gravure.
Plusieurs dessins témoignent de l’art d’Antoine-Jean Gros pour les mises en scène des succès militaires de Bonaparte. L’exemple que ces peintures représentèrent aux yeux des artistes de la première génération romantique est illustré par plusieurs œuvres de Géricault, en filiation directe avec celles de Gros. En 1811, désormais artiste affirmé du régime napoléonien, Gros fut appelé à participer au décor de la nouvelle sacristie de Saint-Denis.
L’exposition se conclut par des œuvres témoignant de l’apogée de la carrière de Gros sous les règnes de Louis XVIII puis de Charles X. Artiste affirmé, très apprécié par la monarchie, il se vit couronné de tous les honneurs et, finalement, en 1824, du titre de baron.
Cependant, la gloire et la reconnaissance sociale n’épargnèrent pas à l’artiste la perte d’estime pour son travail : le succès critique demeurant attaché à ses seuls tableaux napoléoniens, l’absence de considération envers ses nouvelles peintures inaugura chez lui une longue période de tâtonnements et d’incertitudes, ce qui le conduisit à se suicider en juin 1835.
Quelques années après sa mort, Delacroix réhabilitera définitivement la réputation du maître, le plaçant à la tête de la moderne école de peinture pour ses qualités fortes et originales.
Source :
– dossier de presse de l’exposition « Antoine-Jean Gros (1771-1835) : dessins du Louvre »
Exposition « La Joconde nue : le mystère enfin dévoilé »
Domaine de Chantilly
1er juin – 6 octobre 2019
Le musée Condé conserve un dessin de grande taille – acheté en 1862 par le duc d’Aumale – représentant une femme nue à mi-corps adoptant la pose de la célèbre Joconde du Louvre.
A l’occasion du 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci, le Domaine de Chantilly célèbre le génie de l’artiste en présentant une exposition inédite dédiée à la « Joconde nue », une œuvre méconnue et énigmatique.
Ce dessin est-il de la main de Léonard de Vinci ?
Est-ce Monna Lisa qui est représentée nue ?
Mathieu Deldicque, conservateur du Patrimoine au musée Condé, révèle les secrets de la « Joconde nue ». Ancien élève de l’École nationale des chartes et docteur en histoire de l’art, Mathieu Deldicque a été commissaire des expositions « Le Grand Condé. Le rival du Roi-Soleil ? » en 2016, « Bellini, Michel-Ange, le Parmesan. L’épanouissement du dessin à la Renaissance » en 2017 et « Eugène Lami. Peintre et décorateur de la famille d’Orléans » en 2019 avec Nicole Garnier-Pelle.
Lors de son acquisition, la « Joconde nue » passait pour un original ayant servi à l’exécution du tableau du musée de l’Ermitage, qui était également attribué à Léonard de Vinci. Mais les critiques ne tardèrent pas à reléguer les deux œuvres au rang de simples copies d’atelier. Depuis, les historiens de l’art se sont montrés partagés, certains y voyant l’œuvre d’un élève, d’un suiveur voire quelque chose de bien postérieur, tandis que d’autres la donnaient au maître en personne.
La « Joconde nue » est en fait un carton, c’est-à-dire un dessin piqué servant à reporter une composition sur un panneau.
Les analyses réalisées au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) ont permis de montrer que le carton de Chantilly a été utilisé pour des tableaux créés au sein de l’atelier de Léonard de Vinci, lesquels sont exceptionnellement réunis pour la première fois à Chantillly.
Nombre des élèves et suiveurs de Léonard ont repris ou se sont inspirés de la composition de la « Joconde nue ».
L’exposition rassemble plusieurs tableaux exceptionnellement prêtés par les plus grands musées français et internationaux, dont certains nus profanes du XVe siècle dont la « Joconde nue » est l’héritière. Dans la Florence des Médicis, le corps beau et dénudé était un moyen d’aider l’âme à toucher au divin !
Exposition « Paris Romantique 1815-1848 : les salons littéraires »
Musée de la Vie Romantique (Paris)
22 mai – 15 septembre 2019
Au cours de la première moitié du XIXe siècle, les plus grands noms de la littérature – parmi lesquels Charles Baudelaire, Victor Hugo, Alfred de Musset, Théophile Gautier – se réunissent dans des salons en compagnie d’autres artistes pour échanger sur leurs créations.
Grâce à la présentation de plus d’une centaine d’œuvres, partez à la découverte des salons littéraires parisiens avec Gaëlle Rio, directrice du musée de la Vie Romantique et commissaire de l’exposition.
Des poètes encamaradent des musiciens, des musiciens les peintres, les peintres des sculpteurs ; on se chante sur la plume et sur la guitare ; on se rend en madrigaux ce qu’on a reçu en vignettes ; on se coule en bronze de part et d’autre. » – Henri de Latouche dans « La Revue de Paris » en 1829
Je prends la liberté de vous proposer de venir jeudi prochain à mon domicile vous embêter d’une galette de vers que je dois lire à ces Messieurs. Vous y trouverez, je pense, Delaroche et Mérimée, et moi je serai enchanté d’avoir votre avis. » – Lettre d’Alfred de Musset à Eugène Delacroix, le 17 décembre 1829
Abandonnés à la suite de la Révolution française, les salons réapparaissent durant la Restauration et deviennent de hauts lieux du romantisme. Les auteurs ont pour coutume d’y réciter leurs vers ou de les écrire sur des albums. Musiciens, poètes, peintres, sculpteurs se côtoient: c’est la « fraternité des arts » si chère aux artistes et écrivains.
Quelques disciples saints, les soirs, dans le cénacle/Se rassemblaient, et là parlaient du grand miracle. » – Charles-Augustin Sainte-Beuve
Ce confrère était alors un long garçon sans fin, maigre en diable et dégingandé – quelque chose comme une ficelle avec des noeuds –, émerillonné, toujours en quête d’aventure […] indiscutablement laid, de tenue suffisamment modeste sinon parfois délabrée. » – Nadar décrivant Charles Baudelaire dans des écrits publiés à titre posthume en 1911
Situé dans le quartier de la « Nouvelle Athènes », l’hôtel Scheffer-Renan abrite le musée de la Vie romantique de la Ville de Paris.
Exposition « Dessins italiens de la collection Mariette »
Musée du Louvre
27 juin – 30 septembre 2019
Avec environ 9.600 feuilles, Pierre Jean Mariette a réuni l’une des collections les plus fascinantes du XVIIIe siècle, visant à offrir un résumé de l’histoire du dessin.
La nouvelle exposition Arts Graphiques du Louvre permet de présenter une centaine de feuilles de cette collection. Raphaël, Michel-Ange, les Carrache, Guido Reni, Guerchin sont au rendez-vous… mais les dessins de Léonard de Vinci attendent sans doute d’être dévoilés à l’occasion de l’exposition-événement de la rentrée.
Dernier représentant d’une dynastie de marchands d’estampes, admis comme « associé libre » à l’Académie royale de peinture et de sculpture, Pierre Jean Mariette (1694-1774) est graveur et dessinateur, critique d’art et collectionneur.
On compte les curieux qui, comme moi, donnent la préférence aux ouvrages des maîtres italiens, sur ceux des peintres qu’ont produits les Pays-Bas (…). Cela ne m’empêche pas de suivre mon goût, aussi n’est-ce point une exagération de vous dire que ma collection, formée dans cet esprit-là, est peut-être la plus complète et la mieux choisie qui soit en Europe. » – Pierre Jean Mariette dans une lettre du 12 décembre 1769
En 1717, Pierre Jean Mariette alors âgé de 23 ans entreprend son unique voyage. Il passe plus d’un an à Vienne, puis gagne l’Italie en décembre 1718. Ce voyage se poursuivra jusqu’en juin 1719.
« Chaque dessin a été choisi avec grand soin, que ce dessin fût d’un artiste réputé ou d’un dessinateur moins célèbre mais dont l’œuvre ne méritait pas de sombrer dans l’oubli. Réunion de feuilles d’une qualité exceptionnelle, la collection Mariette est également une école, une école de l’œil. Elle permet de faire connaissance avec des artistes négligés dont les dessins n’ont pas démérité. »- Pierre Rosenberg dans « Les dessins de la collection Mariette » (Electa) en collaboration avec Lure Barthélemy-Labeeuw
Un dessin d’Italie n’est regardé qu’avec une sorte d’indifférence. Cela ne m’empêche pas de suivre mon goût. » – Pierre Jean Mariette
En passant, j’aurai l’honneur de vous dire que Louis Carrache est mon héros, son génie noble, son grand dessin et sa manière terrible de composer me charment et me surprennent tout ensemble. » – Pierre Jean Mariette dans une lettre à son père
Le choix de Mariette, l’attention et le soin apportés à la mise en valeur de chaque feuille sont d’une certaine façon une leçon sur la manière de traiter les œuvres du passé. L’œil de Mariette est en quelque sorte créatif, même si, parfois, il traite ses dessins, les retouchant, les agrandissant, les divisant par la tranche, les coupant en deux dans leur épaisseur, d’une manière que nous jugeons aujourd’hui bien désinvolte. » – Pierre Rosenberg dans « Les dessins de la collection Mariette »
Le « montage Mariette » se reconnaît au papier bleu, au cartouche adapté au style du dessin qui porte le nom de l’artiste – et aussi à l’élégance de sa mise en page – le jeu des filets ombrés, les couleurs des premiers cadres relevant le dessin, la qualité du bandeau doré, etc.
Après sa mort, les dessins rassemblés par Mariette firent l’objet d’une vente aux enchères à Paris en 1775. De nombreuses feuilles furent acquises pour le roi et font aujourd’hui partie des collections du Louvre. L’essentiel de la collection fut dispersé.
Sources :
– dossier de presse de l’exposition « Dessins italiens de la collection Mariette »
– « Les dessins de la collection Mariette » (Electa) de Pierre Rosenberg en collaboration avec Lure Barthélemy-Labeeuw
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
En savoir +
Regardez la conférence de présentation de l’exposition avec Pierre Rosenberg, Président-Directeur honoraire du musée du Louvre, Victor Hundsbuckler, musée du Louvre, Laure Barthélemy-Labeeuw et Marie-Liesse Delcroix.
Exposition « Dessins italiens de la collection Mariette »
Musée du Louvre
27 juin – 30 septembre 2019
Exposition « Dans l’atelier, la création à l’œuvre »
Musée national Eugène-Delacroix
15 mai – 30 septembre 2019
La nouvelle exposition du musée Eugène-Delacroix propose une immersion dans le processus créatif du peintre, mettant en évidence les sources auxquelles il s’est référé. Delacroix conservait dans son atelier les dessins et les études préparatoires à toutes ses œuvres, autant de documents qu’il pouvait reprendre et réutiliser pour d’autres compositions ou projets.
De l’histoire d’Ovide aux mythes de Médée et d’Orphée, des peintures des fauves aux représentations de « têtes coupées », Dominique de Font-Réaulx, commissaire de l’exposition, nous guide dans les salles du musée, illustrant le lien créatif qui unit Delacroix à ses pairs et à ses successeurs.
L’exposition montre des vues d’atelier par Frédéric Bazille et Delacroix lui-même.
Dans la peinture, il s’établit comme un pont mystérieux entre l’âme des personnages et celle du spectateur. » – Eugène Delacroix dans son « Journal », 8 octobre 1822
Il faut toujours gâter un peu un tableau pour le finir. Les dernières touches destinées à mettre de l’accord entre les parties ôtent de la fraîcheur. Il faut paraître devant le public en retranchant toutes les heureuses négligences qui sont la passion de l’artiste. » – Eugène Delacroix dans son « Journal »
Les tigres, les panthères, les jaguars, les lions. D’où vient le mouvement que la vue de tout cela a produit chez moi ? » – Eugène Delacroix dans son « Journal », 12 janvier 1847
Ce fragment de Géricault est vraiment sublime […] C’est le meilleur argument en faveur du beau comme il faut l’entendre. » – Eugène Delacroix dans son « Journal », 5 mars 1857
En consultant le catalogue de l’exposition rédigé sous la direction de Dominique de Font-Réaulx et Léa Bismuth, avec des textes de Héloïse Bernard, Xavier Greffe, Michèle Hannoosh, David O’Brien, Bertrand Tillier aux Éditions du Louvre / Éditions du Passage.
Exposition « Dans l’atelier, la création à l’œuvre »
15 mai – 30 septembre 2019
Musée national Eugène-Delacroix
6, rue de Furstenberg
75006 Paris
Exposition « Manuscrits de l’extrême : Prison, passion, péril, possession » Bibliothèque nationale de France (Paris)
9 avril – 7 juillet 2019
La Bibliothèque nationale de France présente près de 150 manuscrits, parmi lesquels des écrits de Marie Curie, Victor Hugo, Saint-Simon, Paul Celan ou Alfred Dreyfus, ainsi que des mots d’anonymes, simples soldats, prisonniers, hommes et femmes ordinaires traversant une période de la vie où tout bascule.
Une exposition au propos sensible et qui vous « prend aux tripes ».
Suivez Laurence Le Bras, commissaire de l’exposition, pour une visite audio exclusive et découvrez les histoires que nous racontent ces documents exceptionnels.
Pour en savoir + sur l’exposition, rendez-vous sur le site de la BnF en cliquant ici : BnF.
Mon petit Papa chéri, nous sommes dans le train pour l’Allemagne toutes les deux, bonne santé bon moral. Renseigne toi Croix Rouge. Ne t’inquiète pas pour nous. Courage mon Petit Père. À bientôt. C’est la fin ! Nous t’embrassons bien bien fort.. Tes deux petites filles qui t’aiment de de tout leur cœur. Simone, Marie » – Simone et Marie Alizon – Message jeté du train de déportation 24 janvier 1943.
En toute amitié à mes camarades féminins et masculins qui m’ont précédé et me suivront dans cette cellule. Qu’ils conservent leur foi. Que Dieu évite ce calvaire à ma bien aimée fiancée. » – Signature illisible au dos d’une chaise retrouvée au siège de la Gestapo à Paris
Mon Dieu, ayez pitié de moi !mes yeux n’ont plus de larmes pour pleurer pour vous mes pauvres enfants ; adieu, adieu ! Marie-Antoinette » – Annotation quelques heures avant son exécution, 16 octobre 1793
Je commence aujourd’hui le récit de ma triste et épouvantable vie… » – Alfred Dreyfus, Journal, île du Diable (Guyane), 1895-1896
(…) Si cela vous est possible, envoyez mon corps à l’adresse que vous voyez sur la couverture, après avoir averti ma chère femme avec tous les ménagements possibles. Faîtes-moi faire un petit cercueil, quatre planches ça suffit , payez avec mon argent. Merci et adieu. Vengez-nous pour le bonheur de la France. Courage. » – Julien Meullenaere, Mort pour la France entre 1914 et 1915 – Lettre contenant ses dernières volontés, trouvée près de son corps
L’usage des mots dans une situation extrême prend souvent la forme d’un acte nécessaire, mais se heurte aussi à l’impasse du langage, la difficulté à exprimer et à transmettre le plus fidèlement possible les émotions ou les tourments les plus vifs.
L’urgence ou l’angoisse dont témoignent souvent la graphie, l’utilisation d’encres ou de papiers de fortune, montrent à quel point, dans des situations extrêmes, le manuscrit fait corps avec les circonstances dramatiques traversées par leur auteur.
Exposition « Manuscrits de l’extrême : Prison, passion, péril, possession » Bibliothèque nationale de France
Site François Mitterrand (Paris)
9 avril – 7 juillet 2019