L'envie de venir au musée... et d'y revenir souvent !

[Chef-d’œuvre] « La Vierge Marie » de Greco

« La Vierge Marie » (vers 1590)
Domenicos Theotocopoulos, dit Greco (1541-1614)
Musée des Beaux-Arts de Strasbourg

Guillaume Kientz, commissaire de l’exposition « Greco », nous présente cette splendide « Vierge Marie », exposée jusqu’au 10 février 2020 au Grand Palais (Paris).
Ce tableau a été offert en 1893 au Musée des Beaux-Arts de Strasbourg par un collectionneur anglais.

Ce qui me plait dans ce tableau, c’est à la fois la jeunesse du modèle – la Vierge a l’air d’avoir 12-13 ans – et l’intensité magnétique de son regard. » – Guillaume Kientz

Greco joue du halo lumineux de l’auréole de la Vierge pour projeter l’image vers le spectateur, telle une apparition !

En savoir +

Page spéciale dédiée à l’exposition sur le site internet du Grand Palais.
Cartel du tableau sur le site Internet du Musée des Beaux-Arts de Strasbourg.

Exposition « Greco »
16 octobre 2019 – 10 février 2020
Grand Palais (Paris)
3 Avenue du Général Eisenhower
75008 Paris

L’exposition « Greco » est organisée par la Réunion des musées nationaux-Grand Palais, le musée du Louvre et l’Art Institute of Chicago. Elle sera présentée à Chicago du 8 mars au 21 juin 2020.

Visite privée

Découvrez l’intégralité de la visite privée de l’exposition en cliquant sur l’image ci-dessous.

[Léonard] Portrait d’Isabelle d’Este

Portrait d’Isabelle d’Este par Léonard de Vinci
vers 1499-1500

Très rarement exposé, voici le portrait d’Isabelle d’Este, dessiné vers 1499-1500 par Léonard de Vinci.
Ce dessin, conservé par le département des Arts Graphiques du musée du Louvre, est exceptionnellement présenté dans la grande exposition « Léonard de Vinci ».

En 1499-1500, Léonard de Vinci séjourne à Mantoue.
À la demande d’Isabelle d’Este, il dessine cette esquisse pour un portrait peint qui ne sera jamais réalisé.
Il s’agit du seul exemple de dessin rehaussé de plusieurs pigments colorés de la main du maître.

Léonard de Vinci se trouve à Venise, il m’a montré un portrait de Votre Seigneurie qui est très semblable à elle. Il est si bien fait qu’on ne pourrait faire mieux. » – Lorenzo da Pavia à Isabelle d’Este, le 13 mars 1500

A travers ce portrait, puis celui de Monna Lisa, Léonard aurait développé une « idéalisation progressive du portrait », c’est-à-dire une tentative pour faire du portrait une image ressemblante mais dont la perfection tiendrait à une beauté universelle.

Source : cartel de l’œuvre sur le site Internet du Louvre

Exposition « Léonard de Vinci »
24 octobre 2019 – 24 février 2020
Musée du Louvre

[Léonard] L’homme de Vitruve est arrivé au Louvre !

Il est arrivé au musée du Louvre !

« L’homme de Vitruve » (vers 1490) par Léonard de Vinci, prêt de la Gallerie dell’Accademia di Venezia, est présent dans l’exposition « Léonard de Vinci ».

« Quatre doigts font une paume, et quatre paumes font un pied, six paumes font un coude : quatre coudes font la hauteur d’un homme. Et quatre coudes font un double pas, et vingt-quatre paumes font un homme ; et il a utilisé ces mesures dans ses constructions.
Si vous ouvrez les jambes de façon à abaisser votre hauteur d’un quatorzième, et si vous étendez vos bras de façon que le bout de vos doigts soit au niveau du sommet de votre tête, vous devez savoir que le centre de vos membres étendus sera au nombril, et que l’espace entre vos jambes sera un triangle équilatéral.
La longueur des bras étendus d’un homme est égale à sa hauteur.
Depuis la racine des cheveux jusqu’au bas du menton, il y a un dixième de la hauteur d’un homme. Depuis le bas du menton jusqu’au sommet de la tête, un huitième. Depuis le haut de la poitrine jusqu’au sommet de la tête, un sixième ; depuis le haut de la poitrine jusqu’à la racine de cheveux, un septième.
Depuis les tétons jusqu’au sommet de la tête, un quart de la hauteur de l’homme. La plus grande largeur des épaules est contenue dans le quart d’un homme. Depuis le coude jusqu’au bout de la main, un quart. Depuis le coude jusqu’à l’aisselle, un huitième.
La main complète est un dixième de l’homme. La naissance du membre viril est au milieu. Le pied est un septième de l’homme. Depuis la plante du pied jusqu’en dessous du genou, un quart de l’homme. Depuis sous le genou jusqu’au début des parties génitales, un quart de l’homme.
La distance du bas du menton au nez, et des racines des cheveux aux sourcils est la même, ainsi que l’oreille : un tiers du visage. » – Vitruve dans « De l’architecture »

Exposition « Léonard de Vinci »
24 octobre 2019 – 24 février 2020
Musée du Louvre

[Exposition] Greco illumine le Grand Palais

Exposition « Greco »
16 octobre 2019 – 10 février 2020
Grand Palais (Paris)

Pour la première fois en France, l’artiste Doménikos Theotokópoulos, dit Greco, fait l’objet d’une grande rétrospective. Ses couleurs illuminent le Grand Palais (Paris) jusqu’au 10 février 2020.
Peintre surtout, mais aussi architecte et sculpteur, Greco se voit ainsi appelé lors de son séjour à Tolède, en Espagne. Il signe parfois ses œuvres de ce pseudonyme rappelant sa naissance en Crète en 1541.

Détail de « Le Partage de la tunique du Christ (El Expolio) » (vers 1579-1580) par Greco – National Trust Collections, Upton House, The Bearsted Collection
« Pietà » (1580-1590) par Greco – Collection particulière
Au centre : « L’Assomption de la Vierge » (1577-1579) par Greco – The Art Institute of Chicago
« Saint Joseph » (vers 1576-1577) par Greco – Collection particulière

Pour atteindre ce personnage énigmatique, il n’est que la rêverie devant ses tableaux. » – Maurice Barrès (1911)

« Sainte Véronique » (vers 1580) par Greco – Museo de Santa Cruz, Gobierno de la Junta de Comunidades de Castilla – La Mancha (Tolède)

Au fond, la vie de Greco est celle d’un émigré Grec qui veut réaliser son rêve : devenir un grand peintre de la Renaissance. » – Guillaume Kientz, commissaire de l’exposition

Détail de « Portrait de Jorge Manuel Theotokópouli, fils de l’artiste » (1603) par Greco – Museo de Bellas Artes de Sevilla

Crète

Greco naît et grandit en Crète dans une famille de marchands et collecteurs d’impôts. À 22 ans, il est reçu « maître-peintre » et trouve une certaine renommée.
Il part pour Venise en 1566-1567.

Autel portatif, dit « Triptyque de Modène » (1567-1569) par Greco – Galleria Estense (Modène)
« Adoration des Mages » (vers 1560-1568) par Greco – Musée Benaki (Athènes)

Italie

Les modèles de Greco sont Titien, Tintoret, Bassano, les plus grands peintres vénitiens de ce temps. Les tableaux qu’il peint à Venise montrent son attrait pour le coloris et les jeux de lumière.
En l’absence de commandes importantes, il part tenter sa chance à Rome où il cherche un mécène dans la personne du cardinal Alexandre Farnèse.

Détail de « L’Annonciation » (1569-1570) par Greco – Fondo Cultural Villar-Mir (Madrid)
« Le Christ portant la Croix » (vers 1570) par Greco – Collection privée
« Pietà » (1570-1575) par Greco – Philadelphia Museum of Art
« L’Annonciation » (vers 1576) par Greco – Museo Nacional Thyssen-Bornemisza (Madrid)

Espagne

Ses difficultés à percer le poussent à se rendre en Espagne en 1577. Greco parvient à attirer l’attention du roi Philippe II.
À Tolède, il peint de majestueux retables, notamment pour le monastère de Santo Domingo el Antiguo.

« Portrait du cardinal Niño de Guevara » (vers 1600) par Greco – The Metropolitan Museum of Art (New York)
Au centre : « Portrait d’un gentilhomme de la maison de Leiva » (vers 1580) par Greco – Musée des Beaux-Arts de Montréal
À gauche : « Portrait de Diego de Covarrubias y Leiva » par Greco – Museo del Greco (Tolède) – À droite : « Portrait d’Antonio de Covarrubias y Levia » (vers 1597-1600) par Greco – Musée du Louvre
Détail du « Portrait d’un architecte » (vers 1575-1576) par Greco – Statens Museum for Kunst (Copenhague)
« Le Christ en Croix adoré par deux donateurs » (1595) par Greco – Musée du Louvre
« Saint Louis et son page » (1585-1590) par Greco – Musée du Louvre
« Saint Luc » (vers 1605) par Greco – Cabildo Catedral Primada (Tolède)

Greco oublié

Avec l’essor du baroque, Greco est oublié. En 1724, son biographe, Antonio Palomino, le décrit comme un « peintre excentrique ayant gâché son art ».
A la fin du XIXe siècle, les formes allongées et les ciels agités de Greco attirent l’attention des artistes de l’avant-garde, parmi lesquels Pablo Picasso.

« Saint Martin et le pauvre » (1597 – 1599) par Greco – National Gallery of Art (Washington)

Greco est l’outsider de la peinture ancienne. Son art, en quelque sorte, c’est la Renaissance à l’état sauvage. » – Guillaume Kientz, commissaire de l’exposition

Détail de « L’Adoration du nom de Jésus, dit aussi Le Songe de Philippe II » (vers 1575-1580) par Greco – The National Gallery (Londres)

Il y a des abus de blanc et de noir, des oppositions violentes, des teintes singulières, strapassées, des draperies cassées et chiffonnées à plaisir : mais dans tout cela règnent une énergie dépravée, une puissance maladive qui trahissent le grand peintre et le fou de génie. » – Théophile Gautier dans « Voyage en Espagne » (1843)

À gauche : « La Sainte Famille avec sainte Marie-Madeleine » (vers 1600) par Greco – The Cleveland Museum of Art – À droite : « La Sainte Famille » (vers 1580-1585) par Greco – The Hispanic Society of America (New York)

Pour moi, dès ce premier abord, je me sentis devant une âme forte et singulière, qu’il est raisonnable de tenir en suspicion, mais plus raisonnable encore d’écouter attentivement. » – Maurice Barrès dans « Greco ou le secret de Tolède » (1910)

À droite : « Le Christ en croix » (vers 1600) par Greco – The Cleveland Museum of Art
« L’Agonie du Christ au jardin des Oliviers » (vers 1590) par Greco – Museum of Art (Tolède)
Détail de « Le Christ chassant les marchands du Temple » (vers 1610-1614) par Greco – Archidiocesis Metropolitana de Madrid

De l’inconnu, des noces qui s’y consomment et qui nous valent les chefs-d’œuvre, Greco tire la pourriture divine de ses couleurs, et son jaune et son rouge qu’il est le seul à connaître. Il en use comme de la trompette des anges. Le jaune et le rouge réveillent les morts qui gesticulent et déchirent leur linceul » – Jean Cocteau (1943)

« L’Ouverture du cinquième sceau », dit aussi « La Vision de saint Jean » (1610-1614) par Greco – The Metropolitan Museum of Art (New York)

Et leurs linges s’envolent, se tordent, s’arrachent au loin, figurant les nuages auxquels on ne peut pas ne plus revenir dès qu’on s’occupe de Greco. » – Jean Cocteau dans « Les Demi-dieux. Le Greco » (1943)

« Sainte Marie-Madeleine pénitente » (1576-1577) par Greco – Szépművészeti Múzeum (Budapest)
« La Vierge Marie » (vers 1590) par Greco – Musée des Beaux-Arts (Strasbourg)
« Le Christ sur le chemin du Calvaire » (vers 1585) par Greco – Collection particulière

Fin mars 1614, Greco est cloué au lit. Il nomme ses exécuteurs testamentaires et donne à deux de ses proches le pouvoir de rédiger son testament, de payer ses dettes et d’organiser son enterrement.
Il meurt le 7 avril à Tolède à l’âge de 73 ans.
Il est enterré dans le caveau familial à Santo Domingo el Antiguo.

Détail de « Saint Pierre pénitent » (vers 1595-1600) par Greco – The Phillips Collection (Washington)

Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux-Grand Palais, le musée du Louvre et l’Art Institute of Chicago. Elle sera présentée à Chicago du 8 mars au 21 juin 2020.

« Saint Pierre et saint Paul » (1600-1605) par Greco – Museu Nacional d’Art de Catalunya (Barcelone)

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Sur la page spéciale dédiée à l’exposition sur le site internet du Grand Palais.

« La Fable » (vers 1585) par Greco – Harewood House Trust (Leeds)

Exposition « Greco »
16 octobre 2019 – 10 février 2020
Grand Palais (Paris)
3 Avenue du Général Eisenhower
75008 Paris

Visite privée

Découvrez l’intégralité de la visite privée de l’exposition en cliquant sur l’image ci-dessous.

[Louvre] La Joconde dans tous ses États

Lundi 7 octobre 2019 au Louvre : la Joconde est de retour dans la salle des États.

Après quatre mois passés dans l’aile Richelieu, Monna Lisa retrouve sa place face aux « Noces de Cana » de Véronèse et aux côtés des tableaux des grands maîtres vénitiens du XVIe siècle.

La mortelle au regard divin triomphe des déesses sans regard. » – André Malraux à propos de la Joconde lors de son voyage aux Etats-Unis en 1963

La salle des États

Édifiée par Lefuel entre 1855 et 1857, la salle des États était destinée à accueillir les grandes séances législatives sous Napoléon III. Une fois réunie au musée, elle a abrité la peinture française du 19e siècle (David, Ingres, Delacroix, Manet…). Depuis 1952, la collection de peintures vénitiennes du 16e siècle, l’une des plus importantes hors de Venise, y est présentée.

Depuis sa dernière rénovation il y a quinze ans, la salle des États a accueilli plus de cent millions de visiteurs.

Pourquoi rénover cette salle ?

Cette rénovation a permis une remise en état de l’éclairage, des sols et des murs, désormais d’une couleur bleu nuit qui fait ressortir les cadres et la brillance de la palette – les rouges, les jaunes, les orangés, les verts – des grands maîtres vénitiens.

La rénovation a débuté en janvier 2019 avec le décrochage de l’ensemble des œuvres exposées dans la salle, à l’exception des « Noces de Cana », coffrées le temps des travaux.

Un nouvel accrochage

L’accrochage des quarante-trois chefs-d’œuvre exposés dans cette salle, a été renouvelé : les grandes compositions, comme « Les Noces de Cana », « Le Couronnement d’épines » de Titien ou « La Mise au tombeau » de Jacopo Bassano, alternent avec les toiles plus intimistes ou mélancoliques comme « L’Homme au gant » ou « Le Concert champêtre » de Titien.

Voir la Joconde

« La Joconde » est protégée par une vitrine hermétique assurant une hygrométrie à 55 % et une température autour de 19°C, la protégeant des vibrations et des variations de température et d’humidité.
Un nouveau vitrage permet d’améliorer la lisibilité de l’œuvre de Léonard de Vinci en limitant les reflets, sans les éliminer complètement. L’œuvre se détache aussi de façon plus nette sur le fond sombre.

Ne dirait-on pas que la Joconde est l’Isis d’une religion cryptique qui, se croyant seule, entr’ouvre les plis de son voile, dût l’imprudent qui la surprendrait devenir fou et mourir ! Jamais l’idéal féminin n’a revêtu de formes plus inéluctablement séduisantes. » – Théophile Gautier dans le Guide de l’amateur au Musée du Louvre (1882)

Approcher la Joconde

Les études ont montré que 80 % des visiteurs du musée viennent voir « La Joconde », faisant de la salle des États le centre névralgique du Louvre en termes de flux. La durée moyenne de stationnement à proximité de Monna Lisa est de 3 à 4 minutes et la durée moyenne d’observation du tableau est d’environ 50 secondes. Un véritable record comparé aux 4 secondes que chaque visiteur consacre, en moyenne aux autres tableaux du musée !

“La contemplation prolongée de la Joconde ne nous donne pas le talent de Vinci.” – Marcel Pagnol dans « Notes sur le rire »

Afin de fluidifier la circulation, un nouveau parcours permet aux visiteurs, sur deux files distinctes en serpentin, d’accéder à la Joconde en étant certain de la voir depuis le premier rang.

… et l’on peut dire avec vérité que ce portrait étoit peint de manière à faire craindre et trembler les plus grands maîtres. » – Giorgio Vasari dans « Vies des peintres, sculpteurs et architectes les plus célèbres »

 « Portrait de Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo »,
dite « Monna Lisa », « La Gioconda » ou « La Joconde »

[Visite privée] Marcel Proust, Prix Goncourt 1919 : l’exposition du centenaire

Exposition « Marcel Proust, Prix Goncourt 1919 »
11 septembre – 23 octobre 2019
Galerie Gallimard (Paris)

Mercredi 10 décembre 1919.
Au troisième tour de scrutin, les jurés du Prix Goncourt choisissent « À l’ombre des jeunes filles en fleurs », deuxième volet d’ « À la recherche du temps perdu ». À 6 voix contre 4, Marcel Proust devient le 17ème lauréat du Prix.
Gaston Gallimard se précipite au domicile de l’écrivain pour lui annoncer la grande nouvelle. Marcel Proust dort… Pourtant, il tenait beaucoup à ce Prix, étant très préoccupé par la reconnaissance et soucieux de qui l’a lu et le lira.

Plongez dans les coulisses du Goncourt 1919 et découvrez l’histoire de la relation entre Marcel Proust et la NRF en suivant Alban Cerisier, archiviste paléographe et commissaire de l’exposition de la Galerie Gallimard.

C’est rudement plus fort que Flaubert. » – Paul Morand à propos de « Du côté de chez Swann »

« Marcel Proust au Ritz » (1917) par Paul Morand – Bibliothèque nationale de France, département des manuscrits

Reçu ce matin votre télégramme au sujet de Proust. Pas besoin de vous dire combien je marche pour cette publication. Faites tout ce que vous pourrez pour la décrocher. Croyez-moi : plus tard, ce sera un honneur d’avoir publié Proust. » – Jacques Rivière à propos de la publication dans La NRF d’ « À l’ombre des jeunes filles en fleurs », 9 avril 1914

Maquettes pour l’édition de « Du côté de chez Swann » de Marcel Proust, Gallimard (1917) – Archives Éditions Gallimard

Seuls les chefs-d’œuvre ont le privilège de se concilier du premier coup un chœur aussi consonant d’ennemis. Les sots jamais ne se mettent en révolution sans qu’il leur ait été fait quelque positive et vraiment cruelle injure. » – Jacques Rivière, ami de l’écrivain et directeur de La NRF en 1919

Gaston Gallimard vers 1913 – Tirage argentique d’époque – Archives Éditions Gallimard

La littérature est sortie victorieuse de cette décision historique, qui n’a pu que conforter Marcel Proust et son éditeur dans leur grand projet pour la servir, contre le temps qui passe et au-delà des modes et de l’absence de discernement. » – Antoine Gallimard

Détail d’un « Placard » pour l’impression d’ « À l’ombre des jeunes filles en fleurs » de Marcel Proust, joint à l’édition de luxe de 1920 – Maison de Tante-Léonie – Musée Marcel-Proust

Vous savez mon désir de pouvoir surveiller la publication de mon oeuvre, autrement dit de tâcher de vivre jusqu’à ce qu’elle soit achevée. » – Marcel Proust à Gaston Gallimard, 7 novembre 1918

Portrait de Marcel Proust sur son lit de mort par Paul‑César Helleu, 19 novembre 1922 – Musée de Tante-Léonie – Musée Marcel-Proust

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Page spéciale sur le site Internet de la Galerie Gallimard
Adresse et horaires d’ouverture

Portrait de Marcel Proust par Jacques-Émile Blanche (1920) – Reproduction photographique – Maison de Tante-Léonie – Musée Marcel-Proust

Exposition « Marcel Proust, Prix Goncourt 1919 »
11 septembre – 23 octobre 2019
Galerie Gallimard
30 Rue de l’Université
75007 Paris

La Galerie Gallimard propose six accrochages annuels d’œuvres et de documents en relation avec l’histoire ou l’actualité des Éditions Gallimard et des maisons qui y sont liées. Les expositions sont accessibles gratuitement.

[Entretien] « Un catholicisme colonial » par Charlotte de Castelnau-L’Estoile

20 août 1700 à Salvador de Bahia (Brésil).
L’esclave Páscoa est arrêtée par l’Inquisition, accusée de bigamie pour s’être mariée au Brésil alors que son premier conjoint, épousé en Angola, est encore vivant. Les archives de son procès montrent les moyens impressionnants déployés par la justice inquisitoriale pour mener une longue enquête sur trois continents.

Dans « Páscoa et ses deux maris », Charlotte de Castelnau-L’Estoile présente les enjeux de ce procès et témoigne de la détermination de Páscoa face à ses juges. Son nouvel ouvrage, « Un catholicisme colonial », explique en quoi le mariage chrétien a été un élément clé de la colonisation du Brésil sur plus de deux siècles, dans un monde peuplé d’Indiens et d’esclaves africains.

Découvrez l’interview de Charlotte de Castelnau-L’Estoile dans la vidéo ci-dessous.

Charlotte de Castelnau-L’Estoile est professeur d’histoire moderne à l’Université Denis Diderot (Paris VII). Elle codirige la collection « Nouvelle Clio » aux Presses Universitaires de France.

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« Páscoa et ses deux maris. Une esclave entre Angola, Brésil et Portugal », Puf
« Un catholicisme colonial. Le mariage des Indiens et des esclaves au Brésil, XVIe-XVIIIe siècle », Puf

 

[Actu] Jacques Chirac et son démon japonais

A la fin du XIXe siècle, Georges Labit (1862-1899), voyageur passionné d’ethnologie, d’histoire de l’art et d’histoire des religions, ramène un masque du Japon.

Ce masque (à gauche sur la photo ci-dessous), conservé par le musée Georges Labit de Toulouse, est devenu célèbre pour sa ressemblance avec le visage caricaturé de Jacques Chirac (1932-2019), après la publication d’une photographie sur Twitter en 2015.

Exposition « Jacques Chirac ou le dialogue des cultures » en 2016 au musée du Quai Branly

Il s’agit de l’un des accessoires utilisés par les acteurs du théâtre comique japonais, le théâtre « kyogen ». D’abord exposé comme masque du démon Obeshimi, ce masque a ensuite été présenté sous le nom de Buaku, caricature populaire d’Obeshimi. L’apparence féroce du démon est rendue comique par de lourds sourcils froncés et une grande bouche grimaçante.

Ce masque a été présenté à Paris du 21 juin au 9 octobre 2016 dans le cadre de l’exposition « Jacques Chirac ou le dialogue des cultures » au musée du Quai Branly. Il était entouré de deux autres exemplaires, l’un issu d’une collection privée (au centre), l’autre prêté par le Musée des Confluences de Lyon (à droite).

Selon Jean-Jacques Aillagon, commissaire de l’exposition du musée du Quai Branly, cité en 2016 par le journal Le Monde., ce masque « amusait beaucoup Jacques Chirac ». Celui-ci en connaissait l’existence avant sa célébrité sur les réseaux sociaux.

En montrant qu’il existe d’autres manières d’agir et de penser, d’autres relations entre les êtres, d’autres rapports au monde, le musée du quai Branly célèbre la luxuriante, fascinante et magnifique variété des œuvres de l’homme. Il proclame qu’aucun peuple, aucune nation, aucune civilisation n’épuise ni ne résume le génie humain. Chaque culture l’enrichit de sa part de beauté et de vérité, et c’est seulement dans leurs expressions toujours renouvelées que s’entrevoit l’universel qui nous rassemble. » – Jacques Chirac

Musée du Quai Branly – Jacques Chirac
37 Quai Branly
75007 Paris

Dernière minute : Jusqu’au vendredi 11/10 inclus, le musée du Quai Branly ouvrira gratuitement ses portes pour honorer la mémoire de Jacques Chirac.

Musée Georges Labit
17 rue du Japon
31400 Toulouse

Dernière minute : ‪L’entrée au musée Georges Labit de Toulouse est gratuite pendant une semaine à partir de lundi 30/9 afin de permettre au public de voir le masque japonais, « sosie » de Jacques Chirac.‬

[Visite privée] La collection Alana au musée Jacquemart-André

Exposition « La collection Alana. Chefs-d’œuvre de la peinture italienne »
13 septembre 2019 – 20 janvier 2020
Musée Jacquemart-André (Paris)

Suivez Carlo Falciani, historien de l’Art et commissaire de l’exposition du musée Jacquemart-André, à la découverte de la collection Alana.
Uccello, Fra Angelico, Lorenzo Monaco, Carpaccio, Bronzino, Gentileschi ou Vasari : les plus grands maîtres sont représents dans cette collection privée, exposée pour la première fois au public.

Carlo Falciani est historien de l’Art, commissaire d’expositions et professeur d’Histoire de l’Art Moderne à l’Académie des Beaux-Arts de Florence. Il a été le commissaire des expositions : « Bronzino, pittore e poeta alla corte dei Medici », « Pontormo e Rosso, divergenti vie della maniera » et « Il Cinquecento a Firenze » au Palazzo Strozzi (Florence). Il a également été commissaire de l’exposition « Florence, portraits à la cour des Médicis » en 2015-2016 au musée Jacquemart-André.

En complément de cette visite privée, découvrez le parcours de l’exposition en photos en cliquant ici.

En savoir +

Sur le site internet du musée Jacquemart-André.

Exposition « La collection Alana. Chefs-d’œuvre de la peinture italienne »
13 septembre 2019 – 20 janvier 2020
Musée Jacquemart-André (Paris)

[Exposition] La collection Alana au musée Jacquemart-André

Exposition « La collection Alana. Chefs-d’œuvre de la peinture italienne »
13 septembre 2019 – 20 janvier 2020
Musée Jacquemart-André (Paris)

Le musée Jacquemart-André présente 75 chefs-d’œuvre de la collection Alana, l’une des collections privées les plus secrètes, actuellement conservée aux États-Unis.
Uccello, Fra Angelico, Lorenzo Monaco, Carpaccio, Bronzino, Gentileschi ou Vasari : les plus grands maîtres sont représentés, faisant écho à la collection rassemblée par les époux Jacquemart-André dans le musée qui porte aujourd’hui leur nom.

« Les Symboles des quatre évangélistes » par Paolo Caliari, dit Véronèse (1528-1588) – Collection Alana

Cette exposition permet d’admirer, pour la première fois au monde, des tableaux qui n’avaient jusque-là jamais été présentés ensemble au public.

« Saint Jean l’Évangéliste avec un prophète » (vers 1330-1335) par Jacopo del Casentino (actif vers 1320-1349) ) Collection Alana

D’où vient le nom de la collection ?

« Alana » est la réunion des prénoms d’Alvaro Saieh et Ana Guzmán, le couple de propriétaires de la collection. Tous deux se disent fascinés pour l’art gothique et la Renaissance italienne mais s’intéressent aussi à la peinture des XVIe et XVIIe siècles.

« L’Adoration des bergers » par Jacopo da Ponte, dit Jacopo Bassano (vers 1510-1592) – Collection Alana

Je sais qu’il y a plus de profit à faire dans l’art contemporain, mais je ne suis pas ici pour l’argent. Je collectionne simplement ce qui me plaît et ces œuvres me plaisent beaucoup. » – Alvaro Saieh

« Vierge à l’Enfant » (années 1470) par un artiste de l’entourage d’Andrea del Verrochio (1435-1488) – Collection Alana
Détail de la « Vierge à l’Enfant » (années 1470) par un artiste de l’entourage d’Andrea del Verrochio (1435-1488) – Collection Alana
Détail de la « Vierge à l’Enfant » (années 1470) par un artiste de l’entourage d’Andrea del Verrochio (1435-1488) – Collection Alana

Personnellement, je vais parfois à l’encontre du marché. Si je trouve un tableau exceptionnel, je l’achète, qu’il s’agisse ou non d’un artiste de premier plan. » – Alvaro Saieh

Vue actuelle de la Collection Alana dans l’appartement du couple de collectionneurs aux États-Unis – Photo © Allison Chipak

Dans l’appartement dans lequel la collection est habituellement exposée, les œuvres sont disposées selon un accrochage très dense, dans la tradition des grandes collections classiques et des Salons des XVIIIe et XIXe siècles. L’agencement de la première salle de l’exposition au musée Jacquemart-André permet d’évoquer cette scénographie.

« Déposition de croix » (vers 1520) par Francesco Ubertini, dit Bachiacca (1494-1557) – Collection Alana
« Le Martyre de sainte Apolline » (vers 1614) par Guido Reni (1575-1642) – Collection Alana
« Le Christ mort soutenu par deux anges » (vers 1490) par Vittore Carpaccio (1465-1525/1526) – Collection Alana

« Vierge à l’Enfant sur un trône avec deux anges, sainte Brigitte de Suède et saint Michel archange » par Maître de Pratovecchio, (actif vers 1450) – Collection Alana

Les ors des primitifs italiens

Au XIIIe siècle, les œuvres traduisent le désir de retrouver une relation plus directe avec Dieu et de raconter l’histoire des hommes, la foi qui les anime et leur amour de la nature.

Diptyque avec des scènes de l’Enfance et de la Passion du Christ (vers 1335-1345) par le Maître des Dossali vénitiens (actif vers 1325-1350) – Collection Alana
« Christ aux outrages » (vers 1395) par Niccolo di Pietro Gerini (documenté de 1368 à 1415/1416) – Collection Alana

La première Renaissance florentine

À l’aube du XVe siècle, Lorenzo Monaco est le plus grand peintre de Florence. Formé dans la tradition giottesque, il abandonne celle-ci au profit du style sinueux et élégant du Gothique international.

« L’Annonciation » (vers 1420-1424) par Lorenzo Monaco, (Actif à Florence, 1389-1423/24) – Collection Alana
Détail de « L’Annonciation » (vers 1420-1424) par Lorenzo Monaco, (Actif à Florence, 1389-1423/24) – Collection Alana
Détail de « L’Annonciation » (vers 1420-1424) par Lorenzo Monaco, (Actif à Florence, 1389-1423/24) – Collection Alana

Dans le tableau de Lorenzo Monaco, l’archange Gabriel s’agenouille devant la Vierge et lui annonce qu’elle portera le Fils de Dieu. Troublée par l’arrivée de l’ange, Marie laisse tomber son psautier et lève la main dans un geste de surprise.

Détail de « L’Annonciation » (vers 1420-1424) par Lorenzo Monaco, (Actif à Florence, 1389-1423/24) – Collection Alana
« Saint Jean l’Évangéliste » (vers 1432-1434) par Fra Filippo Lippi (vers 1406-1469) – Collection Alana
« Vierge à l’Enfant » (vers 1453-1454) par Paolo Uccello (1397-1475) – Collection Alana

La spiritualité florentine

La redécouverte de l’héritage antique permet à la peinture florentine de s’affranchir de la vision médiévale qui prévalait jusqu’alors. « Le Christ en croix » et « Le Christ rédempteur », deux œuvres sans doute destinées à la dévotion privée, révèlent les différentes facettes de l’art florentin du XVe siècle.

« Le Christ en croix adoré par des saints » par un collaborateur de Botticelli (Maître des monuments gothiques) – Collection Alana
« Le Christ Rédempteur » ou « Christ de douleur » (vers 1490) par Cosimo Rosselli (1439 – 1507) – Collection Alana

La grande peinture vénitienne

Vers la fin du XVe siècle, les peintres abandonnent progressivement la tempera (peinture à l’œuf) pour la peinture à l’huile et changent également de support, les panneaux de bois faisant place à des toiles.

« Saint Pierre ; saint Paul » par Paolo Caliari, dit Véronèse (1528-1588) – Collection Alana

Splendeurs à la cour des Médicis

Avec le retour au pouvoir des Médicis, le genre du portrait est mis à l’honneur à Florence. Les Médicis assoient leur autorité en concevant une politique de légitimation par l’image qui connaît son apogée avec Cosme Ier. Bronzino est chargé de concevoir le nouveau langage pictural du duché.

« Cosme Ier de Médicis » (vers 1560) par Bronzino (1503-1572) – Collection Alana
« Saint Côme » (vers 1543-1545) par Bronzino (1503-1572) – Collection Alana
« Salvator Mundi » (vers 1561) par Giorgio Vasari (1511-1574) – Colelction Alana

Le baroque

Le Concile de Trente (1545-1563) donne un nouveau rôle à la création artistique : les œuvres ne doivent plus seulement être un support de dévotion, mais aussi d’enseignement.

« L’Annonciation » par Orazio Gentileschi (1563-1639) – Collection Alana
Détail de « L’Annonciation » (vers 1582-1588) par Annibal Carrache (1560-1609) – Collection Alana
« La Vierge et l’Enfant » (vers 1610-1612) par Orazio Gentileschi (1563-1639) – Collection Alana

La collection Alana est à découvrir jusqu’au 20 janvier 2020 au musée Jacquemart-André.
Je vous proposerai très prochainement une visite privée avec Carlo Falciani, historien de l’Art et commissaire de l’exposition.

En savoir +

Sur le site internet du musée Jacquemart-André.

« Saint Jérôme pénitent » (vers 1495) par Fra Bartolomeo, (1473-1517) – Collection Alana

Exposition « La collection Alana. Chefs-d’œuvre de la peinture italienne »
13 septembre 2019 – 20 janvier 2020
Musée Jacquemart-André (Paris)

« Saint Pierre Martyr exorcisant un démon ayant pris les traits d’une Vierge à l’Enfant » (vers 1450) par Antonio Vivarini (documenté à partir de 1440) – Collection Alana

[Exposition] Le goût de l’Orient au musée du Louvre

Exposition « Le goût de l’Orient. Georges Marteau collectionneur »
26 Juin 2019 – 6 janvier 2020
Département des Arts de l’Islam
Musée du Louvre

Georges Marteau (1858-1916), ingénieur de l’École centrale, fut un grand collectionneur d’art d’Extrême-Orient. En moins de 30 ans, il a réuni une collection exceptionnelle de près de 3.000 œuvres : objets d’art japonais, miniatures persanes, estampes japonaises et livres japonais, reliures et livres persans, cartes à jouer.

Traduisant l’esprit d’une époque qui s’enthousiasme pour les arts de l’Orient, plusieurs objets de la collection Georges Marteau sont réunis au Louvre, le temps d’une exposition, présentée dans le nouvel espace du département des Arts de l’Islam.

Georges Marteau est l’exemple parfait de ces collectionneurs qui, avec un œil expert et une intuition toujours juste, s’attachent à la main d’un peintre, à la rigueur d’un calligraphe, à l’harmonie de l’ensemble. » – Yannick Lintz, directrice du département des Arts de l’Islam

En 1912, Georges Marteau fut le coorganisateur de la première exposition consacrée à l’art du livre islamique au Musée des Arts décoratifs à Paris, où furent présentées de nombreuses pièces de sa propre collection.

En décembre 1916, plusieurs manuscrits intégrèrent, par testament, les collections de la Bibliothèque nationale de France. Des miniatures persanes furent léguées au musée du Louvre tandis que de nombreux objets rejoignirent le musée des Arts décoratifs.

Ne souhaite de meilleure compagnie que celle des livres
Complices des moments heureux et malheureux
Ils accroissent l’allégresse de la vie et rassérènent le cœur
Par eux s’obtient tout ce que tu peux désirer
A-t-on vu jamais confident plus délicat
Jamais il n’offense et jamais il ne s’offense. »

Ci-dessus un poème ornant la page de frontispice d’un manuscrit conservé au département des Arts de l’Islam du musée du Louvre, legs de Georges Marteau.

L’art du livre persan, qui passionna Georges Marteau au cours des dernières années de sa vie, tient une place particulière dans sa collection. Au début du 20e siècle, l’engouement de quelques marchands, amateurs et savants, dont Georges Marteau faisait partie, contribua à la reconnaissance et à l’étude de cet art mais entraîna aussi le démembrement de certains ensembles.

Malgré les prix élevés atteints ces dernières années par les beaux livres, il s’est formé des collections qui peuvent rivaliser avec celles de deux mondes. Nous avons pu voir les principales, et c’est là que nous avons appris à apprécier l’art de l’Iran dans toutes ses manifestations. Il est malheureusement plus facile de se passionner que d’analyser son admiration. » – Georges Marteau dans « D’Allemagne » (1911)

Comme le précise le catalogue de l’exposition, les raisons de l’apparition tardive de l’imprimerie dans le monde islamique sont multiples et plus complexes que la simple réticence religieuse à l’égard de la reproduction mécanique de l’écriture arabe, raison la plus souvent avancée. Le prestige du métier de copiste, le statut de la calligraphie, considéré comme un art majeur, l’attachement particulier à l’esthétique du livre enluminé, le coût de l’installation des presses à imprimerie et les possibles préjugés attachés à cette technologie étrangère ont contribué à retarder l’adoption de l’imprimerie.

Cette exposition est organisée par le musée du Louvre, avec des prêts de la Smithsonian Institution, de la Bibliothèque nationale de France, du musée Guimet et du musée des Arts décoratifs.

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

Sources :
– communiqué de presse de l’exposition
– catalogue de l’exposition par Charlotte Maury, coédition Louvre Editions / In Fine éditions d’art

En savoir +

Page spéciale sur le site Internet du Louvre

Vidéo de présentation de l’exposition

Cette présentation est assurée par Charlotte Maury, chargée de collection, monde ottoman et turc, art du livre au département des Arts de l’Islam du musée du Louvre.

Exposition « Le goût de l’Orient. Georges Marteau collectionneur »
26 Juin 2019 – 6 janvier 2020
Département des Arts de l’Islam
Musée du Louvre

[Exposition] La légende dorée de Bouddha au musée Guimet

Tête de Bouddha - Cambodge, privince de Siemreap, 14e-15e siècle - Musée Guimet

Exposition « Bouddha, la légende dorée »
19 juin – 4 novembre 2019
Musée national des arts asiatiques – Guimet

L’exposition du musée des arts asiatiques – Guimet propose de découvrir les grandes étapes de la vie du fondateur du bouddhisme. Articulée autour des grands « miracles » de la vie de Bouddha, de sa naissance à l’accès au nirvana, elle permet de présenter sous un nouveau jour les œuvres issues des collections du musée.
Découvrons ensemble, en images, quelques étapes du parcours de l’exposition.

Détail d’une détrempe sur toile représentant « Bouddha et trois Jataka » – Tibet, 18e siècle – Musée Guimet

Doutez de tout et surtout de ce que je vais vous dire. » – Bouddha

Le bouddhisme est la quatrième religion au monde par le nombre de fidèles, derrière le christianisme, l’islam et l’hindouisme.

« Bouddha Shakyamuni », Bronze de la seconde moitié du 15e siècle provenant de Thaïlande – Musée Guimet

Le bronze ci-dessus représente le Bouddha vainqueur du démon Mara, prenant la Terre à témoin de ses mérites en effleurant le sol de sa main droite.

Bas-relief illustrant l’une des vies antérieures du Bouddha : Sujati Jataka – Chine, fin du 6e – début du 7e siècle – Musée Guimet

Vies antérieures

Dans le bas-relief ci-dessus, le futur Bouddha est représenté sous les traits du prince Sujati, rescapé avec ses parents du massacre de sa famille. Il fait le vœu de nourrir ses parents réfugiés dans la forêt en leur offrant chaque jour un peu de sa propre chair.

Élément d’un autel portatif en bois – Chine, fin du 6e – début du 7e siècle – Musée Guimet

Ci-dessus, le futur Bouddha est représenté sous les traits d’un jeune homme nommé Sumedha rendant hommage à l’un de ses prédécesseurs, le bouddha Dipamkara, en étalant sa chevelure sous ses pieds afin que le saint homme puisse traverser une rue fangeuse sans se salir.

« Le songe de la reine Maya et la visite au sage Asita » – Pakistan, 1er siècle – Musée Guimet

Naissance

Ayant décidé de s’incarner dans la famille la plus parfaite qui fut, le futur Bouddha descendit dans le sein de sa mère, la reine Maya, sous la forme d’un éléphant blanc à six défenses. L’enfant vit le jour au terme d’une grossesse de 10 mois.

« La reine Maya donnant naissance au prince Siddhartha » – Népal, début du 19e siècle – Musée Guimet
« La reine Maya donnant naissance au prince Siddhartha » – Népal, début du 19e siècle – Musée Guimet
« Siddhartha ondoyé par les neuf dragons » – Vietnam, fin du 18e – début du 19e siècle – Musée Guimet

Attends tout de toi-même. » – Bouddha

Éveil

Après une jeunesse assez classique pour un homme de son rang, celui qui est alors connu sous le nom de Siddhartha Gautama, dit Shakyamuni, renonce au monde à la suite de trois rencontres qui lui révèlent la dure réalité de l’expérience humaine : la vieillesse, la maladie et la mort.

« Le grand départ » – Inde du Sud, 2e siècle – Musée Guimet
« Les quatre rencontres du Bodhisattva » (détail) – Chine, province du Gansu, 10e siècle – Musée Guimet

Au cours d’une quatrième rencontre avec un renonçant, la voie de la spiritualité s’ouvre à lui. La quête qu’il commence alors finit par le conduire à l’état d’ « Éveillé ».

« Shakyamuni ascète » – Japon, années 1860-1870 – Musée Guimet
« Shakyamuni sortant de la montagne » – Japon, 19e siècle – Musée Guimet
« La coupe des cheveux » – Tibet oriental, 19e siècle – Musée Guimet

Celui qui est le maître de lui même est plus grand que celui qui est le maître du monde. » – Bouddha

Enseignement

Le disciple qui parvient à l’Éveil par l’écoute de l’enseignement est appelé « arhat » (méritant). Un groupe d’arhat fut chargé par le Bouddha de diffuser la « Bonne Loi » et d’en assurer la sauvegarde jusqu’à la venue de Maitreya, le Bouddha du futur.

« L’arhat Bhadra » – Chine, fin du 14e siècle – Musée Guimet
« Seize arhat (Juroku Rakan-zu) » – Japon, époque d’Edo (1603-1868) – Musée Guimet
« Seize arhat (Juroku Rakan-zu) » (détail) – Japon, époque d’Edo (1603-1868) – Musée Guimet

Le nombre de ces arhat a pu être porté à 500 dans certains pays d’Extrême-Orient où les grands complexes religieux comportent des temples qui leur sont consacrés.

« Arhat » – Corée, époque Choson, 19e siècle – Musée Guimet
« Dix-huit arhat traversant la mer » (détail) – Chine, dynastie Ming, 15e siècle – Musée Guimet

L’image du Bouddha en Asie

Après une période au cours de laquelle le Bouddha n’était pas représenté de façon figurative, une image, sculptée ou peinte, est progressivement apparue. Facilement identifiable de nos jours, sa représentation est régie par les descriptions données dans les textes du canon bouddhique.

« Tête de Bouddha paré » – Thaïlande, 16e siècle – Musée Guimet
« Scène de prédication » – Pakistan, région de Peshawar, 1er-3e siècle – Musée Guimet
« Shakyamuni et Prabhutaratna » – Chine, province du Hebei, 3e année de l’ère Xiping (518) – Musée Guimet

Postures

L’iconographie retient quatre postures principales pour le Bouddha : debout, assis marchant et couché.

« Bouddha au grand miracle » – Afghanistan, 3e-4e siècle – Musée Guimet

La position debout est dite « samapada » lorsque les jambes sont parfaitement tendues ou « abhanga » lorsqu’un genou est fléchi et que le corps se déhanche légèrement.

« Scènes de la vie du Bouddha Shakyamuni » (détail) – Détrempe sur toile du 17e siècle (?) provenant du Tibet – Musée Guimet

En position assise, le Bouddha est généralement figuré jambes croisées, selon deux variantes principales : la posture héroïque (virasana), jambes placées l’une sur l’autre, une seule plante de pied étant visible ; la posture du lotus (padmasana »), jambes étroitement croisées, les plantes des pieds visibles.

« Bouddha marchant » – Thaïlande, 15e-16e siècle (?) – Musée Guimet

L’attitude de la marche est moins fréquente. Elle correspond à l’épisode de la descente du ciel des Trente-trois dieux.

« Shakyamuni entrant dans le nirvana » – Chine, oasis de Kucha, 7e siècle – Musée Guimet

La position couchée, enfin, se rapporte à l’entrée du Bouddha dans le « nirvana ».

Gestes symboliques

De nombreux gestes signifiants ont été régulièrement représentés.
Ci-dessous, le geste du don (« varadamudra ») avec la main baissée, paume dirigée vers le fidèle et les doigts pointés vers le bas.

« Bouddha Maravjaya » – Laos, 1792 – Musée Guimet

Pour la position de l’argumentation (« vitarkamudra ») la main est levée, le pouce et l’index sont joints.

« Bouddha faisant le geste de l’argumentation » – Cambodge, 7e-8e siècle – Musée Guimet

Dans le geste de l’enseignement (« vitarkamudra »), la main droite est relevée au niveau de l’épaule, paume en avant, alors que la main gauche est maintenue au niveau de la hanche, l’avant bras à l’horizontal et paume vers le haut.. Dans chaque main, le pouce touche légèrement l’index pour former un cercle.

« Bouddha faisant le geste de l’enseignement » – Chine, province du Jiangxi, règne de l’empereur Qianlong (1736-1795) – Musée Guimet

Lorsque Bouddha fait le geste de la mise en branle de la roue de la Loi (« dharmachakramudra »), les deux mains sont placées à hauteur de la poitrine, le pouce et un doigt d’une main touchent le bout des doigts de l’autre.

« Bouddha faisant le geste de la mise en branle de la roue de la Loi » – Pakistan, région de Peshawar, 4e-5e siècle – Musée Guimet

La vie n’est pas un problème à résoudre mais une réalité à expérimenter. » – Bouddha

Grande extinction

Après d’ultimes sermons, le Bouddha s’éteignit pour ne plus renaître : il entra dans ce que les bouddhistes appelèrent dès lors le « mahaparinirvana », à savoir la « grande et complète extinction ».

Tête de Bouddha – Cambodge, privince de Siemreap, 14e-15e siècle – Musée Guimet

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

« Moine agenouillé en prière » – Birmanie, 19e siècle – Musée Guimet
Stupa – Chine du Nord, milieu du 18e siècle – Musée national du château de Fontainebleau, musée chinois de l’impératrice Eugénie

Ne demeure pas dans le passé, ne rêve pas du futur, concentre ton esprit sur le moment présent. » – Bouddha

En savoir +

Sur la page dédiée à l’exposition du site Internet du musée national des arts asiatiques – Guimet

« Bouddha Maravjaya » – Thaïlande, 19e siècle – Musée Guimet

Exposition « Bouddha, la légende dorée »
19 juin – 4 novembre 2019
Musée national des arts asiatiques – Guimet
6 Place d’Iéna
75116 Paris

[Chef-d’œuvre] « Reduction » de Takahiro Kondo, un « accroupi » à Guimet

Exposition « Bouddha, la légende dorée »
19 juin – 4 novembre 2019
Musée national des arts asiatiques – Guimet

Le musée national des arts asiatiques – Guimet vient d’acquérir une œuvre de l’artiste céramiste japonais Takahiro Kondo, né en 1958.
Cette sculpture, « Reduction » (2013), a été obtenue à partir d’un moulage du corps de l’artiste. Il adopte une position de yoga, la célèbre « position du lotus », aussi appelée « padmasana » : jambes croisées, dos droit, tête alignée, mains reposant sur les genoux, lesquels touchent le sol.

« Quand le yogi assis dans la posture du Lotus quitte le sol et reste fermement dans les airs, il doit savoir qu’il a atteint la maîtrise de ce souffle de vie qui détruit les ténèbres du monde. » – Extrait du « Shiva Samhita », l’un des textes classiques du « Hatha Yoga »

Takahiro Kondo est considéré comme un des plus grands artistes contemporains japonais. En 2011, un terrible tremblement de terre, suivi d’un tsunami dévastateur, causa la mort de 18.000 personnes et raviva la peur de la menace nucléaire. Takahiro Kondo a souhaité répondre par son art à la catastrophe, créant une série de sculptures de porcelaine à partir d’un moulage fait sur son corps. Après cuisson, la pièce connaît une réduction d’environ 20% de la taille d’origine.

L’œuvre évoque une effigie du Bouddha, saisi dans sa phase ascétique. Le creusement sous la cage thoracique indique que le souffle est retenu dans les poumons. La glaçure appliquée sur l’œuvre évoque aussi bien l’eau que la radioactivité.

L’œuvre de Takahiro Kondo est présentée jusqu’au 9 novembre 2019 dans l’exposition « Bouddha, la légende dorée » du musée national des arts asiatiques – Guimet.

A titre personnel, je dois vous dire ma fierté de voir présenté un nouvel « accroupi » dans un musée !

Lire l’article sur l’exposition « Bouddha, la légende dorée »

Exposition « Bouddha, la légende dorée »
19 juin – 4 novembre 2019
Musée national des arts asiatiques – Guimet
6 Place d’Iéna
75116 Paris

[Visite privée] « Paris Romantique 1815-1848 » au Petit Palais

Exposition « Paris Romantique 1815-1848 »
22 mai – 15 septembre 2019
Petit Palais (Paris)

Le Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris, propose une grande exposition immersive dans le « Paris Romantique » des années 1815-1848.
Construit comme une promenade d’une journée dans la capitale, le parcours permet de découvrir l’effervescence artistique dans les quartiers emblématiques de la période : les Tuileries, le Palais-Royal, la Nouvelle-Athènes, Notre-Dame de Paris, le Quartier Latin ou encore le « Boulevard du crime » et ses théâtres. Vous y croiserez la duchesse de Berry, Victor Hugo, George Sand, Eugène Delacroix, Hector Berlioz, mais aussi les dandys et les parisiennes les plus chics.
Je vous invite à suivre Christophe Leribault, directeur du Petit Palais, pour une visite privée exceptionnelle.

Les Salons des années 1820 virent l’émergence du romantisme en peinture, avec la présentation des œuvres de Géricault (« Le Radeau de la Méduse » en 1819) et de Delacroix (« La Barque de Dante » en 1822, « Les Massacres de Scio » en 1824, « Le Christ au jardin des Oliviers » en 1827).

Dans les années 1830, ce fut au tour des sculpteurs de la nouvelle école de se faire remarquer : le « Roland furieux » de Jehan Duseigneur est considéré comme l’un des manifestes du romantisme en sculpture.

Le roman « Notre-Dame de Paris » de Victor Hugo contribua à la redécouverte du vieux Paris et du patrimoine architectural du Moyen-Âge , dans un mouvement plus vaste qui aboutit en 1830 à la création du poste d’inspecteur général des monuments historiques, bientôt occupé par Prosper Mérimée.

La révolution de 1848 mit un terme à la monarchie de Juillet. L’épisode du pillage des Tuileries, le soir du 24 février, est évoqué à la fin de l’exposition avec la présentation du bureau fracturé de Louis-Philippe.

En savoir +

Sur le site Internet du Petit Palais.

L’exposition se poursuit au musée de la Vie Romantique autour des salons littéraires du « Paris Romantique ».

Lire l’article sur les Salons littéraires au musée de la Vie Romantique.

Exposition « Paris Romantique 1815-1848 »
22 mai – 15 septembre 2019
Petit Palais (Paris)