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[Exposition] « Le Corps et l’Âme » au Louvre

Exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance »
22 octobre 2020 ‐ 21 juin 2021
Musée du Louvre

La nouvelle grande exposition du musée du Louvre est un émerveillement ! Elle nous plonge au cœur d’une période charnière de la Renaissance, où le style inventé par Donatello et les sculpteurs à Florence arrive à maturité. Elle nous fait voyager dans toute l’Italie depuis la seconde moitié du Quattrocento jusqu’au début du XVIe siècle.

Cliquez ici pour découvrir la visite privée  (22 minutes) de l’exposition avec Marc Bormand, conservateur en chef du patrimoine au département des sculptures du Louvre.

« Bacchus et Ariane » (vers 1505-1510) par Tullio Lombardo – Kunsthistorisches Museum (Vienne)

En regardant les antiques : la fureur et la grâce

Marqués principalement par la leçon de Donatello, la sculpture et les arts en Italie dans la seconde moitié du Quattrocento se caractérisent par la recherche de nouvelles formes expressives.

« Orphée » (vers 1470 ?) par Bertoldo di Giovanni (vers 1440-1491) – Musée du Bargello (Florence)

La grâce

C’est un bas-relief antique avec des vestales procédant à un sacrifice qui introduit le thème de la « grâce ». Des drapés élégants permettent aux artistes de révéler le charme de la figure féminine, qui débouche sur la représentation ultime de la grâce à travers le nu.

« Sainte Brigitte de Suède recevant la règle de son ordre » (1459) par Agostino di Duccio – Metropolitan Museum (New York)
Relief des Sacrifiantes Borghèse (vers 130) – Art romain – Musée du Louvre
« Marie Madeleine (?) tenant la couronne d’épines et les clous de la Crucifixion » (vers 1500) par Michelangelo Buonarroti, dit Michel-Ange – Musée du Louvre
Au centre : Groupe statuaire des « Trois grâces » – Musée du Louvre
« Deux études d’après une statue de femme nue » (vers 1500) par Baccio della Porta, dit Fra Bartolomeo (?) – Galerie des Offices (Florence)
« Allégorie de l’Opportunité et de la Pénitence » (vers 1505) par un peintre mantouan du cercle d’Andrea Mantegna – Palazzo Accademico San Sebastiano (Mantoue)

La fureur

Les artistes cherchent à exprimer toutes les émotions humaines à travers le langage du corps, à décrire la force et la vigueur physique des corps combattants.

« Hercule étouffant le géant Antée » par Antonio del Pollaiolo – Musée national du Bargello (Florence)
« Hercule et Antée » (vers 1489- 1490) par Luca Signorelli – Bibliothèque royale du château de Windsor
« Hercule et Antée » (vers 1488) par Moderno (actif entre la fin du XVe siècle et les premières décennies du XVIe siècle) – Bibliothèque nationale de France

Sur cette plaquette en bronze doré, œuvre de Moderno (photo ci-dessus), le corps d’Antée, avec la tête renversée et les jambes agitées de soubresauts, semble vivre ses ultimes convulsions sous l’étreinte mortelle d’Hercule.

« Bataille de dix hommes nus » (vers 1460-1474) par Antonio Pollaiolo (vers 1431-1498) – Petit Palais (Paris)
« Combat d’hommes nus » (vers 1470-1480) par un artiste florentin – Victoria and Albert Museum (Londres)
« Scène de conflit entre des hommes et des femmes (Lycurgue et les ménades ?) » (vers 1474-1480) par Francesco di Giorgio Martini (1439-1501) – Victoria and Albert Museum (Londres)
Au premier plan : « Nu masculin » (vers 1475) par Andrea del Verrochio (?) – Musée du Bargello (Florence)
« Figure de bourreau » (vers 1477-1480) par Andrea del Verrochio – Collection particulière

Florence 1503‐1506 : l’école du monde

À l’aube du XVIe siècle, Florence reprend à Rome la prééminence artistique. C’est sur les parois de la salle du conseil du Palazzo Vecchio que vont rivaliser ses deux enfants les plus illustres, Léonard de Vinci et Michel-Ange.

« Scènes de combat : cavaliers se défendant contre quatre fantassins » (vers 1505-1510) par Giovanfrancesco Rustici (1475-1554) – Musée du Bargello (Florence) et Musée du Louvre
« Scène de combat : cavaliers se défendant contre quatre fantassins » (vers 1505-1510) par Giovanfrancesco Rustici (1475-1554) – Musée du Bargello (Florence)
« Homme nu debout, vu de dos, tenant un bâton » (vers 1504-1506) par Michelangelo Buonarroti, dit Michel-Ange (1475-1564) – Musée du Louvre

L’art sacré : pour émouvoir et convaincre

L’art sacré met lui aussi l’accent sur la représentation du corps et sur l’emprise qu’exercent sur lui les mouvements de l’âme.

« Lamentation sur le Christ mort » (vers 1475-1490) par Antonio Mantegazza (?) (vers 1438-1495) – Victoria and Albert Museum (Londres)

Émouvoir et convaincre deviennent les deux propos de la sculpture religieuse de la seconde moitié du Quattrocento.

« La Flagellation du Christ » (vers 1508) par Moderno (actif entre la fin du XVe siècle et les premières décennies du XVIe siècle) – Bibliothèque nationale de France

Passions

Le thème de la Passion du Christ permet à Donatello, dans les années 1450, de déployer sa pleine maîtrise du traitement des émotions dans un langage plastique où le drame humain est rendu avec une expressivité toujours plus vive.

« Lamentation sur le Christ mort » (vers 1455-1460) par Donatello (vers 1386-1466) – Victoria and Albert Museum (Londres)
« Saint Jérôme pénitent » (vers 1520-1530) par Andrea Riccio (1470-1532) – Musée Bode (Berlin)

Appeler les fidèles

À Sienne, Francesco di Giorgio Martini explore la profondeur de l’âme humaine dans les visages de saint Jean Baptiste et de saint Christophe, l’un fort d’une puissance presque herculéenne et l’autre au visage empreint d’une sérénité tout en retenue.

« Saint Christophe » (vers 1488-1490) par Francesco di Giorgio Martini (1439-1501) – Musée du Louvre
À gauche : « Saint Jean Baptiste » (1464-1466) par Francesco di Giorgio Martini (1439-1501) – Musée de l’Œuvre de la cathédrale de Sienne

Le théâtre des sentiments

Le thème de la « Déploration du Christ » offre un véritable théâtre des sentiments, notamment avec la gestuelle dramatique de saint Jean et de Marie Madeleine.

« Marie Madeleine » (1485-1489) par Guido Mazzoni (vers 1450-1518) – Musée d’Art médiéval et moderne (Padoue)
« Déploration du Christ » (1493-1494) par Giacomo del Maino, Giovanni Angelo del Maino (?) et Andrea Clerici – Église Santa Marta (Bellano)
« Déploration du Christ avec Marie, saint Jean l’Évangéliste et d’autres figures » (vers 1510-1515) par Gasparo Cairano – Castello Sforzesco (Milan)
« La Déploration du Christ » (vers 1480-1490) par Batolomeo Bellano – Institut de France (Paris)
« Baiser de paix avec Pietà (Christ mort entre Marie et saint Jean) » (1513) par Moderno (actif entre la fin du XVe siècle et les premières décennies du XVIe siècle) – Musée diocésain Francesco Gonzaga (Mantoue)

De Dionysos à Apollon

Les dernières décennies du XVe siècle, la sculpture développe la recherche d’une nouvelle harmonie, offrant une vision de l’homme plus apaisée.

À gauche : « Christ de pitié » (1497 ?) par Le Pérugin (vers 1450-1523) – Collection de la Fondazione Cassa di Risparmio (Florence)
« Mercure » (vers 1520) par Pier Jacopo Alari Bonacolsi, dit l’Antico (vers 1458-1528) – Kunsthistorisches Museum (Vienne)
À gauche : « Jeune Guerrier (Saint Georges ou Théodore ?) » (vers 1490-1500) par Tulio Lombardo et atelier – The Metropolitan Museum of Art (New York)
« La Vierge » par Giovanni Buora (actif depuis 1476-1513) – Musée des Arts décoratifs (Paris)

La réflexion inépuisable sur l’Antiquité classique s’exprime dans les œuvres élaborées à partir des grands modèles classiques comme le « Tireur d’épine » ou le « Laocoon ».

« Tireur d’épine » (vers 1500) par Sansovino (1486-1570) ou entourage de Benedetto da Rovezzano (?) (vers 1474-1554) – Institut de France (Paris)
« Spinario [Le Tireur d’épine] » (XVIe siècle) d’après un modèle d’Antonello Gagini (1478-1536) – The Metropolitan Museum of Art (New York)

Le style doux

Les figures blanches d’Andrea della Robbia, d’où irradie la lumière, mêlent beauté idéale et beauté divine à travers un adoucissement des formes, proche des idéaux religieux portés par le prédicateur Savonarole.

À gauche : « Sainte Marie Madeleine pénitente » (vers 1495-1505) par Andrea della Robbia – Église San Iacopo (Lucques)

Rome centre du monde

Les papes comme le haut clergé rivalisent pour passer aux peintres, aux sculpteurs et aux architectes les plus importants des commandes qui renforcent leur prestige. La présence côté à côté de Raphaël, de Bramante ou de Michel-Ange fait de la ville de Rome un creuset artistique incomparable.

« Cupidon » attribué à Michelangelo Buonarroti, dit Michel-Ange – Services culturels de l’Ambassade de France à New York, dépôt au Metropolitan Museum
« Nu masculin (avec indications de proportions) par Michel-Ange – Bibliothèque royale du château de Windsor

La naissance de la « manière moderne »

Giorgio Vasari, Léonard, Raphaël et surtout Michel-Ange sont à l’origine de cette « bonne manière », qui s’appuie sur le dessin, définie comme « l’usage de représenter ce qu’il y a de plus beau, d’assembler les plus belles mains, les plus belles têtes, les plus belles jambes afin d’obtenir la plus belle figure possible et d’en tirer parti pour tous les personnages de la composition ».

À gauche : « Christ à la colonne » (vers 1510-1520) par Cristoforo Solari, dit il Gobbo – Cathédrale de Milan
« Mercure, inventeur de la lyre. Homme nu portant un fardeau » (vers 1501-1506) par Michel-Ange – Musée du Louvre

Michel‐Ange: incarner le sublime

Michel-Ange est appelé à Rome par le pape Jules Il pour concevoir son monument funéraire. Après un premier projet colossal, interrompu par la commande de la voûte peinte de la chapelle Sixtine, un second projet présenté un monument adossé à une paroi, comportant de multiples figures, dont font partie les deux Esclaves.

À droite : « L’esclave rebelle » et « L’esclave mourant » (1513-1516) par Michelangelo Buonarroti, dit Michel-Ange – Musée du Louvre

Détail de « L’esclave mourant » (1513-1516) par Michel-Ange – Musée du Louvre
À droite : « Homme d’armes » (vers 1487-1490) par Donato Bramante (1444-1514) – Pinacothèque de Brera (Milan)

Rome 1506 : Le Laocoon

En janvier 1506 est mis au jour un imposant groupe sculpté de trois personnages en marbre, le « Laocoon ». L’œuvre est identifiée comme étant celle citée par Pline l’Ancien dans son « Histoire naturelle », une sculpture « qui a mérité la gloire (…) œuvre que l’on doit juger au-dessus de toute autre, en peinture comme en sculpture ».

« Laocoon » (vers 1520) par Jacopo Tatti, dit Jacopo Sansovino (?) (1486-1570) – Musée du Bargello (Florence)
« Coupe : Laocoon » (vers 1530-1540) par Urbino – Castello Sforzesco (Milan)

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

« Laocoon et ses fils » (vers 1540) par un artiste de l’École française – Musée Gassendi (Digne-les-bains)

Source : panneaux de l’exposition

« Deux anges volants » (vers 1480) par Andrea del Verrocchio et atelier – Musée du Louvre

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Sur le site Internet du musée du Louvre consacré à l’exposition.

« La Justice » (vers 1520-1522) par Agostino Busti, dit Bambaia – Castello Sforzesco (Milan)

Exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance »
22 octobre 2020 ‐ 21 juin 2021
Musée du Louvre

[Visite privée] L’aventure archéologique de Napoléon III

Exposition « D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III »
19 septembre 2020 – 15 février 2021
Musée d’Archéologie nationale
Domaine de Saint-Germain-en-Laye

Le musée d’Archéologie nationale propose de nous raconter une histoire, une histoire peu connue qui est celle des fouilles archéologiques engagées par Napoléon III. En effet, ce dernier entend marcher sur les traces de Jules César. En 1861, il acquiert les Jardins Farnèse sur la colline du Palatin à Rome, devenant ainsi propriétaire de ce que l’on nomme alors « les Palais des Césars ».
Dans l’exposition, les relevés, photographies, rapports et estampages présentés, réalisés en France et en Italie, jettent les bases d’une archéologie scientifique.

Revivez l’histoire de ces fouilles archéologiques avec Corinne Jouys Barbelin, conservateur du patrimoine et commissaire de l’exposition.

Portrait Napoléon III (1858) par Jean-Auguste Barre (1811 – 1896) – Musée du Louvre

Corinne Jouys Barbelin est conservatrice du patrimoine, responsable du service des ressources documentaires au musée d’Archéologie nationale – domaine national de Saint-Germain-en-Laye.

Surmoulage en plâtre d’un détail de la colonne Trajane (1861-1862) – Musée d’Archéologie nationale
Coupe à décor végétal, dite « canthare d’Alésia » (Ier siècle avant J.-C. – début du Ier siècle après J.-C.) – Musée d’Archéologie nationale
Moulage de l’Éros Farnèse-Steinhäuser (1862) – Museo dell’Arte Classica (Rome)
3ème œuvre à partir de la gauche : Éros Farnèse-Steinhäuser (vers 80 après J.-C.) – Musée du Louvre
Histoire de Jules César » par Louis Napoléon Bonaparte – Musée d’Archéologie nationale

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

Relevé d’une fresque de la Domus Tiberiana (entre 1866 et 1869) par Fortuné Layraud (1833-1913) – Musée d’Archéologie nationale
Maquette de l’Attaque d’Avaricum (vers 1866) par Abel Maître (1830-1899) – Musée d’Archéologie nationale

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Consultez la page spéciale sur le site Internet du musée d’Archéologie nationale

« Relevé de la fresque de la Maison de Livie, avec Polyphème et Galatée » (1869) par Fortuné Layraud (1833-1913) – Beaux-Arts de Paris

Exposition « D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III »
19 septembre 2020 – 15 février 2021
Musée d’Archéologie nationale
Domaine de Saint-Germain-en-Laye

Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais et le Musée d’Archéologie nationale.

Reconstitution de légionnaire romain (1870) par Auguste Bartholdi (1834-1904) – Musée d’Archéologie nationale

[Visite privée] Exposition « L’Atelier de la nature » à Giverny

Exposition « L’Atelier de la nature, 1860-1910 »
12 septembre 2020 – 3 janvier 2021
Musée des impressionnismes (Giverny)

Avec plus de 90 toiles, lithographies et aquarelles, le musée des impressionnismes (Giverny) propose un panorama de l’art du paysage tel qu’il fut pratiqué par les artistes américains durant la période de l’impressionnisme français.

Suivez Katherine Bourguignon, conservatrice de la Terra Foundation for American Art, pour un parcours lumineux parmi les chefs-d’œuvre d’artistes encore trop souvent méconnus de ce côté-ci de l’Atlantique.

« Coquelicots en France » (1888) par Robert Vonnoh (1858-1933) – Terra Foundation for American Art (Chicago)

Katherine Bourguignon est conservatrice à la Terra Foundation for American Art Europe. Elle a obtenu un doctorat en histoire de l’art à l’Université de Pennsylvanie. Depuis 2002, elle a assuré le commissariat de nombreuses expositions en France et à l’étranger, notamment « America’s Cool Modernism : O’Keeffe to Hopper » (2018) ou « Giverny impressionniste : une colonie d’artistes, 1885-1915 » (2007).

« Le Bassin aux nymphéas » (1887) par Willard Metcalf (1858-1925) – Terra Foundation for American Art (Chicago)
« Près de Newport, Rhode Island » (1872) par John Frederick Kensett (1816-1872) – Terra Foundation for American Art (Chicago)

Pendant les 30 années qui suivent l’installation de Claude Monet à Giverny, la présence du maître de l’impressionnisme attire de nombreux artistes internationaux, notamment américains, qui y élisent domicile à leur tour et y forment une colonie.

« L’Iceberg » (vers 1875) par Frederic Edwin Church (1826-1900) – Terra Foundation for American Art (Chicago)
« Nocturne : palais » (1886) par James Abbott McNeill Whistler (1834-1903) – Terra Foundation for American Art (Chicago)

La nature a très rarement raison. » – James Abbott McNeill Whistler

« Nuit d’été » (1890) par Winslow Homer (1836-1910) – Musée d’Orsay
« Les Palisades » (1909) par George Bellows (1882-1925) – Terra Foundation for American Art (Chicago)

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Consultez la page spéciale sur le site Internet du musée des impressionnismes.

Exposition « L’Atelier de la nature, 1860-1910 »
12 septembre 2020 – 3 janvier 2021
Musée des impressionnismes
99 Rue Claude Monet
27620 Giverny

« Études d’un jour d’automne » (1891) par John Leslie Breck (1859-1899) – Terra Foundation for American Art (Chicago)

[Web-série] Praxitèle, artiste de la Grèce Antique au Louvre

Mythes et artistes de la Grèce Antique au Louvre
Épisode 2 : Praxitèle

Web-série proposée par Coupe-File Art et Scribe Accroupi, réalisée au cœur des collections du musée du Louvre

Le sculpteur grec Praxitèle est né autour de 400 avant J.-C. Selon Varron, écrivain et savant romain du Ier siècle avant J.-C., il « n’est inconnu d’aucun homme un tant soit peu cultivé…  » Mais au-delà du nom de Praxitèle, que sait-on vraiment sur les chefs-d’œuvre qu’il a réalisés ?

La plupart des grands sculpteurs grecs ont utilisé le bronze pour exécuter leurs chefs-d’œuvre et ce matériau a bien souvent été fondu pour d’autres usages ; heureusement, Praxitèle a été aussi un sculpteur de marbre. Demeure-t-il pour autant des vestiges tangibles de ses œuvres ? Comment dater celles qui ont été conservées ? S’agit-il d’originaux ou de copies romaines ?

Dans ce nouvel épisode de notre web-série, retrouvez Ludovic Laugier, conservateur du patrimoine en charge des sculptures grecques, pour une découverte surprenante des chefs-d’œuvre de Praxitèle au musée du Louvre.

Dans ce deuxième épisode de la web-série, Ludovic Laugier évoque les questions d’attribution et de datation des chefs-d’œuvre de Praxitèle et de leurs nombreuses copies romaines.

Tête Kaufmann – Musée du Louvre

Toutes les images par Coupe-File Art (Nicolas Bousser – Antoine Lavastre) et Scribe Accroupi.

Visage de l’Apollon sauroctone – Musée du Louvre
Apollon sauroctone – Musée du Louvre
Diane de Gabies – Musée du Louvre

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Découvrez la page spéciale dédiée aux mythes et artistes de la Grèce Antique sur le site Internet de Coupe-File Art.

Hermès – Musée d’Olympie (Grèce)

[Visite privée] « Autrices » à la Galerie Gallimard

Exposition « Autrices, écrire libre (1945-1980) »
15 septembre – 14 novembre 2020
Galerie Gallimard (Paris)

L’attribution du prix Goncourt à Elsa Triolet en 1945 marque l’entrée des femmes dans un palmarès aussi masculin que l’avait été jusque-là son jury. Cette récompense inaugure une ère plus favorable à la mixité en littérature, après des décennies de sous-représentation des auteures dans les catalogues des éditeurs français.
1945-1980 : 35 ans de création littéraire, 35 ans d’émancipation racontés ici par Alban Cerisier, archiviste paléographe et commissaire de l’exposition de la Galerie Gallimard.

Je voyais dans mes livres mon véritable accomplissement et ils me dispensaient de toute autre affirmation de moi. » – Simone de Beauvoir

Toutes les femmes de mes livres, quel que soit leur âge, découlent de « Lol V. Stein ». C’est-à-dire, d’un certain oubli d’elles-mêmes. » – Marguerite Duras

J’ai fini de mettre en mots ce qui m’apparaît comme une expérience humaine totale, de la vie et de la mort, du temps, de la morale et de l’interdit, de la loi, une expérience vécue d’un bout à l’autre au travers du corps. » – Annie Ernaux

Sentiment d’être composée de multiples morceaux de femmes ; il y a en moi de la Dalida, Yourcenar, Beauvoir, Colette, etc… Même Sand. » – Annie Ernaux

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Page spéciale sur le site Internet de la Galerie Gallimard
Adresse et horaires d’ouverture

Exposition « Autrices, écrire libre (1945-1980) »
15 septembre – 14 novembre 2020
Galerie Gallimard (Paris)

La Galerie Gallimard propose six accrochages annuels d’œuvres et de documents en relation avec l’histoire ou l’actualité des Éditions Gallimard et des maisons qui y sont liées. Les expositions sont accessibles gratuitement.

[Exposition] Albrecht Altdorfer, Maître de la Renaissance allemande au Louvre

Exposition « Albrecht Altdorfer, Maître de la Renaissance allemande »
1er octobre 2020 – 4 janvier 2021
Musée du Louvre

Peintre, dessinateur et graveur, Albrecht Altdorfer (vers 1480-1538) est un artiste majeur de la Renaissance allemande.
Dans cette nouvelle exposition Arts Graphiques, le Louvre met en regard les œuvres d’Altdorfer avec celles d’autres grands maîtres de sa génération, tels Albrecht Dürer ou Lucas Cranach.

Rassemblant plus de 200 œuvres (peintures, dessins, gravures, sculptures et objets d’art), l’exposition bénéficie notamment de nombreux prêts de l’Albertina à Vienne.

« Saint François recevant les stigmates » et « Saint Jérôme en pénitent » (1507) par Albrecht Altdorfer – Staatliche Museum zu Berlin

Les années de jeunesse

On ignore tout de la formation d’Altdorfer mais on sait l’importance des estampes qui lui font connaître les réalisations de ses contemporains allemands, Dürer et Cranach, avec lesquels il entend rivaliser, mais aussi celles des artistes italiens du Quattrocento qui nourrissent son inspiration, au premier plan desquels Andrea Mantegna.

« Saint François recevant les stigmates » (vers 1503-1504) par Albrecht Dürer (1471-1528) – Musée du Louvre
À gauche : « Sainte Famille avec un diacre » (1507) par Albrecht Altdorfer – Kunsthistorisches Museum (Vienne) – à droite : « Sainte Famille avec sainte Anne et le petit saint Jean » par Giovanni Antonio da Brescia – BnF
« Tentation de deux ermites » (1506) par Albrecht Altdorfer – Albertina (Vienne)
« Apollon et Diane » par Jacopo de’ Barbari – Musée du Louvre

« Vénus et Amour » (1508) par Albrecht Altdorfer – Staatliche Museum zu Berlin
« Couple d’amants dans un champ de blé » (1508) par Albrecht Altdorfer – Kunstmuseum Basel
« Couple d’amants dans un paysage » (1504) par Albrecht Altdorfer – Staatliche Museum zu Berlin

Les dessins sur papier préparé

De 1506 à 1518, Altdorfer a exécuté plus d’une cinquantaine de dessins sur papier préparé, dits aussi dessins en clair-obscur, consistant pour l’artiste à travailler à l’encre noire et à la gouache sur un papier sur lequel était appliqué un fond de couleur apposé au pinceau. Comme ceux de ses contemporains, les dessins en clair-obscur d’Altdorfer étaient recherchés et alimentaient un marché de connaisseurs, qui voyaient dans ces feuilles des petits tableaux d’une grande virtuosité.

« Porte-étendard et deux lansquenets » (vers 1506-1508) par Erhard Altdorfer – Städel Museum (Francfort)
« Quatre muses dansant » (après 1497) d’après Andrea Mantegna – BnF
« Famille de sauvages » ou « La Fin de l’Âge d’argent » (1510) par Albrecht Altdorfer – Albertina (Vienne)
« Chute de saint Christophe » (vers 1509-1510) par Albrecht Altdorfer – Albertina (Vienne)

 

Les bois gravés

La notoriété de l’artiste est bien établie dès 1512 avec la série de « La Chute et Rédemption de l’Humanité », une suite de 40 estampes en bois gravés. Avec ses gravure sur bois, Altdorfer se distingue de son aîné par son approche novatrice de l’iconographie traditionnelle.

« La Cène » (vers 1508-1509) par Albrecht Dürer (1471-1528) – Musée du Louvre
« Chute et Rédemption de l’humanité » (vers 1513) par Albrecht Altdorfer

Un nouveau langage narratif

Altdorfer met au point un nouveau langage narratif, avec des couleurs éclatantes et de puissants contrastes lumineux. Les nombreux raccourcis, les cadrages audacieux et les points de vue inhabituels visent à dynamiser les compositions et à impliquer davantage le spectateur dans la scène représentée.

« Portement de Croix » (vers 1516-1518) par Albrecht Altdorfer – Graphische Samlung der Universität Erlangen-Nümberg
« Jaël et Sisera » (vers 1518) par Albrecht Altdorfer – Musée du Louvre
« Saint Jérôme à la muraille » (vers 1515-1518) par Albrecht Altdorfer – Musée du Louvre

« Lamentation » (1512) par Albrecht Altdorfer – Bloc de bois – Staatliche Graphische Sammlung
« Crucifixion » (vers 1520) par Albrecht Altdorfer – Musée des Beaux-Arts de Budapest
« Saint Florian roué de coups » (vers 1520) par Albrecht Altdorfer – Galerie nationale de Prague
« Le Christ prenant congé de sa mère » (vers 1518-1520) par Albrecht Altdorfer – The National Gallery (Londres)

Les commandes de Maximilien

Maximilien Ier passa commande de publications richement illustrées qui devaient servir à prouver le caractère illustre et très ancien de la lignée des Habsbourg.

« Cortège triomphal de Maximilien Ier » par Albrecht Altdorfer – Albertina (Vienne)
« Cortège triomphal de Maximilien Ier » par Albrecht Altdorfer – Musée du Louvre
« Cortège triomphal de Maximilien Ier » par Albrecht Altdorfer – Musée du Louvre
Détail de « Cortège triomphal de Maximilien Ier » par Albrecht Altdorfer – Musée du Louvre
« La Bataille de Charlemagne contre les Avars » (151) par Albrecht Altdorfer – Germanisches Nationalmuseum (Nuremberg)

L’ornement et l’orfèvrerie

Altdorfer consacre de nombreuses estampes à la représentation d’objets et motifs d’ornement et d’orfèvrerie.

« Hercule et une muse » par Albrecht Altdorfer – Musée du Louvre

 

Le paysage et l’architecture

En matière de représentation de paysages et d’architectures, Altdorfer innove en les explorant pour eux-mêmes. Il est en effet l’un des premiers à exécuter des paysages et des intérieurs d’églises sans personnages.

« Paysage au double épicéa » (peu avant 1520) par Albrecht Altdorfer – Musée du Louvre
« Paysage à l’épicéa et aux deux saules » (peu avant 1520) par Albrecht Altdorfer – Albertina (Vienne)
« Paysage au château » (vers 1520-1525) « Paysage au double épicéa » (peu avant 1520) par Albrecht Altdorfer – Alte Pinakothek (Munich)
« Paysage à l’épicéa et au bûcheron » (vers 1522) par Albrecht Altdorfer – Staatliche Museum zu Berlin
« Vue du val d’Arco » (vers 1495) par Albrecht Dürer (1471-1528) – Musée du Louvre
« Paysage montagneux avec un village » (vers 1520) par Erhard Altdorfer – Albertina (Vienne)

« Intérieur de la synagogue de Ratisbonne » (1519) par Albrecht Altdorfer – Musée du Louvre

La fin de sa carrière

Fort de sa renommée, Altdorfer reçoit des commandes de la cour de Bavière, se consacrant essentiellement à la peinture. Il explore alors de nouveaux genres et continue de se nourrir des nouveautés de son temps.

« Crucifixion » (vers 1526-1528) par Albrecht Altdorfer – Staatliche Museum zu Berlin
« Vierge à l’Enfant » (1531) par Albrecht Altdorfer – Kunsthistorisches Museum (Vienne)
« Portrait de femme » (vers 1520-1530) par Albrecht Altdorfer – Museo Thyssen-Bornemisza (Madrid)
« Judith » (vers 1520-1530) par Albrecht Altdorfer – Musée du Louvre

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Sur le site Internet du musée du Louvre consacré à l’exposition.

Exposition « Albrecht Altdorfer, Maître de la Renaissance allemande »
1er octobre 2020 – 4 janvier 2021
Musée du Louvre

[Visite privée] « Carmontelle ou le temps de la douceur de vivre » à Chantilly

Exposition « Carmontelle ou le temps de la douceur de vivre »
5 septembre 2020 – 28 mars 2021 (prolongation)
Cabinet d’Arts Graphiques du château de Chantilly

Carmontelle (1717-1806), de son vrai nom Louis Carrogis, est un officier au service des Orléans qui dessine – toujours de profil – les hôtes du Palais-Royal à la pierre noire, à la gouache et à l’aquarelle. Selon son ami le baron Grimm, secrétaire du duc d’Orléans (1763), il réalise « des portraits mauvais, mais ressemblants » !

Nicole Garnier, conservateur général du Patrimoine chargée du musée Condé, nous fait découvrir ce dessinateur amateur – mais amateur éclairé – du XVIIIe siècle qui a « fait poser devant lui la société de son temps », selon les Goncourt.

M. de Carmontelle se fait depuis plusieurs années un recueil de portraits dessinés au crayon et lavés en couleurs de détrempe. Il a le talent de saisir singulièrement l’air, le maintien, l’esprit de la figure plus que la ressemblance des traits. » – Baron Grimm (1763)

« Louis-Philippe-Joseph, duc de Chartres, futur duc d’Orléans dit Philippe Égalité (Saint Cloud, 1747 – Paris, 1793), dans sa belle jeunesse » (1760) par Louis Carrogis, dit Carmontelle (1717-1806) – Chantilly, musée Condé
« Les gentilshommes du doc d’Orléans portant l’habit de Saint-Cloud » par Carmontelle – Collection particulière

Carmontelle ne donnait pas les dessins à ses modèles, mais leur en offrait des copies. En 1807, lors de sa vente après décès, la collection comprenait 750 portraits.

« Wolfgang-Amadeus Mozart (1756-1791) enfant jouant avec son père et sa sœur Maria-Anna (dite Nannerl) à Paris en 1764 » par Carmontelle – Chantilly, musée Condé
« La comtesse de Blot, sœur du comte d’Ennery, et la marquise de Barbantane » par Carmontelle – Chantilly, musée Condé
« Guillaume-Marin du Rouïl de Boismassot (1761-1792), gentilhomme de la vénerie du duc d’Orléans » (1764) par Carmontelle – Chantilly, musée Condé
« David Garrick (Hereford, 1717 – Londres, 1779), acteur et dramaturge britannique » (1765) par Carmontelle – Chantilly, musée Condé

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

« Narcisse, jeune serviteur des Orléans » par Carmontelle – Chantilly, musée Condé

Il est lui-même auteur passable ; il dessine fort bien pour un homme dont ce n’est pas le métier ; il a du goût et c’est un des ordonnateurs de fêtes de société le plus employé à Paris . » – Baron Grimm (1771)

« M. de Tourempré, aide maréchal des logis de l’armée » (1765) par Carmontelle – Chantilly, musée Condé

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Consultez la page dédiée à l’exposition sur le site Internet du Domaine de Chantilly

« Le chevalier de Beausset, chef d’escadre de l’armée navale » (1783) – Chantilly, musée Condé

Exposition « Carmontelle ou le temps de la douceur de vivre »
5 septembre 2020 – 28 mars 2021
Cabinet d’Arts Graphiques du château de Chantilly

[Visite privée] « La Fabrique de l’Extravagance » à Chantilly

Exposition « La Fabrique de l’Extravagance. Porcelaines de Meissen et de Chantilly »
5 septembre 2020 – 29 août 2021 (prolongation)
Grands Appartements du château de Chantilly

Frédéric-Auguste de Saxe (1670-1733), électeur de Saxe et roi de Pologne, était atteint de la « maladie de porcelaine », amassant les plus belles céramiques avec frénésie. Sa collection de porcelaines chinoises et japonaises monta à près de 25.000 pièces. Fondée à Meissen, sa manufacture de porcelaine connut un succès fulgurant.
En France, Louis-Henri de Bourbon-Condé fut l’un des grands mécènes de la première moitié du XVIIIe siècle. Grand collectionneur d’objets d’art, il fit à son tour créer une manufacture de porcelaine à Chantilly.
Jusqu’au 29 août 2021, les porcelaines de Meissen et de Chantilly se déploient joyeusement dans les Grands Appartements du château, grâce à la scénographie fascinante et colorée de Peter Marino.

Suivez Mathieu Deldicque, conservateur du Patrimoine et commissaire de l’exposition, à la découverte de cet « or blanc » du XVIIIe siècle.

Paire de chiens Fô – Porcelaine de Chine, dynastie Qing (1644-1911) – Musée national du château de Fontainebleau

Ancien élève de l’École nationale des chartes et docteur en histoire de l’art, Mathieu Deldicque a notamment été commissaire des expositions « La Joconde nue : le mystère enfin dévoilé » en 2019 et « Raphaël à Chantilly » en 2020 au domaine de Chantilly.

Singes et singeries – Scénographie de Peter Marino pour l’exposition « La Fabrique de l’Extravagance »
Chinois lisant surmontant une boîte carrée (vers 1740) – Porcelaine de Chantilly – Musée national de la Céramique (Sèvres)

La manufacture de Chantilly se fit une véritable spécialité des magots ou pagodes, ces personnages assis et ventripotents aux lobes développés, habillés comme des moines, représentant généralement le dieu bouddhiste de la bonne fortune ou de la joie.

« Shou-Lao, dieu de longévité » (vers 1735-1740) – Porcelaine de Chantilly – Musée des Arts décoratifs (Paris)
Vase-cage (vers 1700) – Porcelaine du Japon – Musée national du château de Pau

À l’origine doté d’anses en forme de têtes d’éléphant, ce vase-cage japonais (photo ci-dessus) donne l’illusion d’une cage à oiseau. Il revient pour la première fois au château de Chantilly depuis sa confiscation apendant la Révolution.

À gauche : Pagode à tête et mains mobiles (vers 1730-1740) – Porcelaine de Meissen- Musée national de la Céramique (Sèvres)
Éléphant (vers 1735-1740) – Porcelaine de Chantilly – Musée des Arts décoratifs (Paris)

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

Rollier d’Europe (vers 1735-1736) – Porcelaine de Meissen – Collection particulière

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Consultez la page dédiée à l’exposition sur le site Internet du Domaine de Chantilly

Au centre : Héron (1732) – Porcelaine de Meissen – Staatliche Kunstammlungen (Dresde)

Les grands oiseaux blancs figurent parmi les pièces de porcelaine les plus spectaculaires jamais produites par Meissen. Le héron (photo ci-dessus) est représenté en train de faire sa toilette, glissant son long bec dans son plumage. Le problème de structure induit par les maigres pattes de l’oiseau, qui ne pouvaient supporter son lourd corps, fut résolu en plaçant derrière elles un bosquet de roseaux, son habitat naturel.

« Vautour dévorant un cacatoès » (1734) – Porcelaine de Meissen -Musée national de la Céramique (Sèvres)

Exposition « La Fabrique de l’Extravagance. Porcelaines de Meissen et de Chantilly »
5 septembre 2020 – 29 août 2021
Grands Appartements du château de Chantilly

Détail du « Concert de singes » de la Pendule à orgue (vers 1755-1760) – Porcelaine de Meissen – Petit Palais (Paris)

Suivez l’actualité du domaine de Chantilly sur Twitter : @chantillydomain

Détail de « Rhinocéros avec un oriental monté en pendule » (vers 1750-1755) – Porcelaine de Meissen – Collection particulière

[Visite privée] Exposition « Soleils Noirs » au Louvre-Lens

Exposition « Soleils Noirs. De l’Egypte à Soulages, l’épopée de la couleur noire »
25 mars 2020 – 25 janvier 2021
Louvre-Lens

Pigment très difficile à obtenir, le noir a longtemps été, dans la peinture, la couleur des puissants. L’exposition du Louvre-Lens rassemble 180 chefs-d’œuvre, croise les époques et les disciplines en une plongée lumineuse dans cette couleur de tous les paradoxes, suscitant aussi bien la crainte qu’une étrange fascination.
De l’Antiquité à nos jours et de Botticelli à Soulages en passant par Ribera, Courbet, Malévitch et Soulages, Marie Lavandier, directrice du Louvre-Lens et co-commissaire de l’exposition, nous dévoile comment le noir a inspiré les artistes.

Le noir, couleur du charbon et des « gueules noires », est le symbole du Bassin minier du Nord-Pas de Calais. L’exposition « Soleils Noirs » permet de célébrer le 300e anniversaire de la découverte de la première veine de charbon à Fresnes-sur-Escaut dans les Hauts-de-France.

Le saviez-vous ? Le Louvre-Lens a été construit au-dessus d’une veine de charbon.

« Le Ruisseau du Puit-Noir » (1865) par Gustave Courbet – Musée des Augustins de Toulouse

Les orages et les eaux sombres permettent à l’artiste de révéler la richesse du noir.

« Héro et Léandre » (1866) par Louis Baader – Musée de Grenoble
« La Solitude » (1893) par Alexandre Harrison – Musée d’Orsay

Par un usage sensible du clair-obscur, qui se développe au 17e siècle, les artistes font émerger des ténèbres des corps souffrants et en restituent les atmosphères dramatiques.

« Le Bon Samaritain » (1870) par Théodule Ribot – Musée d’Orsay

Absence de lumière née d’une source de lumière, l’ombre est la fondatrice mythique du dessin et devient chez certains artistes le cœur même de la toile.

« Ombres portées » (1891) par Émile Friant – Musée d’Orsay

Communément associé aux enfers, depuis l’Antiquité et dans les différentes religions, le noir suscite la crainte et la fascination.

« La chute des anges rebelles » (14e siècle) par le Maitres des anges rebelles – Musée du Louvre
« Les trois sorcières de Macbeth » par Johann Heinrich Füssli – Kunsthaus (Zurich)
Statue du Dieu Osiris (755-655 avant J.-C.) – Musée du Louvre
« Le Christ avec la colonne avec saint Pierre » (vers 1670) par Bartolomé Esteban Murillo – Musée du Louvre
« Vanité ou Allégorie de la vie humaine » (vers 1640-1650) par Philippe de Champaigne – Musée de Tessé (Le Mans)
« Pietà » (1842) par Hippolyte Flandrin – Musée des Beaux-Arts de Lyon

Avec cette « Pietà » (photo ci-dessus), Hyppolyte Flandrin accentue l’intensité dramatique de son tableau, en représentant une mère sans visage, se détachant à peine du fond sombre de la toile, penchée sur le corps de son fils.

« La Dame au gant » (1869) par Carolus-Duran – Musée d’Orsay
« Portrait de jeune homme » (vers 1480-1485) par Sandro Botticelli – Musée du Louvre
« Portrait de Platon » (vers 1630) par José de Ribera – Collection des Musées de Picardie (Amiens)

Adoptant une démarche radicale, certains artistes comme Kasimir Malévitch, vont utiliser le noir pour son caractère symbolique autant que plastique.

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Sur la page dédiée à l’exposition du site Internet du Louvre-Lens.

« Croix [noire] » (1915) par Kasimir Malévitch – Centre Pompidou / Musée National d’Art Moderne de Paris

Exposition « Soleils Noirs. De l’Egypte à Soulages, l’épopée de la couleur noire »
25 mars 2020 – 25 janvier 2021
Louvre-Lens
99 rue Paul Bert
62300 Lens

[Web-série] Crésilas, artiste de la Grèce Antique au Louvre

Mythes et artistes de la Grèce Antique au Louvre
Épisode 1 : Crésilas

Web-série proposée par Coupe-File Art et Scribe Accroupi, réalisée au cœur des collections du musée du Louvre

Crésilas est un sculpteur grec ayant travaillé et vécu au Ve siècle avant J.-C. Il est connu grâce notamment aux écrits de Pline l’Ancien et Pausanias. Son nom apparaît sur des signatures gravées sur des bases de statues, notamment sur l’Acropole d’Athènes.
Le British Museum conserve l’une des copies romaines de son portrait de Périclès. Au musée du Louvre est exposée une version d’un autre de ses chefs-d’œuvre : la Pallas de Velletri.

Dans ce premier épisode de notre web-série, suivez Ludovic Laugier, conservateur du patrimoine en charge des sculptures grecques, pour une découverte passionnante de ce grand artiste.

Dans ce premier épisode de la web-série, Ludovic Laugier détaille notamment les enjeux et la singularité de la campagne de restauration de la Pallas de Velletri, réalisée par Anne Liégey associée à Nathalie Bruhière.

Toutes les images par Coupe-File Art (Nicolas Bousser – Antoine Lavastre) et Scribe Accroupi.

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Découvrez la page spéciale dédiée aux mythes et artistes de la Grèce Antique sur le site Internet de Coupe-File Art.

[Louvre] Juliette Gréco : merci pour les émotions

La chanteuse Juliette Gréco est morte le 23 septembre. 2020

Dernier récital au Louvre

Après 70 ans de carrière, Juliette Gréco avait entamé, en avril 2015, une tournée d’adieu, « Merci », au Printemps de Bourges. Après être notamment passée par Tel Aviv, Montréal, Milan, Amsterdam, Berlin et plusieurs villes françaises, elle fêtait, le 7 février 2016, son 89e anniversaire au Théâtre de la Ville à Paris.
La veille, elle avait donné un récital exceptionnel dans la galerie Daru du Louvre, aux pieds de la Victoire de Samothrace.

Pour résister à l’approche de la fin, il faut aimer ce qu’on fait, à la folie, aimer son métier comme je l’aime moi, c’est-à-dire de façon démesurée, hors normes, en allant chanter aussi dans des petites salles de banlieue en matinée et savourer qu’un jeune homme ait dit à la fin du tour de chant : « Elle est bonne, hein, Gréco ! » » – Juliette Gréco (2008)

Merci pour les émotions, une larme c’est bon
Merci l’aventure, l’air, le temps, la mer
Merci pour la poésie, le vent, la vie »

Pour sa tournée d’adieu, Juliette Gréco avait prévu de repasser par tous les lieux emblématiques de sa carrière, entamée en 1949. La chanteuse avait interrompu cette tournée en mars 2016 suite à des problèmes de santé.

Juliette Gréco au pied de la Victoire de Samothrace – 6 février 2016

 

[Louvre] Restauration de la Pallas de Velletri

Athéna dite « Pallas de Velletri »
Œuvre romaine d’après un original de Crésilas (5e siècle avant J.-C.)
Musée du Louvre

En 1797, le restaurateur Vincenzo Pacetti découvre une statue colossale de plus de 3 mètres de haut dans les ruines d’une villa romaine située près de Velletri, en Italie. Cette statue, représentant la déesse Athéna, est une réplique romaine d’une sculpture en bronze – aujourd’hui disparue – attribuée à Crésilas.

La Pallas de Velletri restaurée

Ludovic Laugier, conservateur du patrimoine en charge des sculptures grecques, dévoile les enjeux et la singularité de la restauration de cette impressionnante statue.

Toutes les images par Coupe-File Art (Nicolas Bousser – Antoine Lavastre) et Scribe Accroupi.

La campagne de restauration de la Pallas de Velletri a été réalisée par Anne Liégey associée à Nathalie Bruhière. Elle a permis de nettoyer la surface du marbre, en partie encrassée ; d’effectuer une reprise des bouchages, altérés pour la plupart et de les retoucher ; ainsi que le comblement de certaines fissures par des solins afin d’éviter l’accumulation de poussière dans les creux ; enfin de procéder à la réfection de certains tasselli en mortier et poudre de marbre pour améliorer la lisibilité de certains rythmes de pli et motifs du drapé.

La Pallas de Velletri est exposée face à la Venus de Milo, de l’autre côté de la galerie présentant les sculptures grecques.

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Découvrez la page spéciale dédiée aux mythes et artistes de la Grèce Antique sur le site Internet de Coupe-File Art.

[Teaser] Mythes et artistes de la Grèce Antique au Louvre

Mythes et artistes de la Grèce Antique au Louvre

Cette web-série exceptionnelle, tournée au cœur des collections du musée du Louvre, vous est proposée par Coupe-File Art et Scribe Accroupi.

A suivre à partir du 22 septembre 2020 sur www.coupefileart.com et www.scribeaccroupi.fr.

Toutes les images par Coupe-File Art (Nicolas Bousser – Antoine Lavastre) et Scribe Accroupi.

[Chef-d’œuvre] « Portrait de Giovanna Bellelli » par Edgar Degas

« Fillette debout : portrait de Giovanna Bellelli »
Edgar Degas (1834-1917)
Collection de Louis-Antoine et Véronique Prat

En 1860, Edgar Degas réside en Italie où se trouve une partie de sa famille. Il peint alors un tableau où sont représentés sa tante paternelle avec son époux, le baron Bellelli, et ses deux filles, Giula et Giovanna, alors âgées de 10 et 7 ans.
Parmi les dessins de Degas présents dans la Collection Prat se trouve une étude préparatoire à ce célèbre tableau conservé au musée d’Orsay.

Louis-Antoine Prat, grand collectionneur, écrivain et historien de l’art, nous présente ce dessin, exposé jusqu’au 4 octobre 2020 au Petit Palais.

Cette vidéo est extraite de la visite privée de l’exposition « La Force du dessin – Chefs-d’œuvre de la Collection Prat », disponible ici.

 Toutes les photographies par @scribeaccroupi

Exposition « La Force du dessin – Chefs-d’œuvre de la Collection Prat »
16 juin – 4 octobre 2020
Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Avenue Winston-Churchill
75008 Paris

La collection de Louis-Antoine et Véronique Prat est l’un des ensembles privés de dessins parmi les plus prestigieux au monde. Initiée dans les années 1970, cette collection rassemble des œuvres allant du XVIIe jusqu’au début du XXe siècle.
Le Petit Palais propose, jusqu’au 4 octobre 2020, une large présentation de cette collection avec 184 feuilles.