L'envie de venir au musée... et d'y revenir souvent !

[Chef d’œuvre] Louis XIV en grand costume royal par Rigaud

« Portrait de Louis XIV en grand costume royal » (1702)
Hyacinthe Rigaud (1659-1743)
Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Musée du Louvre

Jusqu’au 13 juin 2021, l’exposition « Hyacinthe Rigaud (1659-1743) ou le portrait Soleil » du Château de Versailles présente le modello et les deux versions du portrait de Louis XIV. Ces trois œuvres sont réunies pour la première fois depuis leur départ de l’atelier de Rigaud, il y a 319 ans.

Ariane James-Sarazin, conservatrice général du patrimoine, directrice adjointe du musée de l’Armée et commissaire scientifique de l’exposition, nous présente ce portrait qui a fait la renommée de Rigaud.

Cette vidéo est extraite de la visite privée de 70 minutes disponible en cliquant ici.

« Portrait de Louis XIV en grand costume royal » (1702) par Hyacinthe Rigaud – Musée du Louvre

Naturellement, Rigaud n’a pas inventé Louis XIV. Mais pour employer un terme à la mode aujourd’hui, il l’a encapsulé. Pour les siècles à venir, l’œuvre délivre sa puissance, rayonne, tournoie tout en donnant l’image même de la stabilité. » – Laurent Salomé, Directeur du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

Le 10 mars 1701, Rigaud bénéficie pour la première fois d’une séance de pose du roi Louis XIV au château de Versailles. Le lendemain, le roi lui accorde une nouvelle séance, cette fois-ci dans l’appartement de Madame de Maintenon. Revenue spécialement de Saint-Cyr pour occuper le souverain pendant les trois ou quatre heures où il doit demeurer immobile, Madame de Maintenon évoque le sujet dans ses lettres et indique que Louis XIV n’aurait jamais eu la patience de poser s’il n’avait alors été victime d’une douloureuse attaque de goutte.

Les circonstances qui présidèrent à la commande, puis à l’exécution et à la livraison du portrait de Louis XIV en grand costume royal sont bien connues. Avant de se séparer de son petit-fils, Philippe d’Anjou (1683-1746), promis à la couronne d’Espagne, Louis XIV exprima le désir de le faire représenter. Le jeune roi d’Espagne répondit à l’initiative de son grand-père en demandant à son tour à Rigaud d’exécuter un portrait de Louis XIV.

Commencé en mars 1701 et achevé en janvier 1702,  ce portrait de Louis XIV séduisit tant la Cour et son modèle qu’il fut décidé de le garder à Versailles et d’en faire réaliser une réplique qui serait envoée en Espagne. Cette dernière resta finalement en France.

Selon la formule consacrée par l’historien Ernst Kantorowicz, rappelée dans le catalogue de l’exposition, le portrait du roi se doit de représenter ses deux corps, le physique et le symbolique, sa lettre et son esprit, son incarnation transitoire et son idéal intangible. Rigaud réussit à proposer ici un modèle insurpassable qui s’imposa aux générations suivantes de chefs d’État, et ce quel que soit leur régime politique.

Exposition « Hyacinthe Rigaud (1659-1743) ou le portrait Soleil » – Château de Versailles

Sources :

catalogue de l’exposition
dossier de presse de l’exposition

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Découvrez la page dédiée à l’exposition sur le site Internet du Château de Versailles

Exposition « Hyacinthe Rigaud (1659-1743) ou le portrait Soleil »
Initialement prévue du 17 novembre 2020 au 18 avril 2021, prolongée jusqu’au 13 juin 2021
Château de Versailles
Place d’Armes
78000 Versailles

« Modello du portrait de Louis XIV en grand costume royal » par Hyacinthe Rigaud – Musée des Beaux-Arts de Montréal

[Exposition] « Napoléon aux 1001 visages » – Inauguration virtuelle

Exposition « Napoléon aux 1001 visages »
5 mai – 6 septembre 2021
Musée national du château de Malmaison

Le musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau commémore le bicentenaire de la mort de Napoléon en proposant une exposition autour des représentations de son visage.

Anonyme « Bonaparte et Joséphine en jeunes mariés » (vers 1796-1800) par un artiste anonyme – Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau

Comment faire aujourd’hui la part des choses, quels sont les dénominateurs communs à toutes ces images immortalisant les traits d’un homme qui ne voulait pas poser ?
À partir d’œuvres dessinées, peintes, sculptées, le parcours de l’exposition invite à suivre l’évolution des traits et – au-delà – à décrypter le message politique voulu par Napoléon. Il permet aussi de confronter les témoignages de contemporains aux représentations de sa famille, de sa descendance et de suivre, telle une enquête policière, les péripéties de la confection du masque mortuaire.
Regardez la vidéo de l’inauguration virtuelle de l’exposition, diffusée le 5 mai 2021 sur le site internet, la page Facebook et la chaîne YouTube du château de Malmaison.

Pour cette inauguration virtuelle, suivez Élisabeth Caude, directrice du musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau, et Isabelle Tamisier-Vétois, conservatrice en chef du patrimoine au musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau.

« Portrait du général Bonaparte » par Louis Albert Guislain Bacler d’Albe (1761-1824 – Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau

Pour forger la légende napoléonienne par l’image, tous les moyens de reproduction sont utilisés, de la série de biscuits de Sèvres, à la gravure, jusqu’à l’image d’Épinal qui popularise le héros.

Ce n’était pas Thémistocle banni d’Athènes. Ce n’était pas Marius à Minturnes. L’Empereur ne ressemblait à personne. Sa physionomie ne pouvait appartenir qu’à lui. » – André Pons de l’Hérault (1772-1853), révolutionnaire français

« Napoléon de face et de profil – 8 mars 1812 » par Anne-Louis Girodet-Trioson (1767-1824) – Collection comte et comtesse Charles-André Colonna-Walewski

Que l’on ne s’y trompe pas, tout comme le peintre ou le sculpteur, le mémorialiste peut également idéaliser, par sa plume, les traits du héros. D’autant que plusieurs d’entre eux remirent leurs notes éparses aux éditeurs afin qu’ils les transcrivent. » – Isabelle Tamisier-Vétois (extrait du catalogue de l’exposition)

« Portrait de Napoléon » (1804-1814) d’après Jean-Baptiste Jacques Augustin (1759-1832) – Collection privée
« Napoléon à Sainte-Hélène » d’après Horace Vernet (1789-1863) – Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau

À la représentation héroïque de Napoléon répond celle de la légende noire véhiculée par la caricature, déformant les traits à loisir, et celle de l’image interdite, où le visage de l’usurpateur doit être dissimulé à la Restauration pour circuler chez les Bonapartistes.

« Autant en emporte le vent » (1813-1814) par un artiste anonyme – Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau

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Page spéciale sur le site Internet du château de Malmaison : cliquer ici.

Exposition « Napoléon aux 1001 visages »
5 mai – 6 septembre 2021
Musée national du château de Malmaison
Avenue du château de Malmaison
92500 Rueil-Malmaison

[Visite privée] L’Égypte au musée des Beaux-Arts de Lyon

Occupant les bâtiments d’une ancienne abbaye du XVIIe siècle, le musée des Beaux-Arts de Lyon présente – sur 7.000 m2 – un panorama des grandes civilisations et écoles artistiques de l’Antiquité jusqu’à nos jours.
L’origine des collections du département des Antiquités est intimement liée à la création du musée, depuis les achats de son premier conservateur, François Artaud, jusqu’aux acquisitions les plus récentes, en passant par les transferts de centaines d’objets égyptiens du musée Guimet de Lyon et le dépôt de la collection de l’Institut d’égyptologie Victor-Loret.

Antiquités égyptiennes du musée des Beaux-Arts de Lyon

Alors que le musée est actuellement fermé à cause de la crise pandémique, c’est une plongée fascinante au cœur de collections d’antiquités égyptiennes que je vous propose, en compagnie de Geneviève Galliano, conservateur en chef du Patrimoine du département des Antiquités du musée, Yannis Gourdon, égyptologue, maître de conférences de l’Université Lumière Lyon 2 et président du Cercle lyonnais d’égyptologie Victor-Loret et Charlotte Lejeune, égyptologue, guide-conférencière et membre du Cercle lyonnais d’égyptologie Victor-Loret.

François Artaud, premier conservateur du musée des Beaux-Arts de Lyon, était un grand amateur d’archéologie et possédait son propre cabinet de curiosités. Il entretenait des relations étroites avec le monde savant. Ainsi, Jean-François Champollion vient à plusieurs reprises au musée.

Cercueil d’Isetenkheb (vers 664-500 avant J.-C.) – Égypte, Thèbes-Ouest – Musée des Beaux-Arts de Lyon

Le Cercle lyonnais d’égyptologie Victor-Loret est une association créée en 1987 à l’initiative de membres de l’Institut d’égyptologie de l’Université Lumière – Lyon 2. Il s’adresse aux étudiants souhaitant compléter leur formation universitaire et à tous les passionnés d’égyptologie.

Tête d’homme (vers 1400-1330 avant J.-C.) – Égypte, Thèbes (?) – Musée des Beaux-Arts de Lyon
Le Nil divin Hâpy (vers 664-343 avant J.-C.) – Égypte – Musée des Beaux-Arts de Lyon
Porte d’un temple de Médamoud (vers 221-205 avant J.-C.) – Médamoud – Musée des Beaux-Arts de Lyon
Fragment d’un linteau du Temple de Sésostris Ier (XIIe siècle, vers 2061-1797 avant J.-C.) – Égypte, Coptos – Musée des Beaux-Arts de Lyon
Stèle d’offrandes au nom de Nes-Henou (IIe dynastie, vers 2770-2640 avant J.-C.) – Égypte – Musée des Beaux-Arts de Lyon
Fragment de décret relatif à un domaine du Pharaon Pépi (VIIIe dynastie, 2640-2155 avant J.-C.) – Égypte, Coptos – Musée des Beaux-Arts de Lyon
Harpocrate (XXVIe dynastie) – Égypte – Musée des Beaux-Arts de Lyon
Statuette de femme allongée, concubine du mort (Moyen Empire) – Égypte – Musée des Beaux-Arts de Lyon
Tête de momie (Époque romaine, IIe siècle) – Égypte – Musée des Beaux-Arts de Lyon
Détail de la porte d’un temple de Médamoud (vers 221-205 avant J.-C.) – Médamoud – Musée des Beaux-Arts de Lyon

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Site Internet du musée des Beaux-Arts de Lyon

Musée des Beaux-Arts de Lyon
20 place des Terreaux
69001 Lyon

[Louvre] Le Salvator Mundi (n’a finalement pas été exposé) à Paris en 2019

Mise à jour du 13 avril 2021

Le « Salvator Mundi » (« sauveur du monde ») est une peinture à l’huile sur panneau de noyer mesurant 65 cm sur 45 cm dont l’attribution à Léonard de Vinci est sujet à de nombreuses discussions.

De Giovanni Boltraffio… à Léonard de Vinci

Ce portrait a d’abord appartenu au roi d’Angleterre Charles Ier (1600-1649). En 1763, il est vendu aux enchères avant de disparaître jusqu’en 1900. Lorsqu’il refait parler de lui, il est attribué à Giovanni Boltraffio, l’un des élèves de Léonard de Vinci. En 1958, sa vente aux enchères à Londres rapporte tout juste 45 livres.

Le « Salvator Mundi » est de nouveau vendu en 1999 par la maison Sotheby’s, mais cette fois-ci, non comme une œuvre de Boltraffio, mais comme celle d’un élève non identifié de Léonard. Le prix bondit alors à 332.500 dollars.

La main qui cloche

Depuis son authentification en 2011, quelques spécialistes ont émis des réserves sur le rôle véritablement joué par Léonard dans sa réalisation. Ainsi, l’historien d’art Jacques Franck critique la qualité de réalisation de la main du Christ : « ce qui cloche, c’est le majeur dans la main droite du Christ. Sa représentation est fausse dans l’anatomie et dans la perspective. »

Sous les vieilles couches…

Pour sa part, Pietro Mariani, historien d’art, explique qu’ « avant la rénovation, le tableau était dans un très mauvais état, couvert de vieilles couches de peinture. Mais durant la rénovation, la qualité du tableau émergea — les couleurs merveilleuses, les bleu et les rouge du vêtement, qui rappellent la Cène. »

Une vente record

Le « Salvator Mundi » avait été acheté en 2013 par le milliardaire russe Dmitri Rybolovlev, pour 108 millions d’euros au marchand d’art suisse Yves Bouvier. Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, serait le nouveau propriétaire de l’œuvre après sa vente record en novembre 2017 pour 450 millions de dollars.

Exposition Léonard de Vinci en 2019 au Louvre

D’abord censé être exposé au Louvre Abu-Dhabi à partir du 18 septembre 2018, le chef-d’œuvre était espéré à Paris au Musée du Louvre dans le cadre de la grande rétrospective consacrée à Léonard de Vinci (24 octobre 2019 – 24 février 2020) à l’occasion du cinquième centenaire du décès de l’artiste à Amboise en 1519.

Cela n’aura finalement pas été le cas.

Léonard n’aurait fait que contribuer au tableau

Le 13 avril 2021, France 5 diffuse un documentaire réalisé par le journaliste Antoine Vitkine dans lequel il raconte en détail l’histoire de cette version du ‘Salvator Mundi’ et les rebondissements concernant son attribution à Léonard de Vinci.

Le documentaire révèle notamment que le tableau aurait fait le voyage jusqu’à Paris pour être expertisé pendant trois mois par le C2RMF et que sa présentation en tant qu’œuvre du seul Léonard de Vinci n’aurait finalement pas été retenue par le Louvre. Face aux exigences du propriétaire du tableau, l’intervention du Président de la République Emmanuel Macron aurait été nécessaire pour arbitrer la manière de présenter l’œuvre dans l’exposition du Louvre.

Finalement, c’est la « version Ganay » du « Salvator Mundi » (photographie ci-dessous) qui a été exposée en 2019 ; un tableau que le cartel attribue à l’atelier de Léonard de Vinci.

« Salvator Mundi » (version Ganay) par l’atelier de Léonard de Vinci – Collection privée – Exposition « Léonard de Vinci » (2019) au musée du Louvre

Un catalogue fantôme ?

L’affaire du « Salvator Mundi » n’est pas avare en rebondissements ! Ainsi, dans un article du « Le Parisien » paru le 12 avril 2021, le journaliste Yves Jaeglé écrit que le Louvre aurait, en fait, identifié le tableau comme « un vrai Léonard et de sa seule main », dans un catalogue aujourd’hui disparu.

En outre, les chercheurs du C2RMF auraient attribué le tableau à Léonard, et à lui seul, tout en soulignant le manque d’une « impression de vie » qui aurait disparu du fait « d’anciennes restaurations sans doute trop brutales ».

C’est à ne plus rien y comprendre ! La suite au prochain épisode…

Sources :
Article du « Figaro » le 7 décembre 2017
Article du site « Slate » le 4 juillet 2011
– Article de France TV Info
Article du « Monde » le 16 novembre 2017
Article de France TV le 8 avril 2021
Article du « Parisien » le 12 avril 2021

Photographies : Wikipedia (sauf la photographie dans l’exposition Léonard de Vinci par @scribeaccroupi)

Détail du « Portrait de Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo » dite « Monna Lisa, la Gioconda » ou « La Joconde »

[Exposition] « Napoléon n’est plus » – Inauguration virtuelle

Exposition « Napoléon n’est plus »
19 mai – 31 octobre 2021
Musée de l’Armée – Hôtel national des Invalides (Paris)

Si la mort de Napoléon Ier, le 5 mai 1821, était alors passée relativement inaperçue aux yeux du monde, cela ne sera pas le cas pour son bicentenaire ! Le musée de l’Armée est le premier à proposer de revenir sur cet événement et ses conséquences sur la légende napoléonienne au travers d’une exposition coorganisée avec la Fondation Napoléon.
L’exposition s’appuie sur les apports de l’archéologie, la médecine et la chimie afin de compléter les sources historiques et les témoins matériels de cette histoire.

Une inauguration en ligne

Alors que l’ouverture au public était prévue le 31 mars mais que les lieux culturels sont toujours confinés, le musée propose une inauguration virtuelle. Une visite d’une vingtaine de minutes, commentée par les quatre commissaires de l’exposition et réalisée par le Scribe, permet de donner un premier aperçu de l’exposition.

Cette visite a été diffusée sur le site Internet du musée de l’Armée, sur Facebook et YouTube.
Elle est disponible en replay ci-dessous.

Pour découvrir davantage l’exposition, une visite privée de plus d’une heure vous sera proposée prochainement sur mon Blog et ma chaîne YouTube.

Détail de la mosaïque « Je désire que mes cendres… » par Rossi (Rome) d’après Émile Jean Horace Vernet – Musée de l’Armée

Je désire que mes cendres reposent sur les bords de la Seine, au milieu de ce peuple français que j’ai tant aimé. » – Napoléon (Testament)

Le parcours de l’exposition se déploie en 9 sections.

L’exposition bénéficie de prêts du Château de Versailles, de la BnF, ainsi que du Château de Malmaison et Bois-Préau.

« Vision de Napoléon à la veille des désastres » par Edmond Louis Dupain (1847-1933) – Musée de l’Armée

Napoléon l’immortel

C’est Napoléon lui-même qui a, en grande partie, orchestré ce que l’on appellerait aujourd’hui sa politique de communication. Nouvel Alexandre, égal d’Hannibal, successeur de Charlemagne… Il s’est confronté aux plus grands héros de l’histoire. Du héros au demi-dieu, il n’y avait qu’un pas que de nombreux artistes ont facilement franchi.

« Napoléon, allégorie » par Jean-Baptiste Mauzaisse (1784-1844) – Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau
« Napoléon sur son lit de mort » par Carl von Steuben (1788-1856) – Napoleonmuseum Thurgau

Mourir

À Sainte-Hélène, Napoléon est peu à peu gagné par la maladie et souffre d’une douleur persistante à l’estomac causée par un grave ulcère. Année après année, il s’affaiblit jusqu’à rester constamment alité dès la fin de l’année 1820. Il meurt le 5 mai 1821 à 17h49.

« Mort de Napoléon, le 5 mai 1821 : figures avec montage légendé » par Jean-Pierre Marie Jazet (1788-1871) – Musée de l’Armée
Masque mortuaire de Napoléon Ier (1834) – Fondation Napoléon

L’autopsie et les masques mortuaires

Une autopsie est pratiquée à la demande de l’Empereur lui-même qui craint que le mal qui le ronge ne soit héréditaire. Pour les Anglais, cette autopsie a un autre enjeu : prouver que ce ne sont pas les conditions de l’exil qui ont tué le prisonnier.

Habit de grand uniforme de général de division du général comte Bertrand (vers 1807-1815) – Musée de l’Empéri (Salon-de-Provence)
Lit de campagne, chapeau et habit de colonel des chasseurs à cheval de la garde impériale de Napoléon – Musée de l’Armée – photographie : Ravith Trinh

La veillée funèbre

Placé sur son lit de campagne, le corps de Napoléon est revêtu de l’uniforme de colonel de la Garde et de ses décorations. Il est veillé par les serviteurs de Longwood selon l’étiquette du palais impérial. L’exposition propose une évocation de la scène en réunissant pièces et objets de la chapelle ardente de Sainte-Hélène.

Flacon à eau-de-vie par Martin Guillaume Biennais (1764-1843) – Musée national du château de Fontainebleau
Collier de la Légion d’honneur de Napoléon Ier par Martin Guillaume Biennais (1764-1843) – Musée de l’Armée

Le testament

Composé de vingt pièces distinctes, l’ensemble testamentaire de Napoléon Ier possède plusieurs dimensions : l’acte juridique, à la fois privé et public, se double d’une perspective politique. Ce document exceptionnel a été sorti de l’Armoire de fer des Archives nationales pour être présenté spécialement pour cette exposition.

Boîte : allégorie de la tombe de Napoléon – Collection particulière

La Tombe de Sainte-Hélène

La tombe solitaire de Napoléon à Sainte-Hélène, en pleine nature, entourée de saules pleureurs, devient rapidement un sujet de représentation, un sujet romantique.

« Ouverture du cercueil de Napoléon à l’île Sainte-Hélène » par Victor Jean Vincent Adam (1801-1866) – Musée de l’Armée

Le Retour des Cendres

Depuis 1821, des pétitions sont déposées à l’Assemblée pour rapatrier le corps de Napoléon. Une expédition est décidée en 1840 par Louis-Philippe, avec le soutien d’Adolphe Thiers.

Boîte scellée des clefs du cercueil de Napoléon (1840) par Louis-Édouard Lemarchand (1795-1872) – Musée de l’Armée

Napoléon aux Invalides

Aujourd’hui, la figure de Napoléon a fini par éclipser celle du fondateur de l’Hôtel des Invalides, à savoir Louis XIV. Un tombeau monumental, nouveau monument dans un bâtiment existant, est construit pour accueillir les « Cendres » de l’Empereur.

« Visite des troupes sénégalaises au tombeau de Napoléon, le 16 juillet 1913 » par Paul Louis Lavalley (1890-1956) – Musée de l’Armée

Monumental

À l’achèvement du tombeau en 1861, Napoléon devient, avec le Dôme, un monument national.

« Je désire que mes cendres… » par Rossi (Rome), mosaïque, d’après Émile Jean Horace Vernet (1789-1863) – Musée de l’Armée

Exposition « Napoléon n’est plus »
19 mai – 31 octobre 2021
Musée de l’Armée – Hôtel national des Invalides
129, rue de Grenelle
75007 Paris

[Revue de papyrus] Ils parlent de scribeaccroupi.fr

Mise à jour du 16 mars 2021

Sur papier glacé ou en ligne, dans des articles de presse ou des recherches universitaires, ils parlent de scribeaccroupi.fr !


Avril 2021 – « TT » pour la visite virtuelle de l’exposition « Napoléon n’est plus » – Rubrique « Expos » du supplément « Télérama Sortir Île-de-France ».


Avril 2021 – Article « 2021, année Napoléon: une saison culturelle qui s’exile sur internet » par Catherine Painset dans « La Voix du Nord »

« En attendant de la découvrir dans la vie réelle, les curieux peuvent revivre l’inauguration virtuelle menée par le youtubeur et blogueur Scribe accroupi. Une vingtaine de minutes aux côtés des commissaires de l’expo, dans un parcours chronologique et thématique qui permet de mesurer la profondeur du sujet et le foisonnement des œuvres et objets présentés. »


Mars 2021 – Article du Carnet « Actualités des études anciennes » par Marion Muller-Dufeu, enseignante-chercheuse de l’Université de Lille dans le domaine de l’archéologie classique et l’histoire de l’art antique

« En partant de situations concrètes, Ludovic Laugier donne une vision dynamique et vivante de la sculpture grecque présente au Louvre et attirera sans doute de nouveaux visiteurs dans les galeries des musées. » – Marion Muller-Dufeu

 


Février 2021Article de recherche « Figures de l’autorité et formats médiatiques de l’information culturelle. L’exposition temporaire “Delacroix (1798-1863), musée du Louvre” par Brigitte Juanals et Jean-Luc Minel dans « Études de communication – Langages, information, médiations, » – Université de Lille

« Le blog érudit de Scribe accroupi se démarque nettement des autres blogs avec un billet incluant une vidéo de 30 minutes de conférence filmée… »

 


Janvier 2021Émission « L’art est la matière »
À partir de la web-série diffusée par Coupe-File Art et Scribe Accroupi, Ludovic Laugier est interviewé par Jean de Loisy autour de la sculpture grecque exposée au Louvre.

« … les excellents sites web Scribe Accroupi et Coupe-File Art. » – Jean de Loisy

 


Janvier 2021 – Article « Ces expos à voir en ligne en attendant leur réouverture (ou pas) » par Inès Boittiaux

« … il est possible de se délecter de ses chefs-d’œuvre grâce à une visite privée en vidéo mise en ligne par le blogueur Scribe Accroupi. Au programme des réjouissances, un tourbillon de délicatesse, de grâce et de sentiments. Et le marbre prend vie ! »

 


Janvier 2021 – Article  » Culture sur canapé: 3 visites virtuelles de musées, ça vous dit ? » par Isabelle Duranton

« Notre coup de cœur. […] le musée du château de Chantilly a organisé la seule exposition française sur cet artiste de la Renaissance. La voici accessible à tous, grâce au travail du blog scribeaccroupi. »

 


Décembre 2020Article « Le corps et l’âme, l’exposition du Louvre, en visite guidée sur YouTube »

« … de vrais amateurs arrivent, eux, à faire le boulot. Et plutôt bien, comme on le verra avec le blog du Scribe accroupi et sa visite privée filmée de l’exposition […] Œuvres, analyses et synthèses historiques, c’est parfait. » – Laurent Boudier

 


Novembre 2020 – Article « Musée du Louvre : faites entrer la Renaissance italienne chez vous avec l’exposition « Le corps et l’âme » » par Iseult Cahen-Patron

« Cette visite, animée par Marc Bormand, est à bien des égards exceptionnelle. […] Marc Bormand fournit des informations et des anecdotes captivantes. »

 


Novembre 2020Article « Nuit des Musées 2020 : 7 expériences virtuelles à tester absolument »

 


Novembre 2020 – Article « Le Domaine de Chantilly dévoile ses trésors en mode virtuel »

« Tournée par un blogueur influent du monde de l’art, une vidéo, aussi captivante pour les néophytes que les habitués, est mise en ligne pour la Nuit des musées. »

 


Mai 2020 – Article « Pourquoi les musées n’ont pas mis en ligne de visite guidée de leur exposition en cours » par Élisabeth Santacreu

 


Avril 2020 – Article « Visitez en images l’exposition Raphaël de Chantilly » par Sabine Gignoux

 


Avril 2020 – Article « Confinement : comment profiter de vos musées préférés depuis votre salon » par Yves Jaeglé

« Enfin, il n’y a pas que les comptes officiels des musées et des monuments. Certains se sont spécialisés dans les visites d’expositions, comme Scribe Accroupi – qui a choisi son pseudo en hommage à une icône du Louvre —, remarqué d’abord sur Twitter et qui a créé sa chaîne YouTube. Il propose des visites sans jamais apparaître, laissant la parole aux spécialistes. » – Yves Jaeglé

 


Avril 2020 – Article « Musées : la nouvelle vie des conservateurs » par Eric Biétry-Rivierre

 

[Chef-d’œuvre] « La Crucifixion » par François Marchand

« La Crucifixion » (vers 1540-1543)
François Marchand (mort en 1551)
Beaux-Arts de Paris

Ce bas-relief en albâtre est conservé aux Beaux-Arts de Paris. Même si les sources sont contradictoires, il est possible d’affirmer aujourd’hui qu’il provient du maître-autel de l’église du monastère de Saint-Père à Chartres.

Dans cette vidéo extraite de la visite privée de l’exposition (confinée) « Le Renouveau de la Passion », Guillaume Fonkenell, conservateur en chef du patrimoine au musée national de la Renaissance, présente ce chef-d’œuvre de François Marchand.

La composition de ce bas-relief est divisée en deux registres superposés.

Les saillies plus ou moins profondes sont utilisées pour hiérarchiser l’importance des personnages. Ainsi, le corps du Christ est en haut relief, contrairement à celui des deux larrons (photographies ci-dessous).

Comme le précise Guillaume Fonkenell dans le catalogue de l’exposition, la composition est assurée par un jeu de deux arcs de cercle. Celui du haut est délimité par la nuée peuplée de têtes d’anges qui entoure le Christ ; un second arc correspond à la courbure du Golgotha.

Ceux qui assistent à la mort du Sauveur sont dans la partie basse, les deux larrons isolés entre les deux arcs de cercle et seul le corps du Christ fait le lien entre la terre et ciel.

La partie haute de cette sculpture suit de près le modèle fourni par une plaquette de Moderno (photographie ci-dessous) mais la partie basse semble beaucoup plus inventive.

« La Crucifixion » (vers 1490-1510 ?) par Moderno ? (1467-1528) – Musée national de la Renaissance

La figure sinueuse de la Vierge effondrée, la tête tournée vers le sol, est particulièrement originale.

Visite virtuelle de l’exposition « Le Renouveau de la Passion »

Proposée par le musée national de la Renaissance, l’exposition « Le Renouveau de la Passion » s’intéresse aux années 1540-1550, un moment important dans l’histoire de l’art français du XVIe siècle. Elle n’a pas pu encore ouvrir ses portes au public du fait des décisions gouvernementales de fermeture des musées pendant la période pandémique. Vous pouvez toutefois la découvrir dans le cadre d’une visite filmée de 80 minutes, disponible en cliquant sur l’image ci-dessous.

En savoir +

Retrouvez le Musée national de la Renaissance sur Internet et sur les réseaux sociaux :

www.musee-renaissance.fr
www.facebook.com/musee.renaissance.officiel
www.twitter.com/chateau_ecouen

Exposition (confinée) « Le Renouveau de la Passion. Sculpture religieuse entre Chartres et Paris autour de 1540 »
Prolongation jusqu’au 23 août 2021
Musée national de la Renaissance – Château d’Écouen
Rue Jean Bullant
95440 Écouen

[Chef-d’œuvre] « La Fuite en Égypte » par François Marchand

« La Fuite en Égypte » par François Marchand
Moulage en plâtre (1901) par Charles-Édouard Pouzadoux
Cité de l’Architecture et du Patrimoine (Paris)

Hérode (37-4 avant J.-C.), roi de Judée, est averti par des mages venus d’Orient de la naissance du futur roi des Juifs. Craignant que Jésus devienne roi à sa place, il ordonne le massacre de tous les enfants de moins de deux ans de la ville de Bethléem. Avertis en songe, les parents de Jésus fuient avec lui vers l’Égypte…

Dans cette vidéo extraite de la visite privée de l’exposition (confinée) « Le Renouveau de la Passion », Guillaume Fonkenell, conservateur en chef du patrimoine au musée national de la Renaissance, présente le moulage du chef-d’œuvre de François Marchand. L’épisode représenté est considéré comme l’accomplissement d’une prophétie de l’Ancien Testament.

Le relief de « La Fuite en Égypte » est sculpté en hauteur sur la face latérale de l’un des piliers du chœur de la cathédrale de Chartres. Le moulage en plâtre de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine se prête donc à une observation beaucoup plus facile que l’original et permet de distinguer tous les détails.

Comme le précise le catalogue de l’exposition, Charles Édouard Pouzadoux a eu recours à l’estampage à la terre, une technique permettant de réaliser un tirage unique, capable de reproduire jusqu’à l’épiderme de la pierre.

Proposée par le musée national de la Renaissance, l’exposition « Le Renouveau de la Passion » s’intéresse aux années 1540-1550, un moment important dans l’histoire de l’art français du XVIe siècle.

Visite virtuelle de l’exposition « Le Renouveau de la Passion »

Cette exposition n’a pas pu encore ouvrir ses portes au public du fait des décisions gouvernementales de fermeture des musées pendant la période pandémique. Vous pouvez toutefois la découvrir dans le cadre d’une visite filmée de 80 minutes, disponible en cliquant sur l’image ci-dessous.

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Retrouvez le Musée national de la Renaissance sur Internet et sur les réseaux sociaux :

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Exposition (confinée) « Le Renouveau de la Passion. Sculpture religieuse entre Chartres et Paris autour de 1540 »
Prolongation jusqu’au 23 août 2021
Musée national de la Renaissance – Château d’Écouen
Rue Jean Bullant
95440 Écouen

[Exposition confinée] « Le Renouveau de la Passion » au château d’Écouen

Exposition (confinée) « Le Renouveau de la Passion. Sculpture religieuse entre Chartres et Paris autour de 1540 »
Prolongation jusqu’au 23 août 2021
Musée national de la Renaissance – Château d’Écouen

Proposée par le musée national de la Renaissance, cette exposition s’intéresse aux années 1540-1550, un moment important dans l’histoire de l’art français du XVIe siècle. C’est alors qu’apparaît un nouveau langage formel qualifié de « classique » et promis à une incroyable fortune. Jusqu’à présent, l’invention du classicisme est généralement considérée comme le fruit d’une demande nouvelle émanant du Roi et de la Cour. Cette exposition montre que la sculpture religieuse a elle aussi joué un rôle de premier plan dans l’élaboration de ce nouveau langage artistique.

Suivez Guillaume Fonkenell, conservateur en chef du patrimoine au musée national de la Renaissance, pour une plongée fascinante parmi les chefs-d’œuvre de Jean Goujon et François Marchand.

Cette exposition n’a pas pu encore ouvrir ses portes au public du fait des décisions gouvernementales de fermeture des musées pendant la période pandémique.

Les innovations dans le décor religieux s’expliquent en partie par le mouvement de renouvellement artistique des années 1540, mais aussi par les exigences d’une spiritualité confrontée aux débuts de la Réforme protestante et qui doit réaffirmer l’importance de la Vierge, des apôtres ainsi que de la méditation sur les souffrances du Christ.

Au centre : « Déploration du Christ dite aussi Notre Dame de Pitié » (1544-1545) par Jean Goujon – Provenant du jubé de l’église Saint Germain l’Auxerrois (Paris) – Musée du Louvre
« La mise au tombeau » par un artiste anonyme français – Provenant de l’église Saint-Eustache (Paris) – Musée du Louvre

Au début des années 1540, l’orléanais François Marchand sculpte une statue de Saint Paul pour le décor de l’église de l’abbaye Saint-Père de Chartres.

« Saint Paul » (vers 1542-1544) par François Marchand – Musée des Beaux-arts de Chartres

L’exposition a été rendue possible par d’importantes campagnes de restauration, menées par le musée du Louvre et le Centre de recherche et de restauration des Musées de France d’une part, et par la Direction générale des affaires culturelles Centre-Val de Loire d’autre part.

« La Naissance de la Vierge entourée de Saint Jean Baptiste et Saint Jean L’Évangéliste » (vers 1542-1543) par un sculpteur anonyme et Étienne Le Tonnelier (peintre) – Retable provenant de la cathédrale de Chartres – Musée du Louvre

L’exposition permet de découvrir les couleurs révélées pour la première fois des reliefs de Sainte-Geneviève (Paris) et de « La Nativité » de Chartres.

Jubé de Sainte-Geneviève à Paris – Musée du Louvre
« La Flagellation » (vers 1540 ?) – Provenant du jubé de Sainte-Geneviève à Paris – Musée du Louvre

Des bas-reliefs de l’église Saint-Père de Chartres, qui n’ont plus été exposés depuis plus de 70 ans, sont également présentés.

« Le Marture de Saint Pierre et Saint Paul » (vers 1540-1543) par François Marchand – Provenant du jubé de l’église abbatiale de Saint-Père-en-Vallée (Chartres) – Musée du Louvre
Reliefs provenant du jubé de l’église abbatiale de Saint-Père-en-Vallée (Chartres) – Musée du Louvre

Le jubé de Saint-Germain l’Auxerrois a été démoli en 1745. Son architecture, inspirée des arcs de triomphe antiques, a servi de modèle jusqu’au début du XVIIe siècle. En sculpture, Jean Goujon y a expérimenté un relief très peu accentué où le jeu des lignes incisées et les plis des drapés joue un rôle fondamental.

« Saint Luc » (1544-1545) par Jean Goujon – Provenant du jubé de Saint-Germain l’Auxerrois à Paris – Musée du Louvre

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Construit entre 1538 et 1550 pour Anne de Montmorency, connétable de France, le château d’Écouen a été édifié en plusieurs étapes, témoignant des évolutions du goût au cours du XVIe siècle.

Revoir l’exposition « Graver la Renaissance »

En 2019-2020, le Musée national de la Renaissance proposait une exposition consacrée à l’art d’Étienne Delaune (1518/19-1583), orfèvre et graveur français, et à son influence sur les arts décoratifs.
Cliquez sur l’image ci-dessous pour suivre la visite privée proposée par Julie Rohou, conservateur du patrimoine.

Exposition (confinée) « Le Renouveau de la Passion. Sculpture religieuse entre Chartres et Paris autour de 1540 »
Prolongation jusqu’au 23 août 2021
Musée national de la Renaissance – Château d’Écouen
Rue Jean Bullant
95440 Écouen

[Exposition confinée] « Un duel romantique » au musée Delacroix

Exposition (confinée) « Un duel romantique. Le Giaour de Lord Byron par Delacroix »
Musée national Eugène-Delacroix
Initialement prévue du 18 novembre 2020 au 8 mars 2021

Conformément aux directives gouvernementales de lutte contre la propagation du virus Covid-19, le musée national Eugène-Delacroix est fermé jusqu’à nouvel ordre. L’exposition « Un duel romantique. Le Giaour de Lord Byron par Delacroix » n’a donc pas encore pu ouvrir ses portes.

Claire Bessède, directrice du musée Delacroix, nous convie à la rencontre entre un grand peintre et un grand écrivain du XIXe siècle, à l’époque où l’Europe entière se passionne pour l’indépendance de la Grèce.

Que je voudrais être poète ! […] Le poète est bien riche : rappelle-toi, pour t’enflammer éternellement, certains passages de Byron ; ils me vont bien. La fin de la Fiancée d’Abydos, la mort de Sélim, son corps roulé par les vagues […]. Cela est sublime et n’appartient qu’à lui. Je sens ces choses-là comme la peinture les comporte. » – Eugène Delacroix (11 mai 1824)

« Portrait d’homme » dit autrefois « Portrait de Lord Byron » par un peintre anonyme – Musée Fabre (Montpellier)
« Chevaux arabes se battant dans une écurie » par Eugène Delacroix – Musée du Louvre, en dépôt au musée d’Orsay
« Le Combat du Giaour et du Pacha Hassan » par Eugène Delacroix – Art Institute de Chicago

L’exposition illustre la passion de Delacroix pour l’univers de Lord Byron. Elle permet de confronter les tableaux réalisés par le peintre autour du combat du Giaour et du Pacha. Les deux tableaux intitulés « Le combat du Giaour et du Pacha », celui du Petit Palais et de Chicago Art Institute, mais aussi la « Scène de guerre entre Grecs et Turcs » provenant de la Pinacothèque Nationale d’Athènes sont exposés côte à côte.

« Deux cavaliers orientaux combattant » par Eugène Delacroix – Musée du Louvre
« Le Combat du Giaour et du Pacha » par Eugène Delacroix – Musée national Eugène-Delacroix
« Le Combat du Giaour et du Pacha » par Eugène Delacroix – Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris
« Scène de guerre entre Grecs et Turcs » par Eugène Delacroix – National Gallery (Athènes)
Détail de « Scène de guerre entre Grecs et Turcs » par Eugène Delacroix – National Gallery (Athènes)

L’action du poème de Byron se passe en Grèce à la fin du XVIIIe siècle. Depuis le XVe siècle, la Grèce vit sous la domination de l’Empire ottoman. Elle le restera jusqu’à la guerre d’indépendance de 1821-1829. À l’époque de Delacroix, l’Europe se passionne pour la cause grecque, contribuant au succès du poème auprès du public et des artistes.

Détail de « Scène de guerre entre Grecs et Turcs » par Eugène Delacroix – National Gallery (Athènes)

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

« Étude pour le Giaour » par Ary Scheffer – Musée de la Vie romantique (Paris)

Exposition (confinée) « Un duel romantique. Le Giaour de Lord Byron par Delacroix »
Initialement prévue du 18 novembre 2020 au 8 mars 2021
Musée national Eugène-Delacroix
6, rue de Furstenberg
75006 Paris

Le musée Eugène Delacroix occupe le dernier appartement et atelier de l’artiste. Il permet notamment de découvrir « La Madeleine au désert », « L’Éducation de la Vierge » ainsi qu’une fresque représentant « Bacchus et un tigre ». Des esquisses, lithographies et dessins dévoilent aussi plusieurs aspects du talent de Delacroix.

« Portrait de Delacroix » par Thales Fielding – Musée national Eugène-Delacroix

En savoir +

Sur la page spéciale disponible sur le site Internet du musée national Eugène-Delacroix.

[Entretien] Ludovic Laugier, conservateur des sculptures grecques du Louvre

D’octobre à décembre 2020, vous avez découvert une web-série exceptionnelle tournée au cœur des collections d’Antiquités Grecques du Louvre. Dans cette série de quatre vidéos – proposée en partenariat avec le web-magazine Coupe-File Art – Ludovic Laugier, conservateur du patrimoine au musée du Louvre, présentait les chefs-d’œuvre de deux grands artistes – Crésilas et Praxitèle – et ceux représentant deux mythes antiques – Héraclès et Aphrodite.

Conservation, restauration, étude, diffusion de la connaissance

En marge du tournage de cette web-série, Ludovic Laugier a accepté de répondre aux questions d’Antoine Lavastre et Nicolas Bousser de Coupe-File Art. Au cours de cet entretien, il revient sur sa formation, son parcours et décrit les missions d’un conservateur du patrimoine au musée du Louvre.

Ludovic Laugier a notamment supervisé la restauration de la Victoire de Samothrace en 2013-2014, puis celle de la Pallas de Velletri en 2020.

Un entretien à lire

Retrouvez la transcription de cet entretien sur le site du web-magazine Coupe-File Art.

Ludovic Laugier sur France Culture

Le 17 janvier 2021, Ludovic Laugier, conservateur du patrimoine en charge des sculptures grecques, était l’invité de Jean de Loisy dans l’émission « L’art est la matière » sur France Culture.

[Chef-d’œuvre] « Laocoon » par Sansovino

« Laocoon » (vers 1500)
Jacopo Tatti, dit Sansovino (1486-1570)
Musée national du Bargello (Florence)

Présenté dans l’exposition « Le Corps et l’Âme » au musée du Louvre, ce petit bronze de 27 cm de hauteur, attribué à Jacopo Tatti, dit Sansovino, représente le « Laocoon ».

Découvert en janvier 1506 sur l’Esquilin, l’une des collines de Rome, le groupe de Laocoon et de ses fils (photographie ci-dessous) marque des générations d’artistes. Acheté par le pape Jules II, ce chef-d’œuvre réapparu – aujourd’hui exposé dans les musées du Vatican – fait alors l’objet de nombreuses répliques dans divers matériaux.

« Laocoon » – Musée Pio-Clementino (Vatican)

… le Laocoon qui se trouve dans la demeure de l’empereur Titus, qu’il faut préférer à toute la peinture et toute la sculpture. D’un seul bloc de pierre, les grands artistes Agésandros, Polydoros et Athénodoros de Rhodes réalisèrent Laocoon, ses fils et des nœuds de serpents magnifiques, grâce à l’accord de leur idée. » – Pline l’Ancien dans « Histoire naturelle »

Comme le précise le catalogue de l’exposition, la sculpture en bronze attribuée à Jacopo Sansovino est identifiée avec l’un des exemplaires inventoriés en 1553 dans la Garde-robe secrète de Cosme Ier de Médicis, duc de Florence.

Sansovino, malgré sa jeunesse, avait largement dépassé tous les autres. » – Raphaël

Le bronze de Sansovino, conservée au musée du Bargello (Florence), reproduit le groupe antique tel qu’il se présentait lors de sa découverte, c’est-à-dire privé de certains de ses éléments, dont le bras droit du prêtre.

Selon Anton Francesco Doni, les spectateurs qui voient le Laocoon « se troublent et ressentent aussi la morsure des serpents ; ils se tordent de douleur et éprouvent de la pitié, comme si ces statues étaient vivantes, effet remarquable dont la peinture ne s’est jamais approchée. »

« Laocoon et ses fils » (vers 1540) – École française – Musée Gassendi (Digne-les-Bains)

L’image du groupe du « Laocoon » connut sa plus grande diffusion grâce à l’estampe. C’est de l’une d’elles que s’inspira l’auteur de l’une des rares peintures conservées (photographie ci-dessus) reproduisant le groupe sculpté.

Dans cette huile sur bois de hêtre, la position du fils aîné a été modifiée, peut-être en raison des dimensions réduites du panneau : le jeune homme est plus proche de son père et participe à la lutte contre le serpent qu’il saisit de la main droite tout en poussant un terrible cri de douleur.

Coupe représentant le « Laocoon » (vers 1530-1540) – Castello Sforzesco (Milan)

Une coupe en faïence (photographie ci-dessus) est également présentée dans l’exposition « Le Corps et l’Âme ». L’artiste a réussi à rendre l’effet monochrome du marbre au moyen de camaïeu de bruns. Le groupe est représenté à l’avant d’un mur en ruine, comme sur la gravure de Marco Dente da Ravenna dont l’artiste semble s’être inspiré.

« Étude de tête pour le retable Pucci » (1518) par Jacopo Carucci, dit Pontormo (1494-1557) – Galerie des Offices (Florence)

Autre œuvre remarquable présente dans l’exposition du Louvre, une sanguine (photographie ci-dessus) réalisée par Pontormo (1494-1557). Reprenant les traits douloureux du visage du Laocoon, il s’agit d’un dessin préparatoire pour le saint Joseph du retable Pucci exposé dans l’église san Michele Visdomini de Florence.

D’abord, les deux serpents étreignent les deux corps de ses jeunes fils, les enlacent, les mordent et se repaissent de leurs pauvres membres. Laocoon alors, arme en main, se porte à leur secours. Aussitôt, les serpents le saisissent et le serrent dans leurs immenses anneaux. Deux fois, ils lui serrent taille, deux fois de leurs échines écailleuses ils entourent son cou, et le dominent, têtes et nuques dressées. Le prêtre aussitôt, de ses mains, tente de déserrer leurs noeuds, ses bandelettes sont souillées de bave et de noir venin. En même temps il pousse vers le ciel des cris horrifiés, tel le mugissement d’un taureau blessé fuyant l’autel et secouant de sa nuque la hache mal enfoncée. » – Virgile (« Énéide » – Livre II)

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

Source : catalogue de l’exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance » par Marc Bormand, Beatrice Paolozzi Strozzi et Francesca Tasso – Éditions du Louvre et Officina Libraria

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Sur le site Internet du musée du Louvre consacré à l’exposition.

Exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance »
22 octobre 2020 ‐ 21 juin 2021
Musée du Louvre

Cliquez ici pour découvrir la visite privée (22 minutes) de l’exposition avec Marc Bormand, conservateur en chef du patrimoine au département des sculptures du Louvre.

[Chef-d’œuvre] « Jeune guerrier » par Tullio Lombardo et son atelier

« Jeune guerrier (Saint Georges ou Théodore ?) » (vers 1490-1500)
Tullio Lombardo (vers 1455-1532) et atelier
The Metropolitan Museum of Art (New York)

Présenté dans l’exposition « Le Corps et l’Âme » au musée du Louvre, ce marbre de la fin du XVe siècle (à gauche sur la photographie ci-dessous) est conservé par le Metropolitan Museum of Art de New York.

Ce jeune guerrier a été sculpté par Tullio Lombardo (vers 1455-1532) et son atelier. Tullio Lombardo est l’auteur de « Bacchus et Ariane » du Kunsthistorisches Museum de Vienne, également présenté dans l’exposition « Le Corps et l’Âme ».

Comme le précise le catalogue de l’exposition, ce jeune homme brandissait une arme,  sans doute une lance en bois jadis placée dans sa main droite. Il pourrait s’agir de saint Georges triomphant du dragon… ou de Théodore, saint patron de la ville de Venise avec saint Marc.

Il incarne un idéal de beauté juvénile vénitien mis au point par Tullio Lombardo vers 1500. Son profil présente un nez droit hellénistique. Ses yeux ont un regard lointain, avec un iris et des pupilles bien définis qui remontent vers les paupières supérieures. Son épaisse chevelure, luxuriante et bouclée, est typiquement vénitienne.

La cuirasse de son armure rassemble deux types d’armure romaine : la cuirasse musculaire et celle composée de bandes articulées. Les épaulières s’inspirent d’une mode pour les armures pseudo-antiques à la Renaissance.

Sur ses épaules, le lion fait référence au héros mythologique Hercule. Il symbolise le courage, la force et la justice.

Le dos est assez grossièrement sculpté, ce qui suggère que le marbre était placé contre un mur. Les variations dans le niveau de finition des différentes parties de la sculpture pourraient signifier que le travail a été exécuté par plusieurs artisans ou avec moins de soin pour les parties moins visibles… peut-être à cause d’un délai à respecter ?

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

Source : catalogue de l’exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance » par Marc Bormand, Beatrice Paolozzi Strozzi et Francesca Tasso – Éditions du Louvre et Officina Libraria

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Exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance »
22 octobre 2020 ‐ 21 juin 2021
Musée du Louvre

Cliquez ici pour découvrir la visite privée (22 minutes) de l’exposition avec Marc Bormand, conservateur en chef du patrimoine au département des sculptures du Louvre.

[Chef-d’œuvre] « Vénus anadyomène » par Antonio Lombardo

« Vénus anadyomène » (vers 1508-1516)
Antonio Lombardo (vers 1458-1516 ?)
Victoria and Albert Museum (Londres)

Ce marbre sculpté, présenté au Louvre dans l’exposition « Le Corps et l’Âme », est une œuvre du début du XVIe siècle conservée au Victoria and Albert Museum de Londres.

Comme le précise le catalogue de l’exposition, Vénus (ou Aphrodite) serait née de la mer écumeuse dans laquelle Cronos avait jeté les parties génitales sectionnées de son père Uranus.

La « Vénus anadyomène » – ou plus simplement « Vénus sortie des eaux » – a souvent été représentée sur un coquillage. C’est le cas dans le célèbre tableau (photographie ci-dessous) de Sandro Botticelli (1445-1510) exposé dans la Galerie des Offices de Florence.

« La Naissance de Vénus est un tableau » (vers 1484-1485) par Sandro Botticelli – Galerie des Offices (Florence)

Sur le relief en marbre conservé à Londres, les eaux écumeuses se brisent sur les petites coquilles placées aux pieds de la déesse, laquelle essore l’eau de ses cheveux.

Le sculpteur Antonio Lombardo combine des éléments provenant de sources à la fois classiques et contemporaines. S’appuyant sur les types antiques de la « Vénus de Cnide » et de la « Vénus pudique », il permet d’évoquer aussi une peinture perdue de l’artiste grec Apelle, connue d’après les descriptions de Pline l’Ancien.

« Vénus de Médicis » (Ier siècle avant J.-C.) d’après un original grec – Galerie des Offices (Florence)

Mais enfin parut au monde, en la CXII Olympiade, l’incomparable Apelle, natif de l’île de Cos, qui a surpassé tous les peintres qui l’ont précédés, et tous ceux qui l’ont suivi […]. Le fort don de son pinceau a été la Grâce, comme on l’appelle, c’est-à-dire je ne sais quoi de libre, de noble et doux, en même temps, qui touche le cœur et qui réveille l’esprit… » – Pline l’Ancien dans « Histoire naturelle »

« Aphrodite du type du Capitole » (Ier-IIe siècle après J.-C.) – Musée du Louvre

Le motif du relief sculpté par Lombardo s’inspire aussi de représentations populaires à l’époque, telle une gravure d’une Vénus créée par Marcantonio Raimondi.

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

Source : catalogue de l’exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance » par Marc Bormand, Beatrice Paolozzi Strozzi et Francesca Tasso – Éditions du Louvre et Officina Libraria

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Exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange » – Musée du Louvre

Exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance »
22 octobre 2020 ‐ 21 juin 2021
Musée du Louvre

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