Depuis les grands formats peints par David jusqu’à la galerie de portraits des frères et sœurs de l’Empereur, le musée Napoléon Ier de Fontainebleau présente le système mis en place par Napoléon Ier et les rouages du pouvoir par lesquels il s’assura la maîtrise de son Empire.
À l’occasion du bicentenaire de la mort de Napoléon, le 5 mai 1821, le musée s’est enrichi de nombreux trésors. Parmi une cinquantaine de nouvelles œuvres, issues de dons ou d’acquisitions, le célèbre portrait de « Napoléon Ier dans son cabinet de travail à 4 heures du matin », peint par Jacques-Louis David (1748-1825), fait son entrée dans les salles du musée, ainsi qu’une spectaculaire pendule monumentale à la mémoire de Frédéric II de Prusse, dépôt du Mobilier National.
Christophe Beyeler, conservateur général du Patrimoine, chargé du musée Napoléon Ier, nous fait partager son érudition et sa passion pendant près de 2h30, au cours des cinq épisodes de cette nouvelle web-série.
Exposition « Napoléon aux 1001 visages »
5 mai – 6 septembre 2021
Musée national du château de Malmaison
À l’occasion du bicentenaire de la mort de Napoléon, le château de Malmaison propose une exposition centrée autour des différentes représentations du visage de l’empereur. Près d’une centaine d’œuvres ponctuent les salles du parcours permanent du musée.
Quels sont les dénominateurs communs à toutes ces images immortalisant les traits d’un homme qui ne voulait pas poser ? À partir d’œuvres dessinées, peintes, sculptées, l’exposition invite à suivre l’évolution des traits et – au-delà – à décrypter le message politique voulu par Napoléon.
Napoléon, dont le visage était notoirement mobile, et dont la corpulence et l’apparence évolua à un rythme rapide, répugna, le fait est bien connu, à l’exercice de la pose, trés nécessaire pour l’art des sculpteurs portraitistes. » – Stéphanie Deschamps-Tan, conservatrice en chef au musée du Louvre, et Valérie Carpentier-Vanhaverbeke, conservatrice au musée du Louvre
Pour forger la légende napoléonienne par l’image, tous les moyens de reproduction sont utilisés, de la série de biscuits de Sèvres, à la gravure, jusqu’à la boîte à bonbons ou l’image d’Épinal qui popularise le héroset forge la légende au-delà de la mort.
En savoir +
Page spéciale sur le site Internet du château de Malmaison : cliquer ici.
Exposition « Napoléon aux 1001 visages »
5 mai – 6 septembre 2021
Musée national du château de Malmaison
Avenue du château de Malmaison
92500 Rueil-Malmaison
Exposition « Miroir du Prince. La commande artistique des hauts fonctionnaires bourguignons (1425-1510) »
5 juin – 19 septembre 2021 Musée Rolin (Autun)
De 1384 à 1477, les ducs de Bourgogne ont réussi une étonnante construction politique associant Bourgogne et Franche-Comté aux territoires des Pays-Bas, une très vaste région devenue l’une des plus dynamiques d’Europe. En suivant leur exemple, les hauts dignitaires de la cour de Bourgogne commandent alors des œuvres d’art et objets luxueux aux grands artistes de l’époque.
C’est notamment la figure du cardinal Jean Rolin qui est à l’honneur dans cette exposition. Il est sans doute l’un des premiers commanditaires de Jean Hey, qui peignit pour lui une très émouvante « Nativité ». Son père Nicolas Rolin, chancelier du duc Philippe le Bon, a notamment offert à l’église Notre-Dame du Chatel d’Autun la célèbre « Vierge du Chancelier Rolin » de van Eyck, aujourd’hui conservée au musée du Louvre.
Découvrez les chefs-d’œuvres présentés dans cette exposition en suivant Agathe Legros, directrice des musées et du patrimoine de la ville d’Autun.
Cette visite privée est proposée en partenariat avec le web-magazine Coupe-File Art.
Images, entretien et réalisation par Nicolas Bousser (pour Coupe-File Art) et le Scribe
Retrouvez ce reportage ainsi que de nombreux articles autour de l’exposition d’Autun sur le site du web-magazine Coupe-File Art.
Le musée Vivant Denon de Chalon-sur-Saône propose une exposition complémentaire autour du même thème, mettant en lumière les personnalités de Jean Germain, des familles Rolin, de Poupet et de Neufchâtel.
Exposition « Miroir du Prince. La commande artistique des hauts fonctionnaires bourguignons (1425-1510) »
5 juin – 19 septembre 2021
Musée Rolin
3 Rue des Bancs
71400 Autun
Exposition « Hippolyte, Paul, Auguste : Les Flandrin, artistes et frères »
19 mai – 5 septembre 2021
Musée des Beaux-Arts de Lyon
Auguste (1804-1842), Hippolyte (1809-1864) et Paul (1811-1902) Flandrin comptent parmi les artistes les plus importants de la scène lyonnaise au XIXe siècle. Élèves d’Ingres, les trois frères sont représentés dans les collections du musée des Beaux-Arts de Lyon par près de 200 œuvres.
Cette exposition invite à découvrir leur travail à la lumière des recherches récentes et permet de confronter les tableaux à de nombreuses études préparatoires.
Plus de la moitié des œuvres sont inédites.
Suivez Stéphane Paccoud, conservateur en chef, chargé des collections de peintures et de sculptures du XIXe siècle du musée des Beaux-Arts de Lyon.
Réciprocité et collaboration sont les maîtres mots du travail des Flandrin, comme le montre le nombre de portraits doubles et de portraits croisés exposés. Ceux-ci sont la clé pour découvrir le lien qui unit les frères et pour comprendre les équilibres et les dynamiques de ce triumvirat artistique singulier.
Le dessin est la base de l’enseignement prodigué dans l’atelier d’Ingres, s’appuyant sur l’étude d’après l’antique et les maîtres anciens, puis, dans un second temps, d’après le modèle vivant.
Au XIXe siècle, dans l’organisation de l’École des Beaux-Arts, la représentation du corps humain tient un rôle fondamental, celle-ci étant considérée comme la pierre angulaire de toute formation artistique.
L’exposition révèle aussi la passion des trois frères pour l’aquarelle, technique fugace et complexe, pratiquée avec une maîtrise surprenante.
Les Flandrin pratiqueront peu les tableaux d’histoire, uniquement au début de leur carrière, afin notamment, pour Hippolyte, de répondre aux obligations imposées par le règlement de la pension à la villa Médicis, qui prévoit l’envoi à Paris de plusieurs œuvres de ce genre.
Chacun des trois frères Flandrin va connaître le succès dans le domaine du portrait et être sollicité par de nombreux commanditaires, notamment parmi la bourgeoisie florissante.
L’épilogue de l’exposition réunit des œuvres qui, au fil du XXe siècle et jusqu’à aujourd’hui, font écho au travail des Flandrin, dans les domaines où ils se sont exprimés avec le plus d’originalité : le corps nu en plein air, le paysage et le double portrait.
Exposition « Hippolyte, Paul, Auguste : Les Flandrin, artistes et frères »
19 mai – 5 septembre 2021
Musée des Beaux-Arts de Lyon
20 Place des Terreaux
69001 Lyon
Exposition « De Chantilly à Azay-le-Rideau. Le retour des portraits de la Renaissance »
19 mai – 19 septembre 2021 Château d’Azay-le-Rideau
De Charles VII à Louis XIV en passant par Catherine de Médicis, Charles IX et la Reine Margot, les portraits issus de la collection du marquis de Biencourt, ancien propriétaire du château d’Azay-le-Rideau, ont été donnés en 1939 au musée Condé de Chantilly et ne l’ont jamais quitté depuis.
Pour la première fois, ils reviennent à Azay-le-Rideau le temps d’une exposition.
Retrouvez Mathieu Deldicque, conservateur du Patrimoine au musée Condé du château de Chantilly, parmi ces portraits de la Renaissance merveilleusement restaurés.
Cette sélection de 36 portraits permet de découvrir l’art du portrait à la française, initié par Jean Clouet (vers 1485/1490-avant 1541) et son fils François Clouet (vers 1505-1510-1572).
Portraitistes du roi, Jean et François Clouet ont mis au point une formule tout à fait unique qui allie vérité des traits du modèle, acuité de sa psychologie et modes de représentation reconnaissables en tous : dimensions modestes, touche raffinée, modèle généralement représenté en buste, légèrement de trois-quarts et sur fond neutre.
Les portraits de Charles IX conservés à Chantilly permettent de suivre l’évolution du souverain, de l’enfance à l’âge adulte. Afin de vieillir les traits du roi, Clouet ajouta une fine moustache et une barbe au jeune homme de vingt ans à peine et transforma les rondeurs du visage pour lui donner un aspect plus émacié.
Exposition « De Chantilly à Azay-le-Rideau. Le retour des portraits de la Renaissance »
19 mai – 19 septembre 2021
Château d’Azay-le-Rideau
Rue de Pineau
37190 Azay-le-Rideau
Exposition « Les origines du monde. L’invention de la nature au XIXe siècle »
19 mai – 18 juillet 2021 Musée d’Orsay
Le musée d’Orsay explore le rapport entre les arts et les sciences, révélant les liens étroits qui unissent le développement des deux disciplines au cours du XIXe siècle. C’est à ce moment-là que surgissent des problématiques dont nous sommes aujourd’hui encore les héritiers.
Cette période charnière, qui a pour toile de fond la révolution industrielle et l’essor des empires coloniaux, voit alors se cristalliser l’inventaire de la nature, en même temps que se consolide la science moderne.
Suivez Laura Bossi, neurologue, historienne des sciences et commissaire générale de l’exposition, pour un voyage extraordinaire aux origines de l’invention de la Nature.
Laura Bossi a publié de nombreux articles et ouvrages scientifiques, notamment sur l’épilepsie et les maladies neurodégénératives. Elle a participé à plusieurs expositions dont « Mélancolie, Génie et Folie en Occident » au Grand Palais (Paris) en 1993. Elle assiste actuellement son mari, l’historien de l’art et académicien Jean Clair, dans la préparation de l’exposition organisée par les Scuderie del Quirinale (Rome) à l’occasion des 700 ans de la mort de Dante, « Inferno. Una topografia del male ».
Adam appela donc tous les animaux d’un nom qui leur était propre, tant les oiseaux du ciel que les bêtes de la terre. Mais il ne se trouvait point d’aide pour Adam qui lui fut semblable. » – Extrait de la « Genèse » (chapitre II)
Si les Romains avaient fait venir des rhinocéros d’Asie ou d’Afrique pour les jeux du cirque, aucun rhinocéros n’avait été signalé en Europe avant 1515. L’image du premier rhinocéros de l’époque moderne a été diffusée à travers la célèbre gravure de Dürer (image ci-dessus).
Le XIXe siècle est une période paradoxale au cours de laquelle la connaissance de plus en plus approfondie de la nature se double d’un rapport toujours plus prédateur à celle-ci.
On dirait que l’homme est destiné à s’exterminer lui-même après avoir rendu le globe inhabitable » – Lamarck dans le « Nouveau dictionnaire d’histoire naturelle » (1817)
Le XIXe siècle est aussi le siècle au cours duquel va naître la notion d’écologie.
Au centre de ce siècle pivot, le grand bouleversement scientifique reste la publication par Charles Darwin de « L’Origine des espèces » en 1859, qui renverse radicalement la place de l’homme dans le monde telle qu’on la comprenait jusque-là.
Comme l’indique le catalogue de l’exposition, l’histoire de la modernité est intimement liée à la « blessure narcissique » infligée par la théorie darwinienne : en ôtant brutalement toute transcendance à l’humanité, elle questionne douloureusement la place de l’homme sur Terre, autant dans l’angoisse existentielle de sa propre fin que dans l’obsession de sa genèse.
Les arts plastiques modernes et les arts décoratifs modernes, qui connaissent une floraison puissante, trouveront dans ces véritables “formes artistiques de la Nature” une riche moisson de nouveaux et beaux motifs. » – Ernst Haeckel dans « Kunstformen der Natur »
Exposition « Les origines du monde. L’invention de la nature au XIXe siècle »
19 mai – 18 juillet 2021
Musée d’Orsay
1 Rue de la Légion d’Honneur
75007 Paris
Exposition « Dans la poussière de Séville… sur les traces du Saint Thomas de Velázquez »
5 juin – 14 novembre 2021
Musée des Beaux-Arts d’Orléans
Au musée des Beaux-Arts d’Orléans, le tableau peint par Velázquez et représentant Saint Thomas est mis à l’honneur à la suite d’une longue enquête menée par les équipes du musée et Corentin Dury, commissaire de l’exposition.
D’abord attribué au peintre Murillo dans un catalogue de 1843, c’est grâce à la venue à Orléans de l’historien d’art Roberto Longhi que la main du jeune Velázquez a pu être identifiée il y a un siècle.
À l’occasion de cette exposition, le Saint Thomas est rejoint par deux autres apôtres, prêts exceptionnels du musée national d’art de Catalogne (Barcelone) et du musée du Prado (Madrid). Se trouve ainsi reconstituée une partie de l’ « Apostolado » de Velázquez.
Suivez Corentin Dury, conservateur du patrimoine, chargé des collections anciennes au musée des Beaux-Arts d’Orléans, et commissaire de l’exposition.
Nota : Dans la vidéo, certains éclairages qui apparaissent tremblants à l’image sont imputables à la mauvaise qualité de la captation vidéo et non à un défaut de l’éclairage des œuvres dans l’exposition.
L’image des douze apôtres a été largement diffusée dès les premiers siècles de la chrétienté et le développement de l’estampe permet la multiplication entre XVe et XVIe siècles de séries de gravures les représentant. À partir de cette tradition, le Greco a inventé un nouveau genre pictural : l’Apostolado transposant sur toile les séries gravées d’apôtres.
Ribera (ci-dessus) et Velázquez figurent avec le même enthousiasme leurs drapés qui dévorent leurs compositions.
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
Acquis entre 1828 et 1843, parmi les premiers après l’ouverture du musée en 1825, « Saint Thomas » s’inscrit dans une période d’engouement sans précèdent pour l’art hispanique, que le public découvre grâce à la Galerie Espagnole de Louis-Philippe présentée au Louvre à partir de 1838.
Parmi les œuvres exposées, neuf sont inédites et la plupart n’ont jamais été confrontées aux trois tableaux de Velázquez.
Exposition « Dans la poussière de Séville… sur les traces du Saint Thomas de Velázquez »
5 juin – 14 novembre 2021
Musée des Beaux-Arts d’Orléans
1 rue Fernand Rabier
45000 Orléans
Open Museum : « François Boucq trompe l’œil au musée »
16 juin – 8 novembre 2021
Palais des Beaux-Arts de Lille
Le Palais des Beaux-Arts de Lille ouvre ses portes chaque année à une personnalité ou un genre qui est souvent éloigné du monde des musées. L’objectif : « transmettre le goût de l’art et du savoir, sans oublier le plaisir et l’imaginaire ».
En 2021, dans la continuité de l’année de la Bande Dessinée lancée par le Ministère de la culture, le dessinateur lillois François Boucq investit les salles du Palais des Beaux-Arts et joue le Grand Maître des illusions.
À l’occasion de cet événement, François Boucq fait une donation exceptionnelle de près de 400 dessins au Palais des Beaux-Arts de Lille, dont une sélection est présentée durant l’événement. Il s’agit de la plus importante entrée de la bande dessinée dans les collections d’un musée des Beaux-Arts.
Suivez Bruno Girveau, directeur du Palais des Beaux-Arts de Lille, et François Boucq pour une véritable « Master Class » autour de l’œuvre de ce grand artiste.
François Boucq est l’un des plus grands dessinateurs français actuels, connu pour ses bandes dessinées populaires (« Bouncer », « Le Janitor »), humoristiques (« Jérôme Moucherot ») et illustrations de presse (« Procès des attentats de 20215 Charlie Hebdo »). Sa collaboration avec le romancier Jérôme Charyn a donné plusieurs albums salués par la critique (« Bouche du diable », « Little Tulip » et « New York Cannibals »). Il a reçu le grand prix de la ville d’Angoulême pour l’ensemble de son œuvre en 1998, et a récemment couvert le procès des attentats de 2015 pour le journal « Charlie Hebdo ».
Nous les dessinateurs, sommes des résistants : c’est-à-dire que l’on a continué à dessiner malgré tout. […] On est des clandestins, des résistants clandestins. » – François Boucq
« Dans un musée, il faut se choisir deux tableaux et ne pas en faire plus : les regarder, les déguster comme on déguste un bon plat ou un bon vin. » – François Boucq
Probablement au XXe et au XXIe siècles, les plus grands dessinateurs – sur le plan de la technique du dessin – pour moi sont les dessinateurs de bandes dessinées et donc, à ce titre, ces dessins vont entrer […] de façon plus massive dans les collections d’arts graphiques des musées des Beaux-Arts. » – Bruno Girveau
Exposition « La renaissance de la Renaissance. Jean Alaux et la restauration de la salle de Bal »
19 mai – 15 octobre 2021
Château de Fontainebleau
Le décor de la salle de Bal du château de Fontainebleau a été imaginé par Francesco Primaticcio et exécuté par une équipe d’artistes dirigée par Nicolo dell’Abate, artiste invité à la cour d’Henri II. Si l’état du décor était déjà préoccupant au XVIIe siècle, c’est seulement à partir de 1834 qu’un vaste chantier de restauration a été lancé par le peintre français Jean Alaux.
Les huiles sur toile actuellement présentées dans les vitrines de la salle de Bal permettent de découvrir le projet préparatoire à cette restauration et de comprendre comment le style de Jean Alaux s’est adapté aux courbes et contre-courbes des maîtres maniéristes.
Les étapes et les vicissitudes de cette restauration – réalisée à la demande de Louis-Philippe – vous sont présentées par Oriane Beaufils et Mathieu Deldicque depuis la salle de Bal du château de Fontainebleau.
1ère partie avec Oriane Beaufils
Oriane Beaufils est conservateur du patrimoine, chargée des collections de peintures et d’arts graphiques au château de Fontainebleau.
2ème partie avec Oriane Beaufils et Mathieu Deldicque
Mathieu Deldicque est conservateur du patrimoine au musée Condé du château de Chantilly. À partir du 7 août 2021, le château de Chantilly présentera une exposition consacrée aux dessins de l’école de Fontainebleau conservés dans ses collections.
Exposition « La renaissance de la Renaissance. Jean Alaux et la restauration de la salle de Bal »
19 mai – 15 octobre 2021
Château de Fontainebleau
Place du Général de Gaulle
77300 Fontainebleau
De Fontainebleau à Chantilly…
Dans l’exposition proposée du 7 août au 7 novembre 2021 par le château de Chantilly seront présentés des dessins et manuscrits relatifs à l’École de Fontainebleau, l’un des courants artistiques majeurs de l’histoire de l’art français.
Exposition « Voyage sur la route du Kisokaidō. De Hiroshige à Kuniyoshi »
19 mai – 8 août 2021 Musée Cernuschi (Paris)
Entre 1835 et 1838, la route japonaise du Kisokaidō fit l’objet d’une série d’estampes réalisées par Eisen (1790-1848) et Hiroshige (1797-1858), puis – plus tard – d’une série par Kuniyoshi (1797-1861).
L’exposition du musée Cernuschi propose un voyage sur cette route mythique entre Edo, où le shogun avait sa résidence, et Kyōto, siège de l’empereur. 150 estampes aux couleurs magnifiquement préservées sont exceptionnellement présentées, certaines pour la toute première fois.
Partez en voyage sur la route du Kisokaidō avec Manuela Moscatiello, responsable des collections japonaises du musée Cernuschi.
Deux séries complètes du Kisokaidō sont présentées dans l’exposition : la première, signée par Eisen et Hiroshige, provient de la collection Georges Leskowicz. Elle est considérée comme l’une des plus belles au monde pour la qualité du tirage.
Hommage à la beauté et à la quiétude des paysages montagneux de l’intérieur du Japon, la série comporte 24 estampes d’Eisen et 47 signées par Hiroshige. Ce dernier a voyagé sur la route en faisant des croquis sur des carnets aujourd’hui conservés au British Museum (Londres).
La seconde série, réalisée par Kuniyoshi, appartient à l’ancienne collection d’Henri Cernuschi (1821-1896). Elle est présentée au public pour la première fois.
Utagawa Kuniyoshi reprit le même thème que ses prédécesseurs mais sous un angle différent, souvent teinté d’humour. Il s’inspire notamment de la littérature classique, du théâtre des marionnettes et des légendes du folklore japonais.
Des boîtes à pique-nique ainsi que des nécessaires de fumeur, souvent accrochés aux ceintures des personnages dessinés sur certains estampes, sont présentés en regard.
Exposition « L’Empire des sens, de Boucher à Greuze »
19 mai – 18 juillet 2021
Musée Cognacq-Jay (Paris)
Au siècle des Lumières, François Boucher mène l’une des plus longues et brillantes carrières de peintre. En marge des commandes officielles, le « peintre des Grâces » signe des compositions plus secrètes, réservées à un public (très) averti.
À l’occasion du 250e anniversaire de la mort de François Boucher (1703-1770), le musée Cognacq-Jay propose une exposition autour du thème de l’Amour sous sa forme la plus licencieuse.
Visitez l’exposition avec Annick Lemoine, directrice du musée Cognacq-Jay et commissaire de l’exposition. Explorez le thème de l’Amour autour des créations de François Boucher et de ses contemporains tels qu’Antoine Watteau, Jean-Baptiste Greuze et Jean-Honoré Fragonard.
Au travers de huit sections, l’exposition décline les temps du plaisir et les gestes amoureux, depuis la naissance du désir jusqu’à l’assouvissement des passions.
Mollesse du sofa, douceur de la peau, apothéose de bleu et de crème, perles abandonnées et parfum d’Orient : tout y est désordre et beauté, luxe, couleurs et volupté. Rarement peintre n’aura osé une telle licence. » – Annick Lemoine et Mickaël Szanto (« Boucher érotique ou la grâce de la couleur »)
Le motif du drapé traverse l’imaginaire du XVIIIe siècle dont il révèle la profonde sensualité, mêlant plaisirs de la vue et du toucher. L’œuvre de Boucher, maître des courbes féminines et des chairs aux teintes voluptueuses, offre des exemples parmi les plus licencieux de ce motif. Il suffit pour s’en convaincre d’évoquer l’accumulation des étoffes de la couche exotique où s’exhibent les fesses de « L’Odalisque brune » ou encore le drap d’un blanc éclatant qui relie « Hercule et Omphale ».
Les chantres de l’amour évoquent aussi les dangereux tourments qu’engendre la quête du plaisir. Deux chefs-d’œuvre, « La Belle Cuisinière » de Boucher et « La Cruche cassée » de Greuze, invitent à réfléchir sur la violence du désir et sur ses conséquences. Les détails, qui dialoguent entre eux comme un réseau de signes, suggèrent avec discrétion l’issue de l’aventure charnelle. Œuf ou cruche cassés, bougie consumée, lait renversé sont autant de symboles annonçant ou confirmant, à l’époque, la perte de virginité.
Exposition « L’Empire des sens, de Boucher à Greuze »
19 mai – 18 juillet 2021
Musée Cognacq-Jay
8 Rue Elzevir
75003 Paris
L’ouvrage primé est consacré à Philippe d’Orléans (1674-1723), régent de France, celui que Montesquieu qualifiait d’ « indéfinissable ». Promis à rien et condamné à errer dans les splendeurs de Saint-Cloud et du Palais-Royal, il gouverna pourtant la France pendant huit années, de 1715 à 1723, après la mort de Louis XIV. À la tête de l’État, il mit en chantier de nombreuses réformes. En matière de diplomatie, il n’hésita pas à s’allier avec l’Angleterre, Il n’eut d’autres ambitions que d’assurer la paix du royaume et de préserver le pouvoir absolu du jeune roi Louis XV. Pourtant, dans la mémoire collective, le prince demeure le libertin qui n’aimait rien tant qu’organiser des « petits soupers » et qui incarne à lui seul cette époque festive et insouciante : la Régence.
Alexandre Dupilet enseigne dans le secondaire. Il est diplômé de l’IEP Paris, agrégé et docteur en histoire de l’Université Paris-VIII Vincennes-Saint Denis. Il est donc le quatrième historien récompensé par ce prix – décerné par un jury dont l’auteur de ce Blog est membre – et succède à Edmond Dziembowski (lauréat en 2020), Georges Forestier (lauréat en 2019) et Hervé Leuwers (lauréat en 2018).
Dans la vidéo ci-dessous, retrouvez l’interview d’Alexandre Dupilet par le Scribe.
Prince de guerre insatiable et téméraire, compositeur d’opéras, peintre de talent, physicien passionné, homme d’esprit et de culture et enfin régent, un régent qui marqua tant l’époque de son empreinte, qui fit tant corps avec elle que celle-ci est désormais communément appelée la Régence et que Philippe est devenu, pour l’Histoire, le Régent. Et pourtant, persiste cette impression que le prince ne put donner la pleine mesure de ses talents et qu’en dépit de son brio, qui ne demandait qu’à s’exprimer, il restait enfermé dans des carcans trop étroits. » – Alexandre Dupilet dans « Le Régent. Philippe d’Orléans, l’héritier du Roi-Soleil »
Le Prix Château de Versailles du livre d’histoire récompense chaque année l’auteur d’un ouvrage historique dont le sujet principal s’inscrit dans le cadre chronologique des XVIIe et/ou XVIIIe siècle(s), sans que son sujet ne soit obligatoirement lié à l’histoire du château de Versailles.
Exposition « Peintres femmes, 1780-1830. Naissance d’un combat »
19 mai – 4 juillet 2021 Musée du Luxembourg (Paris)
À travers près de 70 œuvres, l’exposition du musée du Luxembourg met en avant de nombreuses artistes, femmes actives de la fin de l’Ancien Régime à la Restauration. Ces peintres talentueuses ont développé des stratégies complexes et astucieuses pour pouvoir être reconnues comme des professionnelles et vivre de leur art.
Si elles étaient célèbres de leur vivant, le discours officiel de l’histoire de l’art les a depuis rendues invisibles. Pourtant, l’exposition du musée du Luxembourg témoigne de la grande qualité de leurs toiles.
Martine Lacas, docteur en histoire et théorie de l’art, commissaire de l’exposition, nous fait découvrir ces grandes artistes.
… nombre d’entre elles jouissaient alors d’un succès et d’une reconnaissance publique et institutionnelle qui contredit l’invisibilité et la minorité dont l’histoire de l’art les a frappées jusqu’à une période récente. » – Martine Lacas, commissaire de l’exposition
Toutes deux admises en 1783 à l’Académie Royale de Peinture, Adélaïde Labille-Guiard et Elisabeth Vigée Le Brun sont sans doute les figures artistiques féminines les plus marquantes de la fin du XVIIIe siècle. L’histoire de l’art s’est largement concentrée sur ces deux « prodiges », éclipsant quantité d’autres peintres femmes de leur temps.
Avant les femmes régnaient, la Révolution les a détrônées. » – Élisabeth Vigée Le Brun
Artiste très respectée dans le style troubadour, genre historique pittoresque pratiqué avec succès par d’autres femmes, Julie Duvidal de Montferrier (1797-1865) épouse Abel Hugo en 1827, devenant la belle-sœur de Victor Hugo. Ce dernier lui avait été d’abord hostile : il avait en effet demandé à sa fiancée, Adèle Foucher (portrait ci-dessus), de cesser de prendre des cours de dessin auprès de Julie Duvidal de Montferrier afin de ne pas « descendre dans la classe des artistes ».
Issue de la bourgeoisie, Constance Mayer (1755-1821) est éduquée dans un couvent. Sa passion pour le dessin et la peinture est encouragée : elle est l’élève de Suvée, Greuze, puis Prud’hon dont elle devient la maîtresse et la collaboratrice. Cette complicité amoureuse et artistique nuit à Mayer, qui reste dans l’ombre et se voit souvent souffler l’attribution de certaines œuvres, signées par Prud’hon.
Au XVIIIe siècle, l’idée selon laquelle, de par leur faible constitution physique et mentale, les femmes seraient incapables de peindre aussi bien que les hommes, c’est-à-dire de peindre bien la peinture d’histoire, est communément admise. Celles qui apparaissent manifestement douées sont présentées comme des exceptions à ne pas suivre.
La peinture d’histoire est au sommet de la pyramide des genres mise en place par l’Académie. Elle est alors considérée comme trop élevée pour l’esprit comme pour les capacités physiques des femmes. De plus, ce genre s’appuie sur la représentation du corps nu, notamment masculin, dont l’étude est strictement refusée aux femmes. Malgré ces obstacles, plusieurs peintres femmes n’hésitent pas à se confronter à la peinture d’histoire.
Élève de Charles Meynier, Aimée Brune (1803-1866) est, de la Restauration au Second Empire, une artiste respectée abordant avec succès tant le portrait, la scène de genre sentimentale, la peinture religieuse que la peinture d’histoire. Elle a travaillé pour le musée historique de Versailles et certaines de ses œuvres ont été acquises par l’État.
Retrouvez les commissaires de l’exposition pour une version longue de la visite de « Napoléon n’est plus » avec 35 minutes totalement inédites qui complètent celle que le Musée de l’Armée a diffusée lors de l’inauguration virtuelle.
Si la mort de Napoléon Ier, a été constatée le 5 mai 1821, son corps est longtemps resté sur une île trop lointaine pour paraître réelle. Absent de la terre de France, désincarné désormais, Napoléon est libre de devenir plus que lui-même… de devenir une légende. Comment s’étonner que sa disparition ait suscité l’apparition d’une nouvelle divinité au panthéon de l’histoire ?
Cette exposition s’appuie sur les apports de l’archéologie, la médecine et la chimie afin de compléter les sources historiques et les témoins matériels de cette histoire.
Au sein du musée de l’Armée, Émilie Robbe est conservatrice en chef du patrimoine, chef du département du XIXe siècle et de la symbolique, et Léa Charliquart est chargée de mission auprès de la direction.
Au sein de la Fondation Napoléon, Chantal Prévot est responsable des bibliothèques et Pierre Branda est historien, chef du service Patrimoine.
Mon admiration a été grande et sincère alors même que j’attaquais Napoléon avec le plus de vivacité. » – François-René de Chateaubriand
Cet homme, dont j’admire le génie et dont j’abhorre le despotisme. » – François-René de Chateaubriand
Le souffle de vie le plus puissant qui jamais anima l’argile humaine. » – François-René de Chateaubriand
Vivant il avait manqué le monde. Mort il le conquiert. » François-René de Chateaubriand