Exposition « L’aventure Champollion. Dans le secret des hiéroglyphes »
12 avril – 24 juillet 2022
Bibliothèque nationale de France – site François-Mitterrand
À l’âge de 32 ans, Jean-François Champollion (1790-1832) offre au monde la possibilité de connaître les noms des pharaons égyptiens, de déchiffrer les papyrus les plus anciens et de comprendre les hiéroglyphes gravés sur les temples.
Suivez Vanessa Desclaux, égyptologue, chargée de la collection des Manuscrits Égypte antique et Proche-Orient chrétien au département des Manuscrits de la BnF, et Hélène Virenque, égyptologue, chargée de collections en lettres classiques au département Littérature et Art de la BnF, pour une aventure captivante aux origines de la passion de Champollion pour le déchiffrage de l’écriture mystérieuse de l’Égypte ancienne.
Le 24 août 394 est gravée la dernière inscription datée en hiéroglyphes sur la porte d’Hadrien, dans le temple de Philae. À la suite de la christianisation de l’Égypte, l’ancienne écriture désormais uniquement connue de quelques prêtres est abandonnée.
Dès l’Antiquité, les images égyptiennes se diffusent hors d’Égypte, adoptant une iconographie et un sens différents. Des auteurs grecs, latins et arabes considèrent les hiéroglyphes comme des symboles païens et magiques. Ainsi se forge la légende d’un code-rébus, proche d’une écriture universelle réservée à des initiés.
Le mot hiéroglyphes apparaît à la Renaissance, transposition du terme « ιερογλυφικα » employé par Horapollon, un auteur grec d’Alexandrie du Ve siècle.
Lorsque Champollion entreprend son étude des hiéroglyphes, leur compréhension est perdue depuis plus de 1500 ans. S’appuyant sur des documents multilingues associant, telle la célèbre Pierre de Rosette, plusieurs langues pour un même texte, Champollion traduit, croise, compare et copie inlassablement des textes hiéroglyphiques afin de parvenir à établir une sorte de grammaire et de dictionnaire.
La lecture des papyrus de Turin va offrir à Champollion la joie de découvrir « un véritable trésor pour l’histoire », à savoir un tableau chronologique écrit en hiératique, qui donne dans l’ordre les noms de 77 pharaons, inscrits dans des cartouches. Ainsi est fournie au père de l’égyptologie par les Égyptiens eux-mêmes une source incontestable pour une histoire des dynasties des pharaons.
À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion, la BnF propose de marcher dans les pas du célèbre savant, à la découverte des techniques ayant permis de compréhension des langues et écritures perdues.
Jacques-Joseph et Jean-François Champollion
L’exposition met en lumière le père de l’égyptologie mais aussi l’homme que fut Champollion, son ardeur, son immense curiosité, son tempérament, comme ses qualités littéraires. Le rôle majeur joué par son frère aîné Jacques-Joseph, savant lui aussi, est mis en avant. Il a su accompagner, stimuler, soutenir son jeune frère dans ses phases de découragement, et a contribué à la postérité de son œuvre.
Manuscrits autographes de Champollion
La BnF conserve dans ses collections 88 volumes de notes et de dessins de la main de Champollion. Ces documents souvent inédits laissent entrevoir la personnalité et le travail encyclopédique de Champollion. On sait aussi que la Bibliothèque a joué un rôle majeur dans cette aventure, elle qui a conservé jusqu’au début du XXe siècle l’un des plus importants fonds d’antiquités égyptiennes.
Des prêts exceptionnels
Près de 350 pièces – manuscrits, estampes, sculptures, papyrus – issues des collections de la BnF et de prêts exceptionnels, notamment du musée du Louvre et du museo Egizio de Turin, permettent d’initier le public à la « méthode Champollion ». Les documents issus des fonds de la BnF sont mis en regard des objets vus et étudiés à l’époque par Champollion.
Commissariat de l’exposition
Vanessa Desclaux, BnF, département des Manuscrits Hélène Virenque, BnF, département Littérature et art Guillemette Andreu-Lanoë, directrice honoraire du département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre.
En savoir +
Consultez la page spéciale sur le site Internet de la BnF et accédez à de nombreuses ressources complémentaires (podcast, vidéos, extraits sonores, images et documents inédits) sur le site dédié à l’exposition.
Exposition « L’aventure Champollion. Dans le secret des hiéroglyphes »
12 avril – 24 juillet 2022
Bibliothèque nationale de France
Site François-Mitterrand
Quai François Mauriac
75013 Paris
Exposition « Pharaon des Deux Terres, l’épopée africaine des rois de Napata »
28 avril – 25 juillet 2022
Musée du Louvre
Au VIIIe siècle avant J.-C., la dynastie des Ramsès n’est plus. L’Égypte est instable et divisée. Au cœur du Soudan actuel, un royaume s’organise autour de sa capitale, Napata. Vers 730 av. J.-C., le souverain Piânkhy part à la conquête de l’Égypte.
C’est cette épopée que nous raconte dans cette vidéo Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre et commissaire de la nouvelle exposition du musée du Louvre. Passionnant !
Cette histoire était jusqu’à aujourd’hui restée dans l’ombre de la grande Histoire de l’Égypte antique. Elle est tout simplement fascinante à découvrir !
« Classer les documents, établir les faits, relativiser l’importance des différentes sources demande un travail considérable qui se trouve aboutir pour une part aujourd’hui en jetant une lumière à la fois plus claire et plus précise sur ce que l’on a longtemps appelé « l’Égypte du crépuscule ». » – Vincent Rondot, catalogue de l’exposition
L’une des originalités de cette exposition est de présenter des répliques des statues de Doukki Gel, découvertes en 2003, reconstituées telles qu’elles devaient être au sortir de l’atelier des sculpteurs kouchites.
Commissariat de l’exposition
Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, assisté de Faïza Drici et Nadia Licitra, chargées de mission et d’Hélène Guichard, conservateur au département des Antiquités égyptiennes.
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Sur le site Internet du musée du Louvre consacré à l’exposition.
Exposition « Pharaon des Deux Terres, l’épopée africaine des rois de Napata »
28 avril – 25 juillet 2022
Musée du Louvre
Épisode 2 : Exposition « Le scribe, les yeux dans les yeux »
Pavillon de verre du Louvre-Lens
Après mon séjour dans la Galerie du Temps, je suis à présent au centre d’une exposition dans le Pavillon de verre du Louvre-Lens.
Épisode 1 : Dans la Galerie du Temps
Depuis début février, je coule des jours heureux dans la Galerie du Temps au contact de mon public lensois et des Hauts-de-France.
Je rejoindrai ensuite le Pavillon de verre pour une exposition qui me sera entièrement consacrée !
Vous vous posez des questions sur ma découverte, mon regard de braise… ou mon embonpoint ? N’hésitez pas à écrire à scribe@louvrelens.fr.
Les réponses à vos questions seront apportées dans l’exposition.
En attendant cette nouvelle étape de mon parcours au Louvre-Lens, découvrez les coulisses de mon arrivée grâce à Hélène Bouillon, conservatrice du patrimoine et docteur en égyptologie, cheffe du service des expositions et des éditions du Louvre-Lens, et Marion Guillermin, régisseur des collections du Louvre-Lens.
Je vous attends nombreux au Louvre-Lens !
L’accès à la Galerie du Temps est gratuit pour tous.
Exposition « Pharaon des Deux Terres, l’épopée africaine des rois de Napata »
28 avril – 25 juillet 2022 Musée du Louvre
Au VIIIe siècle avant J.-C., la dynastie des Ramsès n’est plus. L’Égypte est instable et divisée. Au cœur du Soudan actuel, un royaume s’organise autour de sa capitale, Napata. Vers 730 av. J.-C., le souverain Piânkhy part à la conquête de l’Égypte.
C’est cette épopée que nous raconte la nouvelle exposition du musée du Louvre, celle de rois conquérants qui vont réunir leur royaume de Kouch avec l’Égypte. Ils vont ainsi fonder la 25e dynastie, dite kouchite, qui règne jusqu’en 655 avant J.-C. sur un immense territoire s’étendant du delta du Nil jusqu’au confluent du Nil Blanc et du Nil Bleu.
Cette période voit donc l’Égypte dominée par un royaume soudanais contre lequel elle avait combattu pendant près de deux millénaires.
[Visite privée]
Découvrez l’exposition en regardant la vidéo de la visite privée avec Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre.
L’exposition permet d’évoquer la mission archéologique du musée du Louvre au Soudan, qui pendant 10 ans a fouillé des sites proches des pyramides de Méroé. Elle présente aussi des objets sortis de fouille au cours des dernières années.
Cette histoire était jusqu’à aujourd’hui restée dans l’ombre de la grande Histoire de l’Égypte antique. Elle est tout simplement fascinante à découvrir !
Le royaume de Kouch
Le terme générique de royaume de Kouch s’applique aux différentes entités politiques qui se sont succédé sur les territoires soudanais situés au sud de la deuxième cataracte du Nil. Situé au-delà des terres contrôlées par les pharaons, Kouch est en lien direct avec l’Égypte avec laquelle il a des contacts guerriers mais aussi commerciaux.
Egypte et Soudan
Pour les Égyptiens, le Soudan est peuplé de populations hostiles. Les populations soudanaises sont pour les Égyptiens l’image du chaos opposé à l’ordre (l’Égypte), celle de l’ennemi héréditaire. Dans la réalité, des liens de commerce existent depuis les origines et les contacts entre les deux peuples sont nombreux.
Sous l’Ancien Empire, l’Égypte envoie des expéditions militaires et commerciales entre la première et la deuxième cataracte. Au Moyen Empire, Sésostris III fixe officiellement la frontière sud de l’Égypte au niveau de la deuxième cataracte. Au Nouvel Empire, la domination égyptienne s’exerce jusqu’au-delà de la quatrième cataracte.
Plusieurs plaquettes d’incrustation conservées au Louvre reprennent la thématique d’ennemis attachés les uns aux autres par un lien qui leur enserre le cou. Fixés de part et d’autre d’une porte de palais, ces représentations rappellent à tout visiteur la soumission à l’Égypte de ses ennemis. La plume plantée dans la coiffure du personnage ci-dessus est liée aux populations du sud.
La sculpture monumentale ci-dessus représente un bélier allongé, pattes avant recourbées sous lui. Placée entre elles, une statuette représente un roi en costume d’Osiris coiffé du némès, portant la barbe postiche et tenant dans ses mains les insignes du pouvoir. La longue inscription qui figure autour du socle identifie le roi comme étant Aménophis III.
Après l’abandon du Soudan par les Égyptiens, à la fin du Nouvel Empire, ce bélier est transféré par les rois de Napata dans l’immense temple d’Amon du Djebel Barkal, principal sanctuaire de la capitale. Le bélier, symbole d’Amon, prend donc naturellement place dans un sanctuaire qui lui est consacré bien loin des terres égyptiennes.
Les souverains kouchites
Dominées longtemps par l’Égypte, les régions situées au sud de la première cataracte obtiennent leur autonomie lorsque les Égyptiens abandonnent ces zones à la fin du Nouvel Empire. Un royaume indépendant s’y constitue peu à peu, il tente rapidement d’établir son autorité sur l’Égypte même. La principale tentative est l’œuvre de Piânkhy. Son frère et successeur réussit à unifier Soudan et Égypte et crée la 25e dynastie.
Taharqa est un représentant important de la 25e dynastie. Dans l’œuvre ci-dessus, il est figuré agenouillé devant l’image de Hemen représenté sous l’aspect d’un faucon, forme animale de ce dieu guerrier.
Le roi porte la chendjit, le pagne traditionnel des souverains égyptiens. Ses mains tiennent chacune un petit vase globulaire, utilisé en général pour les offrandes liquides.
Rendant hommage à Hemen, Taharqa se place dans un contexte iconographique classique que l’on retrouve en Égypte depuis les origines.
Thèbes : au cœur du pouvoir kouchite en Égypte
Installés dans une capitale située très loin au sud, les rois de Napata ont besoin d’établir des ponts entre eux et les territoires qu’ils contrôlent totalement ou partiellement en Égypte même. Thèbes est le lieu de résidence d’Amon. Il est aussi vénéré dans un vaste complexe cultuel aux portes de la capitale soudanaise et c’est donc tout logiquement que les souverains de la 25e dynastie s’intéressent à l’embellissement de l’immense temple de Karnak.
Chépénoupet II est figurée sous forme d’un sphinx à tête de femme (photo ci-dessus) dont les pattes avant sont remplacées par des bras qui enserrent un vase nemset, une aiguière utilisée pour les libations.
Fille de Piânkhy et soeur de Taharqa, Chépénoupet II occupa pendant plusieurs décennies la position de Divine adoratrice d’Amon, une charge très importante auprès du clergé thébain du dieu et occupée par des femmes de la maison royale.
L’objet ci-dessus reste assez mystérieux. Il s’agit d’un étui travaillé dans des matériaux précieux et contenant une plaque en ivoire d’éléphant, autrefois inscrite mais aujourd’hui illisible.
La fin du royaume des Deux Terres
La fragilité de la 25e dynastie s’explique en grande partie par l’expansionnisme de l’Empire assyrien. Il fallut dix ans, des armées parcourant des distances considérables, trois sièges et trois assauts pour que l’Égypte de Taharqa, puis de Tanouétamani, cède avec la ville qui stratégiquement la commandait, Memphis.
Peu d’événements eurent alors un retentissement comparable à celui du sac de Thèbes qu’Assourbanipal ordonna en 663 av. J.-C. Au point qu’aujourd’hui encore il est parfois difficile de distinguer la réalité historique de la tradition légendaire.
Hérodote nous dit que Psammétique II mourut peu après avoir envahi l’Éthiopie. Le court règne de ce roi de la 26e dynastie fut en effet, à n’en pas douter, occupé par une expédition punitive de grande ampleur contre le royaume napatéen. Forces militaires conjuguées d’un contingent égyptien et d’un contingent étranger de mercenaires grecs lancés à travers les cataractes, jusqu’à Napata peut-on penser, qui fut mise à sac.
Les statues de Doukki Gel
En 2003, une mission archéologique découvrait à Doukki Gel, la Ville d’Amon du jujubier, quarante fragments correspondant à sept statues royales. Elles avaient été fracassées durant la campagne de Psammétique II et leurs restes soigneusement enterrés dans une cachette située entre les deux principaux temples de la ville après le départ des Égyptiens.
L’exposition présente des reconstitutions 3D réalisées avec du sable de quartz, du plâtre, de la résine et de la chaux. Les sept statues reproduisent les originaux peints et dorés, tels qu’ils étaient avant leur destruction et leur enfouissement.
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
Commissariat de l’exposition
Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, assisté de Faïza Drici et Nadia Licitra, chargées de mission et d’Hélène Guichard, conservateur au département des Antiquités égyptiennes.
Retrouvez Vincent Rondot pour une visite privée de l’exposition en cliquant ici.
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Sur le site Internet du musée du Louvre consacré à l’exposition.
Exposition « Pharaon des Deux Terres, l’épopée africaine des rois de Napata »
28 avril – 25 juillet 2022
Musée du Louvre
« La Mort de Marie Stuart »
Abel de Pujol (1785-1861)
Musée des Beaux-Arts de Valenciennes
Confronté à des dysfonctionnements sur certains éléments de la structure de son bâtiment, le Musée des Beaux-Arts de Valenciennes est actuellement fermé pour rénovation. Une web-série exclusive – disponible sur mon Blog – vous permet de suivre la vie du musée pendant cette période singulière en découvrant certains de ses chefs-d’œuvre et leur destination pendant les travaux.
Le musée valenciennois a établi plusieurs partenariats avec d’autres établissements afin qu’un nouveau public puisse admirer ses trésors pendant la fermeture. Ainsi, le chef-d’œuvre d’Abel de Pujol, « La Mort de Marie Stuart » est venu enrichir le parcours permanent du musée d’Arts de Nantes depuis quelques semaines.
Dans la vidéo disponible en haut de cette page, découvrez la nouvelle vie de Marie Stuart sur les cimaises du musée d’Arts de Nantes.
Marie Stuart, de Valenciennes à Nantes
Louise Dale, régisseur des collections du musée des Beaux-Arts de Valenciennes, Céline Rincé-Vaslin, responsable du service des collections du musée d’Arts de Nantes et Jean-Rémi Touzet, conservateur en charge des collections du 19e siècle, de la bibliothèque et de la documentation du musée d’Arts de Nantes, vous présentent ce tableau et les étapes de son déplacement.
Musée des Beaux Arts de Valenciennes
Boulevard Watteau
59300 Valenciennes
Musée d’Arts de Nantes
10 Rue Georges Clemenceau
44000 Nantes
Exposition « Manuscrits de Tagdemt. Trésors du cabinet des livres »
5 mars – 30 mai 2022
Cabinet des livres du château de Chantilly
Haut-lieu du manuscrit occidental, le château de Chantilly est célèbre pour abriter les trésors bibliophiliques d’Henri d’Orléans (1822-1897), duc d’Aumale, cinquième fils du roi Louis-Philippe. On ignore généralement qu’il abrite aussi de précieux représentants de l’art du livre oriental. Parmi ceux-ci, 38 volumes en arabe proviennent de la smala de l’émir Abd el-Kader, prise d’assaut par le duc d’Aumale et ses troupes en mai 1843.
À travers le livre, cette exposition se veut le reflet de toute la complexité des rapports entre l’Occident et l’Islam, exprimée au travers des figures d’Abd el-Kader et du duc d’Aumale.
Visitez l’exposition avec Marie-Pierre Dion, conservateur général des bibliothèques au musée Condé.
L’année 2022 marque le 200ème anniversaire de la naissance du duc d’Aumale. À cette occasion, un vaste projet de valorisation culturelle, scientifique et numérique est mené par le musée Condé, avec le concours de l’Institut de recherche et d’histoire des textes du CNRS et de la Bibliothèque universitaire des langues et civilisations. Il permet de rappeler l’origine et la composition du fonds et d’en approfondir la connaissance.
Commissairiat de l’exposition
Commissaire : Marie-Pierre Dion, Conservateur général des bibliothèques, musée Condé.
Avec le concours de Zouhour Chaabane, responsable du catalogage et de la valorisation des manuscrits arabes de la BULAC, Muriel Roiland, Ingénieure en analyse des sources anciennes, Section arabe de l’IRHT (CNRS), Ismail Warscheid, chercheur à l’IRHT (CNRS), professeur d’études islamiques à l’université de Bayreuth.
Exposition « Boilly. Chroniques parisiennes »
16 février – 26 juin 2022
Musée Cognacq-Jay (Paris)
Pendant soixante ans, l’artiste Louis-Léopold Boilly (1761-1845) s’est fait le chroniqueur enthousiaste de la vie des habitants de Paris, avec beaucoup de malice et humour. Il a été aussi bien le portraitiste des Parisiens que le peintre de scènes urbaines, ainsi que l’inventeur de trompe-l’œil saisissants qui ont fait scandale.
L’exposition du musée Cognacq-Jay explore la carrière foisonnante de Boilly au travers de 130 œuvres dont de nombreux tableaux inédits.
Suivez Sixtine de Saint-Léger, attachée de conservation du musée Cognacq-Jay et commissaire de l’exposition.
Commissariat de l’exposition
Commissariat général Annick Lemoine, directrice du musée Cognacq-Jay Sixtine de Saint-Léger, attachée de conservation du musée Cognacq-Jay
Commissariat scientifique Étienne Bréton, historien de l’art, directeur d’un cabinet de conseil et d’expertise en art Pascal Zuber, historien de l’art, directeur d’un cabinet de conseil et d’expertise en art
Exposition « Rome. La Cité et l’Empire »
6 avril – 25 juillet 2022 Louvre-Lens
La fermeture des salles romaines du musée du Louvre permet de présenter au Louvre-Lens près de 300 oeuvres déplacés depuis Paris, avec aussi de nombreux prêts des musées des Hauts-de-France.
Le parcours s’organise autour de deux grands thèmes : l’un sur Rome comme organisme social, politique et culturel, l’autre sur l’Empire. Il explore la manière dont la culture romaine va constituer le socle d’une civilisation commune à un territoire politiquement et culturellement très divers.
Suivez-moi pour une visite privée tout à fait exceptionnelle avec Cécile Giroire, conservatrice générale, directrice du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre, et Martin Szewczyk, conservateur du patrimoine au sein du même département.
L’image de l’empereur fait l’objet de soins particuliers : la confection de modèles au sein du palais impérial, et leur diffusion contrôlée au sein de l’Empire, montrent l’attention portée à la production d’un message qui soit le reflet fidèle de l’idéologie impériale.
L’attachement des Romains à leur culture n’empêche pas Rome d’être une cité ouverte aux influences extérieures : centre du pouvoir à l’échelle de la Méditerranée à partir du 2ème siècle avant notre ère, Rome est un lieu de commerce et d’immigration, mais aussi l’épicentre de commandes artistiques. La cité se révèle particulièrement perméable aux influences venues de l’extérieur, tout spécialement des mondes grec et oriental. Elle le fait sans abdiquer sa spécificité : c’est ce brassage qui constitue sa particularité.
La circulation des biens, des hommes et des idées permise par l’espace unifié et contrôlé par Rome, fait de l’Empire un vaste réseau d’échanges. Marbres et pierres colorés, textiles précieux, denrées prisées comme certains vins ou encore l’huile d’olive, massivement exportés d’Espagne ou d’Afrique, mais aussi de manière essentielle le blé d’Égypte, d’Afrique du nord ou de Sicile, affluent vers Rome et se diffusent dans tout l’espace de l’empire. Le développement d’un large réseau de voies encourage cette mobilité.
Commissariat de l’exposition
Cécile Giroire, conservatrice générale, directrice du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre Martin Szewczyk, conservateur du patrimoine, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre
Assistés de : Florence Specque et Agnès Scherer, documentalistes scientifiques au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre.
Scénographie : Mathis Boucher, architecte-scénographe, musée du Louvre-Lens
En savoir +
Consultez la page spéciale dédiée à l’exposition sur le site Internet du Louvre-Lens.
Découvrez d’autres images de l’exposition en cliquant ici.
Exposition « Rome. La Cité et l’Empire »
6 avril – 25 juillet 2022
Louvre-Lens
99 rue Paul Bert
62300 Lens
Exposition « Dessins orientalistes du musée Condé »
5 mars – 29 mai 2022
Cabinet d’arts graphiques du château de Chantilly
À l’occasion du bicentenaire de la naissance du duc d’Aumale, le musée Condé qu’il a fondé rend hommage au dernier propriétaire du château de Chantilly. Avec des dessins de Decamps, Delacroix, Dauzats et Marilhat, cette exposition témoigne de la vie d’Henri d’Orléans en Algérie et de son intérêt pour les artistes du mouvement orientaliste.
Nicole Garnier-Pelle, conservateur général du patrimoine chargée du musée Condé, nous présente les chefs-d’œuvre de cette collection de dessins orientalistes.
Jeune officier, Henri d’Orléans, duc d’Aumale (1822-1897), sert en Algérie d’avril 1840 à février 1848, pendant la guerre de colonisation, d’abord aux côtés de son frère aîné Ferdinand duc d’Orléans, puis comme gouverneur de la province de Médéah et enfin comme gouverneur général de l’Algérie.
Alexandre-Gabriel Decamps (1803-1860)
Parmi les premiers artistes voyageurs de cette génération, Decamps est envoyé en Grèce en 1828, suite à la guerre d’indépendance grecque, pour peindre la bataille navale de Navarin, puis continue vers Constantinople et se fixe en février 1828 à Smyrne. Son séjour d’un an au Proche-Orient sera la principale source d’inspiration qu’il continuea à exploiter sa vie durant.
Prosper Marilhat (1811-1847)
Marilhat part en Orient en avril 1831 comme dessinateur dans une expédition scientifique allemande dirigée par le baron von Hügel, naturaliste et diplomate autrichien. Il passe deux ans en Grèce, Syrie, Liban, Palestine et surtout en Égypte, séjournant longuement en 1832 à Alexandrie et dans le delta. Pour Théophile Gautier, les œuvres de Marilhat donnent « la nostalgie de l’Orient, où (il) n’avai(t) jamais mis les pieds ».
Eugène Delacroix (1798-1863)
Le voyage de Delacroix au Maroc de janvier à juin 1832 marque le début de l’orientalisme romantique. À Tanger, Delacroix découvre la Casbah et écrit qu’il est » au milieu du peuple le plus étrange et qu’il faudrait avoir vingt bras et quarante-huit heures par journée […] pour donner une idée de tout cela ». Il a le sentiment de baigner en pleine Antiquité : « Rome n’est plus dans Rome (…) Vous vous croyez à Rome ou à Athènes moins l’atticisme ; mais les manteaux, les toges, et mille accidents les plus antiques » le fascinent et lui font voir « l’Antiquité vivante ».
Acquisitions orientalistes du duc d’Aumale
Les dessins orientalistes du duc d’Aumale se limitent finalement à quelques très grands artistes comme Delacroix, Decamps et Marilhat, appréciés par le frère aîné du prince, prématurément disparu, dont Aumale reprenait le rôle de grand collectionneur.
Exposition « Rome. La Cité et l’Empire »
6 avril – 25 juillet 2022 Louvre-Lens
Avec plus de 400 œuvres, la nouvelle exposition du Louvre-Lens propose un panorama exceptionnel de la civilisation romaine. Elle raconte l’histoire de la cité de Rome, de son Empire et de son art, sur plus de cinq siècles.
La fermeture des salles romaines du musée du Louvre, en travaux pendant deux années, permet de présenter à Lens près de 300 oeuvres déplacés depuis Paris. Tous les chefs-d’oeuvre sont là, avec aussi de nombreux prêts de musées des Hauts-de-France pour évoquer la Gaule Belgique, l’une des provinces de l’Empire romain.
Foisonnante et pédagogique, cette exposition est à l’image de Rome : vraiment spectaculaire !
Cliquer ici pour suivre une visite privée avec les commissaires de l’exposition.
Rome
Une imposante statue de Rome ouvre le parcours. La ville personnifiée prend la forme d’une femme en Amazone, guerrière mythologique, sein découvert et fourreau de glaive à la ceinture. Cette représentation colossale est emblématique de la relation que la cité entretient avec la culture grecque.
Le parcours explore la manière dont la culture romaine va constituer le socle d’une civilisation commune, l’Empire romain.
Romanité
Rome développe une organisation politique, une culture visuelle, une religion, des mœurs originales.
De nombreux codes révèlent l’appartenance sociale. La toge signale la qualité de citoyen. À partir du règne d’Auguste (27 avant J.-C.), elle devient un vêtement d’apparat réservé aux grands rendez-vous publics, que les sculpteurs traduisent par un plissé monumental.
La statue de Néron enfant reprend ce principe : sur le drapé de sa tunique est figurée une bulla, une amulette de métal de forme ronde attaché à un collier, qui définit le futur citoyen.
La personnification croissante du pouvoir par les imperatores, membres de l’aristocratie qui assument la conduite des affaires publiques et militaires, mène à l’instauration du régime impérial par Auguste entre 30 et 10 avant J.-C.
Les détails physionomiques des portraits traduisent le souci de suggérer visuellement des idées telles que l’autorité, le sérieux ou encore la virtus, la valeur militaire.
L’Empereur romain
La victoire d’Octave (futur Auguste) lors de la dernière des guerres civiles de la fin de la République aboutit à un régime d’exercice personnel du pouvoir sur la res publica : l’Empire. Les pouvoirs civils et militaires se concentrent entre les mains d’un seul homme, l’empereur.
Les statues et les bustes présentent l’empereur selon un répertoire codifié. Une imagerie héroïsante se développe : le culte impérial le montre sous l’aspect de Jupiter, dieu de la souveraineté.
Rome, cité ouverte
L’attachement éprouvé par les Romains envers leur culture n’empêche pas Rome d’être une cité ouverte aux influences extérieures : centre du pouvoir à l’échelle de la Méditerranée à partir du 2ème siècle avant notre ère, Rome est un lieu de commerce et d’immigration, mais aussi l’épicentre de commandes artistiques.
Imperium : être romain dans l’Empire
Le second volet de l’exposition plonge le visiteur dans le quotidien des habitants de l’Empire. On y découvre l’organisation administrative, militaire et politique qui se met progressivement en place sur tout le territoire.
L’Empire romain
Les légions, présentes dans de nombreuses provinces, contribuent à la stabilité interne du territoire romain en préservant la pax romana (paix romaine), mais fonctionnent également comme un élément d’intégration. Les diplomata (diplômes militaires) émis par l’empereur au bénéfice des « auxiliaires » de l’armée – recrutés majoritairement dans les contrées les plus lointaines – leurs confèrent la citoyenneté romaine au bout de plusieurs années de service.
Urbanisation et monumentalisation
Le modèle romain de la cité constitue un vecteur d’acculturation essentiel. Les communautés qui n’en disposaient pas auparavant se dotent de règles d’organisation collective qui s’appuient sur l’exemple romain.
Circulations
Les objets retrouvés sur les grands sites de la région Hauts-de-France sont l’occasion de s’interroger sur les échelles de circulation: la région, la province, plusieurs provinces, l’Empire. L’ensemble de vaisselle toscane, les coupes et cruches en verre de Cologne, ou encore la céramique produite sur la rive droite du Rhin, retrouvés lors de fouilles archéologiques dans la Somme et le Pas-de-Calais, en révèlent les dimensions.
Pratiques partagées
La dynamique de romanisation passe par les pratiques sociales qui ont été adoptées, selon des rythmes et des intensités différentes, par les populations qui composent l’Empire.
Le portrait en constitue une première dimension marquante, à la croisée des traditions grecques et romaines.
Les spectacles – combats de gladiateurs et chasses dans l’amphithéâtre, courses de chars dans le cirque – sont, à Rome, une composante essentielle de la fête que l’on réserve aux dieux, et un autre marqueur de la romanisation des provinces.
Esthétiser le monde
Les cités nourrissent un art de vivre qui fait du beau un symptôme de civilisation. La finesse d’exécution et de décor de certains établissements publics comme les thermes en témoigne. Cette riche floraison artistique infuse également la sphère domestique.
Commissariat de l’exposition
Cécile Giroire, conservatrice générale, directrice du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre Martin Szewczyk, conservateur du patrimoine, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre
Assistés de : Florence Specque et Agnès Scherer, documentalistes scientifiques au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre.
Scénographie : Mathis Boucher, architecte-scénographe, musée du Louvre-Lens
Exposition « L’Art de la fête à la cour des Valois »
10 avril – 4 juillet 2022
Château de Fontainebleau
Mascarades dans la cour Ovale, spectacles nautiques sur l’étang aux Carpes, joutes et tournois, banquets et représentations dans le parc : au XVIe siècle, le château de Fontainebleau fut un lieu de fêtes incontournable.
Une centaine d’œuvres, venues des plus grands musées d’Europe, révèlent tout l’éclat de ces fêtes somptueuses données à la cour des Valois, du règne de François Ier à celui d’Henri III.
Dans cette courte vidéo, Oriane Beaufils, conservatrice du patrimoine, chargée des collections de peintures et d’arts graphiques au château de Fontainebleau, dévoile les coulisses du montage de cette exposition.
La personnalité de Catherine de Médicis, reine puis reine-mère est au centre de l’exposition. Son mariage avec le futur Henri II en 1533 contribua à resserrer les liens unissant la France et l’Italie, les Valois de Fontainebleau et les Médicis de Florence.
La collaboration exceptionnelle avec la ville de Florence et ses institutions muséales permet de présenter trois pièces de la célèbre « Tenture des Fêtes des Valois », l’un des témoignages les plus éblouissants de la splendeur des fêtes de cour.
« Dans cette cour, on ne s’occupe qu’à donner du bon temps tout le jour avec des joutes, des fêtes, avec de très belles mascarades toujours différentes » – Gian Battista Gambara, ambassadeur de Mantoue à la cour de France (1541)
Dans ce siècle de guerres, la bravoure au combat et l’ardeur sur le champ de bataille constituent des qualités indispensables pour le prince. Le tournoi sous ses diverses formes, des plus violentes – et parfois cruelles – comme la joute aux plus sophistiquées et spectaculaires comme la quintaine, la bague, le carrousel est l’un des plaisirs les plus fréquents des fêtes de cour.
Commissariat de l’exposition Oriane Beaufils est conservateur du patrimoine. Diplômée de l’ESSEC et de l’Université de Glasgow, elle a travaillé chez Christie’s et Sotheby’s avant d’être lauréate du concours de conservateur du patrimoine en 2014. Elle a rejoint le château de Fontainebleau en juillet 2016 où elle est chargée des collections de peintures et d’arts graphiques, et assure le suivi scientifique des décors des XVIe et XVIIe siècles. Elle a été commissaire des expositions « Louis-Philippe à Fontainebleau. le roi et l’Histoire », « La renaissance de la Renaissance. Jean Alaux et la restauration de la salle de Bal » ou encore « Cave Canem. Jean-Baptiste Oudry et les chiens de Louis XV ».
Exposition « Boilly. Chroniques parisiennes »
16 février – 26 juin 2022
Musée Cognacq-Jay (Paris)
Originaire du Nord de la France, Boilly part à la conquête de la capitale à l’âge de 24 ans, en 1785, pour ne plus jamais la quitter. Portraitiste des Parisiens, peintre de scènes urbaines et inventeur de trompe-l’œil saisissants : pendant soixante ans, Louis-Léopold Boilly (1761-1845) s’est fait le chroniqueur enthousiaste de Paris.
Cette exposition monographique explore la carrière foisonnante de Boilly au travers de 130 œuvres qui invitent à découvrir l’inventivité, la virtuosité et l’humour de l’artiste. Elle nous propose une vraie découverte de cet artiste grâce à de nombreux tableaux inédits. Une réussite !
Cliquer ici pour suivre une visite privée avec Sixtine de Saint-Léger, commissaire de l’exposition.
Certaines œuvres sont exposées pour la première fois. Elles proviennent de prestigieuses institutions et de collections particulières, notamment celle conservée au Ramsbury Manor Foundation, au Royaume-Uni.
Boilly en scène
Louis-Léopold Boilly est à peine âgé de 24 ans lorsqu’il rejoint la capitale.
Auteur d’autoportraits singuliers, parfois teintés d’une dérision féroce, il se glisse au milieu de ses contemporains, en véritable témoin de l’avènement d’une société nouvelle.
Chroniques parisiennes
À la grande histoire, Boilly préfère les petits spectacles de la vie quotidienne. Il s’attarde sur le passage d’une rue par temps de pluie ou le va-et-vient incessant des acres, pénètre dans la cour d’une prison de femmes.
La modernité de la ville le fascine. Il célèbre les nouveaux lieux de sociabilité comme les cafés, les théâtres, les salons ou encore les grands boulevards où se pressent les parisiens.
Boilly documente une vision du Paris de son temps, celui dans lequel il aime à flâner.
« Flâner, c’est jouir, c’est recueillir des traits d’esprit, c’est admirer de sublimes tableaux de malheur, d’amour, de joie, des portraits gracieux ou grotesques ; c’est plonger ses regards au fond de mille existences… » – Honoré de Balzac dans « Physiologie du mariage » (1829)
Le spectacle des boulevards
Dès le début de sa carrière, Boilly vit dans le quartier des Grands Boulevards, haut lieu des divertissements dont il s’inspire.
« En fin observateur, Boilly scrute le caractère de ses contemporains. Sa modernité réside dans l’acuité qu’il porte aux expressions, dans le souci d’une forte individuation sociale. » – Sixtine de Saint-Léger
Les visages des Parisiens
Devenu un portraitiste recherché de la capitale, en particulier par la nouvelle bourgeoisie, Boilly tire le portrait de tous les Parisiens comme des personnalités de passage.
Il élabore un format inédit de portraits, brossant ses « petits » portraits en buste au cours d’une séance de pause de deux heures, et les présente systématiquement dans le même cadre. Cinq mille visages furent ainsi immortalisés par le pinceau de Boilly, dont près de mille sont aujourd’hui connus.
Les paris de Boilly
L’immense succès de de la Réunion d’artistes dans l’Atelier d’Isabey au Salon de 1798 – le temps fort de l’art contemporain – consacre sa carrière. Fort de ce triomphe, le peintre présente au Salon de 1800 un trompe-l’œil singulier : l’estampe, la peinture ou le dessin deviennent le sujet même de son tableau.
Illusions d’optique
Curieux de son temps, Boilly est fasciné par l’actualité scientifique et les innovations techniques. En amateur, il collectionne de nombreux instruments optiques : chambres noires (il en possède une trentaine), télescopes, lorgnettes, pantographes ou zograscopes, autant d’objets nouveaux dont il mobilise les ressources afin d’atteindre la perfection illusionniste dans ses fameux trompe-l’œil.
Des boudoirs aux boulevards
Boilly découvre à Paris les œuvres des peintres hollandais du XVIIe siècle. Comme ses contemporains Jean-Honoré Fragonard et Marguerite Gérard, il entreprend de rivaliser avec ses prédécesseurs en perpétuant une tradition libertine pour une clientèle connaisseuse des sous-entendus équivoques.
Ces scènes de mœurs, interprétées dans un langage proche du théâtre de Beaumarchais, jouent avec originalité des subterfuges de l’amour et de la pluralité des plaisirs, féminins et masculins.
Toutes les photographies par @scribeaccroupi
Commissariat de l’exposition
Commissariat général Annick Lemoine, directrice du musée Cognacq-Jay Sixtine de Saint-Léger, attachée de conservation du musée Cognacq-Jay
Commissariat scientifique Étienne Bréton, historien de l’art, directeur d’un cabinet de conseil et d’expertise en art Pascal Zuber, historien de l’art, directeur d’un cabinet de conseil et d’expertise en art
Exposition « Giorgio Vasari, le livre des dessins. Destinées d’une collection mythique »
31 mars – 18 juillet 2022
Musée du Louvre
Giorgio Vasari a réuni une formidable collection pour former le légendaire « Libro de’ disegni », lequel fait son apparition dans la seconde édition des « Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes », parue en 1568. Le 29 juin 1574, deux jours après la mort de Vasari, le Libro fut remis au grand-duc de Toscane, Francesco I. Ensuite, il disparaît.
Le musée du Louvre consacre sa nouvelle exposition Arts Graphiques à cet ensemble mythique et réunit un très bel ensemble de somptueux dessins.
Les grands collectionneurs et connaisseurs des XVIIe et XVIIIe siècles ont tous rêvé d’acquérir et cru qu’ils possédaient des dessins du Libro de Vasari. Mais en 1950, deux grands savants ont remarqué sur un « montage Vasari » la présence d’un mystérieux emblème. Les choses ne sont donc pas si simples…
Introduction
En 1554, le duc Cosimo de’ Medici prit à son service Giorgio Vasari, peintre, architecte et écrivain, qui venait de faire paraître à Florence un ouvrage destiné à fonder l’historiographie de l’art de la Renaissance italienne : « Les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes ».
Les Vies furent rééditées en 1568. Vasari ne cesse d’y évoquer un Livre, le « Libro de’ disegni », dans lequel il avait réuni les plus belles feuilles des maîtres dont il rapportait la biographie et l’oeuvre.
Le montage Vasari
En 1730, Mariette donnait la préface d’un volume d’estampes gravées par le comte de Caylus : le Recueil de têtes de caractère et de charges dessinées par Léonard de Vinci florentin. La publication comprenait des reproductions d’après des dessins de la collection du financier Pierre Crozat, attribués à Léonard, et dont Mariette considérait la provenance vasarienne comme certaine.
C’est à cette occasion que Mariette décrivit le Livre des dessins et les montages qui, selon lui, en étaient la caractéristique : Pour les faire paraître avec plus d’élégance, ils étaient environnés d’ornements dessinés avec soin par le Vasari ou par ses élèves, et le nom de l’auteur était écrit au bas de chacun en beaux caractères.
À ces archétypes érigés en critères de reconnaissance d’un dessin du Livre, les historiens ont ultérieurement rattaché une somptueuse série de montages à motifs d’architecture qui se rencontrent dans les grandes collections publiques et privées.
Le livre des dessins
Les deux montages archétypes de Mariette sont universellement reconnus comme de la main de Vasari ou de son collaborateur, Jacopo Zucchi.
On sait aujourd’hui que les classiques montages architecturaux furent conçus non pas pour, ou par Vasari, mais pour un autre collectionneur.
Le Livre de Vasari se réduit finalement à une trentaine de feuillescertaines.
L’emblème des Gaddi
En 1950, Arthur Popham et Philip Pouncey, remarquèrent, sur un montage « Vasari », la présence d’un emblème qu’ils identifièrent comme celui qui figurait au revers de la médaille de Giovanni Gaddi, prieur de la République florentine en 1477. Ils en déduisirent que le montage avait été réalisé pour Niccolò Gaddi, petit-neveu de Giovanni, et collectionneur fort célèbre en son temps.
Le vieux « montage Vasari » doit désormais être nommé « montage Gaddi ». Il ne signale plus l’appartenance d’une feuille au Livre des dessins, mais à un nouvel ensemble : la collection Gaddi.
La collection Gaddi
Niccolò di Sinibaldo Gaddi, né en 1537, appartenait à l’une des familles les plus fortunées de Florence. Il avait une passion absolue pour les arts.
La collection Gaddi était rangée dans des portefeuilles, montés sur le recto et le verso de grandes feuilles libres à fonction scénographique, ornées, sur chaque face, du fameux encadrement architectural à la plume et à l’encre rehaussé de lavis.
Dispersion
Le Livre des dessins fut, selon toute vraisemblance, démembré par le duc Francesco et ses successeurs immédiats. Vers 1636-1637, les dessins furent pour l’essentiel vendus à Thomas Howard, comte d’Arundel, illustre collectionneur anglais. Leur dispersion s’accélère après la mort d’Arundel en 1646. L’ensemble le plus vaste se trouve aujourd’hui dans les collections du Louvre.
Au XVIIIe siècle, à Paris, Pierre Crozat recueillit de nombreuses feuilles provenant, croyait-on, du Livre vasarien.
La plupart des feuilles du Livre de Giorgio Vasari et de la collection Gaddi ont perdu leur montage d’origine.
Commissariat de l’exposition Louis Frank, conservateur général au département des Arts graphiques, musée du Louvre Carina Fryklund, senior curator, département des collections, Nationalmuseum de Stockholm
Exposition « Giorgio Vasari, le livre des dessins. Destinées d’une collection mythique »
31 mars – 18 juillet 2022
Musée du Louvre
Cette exposition monographique est dédiée au peintre Albert Edelfelt. Quasiment inconnu en France, il est l’une des gloires de la peinture finlandaise et c’est tout à l’honneur du Petit Palais que de nous le faire découvrir d’une façon si éclatante.
Une centaine d’œuvres permet de retracer l’évolution de sa carrière et de montrer comment cet artiste a contribué à la reconnaissance de la peinture finlandaise à la fin du XIXe siècle.
L’Arcadie familiale
Né en 1854 à Porvoo, sur la côte sud de la Finlande, Albert Edelfelt est le fils d’un architecte d’origine suédoise. À la mort de son père en 1869, il se retrouve à vivre au sein d’un univers essentiellement féminin, entre sa mère, ses sœurs et la vieille servante Fredrika Snygg, dite Tatja.
La peinture d’histoire
Edelfelt suit une première formation artistique à Helsinki et poursuit ses études à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers. Pour lancer sa carrière de peintre d’histoire, Edelfelt entreprend un voyage à Paris et, finalement, s’y installe.
Ces années d’étude sont l’occasion de développer un réseau de camaraderie artistique : il fréquente plusieurs confrères finlandais et sympathise avec de jeunes artistes gravitant autour de Jules Bastien-Lepage.
Le pleinairisme
Malgré sa formation académique, Edelfelt est sensible aux tendances novatrices qui nourrissent le milieu artistique parisien dans les années 1870. Il évolue vers le « pleinairisme », mouvement privilégiant l’étude de la lumière et l’observation de la nature.
Edelfelt atteint la consécration officielle avec l’acquisition par l’État français, en 1882, de sa toile « Service divin au bord de la mer », premier achat français d’une œuvre finlandaise.
Il n’est cependant pas imperméable à l’art des impressionnistes, comme en témoignent « Toits de Paris sous la neige » et « Sous les bouleaux ».
Il réalise un seul grand tableau de sujet parisien dans sa carrière : « Au jardin du Luxembourg ». La toile, présentée à la galerie Georges Petit en 1887, frappe par la subtilité de sa lumière et sa virtuosité chromatique.
Le Portrait de Louis Pasteur
Au Salon de 1886, Edelfelt réalise un vrai coup d’éclat avec la présentation du portrait de Louis Pasteur. Il choisit de représenter le savant dans son laboratoire : le visage concentré et déterminé, Pasteur examine un morceau de moelle épinière dans un flacon.
Incarnation de la science positiviste promue par la IIIe République, ce portrait est acheté par l’État français et vaut à Edelfelt la Légion d’honneur.
Scènes de la vie moderne
Edelfelt est un portraitiste très recherché par les cercles mondains, tant intellectuels que politiques ou princiers. Il se plaît à représenter les élégantes Parisiennes, bien souvent sous les traits de son modèle favori, Virginie.
Parmi ses égéries, la diva finlandaise Aïno Ackté qu’il représente dans la pose dans l’un de ses rôles emblématiques, en Alceste sur les rives du Styx.
Le chant de la terre natale
Parallèlement à sa carrière parisienne, Edelfelt entretient un lien fort avec sa terre natale. Disposant d’un port d’attache à Haikko où il se fait construire un atelier en 1883, il y retourne tous les étés.
Le peintre met en scène ses compatriotes finlandais, un peuple de paysans et de marins, les paysages mêlant lacs et forêts, la lumière crépusculaire, la neige et les maisons de bois.
Les œuvres à connotation patriotique
Albert Edelfelt joue un rôle majeur dans la promotion de la Finlande ainsi que dans sa lutte pour l’indépendance face à l’impérialisme russe. Outre son lien viscéral à sa terre natale, son attachement aux sujets spécifiquement finlandais participe également d’un réel engagement politique.
Haikko, le retour aux sources
Albert Edelfelt meurt le 18 août 1905 à Haikko, dans ce lieu qui lui est si cher et qu’il continue à représenter jusqu’à la fin de sa vie. Cette bourgade constitue pour le peintre un refuge intime, étroitement associé à son univers familial.
Cette exposition est organisée avec le Musée d’Art de l’Ateneum de Helsinki.
Exposition « Albert Edelfelt (1854-1905). Lumières de Finlande »
10 mars – 10 juillet 2022
Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Avenue Winston-Churchill
75008 Paris