L'envie de venir au musée... et d'y revenir souvent !

[Visite privée] Exposition « L’aventure Champollion » à la BnF

Exposition « L’aventure Champollion. Dans le secret des hiéroglyphes »
12 avril – 24 juillet 2022
Bibliothèque nationale de France – site François-Mitterrand

À l’âge de 32 ans, Jean-François Champollion (1790-1832) offre au monde la possibilité de connaître les noms des pharaons égyptiens, de déchiffrer les papyrus les plus anciens et de comprendre les hiéroglyphes gravés sur les temples.

Suivez Vanessa Desclaux, égyptologue, chargée de la collection des Manuscrits Égypte antique et Proche-Orient chrétien au département des Manuscrits de la BnF, et Hélène Virenque, égyptologue, chargée de collections en lettres classiques au département Littérature et Art de la BnF, pour une aventure captivante aux origines de la passion de Champollion pour le déchiffrage de l’écriture mystérieuse de l’Égypte ancienne.

À gauche : Copie des 3 inscriptions qui se trouvent sur la pierre trouvée à Rosette. Estampage (1800) – BnF, département des manuscrits

Le 24 août 394 est gravée la dernière inscription datée en hiéroglyphes sur la porte d’Hadrien, dans le temple de Philae. À la suite de la christianisation de l’Égypte, l’ancienne écriture désormais uniquement connue de quelques prêtres est abandonnée.

Ouvrage attribué à Ibn Wahshiyya (Xe siècle) – BnF, département des manuscrits

Dès l’Antiquité, les images égyptiennes se diffusent hors d’Égypte, adoptant une iconographie et un sens différents. Des auteurs grecs, latins et arabes considèrent les hiéroglyphes comme des symboles païens et magiques. Ainsi se forge la légende d’un code-rébus, proche d’une écriture universelle réservée à des initiés.

Détail d’une copie des inscriptions qui se trouvent sur la pierre trouvée à Rosette. Estampage (1800) – BnF, département des manuscrits

Le mot hiéroglyphes apparaît à la Renaissance, transposition du terme « ιερογλυφικα » employé par Horapollon, un auteur grec d’Alexandrie du Ve siècle.

Détail de l’empreinte réalisée avant 1837 sur la Pierre de Rosette – BnF, département des Monnaies, médailles et antiques

Lorsque Champollion entreprend son étude des hiéroglyphes, leur compréhension est perdue depuis plus de 1500 ans. S’appuyant sur des documents multilingues associant, telle la célèbre Pierre de Rosette, plusieurs langues pour un même texte, Champollion traduit, croise, compare et copie inlassablement des textes hiéroglyphiques afin de parvenir à établir une sorte de grammaire et de dictionnaire.

Carnet de notes manuscrites de Jean-François Champollion – Copies d’inscriptions de momies [Musée de Turin] (1824-1826) – BnF, département des Manuscrits
Liste des rois conservée au Musée de Turin (1824-1826) de Jean-François Champollion – BnF, département des Manuscrits

La lecture des papyrus de Turin va offrir à Champollion la joie de découvrir « un véritable trésor pour l’histoire », à savoir un tableau chronologique écrit en hiératique, qui donne dans l’ordre les noms de 77 pharaons, inscrits dans des cartouches. Ainsi est fournie au père de l’égyptologie par les Égyptiens eux-mêmes une source incontestable pour une histoire des dynasties des pharaons.

Différentes graphies du nom Ramsès (1824) par Jean-François Champollion – BnF, département des Manuscrits

À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion, la BnF propose de marcher dans les pas du célèbre savant, à la découverte des techniques ayant permis de compréhension des langues et écritures perdues.

« Souverains persans, grecs et romains de l’Égypte (de Xerxès à Antonin) » par Jean-François Champollion – Copie du nom de Cléopâtre (1822) – BnF, département des Manuscrits
Portrait de Jean-François Champollion par Léon Cogniet – Collection particulière

Jacques-Joseph et Jean-François Champollion

L’exposition met en lumière le père de l’égyptologie mais aussi l’homme que fut Champollion, son ardeur, son immense curiosité, son tempérament, comme ses qualités littéraires. Le rôle majeur joué par son frère aîné Jacques-Joseph, savant lui aussi, est mis en avant. Il a su accompagner, stimuler, soutenir son jeune frère dans ses phases de découragement, et a contribué à la postérité de son œuvre.

Lithographie par Eugène-André Champollion du portrait de Jacques-Joseph Champollion photographié par Alophe (1867) – BnF, département des Estampes et de la photographie
Dessin de la statue de Iâhhotep (1826-1830) par Jean-François Champollion – BnF, département des Manuscrits

Manuscrits autographes de Champollion

La BnF conserve dans ses collections 88 volumes de notes et de dessins de la main de Champollion. Ces documents souvent inédits laissent entrevoir la personnalité et le travail encyclopédique de Champollion. On sait aussi que la Bibliothèque a joué un rôle majeur dans cette aventure, elle qui a conservé jusqu’au début du XXe siècle l’un des plus importants fonds d’antiquités égyptiennes.

Ostracon du bélier d’Amon conservé au Museo Egizio (Turin)

Des prêts exceptionnels

Près de 350 pièces – manuscrits, estampes, sculptures, papyrus – issues des collections de la BnF et de prêts exceptionnels, notamment du musée du Louvre et du museo Egizio de Turin, permettent d’initier le public à la « méthode Champollion ». Les documents issus des fonds de la BnF sont mis en regard des objets vus et étudiés à l’époque par Champollion.

Statuette de bronze représentant la déesse Bastet (332 -30 avant J.-C.) – BnF, département des Monnaies, médailles et antiques
Statuettes de bronze de dieux et déesses de l’Égypte antique – BnF, département des Monnaies, médailles et antiques

Commissariat de l’exposition

Vanessa Desclaux, BnF, département des Manuscrits
Hélène Virenque, BnF, département Littérature et art
Guillemette Andreu-Lanoë, directrice honoraire du département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre.

Lunettes de soleil de Champollion (1828) – Collection particulière

En savoir +

Consultez la page spéciale sur le site Internet de la BnF et accédez à de nombreuses ressources complémentaires (podcast, vidéos, extraits sonores, images et documents inédits) sur le site dédié à l’exposition.

« Monuments de l’Égypte et de la Nubie. Les oiseaux » (1835-1845) par Jean-François Champollion – BnF, département des Manuscrits

Exposition « L’aventure Champollion. Dans le secret des hiéroglyphes »
12 avril – 24 juillet 2022
Bibliothèque nationale de France
Site François-Mitterrand
Quai François Mauriac
75013 Paris

[Visite privée] Exposition « Pharaon des Deux Terres » au musée du Louvre

Exposition « Pharaon des Deux Terres, l’épopée africaine des rois de Napata »
28 avril – 25 juillet 2022
Musée du Louvre

Au VIIIe siècle avant J.-C., la dynastie des Ramsès n’est plus. L’Égypte est instable et divisée. Au cœur du Soudan actuel, un royaume s’organise autour de sa capitale, Napata. Vers 730 av. J.-C., le souverain Piânkhy part à la conquête de l’Égypte.

C’est cette épopée que nous raconte dans cette vidéo Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre et commissaire de la nouvelle exposition du musée du Louvre. Passionnant !

Triade d’Osorkon – Musée du Louvre

Cette histoire était jusqu’à aujourd’hui restée dans l’ombre de la grande Histoire de l’Égypte antique. Elle est tout simplement fascinante à découvrir !

Taharqa et Hemen – 25e dynastie – Musée du Louvre
Détail de le Prise par les armées assyriennes d’une ville égyptienne – Époque néo-assyrienne, règne d’Assourbanipal – The British Museum (Londres)

« Classer les documents, établir les faits, relativiser l’importance des différentes sources demande un travail considérable qui se trouve aboutir pour une part aujourd’hui en jetant une lumière à la fois plus claire et plus précise sur ce que l’on a longtemps appelé « l’Égypte du crépuscule ». » – Vincent Rondot, catalogue de l’exposition

Casque de type corinthien – Grèce (vers 600 avant J.-C.) – Musée du Louvre

L’une des originalités de cette exposition est de présenter des répliques des statues de Doukki Gel, découvertes en 2003, reconstituées telles qu’elles devaient être au sortir de l’atelier des sculpteurs kouchites.

Copie de l’une des statues des rois de Napata d’après les originaux conservés au musée archéologique de Kerma (Soudan)
Copie de l’une des statues des rois de Napata d’après les originaux conservés au musée archéologique de Kerma (Soudan)
Copie de l’une des statues des rois de Napata d’après les originaux conservés au musée archéologique de Kerma (Soudan)
Copies des sept statues des rois de Napata (Taharqa, Tanouétamani, Senkamanisken, Anlamaniet et Aspelta) d’après les originaux conservés au musée archéologique de Kerma (Soudan)

Commissariat de l’exposition

Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, assisté de Faïza Drici et Nadia Licitra, chargées de mission et d’Hélène Guichard, conservateur au département des Antiquités égyptiennes.

Au centre : statue du dieu Ândjty – 25e dynastie, règne de Taharqa (?) – Ashmolean Museum, University of Oxford

En savoir +

Sur le site Internet du musée du Louvre consacré à l’exposition.

Statue en bronze d’Horus faisant une libation dite « Horus Posno » – 26e dynastie – Musée du Louvre

Exposition « Pharaon des Deux Terres, l’épopée africaine des rois de Napata »
28 avril – 25 juillet 2022
Musée du Louvre

Copie du colosse de Taharqa

[Web-série] Ma (nouvelle) vie au Louvre-Lens

Ma vie au Louvre-Lens

Épisode 2 : Exposition « Le scribe, les yeux dans les yeux »
Pavillon de verre du Louvre-Lens

Après mon séjour dans la Galerie du Temps, je suis à présent au centre d’une exposition dans le Pavillon de verre du Louvre-Lens.

Épisode 1 : Dans la Galerie du Temps

Depuis début février, je coule des jours heureux dans la Galerie du Temps au contact de mon public lensois et des Hauts-de-France.
Je rejoindrai ensuite le Pavillon de verre pour une exposition qui me sera entièrement consacrée !

Vous vous posez des questions sur ma découverte, mon regard de braise… ou mon embonpoint ? N’hésitez pas à écrire à scribe@louvrelens.fr.
Les réponses à vos questions seront apportées dans l’exposition.

En attendant cette nouvelle étape de mon parcours au Louvre-Lens, découvrez les coulisses de mon arrivée grâce à Hélène Bouillon, conservatrice du patrimoine et docteur en égyptologie, cheffe du service des expositions et des éditions du Louvre-Lens, et Marion Guillermin, régisseur des collections du Louvre-Lens.

Je vous attends nombreux au Louvre-Lens !

L’accès à la Galerie du Temps est gratuit pour tous.

[Exposition] « Pharaon des Deux Terres » au musée du Louvre

Exposition « Pharaon des Deux Terres, l’épopée africaine des rois de Napata »
28 avril – 25 juillet 2022
Musée du Louvre

Au VIIIe siècle avant J.-C., la dynastie des Ramsès n’est plus. L’Égypte est instable et divisée. Au cœur du Soudan actuel, un royaume s’organise autour de sa capitale, Napata. Vers 730 av. J.-C., le souverain Piânkhy part à la conquête de l’Égypte.

C’est cette épopée que nous raconte la nouvelle exposition du musée du Louvre, celle de rois conquérants qui vont réunir leur royaume de Kouch avec l’Égypte. Ils vont ainsi fonder la 25e dynastie, dite kouchite, qui règne jusqu’en 655 avant J.-C. sur un immense territoire s’étendant du delta du Nil jusqu’au confluent du Nil Blanc et du Nil Bleu.
Cette période voit donc l’Égypte dominée par un royaume soudanais contre lequel elle avait combattu pendant près de deux millénaires.

[Visite privée]

Découvrez l’exposition en regardant la vidéo de la visite privée avec Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre.

L’exposition permet d’évoquer la mission archéologique du musée du Louvre au Soudan, qui pendant 10 ans a fouillé des sites proches des pyramides de Méroé. Elle présente aussi des objets sortis de fouille au cours des dernières années.

Statue en bronze d’Horus faisant une libation dite « Horus Posno » – 26e dynastie – Musée du Louvre
Triade d’Osorkon – Musée du Louvre
Elément de pectoral à l’image du dieu bélier Amon sur le lotus – Musée du Louvre

Cette histoire était jusqu’à aujourd’hui restée dans l’ombre de la grande Histoire de l’Égypte antique. Elle est tout simplement fascinante à découvrir !

Tête d’une statue du dieu Amon-Rê de Thèbes trouvée à Sanam – Ashmolean Museum, University of Oxford
Tête et épaule de la statue monumentale d’une déesse-vautour – Ashmolean Museum, University of Oxford
Egide à tête de lionne au nom du roi de Boubastis et de Ranefer Osorkon IV – Musée du Louvre

Le royaume de Kouch

Le terme générique de royaume de Kouch s’applique aux différentes entités politiques qui se sont succédé sur les territoires soudanais situés au sud de la deuxième cataracte du Nil. Situé au-delà des terres contrôlées par les pharaons, Kouch est en lien direct avec l’Égypte avec laquelle il a des contacts guerriers mais aussi commerciaux.

Scarabée au plat inscrit du nom du temple de Soleb construit par Aménophis III (19e dynastie ?) – Musée du Louvre

Egypte et Soudan

Pour les Égyptiens, le Soudan est peuplé de populations hostiles. Les populations soudanaises sont pour les Égyptiens l’image du chaos opposé à l’ordre (l’Égypte), celle de l’ennemi héréditaire. Dans la réalité, des liens de commerce existent depuis les origines et les contacts entre les deux peuples sont nombreux.

Pie de meuble en forme de tête de Nubien – Nouvel Empire ? – Musée du Louvre

Sous l’Ancien Empire, l’Égypte envoie des expéditions militaires et commerciales entre la première et la deuxième cataracte. Au Moyen Empire, Sésostris III fixe officiellement la frontière sud de l’Égypte au niveau de la deuxième cataracte. Au Nouvel Empire, la domination égyptienne s’exerce jusqu’au-delà de la quatrième cataracte.

Plaquette d’incrustation avec figure de Nubien – Époque ramesside (-1295 / -1069) – Musée du Louvre

Plusieurs plaquettes d’incrustation conservées au Louvre reprennent la thématique d’ennemis attachés les uns aux autres par un lien qui leur enserre le cou. Fixés de part et d’autre d’une porte de palais, ces représentations rappellent à tout visiteur la soumission à l’Égypte de ses ennemis. La plume plantée dans la coiffure du personnage ci-dessus est liée aux populations du sud.

Statue de bélier d’Amon protégeant Aménophis III, transporté de Soleb au Djebel Barkalsous Piânkhy – 18e dynastie, règne d’Aménophis III – Ägyptisches Museum (Berlin)

La sculpture monumentale ci-dessus représente un bélier allongé, pattes avant recourbées sous lui. Placée entre elles, une statuette représente un roi en costume d’Osiris coiffé du némès, portant la barbe postiche et tenant dans ses mains les insignes du pouvoir. La longue inscription qui figure autour du socle identifie le roi comme étant Aménophis III.

Statue de bélier d’Amon protégeant Aménophis III, transporté de Soleb au Djebel Barkalsous Piânkhy – 18e dynastie, règne d’Aménophis III – Ägyptisches Museum (Berlin)

Après l’abandon du Soudan par les Égyptiens, à la fin du Nouvel Empire, ce bélier est transféré par les rois de Napata dans l’immense temple d’Amon du Djebel Barkal, principal sanctuaire de la capitale. Le bélier, symbole d’Amon, prend donc naturellement place dans un sanctuaire qui lui est consacré bien loin des terres égyptiennes.

Les souverains kouchites

Dominées longtemps par l’Égypte, les régions situées au sud de la première cataracte obtiennent leur autonomie lorsque les Égyptiens abandonnent ces zones à la fin du Nouvel Empire. Un royaume indépendant s’y constitue peu à peu, il tente rapidement d’établir son autorité sur l’Égypte même. La principale tentative est l’œuvre de Piânkhy. Son frère et successeur réussit à unifier Soudan et Égypte et crée la 25e dynastie.

Taharqa et Hemen – 25e dynastie – Musée du Louvre

Taharqa est un représentant important de la 25e dynastie. Dans l’œuvre ci-dessus, il est figuré agenouillé devant l’image de Hemen représenté sous l’aspect d’un faucon, forme animale de ce dieu guerrier.
Le roi porte la chendjit, le pagne traditionnel des souverains égyptiens. Ses mains tiennent chacune un petit vase globulaire, utilisé en général pour les offrandes liquides.
Rendant hommage à Hemen, Taharqa se place dans un contexte iconographique classique que l’on retrouve en Égypte depuis les origines.

À gauche : statue du dieu Ândjty – 25e dynastie, règne de Taharqa (?) – Ashmolean Museum, University of Oxford

Thèbes : au cœur du pouvoir kouchite en Égypte

Installés dans une capitale située très loin au sud, les rois de Napata ont besoin d’établir des ponts entre eux et les territoires qu’ils contrôlent totalement ou partiellement en Égypte même. Thèbes est le lieu de résidence d’Amon. Il est aussi vénéré dans un vaste complexe cultuel aux portes de la capitale soudanaise et c’est donc tout logiquement que les souverains de la 25e dynastie s’intéressent à l’embellissement de l’immense temple de Karnak.

Porteurs d’offrandes sur un relief de la tombe de Montouemhat – 26e dynastie – Musée du Louvre
Sphinx de Chépénoupet II – Trouvé dans le lac sacré du temple d’Amon à Karnak – Musée égyptien de Berlin

Chépénoupet II est figurée sous forme d’un sphinx à tête de femme (photo ci-dessus) dont les pattes avant sont remplacées par des bras qui enserrent un vase nemset, une aiguière utilisée pour les libations.
Fille de Piânkhy et soeur de Taharqa, Chépénoupet II occupa pendant plusieurs décennies la position de Divine adoratrice d’Amon, une charge très importante auprès du clergé thébain du dieu et occupée par des femmes de la maison royale.

Étui de Chépénoupet – Provient du temple d’Osiris Padiankh à Thèbes, 25e dynastie – Musée du Louvre

L’objet ci-dessus reste assez mystérieux. Il s’agit d’un étui travaillé dans des matériaux précieux et contenant une plaque en ivoire d’éléphant, autrefois inscrite mais aujourd’hui illisible.

Prise par les armées assyriennes d’une ville égyptienne – Époque néo-assyrienne, règne d’Assourbanipal – The British Museum (Londres)

La fin du royaume des Deux Terres

La fragilité de la 25e dynastie s’explique en grande partie par l’expansionnisme de l’Empire assyrien. Il fallut dix ans, des armées parcourant des distances considérables, trois sièges et trois assauts pour que l’Égypte de Taharqa, puis de Tanouétamani, cède avec la ville qui stratégiquement la commandait, Memphis.

Relief représentant un hoplite de profil en marche vers la droite (520-500) – The British Museum (Londres)

Peu d’événements eurent alors un retentissement comparable à celui du sac de Thèbes qu’Assourbanipal ordonna en 663 av. J.-C. Au point qu’aujourd’hui encore il est parfois difficile de distinguer la réalité historique de la tradition légendaire.

Hoplites au combat sur un cratère corinthien (vers 590-580 avant J?-C.) – Musée du Louvre

Hérodote nous dit que Psammétique II mourut peu après avoir envahi l’Éthiopie. Le court règne de ce roi de la 26e dynastie fut en effet, à n’en pas douter, occupé par une expédition punitive de grande ampleur contre le royaume napatéen. Forces militaires conjuguées d’un contingent égyptien et d’un contingent étranger de mercenaires grecs lancés à travers les cataractes, jusqu’à Napata peut-on penser, qui fut mise à sac.

Psammétique II – Musée Jacquemart-André (Paris)

Les statues de Doukki Gel

En 2003, une mission archéologique découvrait à Doukki Gel, la Ville d’Amon du jujubier, quarante fragments correspondant à sept statues royales. Elles avaient été fracassées durant la campagne de Psammétique II et leurs restes soigneusement enterrés dans une cachette située entre les deux principaux temples de la ville après le départ des Égyptiens.

Copies des sept statues des rois de Napata (Taharqa, Tanouétamani, Senkamanisken, Anlamaniet et Aspelta) d’après les originaux conservés au musée archéologique de Kerma (Soudan)
Copies de l’une des statues des rois de Napata, d’après les originaux conservés au musée archéologique de Kerma (Soudan)

L’exposition présente des reconstitutions 3D réalisées avec du sable de quartz, du plâtre, de la résine et de la chaux. Les sept statues reproduisent les originaux peints et dorés, tels qu’ils étaient avant leur destruction et leur enfouissement.

Pied de lit funéraire en bronze – El-Kourrou – Sudan National Museum (Khartoum)
Egide en bronze au nom du roi Tanoutamon – Musée du Louvre
Statuette en bronze représentant une gazelle dorcas – Époque nabatéenne, règne de Tanouétamani – Sudan National Museum (Khartoum)

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

Lion couché rugissant, règne de Sargon II – Musée du Louvre

Commissariat de l’exposition

Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, assisté de Faïza Drici et Nadia Licitra, chargées de mission et d’Hélène Guichard, conservateur au département des Antiquités égyptiennes.

Retrouvez Vincent Rondot pour une visite privée de l’exposition en cliquant ici.

Statue du dieu Amon-Rê, roi des dieux, dédiée par Haroudja – 25e dynastie, règne de Tanouétamani (?) – Musée du Louvre

En savoir +

Sur le site Internet du musée du Louvre consacré à l’exposition.

Statue de bélier d’Amon protégeant le roi Taharqa – 3e période intermédiaire, 25e dynastie – Ashmolean Museum, University of Oxford

Exposition « Pharaon des Deux Terres, l’épopée africaine des rois de Napata »
28 avril – 25 juillet 2022
Musée du Louvre

Copie du colosse de Taharqa

[Chef-d’œuvre] « La Mort de Marie Stuart », de Valenciennes à Nantes

« La Mort de Marie Stuart »
Abel de Pujol (1785-1861)
Musée des Beaux-Arts de Valenciennes

Confronté à des dysfonctionnements sur certains éléments de la structure de son bâtiment, le Musée des Beaux-Arts de Valenciennes est actuellement fermé pour rénovation. Une web-série exclusive – disponible sur mon Blog – vous permet de suivre la vie du musée pendant cette période singulière en découvrant certains de ses chefs-d’œuvre et leur destination pendant les travaux.

Le musée valenciennois a établi plusieurs partenariats avec d’autres établissements afin qu’un nouveau public puisse admirer ses trésors pendant la fermeture. Ainsi, le chef-d’œuvre d’Abel de Pujol, « La Mort de Marie Stuart » est venu enrichir le parcours permanent du musée d’Arts de Nantes depuis quelques semaines.

Dans la vidéo disponible en haut de cette page, découvrez la nouvelle vie de Marie Stuart sur les cimaises du musée d’Arts de Nantes.

Le tableau retourné au musée des Beaux-Arts de Valenciennes – © Ville de Valenciennes – Thomas Douvry

Marie Stuart, de Valenciennes à Nantes

Louise Dale, régisseur des collections du musée des Beaux-Arts de Valenciennes, Céline Rincé-Vaslin, responsable du service des collections du musée d’Arts de Nantes et Jean-Rémi Touzet, conservateur en charge des collections du 19e siècle, de la bibliothèque et de la documentation du musée d’Arts de Nantes, vous présentent ce tableau et les étapes de son déplacement.

La toile dans son emballage spécial au musée des Beaux-Arts de Valenciennes – © Ville de Valenciennes – Thomas Douvry

Musée des Beaux Arts de Valenciennes
Boulevard Watteau
59300 Valenciennes

Sortie par la grande porte du musée des Beaux-Arts de Valenciennes – © Ville de Valenciennes – Thomas Douvry

Musée d’Arts de Nantes
10 Rue Georges Clemenceau
44000 Nantes

Constat d’état du tableau lors de son arrivée à Nantes – © Musée d’Arts de Nantes – Constance Mouchel

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Suivez l’actualité du musée des Beaux-Arts de Valenciennes en cliquant ici.
Découvrez le musée d’Arts de Nantes en cliquant ici.

Installation du tableau à Nantes – © Musée d’Arts de Nantes – Constance Mouchel

Tous les épisodes de la web-série sont disponibles ici.

[Visite privée] Les Manuscrits de Tagdemt au château de Chantilly

Exposition « Manuscrits de Tagdemt. Trésors du cabinet des livres »
5 mars – 30 mai 2022
Cabinet des livres du château de Chantilly

Haut-lieu du manuscrit occidental, le château de Chantilly est célèbre pour abriter les trésors bibliophiliques d’Henri d’Orléans (1822-1897), duc d’Aumale, cinquième fils du roi Louis-Philippe. On ignore généralement qu’il abrite aussi de précieux représentants de l’art du livre oriental. Parmi ceux-ci, 38 volumes en arabe proviennent de la smala de l’émir Abd el-Kader, prise d’assaut par le duc d’Aumale et ses troupes en mai 1843.

À travers le livre, cette exposition se veut le reflet de toute la complexité des rapports entre l’Occident et l’Islam, exprimée au travers des figures d’Abd el-Kader et du duc d’Aumale.

Visitez l’exposition avec Marie-Pierre Dion, conservateur général des bibliothèques au musée Condé.

Recueil d’astronomie (XVIIIe siècle) – Bibliothèque de Chantilly, manuscrit 610
« Al-Jazūlī, Dalā’il al-khayrāt » – Bibliothèque de Chantilly, manuscrit 213
« Sahīh Muslim » – Bibliothèque de Chantilly, manuscrit 312
« Coran » (XVIIIe siècle ?) – Bibliothèque de Chantilly, manuscrit 208

L’année 2022 marque le 200ème anniversaire de la naissance du duc d’Aumale. À cette occasion, un vaste projet de valorisation culturelle, scientifique et numérique est mené par le musée Condé, avec le concours de l’Institut de recherche et d’histoire des textes du CNRS et de la Bibliothèque universitaire des langues et civilisations. Il permet de rappeler l’origine et la composition du fonds et d’en approfondir la connaissance.

Commissairiat de l’exposition

Commissaire :
Marie-Pierre Dion, Conservateur général des bibliothèques, musée Condé.
Avec le concours de Zouhour Chaabane, responsable du catalogage et de la valorisation des manuscrits arabes de la BULAC, Muriel Roiland, Ingénieure en analyse des sources anciennes, Section arabe de l’IRHT (CNRS), Ismail Warscheid, chercheur à l’IRHT (CNRS), professeur d’études islamiques à l’université de Bayreuth.

En savoir +

Consultez la page spéciale sur le site Internet du château de Chantilly

Exposition « Manuscrits de Tagdemt. Trésors du cabinet des livres »
5 mars – 30 mai 2022
Cabinet des livres
Château de Chantilly
60500 Chantilly

[Visite privée] Exposition Boilly au musée Cognacq-Jay

Exposition « Boilly. Chroniques parisiennes »
16 février – 26 juin 2022
Musée Cognacq-Jay (Paris)

Pendant soixante ans, l’artiste Louis-Léopold Boilly (1761-1845) s’est fait le chroniqueur enthousiaste de la vie des habitants de Paris, avec beaucoup de malice et humour. Il a été aussi bien le portraitiste des Parisiens que le peintre de scènes urbaines, ainsi que l’inventeur de trompe-l’œil saisissants qui ont fait scandale.

L’exposition du musée Cognacq-Jay explore la carrière foisonnante de Boilly au travers de 130 œuvres dont de nombreux tableaux inédits.

Suivez Sixtine de Saint-Léger, attachée de conservation du musée Cognacq-Jay et commissaire de l’exposition.

« Autoportrait en sans-culotte, vers 1793) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière
« L’Ébahi » (vers 1808-1810) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière
« Après le souper » (après 1830) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière
« L’Arrivée d’une diligence dans la cour des Messageries » (1803) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Musée du Louvre
« Le Spectacle ambulant de Polichinelle » (1832) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – The Ramsbury Manor Foundation (Wiltshire)
Un trompe-l’œil » (vers 1800) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière
« L’Indiscret » (vers 1789-1793) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Musée Cognacq-Jay

Commissariat de l’exposition

Commissariat général
Annick Lemoine, directrice du musée Cognacq-Jay
Sixtine de Saint-Léger, attachée de conservation du musée Cognacq-Jay

Commissariat scientifique
Étienne Bréton, historien de l’art, directeur d’un cabinet de conseil et d’expertise en art
Pascal Zuber, historien de l’art, directeur d’un cabinet de conseil et d’expertise en art

« Deux jeunes amies qui s’embrassent » (vers 1789-1793) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – The Ramsbury Foundation (Wiltshire)

En savoir +

Consulter la page spéciale sur le site Internet du musée Cognacq-Jay.
Découvrez d’autres photographies de l’exposition en cliquant ici.

« Quarante portraits » (vers 1798) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière

Exposition « Boilly. Chroniques parisiennes »
16 février – 26 juin 2022
Musée Cognacq-Jay
8 rue Elzévir
75003 Paris

À gauche : « Jean qui rit » (vers 1808-1810) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière

[Visite privée] Exposition « Rome. La Cité et l’Empire » au Louvre-Lens

Exposition « Rome. La Cité et l’Empire »
6 avril – 25 juillet 2022
Louvre-Lens

La fermeture des salles romaines du musée du Louvre permet de présenter au Louvre-Lens près de 300 oeuvres déplacés depuis Paris, avec aussi de nombreux prêts des musées des Hauts-de-France.
Le parcours s’organise autour de deux grands thèmes : l’un sur Rome comme organisme social, politique et culturel, l’autre sur l’Empire. Il explore la manière dont la culture romaine va constituer le socle d’une civilisation commune à un territoire politiquement et culturellement très divers.

Suivez-moi pour une visite privée tout à fait exceptionnelle avec Cécile Giroire, conservatrice générale, directrice du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre, et Martin Szewczyk, conservateur du patrimoine au sein du même département.

Mosaïque figurant une personnification (200-225 après J.-C.) – Antioche (Turquie) – Musée du Louvre
Portrait d’Auguste (27 avant J.-C. – 14 après J.-C.) – Musée du Louvre

L’image de l’empereur fait l’objet de soins particuliers : la confection de modèles au sein du palais impérial, et leur diffusion contrôlée au sein de l’Empire, montrent l’attention portée à la production d’un message qui soit le reflet fidèle de l’idéologie impériale.

Détail du groupe statuaire « Mars et Vénus » (vers 150 après J.-C.) – Musée du Louvre
Statue de Néron enfant (50 après J.-C.) – Musée du Louvre
Statue de Livie (vers 14-20 après J.-C.) – Rome (Italie) – Musée du Louvre

L’attachement des Romains à leur culture n’empêche pas Rome d’être une cité ouverte aux influences extérieures : centre du pouvoir à l’échelle de la Méditerranée à partir du 2ème siècle avant notre ère, Rome est un lieu de commerce et d’immigration, mais aussi l’épicentre de commandes artistiques. La cité se révèle particulièrement perméable aux influences venues de l’extérieur, tout spécialement des mondes grec et oriental. Elle le fait sans abdiquer sa spécificité : c’est ce brassage qui constitue sa particularité.

Statue de jeune homme (Marcus Claudius Marcellus ?) (25 avant J.-C.) – Musée du Louvre
Coupe à buste (25-50 après J.-C.) – Boscoreale (Italie) – Musée du Louvre

La circulation des biens, des hommes et des idées permise par l’espace unifié et contrôlé par Rome, fait de l’Empire un vaste réseau d’échanges. Marbres et pierres colorés, textiles précieux, denrées prisées comme certains vins ou encore l’huile d’olive, massivement exportés d’Espagne ou d’Afrique, mais aussi de manière essentielle le blé d’Égypte, d’Afrique du nord ou de Sicile, affluent vers Rome et se diffusent dans tout l’espace de l’empire. Le développement d’un large réseau de voies encourage cette mobilité.

Paquetage de militaire (vers 20-10 avant J.-C.) – Musée de Picardie (Amiens)
Relief figurant une divinité matinale ou une allégorie (100-150 après J.-C.) – Carthage (Tunisie) – Musée du Louvre
Statue d’Apollon de Lillebonne (200-300) – Gaule lyonnaise – Musée du Louvre

Commissariat de l’exposition

Cécile Giroire, conservatrice générale, directrice du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre
Martin Szewczyk, conservateur du patrimoine, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre
Assistés de : Florence Specque et Agnès Scherer, documentalistes scientifiques au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre.
Scénographie : Mathis Boucher, architecte-scénographe, musée du Louvre-Lens

En savoir +

Consultez la page spéciale dédiée à l’exposition sur le site Internet du Louvre-Lens.
Découvrez d’autres images de l’exposition en cliquant ici.

Exposition « Rome. La Cité et l’Empire »
6 avril – 25 juillet 2022
Louvre-Lens
99 rue Paul Bert
62300 Lens

[Visite privée] Dessins orientalistes du musée Condé

Exposition « Dessins orientalistes du musée Condé »
5 mars – 29 mai 2022
Cabinet d’arts graphiques du château de Chantilly

À l’occasion du bicentenaire de la naissance du duc d’Aumale, le musée Condé qu’il a fondé rend hommage au dernier propriétaire du château de Chantilly. Avec des dessins de Decamps, Delacroix, Dauzats et Marilhat, cette exposition témoigne de la vie d’Henri d’Orléans en Algérie et de son intérêt pour les artistes du mouvement orientaliste.

Nicole Garnier-Pelle, conservateur général du patrimoine chargée du musée Condé, nous présente les chefs-d’œuvre de cette collection de dessins orientalistes.

« Cavalerie turque asiatique traversant un gué » par Alexandre-Gabriel Decamps (1803-1860) – Musée Condé

Jeune officier, Henri d’Orléans, duc d’Aumale (1822-1897), sert en Algérie d’avril 1840 à février 1848, pendant la guerre de colonisation, d’abord aux côtés de son frère aîné Ferdinand duc d’Orléans, puis comme gouverneur de la province de Médéah et enfin comme gouverneur général de l’Algérie.

« Turc lisant » par Alexandre-Gabriel Decamps (1803-1860) – Musée Condé

Alexandre-Gabriel Decamps (1803-1860)

Parmi les premiers artistes voyageurs de cette génération, Decamps est envoyé en Grèce en 1828, suite à la guerre d’indépendance grecque, pour peindre la bataille navale de Navarin, puis continue vers Constantinople et se fixe en février 1828 à Smyrne. Son séjour d’un an au Proche-Orient sera la principale source d’inspiration qu’il continuea à exploiter sa vie durant.

« Vue d’Hébron en Palestine » par Alexandre-Gabriel Decamps (1803-1860) – Musée Condé
« Marche de bachi-bouzouks » (1840) par Alexandre-Gabriel Decamps (1803-1860) – Musée Condé

Prosper Marilhat (1811-1847)

Marilhat part en Orient en avril 1831 comme dessinateur dans une expédition scientifique allemande dirigée par le baron von Hügel, naturaliste et diplomate autrichien. Il passe deux ans en Grèce, Syrie, Liban, Palestine et surtout en Égypte, séjournant longuement en 1832 à Alexandrie et dans le delta. Pour Théophile Gautier, les œuvres de Marilhat donnent « la nostalgie de l’Orient, où (il) n’avai(t) jamais mis les pieds ».

« Bords du Nil » par Prosper Marilhat (1811-1847) – Musée Condé

Eugène Delacroix (1798-1863)

Le voyage de Delacroix au Maroc de janvier à juin 1832 marque le début de l’orientalisme romantique. À Tanger, Delacroix découvre la Casbah et écrit qu’il est » au milieu du peuple le plus étrange et qu’il faudrait avoir vingt bras et quarante-huit heures par journée […] pour donner une idée de tout cela ». Il a le sentiment de baigner en pleine Antiquité : « Rome n’est plus dans Rome (…) Vous vous croyez à Rome ou à Athènes moins l’atticisme ; mais les manteaux, les toges, et mille accidents les plus antiques » le fascinent et lui font voir « l’Antiquité vivante ».

« La famille Bouzaglo dans son appartement » – Feuillet détaché de l’album du Maroc (1832) d’Eugène Delacroix (1798-1863) – Musée Condé

Acquisitions orientalistes du duc d’Aumale

Les dessins orientalistes du duc d’Aumale se limitent finalement à quelques très grands artistes comme Delacroix, Decamps et Marilhat, appréciés par le frère aîné du prince, prématurément disparu, dont Aumale reprenait le rôle de grand collectionneur.

« Études d’hommes assis, Alger 29 mai 1840 » – Feuillet de croquis par Félix-Emmanuel Philippoteaux (1815-1884) – Musée Condé
« Coucher de soleil sur l’île de Philae » par Edward Lear (1812-1888) – Musée Condé

En savoir +

Consultez la page spéciale sur le site Internet du château de Chantilly

« Ferdinand duc d’Orléans, prince royal (1810-1842), et Youssouf Bey (1809-1866), à cheval, Oran 1836 » par le capitaine Théodore Leblanc (1800-1837) – Musée Condé

Exposition « Dessins orientalistes du musée Condé »
5 mars – 29 mai 2022
Cabinet d’arts graphiques
Château de Chantilly
60500 Chantilly

[Exposition] « Rome. La Cité et l’Empire » au Louvre-Lens

Exposition « Rome. La Cité et l’Empire »
6 avril – 25 juillet 2022
Louvre-Lens

Avec plus de 400 œuvres, la nouvelle exposition du Louvre-Lens propose un panorama exceptionnel de la civilisation romaine. Elle raconte l’histoire de la cité de Rome, de son Empire et de son art, sur plus de cinq siècles.

La fermeture des salles romaines du musée du Louvre, en travaux pendant deux années, permet de présenter à Lens près de 300 oeuvres déplacés depuis Paris. Tous les chefs-d’oeuvre sont là, avec aussi de nombreux prêts de musées des Hauts-de-France pour évoquer la Gaule Belgique, l’une des provinces de l’Empire romain.

Foisonnante et pédagogique, cette exposition est à l’image de Rome : vraiment spectaculaire !

Cliquer ici pour suivre une visite privée avec les commissaires de l’exposition.

Statue de Rome (1er – 2ème siècle apr. J.-C.) – Asie Mineure (Turquie actuelle) – Musée du Louvre

Rome

Une imposante statue de Rome ouvre le parcours. La ville personnifiée prend la forme d’une femme en Amazone, guerrière mythologique, sein découvert et fourreau de glaive à la ceinture. Cette représentation colossale est emblématique de la relation que la cité entretient avec la culture grecque.

Portrait d’Auguste (27 avant J.-C. – 14 après J.-C.) – Musée du Louvre
Coupe d’apparat, dite « coupe à l’Afrique » (1er siècle) – Boscoreale (Italie) – Musée du Louvre
Décret de Paul-Émile, proconsul d’hispanic Ultérieure » (189 avant J.-C.) – Musée du Louvre

Le parcours explore la manière dont la culture romaine va constituer le socle d’une civilisation commune, l’Empire romain.

Statue de Néron enfant (50 après J.-C.) – Musée du Louvre

Romanité

Rome développe une organisation politique, une culture visuelle, une religion, des mœurs originales.

Ustensile de cuisine en forme d’esclave africain (100-300 après J.-C.) – Musée du Louvre

De nombreux codes révèlent l’appartenance sociale. La toge signale la qualité de citoyen. À partir du règne d’Auguste (27 avant J.-C.), elle devient un vêtement d’apparat réservé aux grands rendez-vous publics, que les sculpteurs traduisent par un plissé monumental.

Statue d’homme drapé (togatus) et statue de femme drapée (1er siècle) – Musée du Louvre

La statue de Néron enfant reprend ce principe : sur le drapé de sa tunique est figurée une bulla, une amulette de métal de forme ronde attaché à un collier, qui définit le futur citoyen.

Au centre : statue de Néron enfant (50 après J.-C.) – Musée du Louvre
Statue de Livie (vers 14-20 après J.-C.) – Musée du Louvre
Au premier plan : statue de jeune homme (Marcus Claudius Marcellus ?) (25 avant J.-C.) – Musée du Louvre
Au premier plan : statue de jeune homme (Marcus Claudius Marcellus ?) (25 avant J.-C.) – Musée du Louvre

La personnification croissante du pouvoir par les imperatores, membres de l’aristocratie qui assument la conduite des affaires publiques et militaires, mène à l’instauration du régime impérial par Auguste entre 30 et 10 avant J.-C.

Tête d’Auguste portant la couronne de chêne (début du Ier siècle apr. J.-C.) – Musée du Louvre

Les détails physionomiques des portraits traduisent le souci de suggérer visuellement des idées telles que l’autorité, le sérieux ou encore la virtus, la valeur militaire.

Au premier plan : portrait de Flamine (250-165 après J.-C.) – Musée du Louvre

L’Empereur romain

La victoire d’Octave (futur Auguste) lors de la dernière des guerres civiles de la fin de la République aboutit à un régime d’exercice personnel du pouvoir sur la res publica : l’Empire. Les pouvoirs civils et militaires se concentrent entre les mains d’un seul homme, l’empereur.

Portrait en buste d’Agrippa (10 avant J.-C. – 10 après J.-C.) – Musée du Louvre
Portrait de Livie (27 avant J.-C. – 14 après J.-C.) – Musée du Louvre

Les statues et les bustes présentent l’empereur selon un répertoire codifié. Une imagerie héroïsante se développe : le culte impérial le montre sous l’aspect de Jupiter, dieu de la souveraineté.

Portrait en buste de Lucius Vers (161-169 après J.-C.) – Musée du Louvre
Au centre : statue d’homme (30-10 avant J.-C.) – Musée du Louvre

Rome, cité ouverte

L’attachement éprouvé par les Romains envers leur culture n’empêche pas Rome d’être une cité ouverte aux influences extérieures : centre du pouvoir à l’échelle de la Méditerranée à partir du 2ème siècle avant notre ère, Rome est un lieu de commerce et d’immigration, mais aussi l’épicentre de commandes artistiques.

Groupe statuaire, dit « Oreste et Pylade » (1-50 après J.-C.) – Rome (Italie) – Musée du Louvre

Imperium : être romain dans l’Empire

Le second volet de l’exposition plonge le visiteur dans le quotidien des habitants de l’Empire. On y découvre l’organisation administrative, militaire et politique qui se met progressivement en place sur tout le territoire.

Camée figurant Sérapis (1-300 après J.-C.) – Italie (?) – Musée du Louvre

L’Empire romain

Les légions, présentes dans de nombreuses provinces, contribuent à la stabilité interne du territoire romain en préservant la pax romana (paix romaine), mais fonctionnent également comme un élément d’intégration. Les diplomata (diplômes militaires) émis par l’empereur au bénéfice des « auxiliaires » de l’armée – recrutés majoritairement dans les contrées les plus lointaines – leurs confèrent la citoyenneté romaine au bout de plusieurs années de service.

Coupe de Césarée de Palestine (4ème siècle apr. J.-C.) – Beyrouth (Liban) – Musée du Louvre

Urbanisation et monumentalisation

Le modèle romain de la cité constitue un vecteur d’acculturation essentiel. Les communautés qui n’en disposaient pas auparavant se dotent de règles d’organisation collective qui s’appuient sur l’exemple romain.

Stèle funéraire du soldat Valerius Ianuarius (300-350 après J.-C.) – Longueau (Somme) – Musée du Louvre

Circulations

Les objets retrouvés sur les grands sites de la région Hauts-de-France sont l’occasion de s’interroger sur les échelles de circulation: la région, la province, plusieurs provinces, l’Empire. L’ensemble de vaisselle toscane, les coupes et cruches en verre de Cologne, ou encore la céramique produite sur la rive droite du Rhin, retrouvés lors de fouilles archéologiques dans la Somme et le Pas-de-Calais, en révèlent les dimensions.

Paquetage de militaire (vers 20-10 avant J.-C.) – Amiens (Somme) – Musée de Picardie (Amiens)
Groupe statuaire représentant Mars et Vénus (vers 150 après J.-C.) – Musée du Louvre

Pratiques partagées

La dynamique de romanisation passe par les pratiques sociales qui ont été adoptées, selon des rythmes et des intensités différentes, par les populations qui composent l’Empire.

Au centre : portrait en buste de Trajan (98-117 après J.-C.) – Musée du Louvre

Le portrait en constitue une première dimension marquante, à la croisée des traditions grecques et romaines.

Manche de couteau représentant un gladiateur – Musée du Louvre

Les spectacles – combats de gladiateurs et chasses dans l’amphithéâtre, courses de chars dans le cirque – sont, à Rome, une composante essentielle de la fête que l’on réserve aux dieux, et un autre marqueur de la romanisation des provinces.

Statue de Dioscure (100-125 après J.-C.) – Musée du Louvre
Statue d’Apollon de Lillebonne (200-300) – Gaule lyonnaise – Musée du Louvre

Esthétiser le monde

Les cités nourrissent un art de vivre qui fait du beau un symptôme de civilisation. La finesse d’exécution et de décor de certains établissements publics comme les thermes en témoigne. Cette riche floraison artistique infuse également la sphère domestique.

Réplique du type de l’Aphrodite accroupie (vers 150 après J.-C.) – Musée du Louvre

Commissariat de l’exposition

Cécile Giroire, conservatrice générale, directrice du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre
Martin Szewczyk, conservateur du patrimoine, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre
Assistés de : Florence Specque et Agnès Scherer, documentalistes scientifiques au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre.
Scénographie : Mathis Boucher, architecte-scénographe, musée du Louvre-Lens

Mosaïque figurant une personnification (200-225 après J.-C.) Antioche (Turquie) – Musée du Louvre

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Consultez la page spéciale dédiée à l’exposition sur le site Internet du Louvre-Lens.
Découvrez la visite privée de l’exposition en vidéo en cliquant ici.

Exposition « Rome. La Cité et l’Empire »
6 avril – 25 juillet 2022
Louvre-Lens
99 rue Paul Bert
62300 Lens

[Coulisses] Exposition « L’Art de la fête à la cour des Valois » à Fontainebleau

Exposition « L’Art de la fête à la cour des Valois »
10 avril – 4 juillet 2022
Château de Fontainebleau

Mascarades dans la cour Ovale, spectacles nautiques sur l’étang aux Carpes, joutes et tournois, banquets et représentations dans le parc : au XVIe siècle, le château de Fontainebleau fut un lieu de fêtes incontournable.
Une centaine d’œuvres, venues des plus grands musées d’Europe, révèlent tout l’éclat de ces fêtes somptueuses données à la cour des Valois, du règne de François Ier à celui d’Henri III.

Dans cette courte vidéo, Oriane Beaufils, conservatrice du patrimoine, chargée des collections de peintures et d’arts graphiques au château de Fontainebleau, dévoile les coulisses du montage de cette exposition.

La personnalité de Catherine de Médicis, reine puis reine-mère est au centre de l’exposition. Son mariage avec le futur Henri II en 1533 contribua à resserrer les liens unissant la France et l’Italie, les Valois de Fontainebleau et les Médicis de Florence.

« Tenture des Fêtes des Valois » – Galerie des Offices – Palazzo Pitti (Florence)

La collaboration exceptionnelle avec la ville de Florence et ses institutions muséales permet de présenter trois pièces de la célèbre « Tenture des Fêtes des Valois », l’un des témoignages les plus éblouissants de la splendeur des fêtes de cour.

Détail de la « Tenture des Fêtes des Valois » – Galerie des Offices – Palazzo Pitti (Florence)

« Dans cette cour, on ne s’occupe qu’à donner du bon temps tout le jour avec des joutes, des fêtes, avec de très belles mascarades toujours différentes » – Gian Battista Gambara, ambassadeur de Mantoue à la cour de France (1541)

Demi-armure de Charles IX – Musée de l’Armée

Dans ce siècle de guerres, la bravoure au combat et l’ardeur sur le champ de bataille constituent des qualités indispensables pour le prince. Le tournoi sous ses diverses formes, des plus violentes – et parfois cruelles – comme la joute aux plus sophistiquées et spectaculaires comme la quintaine, la bague, le carrousel est l’un des plaisirs les plus fréquents des fêtes de cour.

Fragment du décor de la Belle Cheminée par Mathieu Jacquet Armet – Château de Fontainebleau
Exposition en cours de montage – Château de Fontainebleau
Détail de la « Réception du duc d’Anjou à San Nicolo di Lido à Venise par le doge Moncenigo, le 28 juillet 1574 » d’après Andrea Vicentino (1542 – vers 1617) – Château de Versailles

Commissariat de l’exposition
Oriane Beaufils est conservateur du patrimoine. Diplômée de l’ESSEC et de l’Université de Glasgow, elle a travaillé chez Christie’s et Sotheby’s avant d’être lauréate du concours de conservateur du patrimoine en 2014. Elle a rejoint le château de Fontainebleau en juillet 2016 où elle est chargée des collections de peintures et d’arts graphiques, et assure le suivi scientifique des décors des XVIe et XVIIe siècles. Elle a été commissaire des expositions « Louis-Philippe à Fontainebleau. le roi et l’Histoire », « La renaissance de la Renaissance. Jean Alaux et la restauration de la salle de Bal » ou encore « Cave Canem. Jean-Baptiste Oudry et les chiens de Louis XV ».

Exposition en cours de montage – Château de Fontainebleau

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Consultez la page spéciale sur le site Internet du château de Fontainebleau

Exposition en cours de montage – Château de Fontainebleau

Exposition « L’Art de la fête à la cour des Valois »
10 avril – 4 juillet 2022
Château de Fontainebleau

[Exposition] Louis-Léopold Boilly au musée Cognacq-Jay

Exposition « Boilly. Chroniques parisiennes »
16 février – 26 juin 2022
Musée Cognacq-Jay (Paris)

Originaire du Nord de la France, Boilly part à la conquête de la capitale à l’âge de 24 ans, en 1785, pour ne plus jamais la quitter. Portraitiste des Parisiens, peintre de scènes urbaines et inventeur de trompe-l’œil saisissants : pendant soixante ans, Louis-Léopold Boilly (1761-1845) s’est fait le chroniqueur enthousiaste de Paris.

Cette exposition monographique explore la carrière foisonnante de Boilly au travers de 130 œuvres qui invitent à découvrir l’inventivité, la virtuosité et l’humour de l’artiste. Elle nous propose une vraie découverte de cet artiste grâce à de nombreux tableaux inédits. Une réussite !

Cliquer ici pour suivre une visite privée avec Sixtine de Saint-Léger, commissaire de l’exposition.

À gauche : « Jean qui rit » (vers 1808-1810) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière

Certaines œuvres sont exposées pour la première fois. Elles proviennent de prestigieuses institutions et de collections particulières, notamment celle conservée au Ramsbury Manor Foundation, au Royaume-Uni.

« Autoportrait en sans-culotte, vers 1793) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière

Boilly en scène

Louis-Léopold Boilly est à peine âgé de 24 ans lorsqu’il rejoint la capitale.
Auteur d’autoportraits singuliers, parfois teintés d’une dérision féroce, il se glisse au milieu de ses contemporains, en véritable témoin de l’avènement d’une société nouvelle.

« L’Ébahi » (vers 1808-1810) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière
« Portrait du fils de Boilly, Julien Boilly » (vers 1808) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Palais des Beaux-Arts de Lille
« Après le souper » (après 1830) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière

Chroniques parisiennes

À la grande histoire, Boilly préfère les petits spectacles de la vie quotidienne. Il s’attarde sur le passage d’une rue par temps de pluie ou le va-et-vient incessant des Šacres, pénètre dans la cour d’une prison de femmes.
La modernité de la ville le fascine. Il célèbre les nouveaux lieux de sociabilité comme les cafés, les théâtres, les salons ou encore les grands boulevards où se pressent les parisiens.

Détail de « Vue intérieure du Panthéon avec figures » (vers 1806-1819 ou après 1830) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Musée Carnavalet

Boilly documente une vision du Paris de son temps, celui dans lequel il aime à flâner.

Détail de « Le Passage de la planche » (vers 1810-1814) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Musée du Louvre
Détail de « Distribution de vin et de comestibles aux Champs Élysées, à l’occasion de la fête du roi » (1822) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Musée Carnavalet
« Deux jeunes Savoyards assis » (vers 1803) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière
« L’Arrivée d’une diligence dans la cour des Messageries » (1803) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Musée du Louvre

« Flâner, c’est jouir, c’est recueillir des traits d’esprit, c’est admirer de sublimes tableaux de malheur, d’amour, de joie, des portraits gracieux ou grotesques ; c’est plonger ses regards au fond de mille existences… » – Honoré de Balzac dans « Physiologie du mariage » (1829)

« Une marchande de fleurs » (vers 1803) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Galerie Didier Aaron (Paris)

Le spectacle des boulevards

Dès le début de sa carrière, Boilly vit dans le quartier des Grands Boulevards, haut lieu des divertissements dont il s’inspire.

« Le Spectacle ambulant de Polichinelle » (1832) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – The Ramsbury Manor Foundation (Wiltshire)
« La Lanterne magique » (vers 1808-1814) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection Robert Panhard
« Seize portraits d’hommes » (vers 1798) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection Véronique et Louis-Antoine Prat

« En fin observateur, Boilly scrute le caractère de ses contemporains. Sa modernité réside dans l’acuité qu’il porte aux expressions, dans le souci d’une forte individuation sociale. » – Sixtine de Saint-Léger

« La Vaccine ? » (vers 1823) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière

Les visages des Parisiens

Devenu un portraitiste recherché de la capitale, en particulier par la nouvelle bourgeoisie, Boilly tire le portrait de tous les Parisiens comme des personnalités de passage.

Portraits (vers 1798) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière

Il élabore un format inédit de portraits, brossant ses « petits » portraits en buste au cours d’une séance de pause de deux heures, et les présente systématiquement dans le même cadre. Cinq mille visages furent ainsi immortalisés par le pinceau de Boilly, dont près de mille sont aujourd’hui connus.

« Quarante portraits » (vers 1798) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière

Les paris de Boilly

L’immense succès de de la Réunion d’artistes dans l’Atelier d’Isabey au Salon de 1798 – le temps fort de l’art contemporain – consacre sa carrière. Fort de ce triomphe, le peintre présente au Salon de 1800 un trompe-l’œil singulier : l’estampe, la peinture ou le dessin deviennent le sujet même de son tableau.

Détail de « Un trompe-l’œil » (vers 1800) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière

Illusions d’optique

Curieux de son temps, Boilly est fasciné par l’actualité scientifique et les innovations techniques. En amateur, il collectionne de nombreux instruments optiques : chambres noires (il en possède une trentaine), télescopes, lorgnettes, pantographes ou zograscopes, autant d’objets nouveaux dont il mobilise les ressources afin d’atteindre la perfection illusionniste dans ses fameux trompe-l’œil.

« Amphitrite sur les eaux » (vers 1800) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière

Des boudoirs aux boulevards

Boilly découvre à Paris les œuvres des peintres hollandais du XVIIe siècle. Comme ses contemporains Jean-Honoré Fragonard et Marguerite Gérard, il entreprend de rivaliser avec ses prédécesseurs en perpétuant une tradition libertine pour une clientèle connaisseuse des sous-entendus équivoques.

« L’Indiscret » (vers 1789-1793) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Musée Cognacq-Jay
« La Lutte galante » (vers 1789-1793) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière

Ces scènes de mœurs, interprétées dans un langage proche du théâtre de Beaumarchais, jouent avec originalité des subterfuges de l’amour et de la pluralité des plaisirs, féminins et masculins.

« Deux jeunes amies qui s’embrassent » (vers 1789-1793) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – The Ramsbury Foundation (Wiltshire)

Toutes les photographies par @scribeaccroupi

« La Descente de l’escalier » (vers 1800-1810) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Musée Cognacq-Jay

Commissariat de l’exposition

Commissariat général
Annick Lemoine, directrice du musée Cognacq-Jay
Sixtine de Saint-Léger, attachée de conservation du musée Cognacq-Jay

Commissariat scientifique
Étienne Bréton, historien de l’art, directeur d’un cabinet de conseil et d’expertise en art
Pascal Zuber, historien de l’art, directeur d’un cabinet de conseil et d’expertise en art

Détail de « Les Coucous sur le quai des Tuileries » (vers 1807-1810) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Musée Carnavalet

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Consulter la page spéciale sur le site Internet du musée Cognacq-Jay.
Suivez la visite privée avec Sixtine de Saint-Léger, commissaire de l’exposition.

Détail de « Un Christ » (vers 1812) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection Jean-Luc Baroni

Exposition « Boilly. Chroniques parisiennes »
16 février – 26 juin 2022
Musée Cognacq-Jay
8 rue Elzévir
75003 Paris

[Exposition] « Giorgio Vasari, le livre des dessins » au musée du Louvre

Exposition « Giorgio Vasari, le livre des dessins. Destinées d’une collection mythique »
31 mars – 18 juillet 2022
Musée du Louvre

Giorgio Vasari a réuni une formidable collection pour former le légendaire « Libro de’ disegni », lequel fait son apparition dans la seconde édition des « Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes », parue en 1568. Le 29 juin 1574, deux jours après la mort de Vasari, le Libro fut remis au grand-duc de Toscane, Francesco I. Ensuite, il disparaît.

Le musée du Louvre consacre sa nouvelle exposition Arts Graphiques à cet ensemble mythique et réunit un très bel ensemble de somptueux dessins.

Les grands collectionneurs et connaisseurs des XVIIe et XVIIIe siècles ont tous rêvé d’acquérir et cru qu’ils possédaient des dessins du Libro de Vasari. Mais en 1950, deux grands savants ont remarqué sur un « montage Vasari » la présence d’un mystérieux emblème. Les choses ne sont donc pas si simples…

Introduction

En 1554, le duc Cosimo de’ Medici prit à son service Giorgio Vasari, peintre, architecte et écrivain, qui venait de faire paraître à Florence un ouvrage destiné à fonder l’historiographie de l’art de la Renaissance italienne : « Les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes ».
Les Vies furent rééditées en 1568. Vasari ne cesse d’y évoquer un Livre, le « Libro de’ disegni », dans lequel il avait réuni les plus belles feuilles des maîtres dont il rapportait la biographie et l’oeuvre.

« Charles Quint couronnant Cosimo I de’ Medici » par Francesco de’ Rossi, dit Saliviati – Attribution moderne : d’après Francesco Salviati – Musée du Louvre
« Le Christ mort soutenu par saint Jean et pleuré par les Saintes Femmes » (vers 1551-1553) par Giulio Clovio (1498-1578) – Musée du Louvre
« Pépin le Bref menant captif Astolphe, roi des Lombards, et remettant à l’Église l’exarchat de Ravenne » – Etude pour la fresque de la Sala Regia au Palais du Vatican (vers 1563-1565) par Girolamo Siciolante da Sermoneta (1521-1575) – Musée du Louvre

Le montage Vasari

En 1730, Mariette donnait la préface d’un volume d’estampes gravées par le comte de Caylus : le Recueil de têtes de caractère et de charges dessinées par Léonard de Vinci florentin. La publication comprenait des reproductions d’après des dessins de la collection du financier Pierre Crozat, attribués à Léonard, et dont Mariette considérait la provenance vasarienne comme certaine.

« Tête de vieillard » dit « Portrait de Savonarole » – Leonardo da Vinci – Attributions modernes : Anonyme florentin du XVe siècle et Giorgio Vasari (montage) – Albertina (Vienne)

C’est à cette occasion que Mariette décrivit le Livre des dessins et les montages qui, selon lui, en étaient la caractéristique : Pour les faire paraître avec plus d’élégance, ils étaient environnés d’ornements dessinés avec soin par le Vasari ou par ses élèves, et le nom de l’auteur était écrit au bas de chacun en beaux caractères.

« Tête de vieillard aux yeux fermés » – Étude préparatoire au « Portrait de vieil homme et d’enfant » du musée du Louvre (vers 1490) – Sans attribution, puis attribution moderne, Domenico Bigordi, dit Domenico Ghirlandaio (1449-1494) – Nationalmuseum de Stockholm

À ces archétypes érigés en critères de reconnaissance d’un dessin du Livre, les historiens ont ultérieurement rattaché une somptueuse série de montages à motifs d’architecture qui se rencontrent dans les grandes collections publiques et privées.

« Tête de jeune femme », « Caricature de vieille femme, de profil », « Caricature de vieillard au bonnet, de profil » et « Caricature de vieillard, de trois quarts » par Leonardo da Vinci (?) – Attributions modernes : d’après Leonardo da Vinci (Etudes de têtes), Francesco Granacci (Saint Jean Baptiste) et Jacopo Zucchi (montage) – Albertina (Vienne)

Le livre des dessins

Les deux montages archétypes de Mariette sont universellement reconnus comme de la main de Vasari ou de son collaborateur, Jacopo Zucchi.
On sait aujourd’hui que les classiques montages architecturaux furent conçus non pas pour, ou par Vasari, mais pour un autre collectionneur.

« Chien à poil long », « Femme captive, assise sur des trophées », « Victoire assise sur des trophées, écrivant sur un bouclier », « David tenant la tête de Goliath » par Giulio Pippi, dit Giulio Romano – Musée du Louvre
« Jeune homme assis, jeune homme tenant une fronde, jeune homme debout » par Paolo Uccello – Attributions modernes : Ecole de Paolo Uccello et anonyme florentin, vers 1450 – Nationalmuseum (Stockholm)
« Tête d’homme coiffé d’un bonnet. Homme drapé, s’inclinant vers la droite » par Sandro Botticelli – Attribution moderne : Ecole de Sandro Botticelli – Musée du Louvre

Le Livre de Vasari se réduit finalement à une trentaine de feuilles certaines.

« Dragon dévorant un serpent » par Andrea del Sarto (1486-1530) – Musée du Louvre

L’emblème des Gaddi

En 1950, Arthur Popham et Philip Pouncey, remarquèrent, sur un montage « Vasari », la présence d’un emblème qu’ils identifièrent comme celui qui figurait au revers de la médaille de Giovanni Gaddi, prieur de la République florentine en 1477. Ils en déduisirent que le montage avait été réalisé pour Niccolò Gaddi, petit-neveu de Giovanni, et collectionneur fort célèbre en son temps.

« La Flagellation du Christ » par Battista del Moro (1514-1575) – Musée du Louvre

Le vieux « montage Vasari » doit désormais être nommé « montage Gaddi ». Il ne signale plus l’appartenance d’une feuille au Livre des dessins, mais à un nouvel ensemble : la collection Gaddi.

« Saint Jérôme au désert » par Paolo Farinati (1524-1606) – Musée du Louvre

La collection Gaddi

Niccolò di Sinibaldo Gaddi, né en 1537, appartenait à l’une des familles les plus fortunées de Florence. Il avait une passion absolue pour les arts.

« Nu féminin voilé » par Francesco De’ Rossi, dit Salviati (1510- 1563) – Musée du Louvre

La collection Gaddi était rangée dans des portefeuilles, montés sur le recto et le verso de grandes feuilles libres à fonction scénographique, ornées, sur chaque face, du fameux encadrement architectural à la plume et à l’encre rehaussé de lavis.

« Statue colossale d’Hercule, entourée de personnages qui la contemplent ou la dessinent » par Bartolomeo Ammanati – Attribution moderne : Giulio Clovio – Musée du Louvre

Dispersion

Le Livre des dessins fut, selon toute vraisemblance, démembré par le duc Francesco et ses successeurs immédiats. Vers 1636-1637, les dessins furent pour l’essentiel vendus à Thomas Howard, comte d’Arundel, illustre collectionneur anglais. Leur dispersion s’accélère après la mort d’Arundel en 1646. L’ensemble le plus vaste se trouve aujourd’hui dans les collections du Louvre.

« Adam et Ève chassés de l’Éden », d’après Paolo Farinati par Serafino da Verona – Musée du Louvre

Au XVIIIe siècle, à Paris, Pierre Crozat recueillit de nombreuses feuilles provenant, croyait-on, du Livre vasarien.

« Tête de saint Jean Baptiste » – Attribution moderne : Luca Signorelli – Nationalmuseum (Stockholm)

La plupart des feuilles du Livre de Giorgio Vasari et de la collection Gaddi ont perdu leur montage d’origine.

« Jeune homme jouant avec son sexe et poursuivi par un chien » – Attribution moderne : Girolamo Francesco Maria Mazzuola, dit Parmigianino – Musée du Louvre

Commissariat de l’exposition
Louis Frank, conservateur général au département des Arts graphiques, musée du Louvre
Carina Fryklund, senior curator, département des collections, Nationalmuseum de Stockholm

« Feuille d’études de cerfs et de putto tenant un fruit » – Attribution moderne : Paolo Uccello – Nationalmuseum (Stockholm)

Exposition « Giorgio Vasari, le livre des dessins. Destinées d’une collection mythique »
31 mars – 18 juillet 2022
Musée du Louvre

[Exposition] Le peintre finlandais Albert Edelfelt au Petit Palais

Exposition « Albert Edelfelt (1854-1905). Lumières de Finlande »
10 mars – 10 juillet 2022
Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

Cette exposition monographique est dédiée au peintre Albert Edelfelt. Quasiment inconnu en France, il est l’une des gloires de la peinture finlandaise et c’est tout à l’honneur du Petit Palais que de nous le faire découvrir d’une façon si éclatante.

Une centaine d’œuvres permet de retracer l’évolution de sa carrière et de montrer comment cet artiste a contribué à la reconnaissance de la peinture finlandaise à la fin du XIXe siècle.

« Autoportrait en pied », inachevé (vers 1884) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)
Étude pour « Un déjeuner chez Ledoyen, le jour de vernissage » (1886) par Albert Edelfelt – Musée d’Art (Göteborg)

L’Arcadie familiale

Né en 1854 à Porvoo, sur la côte sud de la Finlande, Albert Edelfelt est le fils d’un architecte d’origine suédoise. À la mort de son père en 1869, il se retrouve à vivre au sein d’un univers essentiellement féminin, entre sa mère, ses sœurs et la vieille servante Fredrika Snygg, dite Tatja.

À droite : « Portrait de Berta Edelfelt, sœur de l’artiste » (1884) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)
« Portrait d’Alexandra Edeffilet, mère de l’artiste » (1883) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)
« Portrait du grand-père de l’artiste » (1874) par Albert Edelfelt – Musée d’Orsay, en dépôt au musée des Beaux-Arts Jules-Chéret de Nice

La peinture d’histoire

Edelfelt suit une première formation artistique à Helsinki et poursuit ses études à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers. Pour lancer sa carrière de peintre d’histoire, Edelfelt entreprend un voyage à Paris et, finalement, s’y installe.

Au premier plan : « Le Duc Charles insulte le cadavre de son ennemi Klaus Fleming » (1878) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)
« Le Village incendié : épisode de la révolte des paysans finlandais, en 1596 » (1879) par Albert Edelfelt – Musée national de Finlance (Helsinki)
Détail de « Le Village incendié : épisode de la révolte des paysans finlandais, en 1596 » (1879) par Albert Edelfelt – Musée national de Finlance (Helsinki)
Détail de « Le Village incendié : épisode de la révolte des paysans finlandais, en 1596 » (1879) par Albert Edelfelt – Musée national de Finlance (Helsinki)

Ces années d’étude sont l’occasion de développer un réseau de camaraderie artistique : il fréquente plusieurs confrères finlandais et sympathise avec de jeunes artistes gravitant autour de Jules Bastien-Lepage.

« Étude de femme nue » et « Académie masculine, de dos » (1874) par Albert Edelfelt – Musée d’Art de l’Ateneum (Helsinki)

Le pleinairisme

Malgré sa formation académique, Edelfelt est sensible aux tendances novatrices qui nourrissent le milieu artistique parisien dans les années 1870. Il évolue vers le « pleinairisme », mouvement privilégiant l’étude de la lumière et l’observation de la nature.

Détail de « Enfants au bord de l’eau » (1884) par Albert Edelfelt – Musée d’Art de l’Ateneum (Helsinki)
Détail de « Enfants au bord de l’eau » (1884) par Albert Edelfelt – Musée d’Art de l’Ateneum (Helsinki)
« En route pour le baptême » (1880) par Albert Edelfelt – Collection privée (Helsinki)
« Le Convoi d’un enfant, Finlande » (1879) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)

Edelfelt atteint la consécration officielle avec l’acquisition par l’État français, en 1882, de sa toile « Service divin au bord de la mer », premier achat français d’une œuvre finlandaise.

« Service divin au bord de la mer » (1881) par Albert Edelfelt – Musée d’Orsay
Détail de « Service divin au bord de la mer » (1881) par Albert Edelfelt – Musée d’Orsay

Il n’est cependant pas imperméable à l’art des impressionnistes, comme en témoignent « Toits de Paris sous la neige » et « Sous les bouleaux ».

« Sous les bouleaux II » (1882) par Albert Edelfelt – Josie Rowland
Détail de « Toits de Paris sous la neige » (1887) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)

Il réalise un seul grand tableau de sujet parisien dans sa carrière : « Au jardin du Luxembourg ». La toile, présentée à la galerie Georges Petit en 1887, frappe par la subtilité de sa lumière et sa virtuosité chromatique.

« Au jardin du Luxembourg » (1887) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)

Le Portrait de Louis Pasteur

Au Salon de 1886, Edelfelt réalise un vrai coup d’éclat avec la présentation du portrait de Louis Pasteur. Il choisit de représenter le savant dans son laboratoire : le visage concentré et déterminé, Pasteur examine un morceau de moelle épinière dans un flacon.

À gauche : « Portrait de Louis Pasteur » (1884) par Albert Edelfelt – Centre national des arts plastiques (Paris La Défense)

Incarnation de la science positiviste promue par la IIIe République, ce portrait est acheté par l’État français et vaut à Edelfelt la Légion d’honneur.

Détail du « Portrait de Louis Pasteur » (1886) par Albert Edelfelt – Musée d’Orsay
« Portrait de docteur Roux faisant son cours » (1895) par Albert Edelfelt – Collection du musée Pasteur (Paris)

Scènes de la vie moderne

Edelfelt est un portraitiste très recherché par les cercles mondains, tant intellectuels que politiques ou princiers. Il se plaît à représenter les élégantes Parisiennes, bien souvent sous les traits de son modèle favori, Virginie.

À gauche : « Parisienne lisant » (1880) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)
« Virginie » (1883) par Albert Edelfelt – Joensuu Art Museum (Finlande)
« Au piano » (1884) par Albert Edelfelt – Musée d’Art (Göteborg)

Parmi ses égéries, la diva finlandaise Aïno Ackté qu’il représente dans la pose dans l’un de ses rôles emblématiques, en Alceste sur les rives du Styx.

« Aïno Ackté en Alceste sur les rives du Styx » (1902) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)

Le chant de la terre natale

Parallèlement à sa carrière parisienne, Edelfelt entretient un lien fort avec sa terre natale. Disposant d’un port d’attache à Haikko où il se fait construire un atelier en 1883, il y retourne tous les étés.

« Vieille paysanne finlandaise » (1882) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)
Détail de « Petit fille tricotant une chaussette » (1886) par Albert Edelfelt – Fondation des Beaux-Arts Gösta Serlachius (Mänttä)

Le peintre met en scène ses compatriotes finlandais, un peuple de paysans et de marins, les paysages mêlant lacs et forêts, la lumière crépusculaire, la neige et les maisons de bois.

« Chagrin » (1894) par Albert Edelfelt – Musée d’Art de l’Ateneum (Helsinki)
« Apprentis tailleurs dans un asile d’enfants, Finlance » (1885) par Albert Edelfelt – Collections Reitz

Les œuvres à connotation patriotique

Albert Edelfelt joue un rôle majeur dans la promotion de la Finlande ainsi que dans sa lutte pour l’indépendance face à l’impérialisme russe. Outre son lien viscéral à sa terre natale, son attachement aux sujets spécifiquement finlandais participe également d’un réel engagement politique.

« Pêcheurs finlandais » (1898) par Albert Edelfelt – Musée d’Art de l’Ateneum (Helsinki)

Haikko, le retour aux sources

Albert Edelfelt meurt le 18 août 1905 à Haikko, dans ce lieu qui lui est si cher et qu’il continue à représenter jusqu’à la fin de sa vie. Cette bourgade constitue pour le peintre un refuge intime, étroitement associé à son univers familial.

« Le Long du rivage (Annie Edelfelt et son chien) » (1883) par Albert Edelfelt – Musée d’Art de l’Ateneum (Helsinki)

Cette exposition est organisée avec le Musée d’Art de l’Ateneum de Helsinki.

En savoir +

Consultez la page spéciale dédiée à l’exposition sur le site Internet du Petit Palais.

Exposition « Albert Edelfelt (1854-1905). Lumières de Finlande »
10 mars – 10 juillet 2022
Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Avenue Winston-Churchill
75008 Paris