Exposition « Rome. La Cité et l’Empire »
6 avril – 25 juillet 2022 Louvre-Lens
La fermeture des salles romaines du musée du Louvre permet de présenter au Louvre-Lens près de 300 oeuvres déplacés depuis Paris, avec aussi de nombreux prêts des musées des Hauts-de-France.
Le parcours s’organise autour de deux grands thèmes : l’un sur Rome comme organisme social, politique et culturel, l’autre sur l’Empire. Il explore la manière dont la culture romaine va constituer le socle d’une civilisation commune à un territoire politiquement et culturellement très divers.
Suivez-moi pour une visite privée tout à fait exceptionnelle avec Cécile Giroire, conservatrice générale, directrice du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre, et Martin Szewczyk, conservateur du patrimoine au sein du même département.
Mosaïque figurant une personnification (200-225 après J.-C.) – Antioche (Turquie) – Musée du LouvrePortrait d’Auguste (27 avant J.-C. – 14 après J.-C.) – Musée du Louvre
L’image de l’empereur fait l’objet de soins particuliers : la confection de modèles au sein du palais impérial, et leur diffusion contrôlée au sein de l’Empire, montrent l’attention portée à la production d’un message qui soit le reflet fidèle de l’idéologie impériale.
Détail du groupe statuaire « Mars et Vénus » (vers 150 après J.-C.) – Musée du LouvreStatue de Néron enfant (50 après J.-C.) – Musée du LouvreStatue de Livie (vers 14-20 après J.-C.) – Rome (Italie) – Musée du Louvre
L’attachement des Romains à leur culture n’empêche pas Rome d’être une cité ouverte aux influences extérieures : centre du pouvoir à l’échelle de la Méditerranée à partir du 2ème siècle avant notre ère, Rome est un lieu de commerce et d’immigration, mais aussi l’épicentre de commandes artistiques. La cité se révèle particulièrement perméable aux influences venues de l’extérieur, tout spécialement des mondes grec et oriental. Elle le fait sans abdiquer sa spécificité : c’est ce brassage qui constitue sa particularité.
Statue de jeune homme (Marcus Claudius Marcellus ?) (25 avant J.-C.) – Musée du LouvreCoupe à buste (25-50 après J.-C.) – Boscoreale (Italie) – Musée du Louvre
La circulation des biens, des hommes et des idées permise par l’espace unifié et contrôlé par Rome, fait de l’Empire un vaste réseau d’échanges. Marbres et pierres colorés, textiles précieux, denrées prisées comme certains vins ou encore l’huile d’olive, massivement exportés d’Espagne ou d’Afrique, mais aussi de manière essentielle le blé d’Égypte, d’Afrique du nord ou de Sicile, affluent vers Rome et se diffusent dans tout l’espace de l’empire. Le développement d’un large réseau de voies encourage cette mobilité.
Paquetage de militaire (vers 20-10 avant J.-C.) – Musée de Picardie (Amiens)
Relief figurant une divinité matinale ou une allégorie (100-150 après J.-C.) – Carthage (Tunisie) – Musée du LouvreStatue d’Apollon de Lillebonne (200-300) – Gaule lyonnaise – Musée du Louvre
Commissariat de l’exposition
Cécile Giroire, conservatrice générale, directrice du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre Martin Szewczyk, conservateur du patrimoine, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre
Assistés de : Florence Specque et Agnès Scherer, documentalistes scientifiques au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre.
Scénographie : Mathis Boucher, architecte-scénographe, musée du Louvre-Lens
En savoir +
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Exposition « Rome. La Cité et l’Empire »
6 avril – 25 juillet 2022
Louvre-Lens
99 rue Paul Bert
62300 Lens
Exposition « Dessins orientalistes du musée Condé »
5 mars – 29 mai 2022
Cabinet d’arts graphiques du château de Chantilly
À l’occasion du bicentenaire de la naissance du duc d’Aumale, le musée Condé qu’il a fondé rend hommage au dernier propriétaire du château de Chantilly. Avec des dessins de Decamps, Delacroix, Dauzats et Marilhat, cette exposition témoigne de la vie d’Henri d’Orléans en Algérie et de son intérêt pour les artistes du mouvement orientaliste.
Nicole Garnier-Pelle, conservateur général du patrimoine chargée du musée Condé, nous présente les chefs-d’œuvre de cette collection de dessins orientalistes.
« Cavalerie turque asiatique traversant un gué » par Alexandre-Gabriel Decamps (1803-1860) – Musée Condé
Jeune officier, Henri d’Orléans, duc d’Aumale (1822-1897), sert en Algérie d’avril 1840 à février 1848, pendant la guerre de colonisation, d’abord aux côtés de son frère aîné Ferdinand duc d’Orléans, puis comme gouverneur de la province de Médéah et enfin comme gouverneur général de l’Algérie.
Parmi les premiers artistes voyageurs de cette génération, Decamps est envoyé en Grèce en 1828, suite à la guerre d’indépendance grecque, pour peindre la bataille navale de Navarin, puis continue vers Constantinople et se fixe en février 1828 à Smyrne. Son séjour d’un an au Proche-Orient sera la principale source d’inspiration qu’il continuea à exploiter sa vie durant.
« Vue d’Hébron en Palestine » par Alexandre-Gabriel Decamps (1803-1860) – Musée Condé« Marche de bachi-bouzouks » (1840) par Alexandre-Gabriel Decamps (1803-1860) – Musée Condé
Prosper Marilhat (1811-1847)
Marilhat part en Orient en avril 1831 comme dessinateur dans une expédition scientifique allemande dirigée par le baron von Hügel, naturaliste et diplomate autrichien. Il passe deux ans en Grèce, Syrie, Liban, Palestine et surtout en Égypte, séjournant longuement en 1832 à Alexandrie et dans le delta. Pour Théophile Gautier, les œuvres de Marilhat donnent « la nostalgie de l’Orient, où (il) n’avai(t) jamais mis les pieds ».
« Bords du Nil » par Prosper Marilhat (1811-1847) – Musée Condé
Eugène Delacroix (1798-1863)
Le voyage de Delacroix au Maroc de janvier à juin 1832 marque le début de l’orientalisme romantique. À Tanger, Delacroix découvre la Casbah et écrit qu’il est » au milieu du peuple le plus étrange et qu’il faudrait avoir vingt bras et quarante-huit heures par journée […] pour donner une idée de tout cela ». Il a le sentiment de baigner en pleine Antiquité : « Rome n’est plus dans Rome (…) Vous vous croyez à Rome ou à Athènes moins l’atticisme ; mais les manteaux, les toges, et mille accidents les plus antiques » le fascinent et lui font voir « l’Antiquité vivante ».
« La famille Bouzaglo dans son appartement » – Feuillet détaché de l’album du Maroc (1832) d’Eugène Delacroix (1798-1863) – Musée Condé
Acquisitions orientalistes du duc d’Aumale
Les dessins orientalistes du duc d’Aumale se limitent finalement à quelques très grands artistes comme Delacroix, Decamps et Marilhat, appréciés par le frère aîné du prince, prématurément disparu, dont Aumale reprenait le rôle de grand collectionneur.
« Études d’hommes assis, Alger 29 mai 1840 » – Feuillet de croquis par Félix-Emmanuel Philippoteaux (1815-1884) – Musée Condé« Coucher de soleil sur l’île de Philae » par Edward Lear (1812-1888) – Musée Condé
« Ferdinand duc d’Orléans, prince royal (1810-1842), et Youssouf Bey (1809-1866), à cheval, Oran 1836 » par le capitaine Théodore Leblanc (1800-1837) – Musée Condé
Exposition « Dessins orientalistes du musée Condé »
5 mars – 29 mai 2022
Cabinet d’arts graphiques
Château de Chantilly
60500 Chantilly
Exposition « Rome. La Cité et l’Empire »
6 avril – 25 juillet 2022 Louvre-Lens
Avec plus de 400 œuvres, la nouvelle exposition du Louvre-Lens propose un panorama exceptionnel de la civilisation romaine. Elle raconte l’histoire de la cité de Rome, de son Empire et de son art, sur plus de cinq siècles.
La fermeture des salles romaines du musée du Louvre, en travaux pendant deux années, permet de présenter à Lens près de 300 oeuvres déplacés depuis Paris. Tous les chefs-d’oeuvre sont là, avec aussi de nombreux prêts de musées des Hauts-de-France pour évoquer la Gaule Belgique, l’une des provinces de l’Empire romain.
Foisonnante et pédagogique, cette exposition est à l’image de Rome : vraiment spectaculaire !
Cliquer ici pour suivre une visite privée avec les commissaires de l’exposition.
Statue de Rome (1er – 2ème siècle apr. J.-C.) – Asie Mineure (Turquie actuelle) – Musée du Louvre
Rome
Une imposante statue de Rome ouvre le parcours. La ville personnifiée prend la forme d’une femme en Amazone, guerrière mythologique, sein découvert et fourreau de glaive à la ceinture. Cette représentation colossale est emblématique de la relation que la cité entretient avec la culture grecque.
Portrait d’Auguste (27 avant J.-C. – 14 après J.-C.) – Musée du LouvreCoupe d’apparat, dite « coupe à l’Afrique » (1er siècle) – Boscoreale (Italie) – Musée du LouvreDécret de Paul-Émile, proconsul d’hispanic Ultérieure » (189 avant J.-C.) – Musée du Louvre
Le parcours explore la manière dont la culture romaine va constituer le socle d’une civilisation commune, l’Empire romain.
Statue de Néron enfant (50 après J.-C.) – Musée du Louvre
Romanité
Rome développe une organisation politique, une culture visuelle, une religion, des mœurs originales.
Ustensile de cuisine en forme d’esclave africain (100-300 après J.-C.) – Musée du Louvre
De nombreux codes révèlent l’appartenance sociale. La toge signale la qualité de citoyen. À partir du règne d’Auguste (27 avant J.-C.), elle devient un vêtement d’apparat réservé aux grands rendez-vous publics, que les sculpteurs traduisent par un plissé monumental.
Statue d’homme drapé (togatus) et statue de femme drapée (1er siècle) – Musée du Louvre
La statue de Néron enfant reprend ce principe : sur le drapé de sa tunique est figurée une bulla, une amulette de métal de forme ronde attaché à un collier, qui définit le futur citoyen.
Au centre : statue de Néron enfant (50 après J.-C.) – Musée du LouvreStatue de Livie (vers 14-20 après J.-C.) – Musée du LouvreAu premier plan : statue de jeune homme (Marcus Claudius Marcellus ?) (25 avant J.-C.) – Musée du LouvreAu premier plan : statue de jeune homme (Marcus Claudius Marcellus ?) (25 avant J.-C.) – Musée du Louvre
La personnification croissante du pouvoir par les imperatores, membres de l’aristocratie qui assument la conduite des affaires publiques et militaires, mène à l’instauration du régime impérial par Auguste entre 30 et 10 avant J.-C.
Tête d’Auguste portant la couronne de chêne (début du Ier siècle apr. J.-C.) – Musée du Louvre
Les détails physionomiques des portraits traduisent le souci de suggérer visuellement des idées telles que l’autorité, le sérieux ou encore la virtus, la valeur militaire.
Au premier plan : portrait de Flamine (250-165 après J.-C.) – Musée du Louvre
L’Empereur romain
La victoire d’Octave (futur Auguste) lors de la dernière des guerres civiles de la fin de la République aboutit à un régime d’exercice personnel du pouvoir sur la res publica : l’Empire. Les pouvoirs civils et militaires se concentrent entre les mains d’un seul homme, l’empereur.
Portrait en buste d’Agrippa (10 avant J.-C. – 10 après J.-C.) – Musée du LouvrePortrait de Livie (27 avant J.-C. – 14 après J.-C.) – Musée du Louvre
Les statues et les bustes présentent l’empereur selon un répertoire codifié. Une imagerie héroïsante se développe : le culte impérial le montre sous l’aspect de Jupiter, dieu de la souveraineté.
Portrait en buste de Lucius Vers (161-169 après J.-C.) – Musée du LouvreAu centre : statue d’homme (30-10 avant J.-C.) – Musée du Louvre
Rome, cité ouverte
L’attachement éprouvé par les Romains envers leur culture n’empêche pas Rome d’être une cité ouverte aux influences extérieures : centre du pouvoir à l’échelle de la Méditerranée à partir du 2ème siècle avant notre ère, Rome est un lieu de commerce et d’immigration, mais aussi l’épicentre de commandes artistiques.
Groupe statuaire, dit « Oreste et Pylade » (1-50 après J.-C.) – Rome (Italie) – Musée du Louvre
Imperium : être romain dans l’Empire
Le second volet de l’exposition plonge le visiteur dans le quotidien des habitants de l’Empire. On y découvre l’organisation administrative, militaire et politique qui se met progressivement en place sur tout le territoire.
Camée figurant Sérapis (1-300 après J.-C.) – Italie (?) – Musée du Louvre
L’Empire romain
Les légions, présentes dans de nombreuses provinces, contribuent à la stabilité interne du territoire romain en préservant la pax romana (paix romaine), mais fonctionnent également comme un élément d’intégration. Les diplomata (diplômes militaires) émis par l’empereur au bénéfice des « auxiliaires » de l’armée – recrutés majoritairement dans les contrées les plus lointaines – leurs confèrent la citoyenneté romaine au bout de plusieurs années de service.
Coupe de Césarée de Palestine (4ème siècle apr. J.-C.) – Beyrouth (Liban) – Musée du Louvre
Urbanisation et monumentalisation
Le modèle romain de la cité constitue un vecteur d’acculturation essentiel. Les communautés qui n’en disposaient pas auparavant se dotent de règles d’organisation collective qui s’appuient sur l’exemple romain.
Stèle funéraire du soldat Valerius Ianuarius (300-350 après J.-C.) – Longueau (Somme) – Musée du Louvre
Circulations
Les objets retrouvés sur les grands sites de la région Hauts-de-France sont l’occasion de s’interroger sur les échelles de circulation: la région, la province, plusieurs provinces, l’Empire. L’ensemble de vaisselle toscane, les coupes et cruches en verre de Cologne, ou encore la céramique produite sur la rive droite du Rhin, retrouvés lors de fouilles archéologiques dans la Somme et le Pas-de-Calais, en révèlent les dimensions.
Paquetage de militaire (vers 20-10 avant J.-C.) – Amiens (Somme) – Musée de Picardie (Amiens)Groupe statuaire représentant Mars et Vénus (vers 150 après J.-C.) – Musée du Louvre
Pratiques partagées
La dynamique de romanisation passe par les pratiques sociales qui ont été adoptées, selon des rythmes et des intensités différentes, par les populations qui composent l’Empire.
Au centre : portrait en buste de Trajan (98-117 après J.-C.) – Musée du Louvre
Le portrait en constitue une première dimension marquante, à la croisée des traditions grecques et romaines.
Manche de couteau représentant un gladiateur – Musée du Louvre
Les spectacles – combats de gladiateurs et chasses dans l’amphithéâtre, courses de chars dans le cirque – sont, à Rome, une composante essentielle de la fête que l’on réserve aux dieux, et un autre marqueur de la romanisation des provinces.
Statue de Dioscure (100-125 après J.-C.) – Musée du LouvreStatue d’Apollon de Lillebonne (200-300) – Gaule lyonnaise – Musée du Louvre
Esthétiser le monde
Les cités nourrissent un art de vivre qui fait du beau un symptôme de civilisation. La finesse d’exécution et de décor de certains établissements publics comme les thermes en témoigne. Cette riche floraison artistique infuse également la sphère domestique.
Réplique du type de l’Aphrodite accroupie (vers 150 après J.-C.) – Musée du Louvre
Commissariat de l’exposition
Cécile Giroire, conservatrice générale, directrice du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre Martin Szewczyk, conservateur du patrimoine, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre
Assistés de : Florence Specque et Agnès Scherer, documentalistes scientifiques au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre.
Scénographie : Mathis Boucher, architecte-scénographe, musée du Louvre-Lens
Mosaïque figurant une personnification (200-225 après J.-C.) Antioche (Turquie) – Musée du Louvre
Exposition « L’Art de la fête à la cour des Valois »
10 avril – 4 juillet 2022
Château de Fontainebleau
Mascarades dans la cour Ovale, spectacles nautiques sur l’étang aux Carpes, joutes et tournois, banquets et représentations dans le parc : au XVIe siècle, le château de Fontainebleau fut un lieu de fêtes incontournable.
Une centaine d’œuvres, venues des plus grands musées d’Europe, révèlent tout l’éclat de ces fêtes somptueuses données à la cour des Valois, du règne de François Ier à celui d’Henri III.
Dans cette courte vidéo, Oriane Beaufils, conservatrice du patrimoine, chargée des collections de peintures et d’arts graphiques au château de Fontainebleau, dévoile les coulisses du montage de cette exposition.
La personnalité de Catherine de Médicis, reine puis reine-mère est au centre de l’exposition. Son mariage avec le futur Henri II en 1533 contribua à resserrer les liens unissant la France et l’Italie, les Valois de Fontainebleau et les Médicis de Florence.
« Tenture des Fêtes des Valois » – Galerie des Offices – Palazzo Pitti (Florence)
La collaboration exceptionnelle avec la ville de Florence et ses institutions muséales permet de présenter trois pièces de la célèbre « Tenture des Fêtes des Valois », l’un des témoignages les plus éblouissants de la splendeur des fêtes de cour.
Détail de la « Tenture des Fêtes des Valois » – Galerie des Offices – Palazzo Pitti (Florence)
« Dans cette cour, on ne s’occupe qu’à donner du bon temps tout le jour avec des joutes, des fêtes, avec de très belles mascarades toujours différentes » – Gian Battista Gambara, ambassadeur de Mantoue à la cour de France (1541)
Demi-armure de Charles IX – Musée de l’Armée
Dans ce siècle de guerres, la bravoure au combat et l’ardeur sur le champ de bataille constituent des qualités indispensables pour le prince. Le tournoi sous ses diverses formes, des plus violentes – et parfois cruelles – comme la joute aux plus sophistiquées et spectaculaires comme la quintaine, la bague, le carrousel est l’un des plaisirs les plus fréquents des fêtes de cour.
Fragment du décor de la Belle Cheminée par Mathieu Jacquet Armet – Château de FontainebleauExposition en cours de montage – Château de FontainebleauDétail de la « Réception du duc d’Anjou à San Nicolo di Lido à Venise par le doge Moncenigo, le 28 juillet 1574 » d’après Andrea Vicentino (1542 – vers 1617) – Château de Versailles
Commissariat de l’exposition Oriane Beaufils est conservateur du patrimoine. Diplômée de l’ESSEC et de l’Université de Glasgow, elle a travaillé chez Christie’s et Sotheby’s avant d’être lauréate du concours de conservateur du patrimoine en 2014. Elle a rejoint le château de Fontainebleau en juillet 2016 où elle est chargée des collections de peintures et d’arts graphiques, et assure le suivi scientifique des décors des XVIe et XVIIe siècles. Elle a été commissaire des expositions « Louis-Philippe à Fontainebleau. le roi et l’Histoire », « La renaissance de la Renaissance. Jean Alaux et la restauration de la salle de Bal » ou encore « Cave Canem. Jean-Baptiste Oudry et les chiens de Louis XV ».
Exposition en cours de montage – Château de Fontainebleau
Exposition « Boilly. Chroniques parisiennes »
16 février – 26 juin 2022
Musée Cognacq-Jay (Paris)
Originaire du Nord de la France, Boilly part à la conquête de la capitale à l’âge de 24 ans, en 1785, pour ne plus jamais la quitter. Portraitiste des Parisiens, peintre de scènes urbaines et inventeur de trompe-l’œil saisissants : pendant soixante ans, Louis-Léopold Boilly (1761-1845) s’est fait le chroniqueur enthousiaste de Paris.
Cette exposition monographique explore la carrière foisonnante de Boilly au travers de 130 œuvres qui invitent à découvrir l’inventivité, la virtuosité et l’humour de l’artiste. Elle nous propose une vraie découverte de cet artiste grâce à de nombreux tableaux inédits. Une réussite !
Cliquer ici pour suivre une visite privée avec Sixtine de Saint-Léger, commissaire de l’exposition.
À gauche : « Jean qui rit » (vers 1808-1810) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière
Certaines œuvres sont exposées pour la première fois. Elles proviennent de prestigieuses institutions et de collections particulières, notamment celle conservée au Ramsbury Manor Foundation, au Royaume-Uni.
« Autoportrait en sans-culotte, vers 1793) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière
Boilly en scène
Louis-Léopold Boilly est à peine âgé de 24 ans lorsqu’il rejoint la capitale.
Auteur d’autoportraits singuliers, parfois teintés d’une dérision féroce, il se glisse au milieu de ses contemporains, en véritable témoin de l’avènement d’une société nouvelle.
« L’Ébahi » (vers 1808-1810) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière« Portrait du fils de Boilly, Julien Boilly » (vers 1808) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Palais des Beaux-Arts de Lille« Après le souper » (après 1830) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière
Chroniques parisiennes
À la grande histoire, Boilly préfère les petits spectacles de la vie quotidienne. Il s’attarde sur le passage d’une rue par temps de pluie ou le va-et-vient incessant des acres, pénètre dans la cour d’une prison de femmes.
La modernité de la ville le fascine. Il célèbre les nouveaux lieux de sociabilité comme les cafés, les théâtres, les salons ou encore les grands boulevards où se pressent les parisiens.
Détail de « Vue intérieure du Panthéon avec figures » (vers 1806-1819 ou après 1830) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Musée Carnavalet
Boilly documente une vision du Paris de son temps, celui dans lequel il aime à flâner.
Détail de « Le Passage de la planche » (vers 1810-1814) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Musée du LouvreDétail de « Distribution de vin et de comestibles aux Champs Élysées, à l’occasion de la fête du roi » (1822) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Musée Carnavalet« Deux jeunes Savoyards assis » (vers 1803) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière« L’Arrivée d’une diligence dans la cour des Messageries » (1803) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Musée du Louvre
« Flâner, c’est jouir, c’est recueillir des traits d’esprit, c’est admirer de sublimes tableaux de malheur, d’amour, de joie, des portraits gracieux ou grotesques ; c’est plonger ses regards au fond de mille existences… » – Honoré de Balzac dans « Physiologie du mariage » (1829)
« Une marchande de fleurs » (vers 1803) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Galerie Didier Aaron (Paris)
Le spectacle des boulevards
Dès le début de sa carrière, Boilly vit dans le quartier des Grands Boulevards, haut lieu des divertissements dont il s’inspire.
« Le Spectacle ambulant de Polichinelle » (1832) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – The Ramsbury Manor Foundation (Wiltshire)« La Lanterne magique » (vers 1808-1814) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection Robert Panhard« Seize portraits d’hommes » (vers 1798) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection Véronique et Louis-Antoine Prat
« En fin observateur, Boilly scrute le caractère de ses contemporains. Sa modernité réside dans l’acuité qu’il porte aux expressions, dans le souci d’une forte individuation sociale. » – Sixtine de Saint-Léger
« La Vaccine ? » (vers 1823) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière
Les visages des Parisiens
Devenu un portraitiste recherché de la capitale, en particulier par la nouvelle bourgeoisie, Boilly tire le portrait de tous les Parisiens comme des personnalités de passage.
Portraits (vers 1798) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière
Il élabore un format inédit de portraits, brossant ses « petits » portraits en buste au cours d’une séance de pause de deux heures, et les présente systématiquement dans le même cadre. Cinq mille visages furent ainsi immortalisés par le pinceau de Boilly, dont près de mille sont aujourd’hui connus.
L’immense succès de de la Réunion d’artistes dans l’Atelier d’Isabey au Salon de 1798 – le temps fort de l’art contemporain – consacre sa carrière. Fort de ce triomphe, le peintre présente au Salon de 1800 un trompe-l’œil singulier : l’estampe, la peinture ou le dessin deviennent le sujet même de son tableau.
Détail de « Un trompe-l’œil » (vers 1800) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière
Illusions d’optique
Curieux de son temps, Boilly est fasciné par l’actualité scientifique et les innovations techniques. En amateur, il collectionne de nombreux instruments optiques : chambres noires (il en possède une trentaine), télescopes, lorgnettes, pantographes ou zograscopes, autant d’objets nouveaux dont il mobilise les ressources afin d’atteindre la perfection illusionniste dans ses fameux trompe-l’œil.
« Amphitrite sur les eaux » (vers 1800) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière
Des boudoirs aux boulevards
Boilly découvre à Paris les œuvres des peintres hollandais du XVIIe siècle. Comme ses contemporains Jean-Honoré Fragonard et Marguerite Gérard, il entreprend de rivaliser avec ses prédécesseurs en perpétuant une tradition libertine pour une clientèle connaisseuse des sous-entendus équivoques.
« L’Indiscret » (vers 1789-1793) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Musée Cognacq-Jay« La Lutte galante » (vers 1789-1793) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière
Ces scènes de mœurs, interprétées dans un langage proche du théâtre de Beaumarchais, jouent avec originalité des subterfuges de l’amour et de la pluralité des plaisirs, féminins et masculins.
« Deux jeunes amies qui s’embrassent » (vers 1789-1793) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – The Ramsbury Foundation (Wiltshire)
Toutes les photographies par @scribeaccroupi
« La Descente de l’escalier » (vers 1800-1810) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Musée Cognacq-Jay
Commissariat de l’exposition
Commissariat général Annick Lemoine, directrice du musée Cognacq-Jay Sixtine de Saint-Léger, attachée de conservation du musée Cognacq-Jay
Commissariat scientifique Étienne Bréton, historien de l’art, directeur d’un cabinet de conseil et d’expertise en art Pascal Zuber, historien de l’art, directeur d’un cabinet de conseil et d’expertise en art
Détail de « Les Coucous sur le quai des Tuileries » (vers 1807-1810) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Musée Carnavalet
Exposition « Giorgio Vasari, le livre des dessins. Destinées d’une collection mythique »
31 mars – 18 juillet 2022
Musée du Louvre
Giorgio Vasari a réuni une formidable collection pour former le légendaire « Libro de’ disegni », lequel fait son apparition dans la seconde édition des « Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes », parue en 1568. Le 29 juin 1574, deux jours après la mort de Vasari, le Libro fut remis au grand-duc de Toscane, Francesco I. Ensuite, il disparaît.
Le musée du Louvre consacre sa nouvelle exposition Arts Graphiques à cet ensemble mythique et réunit un très bel ensemble de somptueux dessins.
Les grands collectionneurs et connaisseurs des XVIIe et XVIIIe siècles ont tous rêvé d’acquérir et cru qu’ils possédaient des dessins du Libro de Vasari. Mais en 1950, deux grands savants ont remarqué sur un « montage Vasari » la présence d’un mystérieux emblème. Les choses ne sont donc pas si simples…
Introduction
En 1554, le duc Cosimo de’ Medici prit à son service Giorgio Vasari, peintre, architecte et écrivain, qui venait de faire paraître à Florence un ouvrage destiné à fonder l’historiographie de l’art de la Renaissance italienne : « Les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes ».
Les Vies furent rééditées en 1568. Vasari ne cesse d’y évoquer un Livre, le « Libro de’ disegni », dans lequel il avait réuni les plus belles feuilles des maîtres dont il rapportait la biographie et l’oeuvre.
« Charles Quint couronnant Cosimo I de’ Medici » par Francesco de’ Rossi, dit Saliviati – Attribution moderne : d’après Francesco Salviati – Musée du Louvre« Le Christ mort soutenu par saint Jean et pleuré par les Saintes Femmes » (vers 1551-1553) par Giulio Clovio (1498-1578) – Musée du Louvre« Pépin le Bref menant captif Astolphe, roi des Lombards, et remettant à l’Église l’exarchat de Ravenne » – Etude pour la fresque de la Sala Regia au Palais du Vatican (vers 1563-1565) par Girolamo Siciolante da Sermoneta (1521-1575) – Musée du Louvre
Le montage Vasari
En 1730, Mariette donnait la préface d’un volume d’estampes gravées par le comte de Caylus : le Recueil de têtes de caractère et de charges dessinées par Léonard de Vinci florentin. La publication comprenait des reproductions d’après des dessins de la collection du financier Pierre Crozat, attribués à Léonard, et dont Mariette considérait la provenance vasarienne comme certaine.
« Tête de vieillard » dit « Portrait de Savonarole » – Leonardo da Vinci – Attributions modernes : Anonyme florentin du XVe siècle et Giorgio Vasari (montage) – Albertina (Vienne)
C’est à cette occasion que Mariette décrivit le Livre des dessins et les montages qui, selon lui, en étaient la caractéristique : Pour les faire paraître avec plus d’élégance, ils étaient environnés d’ornements dessinés avec soin par le Vasari ou par ses élèves, et le nom de l’auteur était écrit au bas de chacun en beaux caractères.
« Tête de vieillard aux yeux fermés » – Étude préparatoire au « Portrait de vieil homme et d’enfant » du musée du Louvre (vers 1490) – Sans attribution, puis attribution moderne, Domenico Bigordi, dit Domenico Ghirlandaio (1449-1494) – Nationalmuseum de Stockholm
À ces archétypes érigés en critères de reconnaissance d’un dessin du Livre, les historiens ont ultérieurement rattaché une somptueuse série de montages à motifs d’architecture qui se rencontrent dans les grandes collections publiques et privées.
« Tête de jeune femme », « Caricature de vieille femme, de profil », « Caricature de vieillard au bonnet, de profil » et « Caricature de vieillard, de trois quarts » par Leonardo da Vinci (?) – Attributions modernes : d’après Leonardo da Vinci (Etudes de têtes), Francesco Granacci (Saint Jean Baptiste) et Jacopo Zucchi (montage) – Albertina (Vienne)
Le livre des dessins
Les deux montages archétypes de Mariette sont universellement reconnus comme de la main de Vasari ou de son collaborateur, Jacopo Zucchi.
On sait aujourd’hui que les classiques montages architecturaux furent conçus non pas pour, ou par Vasari, mais pour un autre collectionneur.
« Chien à poil long », « Femme captive, assise sur des trophées », « Victoire assise sur des trophées, écrivant sur un bouclier », « David tenant la tête de Goliath » par Giulio Pippi, dit Giulio Romano – Musée du Louvre« Jeune homme assis, jeune homme tenant une fronde, jeune homme debout » par Paolo Uccello – Attributions modernes : Ecole de Paolo Uccello et anonyme florentin, vers 1450 – Nationalmuseum (Stockholm)« Tête d’homme coiffé d’un bonnet. Homme drapé, s’inclinant vers la droite » par Sandro Botticelli – Attribution moderne : Ecole de Sandro Botticelli – Musée du Louvre
Le Livre de Vasari se réduit finalement à une trentaine de feuillescertaines.
« Dragon dévorant un serpent » par Andrea del Sarto (1486-1530) – Musée du Louvre
L’emblème des Gaddi
En 1950, Arthur Popham et Philip Pouncey, remarquèrent, sur un montage « Vasari », la présence d’un emblème qu’ils identifièrent comme celui qui figurait au revers de la médaille de Giovanni Gaddi, prieur de la République florentine en 1477. Ils en déduisirent que le montage avait été réalisé pour Niccolò Gaddi, petit-neveu de Giovanni, et collectionneur fort célèbre en son temps.
« La Flagellation du Christ » par Battista del Moro (1514-1575) – Musée du Louvre
Le vieux « montage Vasari » doit désormais être nommé « montage Gaddi ». Il ne signale plus l’appartenance d’une feuille au Livre des dessins, mais à un nouvel ensemble : la collection Gaddi.
« Saint Jérôme au désert » par Paolo Farinati (1524-1606) – Musée du Louvre
La collection Gaddi
Niccolò di Sinibaldo Gaddi, né en 1537, appartenait à l’une des familles les plus fortunées de Florence. Il avait une passion absolue pour les arts.
« Nu féminin voilé » par Francesco De’ Rossi, dit Salviati (1510- 1563) – Musée du Louvre
La collection Gaddi était rangée dans des portefeuilles, montés sur le recto et le verso de grandes feuilles libres à fonction scénographique, ornées, sur chaque face, du fameux encadrement architectural à la plume et à l’encre rehaussé de lavis.
« Statue colossale d’Hercule, entourée de personnages qui la contemplent ou la dessinent » par Bartolomeo Ammanati – Attribution moderne : Giulio Clovio – Musée du Louvre
Dispersion
Le Livre des dessins fut, selon toute vraisemblance, démembré par le duc Francesco et ses successeurs immédiats. Vers 1636-1637, les dessins furent pour l’essentiel vendus à Thomas Howard, comte d’Arundel, illustre collectionneur anglais. Leur dispersion s’accélère après la mort d’Arundel en 1646. L’ensemble le plus vaste se trouve aujourd’hui dans les collections du Louvre.
« Adam et Ève chassés de l’Éden », d’après Paolo Farinati par Serafino da Verona – Musée du Louvre
Au XVIIIe siècle, à Paris, Pierre Crozat recueillit de nombreuses feuilles provenant, croyait-on, du Livre vasarien.
« Tête de saint Jean Baptiste » – Attribution moderne : Luca Signorelli – Nationalmuseum (Stockholm)
La plupart des feuilles du Livre de Giorgio Vasari et de la collection Gaddi ont perdu leur montage d’origine.
« Jeune homme jouant avec son sexe et poursuivi par un chien » – Attribution moderne : Girolamo Francesco Maria Mazzuola, dit Parmigianino – Musée du Louvre
Commissariat de l’exposition Louis Frank, conservateur général au département des Arts graphiques, musée du Louvre Carina Fryklund, senior curator, département des collections, Nationalmuseum de Stockholm
« Feuille d’études de cerfs et de putto tenant un fruit » – Attribution moderne : Paolo Uccello – Nationalmuseum (Stockholm)
Exposition « Giorgio Vasari, le livre des dessins. Destinées d’une collection mythique »
31 mars – 18 juillet 2022
Musée du Louvre
Cette exposition monographique est dédiée au peintre Albert Edelfelt. Quasiment inconnu en France, il est l’une des gloires de la peinture finlandaise et c’est tout à l’honneur du Petit Palais que de nous le faire découvrir d’une façon si éclatante.
Une centaine d’œuvres permet de retracer l’évolution de sa carrière et de montrer comment cet artiste a contribué à la reconnaissance de la peinture finlandaise à la fin du XIXe siècle.
« Autoportrait en pied », inachevé (vers 1884) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)Étude pour « Un déjeuner chez Ledoyen, le jour de vernissage » (1886) par Albert Edelfelt – Musée d’Art (Göteborg)
L’Arcadie familiale
Né en 1854 à Porvoo, sur la côte sud de la Finlande, Albert Edelfelt est le fils d’un architecte d’origine suédoise. À la mort de son père en 1869, il se retrouve à vivre au sein d’un univers essentiellement féminin, entre sa mère, ses sœurs et la vieille servante Fredrika Snygg, dite Tatja.
À droite : « Portrait de Berta Edelfelt, sœur de l’artiste » (1884) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)« Portrait d’Alexandra Edeffilet, mère de l’artiste » (1883) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)« Portrait du grand-père de l’artiste » (1874) par Albert Edelfelt – Musée d’Orsay, en dépôt au musée des Beaux-Arts Jules-Chéret de Nice
La peinture d’histoire
Edelfelt suit une première formation artistique à Helsinki et poursuit ses études à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers. Pour lancer sa carrière de peintre d’histoire, Edelfelt entreprend un voyage à Paris et, finalement, s’y installe.
Au premier plan : « Le Duc Charles insulte le cadavre de son ennemi Klaus Fleming » (1878) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)« Le Village incendié : épisode de la révolte des paysans finlandais, en 1596 » (1879) par Albert Edelfelt – Musée national de Finlance (Helsinki)Détail de « Le Village incendié : épisode de la révolte des paysans finlandais, en 1596 » (1879) par Albert Edelfelt – Musée national de Finlance (Helsinki)Détail de « Le Village incendié : épisode de la révolte des paysans finlandais, en 1596 » (1879) par Albert Edelfelt – Musée national de Finlance (Helsinki)
Ces années d’étude sont l’occasion de développer un réseau de camaraderie artistique : il fréquente plusieurs confrères finlandais et sympathise avec de jeunes artistes gravitant autour de Jules Bastien-Lepage.
« Étude de femme nue » et « Académie masculine, de dos » (1874) par Albert Edelfelt – Musée d’Art de l’Ateneum (Helsinki)
Le pleinairisme
Malgré sa formation académique, Edelfelt est sensible aux tendances novatrices qui nourrissent le milieu artistique parisien dans les années 1870. Il évolue vers le « pleinairisme », mouvement privilégiant l’étude de la lumière et l’observation de la nature.
Détail de « Enfants au bord de l’eau » (1884) par Albert Edelfelt – Musée d’Art de l’Ateneum (Helsinki)Détail de « Enfants au bord de l’eau » (1884) par Albert Edelfelt – Musée d’Art de l’Ateneum (Helsinki)« En route pour le baptême » (1880) par Albert Edelfelt – Collection privée (Helsinki)« Le Convoi d’un enfant, Finlande » (1879) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)
Edelfelt atteint la consécration officielle avec l’acquisition par l’État français, en 1882, de sa toile « Service divin au bord de la mer », premier achat français d’une œuvre finlandaise.
« Service divin au bord de la mer » (1881) par Albert Edelfelt – Musée d’OrsayDétail de « Service divin au bord de la mer » (1881) par Albert Edelfelt – Musée d’Orsay
Il n’est cependant pas imperméable à l’art des impressionnistes, comme en témoignent « Toits de Paris sous la neige » et « Sous les bouleaux ».
« Sous les bouleaux II » (1882) par Albert Edelfelt – Josie RowlandDétail de « Toits de Paris sous la neige » (1887) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)
Il réalise un seul grand tableau de sujet parisien dans sa carrière : « Au jardin du Luxembourg ». La toile, présentée à la galerie Georges Petit en 1887, frappe par la subtilité de sa lumière et sa virtuosité chromatique.
« Au jardin du Luxembourg » (1887) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)
Le Portrait de Louis Pasteur
Au Salon de 1886, Edelfelt réalise un vrai coup d’éclat avec la présentation du portrait de Louis Pasteur. Il choisit de représenter le savant dans son laboratoire : le visage concentré et déterminé, Pasteur examine un morceau de moelle épinière dans un flacon.
À gauche : « Portrait de Louis Pasteur » (1884) par Albert Edelfelt – Centre national des arts plastiques (Paris La Défense)
Incarnation de la science positiviste promue par la IIIe République, ce portrait est acheté par l’État français et vaut à Edelfelt la Légion d’honneur.
Détail du « Portrait de Louis Pasteur » (1886) par Albert Edelfelt – Musée d’Orsay« Portrait de docteur Roux faisant son cours » (1895) par Albert Edelfelt – Collection du musée Pasteur (Paris)
Scènes de la vie moderne
Edelfelt est un portraitiste très recherché par les cercles mondains, tant intellectuels que politiques ou princiers. Il se plaît à représenter les élégantes Parisiennes, bien souvent sous les traits de son modèle favori, Virginie.
À gauche : « Parisienne lisant » (1880) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)« Virginie » (1883) par Albert Edelfelt – Joensuu Art Museum (Finlande)« Au piano » (1884) par Albert Edelfelt – Musée d’Art (Göteborg)
Parmi ses égéries, la diva finlandaise Aïno Ackté qu’il représente dans la pose dans l’un de ses rôles emblématiques, en Alceste sur les rives du Styx.
« Aïno Ackté en Alceste sur les rives du Styx » (1902) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)
Le chant de la terre natale
Parallèlement à sa carrière parisienne, Edelfelt entretient un lien fort avec sa terre natale. Disposant d’un port d’attache à Haikko où il se fait construire un atelier en 1883, il y retourne tous les étés.
« Vieille paysanne finlandaise » (1882) par Albert Edelfelt – Ateneum Art Museum (Helsinki)Détail de « Petit fille tricotant une chaussette » (1886) par Albert Edelfelt – Fondation des Beaux-Arts Gösta Serlachius (Mänttä)
Le peintre met en scène ses compatriotes finlandais, un peuple de paysans et de marins, les paysages mêlant lacs et forêts, la lumière crépusculaire, la neige et les maisons de bois.
« Chagrin » (1894) par Albert Edelfelt – Musée d’Art de l’Ateneum (Helsinki)« Apprentis tailleurs dans un asile d’enfants, Finlance » (1885) par Albert Edelfelt – Collections Reitz
Les œuvres à connotation patriotique
Albert Edelfelt joue un rôle majeur dans la promotion de la Finlande ainsi que dans sa lutte pour l’indépendance face à l’impérialisme russe. Outre son lien viscéral à sa terre natale, son attachement aux sujets spécifiquement finlandais participe également d’un réel engagement politique.
« Pêcheurs finlandais » (1898) par Albert Edelfelt – Musée d’Art de l’Ateneum (Helsinki)
Haikko, le retour aux sources
Albert Edelfelt meurt le 18 août 1905 à Haikko, dans ce lieu qui lui est si cher et qu’il continue à représenter jusqu’à la fin de sa vie. Cette bourgade constitue pour le peintre un refuge intime, étroitement associé à son univers familial.
« Le Long du rivage (Annie Edelfelt et son chien) » (1883) par Albert Edelfelt – Musée d’Art de l’Ateneum (Helsinki)
Cette exposition est organisée avec le Musée d’Art de l’Ateneum de Helsinki.
Exposition « Albert Edelfelt (1854-1905). Lumières de Finlande »
10 mars – 10 juillet 2022
Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Avenue Winston-Churchill
75008 Paris
Les Arts de l’Islam au musée du Louvre
Web-série en 4 parties, proposée par Coupe-File Art et Scribe Accroupi
Cette web-série a été réalisée au cœur des collections du musée du Louvre avec Yannick Lintz, directrice du département des Arts de l’Islam.
Dans les 4 épisodes de cette web-série, découvrez les œuvres marquantes du département ainsi que les relations et échanges des Arts de cette civilisation avec d’autres territoires.
Cette web-série est réalisée avec Nicolas Bousser et Antoine Lavastre du web-magazine Coupe-File Art et Scribe Accroupi.
Perle de coquillage, le wampum est bien plus qu’une simple matière première. Convoité et imité, il joue un rôle clé dans les relations entre les nations autochtones et les colonies européennes établies entre le sud du Québec et l’État de Caroline de Sud actuels.
Paz Núñez-Regueiro, responsable de l’Unité patrimoniale des collections Amériques du musée du Quai Branly, vous raconte l’histoire du wampum au travers du parcours de l’exposition.
Vers le tout début du 17e siècle au Nord-Est de l’Amérique, alors que la France étend son emprise coloniale dans la région, de petites perles cylindriques en coquillage dénommées wampum (appelées « porcelaines » par les Français), commencent à être utilisées comme objets d’échange entre Autochtones et Européens.
Certaines nations iroquoises emploient le wampum pour produire des colliers tissés et des ficelles de perles qui servent à matérialiser la parole donnée. Dans un monde de l’oralité où l’écrit n’a pas encore sa place, les nations européennes se plient aux protocoles autochtones, et adoptent l’usage de ces « perles qui parlent » pour négocier alliances et traités. Ainsi démarre une histoire vieille de plus de quatre siècles au cours de laquelle les usages et les valeurs du wampum évoluent au gré des bouleversements politiques et culturels.
Pour la toute première fois, cette exposition réunit l’ensemble des wampums conservés en France, à Paris, Chartres, Besançon et Lille.
À travers une cinquantaine de pièces, l’exposition met en lumière toutes les facettes du wampum : de la matière première convoitée, transformée en perles et en objets à l’instar des colliers diplomatiques, support de parole, bien d’échange, insigne de pouvoir et de prestige, objet religieux…
Objet du passé, le wampum est aussi un symbole du présent : l’exposition aborde également son rôle dans les pratiques autochtones actuelles, sur la base d’un dialogue avec des partenaires abénaki, français, huron-wendat et haudenosaunee.
Commissariat de l’exposition
Commissariat général Paz Núñez-Regueiro, responsable de l’Unité Patrimoniale Amériques au musée du quai Branly – Jacques Chirac, Paris Nikolaus Stolle, chercheur invité pour le projet CRoyAN, musée du quai Branly – Jacques Chirac, Paris
Comité scientifique Michael Galban, conservateur, Seneca Art & Culture Center, Ganondagan State Historic Site, Victor (New York) Jonathan Lainey, conservateur, Cultures autochtones, Musée McCord, Montréal (Québec) Nicole O’Bomsawin, ancienne directrice du Musée des Abénakis, Odanak (Québec) Leandro Varison, chargé de la recherche, musée du quai Branly – Jacques Chirac
Exposition « Wampum. Perles de diplomatie en Nouvelle-France »
8 février – 15 mai 2022
Musée du quai Branly – Jacques Chirac
37 Quai Branly
75007 Paris
L’exposition sera présentée au Seneca Art & Culture Center de New York State du 26 mars au 17 septembre 2023, et au Musée McCord à Montréal du 20 octobre 2023 au 3 mars 2024.
Exposition « Face à face. Visière d’un cavalier romain »
29 janvier – 9 mai 2022 Musée d’Archéologie nationale (Saint-Germain-en-Laye)
Plus de cent ans après sa découverte en 1908, la visière de casque à visage romain de Conflans-en-Jarnisy (Meurthe-et-Moselle) vient de rejoindre les collections du musée d’Archéologie nationale. Son étude scientifique, conduite avec le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF), a permis d’éclairer les choix de restauration.
Suivez Sophie Féret et Clara Bernard, conservatrices du patrimoine et commissaires scientifiques de l’exposition, pour mieux comprendre cet objet au travers des études et analyses réalisées à l’occasion de son acquisition.
Photographie de la collection Emile Coliez, issue des archives de Montherlant – Musée d’Archéologie nationale
La visière est découverte par des terrassiers en 1908. D’abord confiée à un officier à la retraite, puis au docteur Émile Coliez, la visière est ensuite étudiée par Paul Perdrizet. Ce dernier publie, en 1911, la première étude dans la revue de la Société d’archéologie de Lorraine. D’après lui, la visière aurait été déposée au sein d’une sépulture avec d’autres objets, aujourd’hui perdus.
Photographie de la collection Emile Coliez, issue des archives de Montherlant – Musée d’Archéologie nationale
Cette visière est faite d’une tôle de cuivre aujourd’hui corrodée. Les rivets, disposés en partie inférieure des joues, et la corrosion du fer, visible sur les oreilles, sont les indices d’un timbre en fer disparu.
Visière de casque à visage romain de Conflans-en-Jarnisy – Musée d’Archéologie nationale
D’après Flavius Arrien, écrivain grec et fidèle de l’empereur Hadrien, le casque à visage faisait partie de l’équipement des cavaliers romains. Le soldat auquel il a appartenu est inconnu. Comme d’autres, ce militaire fit peut-être le choix d’être enseveli avec une partie de son équipement.
Visière de casque à visage romain de Conflans-en-Jarnisy – Musée d’Archéologie nationale
Acquise en 2019 par l’État avec l’aide de la Fondation La Marck, la visière a été étudiée par le Centre de recherche et de restauration des musées de France. Des photographies sous U.V. ont révélé d’anciennes interventions effectuées, tandis que des radiographies ont dévoilé les détails du décor de la coiffe. La visière a également bénéficié d’une photogrammétrie et d’une numérisation 3D, très utiles durant tout le processus de restauration. L’Accélérateur Grand Louvre d’Analyses Élémentaires (AGLAE), seul équipement de ce type au monde exclusivement dédié au patrimoine, a aussi été utilisé.
Pansements adhésifs utilisés lors de précédentes restauration de la visière – C2RMF
La restauration a été l’occasion de formuler des hypothèses sur l’histoire matérielle de l’œuvre. Des analyses d’adhésifs, de datation au Carbone 14 ainsi que des tests de comblement virtuels sur modèle 3D ont été réalisés.
Matériel de restauration – C2RMF
En 2022, la visière est exposée pour la première fois au musée d’Archéologie nationale.
Visière de casque à visage romain de Conflans-en-Jarnisy – Musée d’Archéologie nationale
Commissariat de l’exposition
Commissariat général Rose-Marie Mousseaux, conservatrice en chef du patrimoine, directrice du musée d’Archéologie nationale et du Domaine national de Saint-Germain-en-Laye Daniel Roger, conservateur général du patrimoine, adjoint à la directrice, responsable du pôle scientifique du musée d’Archéologie nationale
Commissariat scientifique Sophie Féret, conservatrice du patrimoine, chargée des collections de la Gaule Romaine du musée d’Archéologie nationale Clara Bernard, conservatrice du patrimoine, chargée des antiquités grecques, étrusques et romaines – Département Restauration, filière Archéologie – Centre de Recherche et de Restauration des musées de France (C2RMF)
Visière de casque en fer (vers 40 après J.-C.) découverte à Chassenard (Allier) – Musée d’Archéologie nationale
Exposition « Face à face. Visière d’un cavalier romain »
29 janvier – 9 mai 2022
Musée d’Archéologie nationale
Place Charles de Gaulle
78100 Saint-Germain-en-Laye
En haut, à droite : imitation du casque de Luke Skywalker dans « La guerre des étoiles » de Georges Lucas
Exposition « Le Théâtre de Troie. Antoine Coypel, d’Homère à Virgile »
22 janvier – 17 avril 2022 Musée des Beaux-Arts de Tours
L’année 2022 marque le tricentenaire de la disparition du peintre d’histoire Antoine Coypel (1661-1722), célèbre en son temps pour ses nombreux tableaux et décors monumentaux, destinés au roi Louis XIV et au Régent Philippe d’Orléans.
Suivez Jessica Degain, conservatrice du Patrimoine, pour faire revivre cet artiste avec notamment deux tableaux de Tours, « La Colère d’Achille » et « Les Adieux d’Hector et Andromaque ».
Jessica Degain, conservatrice du Patrimoine – Coulisses du tournage dans l’exposition du musée des Beaux-Arts de Tours
Antoine Coypel (1661-1722)
Peintre majeur de la fin du XVIIe et début du XVIIIe siècle, Antoine Coypel connut une brillante carrière officielle de peintre d’histoire sous les règnes de Louis XIV et la régence de Philippe d’Orléans. À l’âge de 12 ans, il accompagne son père à Rome, lequel est nommé directeur de l’Académie de France. Antoine découvre l’art antique mais également Raphaël, Titien et le Corrège.
Autoportrait (1715) d’Antoine Coypel – Musée nationale des châteaux de Versailles et de Trianon, dépôt du musée du Louvre« Vie d’Antoine Coypel » (1752) par Charles Antoine Coypel – Bibliothèque nationale de France (Paris)« Jupiter et Junon sur le mont Ida » ou « La Ceinture de Vénus » (vers 1700) par Gaspard Duchange (1662-1757) d’après Antoine Coypel – Musée des Beaux-Arts de RennesDétail de « Jupiter et Junon sur le mont Ida » ou « La Ceinture de Vénus » (vers 1700-1720) par l’atelier d’Antoine Coypel – Musée des Beaux-Arts de Rennes« Vénus apportant des armes à Énée » (vers 1700-1720) par l’atelier d’Antoine Coypel – Musée des Beaux-Arts de Rennes
La Galerie d’Énée
De retour à Paris, l’artiste est reçu à l’Académie royale comme peintre d’histoire, en 1681. Du château de Marly à la chapelle du château de Versailles, Coypel participe alors à la plupart des chantiers royaux. Peintre officiel au service du duc d’Orléans, frère de Louis XIV, et de son fils Philippe d’Orléans, futur Régent, il réalise pour ce dernier le prestigieux décor de la galerie d’Énée au Palais- Royal, hélas disparu.
Exposition « Le Théâtre de Troie. Antoine Coypel, d’Homère à Virgile » – Musée des Beaux-Arts de ToursExposition « Le Théâtre de Troie. Antoine Coypel, d’Homère à Virgile » – Musée des Beaux-Arts de Tours
L’exposition propose de reconstituer le décor de cette galerie. Ce décor monumental, aujourd’hui disparu à l’exception de sept tableaux conservés au Louvre et au musée Fabre de Montpellier, est connu grâce à des dessins préparatoires, esquisses peintes et gravures.
Détail de « L’Olympe », esquisse pour le plafond de la galerie d’Enée du Palais-Royal (1702) par Antoine Coypel – Musée des Beaux-arts d’Angers« Vénus invitant Vulcain à forger des armes pour Énée » (1703-1705) par Antoine Coypel – Musée des Beaux-arts d’Angers« Les Vaisseaux d’Énée transformés en nymphes » (tirage de la seconde moitié du XVIIIe siècle) par Nicolas-Dauphin de Beauvais d’après Antoine Coypel – Bibliothèque nationale de France (Paris)« Énée et Anchise » (tirage de la seconde moitié du XVIIIe siècle) par Louis Desplaces (1682-1739) d’après Antoine Coypel – Bibliothèque nationale de France (Paris)Détail de « La Mort de Didon » (tirage de la seconde moitié du XVIIIe siècle) par Gaspard Duchange (1662-1757) d’après Antoine Coypel – Bibliothèque nationale de France (Paris)« La Mort de Turnus » (tirage de la seconde moitié du XVIIIe siècle) par Jean-Baptiste Poilly (1669-1728) d’après Antoine Coypel – Bibliothèque nationale de France (Paris)
Homère et Virgile
Les deux tableaux du musée des Beaux-Arts de Tours dépeignent deux épisodes tirés de l’Iliade : « La Colère d’Achille » et « Les Adieux d’Hector et Andromaque ». Certainement réalisés vers 1711 pour Philippe d’Orléans, ils illustrent la grande manière de Coypel, héritier de Le Brun et admirateur de Rubens.
Tête et torse du « Laocoon » (entre 1875-1925) par l’Atelier de moulage du Louvre – Gypsothèque du musée du louvre« Les Adieux d’Hector et Andromaque » (vers 1711) par Antoine Coypel – Musée des Beaux-arts de Tours
« Car, quoique beaucoup de personnes croient que la perfection de la peinture ne consiste que dans le rapport de la ressemblance aux objets visibles de la nature, elle ne se borne pas là ; elle doit joindre à la fidélité de l’histoire toute l’élévation et le sublime de la poésie, de même que la tragédie : elle doit trouver des ressorts qui remuent les passions et qui inspirent à son gré la joie, la tristesse, la douceur, la colère et l’horreur. » – Antoine Coypel dans une « Épître » dédiée à son fils Charles-Antoine
« La Colère d’Achille » (vers 1711) par Antoine Coypel – Musée des Beaux-arts de Tours
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
Dessin préparatoire à « La Colère d’Achille » (vers 1711) par Antoine Coypel – Musée des Beaux-arts de Tours
Postérité de l’œuvre d’Antoine Coypel
L’exposition rassemble plusieurs œuvres du XIXe siècle, notamment « La Colère d’Achille » de Louis-Paul-Edouard Fournier, une œuvre prêtée par l’École nationale supérieure des Beaux-Arts (Paris).
Détail de « La colère d’Achille » (1881) par Louis-Paul-Edouard Fournier (1857-1917) – École nationale supérieure des Beaux-Arts (Paris)
Commissariat de l’exposition
Commissariat général :
– Hélène Jagot, conservatrice et directrice des Musées et Château de Tours
Commissariat scientifique :
– Jessica Degain, conservatrice du patrimoine chargée des collections XVIIe – XIXe siècles du musée des Beaux-arts de Tours
– Guillaume Kazerouni, conservateur, chargé des collections anciennes (peintures et dessins) du musée des Beaux-arts de Rennes
Commissariat associé :
– Corinne Le Bitouzé, conservatrice générale, adjointe au directeur du département des Estampes et de la photographie de la BnF
Détail de « Énée et Achate apparaissant dans le temple à Didon » (tirage de la seconde moitié du XVIIIe siècle) par Simon Thomassin (1655-1733) d’après Antoine Coypel – Bibliothèque nationale de France (Paris)
Détail de « Ménélas vainqueur » (vers 1841) par Honoré Daumier (1808-1879), lithographie tirée de « L’Histoire ancienne » (1841-1843) – Bibliothèque nationale de France (Paris)
Exposition « Le Théâtre de Troie. Antoine Coypel, d’Homère à Virgile »
22 janvier – 17 avril 2022
Musée des Beaux-Arts de Tours
18 place François-Sicard
37000 Tours
Détail de « Junon commandant à Éole de déchaîner les vents sur Énée » (vers 1702) – Esquisse pour la Galerie d’Énée au Palais Royal par Antoine Coypel – Musée Réattu (Arles)
À présent installé au Louvre-Lens, les visiteurs peuvent venir me rendre visite depuis le 3 février dans la Galerie du Temps. Je rejoindrai ensuite le Pavillon de verre, puis l’exposition « Champollion. La voie des hiéroglyphes » à partir du 28 septembre 2022.
« C’est l’oeuvre d’art égyptien la plus connue au Louvre. C’est notre Joconde à nous ! » – Christophe Barbotin, conservateur en chef du département des antiquités égyptiennes du Louvre
Lundi 1er février 2022
Lors d’une interview diffusée sur BFM Grand Lille la veille de mon arrivée, Marie Lavandier, directrice du Louvre-Lens, se réjouissait de ma venue.
💬 « Un musée qui reflète un territoire absolument unique »
Marie Lavandier, directrice du Louvre-Lens, se réjouit de l’arrivée du « Scribe accroupi » dans son établissement à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron pic.twitter.com/2oFMa9tVnd
Exposition « À la mort, à la vie ! Vanités d’hier et d’aujourd’hui »
27 novembre 2021 – 7 mai 2022 Musée des Beaux-Arts de Lyon
L’exposition « À la mort, à la vie ! » réunit des œuvres qui rappellent que toute vie humaine a une fin, mais aussi combien celle-ci est belle et précieuse.
Première diffusion de la visite : samedi 5 février à 11h sur cette page
Avec des danses macabres, des natures mortes mais aussi des bouquets de fleurs, Ludmila Virassamynaïken, conservatrice en chef du Patrimoine, en charge des peintures et sculptures anciennes au musée des Beaux-Arts de Lyon, nous invite à un voyage depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours.
Près de 160 estampes, gravures, dessins, peintures, sculptures et installations, issus des collections du musée des Beaux-Arts, du musée d’art contemporain de Lyon et d’une collection particulière lyonnaise, sont exposés.
Des œuvres emblématiques du musée des Beaux-Arts, telles que les « Vanités » de Simon Renard de Saint-André et de Pablo Picasso, y côtoient des œuvres moins connues, pour certaines sorties pour la première fois des réserves.
« La Mort appuyée sur une bêche » (après 1543) par un artiste anonyme d’après André Vésale – Musée des Beaux-Arts de Lyon
« Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité. » – Ecclésiaste 1,2
Dans l’art européen, la notion de « vanité » apparaît au Moyen Âge, à travers les danses macabres et les triomphes de la Mort. Au XVIe siècle, des gravures d’emblèmes prennent pour sujet des squelettes personnifiant la Mort qui s’adonnent à des activités humaines. Le développement du savoir anatomique participe à l’essor de ces images en fournissant des modèles pour ces squelettes.
« Femme âgée avec un livre dans un intérieur » (vers 1620-1630) par Hendrick Gerritsz. Pot – Musée des Beaux-Arts de Lyon
Certaines œuvres faisant allusion au passage d’un âge de la vie à un autre proposent de s’interroger sur l’emploi que l’on peut faire de son existence. C’est le cas, par exemple, du tableau de Cornelis Schaeck, qui s’offre de prime abord comme la simple représentation d’un « Intérieur de savetier ».
« Intérieur de savetier » (XVIIe siècle) par Cornelis Jacobsz. Schaeck – Musée des Beaux-Arts de Lyon
D’autres œuvres invitent à se détacher des vains plaisirs pour méditer sur le sens de l’existence et à vivre en conformité avec des principes devant mener au salut de l’âme, dans une perspective chrétienne.
« Jeune Homme lisant, inspiré de José de Ribera » (1845) par Charles Jacque (1813-1894) – Musée des Beaux-Arts de Lyon« Jeune Homme tenant un crâne » (vers 1519) par Lucas de Leyde (1489-1533) – Musée des Beaux-Arts de Lyon
Pour dénoncer la vanité et la fugacité de la jeunesse, de la beauté et de l’amour, des artistes ont associé la mort aussi bien à un enfant, à une jeune fille, à un jeune homme ou à un jeune couple.
« La Mort apparaissant à un jeune couple » (1639) par Rembrandt Harmensz. Van Rijn – Musée des Beaux-Arts de Lyon
Le motif combinant la mort et un enfant apparait pour la première fois en Italie, au 16e siècle, au revers d’une médaille de Giovanni Boldù. Le début et la fin de l’existence ont été, par la suite, souvent rapprochés, afin d’exprimer de la manière la plus frappante qui soit la brièveté de la vie. Dans la célèbre gravure de Rembrandt présentée dans l’exposition, la Mort rappelle l’inexorable passage du temps à un couple d’amants.
« Les Mangeurs de Ricotta » (vers 1580) par Vincenzo Campi – Musée des Beaux-Arts de Lyon
Avec « Les Mangeurs de ricotta », le peintre Vincenzo Campi se serait représenté en Démocrite, le philosophe antique qui préférait rire de la vanité des hommes plutôt que d’en pleurer.
« Saint Bruno en prière » (vers 1700) par Bon Boullogne (1649-1717) – Musée des Beaux-Arts de Lyon
À partir du XVIe siècle, la représentation de saint Jérôme dans le désert est invariablement associée à la présence des instruments de sa méditation et de sa repentance, à savoir un crâne, des livres et un crucifix.
Détail de « Nature morte » (1642) par Willem Claesz. Heda – Dépôt du musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole au Musée des Beaux-Arts de Lyon
Certains peintres représentent des tables quittées par de riches convives à l’issue d’un repas. Le caractère transitoire de l’existence y est signifié par l’instabilité de la composition, nappes, assiettes et couteaux semblant prêts à glisser à terre.
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
Détail de « Fleur des Champs » (1845) par Louis Janmot (1814-1892) – Musée des Beaux-Arts de Lyon
Exposition « À la mort, à la vie ! Vanités d’hier et d’aujourd’hui »
27 novembre 2021 – 7 mai 2022
Musée des Beaux-Arts de Lyon
20 place des Terreaux
69001 Lyon
Le musée du Louvre vient d’annoncer mon prêt exceptionnel au Louvre-Lens pour fêter les 10 ans du musée et les 200 ans du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion.
Vous pourrez venir m’admirer à partir du 3 février dans la Galerie du Temps, puis dans le Pavillon de verre. Je reste à Lens jusqu’au 16 janvier 2023.
Le saviez-vous ? Je n’avais pas quitté le Louvre depuis 1999 !
Mon prêt intervient alors que le Louvre-Lens prépare l’exposition « Champollion. La voie des hiéroglyphes » (28 septembre 2022 – 16 janvier 2023) afin de célébrer le bicentenaire de cette grande découverte.
En effet, c’est en 1822 que Jean-François Champollion perce le secret des hiéroglyphes donnant ainsi accès, pour la première fois depuis l’Antiquité, aux textes pharaoniques. On redécouvre l’Égypte ancienne, citée par les Classiques et par la Bible mais dont on ne savait que bien peu de choses.
« C’est une fierté pour le musée du Louvre-Lens et ses visiteurs d’accueillir aujourd’hui cette fascinante sculpture aux yeux de cristal. » – Marie Lavandier, directrice du Louvre-Lens
Mon découvreur, Auguste Mariette est originaire de Boulogne-sur-Mer dans la région des Hauts-de-France. Envoyé au Caire en mission par le Louvre en 1850 pour acquérir des manuscrits coptes, il se rend également à Saqqara où il dégage une ancienne nécropole du taureau sacré Apis, ainsi que de nombreuses sépultures de particuliers. C’est probablement dans l’une d’elles qu’il m’a trouvé.
Je suis offert par l’Égypte au Louvre en 1854 au titre du partage de fouille, alors en vigueur, qui permet au découvreur de bénéficier de la moitié des trouvailles faites. Auguste Mariette se mobilise également pour organiser les recherches scientifiques en Égypte et devient le principal artisan de la création du Service des Antiquités en Égypte, officiellement fondé en 1858. Le souverain égyptien Saïd Pacha nomme Mariette premier directeur de ce service et Mariette en reste le directeur jusqu’à sa mort en 1881.
Par son travail, par la création du premier musée d’antiquités égyptiennes du Caire à Boulaq, Mariette a tant marqué l’archéologie en Égypte qu’il est enterré au musée égyptien du Caire, place Tahrir.
« Nous devons énormément à Auguste Mariette, le découvreur du Scribe accroupi, devenue l’œuvre la plus célèbre du département […] Ce fut aussi un visionnaire qui contribua de manière décisive, comme Jean-François Champollion quelques années auparavant, à la redécouverte de cette civilisation. » – Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre