Les Arts de l’Islam au musée du Louvre
Web-série en 4 parties, proposée par Coupe-File Art et Scribe Accroupi
Cette web-série a été réalisée au cœur des collections du musée du Louvre avec Yannick Lintz, directrice du département des Arts de l’Islam.
Dans les 4 épisodes de cette web-série, découvrez les œuvres marquantes du département ainsi que les relations et échanges des Arts de cette civilisation avec d’autres territoires.
Cette web-série est réalisée avec Nicolas Bousser et Antoine Lavastre du web-magazine Coupe-File Art et Scribe Accroupi.
Perle de coquillage, le wampum est bien plus qu’une simple matière première. Convoité et imité, il joue un rôle clé dans les relations entre les nations autochtones et les colonies européennes établies entre le sud du Québec et l’État de Caroline de Sud actuels.
Paz Núñez-Regueiro, responsable de l’Unité patrimoniale des collections Amériques du musée du Quai Branly, vous raconte l’histoire du wampum au travers du parcours de l’exposition.
Vers le tout début du 17e siècle au Nord-Est de l’Amérique, alors que la France étend son emprise coloniale dans la région, de petites perles cylindriques en coquillage dénommées wampum (appelées « porcelaines » par les Français), commencent à être utilisées comme objets d’échange entre Autochtones et Européens.
Certaines nations iroquoises emploient le wampum pour produire des colliers tissés et des ficelles de perles qui servent à matérialiser la parole donnée. Dans un monde de l’oralité où l’écrit n’a pas encore sa place, les nations européennes se plient aux protocoles autochtones, et adoptent l’usage de ces « perles qui parlent » pour négocier alliances et traités. Ainsi démarre une histoire vieille de plus de quatre siècles au cours de laquelle les usages et les valeurs du wampum évoluent au gré des bouleversements politiques et culturels.
Pour la toute première fois, cette exposition réunit l’ensemble des wampums conservés en France, à Paris, Chartres, Besançon et Lille.
À travers une cinquantaine de pièces, l’exposition met en lumière toutes les facettes du wampum : de la matière première convoitée, transformée en perles et en objets à l’instar des colliers diplomatiques, support de parole, bien d’échange, insigne de pouvoir et de prestige, objet religieux…
Objet du passé, le wampum est aussi un symbole du présent : l’exposition aborde également son rôle dans les pratiques autochtones actuelles, sur la base d’un dialogue avec des partenaires abénaki, français, huron-wendat et haudenosaunee.
Commissariat de l’exposition
Commissariat général Paz Núñez-Regueiro, responsable de l’Unité Patrimoniale Amériques au musée du quai Branly – Jacques Chirac, Paris Nikolaus Stolle, chercheur invité pour le projet CRoyAN, musée du quai Branly – Jacques Chirac, Paris
Comité scientifique Michael Galban, conservateur, Seneca Art & Culture Center, Ganondagan State Historic Site, Victor (New York) Jonathan Lainey, conservateur, Cultures autochtones, Musée McCord, Montréal (Québec) Nicole O’Bomsawin, ancienne directrice du Musée des Abénakis, Odanak (Québec) Leandro Varison, chargé de la recherche, musée du quai Branly – Jacques Chirac
Exposition « Wampum. Perles de diplomatie en Nouvelle-France »
8 février – 15 mai 2022
Musée du quai Branly – Jacques Chirac
37 Quai Branly
75007 Paris
L’exposition sera présentée au Seneca Art & Culture Center de New York State du 26 mars au 17 septembre 2023, et au Musée McCord à Montréal du 20 octobre 2023 au 3 mars 2024.
Exposition « Face à face. Visière d’un cavalier romain »
29 janvier – 9 mai 2022 Musée d’Archéologie nationale (Saint-Germain-en-Laye)
Plus de cent ans après sa découverte en 1908, la visière de casque à visage romain de Conflans-en-Jarnisy (Meurthe-et-Moselle) vient de rejoindre les collections du musée d’Archéologie nationale. Son étude scientifique, conduite avec le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF), a permis d’éclairer les choix de restauration.
Suivez Sophie Féret et Clara Bernard, conservatrices du patrimoine et commissaires scientifiques de l’exposition, pour mieux comprendre cet objet au travers des études et analyses réalisées à l’occasion de son acquisition.
La visière est découverte par des terrassiers en 1908. D’abord confiée à un officier à la retraite, puis au docteur Émile Coliez, la visière est ensuite étudiée par Paul Perdrizet. Ce dernier publie, en 1911, la première étude dans la revue de la Société d’archéologie de Lorraine. D’après lui, la visière aurait été déposée au sein d’une sépulture avec d’autres objets, aujourd’hui perdus.
Cette visière est faite d’une tôle de cuivre aujourd’hui corrodée. Les rivets, disposés en partie inférieure des joues, et la corrosion du fer, visible sur les oreilles, sont les indices d’un timbre en fer disparu.
D’après Flavius Arrien, écrivain grec et fidèle de l’empereur Hadrien, le casque à visage faisait partie de l’équipement des cavaliers romains. Le soldat auquel il a appartenu est inconnu. Comme d’autres, ce militaire fit peut-être le choix d’être enseveli avec une partie de son équipement.
Acquise en 2019 par l’État avec l’aide de la Fondation La Marck, la visière a été étudiée par le Centre de recherche et de restauration des musées de France. Des photographies sous U.V. ont révélé d’anciennes interventions effectuées, tandis que des radiographies ont dévoilé les détails du décor de la coiffe. La visière a également bénéficié d’une photogrammétrie et d’une numérisation 3D, très utiles durant tout le processus de restauration. L’Accélérateur Grand Louvre d’Analyses Élémentaires (AGLAE), seul équipement de ce type au monde exclusivement dédié au patrimoine, a aussi été utilisé.
La restauration a été l’occasion de formuler des hypothèses sur l’histoire matérielle de l’œuvre. Des analyses d’adhésifs, de datation au Carbone 14 ainsi que des tests de comblement virtuels sur modèle 3D ont été réalisés.
En 2022, la visière est exposée pour la première fois au musée d’Archéologie nationale.
Commissariat de l’exposition
Commissariat général Rose-Marie Mousseaux, conservatrice en chef du patrimoine, directrice du musée d’Archéologie nationale et du Domaine national de Saint-Germain-en-Laye Daniel Roger, conservateur général du patrimoine, adjoint à la directrice, responsable du pôle scientifique du musée d’Archéologie nationale
Commissariat scientifique Sophie Féret, conservatrice du patrimoine, chargée des collections de la Gaule Romaine du musée d’Archéologie nationale Clara Bernard, conservatrice du patrimoine, chargée des antiquités grecques, étrusques et romaines – Département Restauration, filière Archéologie – Centre de Recherche et de Restauration des musées de France (C2RMF)
Exposition « Face à face. Visière d’un cavalier romain »
29 janvier – 9 mai 2022
Musée d’Archéologie nationale
Place Charles de Gaulle
78100 Saint-Germain-en-Laye
Exposition « Le Théâtre de Troie. Antoine Coypel, d’Homère à Virgile »
22 janvier – 17 avril 2022 Musée des Beaux-Arts de Tours
L’année 2022 marque le tricentenaire de la disparition du peintre d’histoire Antoine Coypel (1661-1722), célèbre en son temps pour ses nombreux tableaux et décors monumentaux, destinés au roi Louis XIV et au Régent Philippe d’Orléans.
Suivez Jessica Degain, conservatrice du Patrimoine, pour faire revivre cet artiste avec notamment deux tableaux de Tours, « La Colère d’Achille » et « Les Adieux d’Hector et Andromaque ».
Antoine Coypel (1661-1722)
Peintre majeur de la fin du XVIIe et début du XVIIIe siècle, Antoine Coypel connut une brillante carrière officielle de peintre d’histoire sous les règnes de Louis XIV et la régence de Philippe d’Orléans. À l’âge de 12 ans, il accompagne son père à Rome, lequel est nommé directeur de l’Académie de France. Antoine découvre l’art antique mais également Raphaël, Titien et le Corrège.
La Galerie d’Énée
De retour à Paris, l’artiste est reçu à l’Académie royale comme peintre d’histoire, en 1681. Du château de Marly à la chapelle du château de Versailles, Coypel participe alors à la plupart des chantiers royaux. Peintre officiel au service du duc d’Orléans, frère de Louis XIV, et de son fils Philippe d’Orléans, futur Régent, il réalise pour ce dernier le prestigieux décor de la galerie d’Énée au Palais- Royal, hélas disparu.
L’exposition propose de reconstituer le décor de cette galerie. Ce décor monumental, aujourd’hui disparu à l’exception de sept tableaux conservés au Louvre et au musée Fabre de Montpellier, est connu grâce à des dessins préparatoires, esquisses peintes et gravures.
Homère et Virgile
Les deux tableaux du musée des Beaux-Arts de Tours dépeignent deux épisodes tirés de l’Iliade : « La Colère d’Achille » et « Les Adieux d’Hector et Andromaque ». Certainement réalisés vers 1711 pour Philippe d’Orléans, ils illustrent la grande manière de Coypel, héritier de Le Brun et admirateur de Rubens.
« Car, quoique beaucoup de personnes croient que la perfection de la peinture ne consiste que dans le rapport de la ressemblance aux objets visibles de la nature, elle ne se borne pas là ; elle doit joindre à la fidélité de l’histoire toute l’élévation et le sublime de la poésie, de même que la tragédie : elle doit trouver des ressorts qui remuent les passions et qui inspirent à son gré la joie, la tristesse, la douceur, la colère et l’horreur. » – Antoine Coypel dans une « Épître » dédiée à son fils Charles-Antoine
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
Postérité de l’œuvre d’Antoine Coypel
L’exposition rassemble plusieurs œuvres du XIXe siècle, notamment « La Colère d’Achille » de Louis-Paul-Edouard Fournier, une œuvre prêtée par l’École nationale supérieure des Beaux-Arts (Paris).
Commissariat de l’exposition
Commissariat général :
– Hélène Jagot, conservatrice et directrice des Musées et Château de Tours
Commissariat scientifique :
– Jessica Degain, conservatrice du patrimoine chargée des collections XVIIe – XIXe siècles du musée des Beaux-arts de Tours
– Guillaume Kazerouni, conservateur, chargé des collections anciennes (peintures et dessins) du musée des Beaux-arts de Rennes
Commissariat associé :
– Corinne Le Bitouzé, conservatrice générale, adjointe au directeur du département des Estampes et de la photographie de la BnF
Exposition « Le Théâtre de Troie. Antoine Coypel, d’Homère à Virgile »
22 janvier – 17 avril 2022
Musée des Beaux-Arts de Tours
18 place François-Sicard
37000 Tours
À présent installé au Louvre-Lens, les visiteurs peuvent venir me rendre visite depuis le 3 février dans la Galerie du Temps. Je rejoindrai ensuite le Pavillon de verre, puis l’exposition « Champollion. La voie des hiéroglyphes » à partir du 28 septembre 2022.
« C’est l’oeuvre d’art égyptien la plus connue au Louvre. C’est notre Joconde à nous ! » – Christophe Barbotin, conservateur en chef du département des antiquités égyptiennes du Louvre
Lundi 1er février 2022
Lors d’une interview diffusée sur BFM Grand Lille la veille de mon arrivée, Marie Lavandier, directrice du Louvre-Lens, se réjouissait de ma venue.
💬 « Un musée qui reflète un territoire absolument unique »
Marie Lavandier, directrice du Louvre-Lens, se réjouit de l’arrivée du « Scribe accroupi » dans son établissement à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron pic.twitter.com/2oFMa9tVnd
Exposition « À la mort, à la vie ! Vanités d’hier et d’aujourd’hui »
27 novembre 2021 – 7 mai 2022 Musée des Beaux-Arts de Lyon
L’exposition « À la mort, à la vie ! » réunit des œuvres qui rappellent que toute vie humaine a une fin, mais aussi combien celle-ci est belle et précieuse.
Première diffusion de la visite : samedi 5 février à 11h sur cette page
Avec des danses macabres, des natures mortes mais aussi des bouquets de fleurs, Ludmila Virassamynaïken, conservatrice en chef du Patrimoine, en charge des peintures et sculptures anciennes au musée des Beaux-Arts de Lyon, nous invite à un voyage depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours.
Près de 160 estampes, gravures, dessins, peintures, sculptures et installations, issus des collections du musée des Beaux-Arts, du musée d’art contemporain de Lyon et d’une collection particulière lyonnaise, sont exposés.
Des œuvres emblématiques du musée des Beaux-Arts, telles que les « Vanités » de Simon Renard de Saint-André et de Pablo Picasso, y côtoient des œuvres moins connues, pour certaines sorties pour la première fois des réserves.
« Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité. » – Ecclésiaste 1,2
Dans l’art européen, la notion de « vanité » apparaît au Moyen Âge, à travers les danses macabres et les triomphes de la Mort. Au XVIe siècle, des gravures d’emblèmes prennent pour sujet des squelettes personnifiant la Mort qui s’adonnent à des activités humaines. Le développement du savoir anatomique participe à l’essor de ces images en fournissant des modèles pour ces squelettes.
Certaines œuvres faisant allusion au passage d’un âge de la vie à un autre proposent de s’interroger sur l’emploi que l’on peut faire de son existence. C’est le cas, par exemple, du tableau de Cornelis Schaeck, qui s’offre de prime abord comme la simple représentation d’un « Intérieur de savetier ».
D’autres œuvres invitent à se détacher des vains plaisirs pour méditer sur le sens de l’existence et à vivre en conformité avec des principes devant mener au salut de l’âme, dans une perspective chrétienne.
Pour dénoncer la vanité et la fugacité de la jeunesse, de la beauté et de l’amour, des artistes ont associé la mort aussi bien à un enfant, à une jeune fille, à un jeune homme ou à un jeune couple.
Le motif combinant la mort et un enfant apparait pour la première fois en Italie, au 16e siècle, au revers d’une médaille de Giovanni Boldù. Le début et la fin de l’existence ont été, par la suite, souvent rapprochés, afin d’exprimer de la manière la plus frappante qui soit la brièveté de la vie. Dans la célèbre gravure de Rembrandt présentée dans l’exposition, la Mort rappelle l’inexorable passage du temps à un couple d’amants.
Avec « Les Mangeurs de ricotta », le peintre Vincenzo Campi se serait représenté en Démocrite, le philosophe antique qui préférait rire de la vanité des hommes plutôt que d’en pleurer.
À partir du XVIe siècle, la représentation de saint Jérôme dans le désert est invariablement associée à la présence des instruments de sa méditation et de sa repentance, à savoir un crâne, des livres et un crucifix.
Certains peintres représentent des tables quittées par de riches convives à l’issue d’un repas. Le caractère transitoire de l’existence y est signifié par l’instabilité de la composition, nappes, assiettes et couteaux semblant prêts à glisser à terre.
Exposition « À la mort, à la vie ! Vanités d’hier et d’aujourd’hui »
27 novembre 2021 – 7 mai 2022
Musée des Beaux-Arts de Lyon
20 place des Terreaux
69001 Lyon
Le musée du Louvre vient d’annoncer mon prêt exceptionnel au Louvre-Lens pour fêter les 10 ans du musée et les 200 ans du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion.
Vous pourrez venir m’admirer à partir du 3 février dans la Galerie du Temps, puis dans le Pavillon de verre. Je reste à Lens jusqu’au 16 janvier 2023.
Le saviez-vous ? Je n’avais pas quitté le Louvre depuis 1999 !
Mon prêt intervient alors que le Louvre-Lens prépare l’exposition « Champollion. La voie des hiéroglyphes » (28 septembre 2022 – 16 janvier 2023) afin de célébrer le bicentenaire de cette grande découverte.
En effet, c’est en 1822 que Jean-François Champollion perce le secret des hiéroglyphes donnant ainsi accès, pour la première fois depuis l’Antiquité, aux textes pharaoniques. On redécouvre l’Égypte ancienne, citée par les Classiques et par la Bible mais dont on ne savait que bien peu de choses.
« C’est une fierté pour le musée du Louvre-Lens et ses visiteurs d’accueillir aujourd’hui cette fascinante sculpture aux yeux de cristal. » – Marie Lavandier, directrice du Louvre-Lens
Mon découvreur, Auguste Mariette est originaire de Boulogne-sur-Mer dans la région des Hauts-de-France. Envoyé au Caire en mission par le Louvre en 1850 pour acquérir des manuscrits coptes, il se rend également à Saqqara où il dégage une ancienne nécropole du taureau sacré Apis, ainsi que de nombreuses sépultures de particuliers. C’est probablement dans l’une d’elles qu’il m’a trouvé.
Je suis offert par l’Égypte au Louvre en 1854 au titre du partage de fouille, alors en vigueur, qui permet au découvreur de bénéficier de la moitié des trouvailles faites. Auguste Mariette se mobilise également pour organiser les recherches scientifiques en Égypte et devient le principal artisan de la création du Service des Antiquités en Égypte, officiellement fondé en 1858. Le souverain égyptien Saïd Pacha nomme Mariette premier directeur de ce service et Mariette en reste le directeur jusqu’à sa mort en 1881.
Par son travail, par la création du premier musée d’antiquités égyptiennes du Caire à Boulaq, Mariette a tant marqué l’archéologie en Égypte qu’il est enterré au musée égyptien du Caire, place Tahrir.
« Nous devons énormément à Auguste Mariette, le découvreur du Scribe accroupi, devenue l’œuvre la plus célèbre du département […] Ce fut aussi un visionnaire qui contribua de manière décisive, comme Jean-François Champollion quelques années auparavant, à la redécouverte de cette civilisation. » – Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre
L’exposition est consacrée au courant artistique que l’on a appelé « l’orientalisme ». Elle présente une sélection de peintures, livres et arts graphiques reproduisant des scènes intimistes et des paysages d’Afrique du Nord, depuis la campagne d’Égypte jusqu’au début du XXe siècle.
Des prêts de musées français, de collections particulières et de galeristes permettent d’enrichir le propos.
Jérôme Fourmanoir, directeur du château-musée de Nemours, vous invite à ce beau voyage en Orient, accompagné par la voix envoûtante de Claudia Cardinale.
Cette exposition a lieu après une campagne de restaurations de plusieurs tableaux conservés au Château-Musée de Nemours. C’est le cas de deux toiles de grande taille : « Rebecca à la fontaine » d’Achille Varin et « L’Oasis de Biskra » de Joseph-Félix Bouchor.
Ces restaurations guident depuis plusieurs années l’orientation des expositions au Château-Musée.
« Là, le soir venu, il fait s’accroupir ses chameaux près d’un puits où il peut voir les femmes qui viennent puiser de l’eau. Il prie Dieu pour qu’une femme lui donne à boire et abreuve ses chameaux et voit Rébecca, séduisante et vierge qui remplit sa cruche. » -Extrait de « La Genèse » (24,1 et suivants)
« L’Orient est devenu une préoccupation générale.” – Victor Hugo, préface des « Orientales » (1829)
C’est la campagne d’Égypte (1798-1801), puis la guerre d’indépendance grecque et l’expédition de Morée entre 1828 et 1832, qui voient la naissance de l’ « Orientalisme ». Ce genre pictural traduit la vision d’un Orient imaginaire et sensuel, au travers de la représentation de scènes pittoresques, de paysages arides, de costumes colorés et de femmes alanguies.
« Le destin, moi, il m’a emmenée ailleurs, mais je suis restée tunisienne dans l’âme. Quand je retourne au pays, ils me disent : « Toi, tu nous appartiens » et ils ont raison. L’Afrique ne m’a jamais quittée. D’ailleurs, elle ne quitte jamais celui qu’elle a accueilli. » – Claudia Cardinale
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
En savoir +
Consultez le site Internet du château-musée de Nemours
Exposition « Rêve d’Orient »
27 novembre 2021 – 27 mars 2022
Château-Musée de Nemours
Rue Gautier Ier
77140 Nemours
Exposition « Peindre hors du monde. Moines et lettrés des dynasties Ming et Qing »
5 novembre 2021 – 6 mars 2022 Musée Cernuschi (Paris)
« Le pavillon de la félicité parfaite » : c’est le nom donné par Ho Iu-kwong (1907-2006) à son exceptionnelle collection de peintures chinoises anciennes. Ce nom évoque à la fois la félicité inséparable de la contemplation des chefs-d’œuvre, mais aussi celle qui naît de l’accomplissement d’une action généreuse.
Les 100 chefs-d’œuvre, exposés jusqu’au 6 mars 2022 à Paris, sont nées du pinceau des plus grands maîtres des dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1644-1912). La collection, offerte en 2018 au musée d’art de Hong Kong, est présentée en Europe pour la première fois.
Suivez Éric Lefebvre, directeur du musée Cernuschi, pour vivre quelques instants en retrait du monde, parmi les forêts et les montagnes, avec les sages et les poètes chinois.
Le musée d’art de Hong Kong conserve un peu plus de 7.000 calligraphies et peintures chinoises. Parmi les plus précieuses d’entre elles, figurent les œuvres rassemblées par le collectionneur et philanthrope Ho Iu-kwong. Cette collection, initiée dans les années 1950, a permis de préserver un patrimoine qui semblait alors promis à la dispersion.
Ainsi, les jardins du Sud de la Chine évoqués par les peintres Shen Zhou ou Wen Zhengming présentent l’image poétique d’un idéal partagé par de nombreux lettrés de leur temps. Au sein d’une vie principalement dédiée aux devoirs de leurs charges administratives, certains entrevoient dans ces coins de nature, des lieux où la quête de sagesse devient possible grâce à l’étude et la méditation.
Le genre du paysage exerce un rôle majeur dans l’histoire de la peinture chinoise depuis la dynastie des Song (960-1279). Sous les Ming, paysages et jardins sont investis de nombreuses significations, reflets des pratiques collectives, mais aussi des aspirations les plus personnelles.
L’effondrement de la dynastie Ming et la conquête de l’empire par les Mandchous sont des événements profondément traumatisants pour les lettrés de l’époque. La prise de Pékin en 1644 et la fondation d’une nouvelle dynastie sont suivies de quarante ans de résistance armée. Dans ce contexte, nombreux sont ceux qui s’isolent dans les montagnes, renonçant à la carrière de fonctionnaire et masquant leur identité. Certains deviennent moines.
« La réussite vraie n’est que cela,
Pour embrasser de lointains horizons, nul besoin de relations !
Il semble qu’on ne garde rien des jouissances accomplies,
Qu’on doit céder ce que nous chérissons aux excentriques,
Je désigne ces milliers de roches superposées
Et conquiers des falaises hautes de cent pieds.
Quand pourrai-je déplacer ma maison couverte de tuiles
Pour m’installer en voisin d’un vieux pin ? » – Huang Daozhou traduit par Radu Bikir
Commissariat de l’exposition
Commissaires :
Eric Lefebvre, directeur du musée Cernuschi
Maria Mok, directrice du musée d’art de Hong Kong
Maël Bellec, conservateur en chef au musée Cernuschi
Yuen-kit Szeto, conservateur en chef au musée d’art de Hong Kong Hing-sun Tang, conservateur au musée d’art de Hong Kong Conseiller scientifique :
Cédric Laurent, professeur à l’Université Rennes 2
Exposition « Peindre hors du monde. Moines et lettrés des dynasties Ming et Qing »
5 novembre 2021 – 6 mars 2022
Musée Cernuschi
7, avenue Vélasquez
75008 Paris
Exposition « Inferno »
5 octobre 2021 – 23 janvier 2022
Scuderie del Quirinale (Rome)
Après l’événement de 2020 consacré au peintre Raphaël, les Écuries du Quirinale à Rome commémorent l’anniversaire des 700 ans de la mort de Dante Alighieri avec une exposition conçue par Jean Clair et organisée par Jean Clair et Laura Bossi.
Du Moyen Âge à nos jours, les artistes ont donné leur vision de l’Enfer et de la damnation. Cet Enfer est aussi celui que l’on peut vivre sur terre avec la folie, l’aliénation, les guerres et les exterminations.
« Le siècle dans lequel nous vivons est devenu l’enfer. » – Jean Clair
L’exposition présente plus de 200 œuvres prêtées par plus de 80 grands musées, collections publiques et privées d’Italie et du Vatican, de France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Portugal, Belgique, Suisse, Luxembourg, Bulgarie.
Parmi les chefs-d’œuvre exposés, ceux de Botticelli, Bosch, Bruegel, Goya, Manet, Delacroix, Rodin, Cézanne, Dix, Richter, Kiefer. Je vous propose de découvrir, en images, ceux qui m’ont le plus marqué lors de ma visite.
« Par moi on va vers la cité dolente ; Par moi on va vers l’éternelle souffrance ; Par moi on va chez les âmes errantes. » – Dante (« La Divine Comédie »)
Origine de l’Enfer
Dès les premiers temps, la question de la mort et de l’au-delà a été au cœur de toutes les religions. La croyance dans l’existence d’un règne des morts se retrouve ainsi en Mésopotamie, en Égypte, dans toutes les religions orientales, chez les Grecs, les Étrusques et les Romains.
Dans le christianisme, l’Enfer est nécessaire car il rend plus lourd le choix de chacun en faveur du Bien ou du Mal. L’Enfer chrétien fait souffrir à la fois les sens et l’esprit, à travers le remord et la conscience de l’éternité des peines et de l’irrévocable éloignement de Dieu.
La bouche de l’Enfer
Le motif de la bouche de l’Enfer apparaît au tout début de l’an mille dans le monde anglo-saxon, puis se répand dans toute l’Europe occidentale à travers la miniature et la sculpture.
Le motif de la bouche de l’Enfer permet de donner un visage au Mal. Elle se retrouve dans plusieurs épisodes fondamentaux du christianisme, tels que la Chute des anges rebelles, le Jugement dernier ou le Christ en Enfer.
La fin du Moyen Âge inaugure une nouvelle vision de l’Enfer avec de multiples descriptions des peines, favorisant l’interprétation morale du châtiment divin.
Voyageurs en Enfer et paysages de l’Enfer
La « catabase » est la descente d’une personne aux Enfers. Le thème est déjà présent dans l’épopée de Gilgamesh, rédigée à Babylone vers 1800-1700 avant J.-C. Dans l’ « Odyssée », on retrouve le récit de la catabase – ou plutôt une communication avec l’Au-delà – qu’Ulysse effectue pour consulter l’ombre de Tirésias, le devin aveugle, sur son destin.
La catabase la plus ingénieuse est celle imaginée par Dante dans « La Divine Comédie ». Il raconte à la première personne son voyage sans les trois règnes de l’Au-delà : l’Enfer, le Purgatoire et le Paradis.
Dante auteur de la « Divine Comédie »
Retrouvée dans son intégralité en 1322, quelques mois après la mort de Dante, la « Divine Comédie » connaît immédiatement un immense succès. Pourtant l’œuvre ne devait pas être de lecture facile.
« Le jour disparaissait, et l’air obscur interrompait les fatigues des êtres vivants sur terre. Mais moi, seul d’entre eux, je m’apprêtais à soutenir la guerre du long parcours et des pitiéspoignantes que sans faillir redira ma mémoire. Muses! Hauteur de pensée! Aidez–moi! » – Dante (« La Divine Comédie »)
Dante offre, surtout dans le premier des trois cantiques, des histoires et des scènes qui se prêtent à une transposition visuelle et à la création d’iconographies marquantes.
Au cours du XIXe siècle italien, Dante a incarné, dans les arts et la littérature, l’idéal de l’unité de la langue et de la culture, à la base du parcours vers l’unification nationale du pays.
Topographie de l’Enfer
Lorsqu’il construit son Enfer, Dante reprend plusieurs thèmes et personnages des Enfers païens. Il imagine une cité souterraine avec des accès surveillés, des routes, des ponts, des châteaux, des murailles…
Comme Botticelli l’illustrera à merveille, le cône renversé de l’Enfer dantesque est subdivisé en neuf cercles descendants, disposés en huit niveaux comparables aux gradins d’un amphithéâtre, qui se restreignent au fur et à mesure que l’on s’approche du centre de la Terre. C’est là que les damnés sont placés selon la gravité croissante de leurs fautes.
L’Enfer de Dante. Le défi en peinture
À côté des illustrations et miniatures, les grandes icônes picturales ont eu aussi un impact sur l’imaginaire infernal moderne dans l’Europe entière.
Les scènes sont presque toujours dominées par les figures de Dante et Virgile qui, en spectateurs, animent les paysages par leur allure pensive et leurs gestes éloquents.
L’exposition présente une copie par Manet de la célèbre « Barque de Dante » peinte par Delacroix.
Paolo et Francesca
Le cinquième chant de l’ « Enfer » parle de l’amour tragique de Francesca da Rimini et Paolo Malatesta.
Alors que Dante et Virgile arrivent dans le deuxième giron, le couple des amants enlacés attire l’attention du poète qui leur dédie une profonde réflexion sur l’amour passionnel, vainqueur sur la raison mais au dénouement tragique.
Les Métamorphoses du diable
Dans la littérature apocryphe et dans le « Nouveau Testament », le personnage de Satan est une créature au pouvoir extraordinaire : il est l’adversaire de Dieu.
Dante conçoit les diables comme des intelligences chassées de la patrie céleste, des « anges noirs précipités du ciel ». Le prince des démons est dénommé Satan, Belzébuth ou Dite (de « dus pater », divinité latine du monde souterrain).
À la Renaissance, Jérôme Bosch représente des légions infernales qui attaquent les hommes avec une multitude d’objets ainsi que des formes étranges.
Le Diable vient à nous. Péchés et tentations
Le Diable n’a pas connu son âge d’or seulement au cours du Moyen Âge mais aussi à l’aube de la modernité, à une époque où l’Enfer et ses tourments ont monopolisé l’imagination des Européens.
La plus célèbre des tentations est celle de saint Antoine, abbé ayant vécu en Égypte au IIIe siècle et qui s’est retiré dans le désert pour se consacrer à la prière, à l’abstinence et à la méditation.
Les enfers humains
L’humanité est travaillée par le Mal depuis son origine… Le premier homme né d’un couple humain, Caïn, est un criminel, assassin de son frère. Mais avec l’avènement de la société industrielle, le Mal s’est lui aussi industrialisé.
Les mégalopoles, avec leurs lots de misérables et de bouges sordides, ont pris des proportions inédites. Les usines et le travail à la chaîne ont transformé les humains en forçats soumis à des cadences infernales.
La guerre et ses atrocités ont aussi changé d’échelle, avec les bombes incendiaires et les armes de destruction massive. Les camps de la mort font écho à la démesure de l’Enfer décrit par Dante : un abîme méthodiquement ordonné où gémissent d’indénombrables humains.
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
L’enfer sur terre : l’extermination
Chef-d’œuvre de la littérature, « Si c’est un homme » de Primo Levi est le récit mémoriel de la période d’enfermement que l’auteur a vécue dans le camp de concentration Buna-Monowitz. Primo Levi a été l’un des vingt survivants parmi les 650 Juifs italiens qui étaient arrivés avec lui dans ce camp.
« N’oubliez pas que cela fut,
Non, ne l’oubliez pas :
Gavez ces mots dans votre cœur. » – Primo Levi
Revoir les étoiles
« Et dès lors, nous sortîmes revoir les étoiles . » – Dante (dernier vers de « L’Enfer »)
Source du texte : guide de visite de l’exposition
En savoir +
Consultez le site Internet des Scuderie del Quirinale.
Exposition « Inferno »
5 octobre 2021 – 23 janvier 2022
Scuderie del Quirinale (Rome)
Vous avez été plus de 65.000 visiteurs à venir sur mon Blog pour lire près de 130.000 pages en 2021, égalant la performance exceptionnelle due aux premiers confinements « covidiens » de l’année précédente.
L’exposition consacrée à Hyacinthe Rigaud (1659-1743) a créé l’événement en 2021. Il s’agissait, en effet, de la première grande rétrospective consacrée à l’auteur du plus célèbre des portraits du Roi Soleil.
L’article accompagnant une visite privée de 70 minutes avec Ariane James-Sarazin, conservatrice général du patrimoine, directrice adjointe du musée de l’Armée et commissaire scientifique de l’exposition, prend la cinquième place de ce classement.
Du 19 mai au 18 juillet 2021, le musée d’Orsay proposait une exploration du rapport entre les arts et les sciences au cours du XIXe siècle. Cette période charnière voyait alors se cristalliser l’inventaire de la nature, en même temps que se consolidait la science moderne.
L’article accompagnant la visite de l’exposition avec Laura Bossi, neurologue, historienne des sciences et commissaire générale de l’exposition, se classe quatrième.
En marge du tournage de la web-série sur les « Mythes et artistes de la Grèce antique au Louvre », Ludovic Laugier avait accepté de répondre aux questions d’Antoine Lavastre et Nicolas Bousser de Coupe-File Art.
Au cours de cet entretien, il revenait sur sa formation, son parcours et décrivait les missions d’un conservateur du patrimoine au musée du Louvre.
Bien que publié fin 2020, l’article sur la web-série tournée avecLudovic Laugier pour le Blog du Scribe et le web-magazine Coupe-File Art prend la deuxième place du classement 2021.
Boostés par l’interview de Ludovic Laugier par Jean de Loisy en janvier 2021 pour l’émission « L’art est la matière » sur France Culture, Crésilas, Praxitèle, Héraclès et Aphrodite ont trouvé leur public.
Succès pour la Grève antique ! Merci Ludovic Laugier !
Du 22 octobre 2020 au 21 juin 2021, le musée du Louvre a présenté un splendide panorama de la sculpture de la seconde moitié du XVe siècle et du début du XVIe siècle.
Cet article – publié en octobre 2020 – autour de la visite privée avec Marc Bormand, conservateur en chef du patrimoine au département des sculptures du Louvre, a été le plus lu sur mon Blog en 2021.
Exposition inaugurale : « Trésors de la Collection Al Thani »
depuis le 18 novembre 2021 Hôtel de la Marine (Paris)
À l’issue d’un chantier de restauration et d’aménagement qui s’est déroulé entre 2017 et 2020, l’Hôtel de la Marine a ouvert ses portes au public en juin 2021. Ce bâtiment prestigieux a été occupé pendant plus de 200 ans par le ministère et l’état-major de la Marine.
Le lieu a été restitué dans son état premier, celui de la construction des bâtiments au XVIIIe siècle, le siècle des Lumières. Les salons d’apparat qui bordent la loggia ont quant à eux été maintenus dans le décor voulu par le Ministère de la Marine au milieu du XIXe siècle.
Situé sur la place de la Concorde, au cœur de Paris et au sein d’un monument de plus de 12.700m², l’Hôtel de la Marine abrite un espace muséal d’une superficie de 400 m2 entièrement consacré à la Collection Al Thani.
La Collection Al Thani
La Collection Al Thani est l’une des plus prestigieuses collections au monde qui réunit des œuvres provenant de nombreuses civilisations, de l’Antiquité à nos jours. Elle rassemble plus de 6.000 œuvres : antiquités, joyaux, peintures, manuscrits, objets anciens et historiques.
« L’abondance, la diversité, le prestige de la collection Al Thani, la qualité des relations qu’elle entretient avec les plus grandes collections publiques et privées internationales, constituent, pour les visiteurs de l’Hôtel, la promesse d’expositions de tout premier plan. » – Philippe Bélaval, Président du Centre des monuments nationaux
Les civilisations du monde
La première galerie accueille 7 chefs-d’œuvre illustrant la créativité humaine à travers les civilisations sur une période de plus de 5.000 ans.
Pendentif masque
Mexique ou nord de l’Amérique centrale – Maya (200-600 après J.-C.)
Ce pendentif en forme de masque est une survivance très rare d’objets en bois provenant du pays des Mayas, où le climat chaud et humide empêche la préservation archéologique de la plupart des matériaux organiques. La coiffure prend la forme du haut de la tête et de la mâchoire d’un félin. Vénérés comme symboles de la royauté, les jaguars ornaient souvent les costumes royaux.
Tête d’une figure royale
Égypte – Nouvel Empire (1475-1292 avant J.-C.)
Cette tête d’un personnage royal a été taillée dans un morceau de jaspe rouge. Elle représente probablement la reine Hatchepsout ou le roi Thoutmosis III.
Ours assis Chine – Dynastie des Han occidentaux (206-25 avant J.-C.)
Cette sculpture représente un ours dodu qui se gratte l’arrière de l’oreille droite avec sa patte antérieure. Depuis les Han, et peut-être avant déjà, les ours ont été associés aux prouesses militaires, au chamanisme, à l’immortalité et à la virilité.
Les visages à travers les âges
La deuxième galerie présente 11 visages sculptés provenant de différentes périodes et de différents lieux mais réunis par un thème commun : la représentation de la figure humaine.
Chefs-d’œuvre des terres d’Islam
Conçue pour les expositions temporaires, cette galerie accueille actuellement des œuvres d’art provenant de l’ensemble du monde musulman. Elle réunit des objets utilisés à la cour, aussi bien à des fins récréatives que dans un contexte religieux.
Coupe à vin de l’empereur Jahângîr
Inde du Nord – Moghol, datée de 1016 H (1607-1608 après J.-C.)
Cette coupe à vin est le plus ancien objet en jade daté que l’on puisse associer en toute certitude à un empereur moghol. Elle comporte trois bandes calligraphiées : la bande centrale contient une dédicace royale indiquant que la coupe a été créée pour l’empereur Jahângîr ; la bande supérieure confirme qu’il s’agit de la coupe personnelle de l’empereur et qu’elle a été faite la deuxième année de son règne.
Un trésor antique
Cette dernière galerie met en valeur des matériaux précieux : objets en pierre finement ciselés, récipients en or et en argent, bijoux et ornements.
Plat Sassanide
Asie de l’Ouest – Sassanide (300-500 après J.-C.)
Ce plat dépeint une scène de chasse, thème populaire de l’Antiquité tardive. Le roi Shapur II, reconnaissable à sa couronne officielle, est représenté dans le vif de l’action, bandant son arc pour abattre sa proie.
Plaque en or représentant un héros et un lion au combat
Ziwiyeh – Néo-assyrien (700-600 avant J.-C.)
Cette plaque dorée illustre six scènes dans lesquelles un personnage barbu tue un lion à coups d’épée, image que l’on retrouve souvent sur les reliefs et les sceaux-cylindres assyriens. Elle peut être rapprochée de fragments qui se trouvent actuellement au musée du Louvre, au British Museum et au Metropolitan Museum of Art de New York.
Au-delà des emblématiques masques liés au rite initiatique des jeunes garçons, l’exposition du Quai Branly dévoile la statuaire en bois du Sud-Ouest du Congo à travers 163 œuvres.
Si cette région est réputée pour ses créations plastiques, les connaissances touchant à ces objets sont aujourd’hui encore très inégales. En effet, des dizaines de cultures du sud-ouest du Congo ont été « oubliées » par les ethnologues alors que d’autres ont été plus fréquemment mises en lumière.
Découvrez les richesses de la collection conservée au musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren (Belgique) en suivant Julien Volper, conservateur des collections ethnographiques de ce musée.
Commissariat de l’exposition
Julien Volper est conservateur des collections ethnographiques de l’AfricaMuseum (Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, Belgique). Il a participé à plusieurs expositions en tant que conseiller scientifique ou commissaire dont : « Masques Géants du Congo » (Bruxelles, 2015) et « Du Jourdain au Congo : art et christianisme en Afrique centrale » (musée du quai Branly, 2016).
Tous les masques exposés étaient portés par des hommes, même ceux représentant des personnages féminins.
Le « mukanda » est un rite d’initiation masculine qui existait dans tout le sud de l’actuelle République Démocratique du Congo mais aussi dans une partie de l’Angola et de la Zambie. Ce rituel, auquel devaient se soumettre tous les garçons et adolescents, débutait par la circoncision et était suivi par une réclusion de plusieurs mois dans un camp en dehors du village. Divers enseignements étaient dispensés, touchant tout autant à la sexualité qu’à l’apprentissage de diverses activités utiles à leur future vie familiale et communautaire – la chasse notamment – ou bien encore aux connaissances des lois et coutumes.
La diversité des fonctions de la statuaire est présentée par des pièces dont la plupart peuvent être considérées comme des « fétiches », à savoir des objets faits de main d’homme et dotés, par le biais de rites précis, de certains pouvoirs. Cependant, certaines statues avaient plutôt une fonction liée à la chasse, l’anti-sorcellerie ou bien encore la guérison de maladies.
La sculpture figurative du sud-ouest du Congo ne se limite pas à la statuaire et aux masques. En effet, il existait d’autres catégories d’objets dont l’iconographie accordait une place importante à la représentation humaine ou animale : les armes, les outils , les pendentifs en ivoire, les appuis-nuque et les sièges ou encore d’étonnants instruments divinatoires articulés arborant un masque miniature.
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
« … un musée se tient toujours en équilibre sur la ligne des savoirs, appelant sans doute moins un franchissement qu’un déploiement, un approfondissement par lequel s’entrouvrent plus nettement les horizons, sensibles et intellectuels, auxquels l’ombre confère un relief entier. » – Emmanuel Kasarhérou, Président musée du quai Branly – Jacques Chirac
Exposition « La part de l’ombre. Sculptures du sud-ouest du Congo »
14 décembre 2021 – 10 avril 2022
Musée du Quai Branly – Jacques Chirac
37 quai Branly
75007 Paris
L’exposition du musée national de la Renaissance rassemble un ensemble inédit de splendides verres émaillés et dorés réalisés à la Renaissance… ou plus tardivement. En effet, certains objets qui ont fasciné les cours européennes de la Renaissance et les collectionneurs du XIXe siècle, intriguent les historiens de l’art. Dès le début du XVIe siècle, de nombreux ateliers de verriers sont apparus partout en Europe, notamment en France, s’employant à développer leur propre production « à la façon de Venise ». Au XIXe siècle, l’engouement se traduit aussi par l’apparition de faux.
Cette exposition permet de présenter les résultats de longues années de recherche et d’une collaboration entre le musée du Louvre, le musée national de la Renaissance et le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) dans le cadre du projet « Cristallo ».
Commissariat général
Thierry Crépin-Leblond, conservateur général du patrimoine, directeur du musée national de la
Renaissance, Château d’Écouen Commissariat scientifique
Aurélie Gerbier, conservatrice du patrimoine au musée national de la Renaissance, Château
d’Écouen
Françoise Barbe, conservatrice en chef au département des Objets d’art du musée du Louvre
Isabelle Biron, ingénieure de recherche au C2RMF
L’essor de la verrerie vénitienne est lié à une série d’innovations techniques, parmi lesquelles le cristallo, un verre d’une grande pureté mis au point au milieu du XVe siècle. En parallèle, la décoration dorée et émaillée, déjà en usage à Venise aux XIIIe et XIVe siècles, connaît un renouveau, donnant naissance à une production ornée de motifs géométriques, religieux, héraldiques, ou encore à l’antique.
Au sein d’un corpus de plus d’un millier d’œuvres, les travaux de recherche ont permis de déterminer des critères objectifs définissant les recettes vénitiennes de la Renaissance à partir des livres de recettes anciens et des bases de données compilant les compositions chimiques d’objets de référence.
Le succès de la verrerie vénitienne entraîne rapidement l’apparition en Europe d’ateliers travaillant à la façon de Venise. En Italie, les verreries sont nombreuses aux XVe et XVIe siècles, en Toscane ou en Ligurie et dans certaines régions européennes comme la Catalogne et les régions germaniques.
Un focus particulier est porté sur les gourdes dites de pèlerin, très semblables par leur forme et par leur décor mais hétérogènes du point de vue de leur composition chimique.
Une section de l’exposition est consacrée à la production de verre émaillé et doré en France au XVIe siècle, connue par une trentaine de pièces complètes et des fragments archéologiques.
Le parcours s’achève au XIXe siècle, lorsque les amateurs d’art développent un intérêt marqué pour des courants artistiques des siècles antérieurs. Les verres vénitiens de la Renaissance sont alors très recherchés, en particulier ceux à décor émaillé et doré. Pour répondre à cette demande croissante, se développe alors une production de pièces historicistes ou de copies mais aussi des restaurations ou encore des faux.
Catalogue de l’exposition
Le catalogue, rédigé sous la direction d’Aurélie Gerbier, Françoise Barbe et Isabelle Biron et publié aux Éditions RMN-GP, réunit les contributions de spécialistes renommés de l’histoire de l’art du verre de la Renaissance.
En 2019-2020, le Musée national de la Renaissance proposait une exposition consacrée à l’art d’Étienne Delaune (1518/19-1583), orfèvre et graveur français, et à son influence sur les arts décoratifs.
Cliquez sur l’image ci-dessous pour suivre la visite privée proposée par Julie Rohou, conservateur du patrimoine.
Exposition « Émailler le verre à la Renaissance. Sur les traces des artistes verriers entre Venise et France »
13 octobre 2021 – 14 février 2022
Musée national de la Renaissance – Château d’Écouen
Rue Jean Bullant
95440 Écouen