L'envie de venir au musée... et d'y revenir souvent !

[Entretien] Claude Grimmer pour « Le Duc de Nevers »

Cette biographie dresse le portrait de ce prince européen, à la fois homme de guerre et de foi, diplomate sans être courtisan, qui incarna la transition qui s’opéra au XVIIe siècle de l’homme de guerre à l’homme de cour. Charles de Gonzague-Clèves, le duc de Nevers, a été aussi le bâtisseur d’une ville à laquelle il a donné son nom : Charleville.

Le livre « Le Duc de Nevers, prince européen sous Louis XIII » (Éditions Fayard) de Claude Grimmer fait partie des cinq ouvrages sélectionnés pour le jury final de l’édition 2022 du Prix Château de Versailles du livre d’Histoire.

Résumé de l’éditeur

Charles de Gonzague-Clèves (1580-1637), duc de Nevers, de Rethel puis de Mantoue, est l’archétype de ces princes du début du XVIIe siècle qui se heurtent aux mutations de leur temps.
Alors que s’affirment partout en Europe les aspirations d’États forts, chacun cherche les moyens de s’imposer. De jeune guerrier, fin stratège, meneur d’hommes sur les champs de batailles, Charles devient calculateur, posant ses pions, nouant des alliances. Engagé dans de multiples projets, de la fondation de Charleville à la reconquête de la Grèce contre les Turcs, protégé par Henri IV, haï par Marie de Médicis, ses liens de parenté lui offrent un destin européen exceptionnel, des bords de la Meuse au duché de Mantoue.
À partir d’archives inédites dispersées dans de nombreux pays ainsi que d’un millier de lettres, Claude Grimmer nous immerge, chose rare, dans l’intimité familiale d’un homme aussi soucieux de protéger les siens que d’arriver à ses fins  : jouer un rôle en Europe.

Le Prix Château de Versailles du livre d’histoire

L’édition 2022 du Prix Château de Versailles du livre d’histoire récompense l’auteur d’un ouvrage historique dont le sujet principal s’inscrit dans le cadre chronologique des XVIIe et/ou XVIIIe siècle(s), ou plus largement si celui-ci concerne l’histoire du château, du musée et du domaine national de Versailles.
L’auteur de ce Blog est l’un des membres du jury final qui décerne ce Prix.

Retrouvez mes entretiens avec les lauréat des éditions précédentes :

  • édition 2021 : Alexandre Dupilet pour « Le Régent. Philippe d’Orléans, l’héritier du Roi-Soleil » (éditions Tallandier)
  • édition 2020 : Edmond Dziembowski pour « Le siècle des Révolutions (1660-1789) » (éditions Perrin)
  • édition 2019 : Georges Forestier pour « Molière » (éditions Gallimard)
  • édition 2018 : Hervé Leuwers pour « Camille et Lucile Desmoulins » (éditions Fayard)

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[Entretien] Raphaël Dargent pour « Marie Amélie, la dernière reine »

Qui était Marie-Amélie, l’épouse du « roi des Français » Louis-Philippe ? Si elle fut la dernière reine en France, est-ce vraiment par hasard et par esprit de sacrifice ? Est-ce vraiment malgré elle ?
Derrière l’image d’une femme discrète, l’auteur dévoile une souveraine plus politique qu’on ne le pensait, agissant bien au-delà du seul principe du « Wait and see ». Malgré ses doutes, elle fit le pari de l’orléanisme afin de tenter de sauver la monarchie.

Le livre d’histoire « Marie Amélie, la dernière reine »  (Éditions Tallandier) de Raphaël Dargent fait partie des cinq ouvrages sélectionnés pour le jury final de l’édition 2022 du Prix Château de Versailles du livre d’Histoire.

Résumé de l’éditeur

Née en 1782 à Palerme, fille de Ferdinand Ier, roi des Deux-Siciles, nièce de Marie-Antoinette et tante de l’impératrice Marie-Louise, la reine Marie-Amélie reste assez largement méconnue des Français. Or, celle que Talleyrand considérait comme « la dernière grande dame d’Europe » montra aux heures décisives de sa vie – en 1809 lorsqu’elle épousa le duc d’Orléans, en 1830 lorsqu’elle monta sur le trône, en 1848 lorsqu’elle fut contrainte à l’exil – combien elle était davantage qu’une épouse aimante et soumise, qu’une mère attentive et soucieuse, qu’une chrétienne fervente. Sacrifiant sa tranquillité et certaines de ses convictions au projet de son mari – celui d’une monarchie constitutionnelle, désormais la seule possible après l’échec de la Restauration –, Marie-Amélie, mère de dix princes et princesses, fut le centre de cette nouvelle dynastie qui prétendit refermer le cycle des révolutions. L’échec du régime de Juillet ne doit pas faire oublier l’ambition de son pari. Avec sa mort en 1866, c’est une certaine idée de la France et de la royauté qui disparut, ouvrant la voie à la République. Se fondant sur de nombreuses sources inédites et sur une immense correspondance privée, Raphaël Dargent dresse le portrait renouvelé de la dernière reine, lui donnant enfin sa véritable dimension politique.

« Je laisse la politique à mon seigneur et maître ; mon parti à moi c’est la religion, la famille, la charité, le rôle féminin. » – Marie-Amélie

Le Prix Château de Versailles du livre d’histoire

L’édition 2022 du Prix Château de Versailles du livre d’histoire récompense l’auteur d’un ouvrage historique dont le sujet principal s’inscrit dans le cadre chronologique des XVIIe et/ou XVIIIe siècle(s), ou plus largement si celui-ci concerne l’histoire du château, du musée et du domaine national de Versailles.
L’auteur de ce Blog est l’un des membres du jury final qui décerne ce Prix.

Retrouvez mes entretiens avec les lauréat des éditions précédentes :

  • édition 2021 : Alexandre Dupilet pour « Le Régent. Philippe d’Orléans, l’héritier du Roi-Soleil » (éditions Tallandier)
  • édition 2020 : Edmond Dziembowski pour « Le siècle des Révolutions (1660-1789) » (éditions Perrin)
  • édition 2019 : Georges Forestier pour « Molière » (éditions Gallimard)
  • édition 2018 : Hervé Leuwers pour « Camille et Lucile Desmoulins » (éditions Fayard)

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[Visite privée] « L’Art de la fête à la cour des Valois » au château de Fontainebleau

Exposition « L’Art de la fête à la cour des Valois »
10 avril – 4 juillet 2022
Château de Fontainebleau

Au XVIe siècle, le château de Fontainebleau fut un lieu de fêtes incontournable. Processions et mascarades dans la cour Ovale, joutes chevaleresques sur l’étang, banquets à la mode pastorale dans les jardins et représentations théâtrales dans le parc du château marquèrent profondément les esprits.

Après vous avoir dévoilé les coulisses de la préparation de l’exposition, Oriane Beaufils, conservatrice du patrimoine, chargée des collections de peintures et d’arts graphiques au château de Fontainebleau, nous propose de revivre les somptueuses fêtes à la cour des Valois.

« Bal à la cour des Valois » par un artiste anonyme – Musée du Louvre

Une centaine d’œuvres, venues des plus grands musées d’Europe, révèlent tout l’éclat de ces fêtes somptueuses données à la cour des Valois, du règne de François Ier à celui d’Henri III.

« Tenture des Fêtes des Valois » – Galerie des Offices – Palazzo Pitti (Florence)

La collaboration exceptionnelle avec la ville de Florence et ses institutions muséales permet de présenter trois pièces de la célèbre « Tenture des Fêtes des Valois », l’un des témoignages les plus éblouissants de la splendeur des fêtes de cour.

Détail de la « Tenture des Fêtes des Valois » – Galerie des Offices – Palazzo Pitti (Florence)

« Dans cette cour, on ne s’occupe qu’à donner du bon temps tout le jour avec des joutes, des fêtes, avec de très belles mascarades toujours différentes. » – Gian Battista Gambara, ambassadeur de Mantoue à la cour de France (1541)

Fragment du décor de la Belle Cheminée par Mathieu Jacquet Armet – Château de Fontainebleau

Commissariat de l’exposition

Oriane Beaufils est conservateur du patrimoine. Diplômée de l’ESSEC et de l’Université de Glasgow, elle a travaillé chez Christie’s et Sotheby’s avant d’être lauréate du concours de conservateur du patrimoine en 2014. Elle a rejoint le château de Fontainebleau en juillet 2016 où elle est chargée des collections de peintures et d’arts graphiques, et assure le suivi scientifique des décors des XVIe et XVIIe siècles. Elle a été commissaire des expositions « Louis-Philippe à Fontainebleau. le roi et l’Histoire », « La renaissance de la Renaissance. Jean Alaux et la restauration de la salle de Bal » ou encore « Cave Canem. Jean-Baptiste Oudry et les chiens de Louis XV ».

Détail d’un projet de Jean Cousin pour le vaisseau d’or offert à Henri II lors de son entrée à Paris en 1549 – Beaux-Arts de Paris

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Consultez la page spéciale sur le site Internet du château de Fontainebleau

Exposition « L’Art de la fête à la cour des Valois »
10 avril – 4 juillet 2022
Château de Fontainebleau

[Entretien] Stéphane Castelluccio pour « La noblesse et ses domestiques au XVIIIe siècle »

À partir de mémoires, correspondances, articles de presse et œuvres littéraires, cet ouvrage revient sur les relations entre l’aristocratie et ses domestiques dans la France du XVIIIe siècle. Depuis le recrutement jusqu’au départ du domestique ou au décès du maître, ces relations se sont développées dans un cadre défini par les conventions sociales qui imposaient des droits et des devoirs aux deux parties.

Le livre « La noblesse et ses domestiques au XVIIIe siècle » (Éditions Monelle Hayot) de Stéphane Castelluccio fait partie des cinq ouvrages sélectionnés pour le jury final de l’édition 2022 du Prix Château de Versailles du livre d’Histoire.

Résumé de l’éditeur

Les premières études sur les domestiques ont été publiées à la fin du XIXe siècle, à l’apogée de l’emploi domestique. Il faut attendre un siècle et les années 1980 pour que la domesticité intéresse de nouveau les historiens. Le XIXe siècle, durant lequel la domesticité connut son plus fort développement, intéressa tout d’abord les historiens. Ensuite, d’autres études ont exploré le monde de la domesticité au XVIIe et surtout au XVIIIe siècle. Ces recherches privilégient une approche générale et sociale avec la place des domestiques dans la société, les préjugés à leur égard, leur rôle dans la diffusion des manières de vivre aristocratiques, leur fortune matérielle et l’évolution de la condition domestique.
Peut-être en raison du développement, depuis le milieu des années 2000, des « auxiliaires de vie », « aides ménagères » et autres nouvelles formes de domesticité, ce sujet a retrouvé la faveur des sociologues. Les approches sont plus particulières chez les historiens et les historiens de l’art, avec un intérêt porté aux lieux d’exercice ou au marché du travail.

Le Prix Château de Versailles du livre d’histoire

L’édition 2022 du Prix Château de Versailles du livre d’histoire récompense l’auteur d’un ouvrage historique dont le sujet principal s’inscrit dans le cadre chronologique des XVIIe et/ou XVIIIe siècle(s), ou plus largement si celui-ci concerne l’histoire du château, du musée et du domaine national de Versailles.
L’auteur de ce Blog est l’un des membres du jury final qui décerne ce Prix.

Retrouvez mes entretiens avec les lauréat des éditions précédentes :

  • édition 2021 : Alexandre Dupilet pour « Le Régent. Philippe d’Orléans, l’héritier du Roi-Soleil » (éditions Tallandier)
  • édition 2020 : Edmond Dziembowski pour « Le siècle des Révolutions (1660-1789) » (éditions Perrin)
  • édition 2019 : Georges Forestier pour « Molière » (éditions Gallimard)
  • édition 2018 : Hervé Leuwers pour « Camille et Lucile Desmoulins » (éditions Fayard)

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[Entretien] Patrick Barbier pour « Marie-Antoinette et la musique »

Loin du tableau de la reine frivole et égocentrique, c’est une Marie-Antoinette mécène et mélomane que présente Patrick Barbier dans cet ouvrage. La reine n’aura de cesse de chercher à faire évoluer la musique en ouvrant grand les portes aux musiciens étrangers tels Gluck et Piccinni, montrant son enthousiasme en applaudissant lors des représentations de leurs créations à Versailles et Paris.

Le livre « Marie-Antoinette et la musique » (Éditions Grasset) de Patrick Barbier dévoile une facette méconnue et intime de Marie-Antoinette. Il fait partie des cinq ouvrages sélectionnés pour le jury final de l’édition 2022 du Prix Château de Versailles du livre d’Histoire.

Résumé de l’éditeur

Peu de femmes ont à ce point excité les passions, poussé aux commentaires les plus contradictoires, suscité autant de biographies. Marie-Antoinette n’est pas une reine comme les autres et l’on tend à la redécouvrir aujourd’hui sous des aspects moins connus. Le présent ouvrage se penche pour la première fois sur les liens forts qu’elle a entretenus avec la musique : ses études à Vienne, sa découverte du monde musical français, sa passion pour la harpe, le pianoforte et le chant, mais aussi pour l’opéra et l’opéra-comique. Par son soutien sans faille aux spectacles de la cour ou de Paris, elle a marqué sa volonté d’internationaliser un répertoire jusque-là très franco-centré.
Au fil des pages, depuis son arrivée à l’âge de 14 ans jusqu’aux jours sombres des Tuileries, on découvre le rôle important qu’elle a joué dans la société culturelle de la fin du XVIIIe siècle, ses liens avec le public des théâtres et avec les artistes, ainsi que l’influence qu’elle a exercée sur l’évolution du répertoire et les progrès techniques des instruments.
Tout au long d’une étude transversale qui unit la musique et les arts, mais aussi la politique, la société et des anecdotes de la vie quotidienne, Patrick Barbier propose un regard nouveau sur celle qui a été la reine mécène la plus mélomane et musicienne de l’histoire de France.

Le Prix Château de Versailles du livre d’histoire

L’édition 2022 du Prix Château de Versailles du livre d’histoire récompense l’auteur d’un ouvrage historique dont le sujet principal s’inscrit dans le cadre chronologique des XVIIe et/ou XVIIIe siècle(s), ou plus largement si celui-ci concerne l’histoire du château, du musée et du domaine national de Versailles.
L’auteur de ce Blog est l’un des membres du jury final qui décerne ce Prix.

Retrouvez mes entretiens avec les lauréat des éditions précédentes :

  • édition 2021 : Alexandre Dupilet pour « Le Régent. Philippe d’Orléans, l’héritier du Roi-Soleil » (éditions Tallandier)
  • édition 2020 : Edmond Dziembowski pour « Le siècle des Révolutions (1660-1789) » (éditions Perrin)
  • édition 2019 : Georges Forestier pour « Molière » (éditions Gallimard)
  • édition 2018 : Hervé Leuwers pour « Camille et Lucile Desmoulins » (éditions Fayard)

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[Entretien] Lucien Bély pour « Louis XIV, le fantôme et le maréchal-ferrant »

À la fin de 1696, François Michel, maréchal-ferrant de Salon, en Provence, affirme avoir entendu une voix, et peut-être vu un fantôme, qui lui a donné l’ordre de se rendre auprès de Louis XIV pour lui porter un message. La nouvelle de cette apparition se répand vite et on l’associe à des vers de Nostradamus, qui a vécu autrefois à Salon, et ils annoncent la fin des impôts ! Quelque mois plus tard, l’artisan arrive à Versailles…

Le livre « Louis XIV, le fantôme et le maréchal-ferrant » (Presses Universitaires de France) de Lucien Bély revient sur cette curieuse histoire. Il fait partie des cinq ouvrages sélectionnés pour le jury final de l’édition 2022 du Prix Château de Versailles du livre d’Histoire.

Résumé de l’éditeur

L’apparition d’un fantôme à un maréchal-ferrant de Salon-de-Provence conduit celui-ci à gagner la cour de Versailles pour porter au roi un message qui demeurera secret : ce mystère historique sert à l’auteur d’observatoire pour étudier les hommes, modestes ou puissants, du temps de Louis XIV, le dialogue entre la raison et l’imagination, le jeu du pouvoir et de la religion.
La visite d’un artisan à la cour de Versailles offre une vue panoramique des croyances et des convictions, des réalités politiques et des réactions sociales en cette fin du XVIIe siècle, et invite à voyager à travers le temps pour voir comment chaque génération a pu ensuite réinterpréter ce singulier épisode.

« Pour l’historien du politique, l’affaire mérite que l’on s’y arrête : c’est un fantôme qui a conduit un simple artisan à se rendre à Versailles pour voir le roi. Beaucoup ont rêvé sur ce spectre : je veux retrouver ces rêveries qui révèlent aussi, à chaque pas, la démarche d’un auteur et l’esprit d’un temps, une somme de connaissances et de croyances, jusqu’à nos jours » – Lucien Bély

Le Prix Château de Versailles du livre d’histoire

L’édition 2022 du Prix Château de Versailles du livre d’histoire récompense l’auteur d’un ouvrage historique dont le sujet principal s’inscrit dans le cadre chronologique des XVIIe et/ou XVIIIe siècle(s), ou plus largement si celui-ci concerne l’histoire du château, du musée et du domaine national de Versailles.
L’auteur de ce Blog est l’un des membres du jury final qui décerne ce Prix.

Retrouvez mes entretiens avec les lauréat des éditions précédentes :

  • édition 2021 : Alexandre Dupilet pour « Le Régent. Philippe d’Orléans, l’héritier du Roi-Soleil » (éditions Tallandier)
  • édition 2020 : Edmond Dziembowski pour « Le siècle des Révolutions (1660-1789) » (éditions Perrin)
  • édition 2019 : Georges Forestier pour « Molière » (éditions Gallimard)
  • édition 2018 : Hervé Leuwers pour « Camille et Lucile Desmoulins » (éditions Fayard)

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[Visite privée] Exposition « L’aventure Champollion » à la BnF

Exposition « L’aventure Champollion. Dans le secret des hiéroglyphes »
12 avril – 24 juillet 2022
Bibliothèque nationale de France – site François-Mitterrand

À l’âge de 32 ans, Jean-François Champollion (1790-1832) offre au monde la possibilité de connaître les noms des pharaons égyptiens, de déchiffrer les papyrus les plus anciens et de comprendre les hiéroglyphes gravés sur les temples.

Suivez Vanessa Desclaux, égyptologue, chargée de la collection des Manuscrits Égypte antique et Proche-Orient chrétien au département des Manuscrits de la BnF, et Hélène Virenque, égyptologue, chargée de collections en lettres classiques au département Littérature et Art de la BnF, pour une aventure captivante aux origines de la passion de Champollion pour le déchiffrage de l’écriture mystérieuse de l’Égypte ancienne.

À gauche : Copie des 3 inscriptions qui se trouvent sur la pierre trouvée à Rosette. Estampage (1800) – BnF, département des manuscrits

Le 24 août 394 est gravée la dernière inscription datée en hiéroglyphes sur la porte d’Hadrien, dans le temple de Philae. À la suite de la christianisation de l’Égypte, l’ancienne écriture désormais uniquement connue de quelques prêtres est abandonnée.

Ouvrage attribué à Ibn Wahshiyya (Xe siècle) – BnF, département des manuscrits

Dès l’Antiquité, les images égyptiennes se diffusent hors d’Égypte, adoptant une iconographie et un sens différents. Des auteurs grecs, latins et arabes considèrent les hiéroglyphes comme des symboles païens et magiques. Ainsi se forge la légende d’un code-rébus, proche d’une écriture universelle réservée à des initiés.

Détail d’une copie des inscriptions qui se trouvent sur la pierre trouvée à Rosette. Estampage (1800) – BnF, département des manuscrits

Le mot hiéroglyphes apparaît à la Renaissance, transposition du terme « ιερογλυφικα » employé par Horapollon, un auteur grec d’Alexandrie du Ve siècle.

Détail de l’empreinte réalisée avant 1837 sur la Pierre de Rosette – BnF, département des Monnaies, médailles et antiques

Lorsque Champollion entreprend son étude des hiéroglyphes, leur compréhension est perdue depuis plus de 1500 ans. S’appuyant sur des documents multilingues associant, telle la célèbre Pierre de Rosette, plusieurs langues pour un même texte, Champollion traduit, croise, compare et copie inlassablement des textes hiéroglyphiques afin de parvenir à établir une sorte de grammaire et de dictionnaire.

Carnet de notes manuscrites de Jean-François Champollion – Copies d’inscriptions de momies [Musée de Turin] (1824-1826) – BnF, département des Manuscrits
Liste des rois conservée au Musée de Turin (1824-1826) de Jean-François Champollion – BnF, département des Manuscrits

La lecture des papyrus de Turin va offrir à Champollion la joie de découvrir « un véritable trésor pour l’histoire », à savoir un tableau chronologique écrit en hiératique, qui donne dans l’ordre les noms de 77 pharaons, inscrits dans des cartouches. Ainsi est fournie au père de l’égyptologie par les Égyptiens eux-mêmes une source incontestable pour une histoire des dynasties des pharaons.

Différentes graphies du nom Ramsès (1824) par Jean-François Champollion – BnF, département des Manuscrits

À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion, la BnF propose de marcher dans les pas du célèbre savant, à la découverte des techniques ayant permis de compréhension des langues et écritures perdues.

« Souverains persans, grecs et romains de l’Égypte (de Xerxès à Antonin) » par Jean-François Champollion – Copie du nom de Cléopâtre (1822) – BnF, département des Manuscrits
Portrait de Jean-François Champollion par Léon Cogniet – Collection particulière

Jacques-Joseph et Jean-François Champollion

L’exposition met en lumière le père de l’égyptologie mais aussi l’homme que fut Champollion, son ardeur, son immense curiosité, son tempérament, comme ses qualités littéraires. Le rôle majeur joué par son frère aîné Jacques-Joseph, savant lui aussi, est mis en avant. Il a su accompagner, stimuler, soutenir son jeune frère dans ses phases de découragement, et a contribué à la postérité de son œuvre.

Lithographie par Eugène-André Champollion du portrait de Jacques-Joseph Champollion photographié par Alophe (1867) – BnF, département des Estampes et de la photographie
Dessin de la statue de Iâhhotep (1826-1830) par Jean-François Champollion – BnF, département des Manuscrits

Manuscrits autographes de Champollion

La BnF conserve dans ses collections 88 volumes de notes et de dessins de la main de Champollion. Ces documents souvent inédits laissent entrevoir la personnalité et le travail encyclopédique de Champollion. On sait aussi que la Bibliothèque a joué un rôle majeur dans cette aventure, elle qui a conservé jusqu’au début du XXe siècle l’un des plus importants fonds d’antiquités égyptiennes.

Ostracon du bélier d’Amon conservé au Museo Egizio (Turin)

Des prêts exceptionnels

Près de 350 pièces – manuscrits, estampes, sculptures, papyrus – issues des collections de la BnF et de prêts exceptionnels, notamment du musée du Louvre et du museo Egizio de Turin, permettent d’initier le public à la « méthode Champollion ». Les documents issus des fonds de la BnF sont mis en regard des objets vus et étudiés à l’époque par Champollion.

Statuette de bronze représentant la déesse Bastet (332 -30 avant J.-C.) – BnF, département des Monnaies, médailles et antiques
Statuettes de bronze de dieux et déesses de l’Égypte antique – BnF, département des Monnaies, médailles et antiques

Commissariat de l’exposition

Vanessa Desclaux, BnF, département des Manuscrits
Hélène Virenque, BnF, département Littérature et art
Guillemette Andreu-Lanoë, directrice honoraire du département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre.

Lunettes de soleil de Champollion (1828) – Collection particulière

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Consultez la page spéciale sur le site Internet de la BnF et accédez à de nombreuses ressources complémentaires (podcast, vidéos, extraits sonores, images et documents inédits) sur le site dédié à l’exposition.

« Monuments de l’Égypte et de la Nubie. Les oiseaux » (1835-1845) par Jean-François Champollion – BnF, département des Manuscrits

Exposition « L’aventure Champollion. Dans le secret des hiéroglyphes »
12 avril – 24 juillet 2022
Bibliothèque nationale de France
Site François-Mitterrand
Quai François Mauriac
75013 Paris

[Visite privée] Exposition « Pharaon des Deux Terres » au musée du Louvre

Exposition « Pharaon des Deux Terres, l’épopée africaine des rois de Napata »
28 avril – 25 juillet 2022
Musée du Louvre

Au VIIIe siècle avant J.-C., la dynastie des Ramsès n’est plus. L’Égypte est instable et divisée. Au cœur du Soudan actuel, un royaume s’organise autour de sa capitale, Napata. Vers 730 av. J.-C., le souverain Piânkhy part à la conquête de l’Égypte.

C’est cette épopée que nous raconte dans cette vidéo Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre et commissaire de la nouvelle exposition du musée du Louvre. Passionnant !

Triade d’Osorkon – Musée du Louvre

Cette histoire était jusqu’à aujourd’hui restée dans l’ombre de la grande Histoire de l’Égypte antique. Elle est tout simplement fascinante à découvrir !

Taharqa et Hemen – 25e dynastie – Musée du Louvre
Détail de le Prise par les armées assyriennes d’une ville égyptienne – Époque néo-assyrienne, règne d’Assourbanipal – The British Museum (Londres)

« Classer les documents, établir les faits, relativiser l’importance des différentes sources demande un travail considérable qui se trouve aboutir pour une part aujourd’hui en jetant une lumière à la fois plus claire et plus précise sur ce que l’on a longtemps appelé « l’Égypte du crépuscule ». » – Vincent Rondot, catalogue de l’exposition

Casque de type corinthien – Grèce (vers 600 avant J.-C.) – Musée du Louvre

L’une des originalités de cette exposition est de présenter des répliques des statues de Doukki Gel, découvertes en 2003, reconstituées telles qu’elles devaient être au sortir de l’atelier des sculpteurs kouchites.

Copie de l’une des statues des rois de Napata d’après les originaux conservés au musée archéologique de Kerma (Soudan)
Copie de l’une des statues des rois de Napata d’après les originaux conservés au musée archéologique de Kerma (Soudan)
Copie de l’une des statues des rois de Napata d’après les originaux conservés au musée archéologique de Kerma (Soudan)
Copies des sept statues des rois de Napata (Taharqa, Tanouétamani, Senkamanisken, Anlamaniet et Aspelta) d’après les originaux conservés au musée archéologique de Kerma (Soudan)

Commissariat de l’exposition

Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, assisté de Faïza Drici et Nadia Licitra, chargées de mission et d’Hélène Guichard, conservateur au département des Antiquités égyptiennes.

Au centre : statue du dieu Ândjty – 25e dynastie, règne de Taharqa (?) – Ashmolean Museum, University of Oxford

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Sur le site Internet du musée du Louvre consacré à l’exposition.

Statue en bronze d’Horus faisant une libation dite « Horus Posno » – 26e dynastie – Musée du Louvre

Exposition « Pharaon des Deux Terres, l’épopée africaine des rois de Napata »
28 avril – 25 juillet 2022
Musée du Louvre

Copie du colosse de Taharqa

[Web-série] Ma (nouvelle) vie au Louvre-Lens

Ma vie au Louvre-Lens

Épisode 2 : Exposition « Le scribe, les yeux dans les yeux »
Pavillon de verre du Louvre-Lens

Après mon séjour dans la Galerie du Temps, je suis à présent au centre d’une exposition dans le Pavillon de verre du Louvre-Lens.

Épisode 1 : Dans la Galerie du Temps

Depuis début février, je coule des jours heureux dans la Galerie du Temps au contact de mon public lensois et des Hauts-de-France.
Je rejoindrai ensuite le Pavillon de verre pour une exposition qui me sera entièrement consacrée !

Vous vous posez des questions sur ma découverte, mon regard de braise… ou mon embonpoint ? N’hésitez pas à écrire à scribe@louvrelens.fr.
Les réponses à vos questions seront apportées dans l’exposition.

En attendant cette nouvelle étape de mon parcours au Louvre-Lens, découvrez les coulisses de mon arrivée grâce à Hélène Bouillon, conservatrice du patrimoine et docteur en égyptologie, cheffe du service des expositions et des éditions du Louvre-Lens, et Marion Guillermin, régisseur des collections du Louvre-Lens.

Je vous attends nombreux au Louvre-Lens !

L’accès à la Galerie du Temps est gratuit pour tous.

[Exposition] « Pharaon des Deux Terres » au musée du Louvre

Exposition « Pharaon des Deux Terres, l’épopée africaine des rois de Napata »
28 avril – 25 juillet 2022
Musée du Louvre

Au VIIIe siècle avant J.-C., la dynastie des Ramsès n’est plus. L’Égypte est instable et divisée. Au cœur du Soudan actuel, un royaume s’organise autour de sa capitale, Napata. Vers 730 av. J.-C., le souverain Piânkhy part à la conquête de l’Égypte.

C’est cette épopée que nous raconte la nouvelle exposition du musée du Louvre, celle de rois conquérants qui vont réunir leur royaume de Kouch avec l’Égypte. Ils vont ainsi fonder la 25e dynastie, dite kouchite, qui règne jusqu’en 655 avant J.-C. sur un immense territoire s’étendant du delta du Nil jusqu’au confluent du Nil Blanc et du Nil Bleu.
Cette période voit donc l’Égypte dominée par un royaume soudanais contre lequel elle avait combattu pendant près de deux millénaires.

[Visite privée]

Découvrez l’exposition en regardant la vidéo de la visite privée avec Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre.

L’exposition permet d’évoquer la mission archéologique du musée du Louvre au Soudan, qui pendant 10 ans a fouillé des sites proches des pyramides de Méroé. Elle présente aussi des objets sortis de fouille au cours des dernières années.

Statue en bronze d’Horus faisant une libation dite « Horus Posno » – 26e dynastie – Musée du Louvre
Triade d’Osorkon – Musée du Louvre
Elément de pectoral à l’image du dieu bélier Amon sur le lotus – Musée du Louvre

Cette histoire était jusqu’à aujourd’hui restée dans l’ombre de la grande Histoire de l’Égypte antique. Elle est tout simplement fascinante à découvrir !

Tête d’une statue du dieu Amon-Rê de Thèbes trouvée à Sanam – Ashmolean Museum, University of Oxford
Tête et épaule de la statue monumentale d’une déesse-vautour – Ashmolean Museum, University of Oxford
Egide à tête de lionne au nom du roi de Boubastis et de Ranefer Osorkon IV – Musée du Louvre

Le royaume de Kouch

Le terme générique de royaume de Kouch s’applique aux différentes entités politiques qui se sont succédé sur les territoires soudanais situés au sud de la deuxième cataracte du Nil. Situé au-delà des terres contrôlées par les pharaons, Kouch est en lien direct avec l’Égypte avec laquelle il a des contacts guerriers mais aussi commerciaux.

Scarabée au plat inscrit du nom du temple de Soleb construit par Aménophis III (19e dynastie ?) – Musée du Louvre

Egypte et Soudan

Pour les Égyptiens, le Soudan est peuplé de populations hostiles. Les populations soudanaises sont pour les Égyptiens l’image du chaos opposé à l’ordre (l’Égypte), celle de l’ennemi héréditaire. Dans la réalité, des liens de commerce existent depuis les origines et les contacts entre les deux peuples sont nombreux.

Pie de meuble en forme de tête de Nubien – Nouvel Empire ? – Musée du Louvre

Sous l’Ancien Empire, l’Égypte envoie des expéditions militaires et commerciales entre la première et la deuxième cataracte. Au Moyen Empire, Sésostris III fixe officiellement la frontière sud de l’Égypte au niveau de la deuxième cataracte. Au Nouvel Empire, la domination égyptienne s’exerce jusqu’au-delà de la quatrième cataracte.

Plaquette d’incrustation avec figure de Nubien – Époque ramesside (-1295 / -1069) – Musée du Louvre

Plusieurs plaquettes d’incrustation conservées au Louvre reprennent la thématique d’ennemis attachés les uns aux autres par un lien qui leur enserre le cou. Fixés de part et d’autre d’une porte de palais, ces représentations rappellent à tout visiteur la soumission à l’Égypte de ses ennemis. La plume plantée dans la coiffure du personnage ci-dessus est liée aux populations du sud.

Statue de bélier d’Amon protégeant Aménophis III, transporté de Soleb au Djebel Barkalsous Piânkhy – 18e dynastie, règne d’Aménophis III – Ägyptisches Museum (Berlin)

La sculpture monumentale ci-dessus représente un bélier allongé, pattes avant recourbées sous lui. Placée entre elles, une statuette représente un roi en costume d’Osiris coiffé du némès, portant la barbe postiche et tenant dans ses mains les insignes du pouvoir. La longue inscription qui figure autour du socle identifie le roi comme étant Aménophis III.

Statue de bélier d’Amon protégeant Aménophis III, transporté de Soleb au Djebel Barkalsous Piânkhy – 18e dynastie, règne d’Aménophis III – Ägyptisches Museum (Berlin)

Après l’abandon du Soudan par les Égyptiens, à la fin du Nouvel Empire, ce bélier est transféré par les rois de Napata dans l’immense temple d’Amon du Djebel Barkal, principal sanctuaire de la capitale. Le bélier, symbole d’Amon, prend donc naturellement place dans un sanctuaire qui lui est consacré bien loin des terres égyptiennes.

Les souverains kouchites

Dominées longtemps par l’Égypte, les régions situées au sud de la première cataracte obtiennent leur autonomie lorsque les Égyptiens abandonnent ces zones à la fin du Nouvel Empire. Un royaume indépendant s’y constitue peu à peu, il tente rapidement d’établir son autorité sur l’Égypte même. La principale tentative est l’œuvre de Piânkhy. Son frère et successeur réussit à unifier Soudan et Égypte et crée la 25e dynastie.

Taharqa et Hemen – 25e dynastie – Musée du Louvre

Taharqa est un représentant important de la 25e dynastie. Dans l’œuvre ci-dessus, il est figuré agenouillé devant l’image de Hemen représenté sous l’aspect d’un faucon, forme animale de ce dieu guerrier.
Le roi porte la chendjit, le pagne traditionnel des souverains égyptiens. Ses mains tiennent chacune un petit vase globulaire, utilisé en général pour les offrandes liquides.
Rendant hommage à Hemen, Taharqa se place dans un contexte iconographique classique que l’on retrouve en Égypte depuis les origines.

À gauche : statue du dieu Ândjty – 25e dynastie, règne de Taharqa (?) – Ashmolean Museum, University of Oxford

Thèbes : au cœur du pouvoir kouchite en Égypte

Installés dans une capitale située très loin au sud, les rois de Napata ont besoin d’établir des ponts entre eux et les territoires qu’ils contrôlent totalement ou partiellement en Égypte même. Thèbes est le lieu de résidence d’Amon. Il est aussi vénéré dans un vaste complexe cultuel aux portes de la capitale soudanaise et c’est donc tout logiquement que les souverains de la 25e dynastie s’intéressent à l’embellissement de l’immense temple de Karnak.

Porteurs d’offrandes sur un relief de la tombe de Montouemhat – 26e dynastie – Musée du Louvre
Sphinx de Chépénoupet II – Trouvé dans le lac sacré du temple d’Amon à Karnak – Musée égyptien de Berlin

Chépénoupet II est figurée sous forme d’un sphinx à tête de femme (photo ci-dessus) dont les pattes avant sont remplacées par des bras qui enserrent un vase nemset, une aiguière utilisée pour les libations.
Fille de Piânkhy et soeur de Taharqa, Chépénoupet II occupa pendant plusieurs décennies la position de Divine adoratrice d’Amon, une charge très importante auprès du clergé thébain du dieu et occupée par des femmes de la maison royale.

Étui de Chépénoupet – Provient du temple d’Osiris Padiankh à Thèbes, 25e dynastie – Musée du Louvre

L’objet ci-dessus reste assez mystérieux. Il s’agit d’un étui travaillé dans des matériaux précieux et contenant une plaque en ivoire d’éléphant, autrefois inscrite mais aujourd’hui illisible.

Prise par les armées assyriennes d’une ville égyptienne – Époque néo-assyrienne, règne d’Assourbanipal – The British Museum (Londres)

La fin du royaume des Deux Terres

La fragilité de la 25e dynastie s’explique en grande partie par l’expansionnisme de l’Empire assyrien. Il fallut dix ans, des armées parcourant des distances considérables, trois sièges et trois assauts pour que l’Égypte de Taharqa, puis de Tanouétamani, cède avec la ville qui stratégiquement la commandait, Memphis.

Relief représentant un hoplite de profil en marche vers la droite (520-500) – The British Museum (Londres)

Peu d’événements eurent alors un retentissement comparable à celui du sac de Thèbes qu’Assourbanipal ordonna en 663 av. J.-C. Au point qu’aujourd’hui encore il est parfois difficile de distinguer la réalité historique de la tradition légendaire.

Hoplites au combat sur un cratère corinthien (vers 590-580 avant J?-C.) – Musée du Louvre

Hérodote nous dit que Psammétique II mourut peu après avoir envahi l’Éthiopie. Le court règne de ce roi de la 26e dynastie fut en effet, à n’en pas douter, occupé par une expédition punitive de grande ampleur contre le royaume napatéen. Forces militaires conjuguées d’un contingent égyptien et d’un contingent étranger de mercenaires grecs lancés à travers les cataractes, jusqu’à Napata peut-on penser, qui fut mise à sac.

Psammétique II – Musée Jacquemart-André (Paris)

Les statues de Doukki Gel

En 2003, une mission archéologique découvrait à Doukki Gel, la Ville d’Amon du jujubier, quarante fragments correspondant à sept statues royales. Elles avaient été fracassées durant la campagne de Psammétique II et leurs restes soigneusement enterrés dans une cachette située entre les deux principaux temples de la ville après le départ des Égyptiens.

Copies des sept statues des rois de Napata (Taharqa, Tanouétamani, Senkamanisken, Anlamaniet et Aspelta) d’après les originaux conservés au musée archéologique de Kerma (Soudan)
Copies de l’une des statues des rois de Napata, d’après les originaux conservés au musée archéologique de Kerma (Soudan)

L’exposition présente des reconstitutions 3D réalisées avec du sable de quartz, du plâtre, de la résine et de la chaux. Les sept statues reproduisent les originaux peints et dorés, tels qu’ils étaient avant leur destruction et leur enfouissement.

Pied de lit funéraire en bronze – El-Kourrou – Sudan National Museum (Khartoum)
Egide en bronze au nom du roi Tanoutamon – Musée du Louvre
Statuette en bronze représentant une gazelle dorcas – Époque nabatéenne, règne de Tanouétamani – Sudan National Museum (Khartoum)

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

Lion couché rugissant, règne de Sargon II – Musée du Louvre

Commissariat de l’exposition

Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, assisté de Faïza Drici et Nadia Licitra, chargées de mission et d’Hélène Guichard, conservateur au département des Antiquités égyptiennes.

Retrouvez Vincent Rondot pour une visite privée de l’exposition en cliquant ici.

Statue du dieu Amon-Rê, roi des dieux, dédiée par Haroudja – 25e dynastie, règne de Tanouétamani (?) – Musée du Louvre

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Sur le site Internet du musée du Louvre consacré à l’exposition.

Statue de bélier d’Amon protégeant le roi Taharqa – 3e période intermédiaire, 25e dynastie – Ashmolean Museum, University of Oxford

Exposition « Pharaon des Deux Terres, l’épopée africaine des rois de Napata »
28 avril – 25 juillet 2022
Musée du Louvre

Copie du colosse de Taharqa

[Chef-d’œuvre] « La Mort de Marie Stuart », de Valenciennes à Nantes

« La Mort de Marie Stuart »
Abel de Pujol (1785-1861)
Musée des Beaux-Arts de Valenciennes

Confronté à des dysfonctionnements sur certains éléments de la structure de son bâtiment, le Musée des Beaux-Arts de Valenciennes est actuellement fermé pour rénovation. Une web-série exclusive – disponible sur mon Blog – vous permet de suivre la vie du musée pendant cette période singulière en découvrant certains de ses chefs-d’œuvre et leur destination pendant les travaux.

Le musée valenciennois a établi plusieurs partenariats avec d’autres établissements afin qu’un nouveau public puisse admirer ses trésors pendant la fermeture. Ainsi, le chef-d’œuvre d’Abel de Pujol, « La Mort de Marie Stuart » est venu enrichir le parcours permanent du musée d’Arts de Nantes depuis quelques semaines.

Dans la vidéo disponible en haut de cette page, découvrez la nouvelle vie de Marie Stuart sur les cimaises du musée d’Arts de Nantes.

Le tableau retourné au musée des Beaux-Arts de Valenciennes – © Ville de Valenciennes – Thomas Douvry

Marie Stuart, de Valenciennes à Nantes

Louise Dale, régisseur des collections du musée des Beaux-Arts de Valenciennes, Céline Rincé-Vaslin, responsable du service des collections du musée d’Arts de Nantes et Jean-Rémi Touzet, conservateur en charge des collections du 19e siècle, de la bibliothèque et de la documentation du musée d’Arts de Nantes, vous présentent ce tableau et les étapes de son déplacement.

La toile dans son emballage spécial au musée des Beaux-Arts de Valenciennes – © Ville de Valenciennes – Thomas Douvry

Musée des Beaux Arts de Valenciennes
Boulevard Watteau
59300 Valenciennes

Sortie par la grande porte du musée des Beaux-Arts de Valenciennes – © Ville de Valenciennes – Thomas Douvry

Musée d’Arts de Nantes
10 Rue Georges Clemenceau
44000 Nantes

Constat d’état du tableau lors de son arrivée à Nantes – © Musée d’Arts de Nantes – Constance Mouchel

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Suivez l’actualité du musée des Beaux-Arts de Valenciennes en cliquant ici.
Découvrez le musée d’Arts de Nantes en cliquant ici.

Installation du tableau à Nantes – © Musée d’Arts de Nantes – Constance Mouchel

Tous les épisodes de la web-série sont disponibles ici.

[Visite privée] Les Manuscrits de Tagdemt au château de Chantilly

Exposition « Manuscrits de Tagdemt. Trésors du cabinet des livres »
5 mars – 30 mai 2022
Cabinet des livres du château de Chantilly

Haut-lieu du manuscrit occidental, le château de Chantilly est célèbre pour abriter les trésors bibliophiliques d’Henri d’Orléans (1822-1897), duc d’Aumale, cinquième fils du roi Louis-Philippe. On ignore généralement qu’il abrite aussi de précieux représentants de l’art du livre oriental. Parmi ceux-ci, 38 volumes en arabe proviennent de la smala de l’émir Abd el-Kader, prise d’assaut par le duc d’Aumale et ses troupes en mai 1843.

À travers le livre, cette exposition se veut le reflet de toute la complexité des rapports entre l’Occident et l’Islam, exprimée au travers des figures d’Abd el-Kader et du duc d’Aumale.

Visitez l’exposition avec Marie-Pierre Dion, conservateur général des bibliothèques au musée Condé.

Recueil d’astronomie (XVIIIe siècle) – Bibliothèque de Chantilly, manuscrit 610
« Al-Jazūlī, Dalā’il al-khayrāt » – Bibliothèque de Chantilly, manuscrit 213
« Sahīh Muslim » – Bibliothèque de Chantilly, manuscrit 312
« Coran » (XVIIIe siècle ?) – Bibliothèque de Chantilly, manuscrit 208

L’année 2022 marque le 200ème anniversaire de la naissance du duc d’Aumale. À cette occasion, un vaste projet de valorisation culturelle, scientifique et numérique est mené par le musée Condé, avec le concours de l’Institut de recherche et d’histoire des textes du CNRS et de la Bibliothèque universitaire des langues et civilisations. Il permet de rappeler l’origine et la composition du fonds et d’en approfondir la connaissance.

Commissairiat de l’exposition

Commissaire :
Marie-Pierre Dion, Conservateur général des bibliothèques, musée Condé.
Avec le concours de Zouhour Chaabane, responsable du catalogage et de la valorisation des manuscrits arabes de la BULAC, Muriel Roiland, Ingénieure en analyse des sources anciennes, Section arabe de l’IRHT (CNRS), Ismail Warscheid, chercheur à l’IRHT (CNRS), professeur d’études islamiques à l’université de Bayreuth.

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Consultez la page spéciale sur le site Internet du château de Chantilly

Exposition « Manuscrits de Tagdemt. Trésors du cabinet des livres »
5 mars – 30 mai 2022
Cabinet des livres
Château de Chantilly
60500 Chantilly

[Visite privée] Exposition Boilly au musée Cognacq-Jay

Exposition « Boilly. Chroniques parisiennes »
16 février – 26 juin 2022
Musée Cognacq-Jay (Paris)

Pendant soixante ans, l’artiste Louis-Léopold Boilly (1761-1845) s’est fait le chroniqueur enthousiaste de la vie des habitants de Paris, avec beaucoup de malice et humour. Il a été aussi bien le portraitiste des Parisiens que le peintre de scènes urbaines, ainsi que l’inventeur de trompe-l’œil saisissants qui ont fait scandale.

L’exposition du musée Cognacq-Jay explore la carrière foisonnante de Boilly au travers de 130 œuvres dont de nombreux tableaux inédits.

Suivez Sixtine de Saint-Léger, attachée de conservation du musée Cognacq-Jay et commissaire de l’exposition.

« Autoportrait en sans-culotte, vers 1793) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière
« L’Ébahi » (vers 1808-1810) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière
« Après le souper » (après 1830) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière
« L’Arrivée d’une diligence dans la cour des Messageries » (1803) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Musée du Louvre
« Le Spectacle ambulant de Polichinelle » (1832) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – The Ramsbury Manor Foundation (Wiltshire)
Un trompe-l’œil » (vers 1800) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière
« L’Indiscret » (vers 1789-1793) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Musée Cognacq-Jay

Commissariat de l’exposition

Commissariat général
Annick Lemoine, directrice du musée Cognacq-Jay
Sixtine de Saint-Léger, attachée de conservation du musée Cognacq-Jay

Commissariat scientifique
Étienne Bréton, historien de l’art, directeur d’un cabinet de conseil et d’expertise en art
Pascal Zuber, historien de l’art, directeur d’un cabinet de conseil et d’expertise en art

« Deux jeunes amies qui s’embrassent » (vers 1789-1793) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – The Ramsbury Foundation (Wiltshire)

En savoir +

Consulter la page spéciale sur le site Internet du musée Cognacq-Jay.
Découvrez d’autres photographies de l’exposition en cliquant ici.

« Quarante portraits » (vers 1798) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière

Exposition « Boilly. Chroniques parisiennes »
16 février – 26 juin 2022
Musée Cognacq-Jay
8 rue Elzévir
75003 Paris

À gauche : « Jean qui rit » (vers 1808-1810) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845) – Collection particulière

[Visite privée] Exposition « Rome. La Cité et l’Empire » au Louvre-Lens

Exposition « Rome. La Cité et l’Empire »
6 avril – 25 juillet 2022
Louvre-Lens

La fermeture des salles romaines du musée du Louvre permet de présenter au Louvre-Lens près de 300 oeuvres déplacés depuis Paris, avec aussi de nombreux prêts des musées des Hauts-de-France.
Le parcours s’organise autour de deux grands thèmes : l’un sur Rome comme organisme social, politique et culturel, l’autre sur l’Empire. Il explore la manière dont la culture romaine va constituer le socle d’une civilisation commune à un territoire politiquement et culturellement très divers.

Suivez-moi pour une visite privée tout à fait exceptionnelle avec Cécile Giroire, conservatrice générale, directrice du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre, et Martin Szewczyk, conservateur du patrimoine au sein du même département.

Mosaïque figurant une personnification (200-225 après J.-C.) – Antioche (Turquie) – Musée du Louvre
Portrait d’Auguste (27 avant J.-C. – 14 après J.-C.) – Musée du Louvre

L’image de l’empereur fait l’objet de soins particuliers : la confection de modèles au sein du palais impérial, et leur diffusion contrôlée au sein de l’Empire, montrent l’attention portée à la production d’un message qui soit le reflet fidèle de l’idéologie impériale.

Détail du groupe statuaire « Mars et Vénus » (vers 150 après J.-C.) – Musée du Louvre
Statue de Néron enfant (50 après J.-C.) – Musée du Louvre
Statue de Livie (vers 14-20 après J.-C.) – Rome (Italie) – Musée du Louvre

L’attachement des Romains à leur culture n’empêche pas Rome d’être une cité ouverte aux influences extérieures : centre du pouvoir à l’échelle de la Méditerranée à partir du 2ème siècle avant notre ère, Rome est un lieu de commerce et d’immigration, mais aussi l’épicentre de commandes artistiques. La cité se révèle particulièrement perméable aux influences venues de l’extérieur, tout spécialement des mondes grec et oriental. Elle le fait sans abdiquer sa spécificité : c’est ce brassage qui constitue sa particularité.

Statue de jeune homme (Marcus Claudius Marcellus ?) (25 avant J.-C.) – Musée du Louvre
Coupe à buste (25-50 après J.-C.) – Boscoreale (Italie) – Musée du Louvre

La circulation des biens, des hommes et des idées permise par l’espace unifié et contrôlé par Rome, fait de l’Empire un vaste réseau d’échanges. Marbres et pierres colorés, textiles précieux, denrées prisées comme certains vins ou encore l’huile d’olive, massivement exportés d’Espagne ou d’Afrique, mais aussi de manière essentielle le blé d’Égypte, d’Afrique du nord ou de Sicile, affluent vers Rome et se diffusent dans tout l’espace de l’empire. Le développement d’un large réseau de voies encourage cette mobilité.

Paquetage de militaire (vers 20-10 avant J.-C.) – Musée de Picardie (Amiens)
Relief figurant une divinité matinale ou une allégorie (100-150 après J.-C.) – Carthage (Tunisie) – Musée du Louvre
Statue d’Apollon de Lillebonne (200-300) – Gaule lyonnaise – Musée du Louvre

Commissariat de l’exposition

Cécile Giroire, conservatrice générale, directrice du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre
Martin Szewczyk, conservateur du patrimoine, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre
Assistés de : Florence Specque et Agnès Scherer, documentalistes scientifiques au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre.
Scénographie : Mathis Boucher, architecte-scénographe, musée du Louvre-Lens

En savoir +

Consultez la page spéciale dédiée à l’exposition sur le site Internet du Louvre-Lens.
Découvrez d’autres images de l’exposition en cliquant ici.

Exposition « Rome. La Cité et l’Empire »
6 avril – 25 juillet 2022
Louvre-Lens
99 rue Paul Bert
62300 Lens