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[Exposition] Le goût de l’Orient au musée du Louvre

Exposition « Le goût de l’Orient. Georges Marteau collectionneur »
26 Juin 2019 – 6 janvier 2020
Département des Arts de l’Islam
Musée du Louvre

Georges Marteau (1858-1916), ingénieur de l’École centrale, fut un grand collectionneur d’art d’Extrême-Orient. En moins de 30 ans, il a réuni une collection exceptionnelle de près de 3.000 œuvres : objets d’art japonais, miniatures persanes, estampes japonaises et livres japonais, reliures et livres persans, cartes à jouer.

Traduisant l’esprit d’une époque qui s’enthousiasme pour les arts de l’Orient, plusieurs objets de la collection Georges Marteau sont réunis au Louvre, le temps d’une exposition, présentée dans le nouvel espace du département des Arts de l’Islam.

Georges Marteau est l’exemple parfait de ces collectionneurs qui, avec un œil expert et une intuition toujours juste, s’attachent à la main d’un peintre, à la rigueur d’un calligraphe, à l’harmonie de l’ensemble. » – Yannick Lintz, directrice du département des Arts de l’Islam

En 1912, Georges Marteau fut le coorganisateur de la première exposition consacrée à l’art du livre islamique au Musée des Arts décoratifs à Paris, où furent présentées de nombreuses pièces de sa propre collection.

En décembre 1916, plusieurs manuscrits intégrèrent, par testament, les collections de la Bibliothèque nationale de France. Des miniatures persanes furent léguées au musée du Louvre tandis que de nombreux objets rejoignirent le musée des Arts décoratifs.

Ne souhaite de meilleure compagnie que celle des livres
Complices des moments heureux et malheureux
Ils accroissent l’allégresse de la vie et rassérènent le cœur
Par eux s’obtient tout ce que tu peux désirer
A-t-on vu jamais confident plus délicat
Jamais il n’offense et jamais il ne s’offense. »

Ci-dessus un poème ornant la page de frontispice d’un manuscrit conservé au département des Arts de l’Islam du musée du Louvre, legs de Georges Marteau.

L’art du livre persan, qui passionna Georges Marteau au cours des dernières années de sa vie, tient une place particulière dans sa collection. Au début du 20e siècle, l’engouement de quelques marchands, amateurs et savants, dont Georges Marteau faisait partie, contribua à la reconnaissance et à l’étude de cet art mais entraîna aussi le démembrement de certains ensembles.

Malgré les prix élevés atteints ces dernières années par les beaux livres, il s’est formé des collections qui peuvent rivaliser avec celles de deux mondes. Nous avons pu voir les principales, et c’est là que nous avons appris à apprécier l’art de l’Iran dans toutes ses manifestations. Il est malheureusement plus facile de se passionner que d’analyser son admiration. » – Georges Marteau dans « D’Allemagne » (1911)

Comme le précise le catalogue de l’exposition, les raisons de l’apparition tardive de l’imprimerie dans le monde islamique sont multiples et plus complexes que la simple réticence religieuse à l’égard de la reproduction mécanique de l’écriture arabe, raison la plus souvent avancée. Le prestige du métier de copiste, le statut de la calligraphie, considéré comme un art majeur, l’attachement particulier à l’esthétique du livre enluminé, le coût de l’installation des presses à imprimerie et les possibles préjugés attachés à cette technologie étrangère ont contribué à retarder l’adoption de l’imprimerie.

Cette exposition est organisée par le musée du Louvre, avec des prêts de la Smithsonian Institution, de la Bibliothèque nationale de France, du musée Guimet et du musée des Arts décoratifs.

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

Sources :
– communiqué de presse de l’exposition
– catalogue de l’exposition par Charlotte Maury, coédition Louvre Editions / In Fine éditions d’art

En savoir +

Page spéciale sur le site Internet du Louvre

Vidéo de présentation de l’exposition

Cette présentation est assurée par Charlotte Maury, chargée de collection, monde ottoman et turc, art du livre au département des Arts de l’Islam du musée du Louvre.

Exposition « Le goût de l’Orient. Georges Marteau collectionneur »
26 Juin 2019 – 6 janvier 2020
Département des Arts de l’Islam
Musée du Louvre

[Exposition] La légende dorée de Bouddha au musée Guimet

Tête de Bouddha - Cambodge, privince de Siemreap, 14e-15e siècle - Musée Guimet

Exposition « Bouddha, la légende dorée »
19 juin – 4 novembre 2019
Musée national des arts asiatiques – Guimet

L’exposition du musée des arts asiatiques – Guimet propose de découvrir les grandes étapes de la vie du fondateur du bouddhisme. Articulée autour des grands « miracles » de la vie de Bouddha, de sa naissance à l’accès au nirvana, elle permet de présenter sous un nouveau jour les œuvres issues des collections du musée.
Découvrons ensemble, en images, quelques étapes du parcours de l’exposition.

Détail d’une détrempe sur toile représentant « Bouddha et trois Jataka » – Tibet, 18e siècle – Musée Guimet

Doutez de tout et surtout de ce que je vais vous dire. » – Bouddha

Le bouddhisme est la quatrième religion au monde par le nombre de fidèles, derrière le christianisme, l’islam et l’hindouisme.

« Bouddha Shakyamuni », Bronze de la seconde moitié du 15e siècle provenant de Thaïlande – Musée Guimet

Le bronze ci-dessus représente le Bouddha vainqueur du démon Mara, prenant la Terre à témoin de ses mérites en effleurant le sol de sa main droite.

Bas-relief illustrant l’une des vies antérieures du Bouddha : Sujati Jataka – Chine, fin du 6e – début du 7e siècle – Musée Guimet

Vies antérieures

Dans le bas-relief ci-dessus, le futur Bouddha est représenté sous les traits du prince Sujati, rescapé avec ses parents du massacre de sa famille. Il fait le vœu de nourrir ses parents réfugiés dans la forêt en leur offrant chaque jour un peu de sa propre chair.

Élément d’un autel portatif en bois – Chine, fin du 6e – début du 7e siècle – Musée Guimet

Ci-dessus, le futur Bouddha est représenté sous les traits d’un jeune homme nommé Sumedha rendant hommage à l’un de ses prédécesseurs, le bouddha Dipamkara, en étalant sa chevelure sous ses pieds afin que le saint homme puisse traverser une rue fangeuse sans se salir.

« Le songe de la reine Maya et la visite au sage Asita » – Pakistan, 1er siècle – Musée Guimet

Naissance

Ayant décidé de s’incarner dans la famille la plus parfaite qui fut, le futur Bouddha descendit dans le sein de sa mère, la reine Maya, sous la forme d’un éléphant blanc à six défenses. L’enfant vit le jour au terme d’une grossesse de 10 mois.

« La reine Maya donnant naissance au prince Siddhartha » – Népal, début du 19e siècle – Musée Guimet
« La reine Maya donnant naissance au prince Siddhartha » – Népal, début du 19e siècle – Musée Guimet
« Siddhartha ondoyé par les neuf dragons » – Vietnam, fin du 18e – début du 19e siècle – Musée Guimet

Attends tout de toi-même. » – Bouddha

Éveil

Après une jeunesse assez classique pour un homme de son rang, celui qui est alors connu sous le nom de Siddhartha Gautama, dit Shakyamuni, renonce au monde à la suite de trois rencontres qui lui révèlent la dure réalité de l’expérience humaine : la vieillesse, la maladie et la mort.

« Le grand départ » – Inde du Sud, 2e siècle – Musée Guimet
« Les quatre rencontres du Bodhisattva » (détail) – Chine, province du Gansu, 10e siècle – Musée Guimet

Au cours d’une quatrième rencontre avec un renonçant, la voie de la spiritualité s’ouvre à lui. La quête qu’il commence alors finit par le conduire à l’état d’ « Éveillé ».

« Shakyamuni ascète » – Japon, années 1860-1870 – Musée Guimet
« Shakyamuni sortant de la montagne » – Japon, 19e siècle – Musée Guimet
« La coupe des cheveux » – Tibet oriental, 19e siècle – Musée Guimet

Celui qui est le maître de lui même est plus grand que celui qui est le maître du monde. » – Bouddha

Enseignement

Le disciple qui parvient à l’Éveil par l’écoute de l’enseignement est appelé « arhat » (méritant). Un groupe d’arhat fut chargé par le Bouddha de diffuser la « Bonne Loi » et d’en assurer la sauvegarde jusqu’à la venue de Maitreya, le Bouddha du futur.

« L’arhat Bhadra » – Chine, fin du 14e siècle – Musée Guimet
« Seize arhat (Juroku Rakan-zu) » – Japon, époque d’Edo (1603-1868) – Musée Guimet
« Seize arhat (Juroku Rakan-zu) » (détail) – Japon, époque d’Edo (1603-1868) – Musée Guimet

Le nombre de ces arhat a pu être porté à 500 dans certains pays d’Extrême-Orient où les grands complexes religieux comportent des temples qui leur sont consacrés.

« Arhat » – Corée, époque Choson, 19e siècle – Musée Guimet
« Dix-huit arhat traversant la mer » (détail) – Chine, dynastie Ming, 15e siècle – Musée Guimet

L’image du Bouddha en Asie

Après une période au cours de laquelle le Bouddha n’était pas représenté de façon figurative, une image, sculptée ou peinte, est progressivement apparue. Facilement identifiable de nos jours, sa représentation est régie par les descriptions données dans les textes du canon bouddhique.

« Tête de Bouddha paré » – Thaïlande, 16e siècle – Musée Guimet
« Scène de prédication » – Pakistan, région de Peshawar, 1er-3e siècle – Musée Guimet
« Shakyamuni et Prabhutaratna » – Chine, province du Hebei, 3e année de l’ère Xiping (518) – Musée Guimet

Postures

L’iconographie retient quatre postures principales pour le Bouddha : debout, assis marchant et couché.

« Bouddha au grand miracle » – Afghanistan, 3e-4e siècle – Musée Guimet

La position debout est dite « samapada » lorsque les jambes sont parfaitement tendues ou « abhanga » lorsqu’un genou est fléchi et que le corps se déhanche légèrement.

« Scènes de la vie du Bouddha Shakyamuni » (détail) – Détrempe sur toile du 17e siècle (?) provenant du Tibet – Musée Guimet

En position assise, le Bouddha est généralement figuré jambes croisées, selon deux variantes principales : la posture héroïque (virasana), jambes placées l’une sur l’autre, une seule plante de pied étant visible ; la posture du lotus (padmasana »), jambes étroitement croisées, les plantes des pieds visibles.

« Bouddha marchant » – Thaïlande, 15e-16e siècle (?) – Musée Guimet

L’attitude de la marche est moins fréquente. Elle correspond à l’épisode de la descente du ciel des Trente-trois dieux.

« Shakyamuni entrant dans le nirvana » – Chine, oasis de Kucha, 7e siècle – Musée Guimet

La position couchée, enfin, se rapporte à l’entrée du Bouddha dans le « nirvana ».

Gestes symboliques

De nombreux gestes signifiants ont été régulièrement représentés.
Ci-dessous, le geste du don (« varadamudra ») avec la main baissée, paume dirigée vers le fidèle et les doigts pointés vers le bas.

« Bouddha Maravjaya » – Laos, 1792 – Musée Guimet

Pour la position de l’argumentation (« vitarkamudra ») la main est levée, le pouce et l’index sont joints.

« Bouddha faisant le geste de l’argumentation » – Cambodge, 7e-8e siècle – Musée Guimet

Dans le geste de l’enseignement (« vitarkamudra »), la main droite est relevée au niveau de l’épaule, paume en avant, alors que la main gauche est maintenue au niveau de la hanche, l’avant bras à l’horizontal et paume vers le haut.. Dans chaque main, le pouce touche légèrement l’index pour former un cercle.

« Bouddha faisant le geste de l’enseignement » – Chine, province du Jiangxi, règne de l’empereur Qianlong (1736-1795) – Musée Guimet

Lorsque Bouddha fait le geste de la mise en branle de la roue de la Loi (« dharmachakramudra »), les deux mains sont placées à hauteur de la poitrine, le pouce et un doigt d’une main touchent le bout des doigts de l’autre.

« Bouddha faisant le geste de la mise en branle de la roue de la Loi » – Pakistan, région de Peshawar, 4e-5e siècle – Musée Guimet

La vie n’est pas un problème à résoudre mais une réalité à expérimenter. » – Bouddha

Grande extinction

Après d’ultimes sermons, le Bouddha s’éteignit pour ne plus renaître : il entra dans ce que les bouddhistes appelèrent dès lors le « mahaparinirvana », à savoir la « grande et complète extinction ».

Tête de Bouddha – Cambodge, privince de Siemreap, 14e-15e siècle – Musée Guimet

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

« Moine agenouillé en prière » – Birmanie, 19e siècle – Musée Guimet
Stupa – Chine du Nord, milieu du 18e siècle – Musée national du château de Fontainebleau, musée chinois de l’impératrice Eugénie

Ne demeure pas dans le passé, ne rêve pas du futur, concentre ton esprit sur le moment présent. » – Bouddha

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Sur la page dédiée à l’exposition du site Internet du musée national des arts asiatiques – Guimet

« Bouddha Maravjaya » – Thaïlande, 19e siècle – Musée Guimet

Exposition « Bouddha, la légende dorée »
19 juin – 4 novembre 2019
Musée national des arts asiatiques – Guimet
6 Place d’Iéna
75116 Paris

[Chef-d’œuvre] « Reduction » de Takahiro Kondo, un « accroupi » à Guimet

Exposition « Bouddha, la légende dorée »
19 juin – 4 novembre 2019
Musée national des arts asiatiques – Guimet

Le musée national des arts asiatiques – Guimet vient d’acquérir une œuvre de l’artiste céramiste japonais Takahiro Kondo, né en 1958.
Cette sculpture, « Reduction » (2013), a été obtenue à partir d’un moulage du corps de l’artiste. Il adopte une position de yoga, la célèbre « position du lotus », aussi appelée « padmasana » : jambes croisées, dos droit, tête alignée, mains reposant sur les genoux, lesquels touchent le sol.

« Quand le yogi assis dans la posture du Lotus quitte le sol et reste fermement dans les airs, il doit savoir qu’il a atteint la maîtrise de ce souffle de vie qui détruit les ténèbres du monde. » – Extrait du « Shiva Samhita », l’un des textes classiques du « Hatha Yoga »

Takahiro Kondo est considéré comme un des plus grands artistes contemporains japonais. En 2011, un terrible tremblement de terre, suivi d’un tsunami dévastateur, causa la mort de 18.000 personnes et raviva la peur de la menace nucléaire. Takahiro Kondo a souhaité répondre par son art à la catastrophe, créant une série de sculptures de porcelaine à partir d’un moulage fait sur son corps. Après cuisson, la pièce connaît une réduction d’environ 20% de la taille d’origine.

L’œuvre évoque une effigie du Bouddha, saisi dans sa phase ascétique. Le creusement sous la cage thoracique indique que le souffle est retenu dans les poumons. La glaçure appliquée sur l’œuvre évoque aussi bien l’eau que la radioactivité.

L’œuvre de Takahiro Kondo est présentée jusqu’au 9 novembre 2019 dans l’exposition « Bouddha, la légende dorée » du musée national des arts asiatiques – Guimet.

A titre personnel, je dois vous dire ma fierté de voir présenté un nouvel « accroupi » dans un musée !

Lire l’article sur l’exposition « Bouddha, la légende dorée »

Exposition « Bouddha, la légende dorée »
19 juin – 4 novembre 2019
Musée national des arts asiatiques – Guimet
6 Place d’Iéna
75116 Paris

[Visite privée] « Paris Romantique 1815-1848 » au Petit Palais

Exposition « Paris Romantique 1815-1848 »
22 mai – 15 septembre 2019
Petit Palais (Paris)

Le Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris, propose une grande exposition immersive dans le « Paris Romantique » des années 1815-1848.
Construit comme une promenade d’une journée dans la capitale, le parcours permet de découvrir l’effervescence artistique dans les quartiers emblématiques de la période : les Tuileries, le Palais-Royal, la Nouvelle-Athènes, Notre-Dame de Paris, le Quartier Latin ou encore le « Boulevard du crime » et ses théâtres. Vous y croiserez la duchesse de Berry, Victor Hugo, George Sand, Eugène Delacroix, Hector Berlioz, mais aussi les dandys et les parisiennes les plus chics.
Je vous invite à suivre Christophe Leribault, directeur du Petit Palais, pour une visite privée exceptionnelle.

Les Salons des années 1820 virent l’émergence du romantisme en peinture, avec la présentation des œuvres de Géricault (« Le Radeau de la Méduse » en 1819) et de Delacroix (« La Barque de Dante » en 1822, « Les Massacres de Scio » en 1824, « Le Christ au jardin des Oliviers » en 1827).

Dans les années 1830, ce fut au tour des sculpteurs de la nouvelle école de se faire remarquer : le « Roland furieux » de Jehan Duseigneur est considéré comme l’un des manifestes du romantisme en sculpture.

Le roman « Notre-Dame de Paris » de Victor Hugo contribua à la redécouverte du vieux Paris et du patrimoine architectural du Moyen-Âge , dans un mouvement plus vaste qui aboutit en 1830 à la création du poste d’inspecteur général des monuments historiques, bientôt occupé par Prosper Mérimée.

La révolution de 1848 mit un terme à la monarchie de Juillet. L’épisode du pillage des Tuileries, le soir du 24 février, est évoqué à la fin de l’exposition avec la présentation du bureau fracturé de Louis-Philippe.

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Sur le site Internet du Petit Palais.

L’exposition se poursuit au musée de la Vie Romantique autour des salons littéraires du « Paris Romantique ».

Lire l’article sur les Salons littéraires au musée de la Vie Romantique.

Exposition « Paris Romantique 1815-1848 »
22 mai – 15 septembre 2019
Petit Palais (Paris)

 

 

[Entretien] 600 œuvres au Petit Palais pour évoquer le « Paris Romantique »

Le Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris, présente un vaste panorama de la vie artistique dans la capitale au cours des années dites « romantiques », à savoir de la chute de Napoléon à la révolution de 1848.

Comment s’est fait le choix des 600 œuvres exposées ?

Dans ce court extrait de la visite privée de l’exposition, la réponse nous est apportée par Christophe Leribault, directeur du Petit Palais.

L’exposition du Petit Palais se poursuit au musée de la Vie Romantique avec une centaine d’œuvres restituant l’atmosphère des salons littéraires de l’époque.

Lire l’article sur les Salons littéraires au musée de la Vie Romantique.

Exposition « Paris Romantique 1815-1848 »
22 mai – 15 septembre 2019
Petit Palais (Paris)

Découvrez la version complète de l’exposition « Paris Romantique 1815-1848 » en cliquant ici : [Visite privée]

[Exposition] Antoine-Jean Gros : dessins du Louvre

Exposition « Antoine-Jean Gros (1771-1835) : dessins du Louvre »
Musée du Louvre
27 juin – 30 septembre 2019

Antoine-Jean Gros (1771-1835) est principalement connu pour avoir été le peintre de l’épopée napoléonienne. Ses dessins témoignent de son évolution d’une esthétique néoclassique vers le romantisme dont il fut l’un des précurseurs.

Le fonds de dessins d’Antoine-Jean Gros du musée du Louvre compte 438 dessins rassemblés au sein de quatre carnets – dont le dernier a été acquis très récemment, fin 2018 – et 17 feuilles libres. Les carnets du Louvre sont les seuls connus des « vingt-quatre volumes de croquis, la plupart faits en Italie » mentionnés dans la vente après le décès du peintre.

Lire l’article sur les dessins italiens de la collection Mariette au Louvre.

Conçue autour d’une quarantaine d’œuvres conservées par le Louvre, cette nouvelle exposition Arts Graphiques accompagne la publication de l’inventaire général des dessins conservés par le musée. Plusieurs tableaux, prêtés par le département des Peintures du Louvre et le musée national Eugène Delacroix, complètent la présentation et permettent de montrer les qualités de dessinateur d’Antoine-Jean Gros.

Après une première initiation au dessin par ses parents et Élisabeth-Louise Vigée Le Brun, amie de la famille, à la fin de l’année 1785, Gros rejoint l’atelier de David où il côtoie les autres futurs grands peintres de sa génération comme Girodet et Gérard.  L’exposition suit le parcours de l’artiste avec son long séjour en Italie (1793-1800), marqué par un travail d’après l’antique et les maîtres mais aussi par de grandes difficultés, jusqu’à sa rencontre avec Bonaparte à Milan.

En 1796, l’une des relations haut placées de l’artiste le présenta à Joséphine Bonaparte, de passage dans la ville de Gênes. Joséphine l’invita aussitôt à la suivre à Milan pour le présenter au général. Le fameux portrait de Bonaparte sur le pont d’Arcole, conservé au Château de Versailles, fut ainsi le résultat d’une rencontre aussi inattendue qu’exceptionnelle. Ce tableau plut tellement au général qu’il en commanda aussitôt une gravure.

Plusieurs dessins témoignent de l’art d’Antoine-Jean Gros pour les mises en scène des succès militaires de Bonaparte. L’exemple que ces peintures représentèrent aux yeux des artistes de la première génération romantique est illustré par plusieurs œuvres de Géricault, en filiation directe avec celles de Gros. En 1811, désormais artiste affirmé du régime napoléonien, Gros fut appelé à participer au décor de la nouvelle sacristie de Saint-Denis.

L’exposition se conclut par des œuvres témoignant de l’apogée de la carrière de Gros sous les règnes de Louis XVIII puis de Charles X. Artiste affirmé, très apprécié par la monarchie, il se vit couronné de tous les honneurs et, finalement, en 1824, du titre de baron.

Cependant, la gloire et la reconnaissance sociale n’épargnèrent pas à l’artiste la perte d’estime pour son travail : le succès critique demeurant attaché à ses seuls tableaux napoléoniens, l’absence de considération envers ses nouvelles peintures inaugura chez lui une longue période de tâtonnements et d’incertitudes, ce qui le conduisit à se suicider en juin 1835.
Quelques années après sa mort, Delacroix réhabilitera définitivement la réputation du maître, le plaçant à la tête de la moderne école de peinture pour ses qualités fortes et originales.

Source :
– dossier de presse de l’exposition « Antoine-Jean Gros (1771-1835) : dessins du Louvre »

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

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Consultez le catalogue raisonné : « Inventaire général des dessins. École française. Antoine-Jean Gros » par Laura Angelucci. Coédition musée du Louvre éditions / Mare & Martin. 326 p., 89€.

Exposition « Antoine-Jean Gros (1771-1835) : dessins du Louvre »
Musée du Louvre
27 juin – 30 septembre 2019

[Visite privée] La Joconde nue : le mystère enfin dévoilé

Exposition « La Joconde nue : le mystère enfin dévoilé »
Domaine de Chantilly
1er juin – 6 octobre 2019

Le musée Condé conserve un dessin de grande taille – acheté en 1862 par le duc d’Aumale – représentant une femme nue à mi-corps adoptant la pose de la célèbre Joconde du Louvre.
A l’occasion du 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci, le Domaine de Chantilly célèbre le génie de l’artiste en présentant une exposition inédite dédiée à la « Joconde nue », une œuvre méconnue et énigmatique.

Ce dessin est-il de la main de Léonard de Vinci ?
Est-ce Monna Lisa qui est représentée nue ?

Mathieu Deldicque, conservateur du Patrimoine au musée Condé, révèle les secrets de la « Joconde nue ». Ancien élève de l’École nationale des chartes et docteur en histoire de l’art, Mathieu Deldicque a été commissaire des expositions « Le Grand Condé. Le rival du Roi-Soleil ? » en 2016, « Bellini, Michel-Ange, le Parmesan. L’épanouissement du dessin à la Renaissance » en 2017 et « Eugène Lami. Peintre et décorateur de la famille d’Orléans » en 2019 avec Nicole Garnier-Pelle.

Lors de son acquisition, la « Joconde nue » passait pour un original ayant servi à l’exécution du tableau du musée de l’Ermitage, qui était également attribué à Léonard de Vinci. Mais les critiques ne tardèrent pas à reléguer les deux œuvres au rang de simples copies d’atelier. Depuis, les historiens de l’art se sont montrés partagés, certains y voyant l’œuvre d’un élève, d’un suiveur voire quelque chose de bien postérieur, tandis que d’autres la donnaient au maître en personne.

« Femme nue, Vénus » ?, dite « La Joconde nue » (vers 1515-1525 ?) par l’atelier de Léonard de Vinci ? – Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage
Détail de « La Joconde nue » (vers 1515-1525 ?) par l’atelier de Léonard de Vinci ? – Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage
« Femme nue, Vénus » ?, dite « La Joconde nue » (vers 1515-1525 ?) par l’atelier de Léonard de Vinci ? – Collection particulière, en dépôt à Vinci, museo ideale Leonardo da Vinci
Détail de « La Joconde nue » (vers 1515-1525 ?) par l’atelier de Léonard de Vinci ? – Collection particulière, en dépôt à Vinci, museo ideale Leonardo da Vinci

La « Joconde nue » est en fait un carton, c’est-à-dire un dessin piqué servant à reporter une composition sur un panneau.

« La Joconde nue » par Léonard de Vinci ? et atelier – Chantilly, musée Condé

Les analyses réalisées au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) ont permis de montrer que le carton de Chantilly a été utilisé pour des tableaux créés au sein de l’atelier de Léonard de Vinci, lesquels sont exceptionnellement réunis pour la première fois à Chantillly.

« La Joconde » par un peintre anonyme d’après Léonard de Vinci – Musée du Louvre

Nombre des élèves et suiveurs de Léonard ont repris ou se sont inspirés de la composition de la « Joconde nue ».

« Dame au bain » par François Clouet – Washington, National Gallery
« Portrait de femme en Joconde nue » par l’entourage de Joos van Cleve – Prague, Národní Galerie V Praze
« Femmes au bain », dit aussi « Gabrielle d’Estrées et sa sœur la duchesse de Villars » par un peintre anonyme, actif en France vers 1600 – Musée du Louvre
« Sabina Poppaea » par un peintre anonyme, actif en France à la fin du XVIe siècle – Genève, musée d’art et d’histoire

L’exposition rassemble plusieurs tableaux exceptionnellement prêtés par les plus grands musées français et internationaux, dont certains nus profanes du XVe siècle dont la « Joconde nue » est l’héritière. Dans la Florence des Médicis, le corps beau et dénudé était un moyen d’aider l’âme à toucher au divin !

« Portrait de Simonetta Vespucci » par Piero di Cosimo – Chantilly, musée Condé
« Portrait idéalisé d’une courtisane en Flore » par Bartolomeo Veneto, actif entre 1502 et 1531 – Francfort, Städel Museum

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Consultez la page dédiée à l’exposition sur le site Internet du Domaine de Chantilly

« La femme entre les deux âges » par un peintre anonyme du XVIe siècle – Rennes, musée des Beaux-Arts

Exposition « La Joconde nue : le mystère enfin dévoilé »
Domaine de Chantilly
1er juin – 6 octobre 2019

Suivez l’actualité du domaine de Chantilly sur Twitter : @chantillydomain

[Visite privée] Les salons littéraires du Paris Romantique

Exposition « Paris Romantique 1815-1848 : les salons littéraires »
Musée de la Vie Romantique (Paris)
22 mai – 15 septembre 2019

Au cours de la première moitié du XIXe siècle, les plus grands noms de la littérature – parmi lesquels Charles Baudelaire, Victor Hugo, Alfred de Musset, Théophile Gautier – se réunissent dans des salons en compagnie d’autres artistes pour échanger sur leurs créations.
Grâce à la présentation de plus d’une centaine d’œuvres, partez à la découverte des salons littéraires parisiens avec Gaëlle Rio, directrice du musée de la Vie Romantique et commissaire de l’exposition.

Des poètes encamaradent des musiciens, des musiciens les peintres, les peintres des sculpteurs ; on se chante sur la plume et sur la guitare ; on se rend en madrigaux ce qu’on a reçu en vignettes ; on se coule en bronze de part et d’autre. » – Henri de Latouche dans « La Revue de Paris » en 1829

« François-Guillaume Andrieux faisant la lecture de sa tragédie « Junius Brutus » » par François Joseph Heim (1787-1865) – Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Détail de « François-Guillaume Andrieux faisant la lecture de sa tragédie « Junius Brutus » » par François Joseph Heim (1787-1865) – Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

Je prends la liberté de vous proposer de venir jeudi prochain à mon domicile vous embêter d’une galette de vers que je dois lire à ces Messieurs. Vous y trouverez, je pense, Delaroche et Mérimée, et moi je serai enchanté d’avoir votre avis. » – Lettre d’Alfred de Musset à Eugène Delacroix, le 17 décembre 1829

Abandonnés à la suite de la Révolution française, les salons réapparaissent durant la Restauration et deviennent de hauts lieux du romantisme. Les auteurs ont pour coutume d’y réciter leurs vers ou de les écrire sur des albums. Musiciens, poètes, peintres, sculpteurs se côtoient: c’est la « fraternité des arts » si chère aux artistes et écrivains.

« Le Salon de M. Irisson, le soir du 19 août 1839 » par Prosper Lafaye (1806–1883) – Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Détail de « Le Salon de M. Irisson, le soir du 19 août 1839 » par Prosper Lafaye (1806–1883) – Musée Carnavalet, Histoire de Paris
‘Une soirée à l’Arsenal » (vers 1830) par Antoine, dit Tony Johannot – Bibliothèque nationale de France

Quelques disciples saints, les soirs, dans le cénacle/Se rassemblaient, et là parlaient du grand miracle. » – Charles-Augustin Sainte-Beuve

« Salon de madame Récamier à l’Abbaye-aux-Bois » (1826) par François Louis Hardy de Juinne dit Dejuinne – Musée du Louvre
« Chateaubriand en costume de pair de France » (1828) par Pierre-Louis Delaval – Châtenay-Malabry, maison de Chateaubriand
« L’artiste et son frère Achille » (1836) par Eugène Devéria (1805-1865) – Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
« Le Giaour » (1832) par Ary Scheffer (1795-1858) d’après « Le Giaour » de Lord Byron – Musée de la Vie Romantique
« Combat du Giaour et du Pacha »‘ (1835) par Eugène Delacroix (1798-1863) – Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
« Portrait de Delphine Gay, madame Émile de Girardin » (1824) par Louis Hersent (1777- 1860) – Musée national des châteaux de Versailles et Trianon
« Charles Baudelaire » (1821-1867) par Emile Deroy (1820-1846) – Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

Ce confrère était alors un long garçon sans fin, maigre en diable et dégingandé – quelque chose comme une ficelle avec des noeuds –, émerillonné, toujours en quête d’aventure […] indiscutablement laid, de tenue suffisamment modeste sinon parfois délabrée. » – Nadar décrivant Charles Baudelaire dans des écrits publiés à titre posthume en 1911

Situé dans le quartier de la « Nouvelle Athènes », l’hôtel Scheffer-Renan abrite le musée de la Vie romantique de la Ville de Paris.

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Sur le site Internet du Musée de la Vie Romantique

Musée de la Vie Romantique
Hôtel Renan-Scheffer
16, rue Chaptal
75009 Paris

[Exposition] Dessins italiens de la collection Mariette au Louvre

Exposition « Dessins italiens de la collection Mariette »
Musée du Louvre
27 juin – 30 septembre 2019

Avec environ 9.600 feuilles, Pierre Jean Mariette a réuni l’une des collections les plus fascinantes du XVIIIe siècle, visant à offrir un résumé de l’histoire du dessin.
La nouvelle exposition Arts Graphiques du Louvre permet de présenter une centaine de feuilles de cette collection. Raphaël, Michel-Ange, les Carrache, Guido Reni, Guerchin sont au rendez-vous… mais les dessins de Léonard de Vinci attendent sans doute d’être dévoilés à l’occasion de l’exposition-événement de la rentrée.

Dernier représentant d’une dynastie de marchands d’estampes, admis comme « associé libre » à l’Académie royale de peinture et de sculpture, Pierre Jean Mariette (1694-1774) est graveur et dessinateur, critique d’art et collectionneur.

On compte les curieux qui, comme moi, donnent la préférence aux ouvrages des maîtres italiens, sur ceux des peintres qu’ont produits les Pays-Bas (…). Cela ne m’empêche pas de suivre mon goût, aussi n’est-ce point une exagération de vous dire que ma collection, formée dans cet esprit-là, est peut-être la plus complète et la mieux choisie qui soit en Europe. » – Pierre Jean Mariette dans une lettre du 12 décembre 1769

En 1717, Pierre Jean Mariette alors âgé de 23 ans entreprend son unique voyage. Il passe plus d’un an à Vienne, puis gagne l’Italie en décembre 1718. Ce voyage se poursuivra jusqu’en juin 1719.

« Chaque dessin a été choisi avec grand soin, que ce dessin fût d’un artiste réputé ou d’un dessinateur moins célèbre mais dont l’œuvre ne méritait pas de sombrer dans l’oubli. Réunion de feuilles d’une qualité exceptionnelle, la collection Mariette est également une école, une école de l’œil. Elle permet de faire connaissance avec des artistes négligés dont les dessins n’ont pas démérité. »- Pierre Rosenberg dans « Les dessins de la collection Mariette » (Electa) en collaboration avec Lure Barthélemy-Labeeuw

Un dessin d’Italie n’est regardé qu’avec une sorte d’indifférence. Cela ne m’empêche pas de suivre mon goût. » – Pierre Jean Mariette

En passant, j’aurai l’honneur de vous dire que Louis Carrache est mon héros, son génie noble, son grand dessin et sa manière terrible de composer me charment et me surprennent tout ensemble. » – Pierre Jean Mariette dans une lettre à son père

Le choix de Mariette, l’attention et le soin apportés à la mise en valeur de chaque feuille sont d’une certaine façon une leçon sur la manière de traiter les œuvres du passé. L’œil de Mariette est en quelque sorte créatif, même si, parfois, il traite ses dessins, les retouchant, les agrandissant, les divisant par la tranche, les coupant en deux dans leur épaisseur, d’une manière que nous jugeons aujourd’hui bien désinvolte. » – Pierre Rosenberg dans « Les dessins de la collection Mariette »

Le « montage Mariette » se reconnaît au papier bleu, au cartouche adapté au style du dessin qui porte le nom de l’artiste – et aussi à l’élégance de sa mise en page – le jeu des filets ombrés, les couleurs des premiers cadres relevant le dessin, la qualité du bandeau doré, etc.

Après sa mort, les dessins rassemblés par Mariette firent l’objet d’une vente aux enchères à Paris en 1775. De nombreuses feuilles furent acquises pour le roi et font aujourd’hui partie des collections du Louvre. L’essentiel de la collection fut dispersé.

Sources :
– dossier de presse de l’exposition « Dessins italiens de la collection Mariette »
– « Les dessins de la collection Mariette » (Electa) de Pierre Rosenberg en collaboration avec Lure Barthélemy-Labeeuw

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

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Regardez la conférence de présentation de l’exposition avec Pierre Rosenberg, Président-Directeur honoraire du musée du Louvre, Victor Hundsbuckler, musée du Louvre, Laure Barthélemy-Labeeuw et Marie-Liesse Delcroix.

Exposition « Dessins italiens de la collection Mariette »
Musée du Louvre
27 juin – 30 septembre 2019

[Louvre] Pyramide liquide

Imaginez la pyramide du Louvre, un soir d’été.
Son image se reflète et ondule sur l’eau des bassins.
Retournez l’image.

« La pyramide a le même esprit que le ciel de Paris. » – Ieoh Ming Pei cité par « Paris Match »

La pyramide du Louvre fête ses 30 ans cette année.

[Visite privée] Dans l’atelier, la création à l’œuvre au musée Delacroix

Exposition « Dans l’atelier, la création à l’œuvre »
Musée national Eugène-Delacroix
15 mai – 30 septembre 2019

La nouvelle exposition du musée Eugène-Delacroix propose une immersion dans le processus créatif du peintre, mettant en évidence les sources auxquelles il s’est référé. Delacroix conservait dans son atelier les dessins et les études préparatoires à toutes ses œuvres, autant de documents qu’il pouvait reprendre et réutiliser pour d’autres compositions ou projets.
De l’histoire d’Ovide aux mythes de Médée et d’Orphée, des peintures des fauves aux représentations de « têtes coupées », Dominique de Font-Réaulx, commissaire de l’exposition, nous guide dans les salles du musée, illustrant le lien créatif qui unit Delacroix à ses pairs et à ses successeurs.

L’exposition montre des vues d’atelier par Frédéric Bazille et Delacroix lui-même.

Dans la peinture, il s’établit comme un pont mystérieux entre l’âme des personnages et celle du spectateur. » – Eugène Delacroix dans son « Journal », 8 octobre 1822

Il faut toujours gâter un peu un tableau pour le finir. Les dernières touches destinées à mettre de l’accord entre les parties ôtent de la fraîcheur. Il faut paraître devant le public en retranchant toutes les heureuses négligences qui sont la passion de l’artiste. » – Eugène Delacroix dans son « Journal »

Les tigres, les panthères, les jaguars, les lions. D’où vient le mouvement que la vue de tout cela a produit chez moi ? » – Eugène Delacroix dans son « Journal », 12 janvier 1847

Ce fragment de Géricault est vraiment sublime […] C’est le meilleur argument en faveur du beau comme il faut l’entendre. » – Eugène Delacroix dans son « Journal », 5 mars 1857

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Exposition « Dans l’atelier, la création à l’œuvre »
15 mai – 30 septembre 2019
Musée national Eugène-Delacroix
6, rue de Furstenberg
75006 Paris

[Visite audio] Manuscrits de l’extrême à la BnF

Exposition « Manuscrits de l’extrême : Prison, passion, péril, possession »
Bibliothèque nationale de France (Paris)
9 avril – 7 juillet 2019

La Bibliothèque nationale de France présente près de 150 manuscrits, parmi lesquels des écrits de Marie Curie, Victor Hugo, Saint-Simon, Paul Celan ou Alfred Dreyfus, ainsi que des mots d’anonymes, simples soldats, prisonniers, hommes et femmes ordinaires traversant une période de la vie où tout bascule.
Une exposition au propos sensible et qui vous « prend aux tripes ».

Suivez Laurence Le Bras, commissaire de l’exposition, pour une visite audio exclusive et découvrez les histoires que nous racontent ces documents exceptionnels.

Pour en savoir + sur l’exposition, rendez-vous sur le site de la BnF en cliquant ici : BnF.

 

Mon petit Papa chéri, nous sommes dans le train pour l’Allemagne toutes les deux, bonne santé bon moral. Renseigne toi Croix Rouge. Ne t’inquiète pas pour nous. Courage mon Petit Père. À bientôt. C’est la fin ! Nous t’embrassons bien bien fort.. Tes deux petites filles qui t’aiment de de tout leur cœur. Simone, Marie » – Simone et Marie Alizon – Message jeté du train de déportation 24 janvier 1943.

En toute amitié à mes camarades féminins et masculins qui m’ont précédé et me suivront dans cette cellule. Qu’ils conservent leur foi. Que Dieu évite ce calvaire à ma bien aimée fiancée. » – Signature illisible au dos d’une chaise retrouvée au siège de la Gestapo à Paris

Mon Dieu, ayez pitié de moi !mes yeux n’ont plus de larmes pour pleurer pour vous mes pauvres enfants ; adieu, adieu ! Marie-Antoinette » – Annotation quelques heures avant son exécution, 16 octobre 1793

Je commence aujourd’hui le récit de ma triste et épouvantable vie… » – Alfred Dreyfus, Journal, île du Diable (Guyane), 1895-1896

(…) Si cela vous est possible, envoyez mon corps à l’adresse que vous voyez sur la couverture, après avoir averti ma chère femme avec tous les ménagements possibles. Faîtes-moi faire un petit cercueil, quatre planches ça suffit , payez avec mon argent. Merci et adieu. Vengez-nous pour le bonheur de la France. Courage. » – Julien Meullenaere, Mort pour la France entre 1914 et 1915  – Lettre contenant ses dernières volontés, trouvée près de son corps

L’usage des mots dans une situation extrême prend souvent la forme d’un acte nécessaire, mais se heurte aussi à l’impasse du langage, la difficulté à exprimer et à transmettre le plus fidèlement possible les émotions ou les tourments les plus vifs.

L’urgence ou l’angoisse dont témoignent souvent la graphie, l’utilisation d’encres ou de papiers de fortune, montrent à quel point, dans des situations extrêmes, le manuscrit fait corps avec les circonstances dramatiques traversées par leur auteur.

Exposition « Manuscrits de l’extrême : Prison, passion, péril, possession »
Bibliothèque nationale de France
Site François Mitterrand (Paris)
9 avril – 7 juillet 2019

[Visite privée] Royaumes oubliés, de l’Empire hittite aux Araméens au Louvre

Exposition « Royaumes oubliés, de l’Empire hittite aux Araméens »
Musée du Louvre
2 mai – 12 août 2019

L’empire hittite, grande puissance rivale de l’Égypte antique, domina l’Anatolie et étendit son influence sur le Levant, jusqu’aux alentours de 1.200 avant J.-C. Sa chute donna lieu à l’émergence de royaumes néo-hittites et araméens dans les territoires de la Turquie et la Syrie modernes.

Suivez Vincent Blanchard, conservateur au département des Antiquités Orientales du musée du Louvre, pour une visite exclusive de l’exposition, à la redécouverte des sites mythiques de ces civilisations oubliées.

Diplômé en Archéologie et Histoire de l’Art et des Civilisations du Proche-Orient antique par l’École du Louvre, Vincent Blanchard est conservateur au musée du Louvre depuis 2013, après avoir été directeur du musée d’Epernay.

La découverte de Tell Halaf par le baron Max von Oppenheim

Pour cette exposition, le Pergamon Museum de Berlin prête certaines sculptures de ses collections, provenant d’un palais de la ville antique de Guzana, capitale du royaume du Bit-Bahiani. La période de son épanouissement correspond à la période du règne du roi Kapara, vers 890-870 av. J.-C. L’un de ses palais était décoré d’impressionnantes sculptures découvertes par Max von Oppenheim.

Des chambres funéraires ont également livré de magnifiques vestiges comme la grande statue d’ancêtre que Max von Oppenheim surnommait sa « Vénus ».

Par ailleurs, Max von Oppenheim découvrit 194 orthostates, dont la fonction première est de protéger la base des murs en briques crues des édifices. Leur décor est hérité de l’art syro-anatolien et mésopotamien qui présentait une alternance de dalles en calcaire peintes en rouge et en basalte noire.

Au printemps 1927, Max von Oppenheim fait transférer à Berlin une partie des sculptures découvertes à Tell Halaf. Malheureusement, pendant les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, le musée est ravagé par le feu d’une bombe au phosphore. Le basalte des sculptures, chauffé par l’incendie, explose sous le choc thermique provoqué par l’eau glacée pulvérisée par les pompiers. Des décombres, on retire alors des milliers de fragments qui sont entreposés dans les caves du Pergamon Museum.

Il faut attendre la chute du mur de Berlin pour qu’un état des lieux de la collection soit établi. Au début des années 2000, un patient travail de reconstitution et de remontage commence. Il ne faut pas moins de trois archéologues, trois minéralogistes et un technicien pour trier et identifier les fragments, et dix-huit restaurateurs et deux artisans d’art pour reconstituer, à partir des 27.000 fragments, près d’une centaine de sculptures, d’éléments architecturaux et d’outils en pierre pendant dix ans. Ce travail titanesque va permettre aux impressionnantes sculptures de Tell Halaf de rejoindre, dans quelques années, le parcours permanent du musée une fois sa rénovation achevée, comme l’avait toujours souhaité Max von Oppenheim.

Exposition « Royaumes oubliés, de l’Empire hittite aux Araméens »
Musée du Louvre
2 mai – 12 août 2019

[Exposition] Pompéi, un récit oublié au musée de la Romanité de Nîmes

Exposition « Pompéi, un récit oublié »
Musée de la Romanité (Nîmes)
6 avril – 6 octobre 2019

Nous sommes en août ou octobre de l’an 79 après J.-C. : le Vésuve entre en éruption et va bientôt ensevelir les villes de Pompéi et Herculanum. Depuis la base navale de Misène, Pline l’Ancien, homme de lettres et amiral de la flotte romaine, observe le phénomène et décide d’appareiller douze navires pour permettre aux habitants de Pompéi de fuir par la mer.
L’exposition « Pompéi, un récit oublié » revient sur ce premier cas documenté de sauvetage de civils de la part d’une force militaire.
Dans la vidéo ci-dessous, Manuella Lambert, conservateur du Patrimoine au musée de la Romanité, nous fait découvrir les acteurs de cet épisode méconnu, ainsi que les objets de la vie quotidienne à Pompéi.

Ce phénomène surprit mon oncle, et, dans son zèle pour la science, il voulut l’examiner de plus près. Il fit appareiller un navire liburnien (…) Il sortait de chez lui, lorsqu’il reçut un billet de Rectine, femme de Tascus. Effrayée de l’imminence du péril (car sa villa était située au pied du Vésuve, et l’on ne pouvait s’échapper que par la mer), elle le priait de lui porter secours. Alors il changea de but, et poursuivit avec un courage héroïque ce qu’il n’avait d’abord entrepris que par simple curiosité. Il fit préparer des quadrirèmes, et y monta lui-même pour aller secourir Rectine et beaucoup d’autres personnes qui avaient établi leur habitation sur cette côte riante. » – Pline le Jeune, lettres VI 16

« Sans doute, on m’accusera à juste titre, je ne l’ignore pas, d’ingratitude et de paresse, si je parle avec cette brièveté, et pour ainsi dire en passant, de cette terre, élève et en même temps mère de toutes les terres, choisie par la providence des dieux pour rendre le ciel lui-même plus brillant, réunir les empires dispersés, adoucir les mœurs, rapprocher par la communauté du langage des idiomes discordants et sauvages de tant de peuples, donner aux hommes la faculté de s’entendre, les policer, en un mot, devenir la patrie unique de toutes les nations du globe. » – Pline l’ancien, « Naturalis Historia », III, 39

« Que de richesses, que de charmes dans la seule côte de la Campanie, chef-d’œuvre où évidemment la nature s’est plu à accumuler ses magnificiences : ajoutez ce climat perpétuellement salubre et favorable à la vie, ces campagnes fécondes, ces coteaux si bien exposés, ces bocages exempts de toute influence nuisible, ces bois ombreux, cette végétation variée des forêts, ces montagnes d’où descendent tant de souffles de vents, cette fertilité en grain, en vin, en huile ; ces troupeaux revêtus de laines précieuses, ces taureaux au cou puissant, ces lacs, cette abondance de fleuves et de sources qui l’arrosent tout entière, ces mers, ces ports, cette terre ouvrant partout son sein au commerce, et s’avançant elle-même au milieu des flots, empressée d’aider les mortels. » – Pline l’ancien, « Naturalis Historia », III, 40-41

Le parcours s’organise autour d’un ensemble de plus de 250 objets archéologiques issus de Pompéi, Herculanum et d’autres sites importants de Campanie, exceptionnellement prêtés par des grands musées italiens.

Vous avez dit 24 août 79 ?

Jusqu’à très récemment, scientifiques et archéologues s’accordaient à dater l’éruption au 24 août 79 après J.-C., les manuscrits de Pline mentionnant les calendes de septembre. Erreur de copiste ? Un de ses écrits place l’éruption au 24 octobre. Une date confirmée par de nouveaux indices trouvés dans les nouvelles fouilles : amphores contenant du vin fraîchement pressé, braseros allumés, noix et figues vendues au marché, monnaie frappée en septembre et inscription datant du 17 octobre.

« Heureux les hommes auxquels les dieux ont accordé le privilège de faire des choses dignes d’être écrites, ou d’en écrire qui soient dignes d’être lues. Plus heureux encore ceux auxquels ils ont départi ce double avantage. Mon oncle tient son rang parmi les derniers. » – Pline le Jeune, lettres VI 16

Exposition « Pompéi, un récit oublié »
6 avril – 6 octobre 2019
Musée de la Romanité
16 Boulevard des Arènes
30000 Nîmes