« Vénus épiée par deux satyres » (vers 1626)
Nicolas Poussin (1594-1665)
The National Gallery (Londres)
Nicolas Milovanovic, conservateur en chef du Patrimoine au Département des Peintures du Louvre, présente ce tableau conservé à la National Gallery de Londres.
Poussin concentre le sujet dans ce format atypique, vertical, qui autorise un face-à-face intime. Comme l’indique Mickaël Szanto dans le catalogue de l’exposition, c’est de sexe dont il est question avant tout dans ce tableau.
En effet, Vénus s’abandonne au plaisir des sens, tandis qu’un satyre retire le voile qui la recouvre pour mieux scruter ce qu’il est venu voir…
Au second plan, un satyre préfère rester en retrait sans rien perdre de la scène. Sa main gauche, cachée par le tronc de l’arbre, ne fait pas mystère de sa fonction.
Ce chef-d’œuvre est le fruit d’une longue maturation sur le thème de la Vénus – ou de la nymphe – épiée, dont une autre version, conservée à Dresde, pourrait être la première réflexion.
Vénus n’est pas la Vénus Ourania, la Venus céleste, mais de la Vénus Pandemos, celle qui préside aux accouplements et éveille les désirs de chair.
« L’air mesme caligineux
Plein d’ombrages nubileux
Par dessus la terre descharge
Pour l’amour de Vénus sa charge »
– Euripide
« L’Inspiration du poète » (vers 1628-1629)
Nicolas Poussin (1594-1665)
Musée du Louvre
Nicolas Milovanovic, conservateur en chef du Patrimoine au Département des Peintures du Louvre, présente ce tableau de Poussin, récemment restauré.
Comme le souligne Nicolas Milovanovic dans le catalogue de l’exposition, Apollon est la figure dominante du tableau. Appuyé sur sa lyre, il dicte son œuvre au poète.
La composition, très rigoureusement construite, est rythmée par les verticales des personnages monumentaux et des arbres à l’arrière-plan.
Le bleu lapis intense du ciel ressort par contraste avec le blanc pur des nuages. Il fait vibrer les tonalités plus chaudes des drapés, jaune, orangé et rouge.
Au cours de la restauration menée en 2018-2019, la décision a été prise de retirer les drapés qui recouvraient les putti, sans doute des repeints de pudeur. Ces repeints dataient soit de la période où le tableau appartenait au duc Mazarin, soit du moment où l’œuvre prit place dans la galerie de l’hôtel parisien de la comtesse de Verrue.
« Paysage de tempête avec Pyrame et Thisbé »
Nicolas Poussin (1594-1665)
Städelsches Kunstinstitut (Francfort-sur-le-Main)
Mickaël Szanto, maître de conférences à Sorbonne Université, commente ce tableau conservé au Städel Museum de Francfort.
Ce grand paysage de Nicolas Poussin est l’une des rares peintures à propos desquelles Poussin lui-même se soit livré :
« J’ai essayé de représenter une tempête sur terre, imitant le mieux que j’ai pu, l’effet d’un vent impétueux, d’un air rempli d’obscurité, de pluie, d’éclairs et de foudres qui tombent en plusieurs endroits, non sans y faire du désordre. » – Nicolas Poussin, lettre à Jacques Stella (1651)
« Toutes les figures qu’on y voit, jouent leur personnage selon le temps qu’il fait ; les unes fuient au travers de la poussière et suivent le vent qui les emporte ; d’autres au contraire vont contre le vent et marchent avec peine, mettant leurs mains devant leurs yeux. » – Nicolas Poussin, lettre à Jacques Stella (1651)
« D’un côté un berger court et abandonne son troupeau, voyant un lion, qui, après avoir mis par terre certains bouviers, en attaque d’autres, dont les uns se défendent et les autres piquent leurs bœufs et tâchent de se sauver. Dans ce désordre, la poussière s’élève par gros tourbillons. Un chien assez éloigné aboie et se hérisse le poil, sans oser approcher. » – Nicolas Poussin, lettre à Jacques Stella (1651)
« Sur le devant du tableau l’on voit Pyrame, mort et étendu par terre, et auprès de lui Thisbé qui s’abandonne à la douleur. » – Nicolas Poussin, lettre à Jacques Stella (1651)
Comme le souligne Mickaël Szanto dans le catalogue de l’exposition, le sujet principal représenté par Poussin n’est donc pas la tragédie amoureuse de Pyrame et Thisbé mais une tempête. Curieusement, l’eau du vaste lac – qui est le cœur de la composition – est paisible et immobile.
La puissance statique du lac s’oppose à l‘orage des passions humaines dont il est l’arrière-plan. Car, conformément à la fable relatée par Ovide dans ses « Métamorphoses », Thisbé va bientôt se donner la mort, incapable de survivre à Pyrame dont elle est passionnément éprise.
En mai 2022, le musée de Cluny a rouvert ses portes à l’issue de la dernière phase d’un vaste chantier de modernisation débuté en 2015, achevant sa plus grande mue depuis sa création en 1843.
La sculpture est omniprésente au musée de Cluny. À partir de l’époque romane, les chapiteaux des édifices religieux s’animent d’éléments végétaux ou de scènes historiées. Avec l’art gothique, les statues-colonnes des églises allongent la silhouette des figures sculptées. Progressivement, la sculpture s’émancipe des contraintes architecturales et devient autonome.
Pour ce parcours dans les salles rénovées du musée de Cluny, vous êtes accompagnés par Damien Berné, conservateur en chef du patrimoine, responsable des sculptures au musée de Cluny.
Riches de plus de 24.000 œuvres ou ensembles d’œuvres, les collections du musée se sont développées à partir de deux ensembles : la collection réunie au XIXe siècle par Alexandre Du Sommerard dans l’hôtel de Cluny et le dépôt lapidaire de la Ville de Paris, installé dans les thermes en 1837.
La nouvelle muséographie du musée suit un fil chronologique visant à rendre lisible l’évolution des formes, les moments de ruptures, les innovations et les différences esthétiques du nord au sud de l’Europe.
Un grand nombre d’œuvres ont fait l’objet de restaurations. Légères ou fondamentales, ces interventions sont riches d’enseignements et chaque indice est précieux : traces d’outils, nature et provenance des matériaux employés, examen du travail d’un drapé… Les études techniques et rapprochements stylistiques permettent parfois de retrouver le nom du commanditaire d’une pièce ou de son créateur.
Au cours des six dernières années, 43 nouvelles œuvres sont entrées dans les collections du musée. Plusieurs d’entre elles sont présentées, pour la plupart pour la première fois, dans une exposition ouverte jusqu’au 25 juin 2023. Si certaines œuvres rejoindront ensuite le parcours permanent, d’autres retourneront ensuite en réserve pour des raisons de conservation.
Exposition « L’Encre en mouvement. Une histoire de la peinture chinoise au XXe siècle »
21 octobre 2022 – 5 mars 2023 Musée Cernuschi (Paris)
Après l’exposition « Peindre hors du monde » qui invitait à se plonger dans le passé impérial de la Chine, le musée Cernuschi propose de poursuivre ce voyage dans le temps en abordant la peinture chinoise du XXe siècle.
De la fin de l’Empire à la Révolution de 1949, la Chine du XXe siècle est le théâtre de profondes mutations. La peinture chinoise, définie depuis des siècles par l’usage de l’encre, est en phase avec ces changements et se réinvente. Le voyage des artistes joue un rôle moteur dans ce renouvellement. Si les destinations évoluent d’une génération à l’autre, les échanges s’étendent de l’Europe à l’Amérique, sans oublier l’Asie.
Pour ce parcours, vous êtes accompagnés par Éric Lefebvre, directeur du musée Cernuschi et co-commissaire de l’exposition.
La collection de peinture chinoise du musée Cernuschi, constituée à partir des années 1950, comprend plusieurs centaines d’œuvres. Elle est une des rares collections en Europe à conserver aussi bien les peintures des maîtres actifs en Chine, comme Qi Baishi, Fu Baoshi, Wu Guanzhong ou Li Jin que les œuvres des plus grandes figures de cette diaspora artistique comme Zhang Daqian, Zao Wou-ki, Walasse Ting ou Ma Desheng.
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
Commissariat de l’exposition
Eric Lefebvre, directeur du musée Cernuschi Maël Bellec, conservateur en chef au musée Cernuschi
Exposition « L’Encre en mouvement. Une histoire de la peinture chinoise au XXe siècle »
21 octobre 2022 – 5 mars 2023
Musée Cernuschi
7, avenue Vélasquez
75008 Paris
Au cours du XIXᵉ siècle, Paris ne sera plus l’unique centre artistique en France. En effet, de multiples foyers vont se développer partout sur le territoire, grâce à l’arrivée d’artistes étrangers. L’exposition expose les œuvres d’artistes venus s’installer au fil de la rivière Loing, dans le sud de la Seine-et-Marne ; des artistes qui ont notamment illustré le motif emblématique du pont de Grez.
Jérôme Fourmanoir, directeur du château-musée de Nemours, pour découvrir ces artistes au cours de leur séjour au bord du Loing.
Le Loing est un affluent de la Seine. À cheval sur trois départements (l’Yonne, le Loiret et la Seine et Marne), elle traverse notamment les communes de Nemours et Grez sur Loing.
Les artistes venus en Seine-et-Marne vont découvrir la ville de Grez-sur-Loing. Situé au sud de Barbizon, en bordure de rivière et de forêt, le village va attirer des centaines d’artistes étrangers à la fin du XIXe siècle, venant ainsi profiter des plaisirs du Loing et des auberges du villages comme l’Hôtel Chevillon.
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
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Consultez le site Internet du château-musée de Nemours
Exposition « Promenade loin(g)taine »
8 octobre 2022 – 5 mars 2023 Château-Musée de Nemours
Rue Gautier Ier
77140 Nemours
Exposition « De Versailles à Amiens : chefs-d’œuvre de la chambre du Roi-Soleil »
24 septembre 2022 – 26 février 2023 Musée de Picardie (Amiens)
Jusqu’au 26 février 2023, le Musée de Picardie présente un ensemble de six peintures provenant de la chambre du Roi du château de Versailles. Accrochés habituellement à plus de dix mètres du sol, ces tableaux sont présentés à Amiens à portée du regard, et sont visibles ensemble pour la première fois depuis leur restauration.
Ce prêt exceptionnel et inédit vient à Amiens en échange de celui de la série des chasses exotiques, chef-d’œuvre du Musée de Picardie prêté pour l’exposition « Louis XV : passions d’un Roi ».
Découvrez ces chefs-d’oeuvres magnifiquement restaurés en suivant François Séguin, conservateur du patrimoine au Musée de Picardie.
Dans ce lieu emblématique qu’est la chambre du Roi, le souverain met à l’honneur la peinture caravagesque en donnant à Valentin de Boulogne une place prépondérante avec cinq tableaux. Le choix de Valentin n’est pas anodin : aux côtés des grands noms italiens et flamands, il est le seul représentant de l’école française.
Le plus italien des Caravagesques français, Valentin de Boulogne (1591-1632), a passé la plus grande partie de sa courte carrière en Italie, de 1614 jusqu’à sa mort tragique en 1632. Considéré par le grand historien de l’art Roberto Longhi comme « le plus énergique et le plus passionné des suiveurs naturalistes de Caravage », Valentin se détache du maître par son style empreint de gravité et de mélancolie.
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
Les six tableaux avaient besoin d’une intervention fondamentale sur le support – allant jusqu’au rentoilage – et également sur la couche picturale, comprenant le nettoyage des repeints, l’harmonisation des agrandissements et la réintégration des lacunes. À l’occasion du prêt de « Saint Marc » et de « Saint Matthieu » pour l’exposition « Valentin de Boulogne, réinventer Caravage » en 2017 au Musée du Louvre, il a été décidé de restaurer les deux toiles et d’engager, par la suite, la restauration des quatre autres peintures.
Commissariat de l’exposition
Béatrice Sarrazin, conservateur général du patrimoine, chargée des peintures des XVIe et XVIIe siècles au château de Versailles François Séguin, conservateur du patrimoine des Musées d’Amiens
Exposition « De Versailles à Amiens : chefs-d’œuvre de la chambre du Roi-Soleil »
24 septembre 2022 – 26 février 2023 Musée de Picardie
2 rue Puvis de Chavannes
80000 Amiens
Qui sait aujourd’hui que Nicolas Poussin s’est adonné au pur plaisir de peindre, déployant une iconographie des plus licencieuses, et que certains de ses tableaux ont été jugés si érotiques qu’ils ont été mutilés, découpés, voire détruits, dès le XVIIe siècle ?
L’exposition dévoile un Poussin méconnu dont les tableaux déclinent les modalités de la domination de l’Amour sur les hommes et les dieux, mis en scène à travers les mythes de l’antiquité gréco-romaine.
Pour cette visite privée exceptionnelle de plus d’une heure, nous sommes accompagnés par Nicolas Milovanovic, conservateur en chef du Patrimoine au Département des Peintures du Louvre, Mickaël Szanto, maître de conférences à Sorbonne Université et Ludmila Virassamynaïken, conservatrice en chef du Patrimoine, en charge des peintures et sculptures anciennes au musée des Beaux-Arts de Lyon.
En organisant cette exposition, le musée des Beaux-Arts de Lyon entend mettre à l’honneur l’acquisition de « La Mort de Chioné » de Nicolas Poussin réalisée en 2016. Le peintre séjourna à plusieurs reprises à Lyon et il fut lié à la ville par un important réseau de relations amicales et commerciales qu’il y développa. C’est ainsi que « La Mort de Chioné » a été peinte pour le soyeux lyonnais Silvio I Reynon lors d’un séjour à Lyon de Poussin, vers 1622.
Dans l’œuvre de Poussin, la thématique amoureuse procède d’une réflexion sur l’origine du geste créateur, sans doute née de sa rencontre avec le poète italien Giambattista Marino (1569-1625), avec lequel il se lie d’amitié. C’est probablement à ses côtés que Poussin apprend combien l’amour est le fondement même de l’invention et que « Les Métamorphoses » d’Ovide constituent une source inépuisable de sujets pour ses tableaux.
Si Nicolas Poussin est généralement considéré comme un artiste austère, il est également l’auteur d’œuvres sensuelles, voire érotiques, exécutées d’une touche franche et libre. Dès le 17e siècle, certaines ont été vandalisées ou ont subi des repeints de pudeur, destinés à cacher des parties du corps féminin jugées trop provocantes.
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
Dans l’œuvre de Nicolas Poussin, la suprématie de l’amour est notamment illustrée par la séduction que Vénus exerce sur Mars, le dieu de la guerre. Ce dernier accepte en effet de se laisser désarmer par la déesse de l’amour pour continuer à profiter de ses charmes.
Cette méditation sur l’amour nourrit l’ultime chef-d’œuvre de Nicolas Poussin, « Apollon amoureux de Daphné », resté inachevé à la mort du peintre.
Commissariat de l’exposition
Nicolas Milovanovic, conservateur en chef du Patrimoine au département des Peintures du musée du Louvre Mickaël Szanto, maître de conférences à l’Université de la Sorbonne Ludmila Virassamynaïken, conservatrice en chef du Patrimoine, en charge des peintures et sculptures anciennes au musée des Beaux-Arts de Lyon
Exposition « Picasso / Poussin / Bacchanales »
Pensée dans la continuité de l’exposition « Poussin et l’amour », une exposition-dossier permet d’interroger la place de l’héritage de Poussin dans la construction de l’imaginaire érotique inspiré de l’antique chez Picasso. En 1944, Picasso exécute une esquisse et une gouache d’après le « Triomphe de Pan » (1636) de Nicolas Poussin. La version de Picasso s’inscrit dans un corpus de créations sur le thème du plaisir et des excès de la fête dionysiaque.
De Paris à Lens en passant par Abu Dhabi, quelles sont les expositions programmées en 2023 par le(s) Louvre ?
Si vous voyez apparaître ce logo à côté du titre d’une exposition, cliquez pour découvrir mon article sur l’exposition.
Musée du Louvre
Exposition « Naples à Paris. Le Louvre invite le musée de Capodimonte »
7 juin 2023 – janvier 2024
Musée du Louvre
Installé dans une ancienne résidence de chasse des souverains Bourbon, le musée de Capodimonte abrite l’une des plus importantes pinacothèques d’Europe, un cabinet de dessins exceptionnel ainsi qu’un ensemble remarquable de porcelaines. Une soixantaine de chefs-d’œuvre du musée napolitain sera exposée dans trois lieux différents du Louvre.
Dans la Grande Galerie, trente-trois tableaux du musée de Naples viendront dialoguer avec les collections du Louvre. Cela permettra de découvrir la « Crucifixion » de Masaccio, artiste majeur de la Renaissance florentine mais absent des collections du Louvre, un grand tableau d’histoire de Giovanni Bellini, « La Transfiguration du Christ », dont le Louvre ne possède pas d’équivalent ou encore trois des plus magnifiques tableaux de Parmigianino, dont la célèbre et énigmatique « Antéa ». La confrontation de ces oeuvres avec les Corrège du Louvre promet assurément d’être l’un des moments forts de cette réunion.
Dans la salle de la Chapelle (Aile Sully, 1er étage) seront notamment réunis le « Portrait du pape Paul III Farnèse avec ses neveux » par Titien et le « Portrait de Giulio Clovio » par Greco et l’extraordinaire biscuit de Filippo Tagliolini, « La Chute des Géants ».
Enfin, dans la salle de l’Horloge (Aile Sully, 2e étage) seront exposés « Moïse devant le buisson ardent » » par Raphaël et le Groupe de soldats » par Michel-Ange, préparatoires aux décors du Vatican et aujourd’hui reconnus comme de rares oeuvres autographes. Le carton de la « Madone du divin amour » et celui de « Vénus et l’Amour », oeuvres exécutées dans l’entourage immédiat des deux maîtres, seront également présentés. Ces oeuvres rarissimes viendront dialoguer avec de célèbres cartons conservés au Cabinet des Dessins du Louvre comme la « Sainte Catherine » de Raphaël ou encore le carton de « La Modération » de Giulio Romano.
Exposition « Le trésor de Notre-Dame. Des origines à Viollet-le-Duc »
19 octobre 2023 – 19 février 2024
Musée du Louvre
Au moment où s’achèveront les travaux de restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le musée du Louvre présentera une exposition consacrée au trésor de Notre-Dame depuis ses origines jusqu’à son renouveau et son épanouissement avec Viollet-le-Duc sous le Second Empire. l’exposition tentera aussi de remonter le temps et de renouer avec l’histoire du trésor avant la Révolution.
Exposition « Claude Gillot »
9 novembre 2023 – 12 février 2024
Musée du Louvre
Dessinateur et graveur, Claude Gillot (1673-1722) tient une grande part de sa réputation à la fantaisie de ses dessins et à la liberté de ses gravures, lui valant de faire figure d’artiste indiscipliné. En réunissant près d’une centaine d’œuvres, l’exposition s’attachera à montrer combien le dessin, dans sa diversité technique, fut le moyen d’expression privilégié de l’artiste, tandis que son œuvre peint est rare, limité à moins d’une dizaine de toiles, non sans poser des questions d’attribution.
Profitez également des derniers jours d’ouverture des expositions 2022 du Louvre.
À travers une sélection de 44 feuilles, l’exposition proposée par le département des Arts graphiques du Louvre permet de découvrir, aux côtés d’artistes majeurs, des personnalités restées parfois encore dans l’ombre. + d’informations
Cette exposition rend hommage à Charles Sterling, grand historien de l’art, en intégrant tout ce qui a renouvelé nos perspectives sur la « nature morte », en histoire de l’art, littérature, philosophie, archéologie, botanique ou écologie. + d’informations
Dans la Petite Galerie du Louvre, l’exposition présente un ensemble de plus de 170 œuvres, parmi lesquelles des trésors nationaux ouzbeks jamais montrés en Occident mais restaurés pour l’occasion. + d’informations
Louvre-Lens
Exposition « Paysage. Fenêtre sur la nature »
29 mars – 24 juillet 2023
Louvre-Lens
Afin de décrypter ce qu’est un paysage, l’exposition plonge aux sources des représentations artistiques et suit l’artiste dans les étapes de son travail, depuis l’esquisse préparatoire jusqu’à l’œuvre achevée . Elle explore ainsi différents types de paysages et de points de vue sur la nature, du petit dessin jusqu’au gigantesque panorama, de la plaine paisible jusqu’aux volcans menaçants, de l’instant éphémère jusqu’à la vision d’éternité, de la figuration jusqu’à l’abstraction. + d’informations
Exposition « Les animaux fantastiques »
27 septembre 2023 – 15 janvier 2024
Louvre-Lens
Les animaux fantastiques tiennent une place discrète mais constante dans nos imaginaires contemporains, comme en témoigne leur présence dans des œuvres aussi différentes que « Harry Potter » ou « Game of Thrones ». L’exposition interroge l’origine et les fonctions de ces créatures ambiguës, tour à tour images de la terreur et de l’attirance qu’inspire le divin, le transcendant et l’inconnu, ou expression de notre inconscient camouflé, incarnations de nos angoisses ou de notre nostalgie pour le merveilleux. + d’informations
Profitez des derniers jours de l’exposition sur Champollion.
À l’occasion du 200e anniversaire du déchiffrement des hiéroglyphes, et pour célébrer son 10e anniversaire, le Louvre-Lens organise une grande exposition dédiée à Jean-François Champollion. + d’informations
Exposition «Bollywood Superstars : histoire d’un cinéma indien »
Prochainement au Louvre Abu-Dhabi
Présentant des extraits d’une quarantaine de films et plus de 80 œuvres d’art, l’exposition se penchera sur les origines diverses du cinéma indien. Du traditionnel théâtre d’ombre du 19ème siècle aux dieux de l’écran du 21ème siècle, en passant par le cinéma muet, l’exposition explore la richesse de la tradition indienne de fabrication des images, l’influence qu’exercent sur elle des arts populaires tels que le conte, la danse et le théâtre, ainsi que les relations étroites qu’elle entretient avec la mythologie et la religion. + d’informations
En attendant, profitez des derniers jours de l’exposition sur l’impressionnisme.
Exposition « Impressionnisme : la modernité en mouvements » 12 octobre 2022 – 5 février 2023 Louvre Abu Dhabi
Organisée en partenariat avec le musée d’Orsay, l’exposition invite à redécouvrir plus de 150 chefs-d’œuvre dans l’une des plus importantes rétrospectives organisées en dehors de la France, avec les tableaux de Manet à Degas, en passant par Monet, Pissarro, Renoir et Cézanne. + d’informations
Nicolas Milovanovic, conservateur en chef du patrimoine au département des Peintures du musée du Louvre, répond aux questions de Nicolas Bousser et Antoine Lavastre pour le web-magazine Coupe-File Art. Il évoque son parcours, ses projets, ainsi que le métier de conservateur du Patrimoine.
Un moment privilégié que je suis très heureux de pouvoir partager avec vous.
« Si vous y croyez vraiment, si vous êtes convaincu, si vous vous accrochez, si vous êtes obstiné, vous y arriverez ! » – Nicolas Milovanovic
Prochainement, vous pourrez retrouver Nicolas Milovanovic dans une web-série réalisée au cœur des collections du musée du Louvre pour le web-magazine Coupe-File Art et pour mon Blog.
Nicolas Milovanovic est l’un des co-commissaires, avec Ludmila Virassamynaïken et Mickaël Szanto, de l’exposition « Poussin et l’amour » proposée du 26 novembre 2022 au 5 mars 2023 par le musée des Beaux-Arts de Lyon.
Un entretien à lire
Retrouvez la transcription de cet entretien sur le site du web-magazine Coupe-File Art.
Exposition « Louis XV : passions d’un roi »
18 octobre 2022 – 19 février 2023 Château de Versailles
Le château de Versailles consacre, pour la première fois, une grande exposition au roi Louis XV à l’occasion du tricentenaire du retour de la Cour à Versailles. Avec des prêts d’œuvres provenant de collections du monde entier, pour beaucoup inédites ou jamais présentées en France, cette exposition spectaculaire propose un éclairage nouveau sur un personnage historique dont le règne et la personnalité demeurent encore méconnus.
Pour cette visite privée exceptionnelle, vous êtes accompagnés par Hélène Delalex, conservatrice du patrimoine et Yves Carlier, conservateur général du patrimoine au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
La première partie de l’exposition est consacrée à l’homme privé et revient sur l’enfance du Roi, son éducation, son entourage et sa famille. Elle permet de mieux comprendre comment s’est forgée la personnalité du monarque surnommé le « Bien-Aimé ». De nature timide et mélancolique, Louis XV préfère l’intimité des appartements privés à la vie publique et s’entoure d’un cercle restreint de femmes et d’hommes auxquels il voue toute sa confiance. Homme profondément croyant, il a paradoxalement maintenu tout au long de sa vie des relations avec des favorites qui ont, pour certaines – madame de Pompadour notamment –, exercé une influence majeure sur le Roi.
La deuxième partie, dédiée aux passions du roi, permet d’évoquer ses passions personnelles au premier rang desquelles, les sciences, les livres, la botanique, la chasse mais aussi le goût pour les bâtiments. Il fait de Trianon un jardin d’expérimentations botaniques et commande des objets scientifiques à la pointe de la technologie.
Enfin, la dernière partie intitulée Louis XV et les arts de son temps, met en valeur le style indissociable de son règne tout en montrant l’univers dans lequel il évoluait au quotidien. Des chefs-d’œuvres insignes qui entouraient le Roi et ses proches dans leur vie quotidienne sont présentés en fi ode parcours.
Commissariat de l’exposition
Yves Carlier, conservateur général du patrimoine, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon Hélène Delalex, conservatrice du patrimoine, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
En savoir +
Consultez la page spéciale sur le site Internet du château de Versailles.
Exposition « Louis XV : passions d’un roi »
18 octobre 2022 – 19 février 2023
Château de Versailles
Place d’Armes
78000 Versailles
Exposition « Afghanistan, ombres et légendes »
26 octobre 2022 – 6 février 2023
Musée national des arts asiatiques – Guimet (Paris)
À l’occasion du centenaire de la Délégation archéologique française en Afghanistan (DAFA), le musée Guimet propose une exposition consacrée aux découvertes archéologiques et aux relations entre la France et l’Afghanistan. Grâce aux partages des objets issus des fouilles, se sont constituées à Paris les collections afghanes les plus belles d’Occident.
Pour cette visite privée, vous êtes guidés par Nicolas Engel, conservateur des collections Afghanistan-Pakistan du musée Guimet à Paris.
La création de la DAFA en 1922 a initié les premières recherches archéologiques dans un jeune État indépendant, alors en quête de modernité. Pendant les années 1945-1982, la volonté afghane en matière de maîtrise de son patrimoine et de son identité nationale permet une installation en permanence de la DAFA à Kaboul.
La période de conflits de 1979 à 2001 est marquée par l’arrêt des recherches archéologiques sur le terrain, le départ de la DAFA de Kaboul en 1982, les pillages et la destruction du musée de Kaboul.
À partir de 2003, les recherches reprennent, avec la réouverture de la DAFA à Kaboul et le retour ponctuel d’autres missions archéologiques étrangères.
La prise de Kaboul par les Talibans, le 15 août 2021, signe la chute du gouvernement et le départ des institutions patrimoniales, dont la DAFA relocalisée à Paris, ainsi que le retour d’une chape de plomb pesant sur l’ensemble de la société afghane. Aujourd’hui, bon nombre d’acteurs patrimoniaux et d’ambassades occidentales restent dans l’expectative.
Commissariat de l’exposition
Nicolas Engel, conservateur des collections Afghanistan – Pakistan, MNAAG Sophie Makariou, commissaire générale, conservatrice générale du patrimoine
En savoir +
Consultez la page spéciale sur le site Internet du musée.
Exposition « Afghanistan, ombres et légendes »
26 octobre 2022 – 6 février 2023
Musée national des arts asiatiques – Guimet
6, place d’Iéna
75116 Paris
Exposition « Toulouse 1300 – 1400. L’éclat d’un gothique méridional »
18 octobre 2022 – 22 janvier 2023
Musée de Cluny – musée national du Moyen Âge (Paris)
Réouvert depuis mai 2022, le musée de Cluny propose aujourd’hui une exposition rassemblant plus de 80 œuvres témoignant de la richesse de la création toulousaine au XIVe siècle, autant que du va-et-vient d’influences entre Toulouse, Avignon et les vallées pyrénéennes.
À cette période, Toulouse fait partie des plus grandes villes de France avec Paris, Lyon, Orléans, Rouen… La cité languedocienne connaît une forme d’apogée durant la première moitié du XIVe siècle. Rattachée au royaume de France depuis 1271, la ville a gardé sa personnalité, tout en se développant économiquement.
Pour cette visite privée, laissez-vous guider par Béatrice de Chancel-Bardelot, conservatrice générale du patrimoine au musée de Cluny.
L’organisation de la ville et le mode de vie à Toulouse sont évoqués dans la première partie de l’exposition, donnant un aperçu de la céramique de la table toulousaine, ou, à travers des épitaphes, de la diversité des Toulousains du XIVe siècle.
La deuxième partie de l’exposition est introduite par la figure du commanditaire des statues de la chapelle de Rieux, le franciscain Jean Tissendier. Ces œuvres sont parmi les plus belles sculptures polychromées du XIVe siècle, à l’échelle de la France et même de l’Europe.
Une quinzaine de manuscrits et feuillets enluminés permet d’évoquer la miniature toulousaine. Ces pages colorées témoignent de l’originalité des enlumineurs toulousains, influencés par les modèles parisiens, mais aussi par l’art des peintres catalans ou de leurs confrères italiens.
C’est le va-et-vient d’influences, entre Toulouse, Avignon et les vallées pyrénéennes qui est évoqué dans la troisième section, où prennent également place de l’orfèvrerie, pièces en argent au poinçon de la ville de Toulouse.
Commissariat de l’exposition
Béatrice de Chancel-Bardelot, conservatrice générale au musée de Cluny Charlotte Riou, conservatrice au musée des Augustins à Toulouse
Exposition « Toulouse 1300 – 1400. L’éclat d’un gothique méridional »
18 octobre 2022 – 22 janvier 2023
Musée de Cluny – musée national du Moyen Âge
28 Rue du Sommerard
75005 Paris
Exposition « Splendeurs des oasis d’Ouzbékistan »
23 novembre 2022 – 6 mars 2023
Petite Galerie du Musée du Louvre
Dans la Petite Galerie du Louvre, l’exposition invite à un voyage en Ouzbékistan, état d’Asie centrale de 33 millions d’habitants, à la découverte de dix-neuf siècles de son histoire. Elle présente un ensemble de plus de 170 œuvres, parmi lesquelles des trésors nationaux ouzbeks jamais montrés en Occident mais restaurés pour l’occasion, et propose une immersion totale entre Samarcande et Boukhara grâce à des projections sur deux écrans géants.
Gengis Khan, Tamerlan, Marco Polo, autant de noms légendaires qui continuent à vivre dans nos imaginaires. Pourtant, l’Ouzbékistan reste largement méconnu. Le pays est entouré par le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Afghanistan et le Turkménistan, dans une région qui a fasciné Alexandre le Grand et les khalifes de Bagdad.
Le temps des états-Oasis et des royaumes
La naissance de la route de la soie, réseau de routes caravanières empruntées pour relier l’Extrême-Orient à la Méditerranée, est mentionnée par les sources chinoises dès le IIe siècle avant notre ère. À cette période se forment les États-Oasis d’Asie centrale.
Le bouddhisme se développe dès le Ier siècle de notre ère.
Les parures et bijoux en or rendent compte de l’opulence qui caractérisait ces carrefours d’échanges commerciaux.
Les royaumes du milieu et l’apogée d’un art de cour
La fin du IIIe siècle voit se développer le commerce, avec l’enrichissement des royaumes sogdiens – au centre de l’Ouzbékistan actuel – dits « du milieu » car situés entre la Chine et la Méditerranée. L’art de cour atteint son apogée à partir du IVe siècle.
Les monumentales peintures murales des résidences princières de Varakhsha – à l’ouest de Boukhara – sont exceptionnellement mises à l’honneur grâce aux prêts du Musée des Beaux-Arts de Tachkent.
Un autre ensemble du début du VIIIe siècle nous transporte à Samarcande. Des statues en terre crue et de la vaisselle précieuse, notamment en argent, rendent compte de l’apogée de cet art de cour.
Instauration d’un pouvoir islamique et islamisation culturelle
À partir du début du VIIIe siècle, l’Islam s’impose en Asie centrale, entraînant une islamisation politique et culturelle progressive. Véritables lieux de rayonnement intellectuel dès le Xe siècle, certaines villes deviennent des foyers de développement et diffusion culturelle et scientifique.
D’Avicenne à Gengis Khan
La période entre le XIe et le XIIe siècle est marquée par le règne sur ce territoire de la tribu turque des Qarakhanides, originaire de la région de Kashgar. Cette culture islamique intègre aux sources arabe et persane, une culture nomade asiatique et impose aussi la langue turque, aux côtés de l’arabe et du persan.
L’invasion de Gengis Khan renforce cette identité régionale est-asiatique. Cette période est illustrée par le prêt exceptionnel de manuscrits, comme le fameux « Livre des Merveilles » de la Bibliothèque nationale de France, qui nous plonge dans le voyage de Marco Polo dans cette Asie centrale et en Chine au XIIIe siècle.
Le temps des Grands empires : les Timurides et les Shaybanides
Cette section de l’exposition permet d’évoquer la figure de Tamerlan, fondateur de la dynastie des Timurides. La renaissance artistique est visible grâce à la peinture de manuscrits ou la porte du Gour-e mir qui est exposée pour la première fois en dehors d’Ouzbékistan.
La peinture des Ambassadeurs
Le visiteur est ensuite invité à poursuivre son parcours dans les salles du département des Arts de l’Islam pour découvrir notamment la peinture dite « des Ambassadeurs », chef-d’œuvre du Musée archéologique d’Afrasian de Samarcande, qui permet d’évoquer les échanges économiques, culturels, technologiques, artistiques et religieux dans la région.
Commissariat de l’exposition
Commissariat général :Yannick Lintz, présidente du musée des Arts asiatiques – Guimet Commissariat scientifique :Rocco Rante, archéologue au département des Arts de l’Islam du musée du Louvre