[Chef d’œuvre] (restauré) « La Mort de Sardanapale » d’Eugène Delacroix

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« La Mort de Sardanapale » (1827)
Eugène Delacroix (1798-1863)
Musée du Louvre

Présenté au Salon de 1827, le tableau de « La Mort de Sardanapale » provoque un scandale. Son achat est refusé par l’État et Delacroix conserve l’œuvre dans son atelier jusqu’à son acquisition au milieu des années 1840 par le collectionneur britannique Daniel Wilson. Restée en mains privées durant près d’un siècle, la toile est finalement acquise par le Louvre en 1921.

Sébastien Allard, directeur du département des Peintures du musée du Louvre, et Côme Fabre, conservateur du patrimoine en charge des peintures françaises du 19e siècle, présentent le tableau et les enjeux de sa restauration.

« Les révoltés l’assiégèrent dans son palais… Couché sur un lit superbe, au sommet d’un immense bûcher, Sardanapale donne l’ordre à ses eunuques et aux officiers du palais, d’égorger ses femmes, ses pages, jusqu’à ses chevaux et ses chiens favoris ; aucun des objets qui avaient servi à ses plaisirs ne devait lui survivre… Aïscheh, femme bactrienne, ne voulut pas souffrir qu’un esclave lui donnât la mort, et se pendit elle-même aux colonnes qui supportaient la voûte… Baleah, échanson de Sardanapale, mit enfin le feu au bûcher et s’y précipita lui-même. » – Extrait du second supplément au livret du Salon de 1827-1828

Dans ce tableau, Delacroix évoque le dénouement de la pièce « Sardanapale » de Lord Byron (1788-1824), poète et dramaturge britannique. Assiégé dans son palais par ses ennemis, Sardanapale se donne la mort ; mais Delacroix imagine qu’il sacrifie avec lui, par le feu, ce qui lui appartient et sert ses plaisirs : femmes, pages, chevaux, chiens et trésors.

« La Mort de Sardanapale se situe en dehors de toutes les conventions de l’époque, notamment par une négligence assumée des règles de perspective. En outre, Delacroix, s’est servi du sujet de l’œuvre comme d’un prétexte pour pouvoir peindre tout ce qu’il affectionnait : les corps, leur carnation, les textiles, l’orfèvrerie, les animaux, les surfaces. Tout ceci est rendu plus lisible grâce à la restauration dont l’œuvre a fait l’objet. Désormais, en regardant le tableau, on comprend mieux le scandale qu’il a suscité lors de sa première présentation au public. Nous en avions bien sûr des traces archivistiques, mais les raisons de ce rejet étaient devenues difficiles à percevoir. » – Sébastien Allard

La restauration de « La Mort de Sardanapale » a été assurée par le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) et Cinzia Pasquali de l’atelier Arcanes d’octobre 2022 à juillet 2023.

« La couleur n’est rien si elle n’est pas convenable au sujet et si elle n’augmente pas l’effet du tableau par l’imagination. » – Eugène Delacroix dans son « Journal »

« La Mort de Sardanapale » est à découvrir ou redécouvrir dans la salle Mollien (salle 700), au premier étage de l’aile Denon du musée du Louvre.

En savoir +

Consultez la page spéciale dédié à cette restauration sur le site Internet du Louvre.

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