Cette année, le château de Versailles a décidé d’organiser la première édition du « Prix Château de Versailles du livre d’Histoire » récompensant un ouvrage s’inscrivant dans le cadre chronologique des XVIIe et XVIIIe siècles. Il s’agira d’une biographie, d’un document, d’un essai, de mémoires ou d’un journal qui concerne la France ou tout autre pays, sans que sa thématique soit nécessairement liée au château de Versailles.
Le nom du premier lauréat de ce Prix du livre d’Histoire sera dévoilé le 14 mai 2018. Le jury final devra choisir parmi les cinq ouvrages dont la liste a été communiquée le 5 avril.
Erik Orsenna, Christine Orban, Joël Cornette, Emmanuel de Waresquiel, Emmanuel Laurentin, Yves Carlier, Laurent Salomé et François de Mazières seront membres d’un jury présidé par Catherine Pégard, présidente du château de Versailles.
Mon secrétaire personnel a l’immense honneur de faire également partie du jury. 😉 J’aurai donc l’occasion de vous en reparler.
Voici la liste des cinq ouvrages sélectionnés :
Rendez-vous le 14 mai 2018 pour connaître le nom du lauréat de cette première édition du « Prix Château de Versailles du livre d’Histoire ».
Exposition « L’art du pastel de Degas à Redon »
15 septembre 2017 – 8 avril 2018
Petit Palais (Paris)
Pour la première fois, le Petit Palais a décidé de présenter une sélection de pastels choisis parmi sa propre collection de 200 œuvres. Avec Paul Gauguin, George Desvallières, Berthe Morisot, Odilon Redon, le Petit Palais offre ainsi un panorama des principaux courants artistiques de la seconde moitié du XIXe siècle.
Si l’exposition commence en 1800 avec Élisabeth Vigée-Lebrun, la grande majorité des œuvres exposées datent des années 1860 à 1920.
Pour peindre la tête au pastel ou à l’huile, il faut établir les masses de vigueur, les demi-teintes, ensuite les clairs. Il faut empâter les lumières et les rendre toujours dorées. » – Élisabeth Vigée-Lebrun
Alors que l’exposition ferme ses portes le 8 avril, je vous propose de découvrir une sélection en images des plus beaux pastels exposés. La plupart des œuvres sont montrées pour la première fois… avant de retourner en réserve en raison de leur fragilité.
Au fil du XIXe siècle, le pastel devient un genre autonome, apprécié des artistes romantiques et des peintres réalistes. C’est à la fin du XIXe siècle puis au début du XXe siècle que le pastel bénéficie d’un véritable renouveau dont témoigne la grande majorité des œuvres présentées.
Une place de choix est réservée dans l’exposition à Odilon Redon, figure du renouveau du pastel à la fin du XIXe siècle.
Il utilise tout ce qui par l’ombre aide l’essor du rêve ; et voici naître ces magiques dessins, ces planches que l’on estimera un jour comme la plus originale manifestation de l’idéalisme moderne. » – Émile Bernard à propos d’Odilon Redon
Source :dossier de presse de l’exposition
Exposition « L’art du pastel de Degas à Redon »
15 septembre 2017 – 8 avril 2018
Petit Palais (Paris)
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Exposition Eugène Delacroix (1798-1863)
29 mars – 23 juillet 2018
Musée du Louvre
Les 180 œuvres réunies au musée du Louvre présentent la carrière d’Eugène Delacroix, depuis les coups d’éclat de ses débuts, qui lui ont permis de devenir très vite célèbre, jusqu’aux œuvres moins connues d’un artiste qui a toujours cherché à se renouveler.
Ce sont quelques-unes de ses compositions religieuses que je vous invite à découvrir, des œuvres mystérieuses, émouvantes et parfois très sensuelles.
Delacroix, seul, sait faire de la religion… » – Baudelaire (1846)
Le Christ sur la Croix
En 1829, Eugène Delacroix s’exerce au jeu du contraste licencieux de Marie Madeleine, la pécheresse représentée la poitrine dénudée, placée au pied du Christ agonisant. Ce tableau d’alcôve est alors offert par le peintre à sa maîtresse, Eugénie Dalton.
En 1835, Delacroix offre sa propre réinterprétation du « Coup de lance » de Rubens, avant même qu’il n’ait pu voir l’original à Anvers quatre ans plus tard.
Quand Delacroix présente ce tableau au Salon, les critiques lui reprochent « une incorrection de dessin poussée au-delà de toutes les bornes » et écrivent même qu’il n’y a « jamais eu de noyé à la morgue plus laid que votre Christ, qui est loin d’être un divin ; il en est de même de votre Madeleine, avec sa gorge découverte […] votre Christ ne fera jamais de miracle. »
Sur cette toile, c’est de nouveau une Marie Madeleine très sensuelle, chevelure dénouée et poitrine nue, qui est représentée se tordant de douleur au pied du Christ.
Le tableau n’avait pas vocation à être placé dans une église. Pourtant, il est exposé dans celle de Saint-Patern de Vannes. Le curé, effarouché par l’impudeur de Marie Madeleine, fait recouvrir par son sacristain le décolleté de la sainte femme à grands coups de peinture noire. Delacroix a connaissance de cette mésaventure et tente de faire revenir le tableau à Paris. La toile est restaurée en 1864 pour l’exposition rétrospective consacrée à l’artiste au lendemain de sa mort.
A la fin des années 1840, Eugène Delacroix expose une succession de scènes religieuses très sombres et dépouillées, parmi lesquelles un « Christ sur la Croix » aujourd’hui exposé au Walters Art Museum de Baltimore.
Cette version est sans doute la plus recueillie des « Christ sur la Croix » du peintre.
Le corps livide du Christ se dresse au milieu des ténèbres qui recouvrent la terre. La couleur rouge est omniprésente, que ce soit sur le corps du Christ où le sang ruisselle, sur l’étendard ou dans les couleurs de l’horizon.
Le Christ, attaché à la croix, dresse sa pâleur dans un ciel noirâtre, dont les crevasses laissent filtrer quelques reflets de cuivre. Au pied de l’arbre sublime ricanent quelques insulteurs, coupés à mi-corps par la toile. Au second plan, des soldats romains, à cheval, semblent garder le gibet et repousser la foule. » – Théophile Gautier (1847)
Pietà
Dans un tableau commandé pour la chapelle de la Vierge de l’église Saint-Denys-du-Saint-Sacrement, Delacroix peint une « Pietà » placée dans un encadrement rocheux. Il y exalte la douleur de la Vierge pleurant le corps supplicié de son fils.
Dans cette composition, les personnages sont rassemblés et forment un carré autour de la Vierge. Marie Madeleine saisit avec ferveur les pieds blessés du Christ, lequel est représenté recroquevillé tel un fœtus.
Dieu est en nous : c’est cette présence intérieure qui nous fait admirer le beau. » – Eugène Delacroix
A la demande de marchands, Delacroix réalise ensuite plusieurs variantes de sa « Pietà » sur des toiles de petit format.
25 ans plus tard…
En 1853, soit un quart de siècle après sa première représentation de la crucifixion, Delacroix revient au sujet du « Christ en Croix ». Il reprend, en l’inversant, la composition exposée au Salon de 1847 et en bannit les ténèbres au profit d’un ciel tout en légèreté et en clarté.
Tout ce qu’a touché ce pinceau palpite, remue, flamboie, et du tumulte de l’ébauche la plus chaotique se dégagent au premier coup des figures qu’on n’oubliera plus » – Théophile Gautier (1859)
Tous ces chefs-d’œuvre sont exposés au Louvre jusqu’au 23 juillet 2018.
Exposition Eugène Delacroix (1798-1863)
29 mars – 23 juillet 2018
Musée du Louvre
Exposition Eugène Delacroix (1798-1863)
29 mars – 23 juillet 2018
Musée du Louvre
Le musée du Louvre présente une exposition événement, une véritable explosion de mouvements et de couleurs par Delacroix. Il s’agit de la première grande rétrospective parisienne consacrée à ce grand artiste depuis celle du centenaire de sa disparition en 1963.
La gloire n’est pas un vain mot pour moi. » – Eugène Delacroix
Teaser
Découvrez le teaser de la visite exceptionnelle de l’exposition avec Sébastien Allard, directeur du département des Peintures du Louvre et Côme Fabre, conservateur du Patrimoine au Louvre.
Diffusion : prochainement sur les réseaux sociaux et sur mon Blog !
Ce qu’il y a de plus réel pour moi, ce sont les illusions que je crée avec ma peinture. Le reste est un sable mouvant.” – Eugène Delacroix
La peinture me harcèle et me tourmente de mille manières, comme la maîtresse la plus exigeante.” – Eugène Delacroix
Exposition Eugène Delacroix (1798-1863)
29 mars – 23 juillet 2018
Musée du Louvre
Exposition « L’Empire des roses – Chefs-d’œuvre de l’Art persan du 19e siècle »
28 mars – 23 juillet 2018
Louvre-Lens
Le Louvre-Lens présente les chefs-d’œuvre de l’Art persan du 19e siècle du 28 mars au 23 juillet 2018.
Une exposition exceptionnelle à plus d’un titre car elle présente notamment des œuvres qui voyagent jusqu’en Europe pour la première fois, provenant du palais du Golestan à Téhéran (Iran).
L’Empire des roses
Saadi, poète persan du 13e siècle, est l’auteur de l’un des recueils les plus célèbres de la littérature persane, « Le Golestan », qui signifie « jardin des roses ». Traduit en français au 17e siècle, l’ouvrage est alors publié sous le titre : « L’Empire des roses ». Lorsque les premiers souverains qajar s’installent à Téhéran, ils baptisent leur palais du même nom. Le titre de l’exposition est ainsi une double référence, à la littérature et au palais qajar.
Teaser
Découvrez le teaser de la visite exceptionnelle de l’exposition avec Gwenaëlle Fellinger, conservateur du Patrimoine, département des Arts de l’Islam, musée du Louvre.
Diffusion du 9 au 15 avril 2018 sur les réseaux sociaux et sur mon Blog !
Exposition « L’Empire des roses – Chefs-d’œuvre de l’Art persan du 19e siècle »
28 mars – 23 juillet 2018
Louvre-Lens
Exposition « Corot – Le peintre et ses modèles » Musée Marmottan Monet (Paris) 8 février – 8 juillet 2018
Le musée Marmottan propose la première exposition parisienne dédiée au peintre depuis la rétrospective de 1996 au Grand Palais. Les toiles, au nombre d’une soixantaine, permettent de découvrir un Camille Corot moins connu que le paysagiste, à savoir celui qui peint la figure humaine.
Je vous invite à parcourir l’exposition en découvrant des œuvres issues de prestigieuses collections publiques et privées.
Il y a un seul maître, Corot. Nous ne sommes rien en comparaison, rien » – Claude Monet (1897)
Des prêts exceptionnels
L’exposition bénéficie des prêts exceptionnels d’œuvres venues d’Europe et des Etats-Unis : National Gallery de Londres, Metropolitan Museum de New York, National Gallery of Art de Washington, Kunsthalle de Hambourg, Belvedere de Vienne…
Si nous avons été réellement touchés, la sincérité de notre émotion passera chez les autres. » – Jean-Baptiste Camille Corot
Louise Harduin
Louise Harduin est la nièce de Théodore Scribe 😉 , ami de jeunesse de Corot, Elle est portraiturée à l’âge de quinze ans, alors qu’elle vient de perdre ses parents. C’est la raison pour laquelle elle porte un vêtement de deuil. Corot a représenté la jeune fille avec un visage serein malgré le deuil.
Marietta
Comme tout peintre de paysage de son époque, Corot s’est rendu en Italie pour parachever sa formation. Il exécute alors des études de personnages pris sur le vif. Parmi celles-ci « Marietta », du nom de son modèle, le seul nu de Corot représenté en intérieur. L’étirement, la torsion du corps et la pose du modèle évoquent la « Grande Odalisque » peinte par Ingres.
Tivoli
Cette vue de Tivoli a été peinte par Corot lors de son troisième voyage en Italie en 1843. L’enfant perché sur la balustrade est celui qui l’accompagnait au cours de ses déplacements et portait son matériel de peintre. Il a été ajouté plus tard pour compléter la composition.
Jeune Femme à la fontaine
Le plus souvent, Corot costume ses figures de vêtements italiens, souvenirs de ses voyages passés. Avec sa pose déhanchée, cette « Jeune femme à la fontaine » rappelle l’une des figures du tableau de Nicolas Poussin « Eliézer et Rebecca ».
Femme à la perle
Corot propose ici une variation sur la Joconde de Léonard de Vinci. C’est Berthe Goldschmidt qui posa, vêtue du costume des paysannes italiennes, pour ce tableau que Corot retravailla à plusieurs reprises. Contrairement à ce que le titre du tableau pourrait laisser penser, ce n’est pas une perle qui orne le front de la jeune femme mais la feuille d’une couronne.
Sybille
Laissée dans un état esquissé, cette « Sibylle » est inspirée par Raphaël et la Renaissance italienne. Beaucoup d’œuvres des dernières années de la vie de Camille Corot sont restées inachevées. Alors que le peintre est âgé de 70 ans, il cherche à renouveler son inspiration au contact d’Édouard Manet et d’Edgar Degas dont il partage certains modèles.
Les nus
À partir du milieu des années 1850, alors que Corot est parvenu au sommet de son art, le nu devient sa grande affaire. Sa notoriété commence à décliner et il cherche à s’affirmer comme un peintre plus complet que son statut de paysagiste. Si sa « Bacchante au bord de la mer » est quasi contemporaine du « Déjeuner sur l’Herbe » de Manet, daté de 1863, Corot s’inspire d’Ingres mais aussi de Giorgione et Titien qui avaient réussi la fusion harmonieuse de la figure et du paysage.
L’Atelier
Parmi les œuvres montrant l’atelier de l’artiste, voici deux versions peintes à cinq ans d’écart. La version du Louvre (vers 1873) est une variante du tableau conservé à Washington. Une boîte à peinture remplace le chien représenté en bas à gauche du tableau. La jeune femme regarde le paysage placé sur le chevalet ; un paysage peint en atelier, fruit de l’imagination de l’artiste.
La Dame en bleu
Avec « La Dame en bleu », Corot abandonne les costumes exotiques grecs ou italiens pour représenter celui qui est porté par la bourgeoisie de son époque. Il cherche à répondre aux innovations de la jeune génération de peintres comme Degas, Manet ou Monet.
Il est toujours le plus grand, il a tout anticipé… » – Edgar Degas (1883)
Les hommes
Avec les hommes en armure, les figures de moine constituent une exception dans l’œuvre du peintre, davantage coutumier de la représentation de figures féminines. Dans ces tableaux, le moine est absorbé dans sa lecture et semble célébrer l’union perdue de l’homme et de la nature.
Moine au violoncelle
« Le Moine au violoncelle », isolé dans un intérieur, constitue l’une des ultimes œuvres peintes par Corot peu avant sa mort. Certains ont voulu y voir une forme d’autoportrait de l’artiste au soir de sa vie.
Exposition « Corot – Le peintre et ses modèles »
Musée Marmottan Monet
2, rue Louis Boilly
75016 Paris
Exposition « La France vue du Grand Siècle – Dessins d’Israël Silvestre »
15 mars — 25 juin 2018
Musée du Louvre
Israël Silvestre (1621—1691) est l’un des principaux graveurs français à l’époque de Louis XIV. Le musée du Louvre expose une importante sélection de ses dessins dans l’espace dédié aux Arts graphiques de la rotonde Sully.
Plusieurs feuilles, restaurées pour l’occasion, sont présentées pour la première fois.
Découvrons ensemble le parcours de l’exposition et quelques œuvres en images.
Membre de l’Académie royale de peinture et de sculpture, Silvestre bénéficiait d’un logement dans les Galeries du Louvre. Il fut également le « maître à dessiner » du Dauphin, le fils aîné de Louis XIV.
[Israël Silvestre] abandonna les maîtres qu’il avait tant étudiés et s’attacha à copier la nature ; de là le grand nombre de vues, tant de Paris que des environs, qu’il dessina et qu’il a gravées plus tard. C’est ainsi qu’on trouve dans son œuvre des vues de monuments qui n’existaient plus lorsqu’il les a gravées. » – L.-E. Faucheux dans le « Catalogue raisonné de toutes les estampes qui forment l’œuvre d’Israël Silvestre » (1857)
Rome
Le voyage à Rome constituait une étape incontournable pour tout jeune artiste du XVIIe siècle. Israël Silvestre découvrit la ville à l’âge de 17 ans et rencontra à cette occasion le peintre Charles Le Brun avec lequel il noua des liens d’amitié. La femme de Le Brun, Suzanne Butay, sera la marraine de la fille aînée de Silvestre.
A l’occasion d’une étape de son trajet vers Rome, Silvestre exécuta une vue de la Porte Royale de Marseille, alors située près de l’actuelle Canebière.
Vaux-le-Vicomte
Lorsque le surintendant des Finances Nicolas Fouquet construisit le château de Vaux-le-Vicomte, Israël Silvestre travailla sur ce grand chantier aux côtés de l’architecte Louis Le Vau, du dessinateur de jardins André Le Nôtre et du décorateur Charles Le Brun.
C’était aussi cette maison magnifique, avec ses accompagnements et ses jardins, lesquels Silvestre m’avait montrés, et que ma mémoire conservait avec un grand soin, comme étant les plus précieuses pièces de son trésor. » – Jean De La Fontaine dans « Le songe de Vaux »
Les grandes fêtes royales
Israël Silvestre représenta les fêtes royales, notamment le Carrousel du Louvre donné par Louis XIV en 1662 au cours duquel le monarque exposa sa nouvelle autorité de « Roi Soleil ». 10 à 15.000 spectateurs assistèrent à ce grand spectacle équestre dans le jardin des Tuileries.
[Les peuples] se plaisent au spectacle, où au fond on a toujours pour but de leur plaire […]. Par là, nous tenons leur esprit et leur cœur, quelquefois plus fortement peut-être, que par les récompenses et les bienfaits. » – Louis XIV dans ses « Mémoires »
Châteaux et villes conquises
En 1665, Israël Silvestre fut envoyé en Lorraine et dans les Ardennes par Colbert pour dessiner les villes ayant nouvellement rejoint la Couronne de France.
Il s’attacha plus particulièrement à copier la nature et à la voir par ses propres yeux. […] il était si ardent à ne rien laisser échapper de remarquable, si soigneux, si prompt à exécuter que, lors même qu’il ne faisait que passer par un endroit et qu’il avait à peine le temps de s’y reconnaître, il savait si bien ménager les moments qu’il n’en sortait point sans en emporter quelque vue. » – Pierre Jean Mariette, grand collectionneur, à propos d’Israël Silvestre
Montmorency
Silvestre exécuta plusieurs vues de la maison que Charles Le Brun s’était fait construire à Montmorency. Le Brun a soutenu la carrière d’Israël Silvestre au travers de plusieurs commandes et jusqu’à son admission à l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture.
Versailles
Israël Silvestre a réalisé de nombreuses gravures représentant les façades et les plans du château de Versailles. Dans l’exposition du Louvre, ses œuvres sont mises en regard des réalisations d’Adam Pérelle et de Jean-Baptiste Alexandre Le Blond (le coup de cœur du Scribe !).
Meudon
Le marquis de Louvois, ministre de la Guerre, était le propriétaire du château et du parc de Meudon où il se rendait « pour travailler en repos et ne donner aucune audience ». Silvestre réalisa plusieurs dessins « sur le vif » en préparation d’une série d’estampes.
Israël Silvestre meurt en 1691 à l’âge de 70 ans dans son appartement du Louvre.
Il est enterré dans l’église Saint-Germain-l’Auxerrois de Paris.
Exposition « La France vue du Grand Siècle – Dessins d’Israël Silvestre »
15 mars — 25 juin 2018
Musée du Louvre
Exposition « Parfums de Chine – La culture de l’encens au temps des Empereurs »
9 mars – 26 août 2018
Musée Cernuschi (Paris)
Avec cette nouvelle exposition temporaire, le musée Cernuschi propose de découvrir la civilisation chinoise à travers l’art de l’encens et du parfum, depuis le 3e siècle avant J.-C. jusqu’au 19e siècle.
Des céramiques, dessins, bronzes et toiles issus des collections du Musée de Shanghai sont présentés pour la première fois en Europe, avec d’autres objets issus des collections du musée Cernuschi.
Découvrez le parcours de l’exposition avec ce reportage photographique réalisé pour vous.
Encens et pratiques rituelles des Han aux Tang
3e siècle avant J.-C. – 9e siècle après J.-C.
La première partie de l’exposition aborde les premiers temps de la consommation de l’encens en Chine. A partir de la dynastie des Han, l’habitude de brûler des matières odoriférantes est attestée par de nombreux brûle-parfums découverts parmi le mobilier funéraire.
Un brûle-parfum dont la forme évoque une montagne mythique, témoigne de l’apparition de nouvelles pratiques et croyances.
Les représentations sculptées et peintes permettent de voir la place occupée par le parfum lors des cérémonies aux pieds des statues du bouddha. L’arrivée du bouddhisme au sein de la cour impériale donne lieu à la création de vastes sanctuaires et à l’organisation de cérémonies où l’encens joue un rôle clef.
Parfum et culture lettrée sous les Song et les Yuan
10e – 14e siècle
Sous la dynastie Song, l’encens fait l’objet d’évocations poétiques ; il est considéré par les lettrés comme un vecteur de méditation.
L’encens est à l’origine de nombreuses créations, notamment des brûle-parfums, boîtes et vases à encens en céramique.
Art de vivre et usages de l’encens sous les Ming
14e – 17e siècle
L’encens est devenu indissociable de l’image du lettré, comme le montrent les peintures représentant les activités littéraires et artistiques : l’encens y est omniprésent aux côtés de la peinture, de la calligraphie, de la musique ou des échecs.
Une peinture de Chen Hongshou résume l’esprit de cette époque : elle figure une belle dame assise sur un lit et déployant ses manches au-dessus d’un brûle parfum en forme de canard placé dans une cage à fumigations. Dans la Chine ancienne, les vêtements étaient parfumés de cette façon.
Parfum de cour sous la dernière dynastie
14e – 18e siècle
Depuis l’époque des Song, les anniversaires de l’empereur donnaient lieu à des présents d’encens, notamment lors de cérémonies associées aux vœux de longévité. Sous les Qing, l’encens acquiert une telle importance qu’il est considéré comme bien d’état constituant une réserve de capitaux.
Un mobilier conçu pour l’encens est désormais présent dans tous les intérieurs.
Parcours olfactif
François Demachy, parfumeur-créateur de la maison Dior Parfums, a réinterprété des parfums à partir des recettes anciennes. Le visiteur est invité à découvrir ces senteurs tout au long du parcours de l’exposition.
Musée Cernuschi
Musée des arts de l’Asie de la Ville de Paris
7, avenue Vélasquez
75008 Paris
En mai 2014, je publie mes premiers papyrus numériques sur les réseaux sociaux : d’abord sur Twitter, puis sur Facebook, YouTube et Instagram.
En septembre 2017, je lance mon Blog avec l’envie de donner, encore et toujours, le goût des musées.
Ce Blog a accueilli vos 10.000 visites depuis son lancement. J’en suis fier et très honoré.
Merci pour votre fidélité !
https://youtu.be/Y42OYFB_K98
L’aventure continue !
L’aventure continue avec, au programme de nos prochaines visites : une exposition « événement » autour d’un grand peintre… une exposition autour de chefs-d’œuvre venus du Moyen-Orient… une exposition pour voyager entre 450.000 et 35.000 avant J.-C. … un musée consacré à un grand personnage historique… et d’autres belles surprises. 😉
Je vous en dis plus… prochainement !
Avoir des connaissances sans les partager, c’est se mettre au niveau de celui qui n’a pas d’idées. » – Thucydide
Mon pagne, tendu sur mes genoux, me sert de support pour écrire sur un papyrus partiellement déroulé.
Mon calame
Ma main droite tenait un calame – roseau dont je me servais à l’époque pour écrire – mais je l’ai malheureusement perdu…
Mon regard
Mes yeux sont composés d’un bloc de magnésite blanc veiné de rouge dans lequel est enchâssé un élément de cristal de roche. La face postérieure est couverte d’une couche de matière organique, donnant sa couleur à l’iris.
Mes mamelons
Mes mamelons sont notés au moyen de deux chevilles de bois. On me dit parfois que les petits bourrelets sur mon ventre témoignent de mon existence sédentaire…
Ma découverte
L’archéologue Auguste Mariette m’a découvert à Saqqara le 19 novembre 1850, au nord de l’allée de sphinx du Sérapeum.
Passez donc me voir !
J’occupe la vitrine numéro 10 dans la salle 22 au premier étage de l’aile Sully.
Portrait présumé de Jules César
50-40 avant J.-C.
Musée départemental Arles antique
Cette statue en marbre de Dokimeion (Phrygie, actuelle Turquie) serait un portrait de Jules César réalisé de son vivant. Elle a été découverte dans le lit du Rhône en 2007 par l’archéologue Luc Long.
C’est bien la physionomie de César, je l’ai reconnu tout de suite quand il a été au grand jour, mais c’est une image nouvelle, avec le vérisme de l’époque et avant les représentations conventionnelles d’un César divinisé. […] On retrouve le cou allongé, les plis qui marquent l’âge (il devait avoir une cinquantaine d’années) la pomme d’Adam saillante, le front haut et large, la calvitie bien marquée. » – Luc Long
L’apparence physique de Jules César (101-44 avant J.-C.) nous échappe presque complètement. Malgré les descriptions littéraires, aucune sculpture ne porte une inscription antique permettant une identification certaine.
Dès la fin du 19e siècle, l’archéologue suisse Johann Jacob Bernoulli dénombre une soixantaine de portraits sculptés appelés traditionnellement “César”. Il classe ces portraits en distinguant deux séries qui sont restées, jusqu’à ce jour, des références. Mais toutes ces sculptures ont été réalisées après la mort de César, principalement pour des raisons politiques ou de piété filiale de la part d’Octave : les traits sont donc idéalisés.
Il avait, dit-on, une haute stature, le teint blanc, les membres bien faits, le visage un peu trop plein, les yeux noirs et vifs, une santé robuste, si ce n’est que, dans les derniers temps de sa vie, il était sujet à des syncopes subites, et à des terreurs nocturnes qui troublaient son sommeil. […] – Suétone dans « Vie de Jules César »
Il attachait trop d’importance au soin de son corps; et, non content de se faire tondre et raser de près, il se faisait encore épiler, comme on le lui reprocha. Il supportait très péniblement le désagrément d’être chauve, qui l’exposa maintes fois aux railleries de ses ennemis. […] Aussi ramenait-il habituellement sur son front ses rares cheveux de derrière; et de tous les honneurs que lui décernèrent le peuple et le sénat, aucun ne lui fut plus agréable que le droit de porter toujours une couronne de laurier. » – Suétone dans « Vie de Jules César »
La statue découverte dans le lit du Rhône partage de nombreux traits avec d’autres portraits connus de César : coiffure, rides, joues creuses, fossette à la commissure des lèvres, plis dans le cou… Toutefois, l’expression empreinte de tristesse, la tête penchée, le nez busqué et la forme beaucoup plus ronde du visage la distingue des autres séries jusque-là connues.
Le portrait d’Arles pourrait donc représenter un colon romain de la première génération. Toutefois, le fait qu’il ait été sculpté dans une pièce de marbre importée de Phrygie (Turquie actuelle), très certainement par un sculpteur grec de talent, tend à désigner ici le fondateur de la colonie romaine en Arles (« Arelate »).
En 2007, à sa sortie de l’eau, l’identification fut spontanée. Il semblait, en effet, extrêmement vraisemblable que cette belle, puissante et expressive tête de marbre, au regard pénétrant et incomparable, fût l’effigie de Jules César. Depuis, cette intuition s’est confirmée. La découverte de ce portrait offre désormais de nouvelles perspectives et impose de reconsidérer le corpus des effigies de César qui va sans aucun doute se renouveler. » – Luc Long
Le buste de César est exposé au Musée départemental Arles antique
César ne vieillit pas. Il mûrit. Ses cheveux ne blanchissent pas, ils s’illuminent. César a tout réussi, tout conquis. […] César est de la race des seigneurs. D’ailleurs, le césar du meilleur empereur a été décerné à César. Avé Moi ! » – Propos d’Alain Delon jouant le rôle de Jules César dans « le film Asterix aux Jeux Olympiques »
Sources :
– dossier de presse de l’exposition « Arles, les fouilles du Rhône – Un fleuve pour mémoire » au musée du Louvre (9 mars – 25 juin 2012)
– article « Ave ! Un buste de césar repêché ! » du 15 mai 2008 sur le site RFI
Mon grand ami Ebih-Il, l’intendant
vers 2400 avant J.-C.
Antiquités orientales
Musée du Louvre
André Parrot (1901-1980) était un grand archéologue, directeur du département des antiquités orientales du Louvre, puis directeur du musée. En 1933, une découverte fortuite allait le conduire en Syrie, sur les bords de l’Euphrate, et lui permettre de découvrir l’emplacement de la cité antique de Mari.
Dans son rapport préliminaire sur la première campagne des fouilles de Mari à l’hiver 1933-1934, André Parrot raconte les circonstances de la découverte de cette « cité fabuleuse ».
Dans les premiers jours du mois d’août 1933, le lieutenant Cabane […] faisant une tournée d’inspection aux environs de sa résidence, Abou-Kémat, petite ville aux bords de l’Euphrate, toute proche de la frontière d’Iraq, rencontra sur un tell un groupe de Bédouins procédant à une inhumation et fort occupés à déterrer des pierres pour orner leur tombe. Quelques jours plus tard, un indigène se présentait au bureau du lieutenant Cabane, lui demandant « ce qu’il fallait faire de l’homme qu’ils avaient trouvé ». Comprenant immédiatement de quoi il s’agissait, l’officier se rendait au tell (Tell lîarïrï) et se trouvait en présence de la statue mutilée d’un personnage acéphale, mains jointes sur la poitrine, le bas du corps traité dans le style schématisé de la montagne. […] Les Musées Nationaux demandèrent la concession du site qui leur fut accordée par M. Seyrig, Directeur du Service des Antiquités. Dans les premiers jours de décembre 1933, la Mission avait rejoint Abou-Kémal où elle installait son cantonnement. »
« Les trouvailles faites au cours du dégagement du sanctuaire furent particulièrement abondantes. Il s’agit spécialement des ex-voto déposés sur les banquettes par les fidèles de Mari. Offrandes qui subirent des mutilations, contre-coup des guerres et des pillages. […] Dans ce seul temple nous avons ramassé : une petite statue, cinq statuettes complètes, vingt et une statuettes acéphales, treize têtes détachées, quatre têtes sur buste, vingt-huit corps de statuettes, vingt bases ou socles de statuettes. » – André Parrot
Arrivée au lieu-dit du tell Hariri en décembre 1933, l’équipe d’archéologues décida de porter ses efforts sur une des buttes de l’ouest de la colline. Le 22 janvier 1934, ils découvrent une tête de statue masculine aux yeux incrustés de lapis-lazuli et, le 23 janvier, le corps qui complétait la statue.
Celle-ci portait une inscription, incisée dans le dos :
Ebih-Il, nu-banda, a offert sa statue pour Ishtar Virile »
Mon ami Ebih-Il venait d’être découvert.
Dans les années 1930, la Syrie est sous mandat français. La loi de partage après fouilles dispose que les objets mis au jour soient répartis en deux lots de valeur équivalente, l’un pour le pays de découverte et l’autre pour celui du découvreur.
La statue d’Ebih-Il est envoyée à Paris et rejoint les collections nationales.
André Parrot décrit ainsi Ebih-Il :
Petite statue en albâtre blanc, d’un homme assis (hauteur : 0,52m), vêtu du jupon à étoffe floconneuse. […] Il a le crâne absolument rasé, mais il porte cependant une barbe qui s’attache à la hauteur des yeux et laissant largement dégagées les pommettes des joues et les lèvres supérieure et inférieure, se termine assez court, en mèches calamistrées et bouclées. »
Les sourcils réunis à la base et incrustés de bitume, accentuent l’attache très fine d’un nez aquilin. Les yeux sont particulièrement soignés pour rendre du mieux possible la vie du regard. Raffinement de l’artiste qui a combiné le schiste, la coquille et le lapis lazuli, indiquant respectivement cils et paupières, cornée et iris. Les lèvres très fines esquissent un demi-sourire. »
Le rendu du reste du corps témoigne aussi d’une technique soignée. Le buste, entièrement nu, est parfaitement modelé et aminci à la taille. Les deux mains étaient ramenées sur la poitrine, jointes (main gauche fermée placée dans la droite), mais malheureusement le bras et le coude gauches ont été cassés dans l’antiquité et la base du coude droit écornée. »
Ayant le torse nu, le personnage est vêtu seulement du jupon avec le nœud plaqué au bas du dos. Mais cette fois, au lieu de représenter l’ensemble dans le style habituel du kaunakès, l’artiste a su parfaitement indiquer dans la pierre le floconneux des longues mèches de laine légèrement ondulées. […] L’homme est assis sur un siège arrondi sans dossier, d’un type un peu spécial. Sans doute y verra-t-on un escabeau en bois, avec une enveloppe de joncs recourbés et tressés, le jonc seul ne nous paraissant pas donner une résistance assez grande. Les pieds manquent, mais il reste l’attache des chevilles qui sortent sous la robe. »
Nous daterions volontiers cette statue des environs de l’an 2950, car l’examen des signes de l’inscription obligea une date haute. » – André Parrot
Mon ami Ebih-Il est l’un des trésors du département des antiquités orientales du Louvre.
Source : rapport préliminaire sur la première campagne des fouilles de Mari à l’hiver 1933-1934, par André Parrot
Exposition « Le voyage illustré d’Emile Guimet en Asie »
6 décembre 2017 – 12 mars 2018
Musée national des arts asiatiques – Guimet
Fils d’un industriel lyonnais, Émile Guimet (1838-1918) est le fondateur du musée parisien qui porte son nom. En 1876, il entame un grand voyage avec le peintre et caricaturiste Félix Régamey (1844-1907) afin de parcourir le Japon, le Chine, l’Asie du Sud-Est, l’Inde et Ceylan.
L’exposition du musée Guimet évoque ce voyage extraordinaire et les découvertes faites par les deux hommes, partis pour recueillir des sculptures, peintures et ouvrages destinés à l’Œuvre de la vie d’Émile Guimet : dresser un tableau comparé des religions.
L’Égypte
Chez Émile Guimet, le goût d’ailleurs est moins une quête d’exotisme qu’un souci de comprendre l’autre et de le faire connaître. Il consigne donc ses souvenirs dans des carnets de voyage qu’il publie à son retour.
En 1865, j’entreprenais, comme tout le monde, un voyage de touriste en Égypte. La vue des monuments, les visites au Musée de Boulaq, la lecture du merveilleux catalogue rédigé par Mariette, attrayant même pour les profanes, attachant comme un roman, les petits objets antiques qu’on se croit obligé de rapporter, tout cela avait ouvert mon esprit aux choses des temps passés et particulièrement aux croyances encombrantes dont les symboles se déroulent en Égypte sur des kilomètres de murailles. » – Émile Guimet
Il faut […] admirer […] surtout le grand hypostyle, qui ressemble à une forêt de colonnes monstrueuses ; le plafond écroulé partout, et les nombreux oiseaux qui gazouillent dans le feuillage des chapiteaux complètent l’illusion. […] le silence, la majesté, la splendeur de ce lieu formaient un ensemble que je n’oublierai jamais. » – Emile Guimet dans « Croquis égyptiens, journal d’un touriste » (1867)
Alors que Ferdinand de Lesseps creuse le canal de Suez, Guimet découvre en Egypte sa vocation en visitant le musée de Boulaq, l’ancêtre du musée du Caire.
Je sentais que ces objets que je réunissais restaient muets et que pourtant ils avaient des choses à me dire, mais que je ne savais pas les interroger. Je me mis à lire Champollion, Chabas, de Rougé […] Alors se dressa devant moi cette formidable histoire de l’Égypte […] Il fallait tourner mes regards vers l’Inde, la Chaldée, la Chine. » – Emile Guimet
Le Japon
Émile Guimet et Félix Régamey arrivent au Japon en août 1876.
J’aurai pour le Japon un passeport diplomatique et une mission du gouvernement me chargeant d’étudier les religions de l’Extrême-Orient. Vous voyez qu’un dessinateur m’est indispensable. Tâchez d’être mon compagnon, nous passerons ainsi dix mois qui éclaireront tout le reste de notre vie. » – Emile Guimet
Les déplacements de Guilet et Régamey sont limités à quelques villes et soumis à autorisation des autorités. Ils visitent des temples et des monastères, s’initient à l’art de manger avec des baguettes et de coucher sur une natte à même le sol.
Recommandé par les autorités japonaises, le gouverneur de Kyoto organise pour Émile Guimet des rencontres avec les représentants du shinto et d’écoles bouddhiques. Il en profite pour acheter des ouvrages et objets religieux et rituels.
Félix Régamey dessine sans relâche, croque des personnages, des monuments, des paysages.
La Chine
Arrivés à Shanghaï en novembre, Émile Guimet et Félix Régamey sont déçus par la Chine, qu’ils explorent peu. Le pays leur apparaît désespérément pauvre, sale et sombre et ils n’ont guère de temps pour essayer de dépasser cette vision négative. Émile Guimet se heurte à l’incompréhension des religieux qu’il essaie d’interroger sur leurs doctrines, Félix Régamey à l’hostilité de la foule lorsqu’il tente de dessiner dans la rue.
Ceylan et l’Inde
Après une escale à Singapour en janvier 1877, les deux hommes visitent les principaux sites de l’île de Ceylan, où Émile Guimet continue d’interroger moines et bonzes.
Le pays que nous traversons est très riche et a de grandes lignes. On y voit des figuiers énormes dont les racines aériennes plusieurs fois replantées forment des cloîtres de verdure. Les lianes gigantesques composent avec des bambous hauts comme des palmiers un tissu inextricable à travers lequel le tigre seul peut circuler. » – Emile Guimet
L’exposition universelle de 1878
De retour en France après dix mois de voyage, Félix Régamey s’active à transformer les dessins esquissés sur le vif en grandes toiles didactiques destinées aux futures salles du musée. De son côté, Emile Guilet rédige un rapport au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts. Il fait part de sa volonté de doter la ville de Lyon d’un grand « musée religieux ».
Dans le cadre de l’Exposition universelle de 1878 à Paris, Émile Guimet présente les toiles de Régamey avec une sélection d’œuvres asiatiques, essentiellement japonaises.
Le musée des religions
En septembre 1879, Jules Ferry inaugure, à Lyon, le musée d’Émile Guimet encore en construction. Sa vaste rotonde inscrite à l’angle de deux rues est visible de loin.
Mais le projet peine à soulever l’intérêt de la ville. Ainsi, dès 1882, des échanges avec l’État et la Ville de Paris le conduisent à transférer son musée dans la capitale.
Ce musée a pour objet de propager la connaissance des civilisations de l’Orient et de l’antiquité classique, de faciliter les études religieuses, artistiques et historiques au moyen des images, des objets du culte et des œuvres d’art qui composent ses collections, mais l’Histoire des Religions, but primitif de sa fondation reste son objectif principal. » – Emile Guimet
Richesse des collections
Dans la rotonde d’entrée du musée, le visiteur était accueilli par le buste d’Antinoüs en Osiris.
Au rez-de-chaussée se déployaient ses collections de céramique japonaise et chinoise, tandis que les étages étaient consacrés à la statuaire religieuse des pays d’Asie.
Le mandala du Toji
En octobre 1876, lors d’une visite au temple Toji de Kyoto, Émile Guimet est frappé par un ensemble de statues dont l’organisation, sous forme d’un mandala (un « ensemble complet » rigoureusement orienté), offre à ses yeux une explication claire de la doctrine de la secte bouddhique japonaise Shingon.
Guimet en commande une copie.
Au centre apparaît le Bouddha Vairocana (Dainichi Nyorai), entouré de quatre autres bouddhas figurant ses vertus fondamentales et les étapes de l’Éveil, eux-mêmes assistés de bodhisattva.
Une façon spectaculaire de conclure la visite !
Exposition « Le voyage illustré d’Emile Guimet en Asie »
Musée national des arts asiatiques – Guimet
6 Place d’Iéna
75116 Paris
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