Exposition « Corot – Le peintre et ses modèles » Musée Marmottan Monet (Paris) 8 février – 8 juillet 2018
Le musée Marmottan propose la première exposition parisienne dédiée au peintre depuis la rétrospective de 1996 au Grand Palais. Les toiles, au nombre d’une soixantaine, permettent de découvrir un Camille Corot moins connu que le paysagiste, à savoir celui qui peint la figure humaine.
Je vous invite à parcourir l’exposition en découvrant des œuvres issues de prestigieuses collections publiques et privées.
Il y a un seul maître, Corot. Nous ne sommes rien en comparaison, rien » – Claude Monet (1897)
Des prêts exceptionnels
L’exposition bénéficie des prêts exceptionnels d’œuvres venues d’Europe et des Etats-Unis : National Gallery de Londres, Metropolitan Museum de New York, National Gallery of Art de Washington, Kunsthalle de Hambourg, Belvedere de Vienne…
Si nous avons été réellement touchés, la sincérité de notre émotion passera chez les autres. » – Jean-Baptiste Camille Corot
Louise Harduin
Louise Harduin est la nièce de Théodore Scribe 😉 , ami de jeunesse de Corot, Elle est portraiturée à l’âge de quinze ans, alors qu’elle vient de perdre ses parents. C’est la raison pour laquelle elle porte un vêtement de deuil. Corot a représenté la jeune fille avec un visage serein malgré le deuil.
Marietta
Comme tout peintre de paysage de son époque, Corot s’est rendu en Italie pour parachever sa formation. Il exécute alors des études de personnages pris sur le vif. Parmi celles-ci « Marietta », du nom de son modèle, le seul nu de Corot représenté en intérieur. L’étirement, la torsion du corps et la pose du modèle évoquent la « Grande Odalisque » peinte par Ingres.
Tivoli
Cette vue de Tivoli a été peinte par Corot lors de son troisième voyage en Italie en 1843. L’enfant perché sur la balustrade est celui qui l’accompagnait au cours de ses déplacements et portait son matériel de peintre. Il a été ajouté plus tard pour compléter la composition.
Jeune Femme à la fontaine
Le plus souvent, Corot costume ses figures de vêtements italiens, souvenirs de ses voyages passés. Avec sa pose déhanchée, cette « Jeune femme à la fontaine » rappelle l’une des figures du tableau de Nicolas Poussin « Eliézer et Rebecca ».
Femme à la perle
Corot propose ici une variation sur la Joconde de Léonard de Vinci. C’est Berthe Goldschmidt qui posa, vêtue du costume des paysannes italiennes, pour ce tableau que Corot retravailla à plusieurs reprises. Contrairement à ce que le titre du tableau pourrait laisser penser, ce n’est pas une perle qui orne le front de la jeune femme mais la feuille d’une couronne.
Sybille
Laissée dans un état esquissé, cette « Sibylle » est inspirée par Raphaël et la Renaissance italienne. Beaucoup d’œuvres des dernières années de la vie de Camille Corot sont restées inachevées. Alors que le peintre est âgé de 70 ans, il cherche à renouveler son inspiration au contact d’Édouard Manet et d’Edgar Degas dont il partage certains modèles.
Les nus
À partir du milieu des années 1850, alors que Corot est parvenu au sommet de son art, le nu devient sa grande affaire. Sa notoriété commence à décliner et il cherche à s’affirmer comme un peintre plus complet que son statut de paysagiste. Si sa « Bacchante au bord de la mer » est quasi contemporaine du « Déjeuner sur l’Herbe » de Manet, daté de 1863, Corot s’inspire d’Ingres mais aussi de Giorgione et Titien qui avaient réussi la fusion harmonieuse de la figure et du paysage.
L’Atelier
Parmi les œuvres montrant l’atelier de l’artiste, voici deux versions peintes à cinq ans d’écart. La version du Louvre (vers 1873) est une variante du tableau conservé à Washington. Une boîte à peinture remplace le chien représenté en bas à gauche du tableau. La jeune femme regarde le paysage placé sur le chevalet ; un paysage peint en atelier, fruit de l’imagination de l’artiste.
La Dame en bleu
Avec « La Dame en bleu », Corot abandonne les costumes exotiques grecs ou italiens pour représenter celui qui est porté par la bourgeoisie de son époque. Il cherche à répondre aux innovations de la jeune génération de peintres comme Degas, Manet ou Monet.
Il est toujours le plus grand, il a tout anticipé… » – Edgar Degas (1883)
Les hommes
Avec les hommes en armure, les figures de moine constituent une exception dans l’œuvre du peintre, davantage coutumier de la représentation de figures féminines. Dans ces tableaux, le moine est absorbé dans sa lecture et semble célébrer l’union perdue de l’homme et de la nature.
Moine au violoncelle
« Le Moine au violoncelle », isolé dans un intérieur, constitue l’une des ultimes œuvres peintes par Corot peu avant sa mort. Certains ont voulu y voir une forme d’autoportrait de l’artiste au soir de sa vie.
Exposition « Corot – Le peintre et ses modèles »
Musée Marmottan Monet
2, rue Louis Boilly
75016 Paris