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[Chef-d’œuvre] « Tireur d’Épine » d’après un modèle d’Antonello Gagini

« Spinario (Tireur d’Épine) » (début du XVIe siècle)
d’après un modèle d’Antonello Gagini (1478-1536)
The Metropolitan Museum of Art (New York)

Cette sculpture, présentée au Louvre dans l’exposition « Le Corps et l’Âme », est conservée au Metropolitan Museum of Art de New York. Il s’agit probablement du plus grand « Spinario » (« Tireur d’Épine ») en bronze produit au cours de la Renaissance.

Réalisé au cours du XVIe siècle, ce « Tireur d’Épine », reproduit un modèle antique (photographie ci-dessous) offert en 1471 par le pape Sixte IV à la Ville de Rome. Conservé au Museo Capitolino, ce bronze a été réalisé au cours du Ier siècle avant J.-C. à partir de modèles hellénistiques des IIIe-IIe siècle avant J.-C.

« Tireur d’Épine » (Ier siècle avant J.-C.) – Museo Capitolino (Rome)

Comme le précise le catalogue de l’exposition, le bronze du Metropolitan Museum of Art diffère du modèle antique par ses cheveux bouclés courts, par comparaison avec la coiffure de page de l’original. L’artiste s’est probablement inspiré de dessins ou de souvenirs du modèle antique.

Le « Spinario » du Metropolitan Museum of Art est attribué au sculpteur Antonello Gagini. Il s’agit très probablement de sa seule œuvre en bronze.

Le « Spinario » est un garçon occupé à retirer une épine de son pied. C’est l’une des œuvres les plus copiées de la Renaissance.
Une version en terre cuite et plâtre, conservée au musée Jacquemart-André (photographie ci-dessous), est également présentée dans l’exposition « Le Corps et l’Âme ». Contrairement à la plupart des autres versions où le dos et la nuque se voûtent au-dessus de la blessure, ce tireur d’épine est à peine incliné. Le port du buste suggère que le jeune homme a l’esprit absorbé ailleurs.

« Tireur d’Épine » (vers 1500) par Sansovino (1486-1570) ou l’entourage de Benedetto da Rovezzano (vers 1474-1554) – Musée Jacquemart-André (Paris)

L’exposition du Louvre permet de découvrir une troisième variation autour du thème du « Tireur d’épine » (photographie ci-dessous) avec une terre cuite attribuée à Andrea Riccio (1470-1532) conservée au musée Bode de Berlin.

Dans cette version, le garçon tente de retirer l’épine de son pied droit en utilisant la lame d’un couteau. Si cet objet a aujourd’hui disparu, sa présence se déduit du fourreau vide présent sur le flanc droit du personnage. La douleur déforme les traits de son visage. Ses habits déchirés laissent voir ses fesses et son sexe, participant à la dimension satirique que l’artiste a voulu donner à sa sculpture.

« Tireur d’épine » attribué à Andrea Briosco, dit Andrea Riccio (1470-1532) – Musée Bode (Berlin)

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

Source : catalogue de l’exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance » par Marc Bormand, Beatrice Paolozzi Strozzi et Francesca Tasso – Éditions du Louvre et Officina Libraria

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Exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance »
22 octobre 2020 ‐ 21 juin 2021
Musée du Louvre

Cliquez ici pour découvrir la visite privée (22 minutes) de l’exposition avec Marc Bormand, conservateur en chef du patrimoine au département des sculptures du Louvre.

[Chef-d’œuvre] « Mise au tombeau » par Giacomo del Maino et Bernardino Butinone

« Mise au tombeau » (1476-1482)
Giacomo del Maino et collaborateurs (documenté à partir de 1459)
Bernardino Butinone (vers 1450 – documenté jusqu’en 1510)
Castello Sforzesco (Milan)

Ce relief en bois doré et polychromé est conservé au Castello Sforzesco de Milan. Il est présenté dans le cadre de l’exposition « Le Corps et l’Âme » au musée du Louvre.

Comme le précise le catalogue de l’exposition, ce relief provient du maître-autel de l’église Santa Maria del Monte à Varese. Avant qu’il ne soit détruit, il était possible de faire le tour de ce maître-autel et de s’arrêter devant chacun des reliefs illustrant la « Passion du Christ ».

Dans toute l’Italie, il n’existe pas une œuvre semblable et si célèbre. » – Innocent VIII voyant l’autel en 1491

Si la célèbre « Descente de Croix » de Mantegna, très largement reproduite, est la source de six figures présentes dans ce relief, le paysage, en revanche, évoque les panneaux des chœurs en bois du gothique tardif.

Joseph […] alla trouver Pilate et demanda le corps de Jésus. Alors Pilate ordonna de le lui remettre. Joseph prit le corps, l’enveloppa dans un drap de lin pur et le déposa dans un tombeau neuf qu’il s’était fait creuser dans la roche. Marie de Magdala et l’autre Marie étaient là, assises vis-à-vis du tombeau. » – Évangile selon Matthieu (27.57-66)

Les bouches entrouvertes sont caractéristiques d’une sorte de « vision auditive » typique des « Mises au tombeau » réalisées à Padoue. Les paupières gonflées, les pommettes et les plis du visage soulignés, ainsi que les étoffes en forme de cartouche, caractérisent l’activité des élèves de l’atelier de Giacomo del Maino.

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

Source : catalogue de l’exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance » par Marc Bormand, Beatrice Paolozzi Strozzi et Francesca Tasso – Éditions du Louvre et Officina Libraria

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Exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance »
22 octobre 2020 ‐ 21 juin 2021
Musée du Louvre

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[Chef-d’œuvre] « Bacchus et Ariane » par Tullio Lombardo

« Bacchus et Ariane » (vers 1505-1520)
Tullio Lombardo (vers 1455-1532)
Kunsthistorisches Museum (Vienne)

Cette sculpture en marbre, reproduite sur l’affiche de  l’exposition « Le Corps et l’Âme » du Louvre, est probablement l’une des plus emblématiques du classicisme vénitien des années 1500.
Elle fait partie d’un groupe de quatre figures en haut relief de Tullio Lombardo, toutes coupées sous la poitrine : un jeune homme (Musée national Brukenthal de Sibiu), un double portrait (Ca d’Oro de Venise) et une figure féminine (collection particulière).

Placé devant un fond plat seulement marqué d’une ligne formant un cadre, le jeune homme et la jeune femme penchent tendrement leur tête l’un vers l’autre.
Comme le précise le catalogue de l’exposition, leurs bustes sont projetés vers l’avant, selon un dispositif utilisé dans les camées antiques.

Le poli et la douceur des formes, mis en valeur par le traitement des chevelures, accentuent le caractère lumineux des visages.
L’iconographie de ce relief a fait l’objet de multiples interprétations. Si la figure masculine est identifiable à Bacchus, avec son pampre de vigne, sa compagne est donc Ariane.

Bacchus aux cheveux d’or épousa la fille de Minos, la blonde Ariane, que le fils de Saturne affranchit de la vieillesse et de la mort. » – Hésiode (« Théogonie »)

La figure féminine a aussi été identifiée avec la déesse Cérès, fille de Saturne et de Rhéa. Toutefois, il pourrait tout simplement s’agir de la représentation d’un couple réel.

Ce type de relief trouvait probablement place dans la demeure d’un riche patricien, lecteur de textes antiques que les imprimeries vénitiennes répandaient en nombre en ce début du XVIe siècle.

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Source : catalogue de l’exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance » par Marc Bormand, Beatrice Paolozzi Strozzi et Francesca Tasso – Éditions du Louvre et Officina Libraria

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Exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance »
22 octobre 2020 ‐ 21 juin 2021
Musée du Louvre

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[Chef-d’œuvre] « Pan et Luna » par Antonio Minello

« Pan et Luna (Neptune et Théophane ?) » (vers 1525)
Antonio Minello (vers 1465-1529)
Bayerisches Nationalmuseum (Munich)

Présentée dans l’exposition « Le Corps et l’Âme » au musée du Louvre, cette sculpture en marbre d’Antonio Minello est un petit relief représentant des personnages mythologiques. Elle est conservée à Munich.

Mais de qui s’agit-il ?

Une jeune fille nue passe l’une de ses jambes par-dessus le cou d’un petit bélier à l’affection démonstrative. Comme le souligne le catalogue de l’exposition, les cornes de l’animal – qui sont des remplacements modernes – ont une dimension à la fois érotique et ludique.

Le charme sensuel de la jeune femme est souligné par les mouvements de sa chevelure flottante et de son manteau.

Elle a jadis été identifiée comme étant Hellé, qui, avec son frère jumeau Phrixos, a fui la Grèce montée sur un bélier doré. Elle tomba dans la mer, mais Phrixos atteignit la Colchide, où le bélier fut sacrifié et sa toison consacrée à Mars.

Mais peut-être s’agit-il d’une représentation de Pan et Luna. Cette hypothèse a été proposée sur la base d’un passage des « Géorgiques » de Virgile et d’un commentaire de Servius, qui raconte comment Pan s’est vêtu de laine blanche pour séduire la chaste déesse lunaire.

Dans le catalogue de l’exposition, Alison Luchs, conservatrice à la National Gallery of Art de Washington, évoque une autre possibilité avec l’histoire de la nymphe Théophane, approchée par Neptune amoureux sous la forme d’un bélier.

L’événement représenté dans la frise sculptée derrière les figures, pourrait représenter les jumeaux qui se préparent à embarquer, ce qui s’expliquerait pour Hellé ou Théophane. L’apparente position de la jeune fille du premier plan, prête à monter sur le dos du bélier – lequel manifeste une « amorosa intentione » – plaide en faveur de cette dernière interprétation.

La jeune fille presse une coquille – souvent un attribut de Vénus – sur le dos du bélier. Il pourrait donc s’agir d’un thème astrologique impliquant la planète Vénus et la constellation du Bélier. Mais la coquille pourrait aussi renvoyer à la véritable identité du bélier, à savoir Neptune, dieu de la mer…

Mais finalement, quelle est votre propre interprétation de ce relief ?

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Exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance »
22 octobre 2020 ‐ 21 juin 2021
Musée du Louvre

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[Radio] Mythes et artistes de la Grèce Antique sur France Culture

Mythes et artistes de la Grèce Antique sur France Culture

Ludovic Laugier, conservateur du patrimoine en charge des sculptures grecques, est l’invité de Jean de Loisy le dimanche 17 janvier 2021 de 14h à 15h pour l’émission « L’art est la matière »

Cette émission a pour point de départ la web-série proposée par Coupe-File Art et Scribe Accroupi et réalisée au cœur des collections du musée du Louvre.

Émission disponible en replay en cliquant ici.

Coulisses du tournage avec Ludovic Laugier (septembre 2020) – Musée du Louvre

Retrouvez ci-dessous les 4 épisodes de cette web-série.

Épisode 1 : Crésilas

Crésilas est un sculpteur grec ayant travaillé et vécu au Ve siècle avant J.-C. Au musée du Louvre est exposée une version de l’un de ses chefs-d’œuvre : la Pallas de Velletri, récemment restaurée.

Dans ce premier épisode de notre web-série, suivez Ludovic Laugier pour une découverte passionnante de ce grand artiste.

Épisode 2 : Praxitèle

Selon Varron, écrivain et savant romain du Ier siècle avant J.-C., le sculpteur Praxitèle « n’est inconnu d’aucun homme un tant soit peu cultivé…  » Mais au-delà de son nom, que sait-on vraiment sur les chefs-d’œuvre qu’il a réalisés ?

Dans ce deuxième épisode de la web-série, Ludovic Laugier évoque les questions d’attribution et de datation des chefs-d’œuvre de Praxitèle et de leurs nombreuses copies romaines.

Épisode 3 : Héraklès

Dans ce troisième épisode, Ludovic Laugier nous fait découvrir les différentes représentations d’Héraclès par les artistes de la Grèce Antique. Il nous emmène en voyage depuis le musée du Louvre jusqu’à Olympie, en passant par Naples et Delphes.

Épisode 4 : Aphrodite

Dans ce quatrième et dernier épisode de la web-série, Ludovic Laugier évoque le mythe d’Aphrodite, l’évolution de ses représentations ; il détaille pour nous la Vénus d’Arles, la Vénus Génitrix et l’Aphrodite de Cnide. Notre parcours se termine aux pieds de la Vénus de Milo dont nous découvrons les origines de la célébrité.

Toutes les images par Coupe-File Art (Nicolas Bousser – Antoine Lavastre) et Scribe Accroupi.

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Découvrez la page spéciale dédiée aux mythes et artistes de la Grèce Antique sur le site Internet de Coupe-File Art.

Coulisses du tournage avec Antoine Lavastre et Nicolas Bousser de Coupe-Fil Art (septembre 2020) – Musée du Louvre

[Chef-d’œuvre] « Christ à la colonne » par Cristoforo Solari

« Christ à la colonne » (vers 1510-1520)
Cristoforo Solari, dit Il Gobbo (vers 1470-1524)
Cathédrale de Milan

Présenté dans l’exposition « Le Corps et l’Âme » au musée du Louvre, ce « Christ à la colonne » – récemment restauré – provient d’une niche placée entre les armoires de la sacristie sud de la cathédrale de Milan.

La signature gravée sur le socle a permis de préserver cette statue de l’oubli, permettant de la compter parmi les rares œuvres autographes de Cristoforo Solari, un sculpteur et architecte qui, aux yeux de ses contemporains, soutenait la comparaison avec Michel-Ange. Outre ce « Christ à la colonne », il a également réalisé un groupe représentant « Adam et Ève » pour la cathédrale de Milan.

La modernité de ce marbre ne semble pas avoir marqué l’imaginaire des sculpteurs : la seule citation de la statue – identifiée jusqu’ici – se trouve dans l’église San Maurizio de Ponte in Valtellina (Italie). Le marbre de Solari est placé au centre d’une « Flagellation », dans une version en bronze miniaturisée.

Comme l’indique le catalogue de l’exposition, l’invention de la pose a été rattachée à la connaissance du Laocoon découvert à Rome en 1506 (photographie ci-dessous) et aux études de Michel-Ange pour le tombeau de Jules II, et notamment à l’ « Esclave rebelle ».

« Laocoon » (vers 1520) par Jacopo Tatti, dit Jacopo Sansovino (?) (1486-1570) – Musée du Bargello (Florence)

Le catalogue précise que la genèse de l’invention de Michel-Ange s’entrecroise avec les études de Léonard réalisées vers 1507-1510. L’une de ses feuilles montre, en effet, des prisonniers « rebelles » attachés à des colonnes, alors qu’une étude représente un autre personnage lui aussi attaché à une colonne. Les projets de Léonard de Vinci pourraient donc avoir compté dans la genèse de l’œuvre de Solari.

Je t’ai tellement aimé, genre humain, que je t’ai racheté avec mon sang divin » – Inscription sur le piédestal de la colonne : « TANTI NE / HVMANVM / GENVS VT / SANGVINE / TE DIVINO / REDIMEREM »

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

Source : catalogue de l’exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance » par Marc Bormand, Beatrice Paolozzi Strozzi et Francesca Tasso – Éditions du Louvre et Officina Libraria

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Exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance »
22 octobre 2020 ‐ 21 juin 2021
Musée du Louvre

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[Chef-d’œuvre] « Les Trois Grâces »

« Les Trois Grâces » (IIe siècle)
Musée du Louvre

Ce groupe sculpté, conservé au musée du Louvre, est présenté au centre de l’une des salles de l’exposition « Le Corps et l’Âme ». Il s’agit de la copie romaine, datant du IIe siècle après J.-C., d’une œuvre du IIe siècle avant J.-C.

Ce groupe sculpté représente trois sœurs, les « Charites » : Aglaé, Euphrosyne et Thalie. Elles sont filles de Zeus et d’Eurynomé et personnifient à la fois la beauté, les arts et la fertilité.

Elles ont un air joyeux, comme ordinairement celui qui donne ou celui qui reçoit ; elles sont jeunes parce que le souvenir des bienfaits ne doit pas vieillir ; vierges, parce qu’ils sont sans tache, sans mélange, vénérables pour tout le monde. Ils ne sont à aucun degré un lien, une gêne ; aussi les robes qu’elles portent n’ont-elles pas de ceinture ; et elles sont transparentes parce que les bienfaits ne craignent pas les regards. » – Sénèque dans « De beneficiis »

Comme le décrit Ludovic Laugier dans le catalogue de l’exposition, la composition se développe latéralement, en jouant sur les pleins et les déliés, les effets de miroir, rythmés par l’inclinaison des têtes mais aussi par le balancement alterné des hanches et des épaules.

« Les Trois Grâces » (entre 1504 et 1505) par Raphaël (1483-1520) – Musée Condé (Chantilly)

Ce motif était déjà connu et diffusé au cours de l’Antiquité et bien avant le tableau de Raphaël (photographie ci-dessus) conservé au château de Chantilly ; en témoigne le grand nombre d’exemplaires en ronde bosse d’époque romaine, conservés dans les plus grands musées du monde, ainsi que les reliefs ornant certains sarcophages.

« Les Trois Grâces » reprennent le canon du nu féminin classique créé par Praxitèle au IVe siècle avant J.-C. avec son « Aphrodite de Cnide », tout en l’allongeant et en privilégiant les effets de bidimensionnalité.

Cette version, issue de la collection Borghèse et conservée au Louvre, est aujourd’hui la plus célèbre… mais ce n’est pas la plus complète. En effet, les têtes que l’on voit ici ont été sculptées par Nicolas Cordier pour compléter le groupe en 1609.

Par contre, la version découverte à Rome au XVe siècle et exposée dans la bibliothèque de la cathédrale de Sienne (photographies ci-dessous), est plus complète. C’est elle qui faisait référence pendant la Renaissance et jusque dans le courant du XVIIe siècle.

« Les Trois Grâces » – Cathédrale de Sienne (Italie)
« Les Trois Grâces » – Cathédrale de Sienne (Italie)

L’une d’entre elles est représentée de dos tandis que les deux autres nous font face parce que pour un bienfait, nous pouvons en espérer le double en retour. » – Maurus Servius Honoratus dans « Vergilii Aeneidem »

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22 octobre 2020 ‐ 21 juin 2021
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[Chef-d’œuvre] « Figure de bourreau » par Andrea del Verrocchio

« Figure de bourreau »
Andrea del Verrocchio (vers 1435-1488)
Collection particulière

En 1478, la corporation des marchands du change et de la laine de Florence commande à Verrocchio une « Décollation de saint Jean Baptiste » pour décorer l’un des côtés de l’autel conçu pour le Baptistère de la cathédrale de la ville.

Cette œuvre en terre cuite, vue dans l’exposition « Le Corps et l’Âme » au musée du Louvre, est une étude préparatoire, redécouverte à Londres dans les années 1980. Il s’agit d’un modello réalisé pour la figure du bourreau de la « Décollation de saint Jean Baptiste ».

Verrocchio « exécuta (…) des ouvrages en terre cuite, travail dans lequel il excellait, comme le prouvent ses modèles pour les reliefs de l’autel Saint-Jean » – Giorgio Vasari (1568)

Ce modello généralement attribuée à Andrea del Verrocchio. Selon Andrew Butterfield, cité par Marc Bormand dans le catalogue de l’exposition « Le Corps et l’Âme », « le haut niveau d’expressivité de la chevelure et du visage, et l’animation et la tension de la pose et de la musculature indiquent fortement que cette œuvre est autographe et non une copie ».

Pour sculpter le relief en argent (photographie ci-dessous), Verrocchio réalise séparément chacune des figures, fixées ensuite sur le fond du panneau. Les figures ne sont pas des fontes mais des repoussés de feuilles d’argent.

Le « Bourreau » en terre cuite est très proche de sa version en argent. Le rendu des muscles est similaire, même s’il semble plus fluide dans le relief en argent, où le bourreau tient une épée et est vêtu d’une culotte.

« Nu masculin (pugiliste) » – Andrea del Verrocchio – Musée du Bargello (Florence)

De même que le « Nu masculin (pugiliste) » en bronze sculpté par le même Verrocchio (photographie ci-dessus), le bourreau reprend la posture de l’un des « Dioscures » de Monte Cavallo, modèle antique célèbre au XVe siècle (ci-dessous).

Un des « Dioscures  » de Monte Cavallo – Place du Quirinal (Rome)

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Exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance »
22 octobre 2020 ‐ 21 juin 2021
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[Chef-d’œuvre] « Marie Madeleine » par Guido Mazzoni

« Marie Madeleine »
Guido Mazzoni (vers 1450-1518)
Musée d’art médiéval et moderne de Padoue

Présentée au Louvre dans le cadre de l’exposition « Le Corps et l’Âme », cette œuvre représentant Marie Madeleine est l’un des cinq fragments conservés de la « Déploration » exécutée pour l’église Sant’Antonio di Castello à Venise, dispersée et en partie détruite en 1810 par les troupes napoléoniennes.

Le groupe, daté de 1485, était composé de huit figures grandeur nature. Fortement endommagé au XIXe siècle, il a été restauré une première fois en 1907, puis en 2006-2008, permettant de replacer d’une manière plus cohérente des fragments de la chevelure de Marie Madeleine. Comme l’indique le catalogue de l’exposition, cette intervention a permis de mieux comprendre la technique de l’artiste, car il est apparu que les mèches avaient été modelées à part, puis ajoutées à la statue.

Marie Madeleine est vêtue d’une robe serrée par une ceinture sous la poitrine, les cheveux défaits mais retenus par un ruban. Un terrible cri de douleur déforme son visage et saisit le spectateur. Des larmes – seulement peintes, ou légèrement en relief – devaient marquer ses joues, selon le témoignage d’un voyageur qui décrit l’œuvre à la fin du XVe siècle.

C’est « comme si tu voyais les larmes d’une personne vivante pleurant devant toi, tant la manière dont ces larmes coulent sur les joues est semblable [à la réalité]. » – Jan Hasistejnsky, voyageur bohème en 1493

La figure de Marie Madeleine est celle qui exprime de la manière la plus exacerbée la douleur de la mort du Christ. Avec cette œuvre, Guido Mazzoni invite les fidèles à exprimer leur propre émotion face à la Passion du Christ.

Ô Madeleine ! Vous étiez folle d’amour, vous n’aviez plus votre cœur, car il était enseveli avec votre doux Maître, avec notre doux Sauveur ; mais vous avez pris le bon moyen pour trouver le doux Jésus ; vous persévérez et vous n’apaisez pas votre immense douleur. » – Sainte Catherine de Sienne (1380)

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22 octobre 2020 ‐ 21 juin 2021
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[Chef-d’œuvre] « Orphée » par Bertoldo di Giovanni

« Orphée »
Bertoldo di Giovanni (vers 1440-1491)
Musée national du Bargello (Florence)

Cette figurine de métal représentant Orphée est présentée au musée du Louvre dans le cadre de l’exposition (trop vite confinée) « Le Corps et l’Âme ». Elle est inachevée : seules les jambes et une partie du visage ont été polies.

Orphée, fils de la Muse, charmait par sa musique même les créatures qui n’avaient pas de langage humain : tous les mythographes et tous les peintres nous le racontent. Selon eux, un lion et un sanglier près d’Orphée l’écoutent, et aussi un cerf et un lièvre qui ne saute pas pour fuir le lion, et toutes les créatures sauvages pour qui le lion est un chasseur terrifiant se rassemblent maintenant en troupeau avec lui. » – Philostrate le Jeune (IIIe siècle)

Orphée était l’une des figures mythologiques de prédilection du duc de Florence Cosme Ier. Offert à ce dernier par l’un de ses camériers, ce bronze a ensuite rejoint la Galerie des Offices pour devenir l’une des attractions de la Tribune. Il est aujourd’hui exposé au musée du Bargello de Florence.

Nous savons de façon sure que Bertoldo di Giovanni a réalisé une sculpture représentant Orphée. En effet, en décembre 1471, l’artiste fut poursuivi devant le tribunal de la Mercatanzia de Florence par le marchand de laine Riccardo di Guglielmo, afin qu’il lui rembourse un prêt d’argent. Bertoldo avait déposé en gage « unam figuram Sancti Ieronimi et uno Orfeo di bronzo ».

Il est très probable – mais pas certain – que l’Orphée conservé au musée du Bargello de Florence soit bien le bronze cité lors du procès de 1471. Toutefois, il subsiste un vide documentaire de plusieurs dizaines d’années pour reconstituer le parcours de cette œuvre.

Orphée est représenté nu mais chaussé, une peau d’animal jetée sur ses épaules, tandis qu’il joue d’un instrument à cordes. La pose statique et la torsion du buste, contrebalancée par le mouvement des jambes, font de ce bronze un précédent au « Cupidon » du jeune Michel-Ange, également présenté dans l’exposition du Louvre (photographie ci-dessous).

Au XVIIIe siècle, la présence de l’instrument à cordes conduisit à identifier le petit bronze avec Apollon. Cependant, faute de raisons valables pour abandonner l’ancienne identité, cette sculpture demeure l’une des images d’Orphée les plus importantes de la Renaissance.

Toutes les photographies par @scribeaccroupi.

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22 octobre 2020 ‐ 21 juin 2021
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[Chef-d’œuvre] « Le lac de Nemi » par Turner

« Le lac de Nemi » (vers 1827-1828)
Joseph Mallord William Turner (1775-1851)
Tate Gallery (Londres)

Selon ce témoin, cité dans le catalogue de l’exposition du musée Jacquemart-André, Turner pouvait mener jusqu’à quatre sujets de front, ses feuilles de papier étant fixées à des panneaux munis d’une poignée au dos :

Après les avoir plongées dans l’eau, il dispersait les couleurs sur le papier encore humide, avec des marbrures et des gradations sur toute la feuille… Son processus d’achèvement était merveilleusement rapide, car il indiquait ses masses et incidents, rehaussait les lumières ou les grattait avec l’ongle, et faisait glisser les couleurs et multipliait les hachures et les pointillés jusqu’à ce que le dessin soit terminé. »

Pierre Curie, conservateur du musée Jacquemart-André, vous présente cette huile sur toile conservée à la Tate Gallery de Londres.

Le lac de Nemi est un lac volcanique situé au sud-est de Rome, en Italie.

Turner a découvert le lac de Nemi in 1819. Cette toile a toutefois été peinte bien plus tard, en 1828.

Cette vidéo est extraite de la visite privée de l’exposition « Turner : peintures et aquarelles. Collections de la Tate » présentée du 26 mai 2020 au 11 janvier 2021 au musée Jacquemart-André (Paris).

Exposition « Turner : peintures et aquarelles »
26 mai 2020 – 11 janvier 2021
Musée Jacquemart-André (Paris)

Exposition « Turner : peintures et aquarelles. Collections de la Tate » – Musée Jacquemart-André

[Actualités] Quelles sont les expositions prévues en 2021 ?

Article mis à jour le 1er mars 2021

2021, année de la renaissance pour les expositions ?

En cette période de recrudescence de la pandémie covid, espérons et rêvons un peu avec cette sélection d’événements qui devraient venir jalonner l’année 2021.
Les dates annoncées ont un caractère provisoire. Vous êtes donc invités à cliquer sur les titres des expositions qui vous intéressent afin d’accéder aux sites officiels des musées pour vérifier ces informations.

Maintenant, rêvons un peu !

Musée du Louvre

Musée du Louvre
Exposition « Paris-Athènes. Naissance de la Grèce moderne 1675‐1919 »
En 2021, la Grèce fête le bicentenaire de son indépendance ; c’est également il y a 200 ans, en 1821, que la Vénus de Milo est entrée dans les collections du Louvre. L’exposition met en lumière la façon dont le regard des Européens sur la Grèce s’est transformé avec la redécouverte de l’Antiquité grecque. Initialement programmée du 21 avril au 23 août, cette exposition est reportée à l’automne 2021.

Exposition « En scène ! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild »
La collection Edmond de Rothschild conserve 1.644 dessins de costumes de fêtes données en France durant les règnes de François Ier à Louis XIV. L’exposition permet de mettre en valeur une centaine de feuilles de ce corpus inédit. Initialement programmée du 24 février au 24 mai 2021, l’exposition est reportée à l’automne 2021.

Exposition « Pharaon des Deux Terres. L’épopée africaine des rois de Napata »
Pendant 10 ans, la mission archéologique du musée du Louvre au Soudan a concentré ses recherches sur le site de Mouweis et les poursuit aujourd’hui à proximité des pyramides de Méroé. Du 27 octobre 2021 au 7 février 2022, l’exposition met en lumière le rôle de premier plan de la la dynastie des pharaons koushites et de leur royaume.

Louvre-Lens

Louvre-Lens
Exposition « À table ! Une histoire des repas de prestige »
Du 31 mars au 26 juillet 2021, le Louvre-Lens organise une grande exposition sur les arts de la table et met en lumière l’histoire de conventions sociétales qui se sont cristallisées autour de comportements et de pratiques alimentaires depuis l’Antiquité jusqu’à l’époque moderne.

Exposition « Les Louvre de Pablo Picasso »
Du 13 octobre 2021 au 31 janvier 2022, le Louvre-Lens s’intéresse au dialogue que l’œuvre de Picasso a noué avec les collections du Louvre et aux liens que, depuis les années 1930, le plus grand musée du monde a su tisser avec l’artiste et son œuvre.

Musée Eugène-Delacroix

Musée Eugène-Delacroix
Exposition « Un duel romantique. Le Giaour de Lord Byron par Delacroix »
Jusqu’au 8 mars 2021, l’exposition confronte les tableaux réalisés par le peintre autour du combat du Giaour et du Pacha, illustrant la passion nourrie par Delacroix pour l’univers de Lord Byron.

Musée des Antiquités de Rouen
Exposition « Quand la Normandie était romaine : Briga, une ville retrouvée »
L’exposition, prévue du 7 janvier au 16 mai 2021, s’appuie sur la redécouverte des premiers vestiges en 1820-1821, jusqu’aux recherches les plus récentes. Vestiges de décors sculptés ou peints et objets de la vie quotidienne font revivre la ville oubliée.

Musée des Beaux-Arts de Rouen
Exposition « Salammbô : Fureur ! Passion ! Éléphants ! »
Du 23 avril au 19 septembre 2021, l’exposition permet de célébrer le bicentenaire de la naissance de Gustave Flaubert (1821- 1880) autour du roman publié en 1862. Une invitation à revivre une grande épopée nous faisant voyager en terre punique, trois siècles avant J.-C.

Musée de la Romanité (Nîmes)
Exposition « L’empereur romain, un mortel parmi les dieux »
Du 13 mai au 19 septembre 2021, le Musée de la Romanité entraîne le visiteur sur les traces des références religieuses et mythiques qui légitiment le pouvoir de l’empereur et participent à la construction de son image. Cette exposition est produite en partenariat avec le Musée du Louvre.

Musée du Luxembourg
Exposition « Peintres femmes, 1780-1830. Naissance d’un combat »
Les artistes femmes présentées dans cette exposition – du 3 mars au 4 juillet 2021 – ont été les actrices des changements sociaux et des mutations de l’art du XIXe siècle, bien après Elisabeth Vigée Le Brun.

Château de Versailles

Château de Versailles
Exposition « Hyacinthe Rigaud ou le portrait soleil »
Jusqu’au 18 avril 2021, le château de Versailles présente la première rétrospective consacrée au peintre Hyacinthe Rigaud (1659-1743), auteur du plus célèbre des portraits de Louis XIV.

Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Exposition « Édition Limitée. Vollard, Petiet et l’estampe de maîtres »
Du 26 janvier au 23 mai 2021, le Petit Palais présente des œuvres de Bonnard, Picasso, Maillol, Redon, Chagall dans le cadre d’une exposition centrée autour de la figure d’Ambroise Vollard et de son rôle d’éditeur d’estampes et de livres illustrés, et de son successeur Henri Petiet.

Grande Halle de La Villette – Réunion des Musées Nationaux
Exposition « Napoléon »
À l’occasion du bicentenaire de la mort de Napoléon Ier, cette grande exposition, prévue du 14 avril au 19 septembre 2021, évoque le destin de ce personnage historique qui fut à la fois admiré et controversé, victorieux et défait, héroïque et tragique.

Château de Fontainebleau
Outre un circuit de visite « Le Fontainebleau de Napoléon », proposé de mai à décembre 2021, le château propose l’exposition « Un Palais pour l’Empereur. Napoléon Ier à Fontainebleau » du 14 septembre 2021 au 4 janvier 2022.

Musée Jacquemart-André
Exposition « Signac »
Du 5 mars au 19 juillet 2021, le musée Jacquemart-André présente une soixantaine d’œuvres de Paul Signac (1863-1935), issues d’une collection particulière.

Exposition « Botticelli »
Du 10 septembre 2021 au 24 janvier 2022, le génie créatif de Sandro Botticelli (1445-1510) et l’activité de son atelier, sont à l’honneur au travers d’une quarantaine d’œuvres. La carrière de Botticelli, devenu l’un des plus grands artistes de Florence, témoigne du rayonnement et des changements profonds qui transforment la cité sous les Médicis.

Musée des Beaux-Arts de Bordeaux
Exposition « British Stories »
Jusqu’au 19 septembre 2021, le musée des Beaux-Arts de Bordeaux propose de découvrir sa collection d’art britannique, riche d’une trentaine de tableaux, dessins, estampes et sculptures, aux côtés notamment de huit chefs-d’œuvre prêtés par le Louvre.

Musée du Quai Branly-Jacques Chirac

Musée du Quai Branly-Jacques Chirac
Exposition « Les Olmèques et les cultures du golfe du Mexique »
Jusqu’au 25 juillet 2021, l’exposition invite à découvrir la civilisation olmèque et les cultures précolombiennes du golfe du Mexique. Une plongée fascinante à travers plus de trois millénaires d’histoire, d’échanges et de traditions artistiques.

Exposition « Ex Africa. Présences africaines dans l’art aujourd’hui »
Du 9 février au 27 juin, l’exposition tente de décrypter les relations qui unissent, depuis la fin du XXe siècle, la création contemporaine et les arts africains anciens.

Musée des Arts Décoratifs
Exposition « Luxes »
Jusqu’au 2 mai 2021, l’exposition propose un voyage à travers le temps et la géographie autour d’une centaine d’œuvres, illustrant une certaine idée du luxe à l’usage du monde contemporain.

Château de Chantilly

Domaine de Chantilly
Exposition « Albrecht Dürer : gravure et Renaissance »
Du 5 juin au 3 octobre 2021, le musée Condé et la Bibliothèque nationale de France s’associent pour présenter l’œuvre de Dürer, l’artiste qui « serait digne de ne jamais mourir » selon Érasme.

Musée Marmottan Monet
Exposition « L’heure bleue de Peder Severin Krøyer »
Du 28 janvier au 25 juillet 2021, le musée Marmottan Monet programme la première exposition monographique en France consacrée à Peder Severin Krøyer (1851-1909), l’un des plus grands maîtres de la peinture danoise, contemporain d’Hammershøi.

Musée des Impressionnismes (Giverny)
Exposition « Côté jardin. De Monet à Bonnard »
Du 1er avril au 1er novembre 2021, l’exposition illustre la représentation du jardin par les peintres impressionnistes et nabis, à partir d’une centaine de peintures, dessins et d’estampes.

Institut du Monde Arabe
Exposition « Divas, d’Oum Kalthoum à Dalida »
Du 27 janvier au 25 juillet 2021, l’Institut du Monde Arabe dresse le portrait des grandes femmes artistes et arabes du XXe siècle.

Musée d’Orsay
Exposition « Les origines du monde. L’invention de la nature au XIXe siècle »
Jusqu’au 2 mai 2021, le musée d’Orsay, en partenariat avec le Muséum national d’Histoire naturelle, consacre pour la première fois une exposition à la croisée des sciences et des arts, confrontant les principaux jalons des découvertes scientifiques avec leur parallèle dans l’imaginaire des artistes.

Musée de la Vie romantique
Exposition « Tempêtes et naufrages. De Vernet à Courbet »
Jusqu’au 2 mai 2021, à travers une sélection d’une soixantaine d’œuvres, le musée de la Vie romantique explore la diversité picturale du romantisme en mettant en lumière le nouveau regard porté sur la nature et les paysages maritimes comme reflet de l’âme romantique.

Musée Picasso et Musée Rodin
Exposition « Picasso-Rodin »
Du 9 février au 18 juillet 2021, les musées Rodin et Picasso organisent la rencontre de deux artistes hors du commun dont les inventions marquent à leurs époques respectives des tournants dans l’art moderne.

Palais des Beaux-Arts de Lille
Exposition « Dufy. Londres-Paris-New York »
Du 7 janvier au 17 mai 2021, le Palais des Beaux-Arts de Lille montre, pour la première fois, une sélection de 35 dessins, lithographies et peintures de Raoul Dufy, des années 1920 à 1951.

Musée de l’Armée – Invalides
Exposition « Napoléon n’est plus »
Du 31 mars au 19 septembre 2021, l’exposition revient sur les grands sujets qui entourent la mort de Napoléon, convoquant de nouvelles disciplines scientifiques (archéologie, médecine, chimie), complétant les sources historiques connues.

Mucem (Marseille)
Exposition « Civilization. Quelle époque ! »
Du 24 février au 28 juin 2021, l’exposition présente le travail de photographes sur les cinq continents, dessinant un portrait pluriel de notre temps. Elle s’intéresse à la civilisation telle qu’elle est au XXIe siècle, avec un intérêt particulier pour ce qui nous rassemble.

Musée national de la Renaissance – Château d’Écouen
Exposition « Le Renouveau de la Passion. Sculpture religieuse entre Chartres et Paris autour de 1540 »
Initialement prévue du 25 novembre 2020 au 12 avril 2021, l’exposition est prolongée jusqu’au 23 août 2021. Elle est consacrée à la sculpture religieuse de la Renaissance française, autour de deux centres de production, Paris et Chartres, à un moment où apparaît un nouveau langage formel qualifié de « classique » et promis à une incroyable fortune.

Musée de l’Hôtel Sandelin (Saint-Omer)
Exposition « Arnould de Vuez. Peindre en Flandre sous Louis XIV »
Né à Saint-Omer, Arnould de Vuez (1644–1720) est le peintre d’histoire le plus important du nord de la France à la fin du règne de Louis XIV. Avec cette exposition, le musée Sandelin commémore le tricentenaire de sa mort en mettant en lumière la carrière et l’univers de Vuez. L’exposition ouvre ses portes en même temps que le musée, soit à partir du 11 avril 2021.

Musée Granet
Exposition David Hockney
Cette exposition autour de l’œuvre de David Hockney, initialement prévue du 10 juin au 26 septembre 2021, est reportée à une date ultérieure non encore communiquée. Dans l’attente, le musée Granet prolonge jusqu’au 26 septembre 2021 son exposition « Pharaon, Osiris et la momie ».

Musée Bonnat Helleu (Bayonne)
Le musée Bonnat-Helleu conserve notamment huit dessins de Michel Ange. Sa réouverture est prévue en 2021… avec une exposition ?

Musée de Picardie (Amiens)
Exposition « Chasseurs de trésors. Archéologie et bande dessinée »
Du 29 mai au 29 août 2021, cette exposition permet de développer la notion de trésor, la figure de l’archéologue et le musée comme objet archéologique.

Exposition « Les Puys d’Amiens, chefs-d’œuvre de la cathédrale Notre-Dame »
Célébrérant le 8ème centenaire de l’édification de la cathédrale d’Amiens, cette exposition est consacrée à la confrérie Notre-Dame du Puy, attestée à Amiens entre 1388 et la fin du XVIIIe siècle.

Bien d’autres événements devraient venir faire de l’année 2021 une année unique… celle de la renaissance ?

N’hésitez pas à signaler d’autres événements afin d’enrichir cet article.

Musée du Louvre

[Web-série] Chefs-d’œuvre dans le noir au Louvre-Lens

Laissez-vous guider…

En partenariat avec le Louvre-Lens, je vous invite à vivre une expérience inédite et envoûtante autour de l’exposition « Soleils Noirs ».

… dans le noir !

Plongez dans le noir et laissez-vous guider par les commentaires d’Audrey, médiatrice au Louvre-Lens, pour imaginer les œuvres avant de les découvrir en images.

Les 4 épisodes de cette web-série sont publiés sur cette page tous les lundis à partir du 14 décembre 2020. Vous pouvez également les retrouver sur la page Facebook et la chaîne YouTube du musée, ainsi que sur mon compte Instagram.

Épisode 4 : « Le loup et les brebis »… dans le noir


« Le loup et les brebis »  (1868) par Gustave Doré (dessinateur) et Paul Jonnard (graveur) est un prêt de la Bibliothèque nationale de France pour l’exposition du Louvre-Lens.
Cliquez ici pour en savoir + sur cette illustration des « Fables » de Jean de La Fontaine.

Épisode 3 : « Le Feu d’artifice »… dans le noir


« Le Feu d’artifice » (1901) par Félix Vallotton (1865-1925) est un prêt du département des Estampes et Photographies de la Bibliothèque nationale de France pour l’exposition du Louvre-Lens.
Cliquez ici pour en savoir + sur cette xylographie.

Épisode 2 : « La Dame au gant »… dans le noir


« La Dame au gant » (1869) est une œuvre de Carolus-Duran (1837-1917), un artiste proche de Manet et Courbet. Ce tableau est exposé au musée d’Orsay.

Épisode 1 : Une « Vanité »… dans le noir


La première œuvre présentée est conservée au musée de Tessé (Le Mans). Il s’agit de « Vanité « ou « Allégorie de la vie humaine » (vers 1640-1650) par Philippe de Champaigne.

En savoir +

Sur le site Internet du Louvre-Lens.

Exposition « Soleils Noirs. De l’Egypte à Soulages, l’épopée de la couleur noire »
25 mars 2020 – 25 janvier 2021
Louvre-Lens
99 rue Paul Bert
62300 Lens

[Bilan 2020] Annus horribilis ?

Vous avez (vraiment) détesté cette année ?

Alors, revivez toutes nos visites en moins de 2 minutes. Cliquez sur le triangle dans l’image…

Quelle œuvre d’art avez-vous admiré ?
Quel a été votre « moment » en 2020 ?

Témoignez de vos coups de cœur de 2020 en postant un commentaire sur cet article.

Exposition « Le Corps et l’Âme » – Musée du Louvre