Fondée en 1139, l’ancienne abbaye Saint-Léger accueille le musée d’art et d’histoire de la Ville de Soissons. Le nouveau parcours de visite est structuré en deux périodes chronologiques (1200-1800 et 1800-1945) et aborde des thèmes liés aux grands mythes et récits historiques, au quotidien mis en peinture, au monde animalier et au paysage. Il accorde aussi une place plus centrale aux artistes originaires du territoire.
Pour cette découverte du musée, vous êtes accompagnés par Christophe Brouard, directeur des musées de Soissons, et Manon Jambut, adjointe au directeur.
« Tu ne peux t’imaginer la beauté de la vallée de Soissons quand on monte la côte vers Coucy, je l’ai montée à reculons tant c’était beau. » – Lettre de Victor Hugo à sa fille Adèle, août 1835
« Tête de femme noire » (vers 1781) par Jean-Antoine Houdon (1741-1828)
La célèbre « Tête de femme noire » de Jean-Antoine Houdon révèle une grande attention à l’expression du modèle que seule une étude attentive a pu inspirer. Ce naturalisme caractéristique de l’œuvre d’Houdon nous plonge dans l’intimité de l’atelier, lieu d’échanges et de projections à part entière.
L’ensemble de bustes donné en 1889 au musée de Soissons par le sculpteur Amédée Doublemard permet de comprendre la manière dont il travaille dans son atelier. Les plâtres présentent des traces de mise-aux-points permettant à l’artiste de réaliser une version en marbre de ses compositions.
« Assemblée d’animaux dans un paysage » par Peeter Boel (1622-1674) – Dépôt du musée du Louvre
À partir de la redécouverte des théories d’Aristote sur l’ »imitation » au cours du XVIe siècle, la copie fidèle d’après nature revêt une finalité plus symbolique et devient l’apanage des artistes les plus virtuoses. Les peintres dits « animaliers », formés dans les ateliers anversois comme Peeter Boel, auteur d’une étonnante « Assemblée d’animaux dans un paysage (dépôt du musée du Louvre) excellent dans ce registre.
De manière plus générale, le nouveau parcours de visite du musée accorde une place plus centrale aux artistes originaires du territoire et aux œuvres issues du Soissonnais mais aussi aux thèmes et enjeux qui caractérisent cette région. À leur articulation se trouvent plusieurs œuvres évoquant l’apport de l’Ecole de dessin de Soissons à la formation des artistes locaux et des collections muséales.
Exposition « Caillebotte. Peindre les hommes »
8 octobre 2024 – 19 janvier 2025
Musée d’Orsay (Paris)
L’exposition prend pour sujet la prédilection de Gustave Caillebotte (1848-1894) pour les figures masculines et les portraits d’hommes, et interroge la modernité si radicale des chefs-d’œuvre de l’artiste au prisme du nouveau regard que l’histoire de l’art porte sur les masculinités du XIXe siècle.
Pour cette visite privée exceptionnelle, vous êtes accompagnés par Paul Perrin, conservateur et directeur de la conservation et des collections au musée d’Orsay.
« Portrait de l’artiste » (vers 1892) par Gustave Caillebotte – Musée d’Orsay, achat avec les fonds d’une donation anonyme canadienne, 1971
Bâtie autour de « Jeune homme à sa fenêtre » et « Partie de bateau », ainsi que du chef-d’œuvre « Rue de Paris ; temps de pluie », prêté par l’Art Institute of Chicago, l’exposition compte environ 144 œuvres. Elle réunit les plus importants tableaux de figures de Caillebotte mais aussi un important ensemble d’études peintes et de dessins préparatoires pour ses compositions les plus célèbres, comme « Raboteurs de parquets » ou « Le Pont de l’Europe » (Genève, musée du Petit Palais).
« Partie de bateau [Canotier au chapeau haut de forme] » (vers 1877-1878) par Gustave Caillebotte – Musée d’Orsay, acquis grâce au mécénat exclusif de LVMH, 2022« Rue de Paris; temps de pluie » (1877) par Gustave Caillebotte – The Art Institute of Chicago, Charles H. and Mary F. S. Worcester Collection, 1964.336
Caillebotte n’observe et ne peint que ses contemporains les plus immédiatement proches de lui : ses frères, ses amis, les passants dans les rue de Paris au bas de chez lui, des ouvriers ou domestiques travaillant pour sa famille, les hommes avec qui il canote sur l’Yerres où navigue sur la Seine.
À gauche : « Raboteurs de parquet » (1876) par Gustave Caillebotte – Collection particulière / à droite : Détail de « Les Raboteurs de parquet » (1875) par Gustave Caillebotte – Musée d’OrsayDétail de « Raboteurs de parquets [Les Raboteurs de parquet] » (1875) par Gustave Caillebotte (1848–1894) – Musée d’Orsay, don des héritiers de Gustave Caillebotte par l’intermédiaire d’Auguste Renoir, son exécuteur testamentaire, 1894Détail d’une étude pour « Raboteurs de parquets : jeune homme assis par terre, vu de profil gauche » (vers 1875) par Gustave Caillebotte – Musée d’Art et d’Histoire Pissarro (Pontoise)
L’audace de son art, avec ses cadrages immersifs et « photographiques » inédits et son goût des puissants contrastes de lumière et de couleurs, réside aussi dans la façon dont il a fait entrer de nouvelles figures dans l’histoire de la peinture, comme celles de l’ouvrier urbain, du sportif ou encore de l’homme nu à sa toilette.
« Canotiers [Canotiers ramant sur l’Yerres] » (1877) par Gustave Caillebotte – Collection particulière« Homme s’essuyant la jambe » (vers 1884) par Gustave Caillebotte – Collection particulière
Dans un monde en mutation, où le « triomphe de la virilité » (selon l’expression de l’historien Alain Corbin) commence doucement à se fissurer, ces figures nouvelles participent alors pleinement à la redéfinition d’un nouvel idéal masculin viril et moderne. Idéal qui est aussi celui de l’artiste, qui semble aussi bien s’identifier à ces hommes que les admirer.
Détail de « Jeune homme à sa fenêtre » (1876) par Gustave Caillebotte – J. Paul Getty Museum (Los Angeles)
La plupart des modèles que Caillebotte fait poser dans son appartement sont de jeunes hommes non mariés et sans enfant comme lui, rentiers, fonctionnaires ou artistes. Certains sont saisis dans des attitudes contemplatives, regardant la ville à distance depuis les balcons, d’autres, installés plus ou moins confortablement dans des sofas et fauteuils, nous jettent des regards où se lit une certaine gravité ou plus simplement l’ennui.
« Autoportrait au chevalet » (1879) par Gustave Caillebotte – Collection particulière
À travers les sections de l’exposition se dessine, en creux, un portrait de Caillebotte aux multiples facettes (le bourgeois, le peintre impressionniste, le collectionneur et l’amateur, le célibataire, le sportif etc.), mais qui garde encore une part de son mystère.
« Les rose, jardin du Petit-Gennevilliers » (vers 1886) par Gustave Caillebotte – Collection particulière
Commissariat de l’exposition
Musée d’Orsay Paul Perrin, conservateur en chef et directeur de la conservation et des collections, musée d’Orsay ; avec la collaboration de Fanny Matz, chargée d’études documentaires au musée d’Orsay, Paris.
8 octobre 2024 – 19 janvier 2025
J. Paul Getty Museum Scott Allan, curator of Paintings, The J. Paul Getty Museum.
25 février – 25 mai 2025
Art Institute of Chicago Gloria Groom, Curator of Painting and Sculpture of Europe and chair and David and Mary Winton Green, The Art Institute of Chicago ; avec la collaboration de Megan True, curatorial assistant, Department of Painting and Sculpture of Europe, The Art Institute of Chicago.
29 juin – 5 octobre 2025
« Le Pont de l’Europe » (1876) par Gustave Caillebotte – Association des amis du Petit Palais (Genève)
Présentée dans l’appartement de Catherine de Médicis au château d’Écouen, l’exposition met en lumière la symbolique et les transformations de la figure équestre au cours de la Renaissance. Elle réunit plus de 160 œuvres provenant d’institutions étrangères et françaises : la collection du roi d’Angleterre, le musée du Louvre, la Bibliothèque nationale de France, le musée national du château de Pau, les Archives nationales, le musée de l’Armée, la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, le musée Carnavalet…
Dans la culture occidentale, la figure du cavalier incarne l’ambition du pouvoir. Durant la Renaissance, les grands personnages de la cour de France ont particulièrement recours à ce thème et les artistes à leur service œuvrent à créer des mises en scènes inédites.
Issue de la tradition médiévale, le portrait à cheval sur le champ de bataille ou en tournoi reste intrinsèquement lié à la chevalerie. L’image équestre est profondément associée au pouvoir noble, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes.
Sous le règne de Charles VIII, les nouvelles images équestres montrent un personnage sur un cheval majestueux et au pas, à rebours de la fougue chevaleresque, ou bien sur un char. Le portrait réaliste se mêle avec des allégories ou avec le souvenir des empereurs romains du passé. Les grandes fêtes et les entrées royales, où la parade à cheval joue un grand rôle, participent aussi au renouvellement de la mise en scène équestre en peinture et en sculpture.
Commissariat de l’exposition
Guillaume Fonkenell, conservateur en chef du patrimoine au musée national de la Renaissance au château d’Ecouen
Geoffroy Dumonstier est un peintre, cartonnier, enlumineur et graveur rouennais du XVIe siècle , représentant de la première école de Fontainebleau dans la lignée de Rosso Fiorentino. L’exposition réunit des manuscrits enluminés, dessins, gravures, sculptures et vitrail, conservés en France, en Grande-Bretagne, en Belgique, aux Pays-Bas et aux États-Unis, éclairant d’un jour nouveau la carrière de l’artiste.
Visitez l’exposition avec Vincent Maroteaux, conservateur général du Patrimoine, directeur des Archives de la Seine-Maritime, Dominique Cordellier, conservateur général du Patrimoine honoraire, Musée du Louvre, département des Arts graphiques et Caroline Vrand, conservatrice du Patrimoine, Musée du Louvre, département des Arts graphiques.
« L’Éloquence » par Geoffroy Dumonstier – Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie« Homme drapé debout dans une niche » attribué au Maître ND d’après Geoffroy Dumonstier – Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie
Dans le catalogue publié à l’occasion de l’exposition, Caroline Vrand écrit que tous les historiens de l’art ont souligné la dette stylistique de Dumonstier envers les principaux acteurs du chantier de Fontainebleau, au premier rang desquels Rosso et Primatice. L’historien de l’art et collectionneur Pierre Jean Mariette (1694-1774) qualifia Geoffroy Dumonstier de « parfait imitateur de la manière austère et sauvage » de Rosso Fiorentino.
« La Vierge à l’Enfant » par Geoffroy Dumonstier – Les Beaux-Arts de Paris« La Vierge couronnée debout dans une niche » (1543) par Geoffroy Dumonstier – Archives départementales de la Seine-Maritime (Rouen)Projet de vitrail par par Geoffroy Dumonstier – Musée du Louvre, département des Arts graphiquesRondel de « La Mort de la Vierge » (vers 1545) d’après un modèle de Geoffroy Dumonstier – Collection privée« La Lamentation sur le Christ mort devant le tombeau » par Geoffroy Dumonstier – Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie« L’Annonciation », dite autrefois « Pénélope à son métier » par Geoffroy Dumonstier – Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie« Mellon Preudhomme endormi visité par Dame Sollicitude » par Geoffroy Dumonstier dans « Le Lustre des temps » (1534) – Museum of the Bible (Washington)« Pour traiter paix salutaire aux humains » (« La tentation d’Adam et le débat de Dévotion et Vérité »). « Chants royaux en l’honneur de la Vierge » par Geoffroy Dumonstier – Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits
« Catherine de Médicis servie par les frères Dumonstier » (vers 1569) par Antoine Caron – Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie
Exposition « Extravagante Renaissance. Geoffroy Dumonstier, de Rouen à Fontainebleau »
1er octobre 2024 – 4 janvier 2025 Archives départementales de la Seine-Maritime
42 Rue Henri II Plantagenêt
76100 Rouen
[Web-série] Mobilier national
Épisode 3 : La réserve des cartons peints
Avec un fonds constitué de plus de 2.000 œuvres, la collection des cartons peints du Mobilier national est l’un des trésors de l’institution. Entrecroisant valeurs artistique, patrimoniale et documentaire, les cartons peints témoignent de l’histoire matérielle de l’art de la tapisserie et des manufactures depuis le XVIIe siècle et jusqu’à nos jours.
Dans cet épisode introduit par Nicolas Bousser, directeur du web-magazine Coupe-File Art, Clara Terreaux, conservateur du patrimoine, inspectrice des collections du Mobilier national, est interviewée par Margot Lecocq, historienne de l’art et rédactrice pour le web-magazine Coupe-File Art. Clarisse Delmas, responsable des ateliers de restauration de peintures du C2RMF, présente les enjeux de la restauration d’un carton de Francesco Casanova. Stéphanie Martin et Christian Châtellier, restaurateurs de peintures, partagent leurs premiers constats après la redécouverte d’un impressionnant carton de Noël Coypel.
Clara Terreaux (Mobilier national), Clarisse Delmas (C2RMF) et Margot Lecocq (Coupe-File Art) dans les ateliers de restauration du C2RMF
Les cartons peints du Mobilier national
Le fonds comprend des œuvres prestigieuses à grandeur d’exécution, ainsi que de petites maquettes et des modèles pour tapisseries d’ameublement. La moitié de ces cartons est montée sur châssis, l’autre moitié étant simplement roulée.
Détail d’un modèle pour un dossier de fauteuil par Raoul Dufy (1877-1953) – Mobilier nationalDétail d’un carton pour un modèle de dossier de canapé par Charles Antoine Coypel (1694-1752), Alexandre-François Desportes (1661-1743) et Jean-Baptiste Blain de Fontenay (1653-1715) et Claude III Audran (1658-1734) – Mobilier national
Conservation préventive
Cette collection de cartons peints, malmenée lors du bombardement de la manufacture de Beauvais en juin 1940, était restée très méconnue.
Depuis plusieurs années, elle fait l’objet d’un minutieux travail de conservation préventive.
Carton de tapisserie représentant Don Quichotte par Pierre-Michel de Lovinfosse (1747-1821) – Mobilier national
Une magnifique découverte
En octobre 2024, les équipes du Mobilier national ont redécouvert un impressionnant carton de tapisserie représentant « Le Triomphe de la Foi ». Il s’agit du dernier carton – qui était jusqu’alors manquant – de la suite des « Triomphes des dieux » dont les modèles ont été donnés par Noël Coypel (1628-1707).
Carton de tapisserie représentant « Le Triomphe de la Foi » par Noël Coypel (1628-1707) – Mobilier nationalDétail du carton de tapisserie représentant « Le Triomphe de la Foi » par Noël Coypel (1628-1707) – Mobilier nationalDétail du carton de tapisserie représentant « Le Triomphe de la Foi » par Noël Coypel (1628-1707) – Mobilier national
Fragments de la toile de Jean-Baptiste Mauzaisse (1784-1844) représentant l’arrestation du jeune Prince, Louis Charles d’Orléans, duc de Beaujolais, au Palais Royal en 1793
Étude préparatoire par Laurent Guyot (1575-1644) pour « La Mort de Chioné », l’une des tapisseries de la tenture de « L’Histoire de Diane » tissée au XVIIe siècle – Mobilier national
Cathédrale de Chartres
Cloître Notre-Dame
28000 Chartres
Depuis le 21 septembre 2024 et après plus de 20 ans de fermeture, le trésor de la cathédrale Notre-Dame de Chartres est de nouveau visible. Près de 150 objets sont présentés dans la chapelle haute, la salle capitulaire et les deux tourelles de l’édifice daté du XIVe siècle.
Ce trésor s’est constitué autour de la relique du voile de la Vierge, lequel a fait l’objet de l’un des plus grands pèlerinages de l’Occident médiéval.
Pour découvrir ces objets rares, vous êtes accompagnés par Fabienne Audebrand, conservateur des antiquités et objets d’art d’Eure-et-Loir et Irène Jourd’heuil, conservateur en chef du patrimoine, conservateur des monuments historiques à la DRAC Centre-Val de Loire, Christine Diacon, directrice régionale des affaires culturelles de Centre-Val-de-Loire, et le vicaire Jean-Eude Coulomb.
Vierge à l’Enfant (milieu du XVIe siècle) conservant d’importantes traces de polychromie ancienne dont de la dorure et des brocartsDétail du tabernacle dit « de Saint-Aignan » – Atelier limousin (vers 1230), restauré au XIXe siècle – Propriété de l’État
Cette double renaissance tant du trésor que de son écrin a nécessité près de sept années de travaux conduits par la DRAC Centre-Val de Loire pour un investissement de l’État d’environ 6 millions d’euros. La nouvelle présentation du trésor de la cathédrale Notre-Dame de Chartres est à découvrir cette année dans le contexte des célébrations du Millénaire de la crypte de Fulbert (XIe siècle).
Détail du vitrail de Bang Hai Ja (1937-2022)Vitraux de Bang Hai Ja (1937-2022)
Situé au chevet de la cathédrale de Chartres (XIIIe siècle), la chapelle Saint-Piat est un joyau d’architecture du XIVe siècle. Ses verrières ont été restaurées. Au niveau inférieur, les baies de la salle capitulaire ont été dotées réalisées par l’artiste coréenne Bang Hai Ja (1937-2022) associée à l’atelier Glasmalerei Peters de Paderborn.
Trésor de Saint-Avit provenant de l’abbaye bénédictine de Saint-Avit (Poissy-lès-Châteaudun) au diocèse de Chartres
Le trésor de Notre-Dame de Chartres est une collection qui s’est enrichie au fil des siècles par des dons, des saisies, mais qui a aussi fait l’objet de destructions, en particulier à la Révolution. Aujourd’hui, c’est une collection constituée du trésor historique, mais surtout d’enrichissements postérieurs, avec de nombreux dépôts notamment de communautés religieuses ou encore du musée du Louvre, ainsi que des acquisitions.
Retable (1542-1543) en pierre calcaire polychromée, seul élément conservé de l’autel des Onze Mille Vierges – Dépôt du musée du Louvre
Seul élément conservé de l’autel des Onze Mille Vierges, fondé en 1259, dans le transept nord et profondément remanié par le chanoine Jean Favereau autour de 1542-1543, ce retable (photo ci-dessus) représente la Naissance de la Vierge entre saint Jean l’Évangéliste et saint Jean Baptiste. Si l’auteur du retable reste anonyme, il a conservé la polychromie commandée en 1543 au peintre Étienne Le Tonnelier.
Navette à encens de Miles d’Illiers (1540)
Destinée à conserver les grains d’encens, la navette à encens de Miles d’Illiers (détail ci-dessus) est constituée d’une coquille de nautile polie ceinte dans une monture d’orfèvrerie en forme de nef munie de ses châteaux d’avant et arrière et d’une tête de dragon en guise de proue. Probablement d’origine civile, elle a été offerte en 1540 par Miles d’Illiers, alors évêque de Luçon et doyen du chapitre de Chartres.
Détail de « La chapelle Notre-Dame-de-sous-terre » (1697) – Gravure sur cuivre de Nicolas de Larmessin (1632-1694)
Le voile que la Vierge aurait, selon la tradition, porté lors de l’Annonciation ou à la Nativité du Christ, est l’une des plus précieuses reliques de Notre-Dame de Chartres. Offerte à la cathédrale en 876 par Charles le Chauve, elle fut conservée, à partir du Xe siècle, dans un précieux reliquaire connu par des inventaires et une gravure exécutée en 1697 par Nicolas de Larmessin. Jusqu’au XVIIIe siècle, la relique était désignée comme la Sancta Camisia ce qui a conduit à la considérer comme une chemise, devenue l’emblème du chapitre de la cathédrale au XVIe siècle. Depuis les années 2000, la relique est exposée de façon permanente dans une chapelle du déambulatoire.
Reliquaire (XIVe siècle) en forme de petit édifice dont les parements portent un décor imitant la pierre de taille
Pétris de culture classique, les artistes au service de Napoléon Ier empruntent à la Rome antique figures de victoire et défilés triomphaux. Le service particulier de l’Empereur revendique, sur une assiette peinte, « L’Enlèvement des chevaux de Saint-Marc à Venise », et affiche seize figures de porcelaine qui résument la moisson artistique perpétrée à travers l’Europe. Le général Grouvel possède des pièces d’argenterie fabriquées à Mexico et glanées en Espagne. Dans les salles du musée Napoléon Ier, victoires et trophées semblent marcher de pair.
En écho à l’édition 2024 du Festival de l’histoire de l’art, organisé par l’INHA, dont le pays invité était le Mexique et la thématique axée sur le sport, Christophe Beyeler, conservateur général du patrimoine, chargé du musée Napoléon Ier, vous propose un parcours inédit dans cette nouvelle web-série en 5 épisodes.
Épisode 1 : La victoire et la paix grâce au héros moderne
Héros victorieux, Premier Consul, « Empereur et Roi »
Épisode 2 : Mobilier et vaisselle d’apparat chargés de symboles
Un mobilier raffiné d’origine privée : les dépouilles de la générale Moreau
Un mobilier conçu et livré pour un palais de l’Etat
Le Grand Vermeil : orfèvrerie d’apparat offerte par Paris au monarque
Épisode 3 : Trophées artistiques
Les œuvres d’art exposées au « musée Napoléon »
Les fruits de la conquête concentrés sur la table impériale
Épisode 4 : Trophées d’armes
Au gré des campagnes : Allemagne et Pologne en 1806 et 1807, Autriche en 1809
Un cadeau diplomatique dépecé : le surtout offert par Charles IV d’Espagne en 1808
Les trophées du général Grouvel en Espagne, 1810-1813
Egaler Frédéric II de Prusse, le grand capitaine des temps modernes
Épisode 5 : Dépouilles et butin de l’ultime bataille, Waterloo 18 juin 1815
Les dépouilles de la Grande Armée prélevées sur le champ de bataille
Les dépouilles du stratège vaincu, pillées dans sa voiture et partagées entre les vainqueurs
Exposition « Aix au Grand Siècle »
15 juin 2024 – 5 janvier 2025
Musée du Vieil-Aix (Aix-en-Provence)
Le Musée du Vieil Aix est situé dans l’hôtel Estienne de Saint-Jean, un hôtel particulier construit au XVIIe siècle à Aix-en-Provence. L’exposition, présentée jusqu’au 5 janvier 2025, met en lumière la richesse et la variété des expressions artistiques et culturelles du XVIIe siècle. Une centaine d’œuvres, rarement ou jamais montrées, est ainsi présentée tout au long du parcours.
Cette exposition permet de prolonger l’exposition « Jean Daret (1614-1668), peintre du roi en Provence » du musée Granet et contribue à en élargir et enrichir le propos.
Pour cette visite privée, vous êtes accompagnés par Milène Cuvillier, conservatrice du patrimoine, responsable du musée du Vieil-Aix.
« Aix ville capitale du Comté de Provence siège d’un Archevêché et d’un Parlement » – Gravure au burin (deuxième moitié du XVIIe siècle)
Capitale du comté de Provence, la ville d’Aix accueillait de nombreux hôtes prestigieux tels que Louis XIII, Christine de Suède, ou encore Louis XIV. Ces visites étaient régulièrement marquées par de grandes festivités et des créations artistiques éphémères, qu’il est possible de découvrir dans l’exposition à travers des gravures et documents d’archives.
« Portrait de Paul Hurault de l’Hospital » (1613) par Louis Finson (1574/1580 – 1617)
Dans cette exposition, le musée du Vieil Aix présente les tableaux de figures méconnues de la peinture française avec « La Nativité » d’André Boisson et le « Portrait de Paul Hurault de l’Hospital » de Louis Finson, récemment restaurés.
« La Naissance de la Vierge » (1678) d’André Boisson (1643-1733)
Une rare tenture de cuir provençale issue de la collection de la fondatrice du musée, Marie d’Estienne de Saint-Jean, est également présentée pour la première fois depuis sa restauration.
Recueil de motets à I, Il et III voix, avec et sans symphonie (première moitié du XVIIIe siècle) d’André Camara (1660-1744)
Des partitions, des portraits et des instruments permettent de mettre en avant les créations et figures les plus marquantes de la musique du XVIIe siècle.
« Crucifixion » (début du XVIIe siècle) – Sculpture sur bois polychrome
« Le 28 juillet 1830. La Liberté guidant le peuple » (1830)
Eugène Delacroix (1798-1863) Musée du Louvre
La restauration de « La Liberté guidant le peuple » s’inscrit dans la campagne de restauration des grands formats de la salle Mollien, initiée par le musée du Louvre en 2019.
Les études préliminaires ont été menées par le laboratoire du Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) en juin 2022. La restauration s’est ensuite déroulée de septembre 2023 à avril 2024 avec les restaurateurs, Bénédicte Trémolières et Laurence Mugniot pour la couche picturale, et pour le support Luc Hurter et Jean-Pascal Viala. Clarisse Delmas, a piloté pour le C2RMF le suivi de la restauration.
Début mai 2024, l’œuvre restaurée a retrouvé sa place dans la salle Mollien.
Pour le dernier épisode de cette web-série sur les Delacroix restaurés du musée du Louvre, retrouvez Sébastien Allard, directeur du département des Peintures du musée du Louvre, et Côme Fabre, conservateur du patrimoine en charge des peintures françaises du 19e siècle.
Ce tableau est certainement le plus célèbre de Delacroix. Il s’agit de l’une des représentations les plus connues de Marianne et de la Liberté en tant qu’allégorie de la République française.
En 1830, Delacroix a 32 ans. Il est très connu mais se trouve dans une impasse. En effet, depuis l’âge de 24 ans, il s’est taillé une solide notoriété de peintre d’histoire par une succession de coups d’éclat aux Salons, mais l’échec cuisant de « La Mort de Sardanapale » en 1828 a porté un coup d’arrêt à son ascension.
La révolution des 27, 28 et 29 juillet 1830 – provoquée par la signature par Charles X des ordonnances destinées à suspendre la liberté de la presse, dissoudre la Chambre des députés et réduire le droit de vote – offre à Delacroix une opportunité inespérée de rebondir. Il a été le témoin direct de cette insurrection populaire et spontanée qui a réveillé la fierté patriotique des Français. Cela résonne tout particulièrement dans le cœur du peintre : le retour du drapeau tricolore, après quinze ans de censure, réactive le souvenir glorieux de son père ministre et ambassadeur de la République française, de ses frères officiers de la Grande armée napoléonienne.
« J’ai entrepris un sujet moderne, Une barricade… et si je n’ai pas vaincu pour la patrie au moins peindrai-je pour elle. » – Eugène Delacroix dans une lettre à son frère
Le peintre renoue avec une peinture très âpre qui traduit l’effort des corps et le sacrifice des vies, sans masquer les atrocités d’une guerre civile, le spectacle hideux des cadavres abandonnés plusieurs jours dans les rues.
Le tableau est à la fois une peinture d’histoire et une allégorie, agrémentée de scènes de genre, de portraits, de natures mortes et d’un paysage urbain. L’œuvre est terminée en à peine quatre mois.
« Scène des massacres de Scio. Familles grecques attendant la mort ou l’esclavage » (1824)
Eugène Delacroix (1798-1863) Musée du Louvre
Delacroix est âgé de 26 ans lorsqu’il peint ce tableau. La toile a marqué le public du Salon de 1824 et forcé la critique à prendre position dans ce que l’on appellera la « bataille romantique ».
Grâce à l’intervention du directeur des Musées royaux, le tableau a été acquis au prix considérable de 6.000 francs. Exposé au château de Versailles et au musée du Luxembourg avant de rejoindre les cimaises du Louvre en 1874, c’est l’un des rares chefs-d’œuvre de Delacroix qui a été visible du public sans interruption depuis sa création.
Côme Fabre, conservateur du patrimoine en charge des peintures françaises du 19e siècle du musée du Louvre, présente le tableau et les enjeux de sa restauration.
Désireux de secouer le joug de l’Empire ottoman, des rebelles grecs ont tenté de soulever le Péloponnèse et les îles de la mer Égée. Mais la répression exigée par le sultan s’exprime avec une violence inédite au printemps 1822 sur l’île de Chios appelée « Scio » par les Vénitiens qui l’ont longtemps contrôlée. Afin de punir les habitants et terrifier le reste du pays, l’armée turque procède au massacre de la population civile, réduisant les survivants en esclavage. L’île aurait alors perdu les deux tiers de sa population.
L’émotion en Europe est considérable. La France, l’Angleterre et la Russie soutiennent les Grecs ; les États comme les artistes s’engagent. Eugène Delacroix se joint au mouvement et y voit, dès mai 1823, un motif pour faire ses preuves comme peintre d’histoire contemporaine.
Comme à son habitude, Delacroix n’a pas la patience d’étudier séparément chaque personnage par un dessin précis, reporté ensuite sur la toile. Il peint directement d’après des modèles posant nus dans son atelier.
Dans son recueil de poèmes « Les Orientales », Victor Hugo raconte les affrontements.
« En guerre les guerriers ! Mahomet ! Mahomet !
Les chiens mordent les pieds du lion qui dormait,
Ils relèvent leur tête infâme.
Ecrasez, ô croyants du prophète divin,
Ces chancelants soldats qui s’enivrent de vin,
Ces hommes qui n’ont qu’une femme !
Meure la race franque et ses rois détestés !
Spahis, timariots, allez, courez, jetez
A travers les sombres mêlées
Vos sabres, vos turbans, le bruit de votre cor,
Vos tranchants étriers, larges triangles d’or,
Vos cavales échevelées !
Qu’Othman, fils d’Ortogrul, vive en chacun de vous.
Que l’un ait son regard et l’autre son courroux.
Allez, allez, ô capitaines !
Et nous te reprendrons, ville aux dômes d’azur,
Molle Setiniah, qu’en leur langage impur
Les barbares nomment Athènes ! »
– Victor Hugo dans « Les Orientales » (« VI. Cri de guerre du Mufti »)
« La Mort de Sardanapale » (1827)
Eugène Delacroix (1798-1863) Musée du Louvre
Présenté au Salon de 1827, le tableau de « La Mort de Sardanapale » provoque un scandale. Son achat est refusé par l’État et Delacroix conserve l’œuvre dans son atelier jusqu’à son acquisition au milieu des années 1840 par le collectionneur britannique Daniel Wilson. Restée en mains privées durant près d’un siècle, la toile est finalement acquise par le Louvre en 1921.
Sébastien Allard, directeur du département des Peintures du musée du Louvre, et Côme Fabre, conservateur du patrimoine en charge des peintures françaises du 19e siècle, présentent le tableau et les enjeux de sa restauration.
« Les révoltés l’assiégèrent dans son palais… Couché sur un lit superbe, au sommet d’un immense bûcher, Sardanapale donne l’ordre à ses eunuques et aux officiers du palais, d’égorger ses femmes, ses pages, jusqu’à ses chevaux et ses chiens favoris ; aucun des objets qui avaient servi à ses plaisirs ne devait lui survivre… Aïscheh, femme bactrienne, ne voulut pas souffrir qu’un esclave lui donnât la mort, et se pendit elle-même aux colonnes qui supportaient la voûte… Baleah, échanson de Sardanapale, mit enfin le feu au bûcher et s’y précipita lui-même. » – Extrait du second supplément au livret du Salon de 1827-1828
Dans ce tableau, Delacroix évoque le dénouement de la pièce « Sardanapale » de Lord Byron (1788-1824), poète et dramaturge britannique. Assiégé dans son palais par ses ennemis, Sardanapale se donne la mort ; mais Delacroix imagine qu’il sacrifie avec lui, par le feu, ce qui lui appartient et sert ses plaisirs : femmes, pages, chevaux, chiens et trésors.
« La Mort de Sardanapale se situe en dehors de toutes les conventions de l’époque, notamment par une négligence assumée des règles de perspective. En outre, Delacroix, s’est servi du sujet de l’œuvre comme d’un prétexte pour pouvoir peindre tout ce qu’il affectionnait : les corps, leur carnation, les textiles, l’orfèvrerie, les animaux, les surfaces. Tout ceci est rendu plus lisible grâce à la restauration dont l’œuvre a fait l’objet. Désormais, en regardant le tableau, on comprend mieux le scandale qu’il a suscité lors de sa première présentation au public. Nous en avions bien sûr des traces archivistiques, mais les raisons de ce rejet étaient devenues difficiles à percevoir. » – Sébastien Allard
La restauration de « La Mort de Sardanapale » a été assurée par le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) et Cinzia Pasquali de l’atelier Arcanes d’octobre 2022 à juillet 2023.
« La couleur n’est rien si elle n’est pas convenable au sujet et si elle n’augmente pas l’effet du tableau par l’imagination. » – Eugène Delacroix dans son « Journal »
« La Mort de Sardanapale » est à découvrir ou redécouvrir dans la salle Mollien (salle 700), au premier étage de l’aile Denon du musée du Louvre.
Dans cette web-série en quatre épisodes d’une vingtaine de minutes, nous découvrons les tableaux d’Eugène Delacroix (1798-1863) du musée du Louvre qui viennent de retrouver tout leur éclat.
« Femmes d’Alger dans leur appartement », « Les Scènes des Massacres de Scio », « La Mort de Sardanapale » et « La Liberté guidant le Peuple de Delacroix » ont été restaurés dans l’atelier du Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF).
Sébastien Allard, directeur du département des Peintures du musée du Louvre, et Côme Fabre, conservateur du patrimoine en charge des peintures françaises du 19e siècle, expliquent les enjeux de ces restaurations et présentent le résultat – spectaculaire – de chacune d’entre elles.
Delacroix s’est servi du sujet de cette œuvre comme d’un prétexte pour pouvoir peindre tout ce qu’il affectionnait : les corps, leur carnation, les textiles, l’orfèvrerie, les animaux, les surfaces.
Le coloris éclatant, l’absence de centre de la composition, la hardiesse du dessin et l’ambiguïté assumée de la représentation témoignent d’une audace inédite dans la peinture de cette époque.
Épisode 4 : « La Liberté guidant le Peuple de Delacroix »
Icône française devenue symbole universel de l’idée qu’elle incarne, « La Liberté guidant le peuple » est probablement le tableau le plus célèbre du Louvre après « La Joconde ».
Tous ces chefs-d’œuvre sont à découvrir ou redécouvrir dans la salle Mollien (salle 700), au premier étage de l’aile Denon du musée du Louvre.
« Femmes d’Alger dans leur appartement » (1834)
Eugène Delacroix (1798-1863) Musée du Louvre
Sébastien Allard, directeur du département des Peintures du musée du Louvre, et Côme Fabre, conservateur du patrimoine en charge des peintures françaises du 19e siècle, présentent ce chef-d’œuvre de Delacroix et les enjeux de sa restauration.
« Dans les Femmes d’Alger, le peintre ne veut exprimer aucune passion, mais simplement la vie paisible et contemplative dans un intérieur somptueux : il n’y aura donc pas de dominante, pas de couleur clef. Toutes les teintes chaudes et gaies s’équilibreront avec leurs complémentaires froides et tendres en une symphonie décorative, d’où se dégage à merveille l’impression d’un harem calme et délicieux. » – Paul Signac dans « D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme » (1911)
Peint par Eugène Delacroix (1798-1863) au retour de son voyage en Afrique du Nord, le tableau « Femmes d’Alger dans leur appartement » a été acquis par l’État dès sa création en 1834. Il est entré au musée du Louvre en 1874.
Si la couche picturale du tableau était restée en bon état, de nombreuses couches de vernis qui le recouvraient s’étaient oxydées. Cet écran épais provoquait un jaunissement, un assombrissement et un aplanissement optique de la composition : les blancs, pourtant très variés, étaient ramenés à la même teinte ocre, l’opacité des vernis réduisait l’illusion de profondeur de l’espace, tandis qu’on distinguait avec peine les objets évoqués à l’arrière-plan.
On perdait de vue la virtuosité coloriste qui avait fait du tableau un modèle pour la génération des peintres impressionnistes et néo-impressionnistes. Fantin-Latour l’a copié, Auguste Renoir l’a imité, Paul Signac l’a érigé en leçon « d’application de la méthode scientifique » du contraste simultané des couleurs.
La majeure partie des vernis altérés a donc été retirée ; l’aspect de certaines gerçures de matière a été atténué. Un nouveau vernis naturel a achevé de rendre la saturation et le contraste des couleurs.
La restauration des « Femmes d’Alger dans leur appartement » a été effectuée par Bénédicte Trémolières et Luc Hurter dans l’atelier du Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) à Paris, d’avril à octobre 2021.
Les « Femmes d’Alger dans leur appartement » sont à découvrir ou redécouvrir dans la salle Mollien (salle 700), au premier étage de l’aile Denon du musée du Louvre.
Au XVIIe siècle, la Provence, à mi-chemin entre Paris et Rome, est forte de ses traditions, de sa culture, de son histoire et de sa langue comme des dévotions religieuses qui lui sont propres. C’est un vaste territoire dont Aix-en-Provence est la capitale politique avec le Parlement et la Cour des comptes, Marseille, la capitale économique avec son port, et Toulon, la capitale militaire avec l’arsenal.
Ce tissu économique et culturel permet d’offrir un cadre privilégié à des artistes de tous horizons. Le peintre Jean Daret (1614-1668) a ainsi réalisé des œuvres majeures encore conservées au sein des églises, collégiales, couvents, chapelles et cathédrales de Provence.
A l’occasion de l’exposition que le musée Granet consacre à cet artiste, un parcours « Hors les murs » permet au public de poursuivre sa visite dans la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Dans ce reportage introduit par Pamela Grimaud, conservateur du patrimoine, Jane MacAvock, spécialiste de l’œuvre de Jean Daret, vous propose un parcours centré sur les œuvres de Daret dans les monuments de la ville d’Aix-en-Provence, notamment le spectaculaire escalier en trompe-l’œil de l’Hôtel de Châteaurenard.
Hôtel de Chateaurenard
Vous pouvez visiter l’escalier en trompe-l’œil de l’Hôtel de Châteaurenard. Adresse(à deux pas de la cathédrale) : Hôtel de Chateaurenard – 19, rue Gaston de Saporta – Aix-en-Provence
Jean Daret dans la ville d’Aix-en-Provence
« Sainte-Thérèse recevant les signes de son ordre » (1641) par Jean Daret – Église Sainte-Marie-Madeleine d’Aix-en-Provence, en dépôt à la cathédrale Saint-Sauveur« La Vierge intercédant pour les trépassés » par Jean Daret – Église du Saint-Esprit d’Aix-en-Provence« La Vierge donnant le scapulaire à saint Simon Stock », dit aussi « La Vierge du Carmel » (1648) par Nicolas Mignard (1606-1668) – Église Saint-Jean-de-Malte d’Aix-en-Provence
Exposition « Jean Daret. Peintre du Roi en Provence » – Musée Granet
Exposition au musée Granet
Si de nombreuses œuvres de Jean Daret sont visibles dans les musées français et étrangers (États-Unis, Russie) comme dans de nombreuses églises et cathédrales de Provence, et d’hôtels particuliers d’Aix-en-Provence (hôtels de Châteaurenard et Maurel de Pontevès), Jean Daret demeure peu connu du grand public.
L’exposition au musée Granet est donc l’occasion de montrer une centaine d’œuvres comprenant les productions les plus importantes de l’artiste, huiles sur toile, dessins et gravures, accompagnées d’œuvres des grands maîtres du siècle (Jacques Blanchard, Nicolas Mignard, Reynaud Levieux et Gilles Garcin).
La visite privée de l’exposition est disponible sur ma chaîne YouTube en cliquant ici.
Exposition « Jean Daret. Peintre du Roi en Provence »
15 juin – 29 septembre 2024 Musée Granet (Aix-en-Provence)
« La Crucifixion avec la Vierge des Sept douleurs, entourée de saint Pierre et de saint Antoine abbé » (1640) par Jean Daret – Cathédrale Saint-Sauveur (Aix-en-Provence), présentée au musée Granet pour l’exposition