L'envie de venir au musée... et d'y revenir souvent !

[Chef-d’œuvre] Le mystère des statues qui transpirent

Exposition « Les Forêts Natales »
Musée du quai Branly – Jacques Chirac

Le musée du quai Branly consacre une exposition aux mutations des formes d’arts en Afrique équatoriale atlantique.

« Du rouge au vert tout le jaune se meurt
Quand chantent les aras dans les forêt natales. » – Guillaume Apollinaire

« Les Forêts Natales », titre de l’exposition, fait référence à un poème de Guillaume Apollinaire. Dès 1906, le poète donnait une place centrale aux arts d’Afrique et d’Océanie, exprimant le souhait que les chefs-d’œuvre dits « exotiques » soient considérés au même titre que les plus belles œuvres de l’art occidental.

Statue d’ancêtre, gardien de reliquaire – Fang (19e siècle) – Collection particulière

Des statues qui transpirent

Parmi les œuvres présentées dans cette nouvelle exposition temporaire, certaines statues Fang sont particulièrement impressionnantes car elles semblent vivantes : elles brillent et transpirent comme des êtres vivants !

Statue d’ancêtre, gardien de reliquaire – Fang (19e-20e siècle) – Collection du quai Branly

Qui sont les Fang ?

Les Fang, autrefois appelés « Pahouins » par les Français ou « Pangwe » par les Allemands, ont migré depuis le 17e siècle à travers la République du Cameroun et la République gabonaise.
Chez les Fang, la vie spirituelle imprégnait fortement leur façon de penser et de vivre. S’ils admettaient l’existence d’une divinité créatrice, ils attendaient tout des ancêtres de leur propre famille : la fécondité des femmes, le succès à la chasse, la chance et les richesses.
Les reliques familiales étaient conservées et placées sous la garde de statuettes aux formes mêlant traits d’ancêtres et corps de nouveau-né.

Huiles végétales et « médicaments magiques »

Le phénomène de sudation observé sur certaines de ces sculptures Fang intrigue la communauté scientifique depuis plusieurs années. Ce phénomène serait dû à une très ancienne imprégnation du bois par des onctions répétées d’huile végétale, mélangées à des « médicaments magiques ».
Les Fang ont utilisé une huile tirée de la graine d’un arbre appelé « angèkh » (famille des oléacées) aux propriétés analogues à celles de l’huile de lin.

Analyse scientifique

En 2007, l’étude d’une tête Fang conservée à Neuchâtel a permis de constater que l’altération chimique due au vieillissement des composants expliquerait les « larmes » qui semblent couler le long des sculptures exposées à l’air ambiant.
Une étude par tomographie à rayons X a permis d’aller plus loin dans la compréhension de ce phénomène.
Ainsi, il apparaît que c’est par immersion de la statue que le liquide atteint le cœur du bois. En effet, le bois couramment utilisé est de faible densité : il est donc poreux tel une éponge.
Du fait de l’accumulation de nouveaux produits lors de l’utilisation rituelle de la sculpture, son bois se trouve saturé et ne peut plus rien absorber. Restant à la surface, le dépôt donne cet effet de sudation à la statue.

Statue d’ancêtre, gardien de reliquaire – Fang (19e siècle) – Musée d’ethnographie de Neuchâtel

Cette explication, à la suite de l’étude d’une seule sculpture, suffit-elle pour comprendre ce phénomène de sudation ? Seule une analyse d’autres exemplaires permettrait de le confirmer.
Une histoire de larmes qui va donc faire couler encore beaucoup… d’encre !

Sources : dossier pédagogique et catalogue de l’exposition aux Éditions Actes Sud

Exposition « Les Forêts Natales – Arts d’Afrique équatoriale atlantique »
8 octobre 2017 – 21 janvier 2018
Musée du quai Branly – Jacques Chirac
36, quai Branly
75007 Paris

« L’exposition a pour visée l’appréciation artistique et la compréhension de la complexité d’arts majeurs de la création universelle. » – Yves Le Fur, directeur du patrimoine et des collections au musée du quai Branly – Jacques Chirac

Yves Le Fur et une sculpture Fang du 18e siècle de la Collection Horstmann

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Page dédiée à l’exposition sur le site Internet du musée du quai Branly

[Exposition] Lee Ungno, militant pour la paix et la démocratie

Exposition « Lee Ungno, l’homme des foules »
Musée Cernuschi, musée des Arts de l’Asie de la Ville de Paris
9 juin – 19 novembre 2017


Le musée Cernuschi consacre une exposition à Lee Ungno (1904-1989), l’un des peintres asiatiques les plus importants du XXe siècle.
Originaire de Corée du Sud et installé en France à partir de 1959, il enseigne dans les murs du musée des Arts asiatiques de la Ville et Paris et expose à deux reprises en 1971 et 1989.
Etudiant au Japon pendant la période coloniale, artiste d’avant-garde après la guerre de Corée, prisonnier politique durant sous la présidence de Park Chung-hee, il est un peintre militant pour la paix et la démocratie dans les dernières années de sa vie.
Le musée Cernuschi possède 130 œuvres de Lee Ungno, entrées dans ses collections grâce à de plusieurs donations.

Du peintre traditionnel à l’artiste contemporain

Lee Ungno remporte ses premiers succès grâce à la représentation de sujets classiques. Après la libération de la Corée en 1945, il trouve une nouvelle inspiration au cœur de la société coréenne, de ses bouleversements politiques et sociaux.

« Vieil homme et oiseau » (1954) – Lee Ungno

L’Académie de peinture orientale de Paris

La fondation par Lee Ungno de l’Académie de peinture orientale de Paris en 1964 vise notamment à répondre aux attentes des milieux artistiques occidentaux, alors fortement intéressés par les modèles asiatiques. Lee Ungno enseigne la maîtrise du trait et des outils du peintre et la recherche d’un dialogue avec la nature.

« Singes » (1977) – Lee Ungno

Bambous

Le bambou est l’une des quatre plantes symbolisant les vertus du lettré. Pendant une dizaine d’années, Lee Ungno se consacre à la représentation de cette plante, signifiant ses oeuvres « le gentilhomme des bambous ».

Abstraction

Au cours de la période de son incarcération (1967-1969), les œuvres de Lee Ungno sont de véritables « abstractions calligraphiques ».

Paysages

Le paysage est l’un des domaines de prédilection des premières expérimentations modernistes de Lee Ungno.

Sculpture et arts décoratifs

Obtenant plusiers commandes publiques en France, Lee Ungno noue des relations avec la manufacture de Sèvres, le Mobilier national, la Monnaie de Paris ou encore Baccarat.

Foules face à l’oppression

Les abstractions calligraphiques des années 1970 sont peuplées de nombreuses figures humaines évoquant parfois des danses.
Après la répression du soulèvement de Gwangju en 1980, Lee Ungno commence à réaliser de gigantesques foules, symboles du cri du peuple face à l’oppression. Il devient le symbole de la résistance au totalitarisme et de l’accession de la Corée du Sud à la démocratie.

 


Musée Cernuschi, musée des Arts de l’Asie de la Ville de Paris
Musée des Arts de l’Asie de la Ville de Paris
7, avenue Vélasquez
75008 Paris

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Consultez le site Internet du musée Cernuschi

[Patrimoine] Le Lion de Palmyre restauré et exposé à Damas

Un joyau du musée de Palmyre

Il s’agissait de l’une des pièces maîtresses du musée de Palmyre.
Le « Lion du temple d’Al-Lât », connu aussi sous le nom de « Lion d’Athéna », est représenté la gueule entrouverte, une antilope – ou plutôt plus précisément un oryx d’Arabie – entre ses pattes. Le lion est l’attribut traditionnel de la déesse Al-Lât dont le culte est attesté pour la première fois par Hérodote.

Photographie par Mappo, avril 2010 – source Wikipedia – sous licence Creative Commons

Découvert en 1977 par la mission archéologique du Centre polonais d’archéologie méditerranéenne dans le quartier ouest de Palmyre, connu sous le nom de « Camp de Dioclétien », ce Lion est daté du 1er siècle avant J.-C. Les morceaux de pierre en calcaire qui composaient la statue avaient été réemployés au 3e siècle pour réaliser une fondation.

Une première restauration en 2005

En 2005, la statue est restaurée à Palmyre par Bartosz Markowski (Université de Varsovie), et Robert Zukowski (Académie polonaise des Sciences). Les pièces sont alors réassemblées de manière plus stable et certaines parties manquantes sont sculptées et ajoutées.

Restauration de 2005 – photographie D. Wielgosz, Université de Varsovie

Nous pensions préserver cette statue pour 200 ou 300 ans. Malheureusement, notre restauration aura à peine duré une décennie. » – Bartosz Markowskide l’Université de Varsovie

Destruction par Daesch en 2015

En 2015, le Lion est détruit à la pelle mécanique par les djihadistes de Daesh. Placée à l’entrée du musée de Palmyre, la statue n’avait pas pu être évacuée avant la prise de la ville, du fait de sa taille (3,5 mètres de hauteur) et de son poids (15 tonnes).

Fragments du lion lors de sa nouvelle restauration en 2016 – photo Unesco

Nous l’avions recouverte d’une plaque de fer et entourée de sacs de sable car nous voulions la protéger des bombardements mais jamais nous n’avions imaginé que l’EI viendrait dans la ville pour la détruire » – Maamoun Abdelkarim, directeur des antiquités et des musées de Syrie

Numérisation 3D

La société Iconem a numérisé une réplique du Lion conservée au musée de Damas ainsi que les fragments de la statue détruite. La comparaison des deux modèles a permis aux scientifiques d’étudier les dommages subis par la sculpture avant de procéder à sa restauration.

https://skfb.ly/ODAV

Une nouvelle restauration en 2017

Lorsque Daesch est chassé une première fois de Palmyre, Bartosz Markowski est le premier archéologue étranger à fouler le sol de Palmyre.
En avril 2015, les fragments du Lion sont  évacués de Palmyre à Damas.
De nouveau restauré par la même équipe polonaise qu’en 2005, le Lion vient d’être exposé à Damas. Selon Bartosz Markowski, la moitié environ de la statue restaurée est issue de l’œuvre originale.

Transport des fragments du lion de Palmyre pour sa restauration à Damas en 2016 – photographie : direction des antiquités et musées de Syrie – source : www.dgam.gov.sy

Retour à Palmyre

Actuellement exposée devant le musée de Damas, le Lion retournera très certainement un jour à Palmyre.

Suivez l’actualité de la sauvegarde du patrimoine culturel par l’Unesco : @Unite4Heritage

Sources :
La restauration du lion de Palmyre sur le site Internet de l’Unesco
Article « Sciences et Avenir » le 3 juillet 2015
Page dédiée au musée de Palmyre sur le site Internet de l’Iconem
Article « La Croix » le 24 avril 2016
Article (en anglais) de Bartosz Markowski (université de Varsovie) sur la restauration de 2005

[Web-série] Les Arts de l’Islam au Louvre

Les Arts de l’Islam au Louvre

A l’occasion des 5 ans du département des Arts de l’Islam, Yannick Lintz, sa directrice, présente les trésors de la collection exposée au Louvre.

Découvrez les 4 épisodes de notre web-série exceptionnelle en cliquant sur les images ci-dessous.

Episode 1 – Comprendre

Episode 2 – Combattre les préjugés

Episode 3 – Faire connaître

Episode 4 – Admirer

Suivez Yannick Lintz sur son compte Twitter : @LintzYannick

Spécialiste du monde oriental, Yannick Lintz est à la tête du département des Arts de l’Islam du musée du Louvre depuis novembre 2013. Conservatrice en chef, elle a également occupé le poste de conseillère pour les musées et le patrimoine dans le cadre du plan « Arts et Culture » et dirigé le musée des Beaux-Arts d’Agen.

[Web-série] Arts de l’Islam au Louvre (4/4) Admirer

Les Arts de l’Islam au Louvre – épisode 4/4

Le baptistère de saint Louis, un poignard à manche à tête de cheval, une lampe au nom du sultan Al Barqûq : découvrez les trésors du Louvre.

4ème et dernière partie de notre web-série avec Yannick Lintz, directrice du département des Arts de l’Islam du Louvre.

Spécialiste du monde oriental, Yannick Lintz est à la tête du département des Arts de l’Islam du musée du Louvre depuis novembre 2013. Conservatrice en chef, elle a également occupé le poste de conseillère pour les musées et le patrimoine dans le cadre du plan « Arts et Culture » et dirigé le musée des Beaux-Arts d’Agen.

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Présentation du département sur le site Internet du musée du Louvre

[Web-série] Arts de l’Islam au Louvre (3/4) Faire connaître

Les Arts de l’Islam au Louvre – épisode 3/4

Les coopérations internationales du Louvre et le rôle du musée pour conserver la mémoire documentaire des monuments détruits au Proche-Orient.

A l’occasion des 5 ans du département des Arts de l’Islam, Yannick Lintz, sa directrice, présente les trésors de la collection exposée au Louvre.

Spécialiste du monde oriental, Yannick Lintz est à la tête du département des Arts de l’Islam du musée du Louvre depuis novembre 2013. Conservatrice en chef, elle a également occupé le poste de conseillère pour les musées et le patrimoine dans le cadre du plan « Arts et Culture » et dirigé le musée des Beaux-Arts d’Agen.

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Présentation du département sur le site Internet du musée du Louvre

[Web-série] Arts de l’Islam au Louvre (2/4) Combattre les préjugés

Les Arts de l’Islam au Louvre – épisode 2/4

La figure humaine est-elle représentée dans les Arts de l’Islam ?

A l’occasion des 5 ans du département des Arts de l’Islam, Yannick Lintz, sa directrice, présente les trésors de la collection exposée au Louvre.

Spécialiste du monde oriental, Yannick Lintz est à la tête du département des Arts de l’Islam du musée du Louvre depuis novembre 2013. Conservatrice en chef, elle a également occupé le poste de conseillère pour les musées et le patrimoine dans le cadre du plan « Arts et Culture » et dirigé le musée des Beaux-Arts d’Agen.

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Présentation du département sur le site Internet du musée du Louvre

[Web-série] Arts de l’Islam au Louvre (1/4) Comprendre

Les Arts de l’Islam au Louvre – épisode 1/4

Que recouvre l’appellation « Arts de l’Islam » ?
Comment s’est constituée la collection du musée du Louvre ?

A l’occasion des 5 ans du département des Arts de l’Islam, Yannick Lintz, sa directrice, présente les trésors de la collection exposée au Louvre.

Spécialiste du monde oriental, Yannick Lintz est à la tête du département des Arts de l’Islam du musée du Louvre depuis novembre 2013. Conservatrice en chef, elle a également occupé le poste de conseillère pour les musées et le patrimoine dans le cadre du plan « Arts et Culture » et dirigé le musée des Beaux-Arts d’Agen.

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Où est passé le lion de Monzón ?

Le célèbre lion de Monzón (12e-13e siècle) a quitté les vitrines du département des Arts de l’Islam du Louvre.

Où est-il passé ?

Réponse de Yannick Lintz, directrice du Département des Arts de l’Islam au musée du Louvre.

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Bénédiction parfaite, bonheur complet

Ce lion en bronze servait de bouche de fontaine. Il a été trouvé à Monzón de Campos, en Espagne.
Il porte une inscription formulant des vœux : « Baraka kamila/Na’ima shamila » qui se traduit par « Bénédiction parfaite, bonheur complet ».

Sous le ventre de l’animal, un creux était relié à une canalisation qui acheminait l’eau dans son corps. Sa queue est articulée : elle peut être montée ou abaissée.

Le Louvre Abu-Dhabi ouvrira ses portes le 11 novembre 2017.

Suivez l’actualité du Louvre Abu Dhabi sur son compte Twitter : @LouvreAbuDhabi

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Consultez la page dédiée au lion de Monzón sur le site Internet du Louvre

[Chef-d’œuvre] Le Perse vaincu du musée Granet exposé au Louvre

Perse vaincu
Rome, vers 100-130 après J.-C.

Sollicitée par le musée du Louvre, la Ville d’Aix-en-Provence a accepté de mettre en dépôt le « Perse vaincu », une sculpture conservée dans les Réserves du musée Granet. Exposée dans la salle des Cariatides du Louvre, elle est présentée avec  le « Gaulois blessé », lui aussi découvert en 1514.


Ces deux sculptures appartiennent à une série aujourd’hui dispersée entre Paris, Naples, Rome, Venise et Aix-en-Provence.

Ces sculptures sont des reproductions de deux personnages issus d’un groupe en bronze aujourd’hui disparu, réalisé à la demande d’Attale Ier, roi de Pergame, pour commémorer ses victoires contre les tribus celtes qui menaçaient son royaume.

Exposé avec le « Perse vaincu », le célèbre « Gaulois blessé », appelé « Galate » par les Grecs, semble résister à la douleur de sa blessure. Ses cheveux hirsutes rappellent que les Gaulois enduisaient leur chevelure de poix afin d’avoir l’air plus terrifiant.

Suivez l’actualité du musée Granet sur Twitter : @museegranet

Source : présentation du « Galate blessé » sur le site Internet du Louvre

[Exposition] L’Or du Pouvoir : Paris raconté par ses monnaies

Exposition depuis le 26 mai 2016
Crypte archéologique de l’île de la Cité

Depuis les Gaulois Parisii, Jules César, l’empereur Julien, Philippe IV le Bel, Charles V jusqu’à Napoléon III, l’exposition retrace l’histoire de Paris à travers ses pièces de monnaies.
Déambulation en images sous le parvis de Notre-Dame…

Les Gaulois Parisii

Les Parisii sont installés depuis le IIIe siècle avant notre ère dans une petite région autour de l’actuelle ville de Paris.
Leurs monnaies sont faites de pièces d’or et des pièces de bronze de moindre valeur mais davantage utilisées dans la vie courante, appelées « potins ». Les décors sont stylisés, avec un visage de profil sur le droit et un cheval au revers.

Jules César

Dans « La Guerre des Gaules », César raconte sa victoire contre les peuples gaulois. Un épisode décisif se situe dans la cité des Parisii : la Bataille de Lutèce.
L’aureus ci-dessous figure Jules César, premier à se faire représenter sur des monnaies de son vivant à Rome.

L’Empereur Julien

Julien, dit l’Apostat à cause de sa tentative de rétablir le culte païen, est au pouvoir entre 361 et 363. D’abord établi en Gaule, il est acclamé empereur par ses troupes à Lutèce, sur l’Île de la Cité.
Sur ce solidus d’or frappé à Antioche entre 360 et 363, Julius, debout, tire un captif par les cheveux de la main droite et tient un trophée dans la main gauche.

Faustine la jeune

Au IIe siècle, Lutèce se dote d’un forum, d’un amphithéâtre, de plusieurs thermes et d’un aqueduc. C’est le siècle de la dynastie des Antonins (96-192) : Hadrien, Antonin le Pieux et Marc Aurèle.
Les femmes de la famille impériale contribuent à la popularité de l’empereur et à sa renommée. Ci-dessous un aureus figurant Faustine la jeune, impératrice et épouse de Marc Aurèle.

Antonin le pieux

Antonin le Pieux, empereur de 138 à 161, est représenté de profil et porte une couronne de laurier, attribut du triomphe militaire. L’inscription indique : « ANTONINVS AVG PIVS PP TRP COS III », à savoir « Antonin Auguste pieux père de la patrie, puissance tribunicienne, quatrième consulat ».

Octave

D’abord connu sous le nom d’Octave, Auguste est désigné héritier de Jules César à sa mort en 44 avant J.-C. C’est sous son règne que la Lutèce gallo-romaine est fondée, dans le dernier quart du Ier siècle avant J.-C.
La monnaie ci-dessous a été trouvée lors de fouilles menées en 1993. Il s’agit d’un exemplaire rare d’une monnaie d’Octave frappée en 38 avant J.-C. alors qu’il n’est pas encore Auguste.

Philippe IV le Bel

Depuis l’époque mérovingienne, il n’y avait pratiquement plus d’or dans le monnayage en Occident mais de l’argent et du bronze. C’est Philippe IV le Bel (1285-1314) qui réintroduit l’or dans le système monétaire.
Son règne connaît une grande instabilité financière en raison de la multiplication de nouvelles monnaies qui déclenchent le mécontentement général. Il est surnommé « le faux monnayeur ».

Charles V

Après la prise du pouvoir de 1358 par le prévôt des marchands Etienne Marcel pendant la captivité de Jean
II le Bon, Charles V (1364-1380) veut changer de palais. Il abandonne celui de la Cité au Parlement de Paris et rénove le Louvre.

Ci-dessous, Charles V est représenté sur un cheval au galop. Il est coiffé d’un heaume couronné avec un lys à son sommet.

Si Charles V continue de faire frapper le « franc à cheval », cette monnaie sera ensuite remplacée par le « franc à pied ». Sur cette monnaie appelée officiellement « denier d’or aux fleurs de lys », le roi est représenté debout sous un dais. Il tient l’épée et la main de Justice et porte une cotte d’armes fleurdelysée.
Découvrez d’autres monnaies et d’autres histoires en visitant l’exposition !

Le saviez-vous ?

La loi du 18 germinal An III (7 avril 1795) est une date historique pour la monnaie : c’est la naissance du système décimal : livre, sou et denier sont abandonnés au profit des francs et des centimes.
Le franc devient la monnaie nationale en France pour deux siècles.
Pièce de 100 francs en or figurant Napoléon III (1859)

Crypte archéologique de l’île de la Cité
7, place Jean Paul II
Parvis Notre-Dame
75004 Paris

Située sous le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris, la Crypte archéologique présente les vestiges découverts lors de fouilles réalisées entre 1965 et 1972. Le visiteur peut notamment découvrir les vestiges du quai du port de l’antique Lutèce, un établissement de bains publics gallo-romain ou encore un mur d’enceinte du IVe siècle.

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Consultez la page dédiée aux expositions de la Crypte archéologique.

[Exposition] Costumes espagnols : entre ombre et lumière

Maison de Victor Hugo (Paris)
21 juin – 24 septembre 2017

Pour la première fois à Paris, des vêtements et accessoires de la fin du XVIIIe au début du XXe siècle révèlent l’âme des provinces espagnoles autant que le savoir-faire des artistes qui les ont réalisés.
Un diaporama pour illustrer cette exposition qui s’inscrit dans le cadre de la Saison Espagnole du Palais Galliera.

J’aime profondément l’Espagne. Je suis presque un de ses fils » – Victor Hugo

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Le saviez-vous ?

À l’occasion de l’Exposition universelle de Paris en 1937, le pavillon de la République espagnole présenta une sélection de ces costumes, en regard de photographies de José Ortiz Echagüe : costumes et photographies figuraient à côté du « Guernica » de Pablo Picasso.

Exposition « Costumes espagnols : entre ombre et lumière »
Maison de Victor Hugo
6 place des Vosges
75004 Paris

La Maison Victor Hugo occupe l’ancien appartement que l’écrivain loua de 1832 à 1848, place Royale (aujourd’hui place des Vosges).

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Consultez la page dédiée à l’exposition sur le site Internet de la Maison Victor Hugo.

[Visite privée] Pierre le Grand, un tsar en France

Exposition « Pierre le Grand, un tsar en France. 1717 »
Versailles, Grand Trianon
30 mai – 24 septembre 2017

Visite exceptionnelle de l’exposition avec Gwenola Firmin, conservateur en charge des peintures du XVIIIe siècle au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.

Consacrée au séjour du tsar Pierre le Grand en France, en mai et juin 1717, l’exposition du Grand Trianon commémore le tricentenaire de cette visite diplomatique avec plus de 150 œuvres dont la plupart appartient aux collections du musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.

Issu de la dynastie des Romanov, Pierre Ier (1672-1725) voyage en Occident vingt ans après la « Grande Ambassade » qui l’a mené une première fois en Europe en 1697-1698. Faisant étape à deux reprises à Versailles, il est logé au Grand Trianon.
Imprévisible et peu familier avec « l’Étiquette » pratiquée à la Cour du roi de France, Pierre Ier bouscule le protocole à maintes reprises. Ainsi, en un geste spontané, il prend dans ses bras, l’enfant roi, le jeune Louis XV alors âgé de 7 ans.

C’était un fort grand homme, très bien fait, assez maigre, le visage assez de forme ronde ; un grand front ; de beaux sourcils ; le nez assez court sans rien de trop gros par le bout ; les lèvres assez grosses ; le teint rougeâtre et brun ; de beaux yeux noirs, grands, vifs, perçants, bien fendus ; le regard majestueux et gracieux quand il y prenait garde, sinon sévère et farouche, avec un tic qui ne revenait pas souvent, mais qui lui démontait les yeux et toute la physionomie, et qui donnait de la frayeur. Cela durait un moment avec un regard égaré et terrible, et se remettait aussitôt. Tout son air marquait son esprit, sa réflexion et sa grandeur, et ne manquait pas d’une certaine grâce. » – Saint-Simon, portrait de Pierre le Grand

Châteaux de Versailles et de Trianon
78000 Versailles

www.chateauversailles.fr

Suivez l’actualité du Château de Versailles sur Twitter : @CVersailles

Zoom sur un chef-d’œuvre de l’exposition

Buste de Pierre Ier par Rastrelli

[Chef-d’œuvre] Buste de l’empereur Pierre Ier par Rastrelli

Bartolomeo Carlo Rastrelli (1675-1744)
Buste, bronze ciselé et patiné
Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg

Présentation de l’œuvre par Gwenola Firmin, conservateur en charge des peintures du XVIIIe siècle au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

Le tsar Pierre Ier naît à Moscou le 9 juin 1672.
Souverain guerrier et voyageur, Pierre le Grand parcourt le monde pendant près de quatre décennies, de la mer Blanche à la mer Caspienne, de la Hollande à la Moldavie et de l’Angleterre à la Perse.

L’empreinte du visage de l’empereur

Ce buste fait partie des représentations artistiques les plus fiables de Pierre Ier. En effet, il a été exécuté à partir d’un masque portant l’empreinte du visage de l’empereur.
Le caractère et l’énergie de Pierre Ier sont rendus de façon impressionnante par l’artiste Bartolomeo Carlo Rastrelli.

Ivrognerie, débauche et grossièreté

Les contemporains du tsar étaient frappés par les contradictions du caractère de ce géant de 2,04 mètres. Ainsi, sa volonté de servir l’intérêt général était-elle assortie d’un penchant pour la cruauté gratuite, pouvant aller jusqu’au sadisme. Son désir d’imiter l’Occident se conjuguait avec des traits ressentis par les Européens comme « barbares » : ivrognerie, débauche, grossièreté, excès de toutes sortes.

Le tsar est représenté en armure d’apparat et manteau d’hermine, avec le cordon et l’insigne de l’ordre de Saint-André : les reliefs sur la cuirasse comprennent des scènes de bataille et une composition montre Pierre Ier sculptant une statue symbolisant la nouvelle Puissance russe, vêtue d’une armure.

Le tsar n’était pas grand, il était énorme… » – Montesquieu dénonçant la démesure de Pierre Ier

Un air de ressemblance…

La forme de son menton et celle de ses joues fait étrangement penser à Marlon Brandon, tel qu’il apparaît dans le film « Le Parrain » de Francis Ford Coppola. Vous ne trouvez pas ? 😉

Musée de l’Ermitage
Palace Square, 2
Sankt-Peterburg, Russie

Suivez l’actualité (en anglais) du musée de l’Ermitage sur Twitter : @hermitage_eng

Ce buste de Pierre Ier est présenté au Grand Trianon (Versailles) du 30 mai au 24 septembre 2017 dans le cadre de l’exposition « Pierre le Grand, un tsar en France. 1717 ».

Visitez l’exposition au Grand Trianon

« Pierre le Grand, un tsar en France. 1717 »