L'envie de venir au musée... et d'y revenir souvent !

Le meurtre de Galswinthe

Tableau d’Eugène Philastre, dit Philastre fils (1827/1828-1886)
Musée de Soissons

L’Austrasie est un royaume mérovingien tombé dans l’oubli.
Créé à la mort de Clovis en l’an 511, ce royaume s’étendait sur l’est de la France, la Belgique, le Luxembourg et l’ouest de l’Allemagne.

Des rois fainéants ?

A partir de l’époque de Charlemagne, roi carolingien, les anciens souverains mérovingiens ont été dénigrés et caricaturés comme « rois fainéants », à savoir ceux qui n’ont rien fait (« fait néant »).
On doit cette appellation aux écrits d’Eginhard dans sa « Vie de Charlemagne » écrite au IXe siècle. Ce biographe de Charlemagne cherchait ainsi à légitimer la prise de pouvoir carolingienne.

L’assassinat de Galswinthe

La fin de la dynastie mérovingienne aurait été marquée par des querelles de succession et des histoires sanglantes, comme celle de la reine Galswinthe.
Au XIXe siècle, le peintre Eugène Philastre imagine l’instant de l’assassinat de cette reine mérovingienne.

Galswinthe épousa Chilpéric Ier, roi de Neustrie, en 567.
L’année suivante, elle fut étranglée, sans doute sur ordre de son mari (représenté observant la scène à droite sur le tableau).

Cette mort eut d’importantes répercussions : sa sœur Brunehaut, épouse de Sigebert Ier, roi d’Austrasie et demi-frère de Chilpéric, engagea les hostilités. La guerre qui s’ensuivit dura plus de quarante ans.

Cette histoire tragique a été racontée dès 592 par Grégoire de Tours dans son « Histoire des Francs ».

Lorsqu’elle fut arrivée chez le roi Chilpéric, [Galswinthe] fut accueillie avec beaucoup d’honneurs et associée à lui par le mariage. Il éprouvait aussi pour elle un grand amour, car elle avait apporté avec elle de grands trésors. Mais son amour pour Frédégonde qu’il avait eue auparavant comme femme provoqua entre eux un grand différent. Elle avait déjà été convertie à la foi catholique et ointe de chrême. Or comme elle se plaignait constamment au roi d’avoir à supporter des injures et de ne jouir auprès de lui d’aucune considération, elle demanda la permission de rentrer librement dans sa patrie en laissant les trésors qu’elle avait apportés avec elle. Le roi feignant de nier la chose, l’apaisa par de douces paroles. Finalement il la fit égorger par un esclave et on la trouva morte dans son lit. […] Quant au roi, après avoir pleuré la morte, il reprit après quelques jours Frédégonde qu’il épousa. » – Grégoire de Tours – « Histoire des Francs »

Musée de Soissons
2 Rue de la Congrégation
02200 Soissons

Ce tableau est exposé jusqu’au 2 octobre 2017 à Saint-Germain-en-Laye.

Musée d’Archéologie nationale
Place Charles de Gaulle
78100 Saint-Germain-en-Laye

Découvrez l’exposition « Austrasie, royaume mérovingien oublié »

Suivez l’actualité du Musée d’Archéologie nationale sur Twitter : @Archeonationale

Ouverture du Louvre Abu-Dhabi le 11 novembre

Le Louvre Abu-Dhabi ouvrira ses portes le 11 novembre 2017.

L’information est à présent officielle, diffusée le 6 septembre 2017 sur le compte Twitter du @LouvreAbuDhabi.

Né d’un accord intergouvernemental entre la France et les Émirats Arabes Unis, ce Louvre, parfois surnommé « Le Louvre des Sables », se veut un musée universel qui contribue au dialogue, à la compréhension mutuelle et à l’amitié des deux pays et, plus largement, des deux civilisations.
L’accord intergouvernemental inclut l’usage du nom « Musée du Louvre » pour 30 ans (et 6 mois), la réalisation d’expositions temporaires sur une période de 15 ans et le prêt d’œuvres d’art pendant 10 ans.

300 œuvres issues d’institutions et de musées français

En plus de ses propres collections, la Louvre Abu Dhabi présentera des prêts d’institutions et de grands musées français.
Selon la liste des prêts communiquée en octobre 2014, voici celles qui seront du voyage (liste mise à jour) :
– « La Belle Ferronnière » de Léonard de Vinci, prêt par le musée du Louvre,
– un Autoportrait de Vincent van Gogh (1853–1890), prêt du musée d’Orsay et de l’Orangerie,
– « Jean d’Aire » du monument des « Bourgeois de Calais », sculpture d’Auguste Rodin (1840–1917), prêt du musée Rodin,
– « Bonaparte franchissant les Alpes » de Jacques-Louis David, prêt du Château de Versailles,
– « L’Apollon du Belvédère » du Primatice, prêt du Château de Fontainebleau,
– un reliquaire du XIIIe siècle, prêt du musée de Cluny,
– « Femme debout II » d’Alberto Giacometti, prêt du Centre Pompidou.

Les œuvres prêtées par les musées français seront exposées pendant des durées variables, allant de trois mois à deux ans.
Le nombre d’œuvres prêtées ira en diminuant sur une période de dix ans, à mesure que le Louvre Abu Dhabi continuera d’enrichir sa propre collection.

Les visiteurs vont pénétrer ce lieu des lumières, ce lieu des rencontres révélatrices de nombreuses cultures planétaires au-delà des mers et des siècles. C’est une architecture protectrice de ces trésors, c’est un hommage à la ville arabe, à sa poétique de géométries et de lumières, et, sous la grande coupole, c’est une évocation des temporalités qui inexorablement rythment les heures, les jours et la fuite de nos vies. » – Jean Nouvel, l’architecte du Louvre Abu Dhabi

Cet article a été mis à jour à la suite de la diffusion du communiqué de presse du Louvre.

En savoir +

Liste des prêts venus de France pour l’année d’ouverture du Louvre Abu Dhabi

Suivez l’actualité du Louvre Abu Dhabi sur son compte Twitter : @LouvreAbuDhabi

Images : Wikipédia – images du domaine public sauf « La Belle Ferronière » par Livioandronico2013

Une compagne de Diane

Anselme Flamen (1647-1717)
Cour Marly
Musée du Louvre

Ce marbre représentant une nymphe chasseresse a été sculpté de 1710 à 1714. Il appartient au cycle des compagnes de Diane, commandé aux meilleurs sculpteurs de la fin du règne de Louis XIV.
L’ensemble ne fut toutefois jamais réuni.

La nymphe chasseresse est accompagnée d’un chien qui saute joyeusement autour d’elle.

Le drapé mouillé de la courte tunique souligne la silhouette gracieuse. Le bras levé fait glisser le tissu de la manche.

Cette statue est inspirée d’une célèbre sculpture antique apportée d’Italie à la Renaissance : « Diane à la biche » également exposée au Louvre.

Placée dans le parc de Versailles depuis 1884, puis dans la Galerie des glaces, elle a rejoint la cour Marly du Louvre en 1997.

Le saviez-vous ?

Cette Compagne de Diane tenait autrefois un oiseau sur son bras levé.

Source : Article sur le site Internet du Louvre

[Exposition] Medusa : bijoux et tabous

Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
19 mai – 5 novembre 2017

Tout comme le visage de Méduse dans la mythologie grecque, le bijou attire et trouble celui qui le conçoit comme celui qui le porte. Bien qu’il ne soit pas nécessairement considéré comme une œuvre d’art, il est l’une des formes d’expression artistique les plus anciennes.

L’exposition réunit plus de 400 bijoux et confronte des pièces datant de la Préhistoire, de l’Antiquité et du Moyen-Age, avec des objets réalisés par de grands artistes du XXe siècle (Man Ray, Alexander Calder, Niki de Saint Phalle…) et des bijoutiers et joailliers contemporains (Cartier, Van Cleef & Arpels…).

Ce diaporama vous offre un aperçu de l’exposition du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris.

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Fabrice Hergott, Directeur du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, à propos de l’exposition « Medusa : bijoux et tabous » :
En ouvrant la boîte à bijoux, le musée ouvre une boîte de Pandore d’où jaillissent codes et règles de comportement, symboles et rituels. Cette fascination pour l’intemporalité se présente alors comme le véritable sujet de l’exposition. Le bijou est un objet d’affranchissement du temps. Et dans sa relation au corps, il souligne en creux la nudité fondamentale de l’être humain. »
Paire de boucles d’oreilles en forme de croissant – Site d’Ur en Mésopotamie (vers 2.500 avant J.-C.)

Exposition « Medusa : bijoux et tabous »
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
11 Avenue du Président Wilson
75116 Paris

Zoom sur un chef-d’œuvre

Bracelet romain « d’accouchée »

Sources :
Page dédiée à l’exposition sur le site Internet du Musée d’Art moderne
Dossier de presse de l’exposition

Bracelet romain « d’accouchée »

Basse-Egypte, Alexandrie
4e-5e siècle
Médailles et Antiques de la Bibliothèque nationale de France

Le bijou a une longue tradition d’objet magique. Depuis la Préhistoire, toutes les cultures égyptienne, celte, viking, africaine, amérindienne ont confectionné des amulettes, portées à même le corps ; des objets capables d’attirer la fortune ou de conjurer le mauvais sort, en faisant appel à des divinités aux pouvoirs magiques.

Les appels à la fécondité sont fréquents et prennent différentes formes plus ou moins stylisées, comme ce pendentif datant du Ier-IIIe siècle.

Pendentif en forme de phallus datant du Ier-IIe siècle – Exposition « Médusa : bijoux et tabous »
Le bracelet ci-dessous, conservé par la Bibliothèque nationale de France, est présenté au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris dans le cadre de  l’exposition « Medusa : bijoux et tabous ».

Sur ce bracelet, la déesse Isis est symbolisée par un signe en forme de cornes d’Hathor entourant le disque solaire. Ce symbole est présent – de façon toutefois incomplète – dans le fronton du naïskos, le petit temple à colonnes, représenté sur le bijou.

Ce bracelet était destiné à assurer la protection, par la déesse Isis, d’une femme en couches.
L’inscription « EYTOKI » (au-dessous du temple) signifie : « Accouche heureusement ».

Datant du 4e ou du 5e siècle, ce bijou témoigne de la persistance du culte d’Isis à une époque tardive.

En savoir +

Description du bracelet sur le site Internet de la Bibliothèque nationale de France

Découvrez l’exposition du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris

Exposition « Medusa : bijoux et tabous »

Editorial de lancement

En 1850, l’archéologue Auguste Mariette était envoyé en Égypte par le musée du Louvre. C’est lui qui me découvrit dans le sol de Saqqarah.
Dans ses écrits à propos des galeries du musée d’antiquités égyptiennes de Boulaq, il exprimait alors la façon dont il entendait attirer les yeux des visiteurs pour « inoculer » l’amour des antiquités.

Je sais par expérience que le même monument, devant lequel notre public égyptien passe toujours distrait et indifférent, attire ses yeux et provoque ses remarques dès que, par un artifice de mise en place, on a su le forcer à y fixer son attention. Il est certain que, comme archéologue, je serais assez disposé à blâmer ces inutiles étalages qui ne profitent en rien à la science, mais si le musée ainsi arrangé plaît à ceux auxquels il est destiné, s’ils y reviennent souvent et en y revenant s’inoculent sans le savoir, le goût de l’étude et j’allais presque dire l’amour des antiquités de l’Égypte, mon but sera atteint.

Une nouvelle aventure numérique !

En 2014, j’abandonnais mon calame (*) et mes papyrus pour m’équiper d’une tablette numérique. Une nouvelle aventure débutait alors sur Twitter, puis sur Facebook, YouTube et Instagram.
3 ans plus tard, je poursuis mon aventure virtuelle, au-delà des réseaux sociaux, en lançant mon Blog avec l’envie – très modestement – de donner le goût des musées.

L’envie de venir au musée… et d’y revenir souvent !

Ce Blog rend compte de ma vie au Louvre, de mes visites de musées et d’expositions, de mes découvertes et de mes rencontres.
Il n’est pas géré par le Musée du Louvre mais par mon humble secrétaire personnel, grand Ami du Louvre, visiteur compulsif de musées et d’expositions, amoureux des Arts, passionné par la photographie et la vidéo.

Des surprises 😉

Les articles disponibles pour le lancement de mon Blog reprennent certaines publications déjà diffusées sur les réseaux sociaux, avec de nombreux inédits.
Je dois vous l’avouer : je suis très heureux de vous retrouver sur ce nouveau média !

Bienvenue sur mon Blog et bonne lecture !

Quand le Scribe prend la parole > interview par Coupe-file Art en février 2020.

(*) Le calame est un roseau taillé en pointe servant pour l’écriture sur tablette d’argile ou sur papyrus. En fait, celui que je tenais dans ma main droite a disparu depuis bien longtemps déjà.

Le Louvre Abu Dhabi inauguré avant fin 2017

Dans une interview accordée mi-juillet à CNN, Mohamed Khalifa Al Mubarak, Président de l’Autorité en charge du Tourisme et de la Culture d’Abu Dhabi, a confirmé que l’ouverture du Louvre Abu Dhabi devrait avoir lieu d’ici fin 2017.

La visite, le 21 août, de l’ambassadeur de France auprès des Émirats arabes unis, Ludovic Pouille, confirme une ouverture prochaine.

Si la date officielle n’a pas encore été communiquée, cette annonce ne devrait plus tarder. En effet, le 24 août 2017, le compte Twitter du @LouvreAbuDhabi annonce qu’il fait une pause dans ses publications et que son prochain tweet sera très important (« a big one »).

Né d’un accord intergouvernemental signé en mars 2007 entre les Émirats Arabes Unis et la France, le Louvre Abu Dhabi présentera des œuvres du monde entier. Pour son année d’ouverture, 300 œuvres seront prêtées par de grands établissements français pour être exposées aux côtés de la propre collection du musée.

Il se murmure que l’ouverture, initialement prévue pour décembre 2015, pourrait avoir lieu au mois de novembre 2017 (non officiel).

Page d’accueil du site Internet du Louvre Abu Dhabi – Août 2017

Si vous ne connaissez pas l’histoire, vous ne connaissez pas votre histoire ou votre avenir.

Sources :
« The Gulf Today » du 21 juillet 2017
Liste des prêts venus de France pour l’année d’ouverture du Louvre Abu Dhabi

Suivez l’actualité du Louvre Abu Dhabi sur son compte Twitter : @LouvreAbuDhabi

Pompée le Grand entre au Louvre

Un portrait de Pompée (106-48 avant J.-C.) fait son entrée au Louvre.

Il a été sculpté vers le milieu du Ier siècle avant J.-C., donc peu de temps après la mort de Pompée. Il s’agit sans doute d’une commande de l’entourage de ses fils, lesquels continuaient à jouer un rôle politique dans le parti opposé à Octave-Auguste.

Seuls deux autres portraits de Pompée sont aujourd’hui connus : l’un est conservé au musée archéologique de Venise et l’autre à la glyptothèque Ny Calrsberg de Copenhague.

Parmi les grands hommes de la fin de la République romaine, le nombre total de portraits attestés est extrêmement réduit. Un exemplaire d’un portrait de César, l’adversaire et ennemi politique de Pompée, a été retrouvé en 2007 dans le Rhône (photo ci-dessous). Il est aujourd’hui exposé au Musée Arles Antique.

– Jules César, portrait sculpté de son vivant – Musée Arles Antique

Le portrait de Pompée qui fait son entrée au Louvre s’inspire des portraits d’Alexandre le Grand et des rois qui règnent en Orient après la mort du conquérant grec. Le sculpteur a copié directement sur le modèle en bronze que Pompée avait fait réaliser de son vivant.

Le Louvre possède notamment un autre marbre représentant Pompée, jeune cette fois-ci, sculpté par un artiste romain, dans un style « un peu hâtif »…

L’achat de cette sculpture, pour un montant de 1,2 millions d’euros, a été réalisé par la Société des Amis du Louvre pour le département des Antiquités grecques étrusques et romaines du Louvre.

Dans les « Vies des hommes illustres », Plutarque raconte les circonstances de la mort de Pompée :

Pompée prit des tablettes où il avait écrit un discours grec qu’il se proposait d’adresser à Ptolémée, et se mit à le lire. […] Septimius lui porte un premier coup d’épée par derrière, au travers du corps ; puis Salvius, après lui, puis Achillas tirèrent leurs épées. Pompée, prenant sa toge des deux mains, s’en couvre le visage, et se livre à leurs coups, sans rien dire ni rien faire d’indigne de lui, et jetant un simple soupir. Il était âgé de cinquante-neuf ans, et fut tué le lendemain de son jour natal. À la vue de ce meurtre, ceux qui étaient dans les navires poussèrent des cris affreux, qui retentirent jusqu’au rivage. […] Les assassins coupèrent la tête de Pompée, et jetèrent hors de la barque le corps tout nu, qu’ils laissèrent exposé aux regards de ceux qui voulurent se repaître de ce spectacle. »

Sources :
Article publié sur le site Internet de la Société des Amis du Louvre
« Vies des hommes illustres – Pompée » par Plutarque – Traduction par Alexis Pierron. Charpentier, 1853

[Chef-d’œuvre] Dame Touy, supérieure du harem du dieu de la Fertilité

Règne d’Aménophis III (1408-1372 avant J.-C.)
Musée du Louvre

La Dame Touy était une personnalité importante de son temps, supérieure des recluses et chanteuse du dieu Min. Min est le dieu de la fertilité et de la reproduction, celui qui fertilise la terre pour permettre la moisson.

Le corps de la Dame Touy est sculpté dans du bois de grenadille d’Afrique. De couleur brun rougeâtre à veines noires, c’est un bois lourd et dense à l’odeur caractéristique de rose.

De la main gauche, elle serre entre ses seins un grand collier formé de rangées de perles appelé collier « ménat », symbole de fécondité.

Sa lourde perruque est sculptée avec soin, chaque mèche étant terminée par une torsade.

Les inscriptions hiéroglyphiques gravées sur le socle et au dos de la statue sont des formules d’offrandes aux dieux.

Veuille le roi accorder une offrande à Osiris qui préside à l’Occident, le grand dieu souverain du territoire inaccessible, pour qu’il accorde que je respire la douce brise du nord, que mon âme entre dans le cimetière, que je me mêle aux bienheureux qui se trouvent à ton côté, que je boive l’eau à l’endroit qui me plait, pour la personne de la supérieure des recluses de Min, Touy.

Sources
Présentation de l’oeuvre sur le site Internet du Louvre
« La voix des hiéroglyphes : promenade au département des antiquités égyptiennes du musée du Louvre » de Christophe Barbotin et Didier Devauchelle – co-édition Musée du Louvre / Khéops

[Patrimoine] Destruction des mausolées de Tombouctou, un crime de guerre

Tombouctou et son patrimoine en péril

Située au Mali, la ville de Tombouctou était aux XVe et XVIe siècles une capitale intellectuelle et spirituelle et un centre de diffusion de l’islam en Afrique. Ses trois grandes mosquées témoignent de cet âge d’or.
En 2012, Tombouctou a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO.

Photographie : Thierry Joffroy © CRAterre

Des mausolées dédiés à des saints musulmans

Dans le monde musulman, sont considérés comme saints des personnes ou des groupes de plusieurs personnes, qui se sont distingués par leur piété, qui ont réalisé des actes remarquables, qui ont souffert jusqu’au martyre pour défendre leurs idées ou encore des personnages qui démontrent une grande sagesse.
C’est la perception de la population locale qui décide d’élever des personnes en objets de culte. En effet, dans le monde musulman, il n’existe aucune structure religieuse définissant l’orthodoxie et qui soit à même de reconnaître la sainteté de telle ou telle personne.
Tombouctou compte 16 mausolées dédiés à ces saints musulmans. Lieux de pèlerinage, ces mausolées sont, selon la croyance populaire, des remparts qui protègent la ville de tous les dangers.

Destructions

En 2012, 14 mausolées de Tombouctou ont été détruits par des groupes armés extrémistes prétendant agir « au nom de Dieu » et considérant la vénération des saints comme de « l’idolâtrie ».

Les attaques envers la culture sont devenues des armes de guerre, dans une stratégie de nettoyage culturel. La décision de la Cour pénale internationale est une étape historique dans la reconnaissance de l’importance du patrimoine pour les communautés qui l’ont préservé au fil des siècles et au-delà, pour l’humanité tout entière. » – Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO

Crime de guerre

En juillet 2016, un djihadiste malien a été reconnu coupable de crime de guerre par la Cour Pénale Internationale (CPI) qui l’a condamné à 9 ans de prison pour la destruction délibérée de 9 mausolées de Tombouctou et de la porte dite « secrète » de la mosquée Sidi Yahia.

Leur destruction porte un message de terreur et d’impuissance, annihile une partie de la mémoire partagée et de la conscience collective de l’humanité et empêche celle-ci de transmettre ses valeurs et ses connaissances aux générations futures » – Juge de la CPI

Indemnisation

Le 17 août 2017, un an après son procès, le djihadiste a été condamné à verser 2,7 millions d’euros aux victimes de la destruction du patrimoine de Tombouctou.
Ce jugement a « le potentiel d’apporter de l’espoir aux victimes de crimes similaires commis dans d’autres parties du monde », comme les destructions de Palmyre, en Syrie, et d’autres sites historiques en Irak par le groupe Etat Islamique, a indiqué Alina Balta, chercheuse en victimologie à l’Université de Tilburg (Pays-Bas).

Reconstruction des mausolées

Les 14 mausolées détruits ont été entièrement reconstruits par la corporation des maçons de Tombouctou qui développe un savoir-faire transmis de génération en génération. Une cérémonie d’inauguration a eu lieu en juillet 2015.

Photographie : Thierry Joffroy © CRAterre

Sources :
Site Internet de l’UNESCO
Article publié par « Le Monde » le 17 août 2017
Site Internet de CRAterr , Association et Laboratoire de recherche de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble

[Chef-d’œuvre] L’Exaltation de la fleur

Fragment de stèle en marbre parien
Vers 470 – 460 avant J.-C.

Cette stèle fut découverte à Pharsale (Thessalie méridionale) par Léon Heuzy (1831-1922), archéologue, professeur d’histoire de l’art et conservateur au musée du Louvre.
Ce chef-d’œuvre antique était inséré dans l’architecture d’une église chrétienne en territoire musulman. Léon Heuzy donna à cette stèle le nom – qui lui est resté – de « L’Exaltation de la fleur ».

Cette stèle représente deux femmes vêtues d’une tunique de laine (appelée « péplos »).
Elles tiennent des fleurs de pavot, ou de grenade, et peut-être aussi un sac de graines.

L’identité des deux femmes n’est pas connue. Il s’agit très certainement d’une stèle funéraire.

Dans le « Journal des savants » de 1868, Léon Heuzy décrit l’instant de la découverte de cette stèle.

Quelle ne fut pas ma joie, au moment où j’entrais dans la cour de l’église, d’apercevoir, encastré dans la maçonnerie du portail, un beau bas-relief antique ! Dès le premier coup d’œil, bien que j’eusse à peine entrevu deux figures de femmes tenant des fleurs, je me sentis atteint par ce charme pénétrant que les oeuvres de pur style grec ont seules la puissance de produire. Le caractère archaïque des formes du dessin, qu’un regard plus attentif me fit reconnaître, loin d’altérer l’impression première, n’y ajoutait qu’une saveur plus vive. Je compris que je venais de rencontrer une œuvre d’art d’une véritable valeur : il s’agissait de ne pas la laisser échapper et d’aviser aux moyens de s’en rendre maître.

Sources
Article le site Internet du Louvre
« L’Exaltation de la fleur » (1868) par Léon Heuzy
Biographie de Léon Heuzy sur le site Internet de l’INHA

Poignard à manche en tête de cheval

Inde, XVIIe siècle
Musée du Louvre

Le manche de ce poignard a une forme de tête de cheval, un pur-sang qui semble impatient de s’élancer au galop.

Le jade a été choisi pour le manche car il est réputé favoriser la victoire.
Quelques pierres (rubis et émeraudes) sont discrètement incrustées, sans altérer la beauté de la sculpture.
Du fait de son excellent niveau d’exécution, ce poignard a certainement été offert à un grand officier, personnage très haut placé à la cour Moghole. S’il s’était agit d’un membre de la famille royale, son nom aurait probablement été inscrit sur l’objet.

Découvrez d’autres trésors du département des Arts de l’Islam sur le site Internet du Louvre.

Sources
Présentation de l’œuvre sur le site Internet du Louvre
« Les arts de l’Islam au musée du Louvre » sous la direction de Sophie Makariou, coédition musée du Louvre éditions/Hazan

Horloge-crucifix

Œuvre de Daniel Scheirrer
XVIIe siècle
Musée du Louvre

Cette horloge-crucifix est en cuivre. Elle est l’œuvre de Daniel Scheirrer qui travaillait dans la région de Steyr (nord de l’Autriche) dans les années 1620-1630. L’œuvre est signée « DS » sur la platine du mouvement de l’horloge.

La croix portant un Christ est surmontée d’une sphère entourée d’un anneau en argent sur lequel sont gravés les chiffres romains des heures, lesquelles sont désignées par un index fixe en forme de fleuron.
Au-dessous apparaît un cartouche avec l’inscription « INRI ».

Au pied du crucifix se tiennent la Vierge et saint Jean sur une base gravée.

Le mouvement de l’horloge est transmis au globe par une tige dissimulée par le montant de la croix. Le mouvement et la cloche permettant la sonnerie sont cachés dans la base de l’horloge.

Ce type d’horloge de table avec scène de crucifixion rencontra un grand succès au début du XVIIe siècle.

Source : cartel de l’œuvre

Le Gaulois captif de l’Hôtel de Sade

Hôtel de Sade – Saint-Rémy-de-Provence

Au XVe siècle, Balthazar de Sade (1461-1518) fit édifier – à Saint-Rémy-de-Provence – l’hôtel particulier qui porte aujourd’hui son nom. Classé monument historique, l’hôtel de Sade expose depuis 1968 une partie des collections de sculptures antiques découvertes sur le site de fouilles archéologiques de Glanum.


Ce Gaulois captif daterait du 1er siècle avant J.-C.
Il porte un manteau sur les épaules alors qu’il est presque entièrement nu.
Avec ses mains attachées dans le dos, il représente l’image traditionnelle du Gaulois vaincu et enchaîné.


Ce Gaulois captif aurait fait partie du décor d’une fontaine triomphale ou d’un arc de triomphe.

Hôtel de Sade
1 Rue du Parage
13210 Saint-Rémy-de-Provence

Suivez l’actualité du site de Glanum et de l’Hôtel de Sade sur Twitter : @GlanumSade

En savoir +

Sur Internet, découvrez les trésors antiques de l’Hôtel de Sade