L'envie de venir au musée... et d'y revenir souvent !

[Chef-d’œuvre] Les premières représentations du Christ datent du IIIe siècle

Découvertes en 1920 en Syrie par des fouilles franco-américaines, les fresques de Doura-Europos sont les plus vieilles représentations connues du Christ. Elles datent de l’an 232.
Ces fresques exceptionnelles sont présentées pour la première fois en Europe… et c’est en ce moment à l’Institut du monde arabe !
Élodie Bouffard, chargée de collections et d’expositions à l’Institut du monde arabe, nous les présente dans cette vidéo.

Exposition « Chrétiens d’Orient. Deux mille ans d’histoire »
Institut du monde arabe

C’est en Palestine que les Évangiles situent la prédication du Christ, et c’est entre Méditerranée et Euphrate que s’est développée la nouvelle religion avant qu’elle ne se répande à travers le monde entier.
Ce sont 2000 ans d’histoire des chrétiens d’Orient que raconte l’exposition proposée par l’Institut du monde arabe, conçue en lien étroit avec les représentants des différentes communautés.

Le Christ est représenté sans auréole
Fresque représentant la guérison du paralytique (détail) prêt de la Yale University Art Gallery
Fresque représentant le Christ marchant sur les eaux (détail) prêt de la Yale University Art Gallery

Exposition « Chrétiens d’Orient. Deux mille ans d’histoire »
26 septembre 2017 – 14 janvier 2018
Institut du monde arabe
1 Rue des Fossés Saint-Bernard
75005 Paris

www.imarabe.org

Suivez l’actualité de l’Institut du monde Arabe sur Twitter : @imarabe

[Chef-d’œuvre] « Le Massacre des Innocents » de Nicolas Poussin

« Le Massacre des Innocents »
Nicolas Poussin (1594-1665)
Musée Condé – Domaine de Chantilly

La violence et la brutalité du bourreau, le cri de désespoir et d’épouvante de la mère, le corps de l’enfant étouffé par le poids du tueur… « Le Massacre des Innocents » de Nicolas Poussin, est un chef-d’œuvre intemporel qui parle à tout le monde.

Écoutons Nicole Garnier, conservateur général du patrimoine au musée Condé, présenter ce chef-d’œuvre, sa composition, ainsi que le seul dessin préparatoire de Nicolas Poussin qui ait été conservé.

Quand on voit « Le Massacre des Innocents », c’est un tableau qui parle à tous, parce qu’il évoque en nous des massacres récents. » – Nicole Garnier

Dessin préparatoire au « Massacre des Innocents » par Nicolas Poussin, prêt du Palais des Beaux-Arts de Lille

C’est le cri le plus poignant de toute la peinture française, celui d’une mère dont on tue l’enfant sous les yeux. » – Pierre Rosenberg

Exposition « Poussin, Picasso, Bacon – Le Massacre des Innocents »
11 septembre 2017 – 7 janvier 2018
Jeu de Paume
Domaine de Chantilly

www.domainedechantilly.fr

Suivez l’actualité du domaine de Chantilly sur Twitter : @chantillydomain

Visitez l’exposition en vidéo

[Entretien] Comment Chantilly a obtenu le prêt d’un chef-d’œuvre de Guido Reni

« Le Massacre des Innocents » de Guido Reni, un prêt exceptionnel de la Pinacothèque de Bologne

En 1830, le duc d’Aumale, fils de la reine Marie-Amélie et du roi Louis-Philippe, hérite du Domaine de Chantilly et de l’immense fortune de son parrain.
Considéré comme le plus grand collectionneur de son temps, le duc d’Aumale possède une splendide collection de tableaux, d’objets d’art et de livres précieux.
N’ayant aucun héritier direct, il confie le Domaine de Chantilly à l’Institut de France, choisi parce qu’il « échappe à l’esprit de faction, comme aux secousses trop brusques, conservant son indépendance au milieu des fluctuations politiques. »

Chantilly ne peut prêter ses chefs-d’œuvre

Selon les termes du testament du duc d’Aumale, les œuvres de sa collection de  Chantilly ne doivent être ni vendues, ni prêtées et leur présentation ne doit pas être modifiée.
Dans de telles conditions, comment obtenir le prêt d’une œuvre prestigieuse par une grande institution internationale, dès lors que la réciprocité est impossible ?
C’est la difficulté à laquelle le domaine de Chantilly a été confronté pour obtenir le prêt du « Massacre des Innocents » de Guido Reni, chef d’œuvre conservé à la Pinacothèque de Bologne… d’autant que le tableau n’avait jamais quitté l’Italie depuis Napoléon !

Comment ce prêt a-t-il été rendu possible ?

La réponse est donnée par Nicole Garnier, conservateur général du patrimoine au musée Condé de Chantilly.

Ce prêt a été une grosse affaire, et très longue à négocier, mais c’était vraiment très important pour Nicole Garnier, conservateur au musée Condé, d’obtenir le prêt de ce tableau essentiel. » – Pierre Rosenberg

Sources :
« Le duc d’Aumale et la donation à l’Institut de France » – CRDP
Article sur l’exposition – Radio France Internationale

Exposition « Poussin, Picasso, Bacon – Le Massacre des Innocents »
11 septembre 2017 – 7 janvier 2018
Jeu de Paume
Domaine de Chantilly

www.domainedechantilly.fr

Suivez l’actualité du domaine de Chantilly sur Twitter : @chantillydomain

En direct du Louvre Abu Dhabi – spécial ouverture

Suivez l’ouverture du Louvre Abu Dhabi

Les twittos invités à découvrir en avant-première le nouveau musée du Louvre Abu Dhabi sont très actifs.
Tout d’horizon des plus beaux clichés postés sur Twitter.

Architecture

Au Louvre Abu Dhabi, on voyage à travers les époques et les mouvements artistiques, jusqu’à aujourd’hui. » – Jean Nouvel

Chefs-d’œuvre

La beauté sauvera le monde. » – Dostoïevski

Auditorium

Il se joue ici quelque chose d’unique, d’exceptionnel, qui intéresse l’ensemble de l’humanité et marquera l’histoire des musées. » – Jean-Luc Martinez, président-directeur du Louvre

Le Louvre Abu-Dhabi ouvre ses portes au public le 11 novembre 2017.

Les comptes Twitter à suivre pour tout savoir sur ce nouveau musée :

@LouvreAbuDhabi compte officiel du Louvre Abu Dhabi
@ManuelRabate Directeur du Louvre Abu Dhabi
@ateliersjnouvel Architecte du Louvre Abu Dhabi
@Ludovic_Pouille Ambassadeur de France aux Émirats Arabes Unis
@FranceEmirats Ambassade de France aux Émirats Arabes Unis
@Adel_Ziane Sous-directeur de la Communication du Louvre Paris
@LintzYannick Directrice du Département des Arts de l’Islam du Louvre Paris

Crédits photographie en tête d’article : http://www.albayan.ae/across-the-uae/news-and-reports/2017-11-09-1.3094757

[Chef-d’œuvre] Apollon au combat d’Antoine Bourdelle

Antoine Bourdelle (1861-1929)

Jérôme Godeau, historien de l’art et commissaire de l’exposition « Bourdelle et l’antique – Une passion moderne » présente l’Apollon au combat.

Une de mes premières œuvres, une de celles qui à mes yeux commencèrent d’exprimer ce que je voulais traduire » – Antoine Bourdelle
D’un visage modelé d’après nature vers 1898, abandonné puis repris en 1900, alors qu’il est encore employé comme exécutant par Rodin, Bourdelle tire cette « Tête d’Apollon » et l’installe sur une base presque cubiste.
Cette base cubiste n’est pas le prolongement de l’œuvre : elle est la force-même de l’œuvre. » – Jérôme Godeau, commissaire de l’exposition
Cette sculpture est le drame de ma vie, un côté fait, l’autre à l’étude. Inquiète, austère, libre de tout passé de tout apport contemporain » – Antoine Bourdelle

Exposition « Bourdelle et l’antique – Une passion moderne »
4 octobre 2017 – 4 février 2018
Musée Bourdelle
18 Rue Antoine Bourdelle
75015 Paris

Suivez l’actualité des musées de la Ville de Paris sur Twitter : @parismusees

[Visite privée] Bourdelle et l’Antique : une passion moderne

Exposition « Bourdelle et l’Antique – Une passion moderne »
4 octobre 2017 – 4 février 2018
Musée Bourdelle (Paris)

Jérôme Godeau, historien de l’art et commissaire de l’exposition, nous guide au musée Bourdelle, à la découverte des chefs-d’œuvre du sculpteur et des antiques qui ont influencé sa création. Une occasion de croiser Cézanne, Zadkine et Picasso notamment, ainsi que des œuvres prêtées par le musée du Louvre.

Bourdelle va retrouver la staticité des œuvres archaïques et il va l’ouvrir : on va assister à la naissance d’un antique dynamique, d’un antique pulsionnel. » – Jérôme Godeau, commissaire de l’exposition

« Apollon au combat » – Antoine Bourdelle

Apollon, ce dieu à la fois lumineux et terrible ; un dieu solaire mais aussi un dieu qui brûle, un dieu implacable. » – Jérôme Godeau

« Pénélope » – Antoine Bourdelle

Est-ce que le féminin ne serait pas à la fois inaccessible et inépuisable ? » – Jérôme Godeau

« Le Fruit » – Antoine Bourdelle
« Centaure mourant », modèle à grandeur d’exécution (1914) – Antoine Bourdelle
« Pleureuses », figurines de Tanagra (Grèce) et de Canosa (Italie) – prêt du musée du Louvre
« Les trois baigneuses » de Paul Cézanne – prêt du Petit Palais (Paris)

Suivez l’actualité des musées de la Ville de Paris sur Twitter : @parismusees

« Satyre jouant de la flûte » (vers 100-150 après J.-C.) – prêt du Louvre pour l’exposition du musée Bourdelle
Copie du « Torse du Belvédère » conservé au musée Pio-Clementino (Vatican)

Musée Bourdelle
18 Rue Antoine Bourdelle
75015 Paris

En savoir +

Visitez le site Internet du musée Bourdelle

[Chef-d’œuvre] Héraklès archer d’Antoine Bourdelle

Antoine Bourdelle (1861-1929)

Jérôme Godeau, historien de l’art et commissaire de l’exposition « Bourdelle et l’antique – Une passion moderne » présente ce chef-d’œuvre qui fut exposé pour la première fois en 1910 au Salon des Beaux-Arts de Paris.

C’est un monument phallique. Ce sont les attributs masculins à partir desquels se déploie la sculpture. » – Jérôme Godeau, commissaire de l’exposition

Bourdelle reprend l’écartèlement des cuisses et le développement du dos du « Torse du Belvédère » mais il en fait une œuvre d’une telle force synthétique, d’une telle puissance de résumé avec ses plans qui s’enchaînent de manière quasi-abstraite, que l’on est là dans l’émergence de la sculpture moderne. » – Jérôme Godeau, commissaire de l’exposition

 

« Héraklès archer, de dos » – Négatif sur plaque de verre gouachée par Antoine Bourdelle
« Héraklès archer » – 2ème composition – Antoine Bourdelle
« Héraklès à la biche » – Antoine Bourdelle

Exposition « Bourdelle et l’antique – Une passion moderne »
4 octobre 2017 – 4 février 2018
Musée Bourdelle
18 Rue Antoine Bourdelle
75015 Paris

Suivez l’actualité des musées de la Ville de Paris sur Twitter : @parismusees

[Chef-d’œuvre] Le mystère des statues qui transpirent

Exposition « Les Forêts Natales »
Musée du quai Branly – Jacques Chirac

Le musée du quai Branly consacre une exposition aux mutations des formes d’arts en Afrique équatoriale atlantique.

« Du rouge au vert tout le jaune se meurt
Quand chantent les aras dans les forêt natales. » – Guillaume Apollinaire

« Les Forêts Natales », titre de l’exposition, fait référence à un poème de Guillaume Apollinaire. Dès 1906, le poète donnait une place centrale aux arts d’Afrique et d’Océanie, exprimant le souhait que les chefs-d’œuvre dits « exotiques » soient considérés au même titre que les plus belles œuvres de l’art occidental.

Statue d’ancêtre, gardien de reliquaire – Fang (19e siècle) – Collection particulière

Des statues qui transpirent

Parmi les œuvres présentées dans cette nouvelle exposition temporaire, certaines statues Fang sont particulièrement impressionnantes car elles semblent vivantes : elles brillent et transpirent comme des êtres vivants !

Statue d’ancêtre, gardien de reliquaire – Fang (19e-20e siècle) – Collection du quai Branly

Qui sont les Fang ?

Les Fang, autrefois appelés « Pahouins » par les Français ou « Pangwe » par les Allemands, ont migré depuis le 17e siècle à travers la République du Cameroun et la République gabonaise.
Chez les Fang, la vie spirituelle imprégnait fortement leur façon de penser et de vivre. S’ils admettaient l’existence d’une divinité créatrice, ils attendaient tout des ancêtres de leur propre famille : la fécondité des femmes, le succès à la chasse, la chance et les richesses.
Les reliques familiales étaient conservées et placées sous la garde de statuettes aux formes mêlant traits d’ancêtres et corps de nouveau-né.

Huiles végétales et « médicaments magiques »

Le phénomène de sudation observé sur certaines de ces sculptures Fang intrigue la communauté scientifique depuis plusieurs années. Ce phénomène serait dû à une très ancienne imprégnation du bois par des onctions répétées d’huile végétale, mélangées à des « médicaments magiques ».
Les Fang ont utilisé une huile tirée de la graine d’un arbre appelé « angèkh » (famille des oléacées) aux propriétés analogues à celles de l’huile de lin.

Analyse scientifique

En 2007, l’étude d’une tête Fang conservée à Neuchâtel a permis de constater que l’altération chimique due au vieillissement des composants expliquerait les « larmes » qui semblent couler le long des sculptures exposées à l’air ambiant.
Une étude par tomographie à rayons X a permis d’aller plus loin dans la compréhension de ce phénomène.
Ainsi, il apparaît que c’est par immersion de la statue que le liquide atteint le cœur du bois. En effet, le bois couramment utilisé est de faible densité : il est donc poreux tel une éponge.
Du fait de l’accumulation de nouveaux produits lors de l’utilisation rituelle de la sculpture, son bois se trouve saturé et ne peut plus rien absorber. Restant à la surface, le dépôt donne cet effet de sudation à la statue.

Statue d’ancêtre, gardien de reliquaire – Fang (19e siècle) – Musée d’ethnographie de Neuchâtel

Cette explication, à la suite de l’étude d’une seule sculpture, suffit-elle pour comprendre ce phénomène de sudation ? Seule une analyse d’autres exemplaires permettrait de le confirmer.
Une histoire de larmes qui va donc faire couler encore beaucoup… d’encre !

Sources : dossier pédagogique et catalogue de l’exposition aux Éditions Actes Sud

Exposition « Les Forêts Natales – Arts d’Afrique équatoriale atlantique »
8 octobre 2017 – 21 janvier 2018
Musée du quai Branly – Jacques Chirac
36, quai Branly
75007 Paris

« L’exposition a pour visée l’appréciation artistique et la compréhension de la complexité d’arts majeurs de la création universelle. » – Yves Le Fur, directeur du patrimoine et des collections au musée du quai Branly – Jacques Chirac

Yves Le Fur et une sculpture Fang du 18e siècle de la Collection Horstmann

En savoir +

Page dédiée à l’exposition sur le site Internet du musée du quai Branly

[Exposition] Lee Ungno, militant pour la paix et la démocratie

Exposition « Lee Ungno, l’homme des foules »
Musée Cernuschi, musée des Arts de l’Asie de la Ville de Paris
9 juin – 19 novembre 2017


Le musée Cernuschi consacre une exposition à Lee Ungno (1904-1989), l’un des peintres asiatiques les plus importants du XXe siècle.
Originaire de Corée du Sud et installé en France à partir de 1959, il enseigne dans les murs du musée des Arts asiatiques de la Ville et Paris et expose à deux reprises en 1971 et 1989.
Etudiant au Japon pendant la période coloniale, artiste d’avant-garde après la guerre de Corée, prisonnier politique durant sous la présidence de Park Chung-hee, il est un peintre militant pour la paix et la démocratie dans les dernières années de sa vie.
Le musée Cernuschi possède 130 œuvres de Lee Ungno, entrées dans ses collections grâce à de plusieurs donations.

Du peintre traditionnel à l’artiste contemporain

Lee Ungno remporte ses premiers succès grâce à la représentation de sujets classiques. Après la libération de la Corée en 1945, il trouve une nouvelle inspiration au cœur de la société coréenne, de ses bouleversements politiques et sociaux.

« Vieil homme et oiseau » (1954) – Lee Ungno

L’Académie de peinture orientale de Paris

La fondation par Lee Ungno de l’Académie de peinture orientale de Paris en 1964 vise notamment à répondre aux attentes des milieux artistiques occidentaux, alors fortement intéressés par les modèles asiatiques. Lee Ungno enseigne la maîtrise du trait et des outils du peintre et la recherche d’un dialogue avec la nature.

« Singes » (1977) – Lee Ungno

Bambous

Le bambou est l’une des quatre plantes symbolisant les vertus du lettré. Pendant une dizaine d’années, Lee Ungno se consacre à la représentation de cette plante, signifiant ses oeuvres « le gentilhomme des bambous ».

Abstraction

Au cours de la période de son incarcération (1967-1969), les œuvres de Lee Ungno sont de véritables « abstractions calligraphiques ».

Paysages

Le paysage est l’un des domaines de prédilection des premières expérimentations modernistes de Lee Ungno.

Sculpture et arts décoratifs

Obtenant plusiers commandes publiques en France, Lee Ungno noue des relations avec la manufacture de Sèvres, le Mobilier national, la Monnaie de Paris ou encore Baccarat.

Foules face à l’oppression

Les abstractions calligraphiques des années 1970 sont peuplées de nombreuses figures humaines évoquant parfois des danses.
Après la répression du soulèvement de Gwangju en 1980, Lee Ungno commence à réaliser de gigantesques foules, symboles du cri du peuple face à l’oppression. Il devient le symbole de la résistance au totalitarisme et de l’accession de la Corée du Sud à la démocratie.

 


Musée Cernuschi, musée des Arts de l’Asie de la Ville de Paris
Musée des Arts de l’Asie de la Ville de Paris
7, avenue Vélasquez
75008 Paris

En savoir +

Consultez le site Internet du musée Cernuschi

[Patrimoine] Le Lion de Palmyre restauré et exposé à Damas

Un joyau du musée de Palmyre

Il s’agissait de l’une des pièces maîtresses du musée de Palmyre.
Le « Lion du temple d’Al-Lât », connu aussi sous le nom de « Lion d’Athéna », est représenté la gueule entrouverte, une antilope – ou plutôt plus précisément un oryx d’Arabie – entre ses pattes. Le lion est l’attribut traditionnel de la déesse Al-Lât dont le culte est attesté pour la première fois par Hérodote.

Photographie par Mappo, avril 2010 – source Wikipedia – sous licence Creative Commons

Découvert en 1977 par la mission archéologique du Centre polonais d’archéologie méditerranéenne dans le quartier ouest de Palmyre, connu sous le nom de « Camp de Dioclétien », ce Lion est daté du 1er siècle avant J.-C. Les morceaux de pierre en calcaire qui composaient la statue avaient été réemployés au 3e siècle pour réaliser une fondation.

Une première restauration en 2005

En 2005, la statue est restaurée à Palmyre par Bartosz Markowski (Université de Varsovie), et Robert Zukowski (Académie polonaise des Sciences). Les pièces sont alors réassemblées de manière plus stable et certaines parties manquantes sont sculptées et ajoutées.

Restauration de 2005 – photographie D. Wielgosz, Université de Varsovie

Nous pensions préserver cette statue pour 200 ou 300 ans. Malheureusement, notre restauration aura à peine duré une décennie. » – Bartosz Markowskide l’Université de Varsovie

Destruction par Daesch en 2015

En 2015, le Lion est détruit à la pelle mécanique par les djihadistes de Daesh. Placée à l’entrée du musée de Palmyre, la statue n’avait pas pu être évacuée avant la prise de la ville, du fait de sa taille (3,5 mètres de hauteur) et de son poids (15 tonnes).

Fragments du lion lors de sa nouvelle restauration en 2016 – photo Unesco

Nous l’avions recouverte d’une plaque de fer et entourée de sacs de sable car nous voulions la protéger des bombardements mais jamais nous n’avions imaginé que l’EI viendrait dans la ville pour la détruire » – Maamoun Abdelkarim, directeur des antiquités et des musées de Syrie

Numérisation 3D

La société Iconem a numérisé une réplique du Lion conservée au musée de Damas ainsi que les fragments de la statue détruite. La comparaison des deux modèles a permis aux scientifiques d’étudier les dommages subis par la sculpture avant de procéder à sa restauration.

https://skfb.ly/ODAV

Une nouvelle restauration en 2017

Lorsque Daesch est chassé une première fois de Palmyre, Bartosz Markowski est le premier archéologue étranger à fouler le sol de Palmyre.
En avril 2015, les fragments du Lion sont  évacués de Palmyre à Damas.
De nouveau restauré par la même équipe polonaise qu’en 2005, le Lion vient d’être exposé à Damas. Selon Bartosz Markowski, la moitié environ de la statue restaurée est issue de l’œuvre originale.

Transport des fragments du lion de Palmyre pour sa restauration à Damas en 2016 – photographie : direction des antiquités et musées de Syrie – source : www.dgam.gov.sy

Retour à Palmyre

Actuellement exposée devant le musée de Damas, le Lion retournera très certainement un jour à Palmyre.

Suivez l’actualité de la sauvegarde du patrimoine culturel par l’Unesco : @Unite4Heritage

Sources :
La restauration du lion de Palmyre sur le site Internet de l’Unesco
Article « Sciences et Avenir » le 3 juillet 2015
Page dédiée au musée de Palmyre sur le site Internet de l’Iconem
Article « La Croix » le 24 avril 2016
Article (en anglais) de Bartosz Markowski (université de Varsovie) sur la restauration de 2005

[Web-série] Les Arts de l’Islam au Louvre

Les Arts de l’Islam au Louvre

A l’occasion des 5 ans du département des Arts de l’Islam, Yannick Lintz, sa directrice, présente les trésors de la collection exposée au Louvre.

Découvrez les 4 épisodes de notre web-série exceptionnelle en cliquant sur les images ci-dessous.

Episode 1 – Comprendre

Episode 2 – Combattre les préjugés

Episode 3 – Faire connaître

Episode 4 – Admirer

Suivez Yannick Lintz sur son compte Twitter : @LintzYannick

Spécialiste du monde oriental, Yannick Lintz est à la tête du département des Arts de l’Islam du musée du Louvre depuis novembre 2013. Conservatrice en chef, elle a également occupé le poste de conseillère pour les musées et le patrimoine dans le cadre du plan « Arts et Culture » et dirigé le musée des Beaux-Arts d’Agen.

[Web-série] Arts de l’Islam au Louvre (4/4) Admirer

Les Arts de l’Islam au Louvre – épisode 4/4

Le baptistère de saint Louis, un poignard à manche à tête de cheval, une lampe au nom du sultan Al Barqûq : découvrez les trésors du Louvre.

4ème et dernière partie de notre web-série avec Yannick Lintz, directrice du département des Arts de l’Islam du Louvre.

Spécialiste du monde oriental, Yannick Lintz est à la tête du département des Arts de l’Islam du musée du Louvre depuis novembre 2013. Conservatrice en chef, elle a également occupé le poste de conseillère pour les musées et le patrimoine dans le cadre du plan « Arts et Culture » et dirigé le musée des Beaux-Arts d’Agen.

Suivez Yannick Lintz sur son compte Twitter : @LintzYannick

En savoir +

Présentation du département sur le site Internet du musée du Louvre

[Web-série] Arts de l’Islam au Louvre (3/4) Faire connaître

Les Arts de l’Islam au Louvre – épisode 3/4

Les coopérations internationales du Louvre et le rôle du musée pour conserver la mémoire documentaire des monuments détruits au Proche-Orient.

A l’occasion des 5 ans du département des Arts de l’Islam, Yannick Lintz, sa directrice, présente les trésors de la collection exposée au Louvre.

Spécialiste du monde oriental, Yannick Lintz est à la tête du département des Arts de l’Islam du musée du Louvre depuis novembre 2013. Conservatrice en chef, elle a également occupé le poste de conseillère pour les musées et le patrimoine dans le cadre du plan « Arts et Culture » et dirigé le musée des Beaux-Arts d’Agen.

Suivez Yannick Lintz sur son compte Twitter : @LintzYannick

En savoir +

Présentation du département sur le site Internet du musée du Louvre

[Web-série] Arts de l’Islam au Louvre (2/4) Combattre les préjugés

Les Arts de l’Islam au Louvre – épisode 2/4

La figure humaine est-elle représentée dans les Arts de l’Islam ?

A l’occasion des 5 ans du département des Arts de l’Islam, Yannick Lintz, sa directrice, présente les trésors de la collection exposée au Louvre.

Spécialiste du monde oriental, Yannick Lintz est à la tête du département des Arts de l’Islam du musée du Louvre depuis novembre 2013. Conservatrice en chef, elle a également occupé le poste de conseillère pour les musées et le patrimoine dans le cadre du plan « Arts et Culture » et dirigé le musée des Beaux-Arts d’Agen.

Suivez Yannick Lintz sur son compte Twitter : @LintzYannick

En savoir +

Présentation du département sur le site Internet du musée du Louvre