[Visite privée] Journées européennes du Patrimoine 2023 à l’INHA

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Journées européennes du Patrimoine
16 et 17 septembre 2023
Institut national d’histoire de l’art
Galerie Colbert et salle Labrouste

Les 16 et 17 septembre 2023, l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) ouvre exceptionnellement les portes de ses sites patrimoniaux, la salle Labrouste – sa bibliothèque – et la galerie Colbert – son centre de recherche, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine.
Au cour du week-end, l’INHA propose de nombreux événements autour du thème Patrimoine vivant : mini-conférences, concours d’éloquence, présentation de documents rarement montrés, conférence ou encore ateliers pour les enfants et leurs familles.

En avant-première, découvrez dans ce reportage l’histoire de la Galerie Colbert et les trésors de la Bibliothèque de l’INHA avec Éric de Chassey, Directeur général de l’INHA, Carole Gascard, cheffe du service du Patrimoine, et Charlotte Duvette, cheffe du projet « Richelieu. Histoire du quartier ».

Deux sites patrimoniaux

C’est au cœur du Paris historique, à l’angle de la rue Vivienne, de la rue des Petits-Champs et de la rue de Richelieu, que se situent les deux ensembles qui composent l’INHA.

La galerie Colbert

Le cardinal Richelieu, en faisant construire en 1634 son Palais Cardinal (l’actuel Palais Royal), ouvre la voie à la construction des terrains alentours. L’hôtel Bautru, œuvre du tout jeune Louis Le Vau, est le premier édifice de ce nouveau quartier. Il devient en 1665 l’hôtel de l’Intendant des finances et surintendant des bâtiments du Roi, Jean-Baptiste Colbert, qui lui fait apporter quelques modifications. Au fil des années, l’hôtel change plusieurs fois de fonction : il abrite les écuries de Philippe d’Orléans, devient le bureau des Domaines puis, après la Révolution, la Caisse de la dette publique.

Au XIXe siècle, le quartier voit se développer les passages couverts, qui offrent aux piétons des chemins protégés, ouverts sur des vitrines. La galerie Vivienne voit le jour en 1825 ; la galerie Colbert, sa sœur jumelle, en 1827.

Rotonde de la galerie Colbert

En 1974, la galerie Colbert est inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. La Bibliothèque nationale de France acquiert alors les bâtiments et engage des travaux afin de réhabiliter l’espace. Mais face à l’état de délabrement avancé de la galerie, elle est démolie et reconstruite à l’identique.

« Eurydice mourante » ou « Eurydice piquée par un serpent » par Charles-François Leboeuf dit Nanteuil (1792-1865) – Bronze, fondu en 1862 pour remplacer le marbre dans les jardins du Palais Royal – Dépôt du musée du Louvre

Le 11 avril 1996, suite au départ du département des imprimés de la BnF, il est décidé que la galerie Colbert sera affectée à l’INHA.

La salle Labrouste

La bibliothèque de l’INHA est une bibliothèque de recherche spécialisée en art et archéologie. Ses collections proviennent de la Bibliothèque d’art et d’archéologie, fondée vers 1910 par Jacques Doucet puis donnée à l’Université de Paris en 1918. En 2016, elles se sont enrichies de celles de la Bibliothèque centrale des musées nationaux, installée au sein du palais du Louvre et dont les origines remontent à 1791.

Avec ces deux collections réunies, la bibliothèque de l’INHA possède un fonds de plus d’1,7 million de documents, comprenant à la fois des fonds classiques d’imprimés et périodiques, ainsi que des collections patrimoniales.

Depuis le 15 décembre 2016, la bibliothèque accueille ses lecteurs sur le site Richelieu au sein de la salle Labrouste restaurée et des magasins attenants. Cette salle historique, créée par Henri Labrouste en 1860, a été entièrement rénovée. 150.000 livres et revues sont disponibles en libre accès, organisés en grands ensembles thématiques : artistes, topographie, archéologie, techniques, etc…

Les collections de l’INHA sont notamment constitués de . 800 manuscrits, dossiers et recueils de correspondances d’artistes, d’archéologues et de chercheurs, plus de 20.000 livres et volumes anciens, rares et précieux, plus de 30.000 dessins et estampes (Manet, Degas, Toulouse-Lautrec, Van Gogh, Matisse…), plus de 45.000 lettres autographes d’artistes ou de critiques d’art, 96.000 cartons d’invitation aux expositions et 750.000 photographies, tirages à partir de plaques de verre, aristotypes et calotypes.

Les JEP 2023

Ces 40e Journées européennes du patrimoine ayant pour thème le « patrimoine vivant », l’INHA vous propose de mieux connaître les savoir-faire, métiers et professions qui permettent de perpétuer des connaissances nécessaires à la préservation du patrimoine et à son entretien. La Galerie Colbert et la salle Labrouste sont accessibles en visite libre ou accompagnée de médiation par des étudiantes et étudiants en archéologie, histoire de l’art et patrimoine.

Dans la Galerie Colbert, les visiteurs et visiteuses peuvent découvrir l’histoire méconnue de ce passage parisien. Pendant tout le week-end, un coin lecture est dédié aux enfants dans la bibliothèque Charlotte Delbo. Les doctorantes et doctorants des universités partenaires de la galerie Colbert présentent, sous une forme brève et vivante, leur sujet de thèse et les méthodes qu’ils utilisent au quotidien pour leurs recherches. Dimanche est organisé le concours « Mon master en histoire de l’art en 180 secondes » au cour duquel de jeunes chercheurs et chercheuses exposent leurs travaux devant un jury.

Anonyme, [Modèles d’émaux cloisonnés pour la maison Barbedienne], graphite, gouache, plume et encre, rehauts d’or sur papier, [v. 1876-1897]. Ms 499, f. 144-145 et f. volant – Bibliothèque de l’INHA
Dans la salle Labrouste, le public peut admirer cette salle de lecture spectaculaire et le pneumatique installé en 1932 dans le magasin central. Au centre de la bibliothèque, plusieurs documents rares sont présentés, illustrant différentes pratiques de création : Quelles sont les indications dont dispose un joaillier pour son travail ? Comment réfléchit un peintre à ses tableaux à venir ? Quelles sont les mains qui permettent de passer du dessin à la gravure imprimée ?

Maud Hunt Squire, Terrasse de café, pointe sèche en couleur, et quatre pochoirs ayant servi à la mise en couleur, 1912. EM SQUIRE 6 et 6b (1-4) – Bibliothèque de l’INHA

Sources utilisées pour cet article :

  • Texte : site Internet de l’INHA
  • Photographies : @scribeaccroupi
Henri Regnault, notes et croquis pour un tableau « Une vengeance », graphite sur papier, [v. 1867-1871]. Fonds Georges Clairin, Archives 171/2/2/4 – Bibliothèque de l’INHA

En savoir +

Consultez le site Internet de l’INHA.

Journées européennes du Patrimoine
16 et 17 septembre 2023
Institut national d’histoire de l’art
Galerie Colbert : 6 rue des Petits Champs
Salle Labrouste : 5 rue Vivienne
75002 Paris

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