[Visite privée] Exposition « L’Empire des sens » au musée Cognacq-Jay

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Exposition « L’Empire des sens, de Boucher à Greuze »
19 mai – 18 juillet 2021
Musée Cognacq-Jay (Paris)

Au siècle des Lumières, François Boucher mène l’une des plus longues et brillantes carrières de peintre. En marge des commandes officielles, le « peintre des Grâces » signe des compositions plus secrètes, réservées à un public (très) averti.
À l’occasion du 250e anniversaire de la mort de François Boucher (1703-1770), le musée Cognacq-Jay propose une exposition autour du thème de l’Amour sous sa forme la plus licencieuse.

Visitez l’exposition avec Annick Lemoine, directrice du musée Cognacq-Jay et commissaire de l’exposition. Explorez le thème de l’Amour autour des créations de François Boucher et de ses contemporains tels qu’Antoine Watteau, Jean-Baptiste Greuze et Jean-Honoré Fragonard.

« Sylvie délivrée par Aminte » (1755) par François Boucher (1703-1770) – Banque de France

Au travers de huit sections, l’exposition décline les temps du plaisir et les gestes amoureux, depuis la naissance du désir jusqu’à l’assouvissement des passions.

« Vénus endormie » (vers 1740) par François Boucher (1703-1770) – Musée d’État des Beaux-Arts Pouchkine (Moscou)
« Pan et Syrinx » (1759) par François Boucher (1703-1770) – National Gallery (Londres)
« Léda et le cygne » (1742) par François Boucher (1703-1770) – Nationalmuseum (Stockholm)

Mollesse du sofa, douceur de la peau, apothéose de bleu et de crème, perles abandonnées et parfum d’Orient : tout y est désordre et beauté, luxe, couleurs et volupté. Rarement peintre n’aura osé une telle licence. » – Annick Lemoine et Mickaël Szanto (« Boucher érotique ou la grâce de la couleur »)

« L’Odalisque brune » (1745) par François Boucher (1703-1770) – Musée du Louvre

Le motif du drapé traverse l’imaginaire du XVIIIe siècle dont il révèle la profonde sensualité, mêlant plaisirs de la vue et du toucher. L’œuvre de Boucher, maître des courbes féminines et des chairs aux teintes voluptueuses, offre des exemples parmi les plus licencieux de ce motif. Il suffit pour s’en convaincre d’évoquer l’accumulation des étoffes de la couche exotique où s’exhibent les fesses de « L’Odalisque brune » ou encore le drap d’un blanc éclatant qui relie « Hercule et Omphale ».

« Hercule et Omphale » (vers 1732-1735) par François Boucher (1703-1770) – Musée d’État des Beaux-Arts Pouchkine (Moscou)
Étude pour « Psyché allongée sur le côté » (vers 1737-1738) par François Boucher (1703-1770) – Collection Ariane et Lionel Sauvage (Los Angeles)
« Les Débuts du modèle » (vers 1770-1773) par Jean-Honoré Fragonard (1732-1806) – Musée Jacquemart-André (Paris)
« Hercule et Omphale » (vers 1745) par François Boucher (1703-1770) – Collection Thomas et Gianna le Claire (Hambourg)
« L’Épouse indiscrète » (1765) par Pierre-Antoine Baudouin (1723-1769) – Musée des arts décoratifs (Paris)

Les chantres de l’amour évoquent aussi les dangereux tourments qu’engendre la quête du plaisir. Deux chefs-d’œuvre, « La Belle Cuisinière » de Boucher et « La Cruche cassée » de Greuze, invitent à réfléchir sur la violence du désir et sur ses conséquences. Les détails, qui dialoguent entre eux comme un réseau de signes, suggèrent avec discrétion l’issue de l’aventure charnelle. Œuf ou cruche cassés, bougie consumée, lait renversé sont autant de symboles annonçant ou confirmant, à l’époque, la perte de virginité.

Esquisse pour « La Cruche cassée » (1772) par Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) – Musée du Louvre

Exposition « L’Empire des sens, de Boucher à Greuze »
19 mai – 18 juillet 2021
Musée Cognacq-Jay
8 Rue Elzevir
75003 Paris

« Jeune femme défaillant, étude pour Le Sacrifice de la rose » (vers 1785) par Jean-Honoré Fragonard (1732-1806) – Musée du Grand Siècle, collection Pierre Rosenberg

Pour en savoir +

Rendez-vous sur le site Internet du musée Cognacq-Jay.

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