Musée du Louvre-Lens
18 octobre 2017 – 28 mai 2018
Cette année, le Louvre-Lens a souhaité donner un écho aux expositions proposées en 2017 dans plusieurs établissements de la région. Regroupées sous le titre « Heures Italiennes », ces expositions présentaient les trésors de la peinture italienne des 14e-18e siècles avec 230 tableaux provenant des musées et des églises de l’Aisne, de l’Oise et de la Somme.
A Lens, c’est dans l’espace du Pavillon de verre du musée que sont exposés une vingtaine de tableaux de maîtres italiens, autour de quatre thématiques : la tragédie du paysage, la figure féminine entourée d’enfants, la peinture d’Histoire et le courant ténébriste et naturaliste à la suite du Caravage.
Focus sur 4 chefs-d’œuvre
« Deux philosophes (Anaxagore et Lacydès ?) »
Jusepe de Ribera (1591-1652)
Saint-Omer, Musée de l’hôtel Sandelin
Ce tableau est considéré aujourd’hui comme un chef-d’œuvre du peintre espagnol Jusepe de Ribera. Son origine fut toutefois longtemps incertaine en raison de la présence d’une signature ancienne, qui se révéla apocryphe lors d’une restauration du tableau.
Cette dispute de philosophes oppose un partisan d’Anaxagore, philosophe grec du 5e siècle avant J.-C. et ami de Périclès, à un autre personnage qui montre du doigt les théories de Lacydès, philosophe grec du 3e siècle avant J.-C.
Les plis des vêtements et les livres sont traités comme de véritables natures mortes.
La gestuelle et l’expression des personnages offrent autant de possibilités pour le peintre de valoriser son sujet.
« Persée et la délivrance d’Andromède »
Filipo Napoletano (1590-1629)
Musée Jeanne d’Aboville (La Fère)
Persée, monté sur Pégase, vient pour délivrer Andromède, attachée à un rocher et exposée à la menace d’un monstre marin.
Cet paysage tourmenté, monumental et écrasant, met en relief la bravoure de Persée et la détresse d’Andromède. A moins qu’il en s’agisse d’une représentation du sauvetage épique d’Angélique par le chevalier Roger…
« La Charité »
d’après Francesco Salviati (1510-1563)
Musée Jeanne d’Aboville (La Fère)
Francesco Salviati a accueilli plusieurs artistes nordiques dans son atelier et il est probable que l’un d’entre eux soit à l’origine de cette copie aux dimensions inférieures à celles du modèle. La toile originale est conservée dans la Galerie des Offices de Florence.
« Suzanne et les vieillards »
Giovanni Martinelli (1600-1659)
Musée de Picardie (Amiens)
La Bible rapporte que Suzanne fut molestée chez elle par deux vieillards proches de son mari, alors qu’elle prenait son bain quotidien.
Injustement accusée de luxure, elle sera innocentée par le prophète Daniel.
Ce sujet avait une signification particulière depuis le concile de Trente : en effet, le corps de Suzanne incarnait l’Église résistant aux hérétiques représentés par les vieillards.
Les Heures Italiennes d’Henry James
C’est au Louvre-Lens que se conclut la série d’expositions « Heures Italiennes » inspirée par le titre d’un recueil d’Henry James (1843-1916) où l’auteur décrit les monuments et les artistes de la péninsule.
La vraie façon de jouir de Venise est de suivre l’exemple de ses habitants et de profiter au mieux des plaisirs les plus simples. Presque tous les plaisirs y sont simples ; cela peut paraître un habile paradoxe ; il est cependant soutenable. Il n’est pas de plaisir plus simple que celui d’admirer un beau Titien, si ce n’est celui d’admirer un beau Tintoret, ou de déambuler dans Saint-Marc– abominable cette tendance à en prendre l’habitude ! – et de reposer dans la pénombre des yeux lassés de lumière ; ou de naviguer en gondole, de se pencher à un balcon, de prendre son café au Florian. » – Venise vue par Henry James
Musée du Louvre-Lens
18 octobre 2017 – 28 mai 2018
Sources :
– dossier de presse de l’exposition du Louvre-Lens
– dossier de presse de l’exposition « Chefs-d’œuvre en dialogue » (2016) au Musée de l’hôtel Sandelin (Saint-Omer)