L'envie de venir au musée... et d'y revenir souvent !

[Léonard] L’homme de Vitruve est arrivé au Louvre !

Il est arrivé au musée du Louvre !

« L’homme de Vitruve » (vers 1490) par Léonard de Vinci, prêt de la Gallerie dell’Accademia di Venezia, est présent dans l’exposition « Léonard de Vinci ».

« Quatre doigts font une paume, et quatre paumes font un pied, six paumes font un coude : quatre coudes font la hauteur d’un homme. Et quatre coudes font un double pas, et vingt-quatre paumes font un homme ; et il a utilisé ces mesures dans ses constructions.
Si vous ouvrez les jambes de façon à abaisser votre hauteur d’un quatorzième, et si vous étendez vos bras de façon que le bout de vos doigts soit au niveau du sommet de votre tête, vous devez savoir que le centre de vos membres étendus sera au nombril, et que l’espace entre vos jambes sera un triangle équilatéral.
La longueur des bras étendus d’un homme est égale à sa hauteur.
Depuis la racine des cheveux jusqu’au bas du menton, il y a un dixième de la hauteur d’un homme. Depuis le bas du menton jusqu’au sommet de la tête, un huitième. Depuis le haut de la poitrine jusqu’au sommet de la tête, un sixième ; depuis le haut de la poitrine jusqu’à la racine de cheveux, un septième.
Depuis les tétons jusqu’au sommet de la tête, un quart de la hauteur de l’homme. La plus grande largeur des épaules est contenue dans le quart d’un homme. Depuis le coude jusqu’au bout de la main, un quart. Depuis le coude jusqu’à l’aisselle, un huitième.
La main complète est un dixième de l’homme. La naissance du membre viril est au milieu. Le pied est un septième de l’homme. Depuis la plante du pied jusqu’en dessous du genou, un quart de l’homme. Depuis sous le genou jusqu’au début des parties génitales, un quart de l’homme.
La distance du bas du menton au nez, et des racines des cheveux aux sourcils est la même, ainsi que l’oreille : un tiers du visage. » – Vitruve dans « De l’architecture »

Exposition « Léonard de Vinci »
24 octobre 2019 – 24 février 2020
Musée du Louvre

[Disparition] Twitter or not Twitter…

En cette semaine de « Museum Week », mes déboires sur le réseau social Twitter se poursuivent. Mon compte a été (provisoirement ?) désactivé…

En attendant de pouvoir de nouveau gazouiller avec l’oiseau bleu, vous pouvez toujours me suivre sur mon Blog, sur ma page Facebook, sur Instagram et sur YouTube.

À suivre…

[Louvre] L’artiste JR creuse sous la pyramide

Pour fêter les 30 ans de la pyramide de Ieoh Ming Pei 贝聿铭, inaugurée le 29 mars 1989, le musée du Louvre invite une nouvelle fois l’artiste JR.

JR et Dominique de Font-Réaulx – Auditorium du Louvre, vendredi 29 mars 2019

Trois ans après avoir fait disparaître derrière un collage le monument, JR propose cette fois un effet saisissant qui semble faire sortir de terre la pyramide.

Photo ci-dessus : copyright @JRArt

Le collage des bandes de papier a mobilisé 400 bénévoles pendant plusieurs jours, révélant au matin du 30 mars une impressionnante anamorphose dans la cour Napoléon.

L’œuvre éphémère est visible jusqu’au dimanche 31 mars au soir.

Photographies par @scribeaccroupi (sauf celle avec mention de copyright @JRArt).

Jack Lang, Franck RIester, Jean-Luc Martinez et JR – Auditorium du Louvre, vendredi 29 mars 2019

[Entretien] Thomas Jefferson par Laurent Zecchini

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« Thomas Jefferson. Le président américain francophile »
Laurent Zecchini
Éditions Perrin

Thomas Jefferson (1743-1826) est le principal auteur de la Déclaration d’indépendance du 4 juillet 1776, qui a largement inspiré la Révolution française et nombre de luttes pour l’indépendance et les droits de l’homme à travers le monde. Ambassadeur à Paris au moment de la Révolution de 1789, Jefferson est le plus francophile des présidents américains. Mais il était aussi un grand propriétaire d’esclaves raciste, qui a dissimulé à l’Amérique l’existence de sa maîtresse noire et des six enfants qu’il a eus avec elle.

« Thomas Jefferson. Le président américain francophile » de Laurent Zecchini est sélectionné pour le jury final de l’édition 2025 du Prix Château de Versailles du livre d’Histoire.

Journaliste pendant plus de quarante ans, dont trente-cinq au journal « Le Monde », Laurent Zecchini a été correspondant dans de nombreuses capitales (New-Delhi, Londres, Washington, Bruxelles, Jérusalem).

Cet entretien a été enregistré dans le Musée de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie situé dans l’Hôtel de Salm, un ancien hôtel particulier que Jefferson admirait.

L’édition 2025 du Prix Château de Versailles du livre d’histoire

Le Prix Château de Versailles du livre d’Histoire récompense l’auteur d’un ouvrage historique dont le sujet principal s’inscrit dans le cadre chronologique des XVIle et/ou XVIlle siècle(s), ou plus largement si celui-ci concerne l’histoire du château, du musée et du domaine national de Versailles.
Le nom du lauréat de l’édition 2025 sera dévoilé le 22 novembre.
L’auteur du Blog scribeaccroupi.fr est membre du jury final de ce prestigieux Prix.

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Sur le livre : en consultant le site Internet de l’éditeur.
Sur le Prix du livre d’histoire : en consultant le site Internet du château de Versailles.

[Entretien] L’humeur révolutionnaire par Robert Darnton

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« L’humeur révolutionnaire. Paris, 1748-1789 »
Robert Darnton
Éditions Gallimard

Robert Darnton part de la multitude d’agitations, de troubles, d’insurrections qui parcoururent le royaume, et Paris tout particulièrement, plusieurs décennies avant la Révolution de 1789. À travers le système d’information du peuple parisien du XVIIIᵉ siècle, l’auteur reconstitue les origines de ce qu’il appelle l’ « humeur révolutionnaire ».

« L’humeur révolutionnaire. Paris, 1748-1789 » de Robert Darnton est sélectionné pour le jury final de l’édition 2025 du Prix Château de Versailles du livre d’Histoire.

Robert Darnton est professeur d’université et directeur émérite de la bibliothèque universitaire de l’université de Harvard. La plupart de ses recherches portent sur l’histoire des livres, des éditeurs, des censeurs, des libraires, des écrivains et des lecteurs dans la France du XVIIIe siècle.

L’édition 2025 du Prix Château de Versailles du livre d’histoire

Le Prix Château de Versailles du livre d’Histoire récompense l’auteur d’un ouvrage historique dont le sujet principal s’inscrit dans le cadre chronologique des XVIle et/ou XVIlle siècle(s), ou plus largement si celui-ci concerne l’histoire du château, du musée et du domaine national de Versailles.
Le nom du lauréat de l’édition 2025 sera dévoilé le 22 novembre.
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[Entretien] Angélique Arnauld par Agnès Walch

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« Angélique Arnauld. Dissidente et janséniste »
Agnès Walch
Éditions Taillandier

La gloire de Port-Royal, ce monastère féminin qui a fasciné tant de grands esprits du XVIIe siècle, ne serait rien sans la mère Angélique Arnauld qui en a été l’abbesse, l’a réformé et en a fait la vitrine de la Contre-Réforme catholique. En s’opposant aux idées dominantes et aux volontés des pouvoirs établis, elle tient une place inattendue dans la longue marche des femmes vers l’indépendance.

« Angélique Arnauld. Dissidente et janséniste » d’Agnès Walch est sélectionné pour le jury final de l’édition 2025 du Prix Château de Versailles du livre d’Histoire.

Agnès Walch est professeur des universités et administrateur de l’Etat, spécialiste d’histoire religieuse et sociale du XVIIe siècle.

Cet entretien a été enregistré dans la chapelle de l’ancienne abbaye de Port-Royal de Paris, avec l’aimable autorisation de la Direction de l’Hôpital Cochin – Port-Royal AP-HP et de l’Aumônerie catholique Cochin – Port-Royal.

L’édition 2025 du Prix Château de Versailles du livre d’histoire

Le Prix Château de Versailles du livre d’Histoire récompense l’auteur d’un ouvrage historique dont le sujet principal s’inscrit dans le cadre chronologique des XVIle et/ou XVIlle siècle(s), ou plus largement si celui-ci concerne l’histoire du château, du musée et du domaine national de Versailles.
Le nom du lauréat de l’édition 2025 sera dévoilé le 22 novembre.
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[Entretien] Distribuer l’argent du roi au XVIIIe siècle par Benoît Carré

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« Distribuer l’argent du roi au XVIIIe siècle. La monarchie dévoilée »
Benoît Carré
Éditions Presses Universitaires du Septentrion

Sous l’Ancien Régime, les finances du roi de France étaient nimbées de secret jusqu’au jour où le célèbre Necker décida de publier le montant estimé des recettes et surtout des dépenses de la monarchie. Le public découvrit alors le montant faramineux des pensions que Louis XVI payait à une grande partie de la noblesse.

« Distribuer l’argent du roi au XVIIIe siècle. La monarchie dévoilée » de Benoît Carré est sélectionné pour le jury final de l’édition 2025 du Prix Château de Versailles du livre d’Histoire.

Benoît Carré est chercheur en histoire moderne, spécialiste de l’Ancien Régime et de la Révolution. Il est docteur de l’université de Lille depuis 2018.

Cet entretien a été enregistré dans la Bibliothèque de Louis XVI au château de Versailles.

L’édition 2025 du Prix Château de Versailles du livre d’histoire

Le Prix Château de Versailles du livre d’Histoire récompense l’auteur d’un ouvrage historique dont le sujet principal s’inscrit dans le cadre chronologique des XVIle et/ou XVIlle siècle(s), ou plus largement si celui-ci concerne l’histoire du château, du musée et du domaine national de Versailles.
Le nom du lauréat de l’édition 2025 sera dévoilé le 22 novembre.
L’auteur du Blog scribeaccroupi.fr est membre du jury final de ce prestigieux Prix.

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[Visite privée] Exposition John Singer Sargent au musée d’Orsay

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Exposition « John Singer Sargent. Éblouir Paris »
23 septembre 25 – 11 janvier 2026
Musée d’Orsay (Paris)

John Singer Sargent (1856-1925) est l’un des artistes américains les plus célèbres de sa génération, aussi bien aux États-Unis qu’au Royaume-Uni. Son portrait de « Madame X » est considéré comme la « Joconde » de la collection d’art américain du Metropolitan Museum of Art de New York. En France, son nom reste très largement méconnu.
Réunissant plus de 90 œuvres de Sargent, dont certaines n’ont jamais été présentées en France, l’exposition du musée d’Orsay permet de faire découvrir son oeuvre à un large public.

Pour cette visite privée exceptionnelle, vous êtes accompagnés par Caroline Corbeau-Parsons, conservatrice arts graphiques et peintures au musée d’Orsay.

(Autoportrait » (1886) par John Singer Sargent – Aberdeen City Council

Arrivé à Paris en 1874 à l’âge de dix-huit ans, John Singer Sargent y séjourne jusqu’au milieu des années 1880, lorsqu’à trente ans il s’installe à Londres, après le scandale qu’a provoqué son célèbre portrait de Madame Gautreau (« Madame X »).
Pendant cette décennie, il réalise parmi ses plus grands chefs-d’œuvre et se distingue par son inventivité et son audace.

« Étude de buste à Lille » (vers 1877) par John Singer Sargent – Collection particulière
« Modèle masculin couronné de laurier » (vers 1878) – Los Angeles County Museum of Art / « Jeune homme en pleine rêverie » (vers 1878) – The Hevrdejs Collection / « Tête de modèle masculin » (vers 1878) – Collection particulière / par John Singer Sargent

À Paris, le jeune peintre américain trouve des soutiens auprès d’autres expatriés mais s’intègre aussi à la société française en forgeant des liens avec un cercle d’artistes, d’écrivains et de collectionneurs.

À droite : « Répétition de l’orchestre Pasdeloup au Cirque d’Hiver » (vers 1879-1880) par John Singer Sargent – Museum of Fine Arts (Boston)
« In The Luxembourg Gardens » (1879) par John Singer Sargent – Philadelphia Museum of Art
« Portraits de M. Édouard Pailleron et de Mlle Marie-Louise Pailleron » (1880-1881) par John Singer Sargent – Des Moines Art Center Permanent Collections

Les femmes jouent un rôle particulier dans l’ascension de John Singer Sargent. Les nombreuses effigies que Sargent a laissées de ces personnalités brossent le portrait d’une société en pleine mutation, cosmopolite, où l’ancienne aristocratie européenne côtoie les jeunes fortunes du Nouveau Monde.

À gauche : « Tempête sur l’Atlantique » (1876) par John Singer Sargent – Myron Kunin Collection of American Art (Minneapolis)
« Jeune fille sur la plage, étude pour En route pour la pêche et La Pêche aux huîtres à Cancale » (1877) par John Singer Sargent – Terra Foundation for American Art (Chicago)
« Étude de paysanne capriote » (1879) par John Singer Sargent – Collection particulière
« Fumée d’ambre gris » (1880) par John Singer Sargent – Sterling and Francine Clark Art Institute (Williamstown)

Constamment en quête de nouvelles inspirations, Sargent dépeint peu la « vie parisienne », mais profite de son ancrage dans la capitale pour effectuer de nombreux voyages en Europe et en Afrique du Nord, dont il ramène de nombreux tableaux qui allient « exotisme » à la mode mais aussi un sens du mystère et de la sensualité propre à l’artiste.

« La Dame au Gant » (1869) par Charles Émile Auguste Durant dit Carolus-Duran – Musée d’Orsay
« Dr. Samuel Jean Pozzi at home » (1881) par John Singer Sargent – The Armand Hammer Collection (Los Angeles)

C’est dans le domaine du portrait que Sargent s’impose bientôt comme l’artiste le plus talentueux de son temps, surpassant ses maîtres et égalant les grands artistes du passé. Sa formidable habileté technique et l’assurance provocante de ses modèles fascinent le public et les critiques.

« Madame X (madame Pierre Gautreau) » (vers 1883-1884) par John Singer Sargent – The Metropolitan Museum of Art (New York)

En 1884, le portrait en « femme fatale » de l’américaine Virginie Gautreau, figure importante de la vie mondaine parisienne et « professional beauty », suscite des réactions majoritairement hostiles au Salon, attaquant notamment la moralité du modèle. Une section particulière de l’exposition est dédiée à ce moment crucial de la carrière de Sargent et à ce véritable chef-d’œuvre que l’artiste considèrera à la fin de sa vie comme « la meilleure chose qu’il ait jamais faite ».

« Portraits d’enfants », dit aussi « Les Filles d’Edward Darley Boit » (1882) par John Singer Sargent – Museum of Fine Arts (Boston)

Commissariat de l’exposition

Caroline Corbeau-Parsons, Conservatrice arts graphiques et peintures, musée d’Orsay
Paul Perrin, Directeur des collections et de la conservation, musée d’Orsay
En collaboration avec Stephanie Herdrich, Alice Pratt Brown Curator of American Paintings and Drawings, Metropolitan Museum of Art

« Jeune Capriote sur un toit » (1878) par John Singer Sargent – Crystal Bridges Museum of American Art (Bentonville)

En savoir +

Consultez la page dédiée à l’exposition sur le site Internet du musée d’Orsay.

« Dans les oliviers, à Capri » (1878) par John Singer Sargent – Collection particulière

L’exposition a été présentée sous le titre « Sargent & Paris » au Metropolitan Museum of Art à New York du 27 avril au 3 août 2025.

« La Carmencita » (vers 1890) par John Singer Sargent – Musée d’Orsay

Exposition « John Singer Sargent. Éblouir Paris »
23 septembre 25 – 11 janvier 2026
Musée d’Orsay
Esplanade Valéry Giscard d’Estaing
75007 Paris

Détail de « La Carmencita » (vers 1890) par John Singer Sargent – Musée d’Orsay

[Visite privée] Exposition « Etre sculptrice à Paris » au musée Camille Claudel

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Exposition « Etre sculptrice à Paris au temps de Camille Claudel »
13 septembre 2025 – 4 janvier 2026
Musée Camille Claudel (Nogent-sur-Seine)

Elles étaient sculptrices à Paris tout comme Camille Claudel. Elles ont réussi – pour certaines d’entre elles – à tracer leur chemin dans un univers artistique et une société essentiellement masculins.
L’exposition réunit les créations de plusieurs artistes de tout premier plan : Marie Cazin, Madeleine Jouvray, Jessie Lipscomb, Agnès de Frumerie, Jane Poupelet et bien d’autres. Françaises ou étrangères, souvent filles ou épouses d’artistes, elles ont été les camarades d’atelier, les amies, ou parfois les rivales de Camille Claudel. Certaines l’ont précédée, d’autres lui ont succédé.

Pour cette visite privée, vous êtes accompagnés par Pauline Fleury, adjointe de la conservatrice et co-commissaire de l’exposition du musée Camille Claudel.

À gauche : « La Source » (1891) par Laure Coutan-Montorgueil (1855-1915) – Musée du Berry (Bourges)
« L’Étude » ou « L’École » et « La Charité » ou « La Crèche »(1893) par Marie Cazin (1844-1924) – Musée des Beaux-arts de Tours

Les stéréotypes liés à la prétendue faiblesse féminine et l’image virile associée à la sculpture ont longtemps été considérés incompatibles. L’exclusion des femmes de l’enseignement artistique, notamment à l’École nationale des Beaux-Arts, ainsi que les contraintes économiques de la sculpture traditionnelle (coût du bronze ou du marbre, recours à des ouvriers) constituaient autant d’obstacles à leur entrée dans cette discipline.

Au centre : Double buste, Carolina Benedicks-Bruce et William Blair Bruce (1897) par Carolina Benedicks-Bruce (1856-1935) – Själsö, Konstnärshemmet Brucebo (Suède)

La première section de l’exposition s’attache à celles qui, malgré tout, parviennent à poursuivre leur vocation et à s’imposer sur la scène parisienne, selon des parcours et des stratégies variés. Leurs œuvres sont reçues au Salon et saluées par la critique.

« Portrait de Marie Cazin » (1868-1870) par Jean-Charles Cazin (1841-1901) – Musée des Beaux-Arts de Tours

Marie Cazin (1844-1924), Charlotte Besnard (1854-1931) ou encore Jeanne Itasse (1855-1941) ont ainsi évolué à l’abri de la renommée d’un époux ou d’un père artiste. D’autres, comme Laure Coutan-Montorgueil (1855-1915), issue d’une famille d’artisans, et Marguerite Syamour (1857-1945), élevée dans un milieu intellectuel progressiste, ont connu les difficultés liées à la pratique de la sculpture sans subir d’opposition de leur entourage.

« La Primevère » (1899) par Alfons Mucha (1860-1939) – Bibliothèque Forney (Paris)
« Blanche Moria dans son atelier » (entre 1904 et 1908) par Blanche Polonceau (1843-1914) – Musée d’Art et d’Archéologie de Guéret

Un cas particulièrement remarquable est celui de Blanche Moria (1859-1926), qui, bien que née dans une famille de commerçants, est reconnue comme « artiste-statuaire » à son décès. Toutes appartiennent à cette génération de « travailleuses obscures », selon les mots de la peintre Louise Catherine Breslau (1856-1927), qui acceptent « les privations les plus dures pour pouvoir vivre leur rêve d’art ».

Exposition « Etre sculptrice à Paris au temps de Camille Claudel » au musée Camille Claudel (Nogent-sur-Seine)

La deuxième partie de l’exposition s’ouvre sur une période de compagnonnage artistique entre Camille Claudel et ses contemporaines.

Louise Claudel (vers 1886) par Camille Claudel (1864-1943) – Musée Camille Claudel

En septembre 1880, Claudel s’installe à Paris avec sa famille, d’abord au 135 boulevard du Montparnasse, puis, en 1881, au 111 rue Notre-Dame-des-Champs. Tout près de leur appartement, au 10 rue de la Grande Chaumière, se trouve l’Académie Colarossi, une alternative moderne à l’enseignement traditionnel de l’École nationale des Beaux-Arts. À la fois école privée et atelier libre, l’Académie est réputée pour son enseignement mixte et ses cours de sculpture d’après modèle.

« Sigrid af Forselles » par Ida Fielitz (1847-après 1913) – Loviisa Town Museum (Finlande)

Claudel y étudie aux côtés d’autres jeunes artistes femmes, françaises et étrangères : Madeleine Jouvray (1862-1935), Jessie Lipscomb (1861-1952), Sigrid af Forselles (1860-1935) ou encore Carolina Benedicks-Bruce (1856-1935).

Auguste Rodin (vers 1884-1885) par Camille Claudel (1864-1943) – Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

La troisième séquence de l’exposition aborde les relations des femmes sculpteurs avec Auguste Rodin, entre transmission, influence et désir d’émancipation.

Au centre : « Douleur d’âme » ou « L’Esclave » (1888-1889) par Madeleine Jouvray (1862-1935) – Musée Baron Martin
« La Danaïde (grand modèle) » (1885) par Auguste Rodin (1840-1917) – Musée Rodin (Paris)

À l’automne 1882, lorsque Rodin remplace Alfred Boucher, parti pour Florence, afin de superviser l’atelier de Claudel rue Notre-Dame-des-Champs, il découvre un groupe de jeunes femmes déterminées à se faire reconnaître comme professionnelles et rivalisant pour attirer son attention. Grâce à la commande de « La Porte de l’Enfer », Rodin a installé deux ans plus tôt un grand atelier au Dépôt des marbres, qu’il organise comme une entreprise collaborative. Autour de 1884, Claudel rejoint cet atelier comme élève.

Au premier plan : « Colin Maillard » (1909) par Yvonne Serruys (1873-1953) – Collection particulière

Après leur rupture en 1893, Camille Claudel cherche à tout prix à se libérer de l’influence du maître. Dans une lettre à son frère, elle déclare, triomphante : « Tu vois que ce n’est plus du tout du Rodin. » L’atelier devient un espace isolé où Claudel s’inspire uniquement de ses expériences personnelles.

Au centre : « Imploration » (1928) par Jane Poupelet (1874-1932) – Collection particulière

Commissariat de l’exposition

Anne Rivière, historienne de l’art
Pauline Fleury, adjointe à la conservatrice du musée Camille Claudel

« Giganti » (vers 1885) par Jessie Lipscomb (1861-1952) – Collection particulière

En savoir +

Consultez le site Internet du musée Camille Claudel.

Camille Claudel par Jessie Lipscomb (1861-1952) – Bronze (vers 1883-1886) – Collection particulière

Exposition « Etre sculptrice à Paris au temps de Camille Claudel »
13 septembre 2025 – 4 janvier 2026
Musée Camille Claudel
10 Rue Gustave Flaubert
10400 Nogent-sur-Seine

Prochaines étapes de l’exposition :
– du 31 janvier au 1er juin 2026 au musée des Beaux-Arts de Tours
– du 27 juin au 8 novembre 2026 au musée de Pont-Aven

Musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine

[Visite privée] Exposition Georges de La Tour au musée Jacquemart-André

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Exposition Georges de La Tour
11 septembre 2025 – 25 janvier 2026
Musée Jacquemart-André (Paris)

Le musée Jacquemart-André propose la première rétrospective consacrée à Georges de La Tour en France depuis l’exposition du Grand Palais en 1997. Par l’épure formelle de ses compositions et leur intensité spirituelle, Georges de La Tour a su créer un langage pictural d’une grande puissance émotionnelle qui parle encore aux spectateurs du XXIe siècle.
Bien que seulement une quarantaine d’œuvres authentiques du peintre soient connues aujourd’hui, de nombreuses copies attestent de la célébrité de ses tableaux et de l’importance de son atelier.

Suivez Pierre Curie, conservateur général du patrimoine au musée Jacquemart-André, spécialiste de peinture italienne et espagnole du XVIIe siècle.

Exposition Georges de La Tour au musée Jacquemart-André

Né à Vic-sur-Seille, dans le duché indépendant de Lorraine, Georges de La Tour mena une brillante carrière, travaillant pour de prestigieux mécènes et collectionneurs, comme les ducs de Lorraine, le cardinal Richelieu et en tant que peintre ordinaire du roi Louis XIII.

« Job raillé par sa femme » par Georges de La Tour – Musée départemental d’art ancien et contemporain d’Épinal

Dans le contexte violent de la guerre de Trente Ans, sa maison et son atelier à Lunéville furent détruits en 1638, et Georges de La Tour choisit de se rapprocher de Paris et du pouvoir. Il offrit notamment au roi Louis XIII un tableau nocturne représentant Saint Sébastien (aujourd’hui perdu), que le souverain aurait tant apprécié qu’il fit retirer tous les autres tableaux de sa chambre pour ne conserver que celui-ci.

« Le Femme à la puce » (vers 1632-35) par Georges de La Tour – Palais des ducs de Lorraine – Musées lorrains (Nancy)
« Concert nocturne (Le fils prodigue) » (vers 1618-1620) par Jean Le Clerc (1586-1633) – Bayerische Staatsgemäldesammlungen München – Alte Pinakothek, Staatsgalerie im Neuen Schloss
« Les Mangeurs de pois » (vers 1620) par Georges de La Tour – Gemäldegalerie, Staatliche Museen zu Berlin
« Saint Jérôme pénitent » dit « Saint Jérôme à l’auréole » (vers 1630) par Georges de La Tour – musée de Grenoble
Détail du « Saint Jérôme pénitent » (vers 1630) par Georges de La Tour – Nationalmuseum (Stockholm)

Rassemblant une trentaine de toiles et d’œuvres graphiques prêtées par des collections publiques et privées françaises et étrangères, l’exposition adopte une approche thématique destinée à cerner l’originalité de Georges de La Tour. Le parcours explore ses sujets de prédilection — scènes de genre, figures de saints pénitents, effets de lumière artificielle — tout en replaçant sa vie et son œuvre dans le contexte plus large du caravagisme européen.

« Saint Pierre repentant » (?) – Dessin à la pierre noire, reprise à la sanguine postérieure, attribué à Georges de La Tour – Beaux-Arts de Paris
« Le Nouveau-Né » (vers 1645) par Georges de La Tour – Musée des beaux-arts de Rennes
« La Madeleine pénitente » (vers 1635-1640,) par Georges de La Tour – National Gallery of Art (Washington)

Malgré la gloire et le succès connus de son vivant, Georges de La Tour tomba dans l’oubli après son décès en 1652. Il faut attendre les années 1910 et l’entre-deux-guerres pour que son œuvre soit redécouverte par les historiens de l’art, lui permettant près de trois siècles après sa mort de retrouver la place qui lui revient parmi les plus grands peintres français du XVIIe siècle.

Exposition Georges de La Tour au musée Jacquemart-André
À gauche : « Le Reniement de saint Pierre » (1650) par Georges de La Tour – Musée d’arts de Nantes
À droite : « La Fillette au brasero » (années 1640) par Georges de La Tour – Louvre Abu Dhabi

Commissariat de l’exposition

Dr. Gail Feigenbaum est spécialiste de l’art italien et français du début de l’époque moderne
Pierre Curie, conservateur général du patrimoine, spécialiste de peinture italienne et espagnole du XVIIe siècle

« Le Souffleur à la pipe » (1646) par Georges de La Tour – Tokyo Fuji Art Museum

En savoir +

Consultez la page dédiée à l’exposition sur le site Internet du musée Jacquemart-André.

Détail de « Saint Jérôme lisant » (vers 1648-1650) par l’Atelier de Georges de La Tour – Palais des ducs de Lorraine – Musée Lorrain, Nancy, dépôt du Musée du Louvre

Exposition Georges de La Tour
11 septembre 2025 – 25 janvier 2026
Musée Jacquemart-André
158 Bd Haussmann
75008 Paris

Exposition Georges de La Tour au musée Jacquemart-André

[Visite privée] Exposition Albert Maignan au musée de Picardie

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Exposition « Albert Maignan, un virtuose à la Belle Époque »
28 juin 2025 – 4 janvier 2026
Musée de Picardie (Amiens)

Le musée de Picardie propose une grande rétrospective consacrée à Albert Maignan, peintre prolifique du Paris 1900, entre décors monumentaux, peinture d’histoire et œuvres intimes issues de son fonds d’atelier légué au musée.
395 œuvres sont présentées dont 270 sorties de réserve, 66 restaurées pour l’occasion et 75 dessins.

Pour cette visite privée, vous êtes accompagnés par Pierre Stépanoff, directeur des musées d’Amiens et de la Maison Jules Verne.

Albert Maignan par Victor Ségoffin (1867-1925)

Parallèlement à ses études de droit, le jeune Maignan fréquente à Paris l’atelier des paysagistes Jules Noël et Eugène Isabey de 1865 à 1869, puis l’atelier d’Évariste Luminais à partir de cette dernière date. Cette formation alternative à l’école des Beaux-Arts révèle les hésitations initiales de sa voie artistique.

« L’homme et la femme abandonnés de Dieu » (1884) par Albert Maignan – Musée de Picardie (Amiens)

C’est dans le domaine de la peinture d’histoire que Maignan rencontre ses premiers succès lors du Salon de 1874. Les années suivantes voient l’exécution d’une succession de tableaux de grands formats, aux sujets historiques, religieux ou littéraires. Passionné d’archéologie, le peintre montre un intérêt tout particulier pour l’étude des objets et des costumes qui se veulent les plus fidèles aux découvertes les plus récentes.

« Départ de la flotte normande pour la conquête de l’Angleterre ; Dives, 1066 » (1874) par Albert Maignan – Musée d’Orsay
« Guillaume le conquérant » (1885) par Albert Maignan – Musée de Picardie (Amiens)

À la suite du meurtrier incendie du Bazar de la Charité (1897), Albert Maignan est sollicité pour réaliser le décor de l’église édifiée sur le site du drame. Pour cette commande singulière, le peintre choisit de représenter la Vierge conduisant dans le ciel les âmes des femmes décédées lors de l’incendie. Il donne également des cartons pour les vitraux de cette église.

« La Vierge conduisant au ciel les victimes de la Charité » (vers 1898-1899) par Albert Maignan – Musée de Picardie (Amiens)
« La Journée finie » (1903) par Albert Maignan – Musée des Beaux-Arts d’Angers

L’art de Maignan se nourrit d’une étude attentive et continue des beautés de la nature. Deux lieux ont particulièrement été favorables à ses recherches : le jardin de sa propriété de Saint-Prix, près de Paris, et l’aquarium de Naples qu’il découvre lors d’un séjour en Italie en 1890.

« Étude de fond marin aux anémones » (avant 1880) par Albert Maignan – Musée de Picardie (Amiens)
« La Naissance de la perle » (esquisse ou réplique) (vers 1890) par Albert Maignan – Musée de Picardie (Amiens)

Commissariat de l’exposition

Commissaire scientifique
Véronique Alemany, conservatrice générale honoraire du patrimoine.
Commissaire général
Pierre Stépanoff, conservateur du patrimoine, directeur des musées d’Amiens.

En savoir +

Consultez le site Internet du musée de Picardie.

Exposition « Albert Maignan, un virtuose à la Belle Époque »
28 juin 2025 – 4 janvier 2026
Musée de Picardie
2 Rue Puvis de Chavannes
80000 Amiens

L’exposition sera présentée en seconde étape au Musée de Tessé (Le Mans) du 11 avril au 27 septembre 2026.

[Web-série] L’Autriche à Fontainebleau

L’Autriche dans les collections du musée Napoléon Ier du château de Fontainebleau

Les relations avec le monde germanique et en particulier avec les Habsbourg d’Autriche forment un fil conducteur du parcours du musée Napoléon Ier.

À l’occasion de l’édition 2025 du Festival d’Histoire de l’Art dont le pays invité était l’Autriche, parcourons les salles du musée pour évoquer le personnage de Marie-Louise ainsi que les événements marquants des années 1806 (fondation de la Confédération du Rhin) à 1814 (retour de Marie-Louise en Autriche).

Retrouvez Christophe Beyeler, conservateur général du patrimoine, pour détailler des œuvres emblématiques des collections du musée Napoléon Ier de Fontainebleau.

Épisode 1 – Les relations avec le monde allemand

Bonaparte, bientôt mué en Napoléon Ier, se mesura à maintes reprises à l’Autriche, sur les champs de bataille d’Italie et d’Allemagne comme dans la capitale des Habsbourg, occupée à deux reprises. Le musée Napoléon Ier regorge d’œuvres, souvent récemment acquises, exprimant ces relations complexes.
Le premier épisode est consacré aux relations de Napoléon Ier avec le monde germanique et en particulier avec les Habsbourg d’Autriche.

Épisode 2 – Marie-Louise, fille des Césars d’Autriche

Napoléon, divorcé de Joséphine en décembre 1809, « cherchait un ventre », selon ses propres termes. Il épousa Marie-Louise de Habsbourg civilement à Saint-Cloud le 1er avril 1810 et religieusement au Louvre le lendemain.
Le deuxième épisode est dédié à Marie-Louise, fille des Césars d’Autriche.

Épisode 3 – Marie-Louise, impératrice des Français

Etrennes en 1813 de l’impératrice Marie-Louise, à Madame Mère, le cabaret de Sèvres est un panthéon familial sur porcelaine, unique au monde. L’héritier de l’Empire, alors âgé d’un an et quelques mois, apparaît comme la clef de voûte du système napoléonien que son fondateur entend perpétuer et transmettre.
Le troisième épisode est dédié à Marie-Louise, impératrice des Français.

Cet épisode sera disponible dimanche 5 octobre à 11h.

Épisode 4 – Lendemains d’Empire. L’Europe du Congrès de Vienne

Après la chute de Napoléon, l’ex-« roi de Rome », héritier de l’empereur déchu, fut accueilli à Schönbrunn par son grand-père maternel l’empereur François Ier d’Autriche et porta le titre, en 1818, de duc de Reichstadt. François Ier veilla à ce que son petit-fils ne se piquât pas d’imiter son père. Marie-Louise fut recyclée en princesse de Guastalla.
Le quatrième et dernier épisode est dédié aux lendemains de l’Empire napoléonien et à l’Europe du Congrès de Vienne.

Cet épisode sera disponible dimanche 5 octobre à 11h30.

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Toutes les informations sur le musée Napoléon Ier sont à retrouver sur le site Internet du château de Fontainebleau.

Médaille frappée pour le mariage civil de Napoléon Ier et de Marie Louise le 1er avril 1810 par Bertrand Andrieu (1761-1828) et Julien-Marie Jouannin (1781- ?), graveurs. Au revers : l’Empereur et l’impératrice, en costume antique, joignent leurs mains devant l’autel de l’Hyménée
« S.M. l’Impératrice occupée à faire le portrait de S.M. l’Empereur » (titre du livret du Salon de 1810) par Alexandre Menjaud – Dépôt du château de Versailles au château de Fontainebleau

Le comte de Clary-et-Aldringen ironise en voyant Marie-Louise occupée à peindre le portrait « de son Nana ou Popo. Elle l’appelle d’un de ces deux noms là et le tutoie, ce dont les Français ne reviennent pas … L’impératrice Marie-Louise fait le café pour l’empereur tous les matins, il en est enchanté, trouve que les Allemandes seules sont bonnes ménagères, et les recommande comme épouse à tous ces généraux » (« Souvenirs », p. 162).

Cabinet des Peines et Plaisirs de l’Amour (1812-1814) par la Manufacture impériale de Sèvres
« Vue de Benrath château du grand-duc de Berg » par Alexandre Hyacinthe Dunouy (1757-1841)
Tasse au portrait de Marie Louise offerte à la duchesse de Montebello

« Je trouve ce séjour extrêmement ennuyeux, car mon appartement ressemble à un cachot. » – Lettre de Marie-Louise à son père (1810) à propos du château de Fontainebleau

Buste de Marie-Louise (après avril ou novembre 1810) par Paolo Triscornia (1757-1833), réalisé sur le modèle de François-Joseph Bosio

[Visite privée] Villa Ephrussi de Rothschild à Saint-Jean-Cap-Ferrat

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Villa Ephrussi de Rothschild

Par sa naissance puis par son mariage, Béatrice de Rothschild, épouse Éphrussi, devait devenir l’une des plus grandes collectionneuses de son siècle. En 1905, elle hérite de l’immense fortune de son père et choisit le Cap Ferrat pour y construire une villa de rêve. La Baronne Ephrussi de Rothschild fait de sa villa une demeure de collectionneur où porcelaines, tableaux de maître et mobilier se côtoient.
En 1933, un an avant sa mort, Béatrice a légué sa villa et la totalité de ses collections à l’Académie des Beaux-Arts. Les 7 hectares de terrains et quelques 5 000 œuvres d’art leur sont ainsi donnés.

C’est ce lieu exceptionnel que nous visitons avec Oriane Beaufils, conservateur du patrimoine et directrice des collections de la Villa et des jardins Ephrussi de Rothschild.

1ère partie : les appartements de Béatrice

Au rez-de-chaussée, la chambre de la Baronne Ephrussi de Rothschild est meublée d’un lit vénitien recouvert d’une soierie de Chine. En forme de rotonde, la seconde partie de la chambre donne sur la rade de Villefranche. Le plafond est décoré d’une peinture de l’école vénitienne du XVIIIe siècle représentant le Triomphe d’une famille patricienne.

2ème partie : les salons du premier étage

À l’étage, le salon des singes tient son nom de la décoration de la pièce. Béatrice possédait deux singes en guise d’animaux de compagnie. Les boiseries du salon proviennent toutes d’hôtels particuliers parisiens et figurent des singes musiciens : trompettiste, violoniste, chef d’orchestre, chanteur…, l’orchestre y est au complet.

Charlotte Béatrice de Rothschild est née en 1864, second enfant du baron Alphonse de Rothschild, régent de la Banque de France et de Léonora, une cousine issue elle-même de la famille des Rothschild.

La jeune Béatrice vécut son enfance dans un décor peuplé d’œuvres d’art, à Paris mais aussi au château de Ferrières. Sa villa suit donc la tradition familiale, tout comme son don à l’Institut de France.

En 1883, Béatrice de Rothschild épousa Maurice Ephrussi, riche financier d’origine russe, dont la famille s’était installée à Vienne. Le couple n’eut pas d’enfants. Maurice Ephrussi mourut en 1916 et sa disparition coïncide avec les séjours plus rares de la baronne dans sa villa.

De nombreux animaux (singes, oiseaux, mangoustes) peuplaient son univers familier jusque dans ses appartements privés.

Après la Première guerre mondiale la santé de la baronne déclina, mais si elle délaissa sa villa, elle continua à voyager, toujours originale, pleine de surprises pour son entourage. Elle s’éteignit en 1934, à Davos (Suisse), victime de troubles respiratoires liés à la tuberculose.

Villa Ephrussi de Rothschild
1 Avenue Ephrussi de Rothschild
06230 Saint-Jean-Cap-Ferrat

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Consultez le site Internet de la Villa Ephrussi de Rothschild.

[Visite privée] Exposition « Le mystère Cléopâtre » à l’Institut du monde arabe

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Ce reportage sera disponible à partir du samedi 6 septembre à 19h sur cette page.

Exposition « Le mystère Cléopâtre »
11 juin 2025 – 11 janvier 2026
Institut du monde arabe (Paris)

Des grandes figures féminines que compte l’histoire, Cléopâtre, la dernière souveraine d’Égypte, est la plus populaire. Autour de son personnage se sont forgées une légende noire puis une figure universelle, associant passion et mort, volupté et cruauté, richesse et guerre, politique et féminisme.
Malgré sa popularité, la rareté et la contradiction des sources historiques font de Cléopâtre une véritable énigme.

Explorez le « mystère Cléopâtre » en compagnie de Claude Mollard, commissaire général de l’exposition.

« Cléopâtre mourant, debout » – Sculpture attribuée à Jean-Baptiste Goy (1666-1738) – Châteaux de Versailles et de Trianon
Portrait présumé de Jules César (fac-similé) – Marbre du Dokimeion (Asie Mineure) datant du milieu du le siècle av. J.-C. – Musée départemental Arles antique
Buste de Ptolémée XII Néos Dionysos (117-51 av. J.-C.) – Époque ptolémaïque, le siècle av. J.-C. – Égypte – Musée du Louvre
Statue d’un prince ptolémaïque, peut-être Césarion – Époque ptolémaïque ou romaine, je siècle av. J.-C.-* siècle apr. J.-C. – Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines, dépôt au musée de l’Éphèbe et d’archéologie sous-marine

Née en 69 av. J.-C. à Alexandrie, Cléopâtre VII est la dernière souveraine des Ptolémées. Héritant d’un royaume sous influence romaine, elle s’impose en fine diplomate pour préserver son pouvoir. Alliée de Jules César puis de Marc Antoine, elle élimine ses rivaux et associe son fils Césarion au trône. Défaite par Octave à Actium, elle se suicide en 30 av. J.-C., scellant la fin de la dynastie pharaonique. La mort de Cléopâtre ne ferme toutefois pas le livre de son histoire, elle amorce le début d’une légende.

Corniche de temple aux cartouches de Cléopâtre VII et de Césarion – Époque ptolémaïque, vers 40 av. J.-C. – Égypte, Coptos – Musée des Beaux-Arts de Lyon
Tétradrachme de Marc Antoine, frappé à Antioche sur l’Oronte (Turquie) (fac-similé) avec le buste de Cléopâtre coiffée d’un diadème (36-30 av. J.-C.) – Bibliothèque nationale de France, département des Monnaies, médailles et antiques$

« Sa voix avait une extrême douceur ; et sa langue, qu’elle maniait avec une grande facilité, telle qu’un instrument à plusieurs cordes, prononçait également bien plusieurs idiomes différents ; en sorte qu’il était peu de nations à qui elle parlât par interprète. Elle répondait dans leur propre langue aux Éthiopiens, aux Troglodytes, aux Hébreux, aux Arabes, aux Syriens, aux Mèdes et aux Parthyens. Elle savait encore plusieurs autres langues, tandis que les rois d’Égypte, ses prédécesseurs, n’avaient pu apprendre qu’à grand’peine l’égyptien, et que quelques-uns d’entre eux avaient même oublié le macédonien, leur langue maternelle. » – Plutarque dans « Vie des hommes illustres »

Relief représentant probablement la bataille navale d’Actium – Époque romaine, 31 av. J.-C.-100 apr. J.-C. – Collection Medinaceli (Cordoue)
Pendentif pectoral décoré de dieux égyptiens : Anubis embaume une momie sous le regard d’Horus accroupi – Époque ptolémaïque ou romaine, 323 av. J.-C.-200 apr. J.-C. – Musée du Louvre
Masque doré de momie – Époque ptolémaïque, 323-30 av. J.-C. – Musée d’Histoire locale de Rueil-Malmaison

Alors que les Égyptiens et les Grecs vénèrent Cléopâtre comme une déesse, la propagande romaine la présente comme une « reine prostituée ». Au Moyen Âge, des écrivains arabes la décrivent en figure maternelle, protectrice de son peuple, érudite et savante. Dès le XVIe siècle, l’Occident la réinvente sans cesse en littérature et en art.

« Pensées » (1670) de Blaise Pascal (1623-1662) – Tome 2, pensée n°46 – Édition Ménard et Desenne, fils (1820) – Collection particulière

« Le nez de Cléopâtre : s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé. » – Pascal dans « Pensées »

« Antony and Cleopatra » (1623) de William Shakespeare (1564-1616) – Édition J.M Dent, Londres (1897) – Collection particulière
« Cléopâtre » (vers 1585) par Lavinia Fontana (1552-1614) – Galleria Spada (Rome)
« Cléopâtre montre à Octave le buste de César » (1755 ?) par Pompeo Batoni (1708-1787) – Musée des Beaux-Arts de Dijon
« Sarah Bernhardt dans le rôle de Cléopâtre » (après 1890) par Georges-Antoine Rochegrosse (1859-1938) – Collection particulière (Strasbourg)

Ce sont les grandes comédiennes, de Sarah Bernhardt à Liz Taylor, qui vulgarisent le destin de Cléopâtre à l’ère médiatique, désormais femme seule en haut de l’affiche mais toujours incarnation fantasmatique d’un ailleurs orientalisant.

Avec la prolifération des images et la culture de masse, Cléopâtre devient un objet de consommation : reine de beauté, égérie de mode, marque de publicité. Sa figure moderne s’invite partout, mais le mythe finit par éclipser la réalité historique de la cheffe d’État. C’est pourquoi certaines voix s’élèvent pour retrouver la vérité enfouie sous le mythe.
Parallèlement à son image populaire et glamour, apparaît une identité de Cléopâtre, cheffe d’État et reine érudite.

« Cleopatra’s Kiosk » (2025) par Shourouk Rhaiem – Collection de l’artiste

Son refus de se soumettre, dans un monde dominé par les hommes, préférant mourir plutôt que se rendre, fait d’elle une icône des luttes identitaires et émancipatrices.
En Égypte, elle symbolise la résistance au colonialisme britannique (1882-1956), tandis qu’aux États-Unis, elle est une fierté pour la communauté africaine-américaine, notamment dans la lutte anti-esclavagiste lors de la guerre de Sécession (1861-1865). Les mouvements féministes réhabilitent son rôle de femme de pouvoir, dénonçant son invisibilisation façonnée par le « male gaze » (regard masculin), faisant d’elle un symbole intemporel.

« Cleopatra’s chair » (1994) par Barbara Chase-Riboud (née en 1939) – Collection particulière (New York)

Commissariat de l’exposition

Commissariat général de l’exposition :
Claude Mollard, conseiller spécial du président de l’Institut du monde arabe
Commissaires scientifiques :
Christiane Ziegler, égyptologue, directrice honoraire du département des antiquités égyptiennes du musée du Louvre
Christian-Georges Schwentzel, professeur des Universités en Histoire ancienne, directeur du Département d’Histoire, Université de Lorraine
Commissaires associées :
Nathalie Bondil, directrice du musée et des expositions à l’Institut du monde arabe
Iman Moinzadeh, chargée de collections et d’expositions à l’Institut du monde arabe

Exposition « Le mystère Cléopâtre » à l’Institut du monde arabe

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Consultez la page dédiée à l’exposition sur le site Internet de l’Institut du monde arabe.

« La mort de Cléopâtre » (1874) par Jean-André Rixens – Musée des Augustins (Toulouse)

Exposition « Le mystère Cléopâtre »
11 juin 2025 – 11 janvier 2026
Institut du monde arabe
1, rue des Fossés Saint-Bernard
Place Mohammed V
75005 Paris

Exposition « Le mystère Cléopâtre » à l’Institut du monde arabe

[Visite privée] Exposition « Fêtes & célébrations flamandes » au PBA de Lille

Exposition « Fêtes et célébrations flamandes. Brueghel, Rubens, Jordanes… »
26 avril – 1er septembre 2025
Palais des Beaux-Arts de Lille

Aux XVIe et XVIIe siècles, les habitants des Pays-Bas sont touchés régulièrement par des épidémies et subissent les outrages de la Guerre de Quatre-Vingts Ans. La fête constitue alors un moment crucial pour relâcher les tensions et renforcer le tissu social.
Le parcours de l’exposition rassemble plus d’une centaine d’œuvres : peintures, gravures, dessins, instrument de musique et céramiques provenant d’institutions françaises et internationales, parmi lesquelles les musées royaux des Beaux-Arts de Belgique et le musée du Louvre.

Suivez Juliette Singer, directrice du Palais des Beaux-Arts et du musée de l’Hospice Comtesse.

« Les Mendiants » (1568) par Pierre Bruegel l’Ancien – Musée du Louvre

Guerre et fête

Durant la période 1550-1650, l’Europe est en guerre perpétuelle, entre discordes religieuses et rivalités politiques. La fête est une réponse à cette situation. Fête exutoire donc, mais tout autant fête régulatrice : l’art qui se déploie à l’occasion des fêtes illustre la construction d’un espace de paix. La fête cherche à faire société.

« Pillage d’un village, dit aussi L’Incendie de Wommelgem près d’Anvers en 1589 » (1615-1620) par Sébastien Vrancx (1573-1647) – Musée du Louvre
Détail de « Attaque à main armée dans un bois » (première moitié du XVIIe siècle) par un artiste de l’École des Pays-Bas méridionaux – Musée du Louvre
« Scène de guerre et d’incendie » (signé et daté dans le bas à droite: GM 1569) par Gillis Mostaert (1528- 1598) – Musée du Louvre
« Le Chagrin des paysans » (signé et daté dans le bas à gauche : Davide Ryckaert Fecit Antwerpiae 1649) par David III Ryckaert (1612-1661) – Kunsthistorisches Museum, Gemäldegalerie (Vienne)

Fêtes et cérémonies urbaines

Trois types de fêtes et de cérémonies urbaines ont lieu dans les Pays-Bas méridionaux : les Joyeuses Entrées et réceptions princières; les fêtes religieuses ; l’ommegang et le concours de tir à l’oiseau des corporations dites militaires. Tous ces événements témoignent d’une perméabilité entre sacré et profane, et d’un mélange des genres, du solennel au pur divertissement.

Au centre : Tête du géant Druon Antigone (1534-1535) par Pieter Coecke van Aelst – Museum aan de Stroom
Détail de « Fête traditionnelle à Anvers avec le géant Druon Antigon » (XVIIe siècle) par Alexander van Bredael – Musée de l’Hospice Comtesse (Lille)
Au centre : « Ommegang sur le Meir » (1689-1720) par Alexander van Bredael (1663-1720) – Collectie MAS | Museum aan de Stroom (Anvers)
« Joyeuse entrée d’un gouverneur à Anvers » (après 1643) par un artiste de l’École des Pays-Bas méridionaux – Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (Bruxelles)
Médaille pour la joyeuse entrée à Gand du nouveau comte de Flandre François d’Alençon en 1582 par Jacques Weyns – Palais des Beaux-Arts (Lille) achat 1900, ancienne collection Achille Vernier
Au centre : Esquisse de la face avant de l’arc de triomphe de Philippe IV, roi d’Espagne 1634-1635 (?) par un artiste anonyme d’après Pierre Paul Rubens – Koninklijk Museum voor Schone Kunsten (Anvers)
Portraits de l’archiduc Albert et de l’archiduchesse Isabelle pour l’arc de triomphe de Philippe IV, roi d’Espagne (1635) par Cornelis de Vos (1585- 1651) d’après Pierre Paul Rubens (1577- 1640) avec des retouches de Pierre Paul Rubens – Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (Bruxelles)
« La statue de la Vierge portée en procession vers l’église du Sablon par le jeune prince Charles d’Autriche et son frère Ferdinand », dernière tapisserie de la tenture « La Légende de Notre-Dame du Sablon » (1516-1518) par un Atelier bruxellois d’après Bernard van Orley (vers 1490-1541) – Musées royaux d’Art et d’Histoire (Bruxelles)
« Liberalitas (la Libéralité royale), allégorie pour l’arc de Ferdinand » (1635) par Jan van den Hoecke (1611- 1651) d’après Pierre Paul Rubens (1577-1640) – Palais des Beaux-Arts de Lille

Kermesses, noces et fêtes villageoises

Dans ces tableaux, les puissants se mêlent aux villageois au cours de la fête. Une oeuvre peinte par Jan Brueghel l’Ancien pour la cour d’Espagne montre les noces paysannes en présence des archiducs Albert et Isabelle.

« Danse de noces en plein air, dit aussi Danse de la mariée » (1610) par Pierre Brueghel le Jeune (1564-1638) – Musée du Louvre
« La Kermesse de la Saint-Georges » (début du XVIIe siècle) par Pierre Brueghel le Jeune (1564-1638) – Koninklijk Museum voor Schone Kunsten (Anvers)
« Banquet de noces présidé par les archiducs Albert et Isabelle » (1612-1613) par Jan Brueghel l’Ancien (1568-1625) – Museo Nacional del Prado (Madrid)

Fêtes de cour, fêtes des rois

Après les fêtes se déroulant à l’extérieur, voici celles se passant en intérieur. L’accent est mis sur la fête du roi célébrant l’épiphanie qui mime (de façon parodique) un banquet de cour, avec l’une des versions du « Roi boit » de Jacques Jordaens, une des peintures les plus connues et les plus impressionnantes de l’art flamand du XVIIe siècle.

« Le roi boit » par Jacques Jordaens – Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (Bruxelles)
« Bal à la cour de Bruxelles en présence des archiducs Albert et Isabelle » (sers 1610), signé et daté en bas à gauche: Den. J.ffranck) par Frans Franken le Jeune (1581-1642), Paul Vredeman de Vries (1567- 1616/17) et anonyme – Mauritshuis (La Haye)
« Le roi boit » (1648) par David III Ryckaert (1612- 1661) – Bayerische Staatsgemäldesammlungen (Munich)

Commissariat de l’exposition

Commissariat général
Juliette Singer, directrice du Palais des Beaux-Arts et du musée de l’Hospice Comtesse, conservatrice en chef.
Commissaires scientifiques
Sabine van Sprang, conservatrice de la peinture flamande 1550-1650 aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique
Blaise Ducos, conservateur en chef, responsable des peintures flamandes et hollandaises au Musée du Louvre

Détail de « Fête à Anvers sur la place de l’Hôtel de Ville » (1697) par Alexander van Bredael (1663- 1720) – Musée de l’Hospice Comtesse (Lille)

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Consultez le site Internet du Palais des Beaux-Arts.

Exposition « Fêtes et célébrations flamandes. Brueghel, Rubens, Jordanes… »
26 avril – 1er septembre 2025
Palais des Beaux-Arts de Lille
Place de la République
59000 Lille

[Visite privée] Exposition « Duplessis, l’art de peindre la vie » à Carpentras

Exposition « Duplessis (1725-1802) – L’art de peindre la vie »
14 juin – 28 septembre 2025
Bibliothèque-musée Inguimbertine à l’hôtel-Dieu
Carpentras

L’Inguimbertine célèbre un enfant de Carpentras, Joseph Siffred Duplessis (1725-1802), né il y a 300 ans et devenu un maître incontesté du portrait à la cour du Roi Louis XVI.
Parmi les 200 tableaux peints par Duplessis, l’exposition réunit une soixantaine d’œuvres provenant de collections prestigieuses telles que le Metropolitan Museum of Art de New York, le Nelson-Atkins Museum of Art de Kansas City, le Musée des Beaux-Arts du Canada à Ottawa, le Château de Versailles et le Musée du Louvre.
Ces pièces permettent de découvrir la virtuosité de Duplessis, notamment son rôle de portraitiste officiel de Louis XVI.

Pour visiter l’exposition, suivez Jean-Yves Baudouy, directeur de la bibliothèque-musée Inguimbertine.

Autoportrait (1801) par Duplessis – Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

Le 1er avril 1802, Joseph Siffred Duplessis s’éteint à l’âge de 77 ans au château de Versailles devenu un musée dans la France post-révolutionnaire. Nommé en 1796 conservateur de ce musée, Duplessis a d’abord été le portraitiste des plus hauts dignitaires de l’Ancien Régime mais aussi de ces autres personnalités qui ont oeuvré pour l’émergence d’un monde nouveau tel Jacques Necker.

Jacques Necker (1732-1804) et Suzanne Curchod (1737-1794) par Duplessis – Collection Famille d’Haussonville – Château de Coppet – Fondation Othenin d’Haussonville pour le rayonnement de l’esprit de Coppet (Suisse)

Duplessis a su capturer l’essence de ses sujets représentant aussi avec virtuosité les carnations des visages et les matières des habits. Il était reconnu par ses contemporains comme « le plus grand peintre en portrait du royaume ».

« Madame Hue, épouse du peintre Jean-François Hue (1757-1823) » (1781) par Duplessis – Collection Speek-Art (Belgique)
Catherine Louise Lenoir, née Adam (1764 ou avant) par Duplessis – Musée du Louvre
Pierre de Buissy (1737-1787) (vers 1780-1787) par Duplessis – Musée des beaux-arts du Canada (Ottawa)
Charles-Claude de Flahaut de La Billarderie (1730-1809), comte d’Angiviller (1779) par Duplessis avec l’aimable concours du Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

Peindre et exposer des modèles connus était pour un portraitiste une nécessité pour faire valoir auprès du public sa valeur. Duplessis, dans ce souci, a exercé ses talents dans trois cercles, celui des gens de lettres, celui des savants et celui des artistes.

« La dauphine Marie-Antoinette en robe de cour » par Joseph Siffred Duplessis et collaborateur (?) (1772-1773) par Duplessis – Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Benjamin Franklin (1706-1790) (1778) par Duplessis – The Metropolitan Museum of Art (New York)

En plus du célèbre portrait en pied qu’il fit de Louis XVI, deux autres sont entrés dans l’histoire de l’art : celui du compositeur autrichien Gluck, et celui de l’américain Benjamin Franklin dont le long séjour en France anime l’idéal d’un monde nouveau issu des Lumières.

Abraham Fontanel (1779) par Duplessis – Collection privée

L’exposition réunit une soixantaine d’œuvres provenant de collections prestigieuses nationales et internationales. Elle offre aussi l’occasion à l’Inguimbertine de Carpentras de valoriser la richesse de ses collections, détenant notamment le plus important fonds public de l’artiste, soit 22 tableaux et dessins parmi lesquels les deux seuls tableaux religieux qu’il a réalisés.

L’hôtel-Dieu de Carpentras, récemment restauré, a été inauguré en avril 2024. Cette institution, unique en France, permet d’immerger les visiteurs dans l’histoire de Carpentras et du Comtat Venaissin, mais aussi dans l’univers de la bibliothèque-musée du XVIIIe siècle et dans une grande galerie des beaux-arts.

« Le sculpteur Christophe-Gabriel Allegrain (1710-1795) » (1774) par Duplessis – Musée du Louvre

Commissariat de l’exposition

Xavier Salmon, conservateur au Musée du Louvre et spécialiste du portrait du XVIIIe siècle

Elisabeth Fréret d’Héricourt, née Gonnet (1769) par Duplessis – Nelson Atkins Museum (Kansas City)

En savoir +

Consultez la page dédiée à l’exposition sur le site Internet de l’Inguimbertine.

Exposition « Duplessis (1725-1802) – L’art de peindre la vie »
14 juin – 28 septembre 2025
Bibliothèque-musée Inguimbertine à l’hôtel-Dieu
180 Place Aristide Briand
84200 Carpentras

[Visite privée] La restauration de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale et du décor de Delacroix

La restauration de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale et du décor de Delacroix

Fondée il y a plus de 200 ans, la Bibliothèque du Palais-Bourbon est un lieu patrimonial d’exception. Elle se déploie dans une nef de 42 m de long, 10 m de large et 12 m de haut, terminée par deux hémicycles et voûtée de cinq coupoles avec chacune quatre pendentifs. Le plafond peint est considéré comme « la Chapelle Sixtine » d’Eugène Delacroix. La Bibliothèque abrite une collection de plus de 54.000 ouvrages, rassemblée dès les débuts de la Révolution de 1789.

Avec l’aide de trois collaborateurs principaux, Gustave Lassalle-Bordes, Louis de Planet et Pierre Andrieu, Eugène Delacroix a consacré neuf ans à la réalisation des décors de la Bibliothèque, de 1838 à 1847.

Jusqu’en 2024, la Bibliothèque de l’Assemblée nationale n’avait jamais fait l’objet d’une restauration d’ensemble. La dernière rénovation, partielle, des peintures de Delacroix, très obscurcies par les poussières et fumées accumulées, datait de 1931.
Un nouveau chantier de restauration s’est déroulé pendant toute l’année 2024 et la réouverture a eu lieu le 9 avril 2025.

Découvrez les coulisses de cette restauration exceptionnelle avec :
Claire Bessède, directrice du musée nationale Eugène-Delacroix,
Marie-Danièle Pessard, architecte du patrimoine à la Direction des affaires immobilières et du patrimoine de l’Assemblée nationale,
Alina Moskalik-Detalle, conservatrice-restauratrice de peinture murale, mandataire du groupement en charge de la restauration des décors peints de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale.

La paix, incarnée par Orphée, et la guerre, avec la figure d’Attila, se font face dans les deux culs-de-four peints par Delacroix.

« Orphée apporte aux Grecs, dispersés et livrés à la vie sauvage, les bienfaits des arts et de la civilisation. Il est entouré de chasseurs couverts de la dépouille des lions et des ours. Ces hommes simples s’arrêtent avec étonnement. Leurs femmes s’approchent avec leurs enfants… » – Eugène Delacroix

« Attila suivi de ses hordes barbares foule aux pieds de son cheval l’Italie renversée sur des ruines. L’Éloquence éplorée, les Arts s’enfuient devant le farouche coursier du roi des Huns. L’incendie et le meurtre marquent le passage de ces sauvages guerriers, qui descendent des montagnes comme un torrent. Les timides habitants abandonnent, à leur approche, les campagnes et les cités, ou, atteints dans leur fuite par la flèche et la lance, arrosent de leur sang la terre qui les nourrissait. » – Eugène Delacroix

Les scènes peintes par Delacroix dans les pendentifs de chaque coupole permettent d’illustrer différentes disciplines : la Théologie, la Poésie, la Législation, la Philosophie et les Sciences.

« Les sujets de ces peintures ont rapport à la philosophie, à l’histoire et à l’histoire naturelle, à la législation, à l’éloquence, à la littérature, à la poésie, et même à la théologie. Ils rappellent les divisions adoptées dans toutes les bibliothèques, sans toutefois en suivre la classification exacte. » – Eugène Delacroix dans une notice publiée le 31 janvier 1848

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C’est gratuit sur inscription préalable.
Rendez-vous sur la page dédiée aux réservations sur le site Internet de l’Assemblée nationale.

La maquette préparatoire au décor de la Bibliothèque

Installé dans le dernier atelier du peintre, le musée national Eugène-Delacroix conserve une maquette du décor de l’hémicycle sud du plafond de la Bibliothèque du Palais-Bourbon. Ce décor est consacré au thème d’Orphée apportant les arts et la paix aux Grecs encore sauvages. Cette esquisse peinte en trois dimensions a permis à Eugène Delacroix de mettre en place les principaux éléments de sa composition.

Vous pouvez voir cette maquette dans les salles du musée national Eugène-Delacroix à partir du mois de juillet 2025.

En savoir +

Consultez le site Internet du musée national Eugène-Delacroix.