« L’homme de Vitruve » (vers 1490) par Léonard de Vinci, prêt de la Gallerie dell’Accademia di Venezia, est présent dans l’exposition « Léonard de Vinci ».
« Quatre doigts font une paume, et quatre paumes font un pied, six paumes font un coude : quatre coudes font la hauteur d’un homme. Et quatre coudes font un double pas, et vingt-quatre paumes font un homme ; et il a utilisé ces mesures dans ses constructions.
Si vous ouvrez les jambes de façon à abaisser votre hauteur d’un quatorzième, et si vous étendez vos bras de façon que le bout de vos doigts soit au niveau du sommet de votre tête, vous devez savoir que le centre de vos membres étendus sera au nombril, et que l’espace entre vos jambes sera un triangle équilatéral.
La longueur des bras étendus d’un homme est égale à sa hauteur.
Depuis la racine des cheveux jusqu’au bas du menton, il y a un dixième de la hauteur d’un homme. Depuis le bas du menton jusqu’au sommet de la tête, un huitième. Depuis le haut de la poitrine jusqu’au sommet de la tête, un sixième ; depuis le haut de la poitrine jusqu’à la racine de cheveux, un septième.
Depuis les tétons jusqu’au sommet de la tête, un quart de la hauteur de l’homme. La plus grande largeur des épaules est contenue dans le quart d’un homme. Depuis le coude jusqu’au bout de la main, un quart. Depuis le coude jusqu’à l’aisselle, un huitième.
La main complète est un dixième de l’homme. La naissance du membre viril est au milieu. Le pied est un septième de l’homme. Depuis la plante du pied jusqu’en dessous du genou, un quart de l’homme. Depuis sous le genou jusqu’au début des parties génitales, un quart de l’homme.
La distance du bas du menton au nez, et des racines des cheveux aux sourcils est la même, ainsi que l’oreille : un tiers du visage. » – Vitruve dans « De l’architecture »
Exposition « Léonard de Vinci »
24 octobre 2019 – 24 février 2020
Musée du Louvre
En cette semaine de « Museum Week », mes déboires sur le réseau social Twitter se poursuivent. Mon compte a été (provisoirement ?) désactivé…
En attendant de pouvoir de nouveau gazouiller avec l’oiseau bleu, vous pouvez toujours me suivre sur mon Blog, sur ma page Facebook, sur Instagram et sur YouTube.
Pour fêter les 30 ans de la pyramide de Ieoh Ming Pei 贝聿铭, inaugurée le 29 mars 1989, le musée du Louvre invite une nouvelle fois l’artiste JR.
JR et Dominique de Font-Réaulx – Auditorium du Louvre, vendredi 29 mars 2019
Trois ans après avoir fait disparaître derrière un collage le monument, JR propose cette fois un effet saisissant qui semble faire sortir de terre la pyramide.
The images, like life, are ephemeral. Once pasted, the art piece lives on its own. The sun dries the light glue and with every step, people tear pieces of the fragile paper. The process is all about participation of volunteers, visitors, and souvenir catchers. pic.twitter.com/vNArYszXxo
Le collage des bandes de papier a mobilisé 400 bénévoles pendant plusieurs jours, révélant au matin du 30 mars une impressionnante anamorphose dans la cour Napoléon.
L’œuvre éphémère est visible jusqu’au dimanche 31 mars au soir.
Photographies par @scribeaccroupi (sauf celle avec mention de copyright @JRArt).
Jack Lang, Franck RIester, Jean-Luc Martinez et JR – Auditorium du Louvre, vendredi 29 mars 2019
Artiste aujourd’hui méconnu et mécompris, Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) est l’une des figures les plus importantes et les plus audacieuses du XVIIIe siècle français. À l’occasion du 300e anniversaire de sa naissance, le Petit Palais propose de redécouvrir son œuvre au prisme du thème de l’enfance. En effet, faisant écho aux préoccupations des philosophes Diderot, Rousseau ou Condorcet, l’artiste invite à méditer la place de l’enfant au sein de la famille, la responsabilité des parents dans son développement et l’importance de l’éducation pour la construction de sa personnalité.
Pour découvrir l’exposition, suivez Annick Lemoine, conservatrice générale du patrimoine, directrice du Petit Palais, et Mickaël Szanto, maître de conférences, Sorbonne Université.
« Autoportrait » (vers 1760) par Jean-Baptiste Greuze – Musée du LouvreExposition « Jean-Baptiste Greuze. L’enfance en lumière » au Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris« Portrait d’Anne-Geneviève (dite Caroline) Greuze » (1766) par Jean-Baptiste Greuze – Collection particulière
Rarement peintre n’a autant représenté les enfants que Greuze, sous forme de portraits, de têtes d’expression ou dans ses scènes de genre. Tel un fil rouge, ils sont partout présents dans son œuvre, tantôt endormis dans les bras d’une mère, tantôt envahis par une rêverie mélancolique, tantôt saisis par la frayeur d’un évènement qui les dépasse.
« Un enfant qui s’est endormi sur son livre » dit « Le Petit paresseux » (1755) par Jean-Baptiste Greuze – Musée Fabre (Montpellier)« Un écolier qui étudie sa leçon » dit « Le Petit Écolier » (vers 1755-1757) par Jean-Baptiste Greuze – National Galleries of Scotland (Édimbourg)« La Consolation de la vieillesse » (1769) par Jean-Baptiste Greuze – Collection particulière
La centralité du thème de l’enfance dans la peinture de Greuze se fait le miroir des grands enjeux du XVIIIe siècle. Le nouveau statut de l’enfance – désormais considéré comme un âge à part entière –, les débats sur le lait maternel et le recours aux nourrices, la place de l’enfant au sein de la famille ou encore l’importance de l’éducation pour la construction de sa personnalité et la responsabilité des parents dans son développement sont les préoccupations des pédagogues et des philosophes, tels que Rousseau, Condorcet ou Diderot. Nourri des idéaux des Lumières, Greuze s’en fait, par le pinceau et le crayon, le témoin, l’interprète, voire même l’ardent défenseur.
« Jeune Fille en buste » (vers 1780) par Jean-Baptiste Greuze – Collection particulière« Les Écosseuses de pois » (vers 1755-1760) par Jean- Baptiste Greuze – Collection particulière« La Lecture de la Bible » (1755) par Jean-Baptiste Greuze – Musée du Louvre
Tout au long de sa carrière, l’artiste interroge l’intimité de la famille, avec empathie, parfois avec humour, souvent avec esprit critique. Il se plaît à mettre en image les temps symboliques ou les rituels qui scandent la vie familiale – ainsi « La Remise de la dot au fiancé » (Petit Palais), « Le Gâteau des rois » (musée Fabre, Montpellier) ou « La lecture de la Bible » (musée du Louvre, Paris). Mais l’espace domestique n’est pas seulement un havre de paix. Il est aussi et souvent chez Greuze le théâtre du désordre des familles, le lieu de la violence physique et psychologique.
« Étude pour L’Accordée de village ou La Remise de la dot » (1761) par Jean-Baptiste Greuze – Petit PalaisExposition « Jean-Baptiste Greuze. L’enfance en lumière » au Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris« Septime Sévère reprochant à son fils Caracalla d’avoir voulu l’assassiner » (1767-1769) par Jean-Baptiste Greuze – Musée du Louvre« Étude pour la tête de Caracalla » (vers 1767) par Jean-Baptiste Greuze – Gotha, Schlossmuseum, Comäldesammlung« La Malédiction paternelle. Le Fils ingrat » (1777) par Jean-Baptiste Greuze – Musée du Louvre« La Cruche cassée » (1771-1772) par Jean-Baptiste Greuze – Musée du Louvre
Greuze interroge le basculement dans l’âge adulte, la perte de l’innocence, l’éveil à l’amour, sans rien maquiller des appétits que peut susciter la beauté de la chair auprès de vieillards lubriques ou de jeunes prédateurs. Face à ce monde des adultes, souvent cruel, petit et mesquin, il y a chez Greuze comme la volonté de retourner dans le giron de l’enfance, temps de la pureté et de la candeur : fragile, mystérieux et éphémère, telle cette fleur de pissenlit sur laquelle le Jeune berger du Petit Palais s’apprête à souffler pour savoir s’il est aimé. Pour accompagner les visiteurs dans la lecture des œuvres de Greuze, des cartels « Œil aiguisé » invitent à interroger les détails et à décrypter les sens cachés et les allégories des œuvres présentées.
« Étude pour L’Oiseleur accordant sa guitare » (1756-1757) par Jean-Baptiste Greuze – Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la photographie« Jeune bergère effeuillant une marguerite » dit « La Simplicité » (1759) par Jean-Baptiste Greuze – Kimbell Art Museum (Fort Worth)« Jeune berger tenant un pissenlit » dit « Jeune berger qui tente le sort pour savoir s’il est aimé de sa bergère » (entre 1760 et 1761) par Jean Baptiste Greuze – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Commissariat scientifique
Annick Lemoine, conservatrice générale du patrimoine, directrice du Petit Palais Yuriko Jackall, directrice du département de l’art Européen & Conservatrice “Allan et Elizabeth Shelden” en charge des peintures européennes, Detroit Institute of Arts Mickaël Szanto, maître de conférences, Sorbonne Université
Exposition « Jean-Baptiste Greuze. L’enfance en lumière » au Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Exposition « Les Chardin des Marcille. Une passion orléanaise »
9 septembre 2025 – 11 janvier 2026 Musée des Beaux-Arts d’Orléans
Rarement un tableau n’a autant attisé les passions que « Le Panier de fraises des bois » (1761) de Jean Siméon Chardin, chef-d’œuvre de la peinture française, acquis par le musée du Louvre en 2022 après être resté depuis le milieu du XIXe siècle dans la collection de l’Orléanais Eudoxe Marcille (1814-1890).
Pour cette visite privée, suivez Olivia Voisin, directrice du musée des Beaux-Arts d’Orléans, conservatrice en chef du patrimoine.
« Le Panier de fraises des bois » (1761) par Jean Siméon Chardin – Musée du Louvre
« Ô Chardin ! ce n’est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette : c’est la substance même des objets, c’est l’air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau et que tu attaches sur la toile. » – Diderot (1763)
« Autoportrait à l’âge de 35 ans » (1825) par François Martial Marcille (1790-1856) – Musée des Beaux-Arts d’Orléans
« François Marcille ramassa par centaines ces perles de la peinture française jetées sur le pavé. Sa maison s’ouvrit comme un lieu d’asile à tous ces charmants proscrits de l’art ennuyeux. Non content de les recueillir, il les fit connaître et comprendre par son admiration persuasive et par l’accueil empressé qu’il offrait à tous les curieux. Entrait chez lui qui voulait : sa collection était aussi hospitalière que les galeries des princes de Rome et de Gênes. » – Paul de Saint-Victor (1876)
Son nom à lui seul évoque celui de Chardin. Son père, François Marcille (1790-1856), issu d’une famille de courtiers en graines de la Beauce, s’était intéressé en visionnaire, dès 1822, à tous ces artistes du temps de Louis XV que plus personne ne regardait, jusqu’à réunir la plus grande collection de son temps, riche de 4500 œuvres où se trouvaient par dizaines les Boucher, Fragonard, Greuze, Prud’hon et Géricault… et, au-dessus des autres, trente Chardin.
« Portrait d’Eudoxe Marcille (1814-1890) » (1889) par Diogène Maillart (1840-1926) – Musée des Beaux-Arts d’Orléans« Autoportrait » (vers 1860) par Camille Marcille (1816-1875) – Descendants Famille Marcille
Cette passion dévorante a été transmise avec sa collection à ses deux fils, Eudoxe et Camille. Camille, devenu conservateur du musée de Chartres, et Eudoxe, directeur du musée d’Orléans de 1870 et 1890, ont continué de promouvoir l’œuvre de Chardin, rachetant même à la vente de leur père, au-delà des œuvres qu’il avait désignées pour chacun, ce qui pouvait continuer d’être réuni de ce noyau idéal.
« Nature morte avec chaudron, poêlon, fourneau, torchon, chou, deux oeufs, poireau, pain et trois harengs » (entre 1731 et 1733) par Jean Siméon Chardin – Musée de Picardie (Amiens)
Très naturellement, les frères Goncourt, grands biographes des artistes du XVIIIe siècle, puiseront dans cette collection de référence, où est représenté l’ensemble de la carrière de Chardin, pour écrire en 1863 la première biographie du peintre des natures mortes silencieuses et des garde-manger.
« Autoportrait aux bésicles » (1773) par Jean Siméon Chardin (1699 – 1779) – Musée des Beaux-Arts d’Orléans
Chardin était chez lui à Orléans et, d’une certaine façon, l’était depuis toujours. Son amitié avec Aignan Thomas Desfriches (1715-1800), l’entrepreneur qui avait fait d’Orléans au XVIIIe siècle une capitale artistique, se lisait jusque dans le foulard à carreaux que Chardin porte dans son autoportrait, provenant de chez Desfriches. Desfriches possédait lui-même de nombreux tableaux de Chardin.
À gauche : « La fontaine » (vers 1733) par ean Siméon Chardin – Collection particulière, prêt exceptionnel au musée des Beaux-Arts d’Orléans depuis mars 2024
Autour du prêt exceptionnel du « Panier de fraises des bois », cinq autres Chardin provenant de la mythique collection des Marcille sont réunis pour la première fois depuis la rétrospective de 1979. Ils sont accompagnés de l’ « Autoportrait aux bésicles », acquisition événement qui a permis en 1991 de faire entrer dans le cabinet des pastels cet artiste cher au cœur d’Orléans, mais dont seul le souvenir habitait les collections.
« Huit enfants jouant avec une chèvre » (vers 1731-1732) par Jean Siméon Chardin (1699-1779) – Descendants Famille Marcille
Exposition « Les Chardin des Marcille. Une passion orléanaise »
9 septembre 2025 – 11 janvier 2026 Musée des Beaux-Arts
1 Rue Fernand Rabier
45000 Orléans
L’exposition bénéficie des prêts exceptionnels du Musée du Louvre, du Musée Jacquemart-André, du Musée de Picardie, de collectionneurs privés et des descendants Famille Marcille.
« Portrait du juriste Daniel Jousse, conseiller au présidial d’Orléans » (vers 1755) par Jean-Baptiste Perronneau (vers 1715 – 1783) – Musée des Beaux-Arts d’Orléans
« Thomas Jefferson. Le président américain francophile »
Laurent Zecchini
Éditions Perrin
Thomas Jefferson (1743-1826) est le principal auteur de la Déclaration d’indépendance du 4 juillet 1776, qui a largement inspiré la Révolution française et nombre de luttes pour l’indépendance et les droits de l’homme à travers le monde. Ambassadeur à Paris au moment de la Révolution de 1789, Jefferson est le plus francophile des présidents américains. Mais il était aussi un grand propriétaire d’esclaves raciste, qui a dissimulé à l’Amérique l’existence de sa maîtresse noire et des six enfants qu’il a eus avec elle.
Journaliste pendant plus de quarante ans, dont trente-cinq au journal « Le Monde », Laurent Zecchini a été correspondant dans de nombreuses capitales (New-Delhi, Londres, Washington, Bruxelles, Jérusalem).
L’édition 2025 du Prix Château de Versailles du livre d’histoire
Le Prix Château de Versailles du livre d’Histoire récompense l’auteur d’un ouvrage historique dont le sujet principal s’inscrit dans le cadre chronologique des XVIle et/ou XVIlle siècle(s), ou plus largement si celui-ci concerne l’histoire du château, du musée et du domaine national de Versailles.
Le nom du lauréat de l’édition 2025 sera dévoilé le 22 novembre.
L’auteur du Blog scribeaccroupi.fr est membre du jury final de ce prestigieux Prix.
« L’humeur révolutionnaire. Paris, 1748-1789 »
Robert Darnton
Éditions Gallimard
Robert Darnton part de la multitude d’agitations, de troubles, d’insurrections qui parcoururent le royaume, et Paris tout particulièrement, plusieurs décennies avant la Révolution de 1789. À travers le système d’information du peuple parisien du XVIIIᵉ siècle, l’auteur reconstitue les origines de ce qu’il appelle l’ « humeur révolutionnaire ».
Robert Darnton est professeur d’université et directeur émérite de la bibliothèque universitaire de l’université de Harvard. La plupart de ses recherches portent sur l’histoire des livres, des éditeurs, des censeurs, des libraires, des écrivains et des lecteurs dans la France du XVIIIe siècle.
L’édition 2025 du Prix Château de Versailles du livre d’histoire
Le Prix Château de Versailles du livre d’Histoire récompense l’auteur d’un ouvrage historique dont le sujet principal s’inscrit dans le cadre chronologique des XVIle et/ou XVIlle siècle(s), ou plus largement si celui-ci concerne l’histoire du château, du musée et du domaine national de Versailles.
Le nom du lauréat de l’édition 2025 sera dévoilé le 22 novembre.
L’auteur du Blog scribeaccroupi.fr est membre du jury final de ce prestigieux Prix.
La gloire de Port-Royal, ce monastère féminin qui a fasciné tant de grands esprits du XVIIe siècle, ne serait rien sans la mère Angélique Arnauld qui en a été l’abbesse, l’a réformé et en a fait la vitrine de la Contre-Réforme catholique. En s’opposant aux idées dominantes et aux volontés des pouvoirs établis, elle tient une place inattendue dans la longue marche des femmes vers l’indépendance.
L’édition 2025 du Prix Château de Versailles du livre d’histoire
Le Prix Château de Versailles du livre d’Histoire récompense l’auteur d’un ouvrage historique dont le sujet principal s’inscrit dans le cadre chronologique des XVIle et/ou XVIlle siècle(s), ou plus largement si celui-ci concerne l’histoire du château, du musée et du domaine national de Versailles.
Le nom du lauréat de l’édition 2025 sera dévoilé le 22 novembre.
L’auteur du Blog scribeaccroupi.fr est membre du jury final de ce prestigieux Prix.
« Distribuer l’argent du roi au XVIIIe siècle. La monarchie dévoilée »
Benoît Carré
Éditions Presses Universitaires du Septentrion
Sous l’Ancien Régime, les finances du roi de France étaient nimbées de secret jusqu’au jour où le célèbre Necker décida de publier le montant estimé des recettes et surtout des dépenses de la monarchie. Le public découvrit alors le montant faramineux des pensions que Louis XVI payait à une grande partie de la noblesse.
« Distribuer l’argent du roi au XVIIIe siècle. La monarchie dévoilée » de Benoît Carré est sélectionné pour le jury final de l’édition 2025 du Prix Château de Versailles du livre d’Histoire.
Benoît Carré est chercheur en histoire moderne, spécialiste de l’Ancien Régime et de la Révolution. Il est docteur de l’université de Lille depuis 2018.
Cet entretien a été enregistré dans la Bibliothèque de Louis XVI au château de Versailles.
L’édition 2025 du Prix Château de Versailles du livre d’histoire
Le Prix Château de Versailles du livre d’Histoire récompense l’auteur d’un ouvrage historique dont le sujet principal s’inscrit dans le cadre chronologique des XVIle et/ou XVIlle siècle(s), ou plus largement si celui-ci concerne l’histoire du château, du musée et du domaine national de Versailles.
Le nom du lauréat de l’édition 2025 sera dévoilé le 22 novembre.
L’auteur du Blog scribeaccroupi.fr est membre du jury final de ce prestigieux Prix.
Exposition « John Singer Sargent. Éblouir Paris »
23 septembre 25 – 11 janvier 2026
Musée d’Orsay (Paris)
John Singer Sargent (1856-1925) est l’un des artistes américains les plus célèbres de sa génération, aussi bien aux États-Unis qu’au Royaume-Uni. Son portrait de « Madame X » est considéré comme la « Joconde » de la collection d’art américain du Metropolitan Museum of Art de New York. En France, son nom reste très largement méconnu.
Réunissant plus de 90 œuvres de Sargent, dont certaines n’ont jamais été présentées en France, l’exposition du musée d’Orsay permet de faire découvrir son oeuvre à un large public.
Pour cette visite privée exceptionnelle, vous êtes accompagnés par Caroline Corbeau-Parsons, conservatrice arts graphiques et peintures au musée d’Orsay.
(Autoportrait » (1886) par John Singer Sargent – Aberdeen City Council
Arrivé à Paris en 1874 à l’âge de dix-huit ans, John Singer Sargent y séjourne jusqu’au milieu des années 1880, lorsqu’à trente ans il s’installe à Londres, après le scandale qu’a provoqué son célèbre portrait de Madame Gautreau (« Madame X »).
Pendant cette décennie, il réalise parmi ses plus grands chefs-d’œuvre et se distingue par son inventivité et son audace.
« Étude de buste à Lille » (vers 1877) par John Singer Sargent – Collection particulière« Modèle masculin couronné de laurier » (vers 1878) – Los Angeles County Museum of Art / « Jeune homme en pleine rêverie » (vers 1878) – The Hevrdejs Collection / « Tête de modèle masculin » (vers 1878) – Collection particulière / par John Singer Sargent
À Paris, le jeune peintre américain trouve des soutiens auprès d’autres expatriés mais s’intègre aussi à la société française en forgeant des liens avec un cercle d’artistes, d’écrivains et de collectionneurs.
À droite : « Répétition de l’orchestre Pasdeloup au Cirque d’Hiver » (vers 1879-1880) par John Singer Sargent – Museum of Fine Arts (Boston)« In The Luxembourg Gardens » (1879) par John Singer Sargent – Philadelphia Museum of Art« Portraits de M. Édouard Pailleron et de Mlle Marie-Louise Pailleron » (1880-1881) par John Singer Sargent – Des Moines Art Center Permanent Collections
Les femmes jouent un rôle particulier dans l’ascension de John Singer Sargent. Les nombreuses effigies que Sargent a laissées de ces personnalités brossent le portrait d’une société en pleine mutation, cosmopolite, où l’ancienne aristocratie européenne côtoie les jeunes fortunes du Nouveau Monde.
À gauche : « Tempête sur l’Atlantique » (1876) par John Singer Sargent – Myron Kunin Collection of American Art (Minneapolis)« Jeune fille sur la plage, étude pour En route pour la pêche et La Pêche aux huîtres à Cancale » (1877) par John Singer Sargent – Terra Foundation for American Art (Chicago)« Étude de paysanne capriote » (1879) par John Singer Sargent – Collection particulière« Fumée d’ambre gris » (1880) par John Singer Sargent – Sterling and Francine Clark Art Institute (Williamstown)
Constamment en quête de nouvelles inspirations, Sargent dépeint peu la « vie parisienne », mais profite de son ancrage dans la capitale pour effectuer de nombreux voyages en Europe et en Afrique du Nord, dont il ramène de nombreux tableaux qui allient « exotisme » à la mode mais aussi un sens du mystère et de la sensualité propre à l’artiste.
« La Dame au Gant » (1869) par Charles Émile Auguste Durant dit Carolus-Duran – Musée d’Orsay« Dr. Samuel Jean Pozzi at home » (1881) par John Singer Sargent – The Armand Hammer Collection (Los Angeles)
C’est dans le domaine du portrait que Sargent s’impose bientôt comme l’artiste le plus talentueux de son temps, surpassant ses maîtres et égalant les grands artistes du passé. Sa formidable habileté technique et l’assurance provocante de ses modèles fascinent le public et les critiques.
« Madame X (madame Pierre Gautreau) » (vers 1883-1884) par John Singer Sargent – The Metropolitan Museum of Art (New York)
En 1884, le portrait en « femme fatale » de l’américaine Virginie Gautreau, figure importante de la vie mondaine parisienne et « professional beauty », suscite des réactions majoritairement hostiles au Salon, attaquant notamment la moralité du modèle. Une section particulière de l’exposition est dédiée à ce moment crucial de la carrière de Sargent et à ce véritable chef-d’œuvre que l’artiste considèrera à la fin de sa vie comme « la meilleure chose qu’il ait jamais faite ».
« Portraits d’enfants », dit aussi « Les Filles d’Edward Darley Boit » (1882) par John Singer Sargent – Museum of Fine Arts (Boston)
Commissariat de l’exposition
Caroline Corbeau-Parsons, Conservatrice arts graphiques et peintures, musée d’Orsay Paul Perrin, Directeur des collections et de la conservation, musée d’Orsay
En collaboration avec Stephanie Herdrich, Alice Pratt Brown Curator of American Paintings and Drawings, Metropolitan Museum of Art
« Jeune Capriote sur un toit » (1878) par John Singer Sargent – Crystal Bridges Museum of American Art (Bentonville)
Exposition « Etre sculptrice à Paris au temps de Camille Claudel »
13 septembre 2025 – 4 janvier 2026 Musée Camille Claudel (Nogent-sur-Seine)
Elles étaient sculptrices à Paris tout comme Camille Claudel. Elles ont réussi – pour certaines d’entre elles – à tracer leur chemin dans un univers artistique et une société essentiellement masculins.
L’exposition réunit les créations de plusieurs artistes de tout premier plan : Marie Cazin, Madeleine Jouvray, Jessie Lipscomb, Agnès de Frumerie, Jane Poupelet et bien d’autres. Françaises ou étrangères, souvent filles ou épouses d’artistes, elles ont été les camarades d’atelier, les amies, ou parfois les rivales de Camille Claudel. Certaines l’ont précédée, d’autres lui ont succédé.
Pour cette visite privée, vous êtes accompagnés par Pauline Fleury, adjointe de la conservatrice et co-commissaire de l’exposition du musée Camille Claudel.
À gauche : « La Source » (1891) par Laure Coutan-Montorgueil (1855-1915) – Musée du Berry (Bourges)« L’Étude » ou « L’École » et « La Charité » ou « La Crèche »(1893) par Marie Cazin (1844-1924) – Musée des Beaux-arts de Tours
Les stéréotypes liés à la prétendue faiblesse féminine et l’image virile associée à la sculpture ont longtemps été considérés incompatibles. L’exclusion des femmes de l’enseignement artistique, notamment à l’École nationale des Beaux-Arts, ainsi que les contraintes économiques de la sculpture traditionnelle (coût du bronze ou du marbre, recours à des ouvriers) constituaient autant d’obstacles à leur entrée dans cette discipline.
Au centre : Double buste, Carolina Benedicks-Bruce et William Blair Bruce (1897) par Carolina Benedicks-Bruce (1856-1935) – Själsö, Konstnärshemmet Brucebo (Suède)
La première section de l’exposition s’attache à celles qui, malgré tout, parviennent à poursuivre leur vocation et à s’imposer sur la scène parisienne, selon des parcours et des stratégies variés. Leurs œuvres sont reçues au Salon et saluées par la critique.
« Portrait de Marie Cazin » (1868-1870) par Jean-Charles Cazin (1841-1901) – Musée des Beaux-Arts de Tours
Marie Cazin (1844-1924), Charlotte Besnard (1854-1931) ou encore Jeanne Itasse (1855-1941) ont ainsi évolué à l’abri de la renommée d’un époux ou d’un père artiste. D’autres, comme Laure Coutan-Montorgueil (1855-1915), issue d’une famille d’artisans, et Marguerite Syamour (1857-1945), élevée dans un milieu intellectuel progressiste, ont connu les difficultés liées à la pratique de la sculpture sans subir d’opposition de leur entourage.
« La Primevère » (1899) par Alfons Mucha (1860-1939) – Bibliothèque Forney (Paris)« Blanche Moria dans son atelier » (entre 1904 et 1908) par Blanche Polonceau (1843-1914) – Musée d’Art et d’Archéologie de Guéret
Un cas particulièrement remarquable est celui de Blanche Moria (1859-1926), qui, bien que née dans une famille de commerçants, est reconnue comme « artiste-statuaire » à son décès. Toutes appartiennent à cette génération de « travailleuses obscures », selon les mots de la peintre Louise Catherine Breslau (1856-1927), qui acceptent « les privations les plus dures pour pouvoir vivre leur rêve d’art ».
Exposition « Etre sculptrice à Paris au temps de Camille Claudel » au musée Camille Claudel (Nogent-sur-Seine)
La deuxième partie de l’exposition s’ouvre sur une période de compagnonnage artistique entre Camille Claudel et ses contemporaines.
Louise Claudel (vers 1886) par Camille Claudel (1864-1943) – Musée Camille Claudel
En septembre 1880, Claudel s’installe à Paris avec sa famille, d’abord au 135 boulevard du Montparnasse, puis, en 1881, au 111 rue Notre-Dame-des-Champs. Tout près de leur appartement, au 10 rue de la Grande Chaumière, se trouve l’Académie Colarossi, une alternative moderne à l’enseignement traditionnel de l’École nationale des Beaux-Arts. À la fois école privée et atelier libre, l’Académie est réputée pour son enseignement mixte et ses cours de sculpture d’après modèle.
« Sigrid af Forselles » par Ida Fielitz (1847-après 1913) – Loviisa Town Museum (Finlande)
Claudel y étudie aux côtés d’autres jeunes artistes femmes, françaises et étrangères : Madeleine Jouvray (1862-1935), Jessie Lipscomb (1861-1952), Sigrid af Forselles (1860-1935) ou encore Carolina Benedicks-Bruce (1856-1935).
Auguste Rodin (vers 1884-1885) par Camille Claudel (1864-1943) – Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
La troisième séquence de l’exposition aborde les relations des femmes sculpteurs avec Auguste Rodin, entre transmission, influence et désir d’émancipation.
Au centre : « Douleur d’âme » ou « L’Esclave » (1888-1889) par Madeleine Jouvray (1862-1935) – Musée Baron Martin« La Danaïde (grand modèle) » (1885) par Auguste Rodin (1840-1917) – Musée Rodin (Paris)
À l’automne 1882, lorsque Rodin remplace Alfred Boucher, parti pour Florence, afin de superviser l’atelier de Claudel rue Notre-Dame-des-Champs, il découvre un groupe de jeunes femmes déterminées à se faire reconnaître comme professionnelles et rivalisant pour attirer son attention. Grâce à la commande de « La Porte de l’Enfer », Rodin a installé deux ans plus tôt un grand atelier au Dépôt des marbres, qu’il organise comme une entreprise collaborative. Autour de 1884, Claudel rejoint cet atelier comme élève.
Au premier plan : « Colin Maillard » (1909) par Yvonne Serruys (1873-1953) – Collection particulière
Après leur rupture en 1893, Camille Claudel cherche à tout prix à se libérer de l’influence du maître. Dans une lettre à son frère, elle déclare, triomphante : « Tu vois que ce n’est plus du tout du Rodin. » L’atelier devient un espace isolé où Claudel s’inspire uniquement de ses expériences personnelles.
Au centre : « Imploration » (1928) par Jane Poupelet (1874-1932) – Collection particulière
Commissariat de l’exposition
Anne Rivière, historienne de l’art Pauline Fleury, adjointe à la conservatrice du musée Camille Claudel
Exposition « Etre sculptrice à Paris au temps de Camille Claudel »
13 septembre 2025 – 4 janvier 2026 Musée Camille Claudel
10 Rue Gustave Flaubert
10400 Nogent-sur-Seine
Exposition Georges de La Tour
11 septembre 2025 – 25 janvier 2026 Musée Jacquemart-André (Paris)
Le musée Jacquemart-André propose la première rétrospective consacrée à Georges de La Tour en France depuis l’exposition du Grand Palais en 1997. Par l’épure formelle de ses compositions et leur intensité spirituelle, Georges de La Tour a su créer un langage pictural d’une grande puissance émotionnelle qui parle encore aux spectateurs du XXIe siècle.
Bien que seulement une quarantaine d’œuvres authentiques du peintre soient connues aujourd’hui, de nombreuses copies attestent de la célébrité de ses tableaux et de l’importance de son atelier.
Suivez Pierre Curie, conservateur général du patrimoine au musée Jacquemart-André, spécialiste de peinture italienne et espagnole du XVIIe siècle.
Exposition Georges de La Tour au musée Jacquemart-André
Né à Vic-sur-Seille, dans le duché indépendant de Lorraine, Georges de La Tour mena une brillante carrière, travaillant pour de prestigieux mécènes et collectionneurs, comme les ducs de Lorraine, le cardinal Richelieu et en tant que peintre ordinaire du roi Louis XIII.
« Job raillé par sa femme » par Georges de La Tour – Musée départemental d’art ancien et contemporain d’Épinal
Dans le contexte violent de la guerre de Trente Ans, sa maison et son atelier à Lunéville furent détruits en 1638, et Georges de La Tour choisit de se rapprocher de Paris et du pouvoir. Il offrit notamment au roi Louis XIII un tableau nocturne représentant Saint Sébastien (aujourd’hui perdu), que le souverain aurait tant apprécié qu’il fit retirer tous les autres tableaux de sa chambre pour ne conserver que celui-ci.
« Le Femme à la puce » (vers 1632-35) par Georges de La Tour – Palais des ducs de Lorraine – Musées lorrains (Nancy)« Concert nocturne (Le fils prodigue) » (vers 1618-1620) par Jean Le Clerc (1586-1633) – Bayerische Staatsgemäldesammlungen München – Alte Pinakothek, Staatsgalerie im Neuen Schloss« Les Mangeurs de pois » (vers 1620) par Georges de La Tour – Gemäldegalerie, Staatliche Museen zu Berlin« Saint Jérôme pénitent » dit « Saint Jérôme à l’auréole » (vers 1630) par Georges de La Tour – musée de GrenobleDétail du « Saint Jérôme pénitent » (vers 1630) par Georges de La Tour – Nationalmuseum (Stockholm)
Rassemblant une trentaine de toiles et d’œuvres graphiques prêtées par des collections publiques et privées françaises et étrangères, l’exposition adopte une approche thématique destinée à cerner l’originalité de Georges de La Tour. Le parcours explore ses sujets de prédilection — scènes de genre, figures de saints pénitents, effets de lumière artificielle — tout en replaçant sa vie et son œuvre dans le contexte plus large du caravagisme européen.
« Saint Pierre repentant » (?) – Dessin à la pierre noire, reprise à la sanguine postérieure, attribué à Georges de La Tour – Beaux-Arts de Paris« Le Nouveau-Né » (vers 1645) par Georges de La Tour – Musée des beaux-arts de Rennes« La Madeleine pénitente » (vers 1635-1640,) par Georges de La Tour – National Gallery of Art (Washington)
Malgré la gloire et le succès connus de son vivant, Georges de La Tour tomba dans l’oubli après son décès en 1652. Il faut attendre les années 1910 et l’entre-deux-guerres pour que son œuvre soit redécouverte par les historiens de l’art, lui permettant près de trois siècles après sa mort de retrouver la place qui lui revient parmi les plus grands peintres français du XVIIe siècle.
Exposition Georges de La Tour au musée Jacquemart-AndréÀ gauche : « Le Reniement de saint Pierre » (1650) par Georges de La Tour – Musée d’arts de NantesÀ droite : « La Fillette au brasero » (années 1640) par Georges de La Tour – Louvre Abu Dhabi
Commissariat de l’exposition
Dr. Gail Feigenbaum est spécialiste de l’art italien et français du début de l’époque moderne Pierre Curie, conservateur général du patrimoine, spécialiste de peinture italienne et espagnole du XVIIe siècle
« Le Souffleur à la pipe » (1646) par Georges de La Tour – Tokyo Fuji Art Museum
Détail de « Saint Jérôme lisant » (vers 1648-1650) par l’Atelier de Georges de La Tour – Palais des ducs de Lorraine – Musée Lorrain, Nancy, dépôt du Musée du Louvre
Exposition Georges de La Tour
11 septembre 2025 – 25 janvier 2026 Musée Jacquemart-André
158 Bd Haussmann
75008 Paris
Exposition Georges de La Tour au musée Jacquemart-André
Exposition « Albert Maignan, un virtuose à la Belle Époque »
28 juin 2025 – 4 janvier 2026 Musée de Picardie (Amiens)
Le musée de Picardie propose une grande rétrospective consacrée à Albert Maignan, peintre prolifique du Paris 1900, entre décors monumentaux, peinture d’histoire et œuvres intimes issues de son fonds d’atelier légué au musée.
395 œuvres sont présentées dont 270 sorties de réserve, 66 restaurées pour l’occasion et 75 dessins.
Pour cette visite privée, vous êtes accompagnés par Pierre Stépanoff, directeur des musées d’Amiens et de la Maison Jules Verne.
Albert Maignan par Victor Ségoffin (1867-1925)
Parallèlement à ses études de droit, le jeune Maignan fréquente à Paris l’atelier des paysagistes Jules Noël et Eugène Isabey de 1865 à 1869, puis l’atelier d’Évariste Luminais à partir de cette dernière date. Cette formation alternative à l’école des Beaux-Arts révèle les hésitations initiales de sa voie artistique.
« L’homme et la femme abandonnés de Dieu » (1884) par Albert Maignan – Musée de Picardie (Amiens)
C’est dans le domaine de la peinture d’histoire que Maignan rencontre ses premiers succès lors du Salon de 1874. Les années suivantes voient l’exécution d’une succession de tableaux de grands formats, aux sujets historiques, religieux ou littéraires. Passionné d’archéologie, le peintre montre un intérêt tout particulier pour l’étude des objets et des costumes qui se veulent les plus fidèles aux découvertes les plus récentes.
« Départ de la flotte normande pour la conquête de l’Angleterre ; Dives, 1066 » (1874) par Albert Maignan – Musée d’Orsay« Guillaume le conquérant » (1885) par Albert Maignan – Musée de Picardie (Amiens)
À la suite du meurtrier incendie du Bazar de la Charité (1897), Albert Maignan est sollicité pour réaliser le décor de l’église édifiée sur le site du drame. Pour cette commande singulière, le peintre choisit de représenter la Vierge conduisant dans le ciel les âmes des femmes décédées lors de l’incendie. Il donne également des cartons pour les vitraux de cette église.
« La Vierge conduisant au ciel les victimes de la Charité » (vers 1898-1899) par Albert Maignan – Musée de Picardie (Amiens)« La Journée finie » (1903) par Albert Maignan – Musée des Beaux-Arts d’Angers
L’art de Maignan se nourrit d’une étude attentive et continue des beautés de la nature. Deux lieux ont particulièrement été favorables à ses recherches : le jardin de sa propriété de Saint-Prix, près de Paris, et l’aquarium de Naples qu’il découvre lors d’un séjour en Italie en 1890.
« Étude de fond marin aux anémones » (avant 1880) par Albert Maignan – Musée de Picardie (Amiens)« La Naissance de la perle » (esquisse ou réplique) (vers 1890) par Albert Maignan – Musée de Picardie (Amiens)
Commissariat de l’exposition
Commissaire scientifique Véronique Alemany, conservatrice générale honoraire du patrimoine. Commissaire général Pierre Stépanoff, conservateur du patrimoine, directeur des musées d’Amiens.
L’Autriche dans les collections du musée Napoléon Ier du château de Fontainebleau
Les relations avec le monde germanique et en particulier avec les Habsbourg d’Autriche forment un fil conducteur du parcours du musée Napoléon Ier.
À l’occasion de l’édition 2025 du Festival d’Histoire de l’Art dont le pays invité était l’Autriche, parcourons les salles du musée pour évoquer le personnage de Marie-Louise ainsi que les événements marquants des années 1806 (fondation de la Confédération du Rhin) à 1814 (retour de Marie-Louise en Autriche).
Retrouvez Christophe Beyeler, conservateur général du patrimoine, pour détailler des œuvres emblématiques des collections du musée Napoléon Ier de Fontainebleau.
Épisode 1 – Les relations avec le monde allemand
Bonaparte, bientôt mué en Napoléon Ier, se mesura à maintes reprises à l’Autriche, sur les champs de bataille d’Italie et d’Allemagne comme dans la capitale des Habsbourg, occupée à deux reprises. Le musée Napoléon Ier regorge d’œuvres, souvent récemment acquises, exprimant ces relations complexes.
Le premier épisode est consacré aux relations de Napoléon Ier avec le monde germanique et en particulier avec les Habsbourg d’Autriche.
Épisode 2 – Marie-Louise, fille des Césars d’Autriche
Napoléon, divorcé de Joséphine en décembre 1809, « cherchait un ventre », selon ses propres termes. Il épousa Marie-Louise de Habsbourg civilement à Saint-Cloud le 1er avril 1810 et religieusement au Louvre le lendemain.
Le deuxième épisode est dédié à Marie-Louise, fille des Césars d’Autriche.
Épisode 3 – Marie-Louise, impératrice des Français
Etrennes en 1813 de l’impératrice Marie-Louise, à Madame Mère, le cabaret de Sèvres est un panthéon familial sur porcelaine, unique au monde. L’héritier de l’Empire, alors âgé d’un an et quelques mois, apparaît comme la clef de voûte du système napoléonien que son fondateur entend perpétuer et transmettre.
Le troisième épisode est dédié à Marie-Louise, impératrice des Français.
Cet épisode sera disponible dimanche 5 octobre à 11h.
Épisode 4 – Lendemains d’Empire. L’Europe du Congrès de Vienne
Après la chute de Napoléon, l’ex-« roi de Rome », héritier de l’empereur déchu, fut accueilli à Schönbrunn par son grand-père maternel l’empereur François Ier d’Autriche et porta le titre, en 1818, de duc de Reichstadt. François Ier veilla à ce que son petit-fils ne se piquât pas d’imiter son père. Marie-Louise fut recyclée en princesse de Guastalla.
Le quatrième et dernier épisode est dédié aux lendemains de l’Empire napoléonien et à l’Europe du Congrès de Vienne.
Cet épisode sera disponible dimanche 5 octobre à 11h30.
Médaille frappée pour le mariage civil de Napoléon Ier et de Marie Louise le 1er avril 1810 par Bertrand Andrieu (1761-1828) et Julien-Marie Jouannin (1781- ?), graveurs. Au revers : l’Empereur et l’impératrice, en costume antique, joignent leurs mains devant l’autel de l’Hyménée« S.M. l’Impératrice occupée à faire le portrait de S.M. l’Empereur » (titre du livret du Salon de 1810) par Alexandre Menjaud – Dépôt du château de Versailles au château de Fontainebleau
Le comte de Clary-et-Aldringen ironise en voyant Marie-Louise occupée à peindre le portrait « de son Nana ou Popo. Elle l’appelle d’un de ces deux noms là et le tutoie, ce dont les Français ne reviennent pas … L’impératrice Marie-Louise fait le café pour l’empereur tous les matins, il en est enchanté, trouve que les Allemandes seules sont bonnes ménagères, et les recommande comme épouse à tous ces généraux » (« Souvenirs », p. 162).
Cabinet des Peines et Plaisirs de l’Amour (1812-1814) par la Manufacture impériale de Sèvres« Vue de Benrath château du grand-duc de Berg » par Alexandre Hyacinthe Dunouy (1757-1841)Tasse au portrait de Marie Louise offerte à la duchesse de Montebello
« Je trouve ce séjour extrêmement ennuyeux, car mon appartement ressemble à un cachot. » – Lettre de Marie-Louise à son père (1810) à propos du château de Fontainebleau
Buste de Marie-Louise (après avril ou novembre 1810) par Paolo Triscornia (1757-1833), réalisé sur le modèle de François-Joseph Bosio
Par sa naissance puis par son mariage, Béatrice de Rothschild, épouse Éphrussi, devait devenir l’une des plus grandes collectionneuses de son siècle. En 1905, elle hérite de l’immense fortune de son père et choisit le Cap Ferrat pour y construire une villa de rêve. La Baronne Ephrussi de Rothschild fait de sa villa une demeure de collectionneur où porcelaines, tableaux de maître et mobilier se côtoient.
En 1933, un an avant sa mort, Béatrice a légué sa villa et la totalité de ses collections à l’Académie des Beaux-Arts. Les 7 hectares de terrains et quelques 5 000 œuvres d’art leur sont ainsi donnés.
C’est ce lieu exceptionnel que nous visitons avec Oriane Beaufils, conservateur du patrimoine et directrice des collections de la Villa et des jardins Ephrussi de Rothschild.
1ère partie : les appartements de Béatrice
Au rez-de-chaussée, la chambre de la Baronne Ephrussi de Rothschild est meublée d’un lit vénitien recouvert d’une soierie de Chine. En forme de rotonde, la seconde partie de la chambre donne sur la rade de Villefranche. Le plafond est décoré d’une peinture de l’école vénitienne du XVIIIe siècle représentant le Triomphe d’une famille patricienne.
2ème partie : les salons du premier étage
À l’étage, le salon des singes tient son nom de la décoration de la pièce. Béatrice possédait deux singes en guise d’animaux de compagnie. Les boiseries du salon proviennent toutes d’hôtels particuliers parisiens et figurent des singes musiciens : trompettiste, violoniste, chef d’orchestre, chanteur…, l’orchestre y est au complet.
Charlotte Béatrice de Rothschild est née en 1864, second enfant du baron Alphonse de Rothschild, régent de la Banque de France et de Léonora, une cousine issue elle-même de la famille des Rothschild.
La jeune Béatrice vécut son enfance dans un décor peuplé d’œuvres d’art, à Paris mais aussi au château de Ferrières. Sa villa suit donc la tradition familiale, tout comme son don à l’Institut de France.
En 1883, Béatrice de Rothschild épousa Maurice Ephrussi, riche financier d’origine russe, dont la famille s’était installée à Vienne. Le couple n’eut pas d’enfants. Maurice Ephrussi mourut en 1916 et sa disparition coïncide avec les séjours plus rares de la baronne dans sa villa.
De nombreux animaux (singes, oiseaux, mangoustes) peuplaient son univers familier jusque dans ses appartements privés.
Après la Première guerre mondiale la santé de la baronne déclina, mais si elle délaissa sa villa, elle continua à voyager, toujours originale, pleine de surprises pour son entourage. Elle s’éteignit en 1934, à Davos (Suisse), victime de troubles respiratoires liés à la tuberculose.
Ce reportage sera disponible à partir du samedi 6 septembre à 19h sur cette page.
Exposition « Le mystère Cléopâtre »
11 juin 2025 – 11 janvier 2026 Institut du monde arabe (Paris)
Des grandes figures féminines que compte l’histoire, Cléopâtre, la dernière souveraine d’Égypte, est la plus populaire. Autour de son personnage se sont forgées une légende noire puis une figure universelle, associant passion et mort, volupté et cruauté, richesse et guerre, politique et féminisme.
Malgré sa popularité, la rareté et la contradiction des sources historiques font de Cléopâtre une véritable énigme.
Explorez le « mystère Cléopâtre » en compagnie de Claude Mollard, commissaire général de l’exposition.
« Cléopâtre mourant, debout » – Sculpture attribuée à Jean-Baptiste Goy (1666-1738) – Châteaux de Versailles et de TrianonPortrait présumé de Jules César (fac-similé) – Marbre du Dokimeion (Asie Mineure) datant du milieu du le siècle av. J.-C. – Musée départemental Arles antiqueBuste de Ptolémée XII Néos Dionysos (117-51 av. J.-C.) – Époque ptolémaïque, le siècle av. J.-C. – Égypte – Musée du LouvreStatue d’un prince ptolémaïque, peut-être Césarion – Époque ptolémaïque ou romaine, je siècle av. J.-C.-* siècle apr. J.-C. – Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines, dépôt au musée de l’Éphèbe et d’archéologie sous-marine
Née en 69 av. J.-C. à Alexandrie, Cléopâtre VII est la dernière souveraine des Ptolémées. Héritant d’un royaume sous influence romaine, elle s’impose en fine diplomate pour préserver son pouvoir. Alliée de Jules César puis de Marc Antoine, elle élimine ses rivaux et associe son fils Césarion au trône. Défaite par Octave à Actium, elle se suicide en 30 av. J.-C., scellant la fin de la dynastie pharaonique. La mort de Cléopâtre ne ferme toutefois pas le livre de son histoire, elle amorce le début d’une légende.
Corniche de temple aux cartouches de Cléopâtre VII et de Césarion – Époque ptolémaïque, vers 40 av. J.-C. – Égypte, Coptos – Musée des Beaux-Arts de LyonTétradrachme de Marc Antoine, frappé à Antioche sur l’Oronte (Turquie) (fac-similé) avec le buste de Cléopâtre coiffée d’un diadème (36-30 av. J.-C.) – Bibliothèque nationale de France, département des Monnaies, médailles et antiques$
« Sa voix avait une extrême douceur ; et sa langue, qu’elle maniait avec une grande facilité, telle qu’un instrument à plusieurs cordes, prononçait également bien plusieurs idiomes différents ; en sorte qu’il était peu de nations à qui elle parlât par interprète. Elle répondait dans leur propre langue aux Éthiopiens, aux Troglodytes, aux Hébreux, aux Arabes, aux Syriens, aux Mèdes et aux Parthyens. Elle savait encore plusieurs autres langues, tandis que les rois d’Égypte, ses prédécesseurs, n’avaient pu apprendre qu’à grand’peine l’égyptien, et que quelques-uns d’entre eux avaient même oublié le macédonien, leur langue maternelle. » – Plutarque dans « Vie des hommes illustres »
Relief représentant probablement la bataille navale d’Actium – Époque romaine, 31 av. J.-C.-100 apr. J.-C. – Collection Medinaceli (Cordoue)Pendentif pectoral décoré de dieux égyptiens : Anubis embaume une momie sous le regard d’Horus accroupi – Époque ptolémaïque ou romaine, 323 av. J.-C.-200 apr. J.-C. – Musée du LouvreMasque doré de momie – Époque ptolémaïque, 323-30 av. J.-C. – Musée d’Histoire locale de Rueil-Malmaison
Alors que les Égyptiens et les Grecs vénèrent Cléopâtre comme une déesse, la propagande romaine la présente comme une « reine prostituée ». Au Moyen Âge, des écrivains arabes la décrivent en figure maternelle, protectrice de son peuple, érudite et savante. Dès le XVIe siècle, l’Occident la réinvente sans cesse en littérature et en art.
« Pensées » (1670) de Blaise Pascal (1623-1662) – Tome 2, pensée n°46 – Édition Ménard et Desenne, fils (1820) – Collection particulière
« Le nez de Cléopâtre : s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé. » – Pascal dans « Pensées »
« Antony and Cleopatra » (1623) de William Shakespeare (1564-1616) – Édition J.M Dent, Londres (1897) – Collection particulière« Cléopâtre » (vers 1585) par Lavinia Fontana (1552-1614) – Galleria Spada (Rome)« Cléopâtre montre à Octave le buste de César » (1755 ?) par Pompeo Batoni (1708-1787) – Musée des Beaux-Arts de Dijon« Sarah Bernhardt dans le rôle de Cléopâtre » (après 1890) par Georges-Antoine Rochegrosse (1859-1938) – Collection particulière (Strasbourg)
Ce sont les grandes comédiennes, de Sarah Bernhardt à Liz Taylor, qui vulgarisent le destin de Cléopâtre à l’ère médiatique, désormais femme seule en haut de l’affiche mais toujours incarnation fantasmatique d’un ailleurs orientalisant.
Avec la prolifération des images et la culture de masse, Cléopâtre devient un objet de consommation : reine de beauté, égérie de mode, marque de publicité. Sa figure moderne s’invite partout, mais le mythe finit par éclipser la réalité historique de la cheffe d’État. C’est pourquoi certaines voix s’élèvent pour retrouver la vérité enfouie sous le mythe.
Parallèlement à son image populaire et glamour, apparaît une identité de Cléopâtre, cheffe d’État et reine érudite.
« Cleopatra’s Kiosk » (2025) par Shourouk Rhaiem – Collection de l’artiste
Son refus de se soumettre, dans un monde dominé par les hommes, préférant mourir plutôt que se rendre, fait d’elle une icône des luttes identitaires et émancipatrices.
En Égypte, elle symbolise la résistance au colonialisme britannique (1882-1956), tandis qu’aux États-Unis, elle est une fierté pour la communauté africaine-américaine, notamment dans la lutte anti-esclavagiste lors de la guerre de Sécession (1861-1865). Les mouvements féministes réhabilitent son rôle de femme de pouvoir, dénonçant son invisibilisation façonnée par le « male gaze » (regard masculin), faisant d’elle un symbole intemporel.
« Cleopatra’s chair » (1994) par Barbara Chase-Riboud (née en 1939) – Collection particulière (New York)
Commissariat de l’exposition
Commissariat général de l’exposition :
– Claude Mollard, conseiller spécial du président de l’Institut du monde arabe Commissaires scientifiques :
– Christiane Ziegler, égyptologue, directrice honoraire du département des antiquités égyptiennes du musée du Louvre
– Christian-Georges Schwentzel, professeur des Universités en Histoire ancienne, directeur du Département d’Histoire, Université de Lorraine Commissaires associées :
– Nathalie Bondil, directrice du musée et des expositions à l’Institut du monde arabe
– Iman Moinzadeh, chargée de collections et d’expositions à l’Institut du monde arabe
Exposition « Le mystère Cléopâtre » à l’Institut du monde arabe
« La mort de Cléopâtre » (1874) par Jean-André Rixens – Musée des Augustins (Toulouse)
Exposition « Le mystère Cléopâtre »
11 juin 2025 – 11 janvier 2026 Institut du monde arabe
1, rue des Fossés Saint-Bernard
Place Mohammed V
75005 Paris
Exposition « Le mystère Cléopâtre » à l’Institut du monde arabe
Exposition « Fêtes et célébrations flamandes. Brueghel, Rubens, Jordanes… »
26 avril – 1er septembre 2025 Palais des Beaux-Arts de Lille
Aux XVIe et XVIIe siècles, les habitants des Pays-Bas sont touchés régulièrement par des épidémies et subissent les outrages de la Guerre de Quatre-Vingts Ans. La fête constitue alors un moment crucial pour relâcher les tensions et renforcer le tissu social.
Le parcours de l’exposition rassemble plus d’une centaine d’œuvres : peintures, gravures, dessins, instrument de musique et céramiques provenant d’institutions françaises et internationales, parmi lesquelles les musées royaux des Beaux-Arts de Belgique et le musée du Louvre.
« Les Mendiants » (1568) par Pierre Bruegel l’Ancien – Musée du Louvre
Guerre et fête
Durant la période 1550-1650, l’Europe est en guerre perpétuelle, entre discordes religieuses et rivalités politiques. La fête est une réponse à cette situation. Fête exutoire donc, mais tout autant fête régulatrice : l’art qui se déploie à l’occasion des fêtes illustre la construction d’un espace de paix. La fête cherche à faire société.
« Pillage d’un village, dit aussi L’Incendie de Wommelgem près d’Anvers en 1589 » (1615-1620) par Sébastien Vrancx (1573-1647) – Musée du LouvreDétail de « Attaque à main armée dans un bois » (première moitié du XVIIe siècle) par un artiste de l’École des Pays-Bas méridionaux – Musée du Louvre« Scène de guerre et d’incendie » (signé et daté dans le bas à droite: GM 1569) par Gillis Mostaert (1528- 1598) – Musée du Louvre« Le Chagrin des paysans » (signé et daté dans le bas à gauche : Davide Ryckaert Fecit Antwerpiae 1649) par David III Ryckaert (1612-1661) – Kunsthistorisches Museum, Gemäldegalerie (Vienne)
Fêtes et cérémonies urbaines
Trois types de fêtes et de cérémonies urbaines ont lieu dans les Pays-Bas méridionaux : les Joyeuses Entrées et réceptions princières; les fêtes religieuses ; l’ommegang et le concours de tir à l’oiseau des corporations dites militaires. Tous ces événements témoignent d’une perméabilité entre sacré et profane, et d’un mélange des genres, du solennel au pur divertissement.
Au centre : Tête du géant Druon Antigone (1534-1535) par Pieter Coecke van Aelst – Museum aan de StroomDétail de « Fête traditionnelle à Anvers avec le géant Druon Antigon » (XVIIe siècle) par Alexander van Bredael – Musée de l’Hospice Comtesse (Lille)Au centre : « Ommegang sur le Meir » (1689-1720) par Alexander van Bredael (1663-1720) – Collectie MAS | Museum aan de Stroom (Anvers)« Joyeuse entrée d’un gouverneur à Anvers » (après 1643) par un artiste de l’École des Pays-Bas méridionaux – Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (Bruxelles)Médaille pour la joyeuse entrée à Gand du nouveau comte de Flandre François d’Alençon en 1582 par Jacques Weyns – Palais des Beaux-Arts (Lille) achat 1900, ancienne collection Achille VernierAu centre : Esquisse de la face avant de l’arc de triomphe de Philippe IV, roi d’Espagne 1634-1635 (?) par un artiste anonyme d’après Pierre Paul Rubens – Koninklijk Museum voor Schone Kunsten (Anvers)Portraits de l’archiduc Albert et de l’archiduchesse Isabelle pour l’arc de triomphe de Philippe IV, roi d’Espagne (1635) par Cornelis de Vos (1585- 1651) d’après Pierre Paul Rubens (1577- 1640) avec des retouches de Pierre Paul Rubens – Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (Bruxelles)« La statue de la Vierge portée en procession vers l’église du Sablon par le jeune prince Charles d’Autriche et son frère Ferdinand », dernière tapisserie de la tenture « La Légende de Notre-Dame du Sablon » (1516-1518) par un Atelier bruxellois d’après Bernard van Orley (vers 1490-1541) – Musées royaux d’Art et d’Histoire (Bruxelles)« Liberalitas (la Libéralité royale), allégorie pour l’arc de Ferdinand » (1635) par Jan van den Hoecke (1611- 1651) d’après Pierre Paul Rubens (1577-1640) – Palais des Beaux-Arts de Lille
Kermesses, noces et fêtes villageoises
Dans ces tableaux, les puissants se mêlent aux villageois au cours de la fête. Une oeuvre peinte par Jan Brueghel l’Ancien pour la cour d’Espagne montre les noces paysannes en présence des archiducs Albert et Isabelle.
« Danse de noces en plein air, dit aussi Danse de la mariée » (1610) par Pierre Brueghel le Jeune (1564-1638) – Musée du Louvre« La Kermesse de la Saint-Georges » (début du XVIIe siècle) par Pierre Brueghel le Jeune (1564-1638) – Koninklijk Museum voor Schone Kunsten (Anvers)« Banquet de noces présidé par les archiducs Albert et Isabelle » (1612-1613) par Jan Brueghel l’Ancien (1568-1625) – Museo Nacional del Prado (Madrid)
Fêtes de cour, fêtes des rois
Après les fêtes se déroulant à l’extérieur, voici celles se passant en intérieur. L’accent est mis sur la fête du roi célébrant l’épiphanie qui mime (de façon parodique) un banquet de cour, avec l’une des versions du « Roi boit » de Jacques Jordaens, une des peintures les plus connues et les plus impressionnantes de l’art flamand du XVIIe siècle.
« Le roi boit » par Jacques Jordaens – Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (Bruxelles)« Bal à la cour de Bruxelles en présence des archiducs Albert et Isabelle » (sers 1610), signé et daté en bas à gauche: Den. J.ffranck) par Frans Franken le Jeune (1581-1642), Paul Vredeman de Vries (1567- 1616/17) et anonyme – Mauritshuis (La Haye)« Le roi boit » (1648) par David III Ryckaert (1612- 1661) – Bayerische Staatsgemäldesammlungen (Munich)
Exposition « Fêtes et célébrations flamandes. Brueghel, Rubens, Jordanes… »
26 avril – 1er septembre 2025 Palais des Beaux-Arts de Lille
Place de la République
59000 Lille