« L’homme de Vitruve » (vers 1490) par Léonard de Vinci, prêt de la Gallerie dell’Accademia di Venezia, est présent dans l’exposition « Léonard de Vinci ».
« Quatre doigts font une paume, et quatre paumes font un pied, six paumes font un coude : quatre coudes font la hauteur d’un homme. Et quatre coudes font un double pas, et vingt-quatre paumes font un homme ; et il a utilisé ces mesures dans ses constructions.
Si vous ouvrez les jambes de façon à abaisser votre hauteur d’un quatorzième, et si vous étendez vos bras de façon que le bout de vos doigts soit au niveau du sommet de votre tête, vous devez savoir que le centre de vos membres étendus sera au nombril, et que l’espace entre vos jambes sera un triangle équilatéral.
La longueur des bras étendus d’un homme est égale à sa hauteur.
Depuis la racine des cheveux jusqu’au bas du menton, il y a un dixième de la hauteur d’un homme. Depuis le bas du menton jusqu’au sommet de la tête, un huitième. Depuis le haut de la poitrine jusqu’au sommet de la tête, un sixième ; depuis le haut de la poitrine jusqu’à la racine de cheveux, un septième.
Depuis les tétons jusqu’au sommet de la tête, un quart de la hauteur de l’homme. La plus grande largeur des épaules est contenue dans le quart d’un homme. Depuis le coude jusqu’au bout de la main, un quart. Depuis le coude jusqu’à l’aisselle, un huitième.
La main complète est un dixième de l’homme. La naissance du membre viril est au milieu. Le pied est un septième de l’homme. Depuis la plante du pied jusqu’en dessous du genou, un quart de l’homme. Depuis sous le genou jusqu’au début des parties génitales, un quart de l’homme.
La distance du bas du menton au nez, et des racines des cheveux aux sourcils est la même, ainsi que l’oreille : un tiers du visage. » – Vitruve dans « De l’architecture »
Exposition « Léonard de Vinci »
24 octobre 2019 – 24 février 2020
Musée du Louvre
En cette semaine de « Museum Week », mes déboires sur le réseau social Twitter se poursuivent. Mon compte a été (provisoirement ?) désactivé…
En attendant de pouvoir de nouveau gazouiller avec l’oiseau bleu, vous pouvez toujours me suivre sur mon Blog, sur ma page Facebook, sur Instagram et sur YouTube.
Pour fêter les 30 ans de la pyramide de Ieoh Ming Pei 贝聿铭, inaugurée le 29 mars 1989, le musée du Louvre invite une nouvelle fois l’artiste JR.
JR et Dominique de Font-Réaulx – Auditorium du Louvre, vendredi 29 mars 2019
Trois ans après avoir fait disparaître derrière un collage le monument, JR propose cette fois un effet saisissant qui semble faire sortir de terre la pyramide.
The images, like life, are ephemeral. Once pasted, the art piece lives on its own. The sun dries the light glue and with every step, people tear pieces of the fragile paper. The process is all about participation of volunteers, visitors, and souvenir catchers. pic.twitter.com/vNArYszXxo
Le collage des bandes de papier a mobilisé 400 bénévoles pendant plusieurs jours, révélant au matin du 30 mars une impressionnante anamorphose dans la cour Napoléon.
L’œuvre éphémère est visible jusqu’au dimanche 31 mars au soir.
Photographies par @scribeaccroupi (sauf celle avec mention de copyright @JRArt).
Jack Lang, Franck RIester, Jean-Luc Martinez et JR – Auditorium du Louvre, vendredi 29 mars 2019
Quatre peintures et six dessins d’Antoine Watteau (1684-1721) sont conservés par le musée Condé de Chantilly. De nombreux prêts complètent cet ensemble pour offrir, dans cette exposition, un aperçu inédit des pans les plus importants et iconiques de l’œuvre de l’artiste. Watteau sut mieux que quiconque capter l’esprit de son temps et retient, avec ses œuvres parfois énigmatiques et ambiguës, tout le raffinement des fêtes privées sous l’Ancien Régime.
« Portrait d’Antoine Watteau au portefeuille » par un artiste anonyme français du XVIIIe siècle – Sanguine, pierre noire et craie blanche – Musée Condé (Chantilly)« Jeune homme debout avec une marmotte » par Antoine Watteau – Sanguine et pierre noire – Petit Palais- Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris
Empreintes de délicatesse et de sentiments souvent cryptés, ses compositions d’une poésie sans pareille abordent les thématiques de l’amour, de l’amitié, des plaisirs musicaux, de la danse. Mais il y est aussi question de rejet et de moqueries, d’amour non réciproque et de solitude – autant de sentiments universels qui expliquent pourquoi les dessins et peintures de Watteau n’ont rien perdu de leur force, ni de leur actualité.
Cet artiste sut mieux que quiconque capter l’esprit de son temps et retient, avec ses œuvres parfois énigmatiques et ambiguës, tout le raffinement des fêtes privées qui se donnaient sous l’Ancien Régime.
« Trois soldats debout » par Antoine Watteau – Sanguine – Collection Frits Lugt, Fondation Custodia (Paris)« Joueur de guitare assis » (vers 1716) par Antoine Watteau – Musée du Louvre, département des arts graphiques« Le Donneur de Sérénades » par Antoine Watteau – Musée Condé (Chantilly)
Pour exposer Watteau sous son meilleur jour, le musée Condé a fait restaurer la plupart des chefs-d’œuvre qu’il conserve et emprunté des peintures ou dessins qui le montrent au sommet de son art. Les plus grands spécialistes de l’artiste ont en outre apporté leur concours à ce projet, qui a permis de nombreuses découvertes et des recherches inédites.
« Femme allongée sur une duchesse, la tête sur son poignet, dirigée vers la gauche » par Antoine Watteau – Sanguine, pierre noire et estompe – Collection Frits Lugt, Fondation Custodia (Paris)« Femme assise tournée vers la droite, les mains relevées vers sa poitrine » par Antoine Watteau – Sanguine, pierre noire et craie blanche – Collection particulière (Paris)
Le parcours permet de comprendre à quelles sources Antoine Watteau a puisé, comment il construisait ses compositions, quels effets il recherchait et nous plonge ce faisant au cœur de la genèse de certaines scènes parmi les plus énigmatiques qui ont jamais été peintes.
« L’Île enchantée » par Antoine Watteau – The George Ortiz Collection
Commissariat de l’exposition
Commissariat général
– Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Condé Commissariat scientifique
– Axel Moulinier, docteur en histoire de l’art
– Baptiste Roelly, conservateur des dessins, estampes, manuscrits et livres anciens au Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris
« La Promenade sur les remparts » par Antoine Watteau – Collection particulière (Los Angeles)
« L’Embarquement pour Cythère » – Gravé d’après le tableau original peint par Watteau – Pages du « Recueil Jullienne » ou « L’Œuvre d’Antoine Watteau, Peintre du Roy …., gravé d’après ses Tableaux et Desseins originaux » de Jean De Julienne (1686-1766) – Collection particulière (Los Angeles)
Exposition « Les mondes de Watteau »
8 mars – 15 juin 2025 Château de Chantilly
60500 Chantilly
Exposition « La Broderie des Ursulines, chef-d’œuvre du Grand Siècle »
8 mars – 6 juillet 2025 Musée de Picardie (Amiens)
Le musée de Picardie présente – pour le première fois depuis plus d’un siècle – le Grand Antependium brodé par les Ursulines de la ville vers 1660. Centrée sur ce chef-d’œuvre, cette exposition-dossier aborde la question de sa fonction, du contexte historique de sa production, de son iconographie, de ses sources d’inspiration et de sa technique de fabrication.
Pour cette visite privée, vous êtes accompagnés par François Séguin, conservateur du patrimoine au musée de Picardie.
Brodé vers 1660 alors que le chantier de décoration de la chapelle des Ursulines s’achevait, le devant d’autel fut employé à l’occasion des grandes fêtes liturgiques du couvent jusqu’à la Révolution.
Les religieuses furent alors expropriées en ces dernières années du XVIIIe siècle. On ignore ce qu’il advint des nombreux objets qui formaient le trésor du couvent. Durant la première moitié du siècle suivant, certaines broderies regagnèrent le lieu de leur ancien usage.
L’antependium fut exposé en 1874 à Lille, puis en 1886 à Amiens, au musée de Picardie, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la Société des Antiquaires de Picardie.
En 1904, les sœurs durent à nouveau prendre le chemin de l’exil, la loi Combes ayant interdit aux congrégations religieuses d’enseigner. Elles trouvèrent refuge en Belgique où elles emportèrent leurs broderies. Dès 1910 pourtant, l’objet fut montré au public lors de l’Exposition universelle de Bruxelles comme propriété d’un prêtre. Les religieuses avaient dû le lui céder peu avant.
Depuis lors, le devant d’autel est passé de collection particulière en collection particulière.
C’est en 2023 que le musée de Picardie reçut la proposition d’acquérir ce chef-d’œuvre. Son dernier propriétaire privé souhaitait en effet s’en dessaisir au profit d’un musée français, estimant que cette œuvre, par ses qualités exceptionnelles, devait devenir publique.
Le musée du Louvre d’abord envisagea de l’acquérir. Cependant, le lien si fort de cette pièce avec la capitale picarde incita les conservateurs du musée parisien à laisser la priorité au musée amiénois. C’est ainsi qu’après cent-vingt ans d’absence et grâce à la grande générosité des très nombreux contributeurs ayant rendu possible son acquisition, le Grand Antependium des Ursulines a regagné définitivement Amiens en 2024.
Pierre Stépanoff, conservateur du patrimoine, directeur du musée de Picardie et de la Maison de Jules Verne François Séguin, conservateur du patrimoine au musée de Picardie (Amiens)
Exposition « La Broderie des Ursulines, chef-d’œuvre du Grand Siècle »
8 mars – 6 juillet 2025 Musée de Picardie
2 Rue Puvis de Chavannes
80000 Amiens
Exposition « Christian Krohg (1852-1925). Le Peuple du Nord »
25 mars – 27 juillet 2025 Musée d’Orsay
Après « Edvard Munch. Un poème de vie, d’amour et de mort » (2022) et « Harriet Backer. La musique des couleurs » (2024), le musée d’Orsay clôt une trilogie consacrée à l’art norvégien du tournant du XXe siècle avec l’exposition consacrée à Christian Krohg.
Il s’agit de la toute première rétrospective de l’artiste en dehors de la Scandinavie. Elle met en lumière ses œuvres naturalistes et engagées et révèle sa modernité picturale. Bohème et fervent défenseur des causes politiques et sociales de son époque, Krohg, également écrivain et journaliste, dépeint avec une profonde empathie le monde du travail, la misère, ainsi que les injustices subies par les femmes.
Le parcours permet aussi de souligner ses liens picturaux avec les artistes français découverts lors de ses séjours parisiens, notamment Courbet, Manet et Caillebotte.
Pour cette visite privée, vous êtes accompagnés par Servane Dargnies de Vitry, conservatrice en chef peinture au musée d’Orsay.
« Christian Krohg à son chevalet » (entre 1885 et 1890) par Oda Krohg (1860-1935) – Nasjonalmuseet (Oslo)
« Le seul peintre capable de descendre de son trône et d’éprouver de la compassion sincère pour ses modèles. » – Edvard Munch
Pour Krohg, l’art doit toucher le spectateur et susciter son empathie, par le fond comme par la forme. Après des études en Allemagne, son séjour français – à Paris et à Grez-sur-Loing (Seine-et-Marne) – l’engage plus loin dans cette voie. Ce que Krohg retient de Manet et des impressionnistes, tel Gustave Caillebotte, ce sont les cadrages audacieux qui créent l’illusion de fragments de vie pris au hasard. Il ira jusqu’à en faire son slogan : « Tout est une question de cadrage. »
« Attention devant ! Le port de Bergen » [Se forut, Bergens våg] (1884) par Christian Krohg (1852-1925) – Nasjonalmuseet (Oslo)
« Je suis très content de mon séjour. Je n’ai jamais vu autant d’art moderne. À Paris, il y a eu toute une série d’expositions passionnantes, et ici à Grez, je fréquente tous les jours des artistes extrêmement talentueux et intéressants. » – Christian Krohg
« Vent du Nord » (1887) par Christian Krohg (1852-1925) – Nasjonalmuseet (Oslo)
Selon Krohg, l’image ne doit pas être construite en termes de perspective. Assis devant son sujet, il le peint dans une intense proximité. Krohg applique ces principes tout au long de sa carrière, notamment dans ses tableaux de marins qui éludent le paysage au profit de plans rapprochés sur l’action.
« La Barre sous le vent ! » [Hardt le] (1882) par Christian Krohg (1852-1925) – Nasjonalmuseet (Oslo)« Le Haut-Fond » (vers 1897) par Christian Krohg (1852-1925) – Kode Bergen Art Museum (Bergen)
En 1886, Krohg publie son roman Albertine, histoire d’une ouvrière violée devenue prostituée, roman que la police saisit rapidement au motif qu’il porte atteinte aux bonnes mœurs. Malgré les controverses, Krohg défend sa liberté d’expression contre la censure. Il réalise alors son tableau le plus important, la grande toile « Albertine » (ci-dessous) tirée de son roman, poussant la provocation jusqu’à engager des prostituées comme modèles. Peu d’œuvres d’art norvégiennes ont suscité un débat aussi intense, par la mise en lumière d’une facette particulièrement sombre de la société norvégienne.
« Albertine dans la salle d’attente du médecin de police » [Albertine i politilegens ventevaerelse] (1885-1887) par Christian Krohg (1852-1925) – Nasjonalmuseet (Oslo)« Albertine » (1884) par Christian Krohg (1852-1925) – Statens Museum for Kunst (Copenhague)
« Vous devez peindre de manière à toucher, émouvoir, scandaliser ou réjouir le public par ce qui vous a vous-même réjoui, ému, scandalisé ou touché. » – Christian Krohg
« La Lutte pour l’existence » [Kampen for tilvaerelsen] (1889) par Christian Krohg (1852-1925) – Nasjonalmuseet (Oslo)D’autres grandes compositions, telle que « La Lutte pour l’existence » (ci-dessus), témoignent de l’attention que porte l’artiste aux membres les plus vulnérables de la société. Loin de toute idéalisation, les peintures sociales de Krohg sont dominées par un sévère pessimisme typique du naturalisme littéraire.
« La Mère endormie » [Sovende mor] (1883) par Christian Krohg (1852-1925) – Kode Bergen Art Museum (Bergen)« Le Matin » (1889) par Christian Krohg – Collection particulière« Dans le bain » (1889) par Christian Krohg – Statens Museum for Kunst (Copenhague)
Qu’il s’agisse du quotidien simple des habitants de Skagen au Danemark ou de celui de sa propre famille, ses toiles dévoilent l’intérêt de l’artiste pour la sphère intime. Ses œuvres, qui mettent en exergue le soin que peuvent s’apporter les membres d’une famille, se caractérisent par une grande douceur et témoignent de sa profonde humanité. En plaçant l’empathie au cœur de son travail, il parvient à capter l’attention du spectateur pour accomplir son idéal : « œuvrer au progrès humain ».
« Le tressage des cheveux » (1888) par Christian Krohg (1852-1925) – Nasjonalmuseet (Oslo)Exposition « Christian Krohg (1852-1925). Le Peuple du Nord » – Musée d’Orsay
Commissariat de l’exposition
Servane Dargnies de Vitry, conservatrice en chef peinture, musée d’Orsay Vibeke Waallann Hansen, senior curator, Nasjonalmuseet, Oslo
« Portrait de la peintre Oda Krohg » [Maleren Oda Krohg] (1888) par Christian Krohg – Nasjonalmuseet (Oslo)« Socialistes » (1888) par Christian Krohg (1852-1925) – Collection particulière
Exposition « Louise d’Orléans, première reine des Belges : un destin romantique »
21 mars – 15 juin 2025 TreM.a – Musée des Arts anciens du Namurois
Province de Namur (Belgique)
La princesse Louise (1812-1850), première fille de Louis-Philippe, duc d’Orléans puis roi des Français, est une figure incontournable de l’Europe romantique. Princesse de France puis reine de Belgique, Louise d’Orléans devient l’actrice d’une épopée romanesque.
Son frère aîné, Ferdinand-Philippe d’Orléans, sa sœur, la sculptrice Marie, ou encore son jeune frère, Henri d’Orléans, duc d’Aumale, héritier du château de Chantilly, partagent avec elle des inclinations artistiques et esthétiques. Promise à un royal époux beaucoup plus âgé qu’elle, Louise d’Orléans devient l’héroïne des premiers âges du royaume de Belgique, la pièce centrale d’un échiquier familial liant son destin à celui de la politique européenne des régimes issus des révolutions de 1830, de Paris à Bruxelles.
Dans cette visite privée, Julien de Vos, conservateur général, directeur du service des Musées et du Patrimoine culturel de la Province de Namur, nous conte le destin de Louise d’Orléans et nous dévoile – en exclusivité – le contenu de ses célèbres albums.
Statue de la reine Louise en majesté (1878) par Joseph Jaquet (1822-1898) – Administration communale de Philippeville
En provoquant la sécession des provinces méridionales du royaume des Pays-Bas, la révolution belge de 1830 porta, un an plus tard, le prince Léopold de Saxe-Cobourg-Saalfeld sur le trône du tout nouveau royaume de Belgique. En France, la révolution de Juillet 1830 permit à Louis-Philippe d’Orléans de devenir roi des Français, mettant fin à la Restauration.
Croquis du roi Léopold Ier pendant son intronisation le 26 juillet 1831 (1831) par François-Joseph Navez (1787-1869) – Archives du Palais royal (Bruxelles), fonds Comtesse de Flandre
Ces deux récentes monarchies partageaient des préoccupations identiques : intégrer leur jeune dynastie au sein de l’Europe des princes et promouvoir la royauté libérale. Un ma- riage scella leur alliance : celui de la princesse Louise et du roi des Belges Léopold Ier, unis- sant la branche des Orléans à la maison de Saxe-Cobourg et Gotha. Après de longues négociations, l’accord fut scellé en juillet 1832, permettant de fixer le mariage au 9 août suivant, au palais de Compiègne.
Médaillon de la reine Louise-Marie, copie d’après Jean-Baptiste Isabey (1767-1855) – Musée BELvue (Bruxelles) – Collection de l’Association royale
Beaucoup d’aquarelles, dessins et gouaches d’artistes contemporains célèbres furent collectés et collés dans des albums romantiques que la reine des Belges alimentait, ou dans des portefeuilles de cuir soigneusement conservés.
Louise possédait notamment de nombreux dessins réalisés par ses professeurs tels Eugène Lami ou Ary Scheffer.
Les préférences personnelles de Louise témoignent d’un goût qui fait la part belle aux artistes français. Certains peintres, sollicités par les Orléans, se retrouvèrent dans la « galerie » personnelle de Louise, comme le peintre de marine Gudin, les paysagistes Gué et Siméon-Fort, ou encore les peintres d’histoire Bellangé, Granet et Cogniet. Louise fit aussi preuve d’un goût certain pour la peinture orientaliste de Dauzats et Decamps.
De nombreuses œuvres inédites venant de la collection de la reine sont pour la première fois présentées dans l’exposition, ainsi que des représentations officielles ou intimes souvent méconnues, bien qu’exécutées par les plus grands artistes du temps.
Louise, reine des Belges (après 1841) par Franz Xaver Winterhalter – Collection particulièreLouis Philippe Victor de Belgique (1834) par Léon Cogniet (1794-1880) – Collection royale (Bruxelles)« Portrait de Françoise d’Orléans » (désignée comme Louise d’Orléans) (1824) par Albert Grégorius (1774-1853) – Collection Fondation Roi Baudouin (Bruxelles)
TreM.a – Musée des Arts anciens du Namurois
Situé dans un hôtel de maître du XVIIIe siècle, celui de Gaiffier d’Hestroy, bien caché derrière sa façade aux stucs classés patrimoine exceptionnel de Wallonie, le TreM.a – Musée des Arts anciens du Namuroisabrite des trésors du Moyen Âge et de la Renaissance. Parmi les chefs-d’œuvre exposés, on y découvre le Trésor d’Oignies, une des 7 merveilles de Belgique, des sculptures réputées du Maître de Waha et les peintures d’Henri Bles évoquant la vallée mosane.
Lettre de Louise à son père, Louis-Philippe, le 3 octobre 1833 – Archives du Palais royal (Bruxelles), fonds Goffinet
Commissariat de l’exposition
Commissariat scientifique Julien De Vos, conservateur général, directeur du service des Musées et du Patrimoine culturel de la Province de Namur Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Condé et du musée vivant du Cheval, Château de Chantilly Coordination de projet Mélodie Brassine, conservatrice du Patrimoine, cheffe de division du service du Patrimoine culturel
Etudes de tête (dignitaire ecclésiastique de profil) par Philippe Eugène Ferdinand Saxe-Cobourg-Gotha – Album de dessins formé par la reine Marie-Amélie (1782-1866) – Musée Condé (Chantilly)
La Reine Louise-Marie (1851) par Alexandre Robert – Musée BELvue (Bruxelles) – Collection de l’Association royale Dynastie et Patrimoine culturel
Du 29 octobre 2024 au 16 février 2025, l’exposition a été présentée au Musée Condé du Château de Chantilly. Une visite privée avec Mathieu Deldicque est disponible ici sur mon Blog.
Louise d’Orléans (1827) par Matteo Picasso (1794-1879) – Musée Condé (Chantilly)
Exposition « Louise d’Orléans, première reine des Belges : un destin romantique »
21 mars – 15 juin 2025 TreM.a – Musée des Arts anciens – Province de Namur
Hôtel de Gaiffier d’Hestroy
Rue de Fer
Namur (Belgique)
Julien de Vos, conservateur général, directeur du service des Musées et du Patrimoine culturel de la Province de Namur
L’exposition réunit pour la première fois les trois tableaux représentant Saint François debout momifié peints par Francisco de Zurbarán, conservés au musée des Beaux-Arts de Lyon, au Museu Nacional d’Art de Catalunya (Barcelone) et au Museum of Fine Arts de Boston. Saint François y apparaît tel que le pape Nicolas V l’aurait découvert en 1449 dans la crypte de la basilique d’Assise, debout, les yeux ouverts levés vers le ciel.
Pour cette visite privée exceptionnelle, vous êtes accompagnés par Ludmila Virassamynaïken, conservatrice en chef du patrimoine et commissaire de l’exposition du musée des Beaux-Arts de Lyon.
« Nature morte aux pots » (vers 1650-1660) par Francisco de Zurbarán – Museu Nacional d’Art de Catalunya (Barcelone)
Né en 1598 à Fuente de Cantos, en Estrémadure, Francisco de Zurbarán est considéré de nos jours comme l’un des plus grands maîtres de la peinture du Siècle d’Or espagnol. La clarté de ses compositions, son évocation du sacré au moyen d’un clair-obscur découpant les formes avec vigueur et sa description scrupuleuse des matières et objets renvoyant au quotidien des fidèles en ont fait l’interprète par excellence de la discipline monacale prônée dans le cadre de la Réforme catholique et plus particulièrement de la mystique espagnole.
« Le Voile de Véronique » (vers 1660) par Francisco de Zurbarán – Museo de Bellas Artes (Bilbao)À droite : « Saint François en prière » (1659) par Francisco de Zurbarán – Museo Nacional del Prado (Madrid)
Tout au long de sa carrière, Zurbarán et son atelier peignent une cinquantaine de Saint François, pour des églises et des chapelles privées. Que saint François apparaisse debout ou agenouillé, en pied ou en buste, devant le fond uni d’une cellule, dans une grotte ou en plein air, sa méditation prend invariablement appui sur la contemplation d’un crâne humain, en conformité avec les « Exercices spirituels », l’ouvrage de prières de saint Ignace de Loyola (1491-1556).
À droite : « Saint François d’Assise en extase » (vers 1658-1660) par Francisco de Zurbarán – Bayerische Staatsgemäldesammlungen- Alte Pinakothek (Munich)« Saint François d’Assise en prière devant le crucifix » (vers 1580-1595) par Atelier du Greco (1541-1614) – Palais des Beaux-Arts de LilleExposition « Zurbarán. Réinventer un chef-d’œuvre » – Musée des Beaux-Arts de Lyon
« Tes moines, Lesueur, près de ceux-là sont fades. Zurbarán de Séville a mieux rendu que toi
Leurs yeux plombés d’extase et leurs têtes malades, Le vertige divin, l’enivrement de foi
Qui les fait rayonner d’une clarté fiévreuse,
Et leur aspect étrange, à vous donner l’effroi.
Comme son dur pinceau les laboure et les creuse ! Aux pleurs du repentir comme il ouvre des lits
Dans les rides sans fond de leur face terreuse ! Comme du froc sinistre il allonge les plis ;
Comme il sait lui donner les pâleurs du suaire,
Si bien que l’on dirait des morts ensevelis !
(…) Deux teintes seulement, clair livide, ombre noire ; Deux poses, l’une droite et l’autre à deux genoux,
À l’artiste ont suffi pour peindre votre histoire. »
– Théophile Gautier, extrait du poème « A Zurbarán » (1845)
« Saint François d’Assise » (1636) par Francisco de Zurbarán – Musée des Beaux-Arts de Lyon
Le Saint François du musée des Beaux-Arts de Lyon aurait été découvert, à la fin du 18e siècle, par l’architecte Jean Antoine Morand (1727-1794) au couvent lyonnais des Colinettes, situé sur les pentes de la Croix-Rousse. Selon François Artaud (1767-1838), premier directeur du musée, « Les religieuses l’avaient fait disparaître comme objet effrayant. M. Morand le retrouva dans les greniers. Son chien y aboya contre. »
« Saint François d’Assise » (1636) par Francisco de Zurbarán – Museum of Fine Arts (Boston)
Zurbarán est parvenu à retranscrire la vision qu’aurait eue, en 1449, le pape Nicolas V du corps intact de saint François debout, les chairs du visage blanches et rosées et avec du sang fraîchement coagulé sur les stigmates, bien qu’il soit mort depuis deux siècles. Dans les tableaux de Lyon, Barcelone et Boston, Zurbarán traite de cet épisode en faisant abstraction du contexte narratif: celui qui contemple le tableau prend la place du pape et semble tenir la torche éclairant l’apparition miraculeuse.
Exposition « Zurbarán. Réinventer un chef-d’œuvre » – Musée des Beaux-Arts de LyonSaint François d’Assise (1738) par Fernando Ortiz (1717-1771) – Ronde-bosse, bois, polychromie, verre (yeux), corde (ceinture) – Museo Nacional de Escultura (Valladolid)
Au moment même où Zurbarán a créé les Saint François de Lyon, Barcelone et Boston, des artistes français, italiens et nordiques ont eux aussi traité l’épisode de la découverte miraculeuse du corps intact du saint. La scène est représentée dans une vision globale et avec tous ses acteurs. La figure immobile de saint François s’efface au profit de la narration et parfois même d’une certaine agitation.
« Le Pape Nicolas V, en 1449, se fait ouvrir le caveau de saint François d’Assise » (1630) par Laurent de La Hyre – Musée du Louvre
Commissariat de l’exposition
Ludmila Virassamynaïken, conservatrice en chef du Patrimoine, chargée des peintures et des sculptures anciennes, musée des Beaux-Arts de Lyon
Comité scientifique Odile Delenda, historienne de l’art, auteure du catalogue raisonné de l’œuvre de Francisco de Zurbarán Barbara Forest, conservatrice en chef du Patrimoine, chargée de l’art moderne, musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg Stéphane Paccoud, conservateur en chef du Patrimoine, chargé des peintures et sculptures du 19e siècle, musée des Beaux-Arts de Lyon Javier Portús Pérez, chef du département des peintures espagnoles jusqu’en 1800, Museo Nacional del Prado, Madrid Alexandre Samson, responsable des départements Haute Couture (à partir de 1947) et Création contemporaine, Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris
« Tenture de saint François d’Assise : Le Pape Nicolas V visitant le tombeau de saint François » (1716) – Tapisserie de basse lisse, laine et soie – Cité internationale de la tapisserie (Aubusson)
« Le Pape Nicolas V dans le caveau de saint François d’Assise » (vers 1630-1634) par Jacques Blanchard (1600-1638) – Musée des Beaux-Arts d’Orléans
Exposition « Zurbarán. Réinventer un chef-d’œuvre »
5 décembre 2024 – 2 mars 2025
Musée des Beaux-Arts de Lyon
20 Place des Terreaux
69001 Lyon
Les trois tableaux de Francisco de Zurbarán représentant saint François d’Assise conservés au musée des Beaux-Arts de Lyon, au Museu Nacional d’Art de Catalunya de Barcelone et au Museum of Fine Arts de Boston seront ensuite présentés au Museu Nacional d’Art de Catalunya, qui consacrera un dossier à l’artiste pour célébrer cette réunion inédite.
« Exécution d’un paysan espagnol (fusillé) » (1937) par Javier Bueno (1915-1979) – Galerie Terrades (Paris)
José de Ribera (1591-1652), artiste espagnol installé en Italie, est l’un des principaux peintres caravagesques. Ce maître du naturalisme a fait le choix d’une radicalité extrême et a privilégié dans ses tableaux un réalisme cru, des compositions dramatiques, ainsi que de violents clairs obscurs.
Le Petit Palais propose la première monographie consacrée, en France, à un artiste trop longtemps resté dans l’ombre, qui sait transcrire la dignité́ du quotidien.
Pour cette visite privée, vous êtes accompagnés par Annick Lemoine, directrice du Petit Palais, et Maïté Metz, conservatrice des Peintures anciennes.
« Allégorie de l’odorat » (vers 1615-1616) – Collection Abello (Madrid) et « Allégorie du goût » (vers 1615-1616) – Wadsworth Atheneum Museum of Art (Hartford) par Jusepe de RiberaExposition « Ribera. Ténèbres et lumière » – Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris« Le Jugement de Salomon » (vers 1609-1610) par Jusepe de Ribera – Galleria Borghese (Rome)
Notre connaissance du jeune Ribera, avant son installation à Naples, s’est longtemps limitée à quelques rares mentions biographiques et à un nombre d’œuvres très réduit. Le Ribera de la période romaine a été redécouvert en 2002 lorsque les tableaux rassemblés sous le nom de convention de « Maître du Jugement de Salomon » ont été identifiés comme étant de Ribera. Ce mystérieux peintre anonyme, l’un des caravagesques les plus intrigants de la scène romaine, n’était donc pas un artiste français, comme on l’a longtemps cru, mais bien le jeune Ribera.
« Le Reniement de saint Pierre » (vers 1615-1616.) par Jusepe de Ribera – Galerie Corsini (Rome)
Dans le sillage de Caravage, Ribera renouvelle la représentation de l’histoire sainte. Il l’interprète d’après nature, avec une rare intensité, associée à une profonde humanité. À ce titre, « Le Reniement de saint Pierre » prend la forme d’un drame contemporain qui se déroule au cœur d’une taverne, sous les yeux du spectateur, lui-même pris à partie. Ribera invente ainsi un prototype voué à un immense succès.
« Saint Barthelemy » (vers 1613) – « Saint Jude Thaddée » (?) (vers 1613) – « Saint Thomas » (vers 1612) – Fondation Roberto Longhi (Florence)« Un philosophe » (vers 1612-1615) par Jusepe de Ribera – Collection particulière (Londres), courtesy of Adam Williams Fine Art
Ribera représente les plus grands penseurs en indigents vêtus de haillons qui s’imposent au spectateur, provocants et superbes. Son message est radical. Il s’inscrit dans un contexte intellectuel et spirituel qui prône la relation entre la richesse intérieure et la pauvreté extérieure.
« Maddalena Ventura et son mari » (« La Femme à barbe » » (1631) par Jusepe de Ribera – Hopital Tavera – Fondation Medinacelli (Tolède), en dépôt au Musée du Prado (Madrid)
Le « Portrait de famille » résolument non conventionnel que brosse Ribera de la « Femme à barbe » et son mari est un chef-d’œuvre d’humanité. Le spectateur ne peut qu’être frappé par cette image frontale mettant l’accent sur le contraste entre la longue barbe noire et le sein blanc gonflé de lait sorti du corsage pour nourrir l’enfant.
« Saint Jérôme pénitent » (1634) par Jusepe de Ribera – Museo Thyssen-Bornemysza (Madrid)« Apollon et Marsyas » (1637) par Jusepe de Ribera – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)« Le Christ frappé par un bourreau » (vers 1624-1626) par Jusepe de Ribera – British Museum (Londres)
« C’est une furie du pinceau, une sauvagerie de touche, une ébriété de sang dont on a pas idée. » – Théophile Gautier
Exposition « Ribera. Ténèbres et lumière » – Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
La représentation de la violence est aussi au cœur de la production de Ribera. Cadrages audacieux, asymétrie des constructions, grandes diagonales, mouvements de foule, gestuelle éloquente prennent directement à partie le spectateur pour mieux l’inviter à participer aux souffrances exposées. Ces scènes de torture se nourrissent de mises à mort bien réelles, orchestrées sur les places publiques par l’Inquisition, et dont Ribera a été le témoin. Au sein de ces tableaux spectaculaires domine la représentation de la chair : une chair vieillie, mise à nu, ensanglantée, arrachée, où s’exprime toute la virtuosité du pinceau de Ribera.
« Martyre de saint Barthélémy » (1644) par Jusepe de Ribera – Museu Nacional d’Art de Catalunya (Barcelona)
« Le Martyre de saint Barthélemy » offre à Ribera un motif terrifiant de corps souffrant, disloqué et meurtri. Il révèle une forme de fascination pour le mélange de sensations, entre attraction et répulsion, que convoque la scène d’écorchement.
« Saint Sébastien » (1651) par Jusepe de Ribera – Certosa e Museo Nazionale di San Martino
L’artiste peint également saint André ou saint Sébastien, souffrant tous deux dans leur chair, mais avec une atténuation de l’horreur dans la mise en scène de leur martyre. Un de ses derniers tableaux, le « Saint Sébastien » pour la certosa di San Martino en 1651, tend vers un apaisement érotisé du sujet.
Exposition « Ribera. Ténèbres et lumière » – Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Commissariat de l’exposition
Annick Lemoine, conservatrice générale, directrice du Petit Palais. Maïté Metz, conservatrice des Peintures anciennes au Petit Palais.
« Saint Jérôme et l’ange du Jugement dernier » (1626) par Jusepe de Ribera – Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples)
Exposition « Louise d’Orléans, première reine des Belges : un destin romantique »
19 octobre 2024 – 16 février 2025
Château de Chantilly
Princesse de France puis reine de Belgique, Louise d’Orléans (1812-1850), première fille de Louis-Philippe, a été l’actrice d’une épopée romanesque : celle de l’émergence du royaume de Belgique.
Grâce à un partenariat transfrontalier, l’exposition met à l’honneur ce personnage oublié de l’histoire et permet de montrer des œuvres inédites issues de prestigieuses collections, notamment de la collection royale de Belgique.
Pour cette visite privée, vous êtes accompagnés par Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Condé.
Promise à un royal époux beaucoup plus âgé qu’elle, la reine Louise devient l’héroïne des premiers âges du royaume de Belgique, la pièce centrale d’un échiquier familial liant son destin à celui de la politique européenne des régimes issus des révolutions de 1830, de Paris à Bruxelles.
Formée aux arts, férue de politique et épistolière prolifique, la reine Louise, aux côtés de son époux, inaugure et construit ce qui deviendra la vie de cour, la vie politique et diplomatique, la vie culturelle, mais aussi les instants familiaux dans les premières résidences royales belges
Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Condé Julien De Vos, Conservateur général, directeur du Service des Musées et du Patrimoine culturel de la Province de Namur
Exposition « Rodin / Bourdelle. Corps à corps »
2 octobre 2024 – 2 février 2025 Musée Bourdelle (Paris)
Antoine Bourdelle (1861-1929) admira Auguste Rodin (1840-1917) et travailla pour lui pendant quinze années comme praticien. Parallèles, souvent superposées, leurs trajectoires méritent assurément une grande exposition.
À travers plus de 160 œuvres, dont 96 sculptures, 38 dessins, 3 peintures et 26 photographies, la confrontation donne à voir les fraternités et réciprocités comme les divergences et antagonismes de deux créateurs, porteurs des enjeux de la modernité.
Parcourez l’exposition avec Ophélie Ferlier Bouat, conservatrice en chef du patrimoine, directrice du musée Bourdelle.
« Portrait d’Auguste Rodin » (vers 1910) par Antoine Bourdelle (1861-1929) – Musée Bourdelle
Bourdelle entreprend un portrait de Rodin en 1904. À l’été, il lui réclame des séances de pose, interrompues par le maître. Bourdelle parvient cependant à achever deux sculptures de Rodin en 1910.
« Adam » (1880) par Auguste Rodin (1840-1917) – Musée Rodin (Paris)
En 1881, Rodin obtient la commande de deux grandes figures d’Adam et Ève qu’il envisage de placer de part et d’autre de La Porte de l’Enfer. Exposé au Salon de 1881 sous le titre « La Création de l’Homme », Adam fait explicitement référence à la nudité musculeuse des célèbres Ignudi de Michel-Ange, peints au plafond de la chapelle Sixtine.
« Ève au rocher », grande version (1893-1906) par Auguste Rodin (1840-1917) et Antoine Bourdelle (praticien) – Ny Carlsberg Glyptotek (Copenhague)
Entre 1893 et 1907, Bourdelle taille une dizaine de marbres pour Rodin dans ses ateliers (actuel musée Bourdelle), aidé de ses propres praticiens et élèves. Désireux d’être davantage qu’un simple exécutant, il propose notamment de le seconder auprès des fondeurs.
En 1902 apparaissent les premières tensions : Bourdelle tarde trop à tailler Ève et propose pour le buste de Rose Beuret une composition rejetée par Rodin. Pourtant leur collaboration dure encore quelques années.
À gauche : Ève Fairfax (1871-1978) (vers 1904) – Plâtre par Auguste Rodin – Musée Rodin (Paris)À gauche : Rose Beuret (1902-1903) par Auguste Rodin et Antoine Bourdelle (praticien) – Musée Rodin (Paris)
« J’ai en ce moment beaucoup de travaux. Je n’ai plus besoin de travailler pour Rodin. Je vends beaucoup. » – Antoine Bourdelle (mars 1908)
« Tête d’Apollon » ou « Apollon au combat » (1898-1911) par Antoine Bourdelle – Musée Bourdelle (Paris)Au centre : « Héraklès archer, torse » (1909) par Antoine Bourdelle (1861-1929) – Musée Bourdelle (Paris)
De la vibration du modelé à la géométrisation et la synthèse des formes, le torse instaure un dialogue exemplaire entre des plâtres et des bronzes de Rodin et de Bourdelle.
Exposition « Rodin / Bourdelle. Corps à corps » – Musée Bourdelle (Paris)
Initiées par Rodin et poursuivies par Bourdelle, les recherches des deux artistes autour du socle attestent leur désir de repenser et décupler les proportions.
« Mécislas Golberg, buste stèle » (1898) par Antoine Bourdelle – Musée Bourdelle et « Marie Fenaille, buste, la tête inclinée à gauche, sur colonne » (1898) par Auguste Rodin – Musée Rodin (Paris)« La Danse, Isadora et Nijinski » – Bas-relief pour le théâtre des Champs-Élysées (1912) par Antoine Bourdelle – Musée Bourdelle (Paris)À gauche : « La France » – Modèle intermédiaire (1923) par Antoine Bourdelle – Musée Bourdelle (Paris)
Rodin et Bourdelle puisent leur inspiration dans le réservoir inépuisable de la mythologie avec des centaures, centauresses, symbiose de l’animal, du végétal et de l’humain.
« Le Vieil Arbre » (avant 1896) par Auguste Rodin – Musée Rodin (Paris)
Commissariat de l’expositiion
Commissariat général Ophélie Ferlier Bouat, conservatrice en chef du patrimoine, directrice du musée Bourdelle
Commissariat scientifique Jérôme Godeau, commissaire d’exposition, historien de l’art, musée Bourdelle Colin Lemoine, responsable des photographies et des collections des XXe et XXIe siècles, musée Bourdelle Véronique Mattiussi, cheffe du service de la Recherche, musée Rodin Valérie Montalbetti-Kervella, responsable des sculptures, musée Bourdelle Lili Davenas, conservatrice des dessins et peintures, musée Bourdelle
Face à face de deux « Apollon de Théra » – Musée Rodin et Musée Bourdelle
Exposition « Expérience Raphaël »
18 octobre 2024 – 17 février 2025
Palais des Beaux-Arts de Lille
Le Palais des Beaux-Arts conserve une exceptionnelle collection de dessins de Raphaël (1483-1520), révélée pour la première fois au public dans son intégralité dans l’exposition. La présentation de ces 40 dessins, pour certains recto-verso, est complétée par des prêts prestigieux du Musée du Louvre, de la Royal Collection Trust, de la National Gallery (Londres) et du Musée Thyssen-Bornemisza (Madrid).
Pour cette visite privée, vous êtes accompagnés par Juliette Singer, directrice du Palais des Beaux-Arts et du Musée de l’Hospice Comtesse de Lille.
Études pour « Saint Nicolas de Tolentino combattant le démon » (Pala Baronci) (1500) par Raphaël (1483-1520) – Pierre noire, plume et encre brune – Palais des Beaux-Arts de Lille
Le Palais des Beaux-Arts de Lille doit à un legs effectué par le chevalier Jean-Baptiste Wicar (1762-1834) de posséder l’un des fonds de dessins de Raphaël parmi les plus importants de France.
Étude pour « La Madone d’Albe » et pour « La Vierge à la chaise » par Raphaël (1483-1520) – Pointe de plomb, sanguine, plume et encre brune – Palais des Beaux-Arts de LilleTête de jeune homme coiffé d’une barrette (vers 1503) par Raphaël (1483-1520) – Pierre noire et gouache blanche – Palais des Beaux-Arts de Lille
Le parcours de l’exposition est construit selon un parcours de Pérouse à Rome, en passant par Florence. Les dessins, dont la plupart sont présentés recto-verso, sont accompagnés de tableaux dont ils constituaient, pour certains, des étapes préparatoires. Réalisés à la pointe de plomb, à la pierre noire, ou encore à la sanguine, avec parfois des rehauts de blanc, ils permettent ainsi de suivre le processus de création de Raphaël.
« Dieu le Père bénissant » (1507 ?) attribué à Domenico Alfani – Galleria Nazionale dell’Umbria (Pérouse)Étude pour la Vierge couronnée pour « Le Couronnement de la Vierge » (Pala degli Oddi) (vers 1502-1503) attribué à Raphaël – Tracés en creux, pierre noire, plume et encre brune – Palais des Beaux-Arts de Lille
Le fonds Raphaël du Palais des Beaux-Arts de Lille a fait l’objet d’une restauration et d’un reconditionnement pour le projet. Certains dessins ont bénéficié d’analyses scientifiques par le département Recherche du C2RMF – Centre de recherche et de restauration des musées de France – ce qui a permis de mieux en appréhender la matière et de révéler certains secrets de création du maître, jusque-là inédits.
Étude de tête pour saint André dans Le Couronnement de la Vierge (Pala degli Oddi) par Raphaël (1483-1520) – Palais des Beaux-Arts de Lille
Pour plonger dans l’art de Raphaël, l’exposition inclut des dispositifs numériques permettant de mieux comprendre les dessins.
Étude pour « La Sainte Famille à la grenade » (Sainte Famille Alfani) (vers 1507-1508) par Raphaël (1483-1520) – Pointe de plomb, plume et encre brune, mise au carreau à la pointe de plomb et à la sanguine, trous de repère et montage à bandes dorées – Palais des Beaux-Arts de Lille
Commissariat de l’exposition
Commissaire générale Juliette Singer, Conservatrice en chef, directrice du Palais des Beaux-Arts de Lille et du musée de l’Hospice Comtesse
Commissaires scientifiques Cordélia Hattori, chargée du Cabinet des dessins, Palais des Beaux-Arts de Lille Régis Cotentin, responsable de l’art contemporain, Palais des Beaux-Arts de Lille
« L’Ange » par Raphaël (1483-1520) – Musée du Louvre
« La Saint Famille avec sainte Anne, saint Joachim et saint Jean-Baptiste enfant » (Sainte Famille Alfani) (1510) par Domenico Alfani – Galleria Nazionale dell’Umbria (Pérouse)
Exposition « Expérience Raphaël »
18 octobre 2024 – 17 février 2025
Palais des Beaux-Arts de Lille
Place de la République
59000 Lille
Raphaël 1834 par Jean-Jacques Feuchère (1807-1852) – Musée des Beaux-Arts de Rouen
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En 2024, vous avez été plus de 5.000 à vous abonner à ma chaîne YouTube et vous serez bientôt 30.000 à suivre mes publications.
De Paris à Soissons, de Lyon à Chartres, de Rouen à Monaco, de Fontainebleau à Tours, du château de Versailles au musée de Cluny, du Petit Palais au musée Carnavalet, du musée Guimet au château de Chantilly, du C2RMF au Mobilier national, l’année 2024 nous a fait voyager dans la monde de l’art en découvrant des collections et lieux exceptionnels.
Alors, quelles sont les visites qui ont rencontré le plus de succès sur YouTube ?
Exposition « Oudry, peintre de courre. Les chasses royales de Louis XV »
13 octobre 2024 – 27 janvier 2025 Château de Fontainebleau
Formé dans l’atelier du célèbre peintre Nicolas de Largillière, Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) devient non seulement le portraitiste des chiens du roi mais aussi le véritable « peintre de courre » de Louis XV, grâce à la commande de neuf cartons illustrant les différents épisodes des chasses auxquelles s’adonne le Roi à Compiègne, Fontainebleau et Saint-Germain-en-Laye.
Quatre cartons ont fait l’objet d’une restauration fondamentale afin d’assurer leur préservation et de redécouvrir la palette et la touche d’Oudry.
Pour cette visite privée exceptionnelle de plus de 70 minutes, vous êtes accompagnés par Vincent Cochet, conservateur en chef du patrimoine, et Thomas Morel, conservateur du patrimoine au château de Fontainebleau.
Détail de « Louis XV tenant le limier au carrefour du Puits solitaire, Forêt de Compiègne » par Jean-Baptiste Oudry – Château de FontainebleauExposition « Oudry, peintre de courre. Les chasses royales de Louis XV » – Château de Fontainebleau
L’exposition illustre le goût pour les scènes de chasse dans la peinture et le décor intérieur des demeures royales et aristocratiques du XVIIIe siècle, ainsi que l’Oudrymania, c’est-à-dire la diffusion des créations de l’artiste dans divers domaines des arts décoratifs, tels que les illustrations de beaux livres, la porcelaine et l’orfèvrerie.
Surtout de table (1736) par Jacques Roëttiers – Musée du Louvre« Louis XVI menant le limier, allant au bois, au carrefour du Puits solitaire, forêt de Compiègne » par Charles Eloi Asselin (1743-1804) et « La Curée du cerf en forêt de Saint-Germain, en vue de l’abbaye de Poissy » par Charles Nicolas Dodin (1734-1803), d’après Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) – Porcelaines de la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres – Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon« Portrait de Jean-Baptiste Oudry » (1753) par Jean-Baptiste Perronneau (1715-1783) – Musée du Louvre
Jeune artiste formé dans l’atelier du célèbre peintre Nicolas de Largillière, Jean-Baptiste Oudry devient non seulement le portraitiste des chiens du roi mais aussi le véritable « peintre de courre » de Louis XV, grâce à la commande de neuf cartons illustrant les différents épisodes des chasses auxquelles s’adonne le Roi à Compiègne, Fontainebleau et Saint-Germain-en- Laye.
« Louis XV tenant le limier au carrefour du Puits solitaire, Forêt de Compiègne » par Jean-Baptiste Oudry – Château de Fontainebleau
Entre 1733 et 1746, Jean-Baptiste Oudry réalise ces œuvres monumentales, les cartons destinés à servir de modèle au tissage des tapisseries des Chasses royales par la manufacture des Gobelins.
Détail de « Cerf aux abois dans les rochers de Franchard, Forêt de Fontainebleau » (1733) par Jean-Baptiste Oudry – Château de Fontainebleau
Cette commande exceptionnelle fait de Jean-Baptiste Oudry une référence inégalée dans la peinture animalière du XVIIIe siècle et le chantre du règne de Louis XV dont la chasse fut la plus dévorante des passions du souverain.
« Le Rendez-vous au carrefour du Puits du Roi », dit « Le Botté » (1735) par Jean-Baptiste Oudry – Château de Fontainebleau
Des neuf cartons préparatoires à la tenture des Chasses royales, huit sont aujourd’hui insérés dans les lambris de l’appartement dit des Chasses, dont ils composent le décor spectaculaire. Cet appartement princier est exceptionnellement ouvert au public dans le cadre de l’exposition.
Grâce au concours du centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), quatre cartons de Jean-Baptiste Oudry ont fait l’objet d’une campagne d’analyses scientifiques ainsi que d’une restauration fondamentale et ambitieuse afin d’assurer leur préservation et de redécouvrir la palette et la touche d’Oudry. Après trois ans de restauration, la splendeur des peintures est aujourd’hui révélée.
Détail de « Le Forhu à la fin de la curée » (1748) par Jean-Baptiste Oudry – Château de Fontainebleau
Une nouvelle campagne d’appel aux dons, lancée durant l’exposition, permettra d’assurer la restauration des quatre derniers cartons de la série des chasses royales de Louis XV.
Détail de « Le Rendez-Vous au carrefour du Puits du Roi, forêt de Compiègne » (vers 1733) par Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) – The Pierpont Morgan (New York)
Commissariat de l’exposition
Commissariat général Muriel Barbier, directrice du patrimoine et des collections du château de Fontainebleau Commissariat Oriane Beaufils, directrice des collections de la Villa Ephrussi de Rothschild Vincent Cochet, conservateur en chef au château de Fontainebleau
« Bois bizarre d’un cerf pris par le roi, à Fontainebleau au mois d’avril 1732 » par Jean-Baptiste Oudry – Château de Fontainebleau
Le château de Fontainebleau lance un appel aux dons afin de rassembler les 610 000 € nécessaires à la restauration des quatre cartons restants.
+ d’informations : https://don.chateaudefontainebleau.fr/
« Le Garde-chasse La Forêt avec Fine-Lize et Lize » (1732) par Jean-Baptiste Oudry – Château de Fontainebleau
Exposition « Oudry, peintre de courre. Les chasses royales de Louis XV »
13 octobre 2024 – 27 janvier 2025
Château de Fontainebleau
Exposition « Oudry, peintre de courre. Les chasses royales de Louis XV » – Château de Fontainebleau
Fondée en 1139, l’ancienne abbaye Saint-Léger accueille le musée d’art et d’histoire de la Ville de Soissons. Le nouveau parcours de visite est structuré en deux périodes chronologiques (1200-1800 et 1800-1945) et aborde des thèmes liés aux grands mythes et récits historiques, au quotidien mis en peinture, au monde animalier et au paysage. Il accorde aussi une place plus centrale aux artistes originaires du territoire.
Pour cette découverte du musée, vous êtes accompagnés par Christophe Brouard, directeur des musées de Soissons, et Manon Jambut, adjointe au directeur.
« Tu ne peux t’imaginer la beauté de la vallée de Soissons quand on monte la côte vers Coucy, je l’ai montée à reculons tant c’était beau. » – Lettre de Victor Hugo à sa fille Adèle, août 1835
« Tête de femme noire » (vers 1781) par Jean-Antoine Houdon (1741-1828)
La célèbre « Tête de femme noire » de Jean-Antoine Houdon révèle une grande attention à l’expression du modèle que seule une étude attentive a pu inspirer. Ce naturalisme caractéristique de l’œuvre d’Houdon nous plonge dans l’intimité de l’atelier, lieu d’échanges et de projections à part entière.
L’ensemble de bustes donné en 1889 au musée de Soissons par le sculpteur Amédée Doublemard permet de comprendre la manière dont il travaille dans son atelier. Les plâtres présentent des traces de mise-aux-points permettant à l’artiste de réaliser une version en marbre de ses compositions.
« Assemblée d’animaux dans un paysage » par Peeter Boel (1622-1674) – Dépôt du musée du Louvre
À partir de la redécouverte des théories d’Aristote sur l’ »imitation » au cours du XVIe siècle, la copie fidèle d’après nature revêt une finalité plus symbolique et devient l’apanage des artistes les plus virtuoses. Les peintres dits « animaliers », formés dans les ateliers anversois comme Peeter Boel, auteur d’une étonnante « Assemblée d’animaux dans un paysage (dépôt du musée du Louvre) excellent dans ce registre.
De manière plus générale, le nouveau parcours de visite du musée accorde une place plus centrale aux artistes originaires du territoire et aux œuvres issues du Soissonnais mais aussi aux thèmes et enjeux qui caractérisent cette région. À leur articulation se trouvent plusieurs œuvres évoquant l’apport de l’Ecole de dessin de Soissons à la formation des artistes locaux et des collections muséales.
Exposition « Caillebotte. Peindre les hommes »
8 octobre 2024 – 19 janvier 2025
Musée d’Orsay (Paris)
L’exposition prend pour sujet la prédilection de Gustave Caillebotte (1848-1894) pour les figures masculines et les portraits d’hommes, et interroge la modernité si radicale des chefs-d’œuvre de l’artiste au prisme du nouveau regard que l’histoire de l’art porte sur les masculinités du XIXe siècle.
Pour cette visite privée exceptionnelle, vous êtes accompagnés par Paul Perrin, conservateur et directeur de la conservation et des collections au musée d’Orsay.
« Portrait de l’artiste » (vers 1892) par Gustave Caillebotte – Musée d’Orsay, achat avec les fonds d’une donation anonyme canadienne, 1971
Bâtie autour de « Jeune homme à sa fenêtre » et « Partie de bateau », ainsi que du chef-d’œuvre « Rue de Paris ; temps de pluie », prêté par l’Art Institute of Chicago, l’exposition compte environ 144 œuvres. Elle réunit les plus importants tableaux de figures de Caillebotte mais aussi un important ensemble d’études peintes et de dessins préparatoires pour ses compositions les plus célèbres, comme « Raboteurs de parquets » ou « Le Pont de l’Europe » (Genève, musée du Petit Palais).
« Partie de bateau [Canotier au chapeau haut de forme] » (vers 1877-1878) par Gustave Caillebotte – Musée d’Orsay, acquis grâce au mécénat exclusif de LVMH, 2022« Rue de Paris; temps de pluie » (1877) par Gustave Caillebotte – The Art Institute of Chicago, Charles H. and Mary F. S. Worcester Collection, 1964.336
Caillebotte n’observe et ne peint que ses contemporains les plus immédiatement proches de lui : ses frères, ses amis, les passants dans les rue de Paris au bas de chez lui, des ouvriers ou domestiques travaillant pour sa famille, les hommes avec qui il canote sur l’Yerres où navigue sur la Seine.
À gauche : « Raboteurs de parquet » (1876) par Gustave Caillebotte – Collection particulière / à droite : Détail de « Les Raboteurs de parquet » (1875) par Gustave Caillebotte – Musée d’OrsayDétail de « Raboteurs de parquets [Les Raboteurs de parquet] » (1875) par Gustave Caillebotte (1848–1894) – Musée d’Orsay, don des héritiers de Gustave Caillebotte par l’intermédiaire d’Auguste Renoir, son exécuteur testamentaire, 1894Détail d’une étude pour « Raboteurs de parquets : jeune homme assis par terre, vu de profil gauche » (vers 1875) par Gustave Caillebotte – Musée d’Art et d’Histoire Pissarro (Pontoise)
L’audace de son art, avec ses cadrages immersifs et « photographiques » inédits et son goût des puissants contrastes de lumière et de couleurs, réside aussi dans la façon dont il a fait entrer de nouvelles figures dans l’histoire de la peinture, comme celles de l’ouvrier urbain, du sportif ou encore de l’homme nu à sa toilette.
« Canotiers [Canotiers ramant sur l’Yerres] » (1877) par Gustave Caillebotte – Collection particulière« Homme s’essuyant la jambe » (vers 1884) par Gustave Caillebotte – Collection particulière
Dans un monde en mutation, où le « triomphe de la virilité » (selon l’expression de l’historien Alain Corbin) commence doucement à se fissurer, ces figures nouvelles participent alors pleinement à la redéfinition d’un nouvel idéal masculin viril et moderne. Idéal qui est aussi celui de l’artiste, qui semble aussi bien s’identifier à ces hommes que les admirer.
Détail de « Jeune homme à sa fenêtre » (1876) par Gustave Caillebotte – J. Paul Getty Museum (Los Angeles)
La plupart des modèles que Caillebotte fait poser dans son appartement sont de jeunes hommes non mariés et sans enfant comme lui, rentiers, fonctionnaires ou artistes. Certains sont saisis dans des attitudes contemplatives, regardant la ville à distance depuis les balcons, d’autres, installés plus ou moins confortablement dans des sofas et fauteuils, nous jettent des regards où se lit une certaine gravité ou plus simplement l’ennui.
« Autoportrait au chevalet » (1879) par Gustave Caillebotte – Collection particulière
À travers les sections de l’exposition se dessine, en creux, un portrait de Caillebotte aux multiples facettes (le bourgeois, le peintre impressionniste, le collectionneur et l’amateur, le célibataire, le sportif etc.), mais qui garde encore une part de son mystère.
« Les rose, jardin du Petit-Gennevilliers » (vers 1886) par Gustave Caillebotte – Collection particulière
Commissariat de l’exposition
Musée d’Orsay Paul Perrin, conservateur en chef et directeur de la conservation et des collections, musée d’Orsay ; avec la collaboration de Fanny Matz, chargée d’études documentaires au musée d’Orsay, Paris.
8 octobre 2024 – 19 janvier 2025
J. Paul Getty Museum Scott Allan, curator of Paintings, The J. Paul Getty Museum.
25 février – 25 mai 2025
Art Institute of Chicago Gloria Groom, Curator of Painting and Sculpture of Europe and chair and David and Mary Winton Green, The Art Institute of Chicago ; avec la collaboration de Megan True, curatorial assistant, Department of Painting and Sculpture of Europe, The Art Institute of Chicago.
29 juin – 5 octobre 2025
« Le Pont de l’Europe » (1876) par Gustave Caillebotte – Association des amis du Petit Palais (Genève)
Présentée dans l’appartement de Catherine de Médicis au château d’Écouen, l’exposition met en lumière la symbolique et les transformations de la figure équestre au cours de la Renaissance. Elle réunit plus de 160 œuvres provenant d’institutions étrangères et françaises : la collection du roi d’Angleterre, le musée du Louvre, la Bibliothèque nationale de France, le musée national du château de Pau, les Archives nationales, le musée de l’Armée, la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, le musée Carnavalet…
Dans la culture occidentale, la figure du cavalier incarne l’ambition du pouvoir. Durant la Renaissance, les grands personnages de la cour de France ont particulièrement recours à ce thème et les artistes à leur service œuvrent à créer des mises en scènes inédites.
Issue de la tradition médiévale, le portrait à cheval sur le champ de bataille ou en tournoi reste intrinsèquement lié à la chevalerie. L’image équestre est profondément associée au pouvoir noble, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes.
Sous le règne de Charles VIII, les nouvelles images équestres montrent un personnage sur un cheval majestueux et au pas, à rebours de la fougue chevaleresque, ou bien sur un char. Le portrait réaliste se mêle avec des allégories ou avec le souvenir des empereurs romains du passé. Les grandes fêtes et les entrées royales, où la parade à cheval joue un grand rôle, participent aussi au renouvellement de la mise en scène équestre en peinture et en sculpture.
Commissariat de l’exposition
Guillaume Fonkenell, conservateur en chef du patrimoine au musée national de la Renaissance au château d’Ecouen