Exposition « Théodore Rousseau. La Voix de la forêt »
5 mars – 7 juillet 2024
Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris
Théodore Rousseau (1812-1867), qui a fait de la nature son motif principal, son monde et son refuge. Devenu chef de file de la colonie d’artistes qui fréquente le village de Barbizon et la forêt de Fontainebleau, il arpente la forêt, exécutant des esquisses sur le motif avant de réaliser ses œuvres définitives dans son atelier. L’engagement de Rousseau et d’autres artistes aboutira à la protection d’une partie de la forêt de Fontainebleau en 1853.
Pour vous accompagner dans l’exposition, suivez Servane Dargnies-de Vitry, conservatrice peinture au musée d’Orsay et commissaire scientifique de l’exposition.
En 1834, Théodore Rousseau séjourne au col de la Faucille, dans le Jura, qui offre un point de vue unique sur le massif du Mont Blanc. Désireux de traduire sur la toile l’immensité qui l’environne, il délaisse la perspective traditionnelle et l’exactitude topographique. Sa toile représente un abîme plutôt qu’un panorama. Le tableau, dépourvu de toute présence humaine, met au premier plan le sentiment de l’artiste face au déchaînement des éléments.
À la fois romantique et réaliste, Rousseau brouille aussi les frontières entre peinture et dessin, entre esquisse et œuvre achevée. Il expérimente, ajoute de la matière, retouche inlassablement ses toiles, allant jusqu’à les surcharger pour faire sentir la vie des forêts.
« Naturaliste entraîné sans cesse vers l’idéal », comme l’écrit Baudelaire, il joua un rôle fondamental dans l’affirmation d’une nouvelle école française de paysage au milieu du XIXe siècle, ouvrant la voie à l’impressionnisme.
Même si la toile est restée à l’état d’ébauche, on distingue sur le tableau ci-dessus, presque au centre de la composition, un homme, en hauteur, nouant une corde sur le tronc du chêne principal. D’autres bûcherons, tout à gauche, tirent sur une autre corde pour abattre le chêne le plus éloigné. Au premier plan, un arbre gît en travers du passage. Le titre donné par l’artiste, « Le Massacre des Innocents », évoque le récit biblique du meurtre de tous les enfants de moins de deux ans dans la région de Bethléem, sur l’ordre du roi Hérode. En comparant les chênes à ces innocents tués, Rousseau a pour objectif d’éveiller les consciences contre la destruction des environnements forestiers induite par l’industrialisation.
Commissariat de l’exposition
Commissariat général
Annick Lemoine, conservatrice en chef du patrimoine directrice du Petit Palais
Commissariat scientifique
Servane Dargnies-de Vitry, conservatrice peinture au musée d’Orsay
En savoir +
Consultez le site Internet du Petit Palais.
Exposition « Théodore Rousseau. La Voix de la forêt »
5 mars – 7 juillet 2024
Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris
Avenue Winston Churchill
75008 Paris