Exposition « La part de l’ombre. Sculptures du sud-ouest du Congo »
14 décembre 2021 – 10 avril 2022
Musée du Quai Branly – Jacques Chirac
Au-delà des emblématiques masques liés au rite initiatique des jeunes garçons, l’exposition du Quai Branly dévoile la statuaire en bois du Sud-Ouest du Congo à travers 163 œuvres.
Si cette région est réputée pour ses créations plastiques, les connaissances touchant à ces objets sont aujourd’hui encore très inégales. En effet, des dizaines de cultures du sud-ouest du Congo ont été « oubliées » par les ethnologues alors que d’autres ont été plus fréquemment mises en lumière.
Découvrez les richesses de la collection conservée au musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren (Belgique) en suivant Julien Volper, conservateur des collections ethnographiques de ce musée.
Commissariat de l’exposition
Julien Volper est conservateur des collections ethnographiques de l’AfricaMuseum (Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, Belgique). Il a participé à plusieurs expositions en tant que conseiller scientifique ou commissaire dont : « Masques Géants du Congo » (Bruxelles, 2015) et « Du Jourdain au Congo : art et christianisme en Afrique centrale » (musée du quai Branly, 2016).
Tous les masques exposés étaient portés par des hommes, même ceux représentant des personnages féminins.
Le « mukanda » est un rite d’initiation masculine qui existait dans tout le sud de l’actuelle République Démocratique du Congo mais aussi dans une partie de l’Angola et de la Zambie. Ce rituel, auquel devaient se soumettre tous les garçons et adolescents, débutait par la circoncision et était suivi par une réclusion de plusieurs mois dans un camp en dehors du village. Divers enseignements étaient dispensés, touchant tout autant à la sexualité qu’à l’apprentissage de diverses activités utiles à leur future vie familiale et communautaire – la chasse notamment – ou bien encore aux connaissances des lois et coutumes.
La diversité des fonctions de la statuaire est présentée par des pièces dont la plupart peuvent être considérées comme des « fétiches », à savoir des objets faits de main d’homme et dotés, par le biais de rites précis, de certains pouvoirs. Cependant, certaines statues avaient plutôt une fonction liée à la chasse, l’anti-sorcellerie ou bien encore la guérison de maladies.
La sculpture figurative du sud-ouest du Congo ne se limite pas à la statuaire et aux masques. En effet, il existait d’autres catégories d’objets dont l’iconographie accordait une place importante à la représentation humaine ou animale : les armes, les outils , les pendentifs en ivoire, les appuis-nuque et les sièges ou encore d’étonnants instruments divinatoires articulés arborant un masque miniature.
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
« … un musée se tient toujours en équilibre sur la ligne des savoirs, appelant sans doute moins un franchissement qu’un déploiement, un approfondissement par lequel s’entrouvrent plus nettement les horizons, sensibles et intellectuels, auxquels l’ombre confère un relief entier. » – Emmanuel Kasarhérou, Président musée du quai Branly – Jacques Chirac
En savoir +
– Sur le site Internet du musée du Quai Branly