Exposition « Ingres avant Ingres. Dessiner pour peindre »
18 septembre 2021 – 9 janvier 2022
Musée des Beaux-Arts d’Orléans
Le musée des Beaux-Arts d’Orléans propose la première exposition jamais organisée autour des œuvres de jeunesse de Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867). Si cette période de sa vie est relatée dans les études monographiques, elle fait généralement l’objet d’un traitement sommaire, laissant perdurer certaines attributions et datations problématiques.
Au travers de soixante-neuf œuvres, dont deux sont inédites et la plupart rarement présentées, l’exposition permet de mieux comprendre les fonctions du dessin dans la pratique de ce jeune peintre en devenir, depuis son enfance à Montauban jusqu’à son départ pour Rome en 1806.
Suivez Mehdi Korchane, responsable de la conservation des arts graphiques du musée des Beaux-Arts d’Orléans et commissaire scientifique de l’exposition, pour découvrir les œuvres de jeunesse de Jean Auguste Dominique Ingres.
Commissariat de l’exposition
Mehdi Korchane est responsable de la conservation des arts graphiques des musées d’Orléans depuis janvier 2020. Ancien pensionnaire de l’Académie de France à Rome et auteur d’une thèse sur Pierre Guérin, il prépare actuellement le catalogue raisonné des dessins français du XVIIIe siècle des musées d’Orléans.
Ingres père et fils
Né à Montauban le 29 août 1780, Jean Auguste Dominique est le premier enfant de Joseph Marie Ingres (1755-1814), principal artiste de la cité, et d’Anne Moulet (1758-1817), fille d’un perruquier. Le couple vivra assez tôt désuni. Mais si l’époux néglige son foyer et sa progéniture, il nourrit une adoration pour son premier garçon, lequel manifeste des dons précoces pour le dessin. Après lui avoir inculqué les premiers rudiments du dessin, il l’envoie poursuivre ses études à l’Académie royale de peinture et de sculpture de Toulouse.
Les débuts du portraitiste à Paris
À l’été 1797, Jean part à Paris parfaire sa formation auprès de Jacques Louis David (1748-1825). Tout en se perfectionnant auprès du peintre d’histoire le plus célèbre de son temps, Ingres approfondit en autodidacte sa pratique de portraitiste. S’il est d’abord influencé par Jean-Baptiste Isabey (1767-1855), il s’en démarque progressivement en expérimentant la technique de la pierre noire estompée dans des études de grandes dimensions.
Figures du désir
Le corpus des portraits dessinés du début des années 1800 révèle, dans l’entourage du jeune Ingres, une présence féminine insistante, avec Mesdemoiselles Harvey, Norton, Bansi, Adanson et Forestier. Les lignes de ces modèles féminins lui révèlent des intuitions plastiques qu’il développera bientôt en peinture.
C’est à cette époque que Ingres copie des gravures érotiques du XVIe siècle.
Influences maniéristes
C’est à Montauban que Ingres s’essaie à copier les maîtres anciens lorsque son père lui remet « un grand portefeuille qui contenait trois ou quatre cents estampes d’après Raphaël, le Titien, le Corrège, Rubens, Téniers, Watteau et Boucher – il y avait de tout ». Cette habitude dès lors ne le quittera plus.
Le défi du nu
L’étude du nu masculin constitue le socle de la formation académique. Toutefois, aucune de académies dessinées réglementaires de l’artiste n’est aujourd’hui conservée. En revanche, un petit ensemble de croquis d’après le modèle vivant, datant de son premier séjour parisien, pourrait indiquer que l’artiste a privilégié cette pratique à celle des dessins académiques traditionnels de plus grandes dimensions.
Dessiner l’histoire
À l’automne 1797, Ingres devient l’élève de Jacques Louis David (1748-1825) à Paris, avec le prix de Rome comme objectif et la peinture d’histoire pour horizon. Lauréat du concours de peinture historique de 1801, c’est à l’automne 1806 qu’il peut enfin rejoindre l’Académie de France à Rome.
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
En savoir +
Consultez la page spéciale dédiée à l’exposition sur le site Internet de la Ville d’Orléans.
Très belle exposition vue hier à Orléans