[Visite privée] Exposition « Etre sculptrice à Paris » au musée Camille Claudel

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Cette visite privée sera disponible sur cette page à partir du samedi 18 octobre à 19h.

Exposition « Etre sculptrice à Paris au temps de Camille Claudel »
13 septembre 2025 – 4 janvier 2026
Musée Camille Claudel (Nogent-sur-Seine)

Elles étaient sculptrices à Paris tout comme Camille Claudel. Elles ont réussi – pour certaines d’entre elles – à tracer leur chemin dans un univers artistique et une société essentiellement masculins.
L’exposition réunit les créations de plusieurs artistes de tout premier plan : Marie Cazin, Madeleine Jouvray, Jessie Lipscomb, Agnès de Frumerie, Jane Poupelet et bien d’autres. Françaises ou étrangères, souvent filles ou épouses d’artistes, elles ont été les camarades d’atelier, les amies, ou parfois les rivales de Camille Claudel. Certaines l’ont précédée, d’autres lui ont succédé.

Pour cette visite privée, vous êtes accompagnés par Pauline Fleury, adjointe de la conservatrice et co-commissaire de l’exposition du musée Camille Claudel.

À gauche : « La Source » (1891) par Laure Coutan-Montorgueil (1855-1915) – Musée du Berry (Bourges)
« L’Étude » ou « L’École » et « La Charité » ou « La Crèche »(1893) par Marie Cazin (1844-1924) – Musée des Beaux-arts de Tours

Les stéréotypes liés à la prétendue faiblesse féminine et l’image virile associée à la sculpture ont longtemps été considérés incompatibles. L’exclusion des femmes de l’enseignement artistique, notamment à l’École nationale des Beaux-Arts, ainsi que les contraintes économiques de la sculpture traditionnelle (coût du bronze ou du marbre, recours à des ouvriers) constituaient autant d’obstacles à leur entrée dans cette discipline.

Au centre : Double buste, Carolina Benedicks-Bruce et William Blair Bruce (1897) par Carolina Benedicks-Bruce (1856-1935) – Själsö, Konstnärshemmet Brucebo (Suède)

La première section de l’exposition s’attache à celles qui, malgré tout, parviennent à poursuivre leur vocation et à s’imposer sur la scène parisienne, selon des parcours et des stratégies variés. Leurs œuvres sont reçues au Salon et saluées par la critique.

« Portrait de Marie Cazin » (1868-1870) par Jean-Charles Cazin (1841-1901) – Musée des Beaux-Arts de Tours

Marie Cazin (1844-1924), Charlotte Besnard (1854-1931) ou encore Jeanne Itasse (1855-1941) ont ainsi évolué à l’abri de la renommée d’un époux ou d’un père artiste. D’autres, comme Laure Coutan-Montorgueil (1855-1915), issue d’une famille d’artisans, et Marguerite Syamour (1857-1945), élevée dans un milieu intellectuel progressiste, ont connu les difficultés liées à la pratique de la sculpture sans subir d’opposition de leur entourage.

« La Primevère » (1899) par Alfons Mucha (1860-1939) – Bibliothèque Forney (Paris)
« Blanche Moria dans son atelier » (entre 1904 et 1908) par Blanche Polonceau (1843-1914) – Musée d’Art et d’Archéologie de Guéret

Un cas particulièrement remarquable est celui de Blanche Moria (1859-1926), qui, bien que née dans une famille de commerçants, est reconnue comme « artiste-statuaire » à son décès. Toutes appartiennent à cette génération de « travailleuses obscures », selon les mots de la peintre Louise Catherine Breslau (1856-1927), qui acceptent « les privations les plus dures pour pouvoir vivre leur rêve d’art ».

Exposition « Etre sculptrice à Paris au temps de Camille Claudel » au musée Camille Claudel (Nogent-sur-Seine)

La deuxième partie de l’exposition s’ouvre sur une période de compagnonnage artistique entre Camille Claudel et ses contemporaines.

Louise Claudel (vers 1886) par Camille Claudel (1864-1943) – Musée Camille Claudel

En septembre 1880, Claudel s’installe à Paris avec sa famille, d’abord au 135 boulevard du Montparnasse, puis, en 1881, au 111 rue Notre-Dame-des-Champs. Tout près de leur appartement, au 10 rue de la Grande Chaumière, se trouve l’Académie Colarossi, une alternative moderne à l’enseignement traditionnel de l’École nationale des Beaux-Arts. À la fois école privée et atelier libre, l’Académie est réputée pour son enseignement mixte et ses cours de sculpture d’après modèle.

« Sigrid af Forselles » par Ida Fielitz (1847-après 1913) – Loviisa Town Museum (Finlande)

Claudel y étudie aux côtés d’autres jeunes artistes femmes, françaises et étrangères : Madeleine Jouvray (1862-1935), Jessie Lipscomb (1861-1952), Sigrid af Forselles (1860-1935) ou encore Carolina Benedicks-Bruce (1856-1935).

Auguste Rodin (vers 1884-1885) par Camille Claudel (1864-1943) – Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

La troisième séquence de l’exposition aborde les relations des femmes sculpteurs avec Auguste Rodin, entre transmission, influence et désir d’émancipation.

Au centre : « Douleur d’âme » ou « L’Esclave » (1888-1889) par Madeleine Jouvray (1862-1935) – Musée Baron Martin
« La Danaïde (grand modèle) » (1885) par Auguste Rodin (1840-1917) – Musée Rodin (Paris)

À l’automne 1882, lorsque Rodin remplace Alfred Boucher, parti pour Florence, afin de superviser l’atelier de Claudel rue Notre-Dame-des-Champs, il découvre un groupe de jeunes femmes déterminées à se faire reconnaître comme professionnelles et rivalisant pour attirer son attention. Grâce à la commande de « La Porte de l’Enfer », Rodin a installé deux ans plus tôt un grand atelier au Dépôt des marbres, qu’il organise comme une entreprise collaborative. Autour de 1884, Claudel rejoint cet atelier comme élève.

Au premier plan : « Colin Maillard » (1909) par Yvonne Serruys (1873-1953) – Collection particulière

Après leur rupture en 1893, Camille Claudel cherche à tout prix à se libérer de l’influence du maître. Dans une lettre à son frère, elle déclare, triomphante : « Tu vois que ce n’est plus du tout du Rodin. » L’atelier devient un espace isolé où Claudel s’inspire uniquement de ses expériences personnelles.

Au centre : « Imploration » (1928) par Jane Poupelet (1874-1932) – Collection particulière

Commissariat de l’exposition

Anne Rivière, historienne de l’art
Pauline Fleury, adjointe à la conservatrice du musée Camille Claudel

« Giganti » (vers 1885) par Jessie Lipscomb (1861-1952) – Collection particulière

En savoir +

Consultez le site Internet du musée Camille Claudel.

Camille Claudel par Jessie Lipscomb (1861-1952) – Bronze (vers 1883-1886) – Collection particulière

Exposition « Etre sculptrice à Paris au temps de Camille Claudel »
13 septembre 2025 – 4 janvier 2026
Musée Camille Claudel
10 Rue Gustave Flaubert
10400 Nogent-sur-Seine

Prochaines étapes de l’exposition :
– du 31 janvier au 1er juin 2026 au musée des Beaux-Arts de Tours
– du 27 juin au 8 novembre 2026 au musée de Pont-Aven

Musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine

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