Exposition « Fuji, pays de neige »
15 juillet – 12 octobre 2020
Musée national des arts asiatiques – Guimet
Classé au patrimoine mondial de l’Unesco au titre de lieu sacré et source d’inspiration artistique, le mont Fuji (« Fujisan ») est un volcan situé à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tokyo. Symbole de l’archipel et plus haut sommet du Japon, il s’élève à 3 776 mètres d’altitude.
Jusqu’au 12 octobre 2020, le Musée national des Arts Asiatiques – Guimet présente une importante sélection de sa riche collection d’estampes japonaises autour du mont et des paysages enneigés du Japon.
On ne sait pas assez ce que nos paysagistes contemporains ont emprunté à ces images [d’Hokusai], surtout Monet. » – Edmond de Goncourt dans son Journal (17 février 1892)
Lieu sacré et source d’inspiration artistique
Le mont Fuji est connu comme une montagne sacrée depuis le 7e siècle au moins, aussi bien dans le shintoïsme – la religion ancestrale du Japon – que dans le bouddhisme. Pour le shintoïsme, il renfermerait l’élixir d’immortalité qui, en se consumant, laisserait apercevoir de temps à autre un panache de fumée. La divinité shinto Asama no Okami résiderait à son sommet. Pour le bouddhisme, la forme du mont évoque celle du lotus à huit pétales autour d’un bouton blanc.
Le symbolisme religieux de la montagne, associé à la symétrie et à la perfection de ses formes, la désignait comme un sujet de prédilection pour les artistes japonais, que ce soit sur les rouleaux peints, les estampes ou les objets d’art.
Depuis que le ciel et la terre se sont séparés
la haute cime du mont Fuji
se dresse à Suruga
noble et altière
telle une divinité. » – Poème de Yamabe no Akahito (Manyôshû, 317)
Les estampes
Après des décennies de guerres féodales, l’ère Edo (1603-1868) ouvre une longue période de stabilité et de fermeture du Japon. Une riche classe marchande prend alors son essor. Des supports visuels nouveaux apparaissent : les estampes.
Le Fuji représenté
Quand bien même il n’est pas le sujet principal, le mont Fuji apparaît de manière récurrente à l’arrière-plan de nombre d’estampes et peintures. Toutefois, le volcan que l’on aperçoit dans un coin n’est pas toujours le Fuji réel mais sa représentation, que ce soit sur un écran ou un panneau décoratif, un kimono ou un éventail.
Le pays de neige
Au-delà du mont Fuji, l’exposition rend aussi hommage à ce « pays de neige » dont Kawabata Yasunari (1899-1972) a fait le titre de l’un de ses romans.
Pour représenter la neige, les artistes japonais utilisent le blanc du papier, travaillant « en réserve » et inventent alors des procédés formels d’une grande modernité.
La neige chez les artistes modernes
Avec les artistes modernes, le manteau blanc met en exergue la réverbération des premiers éclairages au gaz. L’artiste Kiyochika fait fusionner l’aquarelle et l’estampe.
Un fonds de 11.000 estampes
Les estampes sont des œuvres fragiles, particulièrement sensibles à la lumière, ce qui fait qu’elles sont exposées pendant une durée limitée. Le musée Guimet a fait le choix d’une présentation annuelle d’œuvres sélectionnées dans son fonds d’environ 11.000 estampes.
En savoir +
Sur l’exposition en consultant la page spéciale sur le site Internet du musée national des arts asiatiques – Guimet
Sur le mont Fuji dans la culture du Japon en consultant le site nippon.com