Exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance »
22 octobre 2020 ‐ 21 juin 2021
Musée du Louvre
La nouvelle grande exposition du musée du Louvre est un émerveillement ! Elle nous plonge au cœur d’une période charnière de la Renaissance, où le style inventé par Donatello et les sculpteurs à Florence arrive à maturité. Elle nous fait voyager dans toute l’Italie depuis la seconde moitié du Quattrocento jusqu’au début du XVIe siècle.
Cliquez ici pour découvrir la visite privée (22 minutes) de l’exposition avec Marc Bormand, conservateur en chef du patrimoine au département des sculptures du Louvre.
En regardant les antiques : la fureur et la grâce
Marqués principalement par la leçon de Donatello, la sculpture et les arts en Italie dans la seconde moitié du Quattrocento se caractérisent par la recherche de nouvelles formes expressives.
La grâce
C’est un bas-relief antique avec des vestales procédant à un sacrifice qui introduit le thème de la « grâce ». Des drapés élégants permettent aux artistes de révéler le charme de la figure féminine, qui débouche sur la représentation ultime de la grâce à travers le nu.
La fureur
Les artistes cherchent à exprimer toutes les émotions humaines à travers le langage du corps, à décrire la force et la vigueur physique des corps combattants.
Sur cette plaquette en bronze doré, œuvre de Moderno (photo ci-dessus), le corps d’Antée, avec la tête renversée et les jambes agitées de soubresauts, semble vivre ses ultimes convulsions sous l’étreinte mortelle d’Hercule.
Florence 1503‐1506 : l’école du monde
À l’aube du XVIe siècle, Florence reprend à Rome la prééminence artistique. C’est sur les parois de la salle du conseil du Palazzo Vecchio que vont rivaliser ses deux enfants les plus illustres, Léonard de Vinci et Michel-Ange.
L’art sacré : pour émouvoir et convaincre
L’art sacré met lui aussi l’accent sur la représentation du corps et sur l’emprise qu’exercent sur lui les mouvements de l’âme.
Émouvoir et convaincre deviennent les deux propos de la sculpture religieuse de la seconde moitié du Quattrocento.
Passions
Le thème de la Passion du Christ permet à Donatello, dans les années 1450, de déployer sa pleine maîtrise du traitement des émotions dans un langage plastique où le drame humain est rendu avec une expressivité toujours plus vive.
Appeler les fidèles
À Sienne, Francesco di Giorgio Martini explore la profondeur de l’âme humaine dans les visages de saint Jean Baptiste et de saint Christophe, l’un fort d’une puissance presque herculéenne et l’autre au visage empreint d’une sérénité tout en retenue.
Le théâtre des sentiments
Le thème de la « Déploration du Christ » offre un véritable théâtre des sentiments, notamment avec la gestuelle dramatique de saint Jean et de Marie Madeleine.
De Dionysos à Apollon
Les dernières décennies du XVe siècle, la sculpture développe la recherche d’une nouvelle harmonie, offrant une vision de l’homme plus apaisée.
La réflexion inépuisable sur l’Antiquité classique s’exprime dans les œuvres élaborées à partir des grands modèles classiques comme le « Tireur d’épine » ou le « Laocoon ».
Le style doux
Les figures blanches d’Andrea della Robbia, d’où irradie la lumière, mêlent beauté idéale et beauté divine à travers un adoucissement des formes, proche des idéaux religieux portés par le prédicateur Savonarole.
Rome centre du monde
Les papes comme le haut clergé rivalisent pour passer aux peintres, aux sculpteurs et aux architectes les plus importants des commandes qui renforcent leur prestige. La présence côté à côté de Raphaël, de Bramante ou de Michel-Ange fait de la ville de Rome un creuset artistique incomparable.
La naissance de la « manière moderne »
Giorgio Vasari, Léonard, Raphaël et surtout Michel-Ange sont à l’origine de cette « bonne manière », qui s’appuie sur le dessin, définie comme « l’usage de représenter ce qu’il y a de plus beau, d’assembler les plus belles mains, les plus belles têtes, les plus belles jambes afin d’obtenir la plus belle figure possible et d’en tirer parti pour tous les personnages de la composition ».
Michel‐Ange: incarner le sublime
Michel-Ange est appelé à Rome par le pape Jules Il pour concevoir son monument funéraire. Après un premier projet colossal, interrompu par la commande de la voûte peinte de la chapelle Sixtine, un second projet présenté un monument adossé à une paroi, comportant de multiples figures, dont font partie les deux Esclaves.
Rome 1506 : Le Laocoon
En janvier 1506 est mis au jour un imposant groupe sculpté de trois personnages en marbre, le « Laocoon ». L’œuvre est identifiée comme étant celle citée par Pline l’Ancien dans son « Histoire naturelle », une sculpture « qui a mérité la gloire (…) œuvre que l’on doit juger au-dessus de toute autre, en peinture comme en sculpture ».
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
Source : panneaux de l’exposition
En savoir +
Sur le site Internet du musée du Louvre consacré à l’exposition.
Exposition « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel‐Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance »
22 octobre 2020 ‐ 21 juin 2021
Musée du Louvre
Bonjour,
Très heureux de voir que les plaquettes prêtées par la BnF vous ont plu ! J’en profite pour corriger une erreur qui s’est glissée dans vos légendes. Le « Hercule et Antée » « (vers 1495) par l’atelier d’Andrea Mantegna – Musée du Louvre » est en réalité une oeuvre de Moderno, prêtée par la BnF (n° inv. A-V.2532).
Bien cordialement,
Paul Froment, conservateur du patrimoine, BnF
Bonjour Monsieur,
Une œuvre magnifique !
Je vous remercie d’avoir pris le temps de rédiger ce commentaire. L’erreur d’attribution est à présent corrigée ; le texte d’accompagnement a été modifié.
Encore merci !
Très cordialement.
Le Scribe
Belle présentation, comme d’habitude, de cette exposition qui commence bientôt ! Aurons nous droit à de petites vidéos explicatives ? Photos magnifiques aussi ! Merci bcp 😉
L’expo sera-t-elle prolongée?
L’exposition avait été prolongée jusqu’au 21 juin. Elle a fermé ses portes à cette date.
Bonjour,
Très heureux de voir que les plaquettes prêtées par la BnF vous ont plu ! J’en profite pour corriger une erreur qui s’est glissée dans vos légendes. Le « Hercule et Antée » « (vers 1495) par l’atelier d’Andrea Mantegna – Musée du Louvre » est en réalité une oeuvre de Moderno, prêtée par la BnF (n° inv. A-V.2532).
Bien cordialement,
Paul Froment, conservateur du patrimoine, BnF
Bonjour Monsieur,
Une œuvre magnifique !
Je vous remercie d’avoir pris le temps de rédiger ce commentaire. L’erreur d’attribution est à présent corrigée ; le texte d’accompagnement a été modifié.
Encore merci !
Très cordialement.
Le Scribe
Un reportage remarquable. Beau !!
Ravie ♥️
Belle présentation, comme d’habitude, de cette exposition qui commence bientôt ! Aurons nous droit à de petites vidéos explicatives ? Photos magnifiques aussi ! Merci bcp 😉
La visite privée de l’exposition a été tournée hier. 😉 Diffusion prévue dans une dizaine de jours.
Merci c’est divin ! Je cours de suite au Louvre.