Exposition « Graver pour le roi. Collections historiques de la Chalcographie du Louvre »
21 février – 20 mai 2019
Rotonde Sully – Musée du Louvre
Le mot chalcographie signifie « écriture sur cuivre ». Il sert à désigner en premier lieu l’art de la gravure sur cuivre et sur tout autre support de métal. Par extension, il identifie le lieu où sont conservées les planches gravées.
Créée en 1797, la Chalcographie du Louvre a pour vocation de diffuser l’image des chefs-d’œuvre du musée par l’estampe. Elle conserve plus de 14.000 matrices gravées sur cuivre.
La Chalcographie du Louvre est née de la réunion de trois collections constituées depuis le XVIIIe siècle : le Cabinet du roi comprenant près de mille plaques célébrant le « Roi-Soleil » ; le fonds des Menus-Plaisirs qui diffusa l’image des grandes cérémonies de la Cour et des réjouissances publiques et la collection de l’Académie royale de peinture et de sculpture.
La nouvelle exposition du Département des Arts Graphiques présente près de soixante-dix matrices gravées, exposées en regard de dessins.
L’art des graveurs
L’exposition permet de découvrir l’art de la gravure en rendant hommage à de grands artistes souvent méconnus.
Parmi les différentes expressions de l’art plastique, l’eau-forte est celle qui se rapproche le plus de l’expression littéraire et qui est le mieux faite pour trahir l’homme spontané. Donc, vive l’eau-forte. » – Charles Baudelaire dans « L’’eau-forte est à la mode »
Les vraies images sont des gravures. L’imagination les grave dans notre mémoire. Elles approfondissent des souvenirs vécus, elles déplacent des souvenirs vécus pour devenir des souvenirs de l’imagination. » – Gaston Bachelard
En une sélection très personnelle de quelques œuvres, je vous invite à un tour d’horizon de certaines sections de l’exposition.
Les collections artistiques
Louis XIV constitua une grande collection de tableaux de maîtres italiens et de statues et bustes antiques. Au cours des années 1670, des graveurs représentèrent certaines de ces œuvres sur cuivre.
Colbert fit également graver les tableaux de l’histoire d’Alexandre peints par Charles Le Brun dans les années 1660 pour la manufacture des Gobelins.
Les bâtiments royaux
Plusieurs séries de gravures témoignent du poids symbolique que l’architecture et les jardins de Versailles eurent dans la représentation du siècle de Louis XIV, monarque qualifié de « roi bâtisseur ». Elles ont participé à la diffusion, dans l’Europe entière, du modèle des jardins « à la française « .
Sébastien Leclerc grava les cartons de tapisserie peints par Charles Le Brun sur le cycle des Saisons et des Éléments.
L’histoire du roi
Le Cabinet du roi voulut d’abord montrer par l’estampe les fêtes et les grandes réalisations architecturales et scientifiques du règne de Louis XIV. Mais nombre de commandes de gravures faites par l’administration royale eurent pour finalité de mettre en scène visuellement l’histoire du roi.
Les fêtes royales sous Louis XV et Louis XVI
À partir du règne de Louis XV, Les Menus-Plaisirs, qui dépendaient de la Maison du roi, souhaitèrent reprendre, les commandes de gravures afin d’immortaliser les fêtes et divertissements que cette administration était chargée d’organiser, notamment à l’occasion des mariages princiers.
Les morceaux de réception
Fondée en 1648, l’Académie royale accueillit des graveurs dans ses rangs dès les années 1660. Les graveurs avaient obtenu de Louis XIV que la pratique de leur art soit libre et non encadrée. L’Académie fut donc beaucoup moins contraignante avec eux sur la remise d’un morceau de réception, cet usage étant resté beaucoup plus strict pour tous les autres artistes.
Les achats par l’Académie de Fonds de planches gravées
Durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, près de 500 plaques d’après des tableaux de Nicolas Poussin, Charles Le Brun, Pierre Paul Rubens et Antoine Van Dyck furent acquis par l’Académie en provenance de plusieurs fonds de planches gravées d’éditeurs parisiens.
Diffuser les chefs-d’œuvre du Louvre
Après la création en 1797 de la Chalcographie du Louvre, ces planches gravées continuèrent à être imprimées pendant près de deux siècles.
Le Louvre vient d’annoncer qu’à partir de 2020, les matrices antérieures à 1848 ne pourront plus servir à l’impression dans les ateliers de la Réunion des musées nationaux.
Source : dossier de presse de l’exposition
En savoir +
Sur la page dédiée à l’exposition sur le site Internet du Louvre