[Exposition] « Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre »

1447

Exposition « Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre »
22 septembre 2022 – 16 janvier 2023
Rotonde Sully Sud
Musée du Louvre

Dans les toutes premières années du Cinquecento, un style nouveau de dessins apparaît, caractérisé par des effets d’ombre et de lumière particulièrement intenses, qui ouvrent la voie à la manière moderne.

À travers une sélection de 44 feuilles, la nouvelle exposition proposée par le département des Arts graphiques du Louvre permet de découvrir l’évolution du dessin bolonais tout au cours du XVIe siècle. Aux côtés d’artistes majeurs de la période, des personnalités restées parfois encore dans l’ombre sont mises en avant.

Le Cabinet des dessins du Louvre conserve environ 500 dessins de l’École bolonaise du XVIe siècle. Cette exposition est une nouvelle occasion d’admirer l’incroyable richesse des collections d’Arts graphiques du musée !

« Judith mettant la tête d’Holopherne dans le sac tenu par sa servante » (vers 1505) par Francesco Raibolini, dit Francesco Francia (vers 1447 – 1517) – Département des Arts graphiques du Louvre
Détail de « Judith mettant la tête d’Holopherne dans le sac tenu par sa servante » (vers 1505) par Francesco Raibolini, dit Francesco Francia (vers 1447 – 1517) – Département des Arts graphiques du Louvre

Les origines de la collection

L’ensemble de dessins bolonais conservés au Louvre provient en partie de la collection du banquier d’origine allemande Everhard Jabach, acquise en 1671 pour le Cabinet du roi, des saisies révolutionnaires, mais également d’un certain nombre de dons reçus aux 19e et 20e siècles, notamment celui de la collection du baron Edmond de Rothschild.

Le premier classicisme bolonais

Au début du Cinquecento, la ville de Bologne connaît un élan artistique d’exception favorisé par la pensée humaniste diffusée par les érudits de l’Université. Francesco Francia (vers 1447-1517) développe un atelier florissant, produisant des oeuvres d’un raffinement extrême. Ses dessins se caractérisent par une attention soutenue à la ligne pure et fine et à la lumière, délicate et envoûtante.

Carnet de dessins de Peregrino, dit Peregrino da Cesena (actif entre 1490 et 1520 environ) – Département des Arts graphiques du Louvre

Le langage de Francesco Francia inspire les artistes de son entourage comme Peregrino da Cesena et Jacopo da Bologna.

« Vénus accroupie, se tournant vers l’Amour debout sur un piédestal, derrière elle » par Marcantonio Raimondi (vers 1480 – avant 1534) – Département des Arts graphiques du Louvre
Frise représentant neuf Amours jouant, attribuée à Marcantonio Raimondi (vers 1480 – avant 1534) – Département des Arts graphiques du Louvre

L’Antique représente également une réelle source d’inspiration qui nourrit l’imaginaire artistique. Les oeuvres de jeunesse de Marcantonio Raimondi en rendent compte, ainsi que celles d’Amico Aspertini.

« Apollon, Cybèle et Marsyas » par Innocenzo Francucci, dit Innocenzo da Imola (vers 1490 – vers 1545) – Département des Arts graphiques du Louvre

À la mort de Francia, l’atelier d’Innocenzo da Imola (vers 1490 – vers 1545) s’impose comme nouveau lieu de création. Ses oeuvres s’adressent à une clientèle bolonaise qui demande un renouveau du langage orienté vers les actualités venues d’ailleurs.

Exposition « Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre »

L’influence de Raphaël

À partir de 1520 environ, un nouveau classicisme s’impose sur la scène bolonaise. Biagio Pupini (documenté de 1511 à 1551) en est l’un des représentants principaux. Imprégné de culture romaine, nourri de modèles de l’Antiquité et des modernes, il contribue à diffuser à Bologne le langage appris lors de divers voyages à Rome. Les oeuvres de Raphaël notamment sont réinterprétées d’une manière personnelle et créative.

« Le Christ bénissant les petits pains » par Biagio Pupini (documenté de 1511 à 1551) – Département des Arts graphiques du Louvre
Copies d’après le sarcophage de Bellérophon ; Le Christ de la Minerve de Michel-Ange ; des prisonniers barbares par Biagio Pupini (documenté de 1511 à 1551) – Département des Arts graphiques du Louvre

Les compositions saturées de figures, très picturales, souvent tracées à la pointe du pinceau, montrent un intérêt accru pour le rendu de la lumière obtenu par une surabondance de rehauts de gouache blanche.

Exposition « Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre »

Les maniéristes bolonais

À partir des années 1540, les échanges entre Bologne et Rome s’intensifient. Pendant que Prospero Fontana (1509 -1597) réalise à Rome certains décors de la villa du pape Jules III (1551- 1553), Pellegrino Tibaldi (1527-1596) exécute à Bologne son chef-d’oeuvre : les fresques du palais du cardinal Poggi (1549 -1560).

Détail de « Éole assis, vu de face » par Pellegrino Tibaldi (1527-1596) – Département des Arts graphiques du Louvre
« Mercure, de dos, la tête tournée vers la gauche » par Giovanni Francesco Bezzi, dit Nosadella (documenté à Bologne en 1549 – 1571) – Département des Arts graphiques du Louvre
« Tête d’homme barbu, regardant vers le haut » par Giovanni Francesco Bezzi, dit Nosadella (documenté à Bologne en 1549 – 1571) – Département des Arts graphiques du Louvre

Les grands dessins à la sanguine de Pellegrino Tibaldi, avec des figures puissantes, proposent de nouveaux modèles figuratifs influençant tous les artistes après lui. On en retrouve écho chez Nosadella, ou chez Orazio Samacchini (1532 -1577), dont les formes en torsion montrent aussi une élégance linéaire retrouvée.

« Ange volant, tenant un phylactère, entouré d’anges musiciens et d’angelots » par Orazio Samacchini (1532-1577) – Département des Arts graphiques du Louvre
Exposition « Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre »

Bartolomeo Passerotti ou la force du dessin

Bartolomeo Passerotti (1529 -1592) impose une nouvelle façon de regarder les éléments naturels appartenant au monde végétal, animal, mais aussi l’homme, étudié avec un intérêt quasi scientifique pour la vérité de son image.

« Buste d’un jeune homme, vu de trois quarts vers la droite » par Bartolomeo Passerotti (1529-1592) – Département des Arts graphiques du Louvre

Le facture soignée de Passerotti, qui propose des effets de lumière analogues à ceux recherchés par les maîtres graveurs, lui permet d’obtenir des dessins finis à la manière des estampes, sans doute destinés à des collectionneurs.

« Jupiter assis sur des nuages » par Bartolomeo Passerotti (1529-1592) – Département des Arts graphiques du Louvre
Deux dessins de Bartolomeo Passerotti (1529-1592) – Département des Arts graphiques du Louvre
Détail de « Homère et l’énigme des pêcheurs » (vers 1575) par Bartolomeo Passerotti (1529-1592) – Département des Arts graphiques du Louvre

Commissariat de l’exposition

Roberta Serra, ingénieur d’études au département des Arts graphiques, musée du Louvre

« Sainte Catherine d’Alexandrie » et « Sainte Lucie, de face, la tête de profil vers la gauche » par Felice Pinariccio, dit Il Lasagna (actif dans la seconde moitié du 16e siècle) – Département des Arts graphiques du Louvre

En savoir +

Consultez le site Internet du musée du Louvre.

« Deux torses de femme d’après l’antique, un masque au milieu » par Bartolomeo Passerotti (1529-1592) – Département des Arts graphiques du Louvre

Exposition « Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre »
22 septembre 2022 – 16 janvier 2023
Rotonde Sully Sud
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