Exposition « 20 ans. Les acquisitions du musée du quai Branly – Jacques Chirac »
24 septembre 2019 – 26 janvier 2020
Musée du Quai Branly (Paris)
Récemment, le musée du quai Branly proposait une exposition réunissant une sélection de près de 500 œuvres, visant à expliquer comment les choix d’acquisition s’élaborent et se décident.
Aujourd’hui, alors que l’exposition a fermé ses portes depuis plusieurs mois et que le musée est lui-même fermé dans le cadre de la crise du Coronavirus, je vous invite à découvrir ma propre sélection d’œuvres dans ce parcours très personnel au cœur de l’exposition.
Le musée du quai Branly – Jacques Chirac a ouvert ses portes en 2006, il a aujourd’hui 14 ans. Alors pourquoi l’exposition fait-elle référence à ses « 20 ans » dans son titre ?
En fait, le musée existe depuis 1998, bien avant son ouverture aux visiteurs. Pendant la construction du bâtiment, les équipes travaillaient à trier, photographier et reconditionner les œuvres des collections héritées du musée de l’Homme et du musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie.
En parallèle, le musée a développé sa propre politique d’acquisition, ouvrant de nouvelles directions d’enrichissement.
Un musée n’est pas seulement l’héritage poussiéreux d’une collection, nonobstant tous les amateurs de poussière et d’œuvres oubliées, il est une formidable promesse de regards neufs, « de réveil de mémoire endormie » selon la belle expression de Mataliwan Kuliyaman, Amérindien Wayana, de combinaisons de savoirs renouvelés, d’agencements esthétiques imprévus que la sensibilité du siècle recrée. » – Yves Le Fur, directeur du département du patrimoine et des collections du musée du quai Branly
Les acquisitions en chiffres
Le musée conserve à ce jour 382.538 œuvres inscrites à l’inventaire.
En vingt ans, les acquisitions représentent 78.010 objets, sans compter les archives et documents iconographiques. Près de 60 % sont des dons.
Les acquisitions du musée […] font du patrimoine un organisme vivant, qui marche et qui respire avec son temps. » – Stéphane Martin, Président musée du quai Branly–Jacques Chirac
1ère partie : Grands axes d’enrichissement
La première partie de l’exposition présente les axes de la politique d’acquisition du musée, qui poursuivent ou complètent les héritages reçus de ses prédécesseurs.
Vous trouverez toujours le lait nourricier dans les arts primitifs. » – Paul Gauguin
2ème partie : De l’héritage au contemporain
La deuxième partie de l’exposition explore les résonances entre les enjeux historiques et contemporains au sein des collections du musée du quai Branly. L’histoire des dominations, dans le contexte de l’esclavage puis de la colonisation, et les regards antagonistes qu’elle a générés sont ici abordés.
Esclavage et colonisation
L’esclavage et la colonisation exercés par les États européens se sont appuyés sur une conception hiérarchique des « races ». Des représentations caricaturales d’une partie de l’humanité ont ainsi été largement diffusées en Europe et aux États-Unis. Dans le même temps, des images plus soucieuses d’exactitude, se sont attachées à restituer le portrait d’individus plutôt que de types humains.
La présence de modèles noirs dans les ateliers des peintres européens s’affirme à partir du 18e siècle. Sur le portrait ci-dessus, le modèle pourrait être un Haïtien qui travaillait à Paris dans une troupe d’acrobates et qui posa, entre autres, pour Théodore Géricault et sa toile représentant le naufrage de « La Méduse » au large des côtes africaines en 1816.
Le motif d’esclave enchaîné et suppliant (ci-dessus) est apparu dans les années 1780 en Angleterre. Il a traversé toute l’histoire de l’abolitionnisme. Le slogan « Ne suis-je pas ton frère ? » a été reproduit sur des supports variés : gravures, écharpes, éventails, faïences, médaillons… Cette image fortement symbolique a continué d’être utilisée au 20e siècle, notamment dans la lutte contre l’Apartheid en Afrique du Sud.
3ème partie : Œuvres phares des collections
La troisième grande partie de l’exposition met en scène les pièces les plus importantes acquises au cours des 20 dernières années. Plus de cinquante pièces sont présentées.
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
En savoir +
Page spéciale sur le site Internet du Musée du Quai Branly.
C’est un musée bâti autour d’une collection. Où tout est fait pour provoquer l’éclosion de l’émotion portée par l’objet premier ; où tout est fait, à la fois pour le protéger de la lumière et pour capter le rare rayon de soleil indispensable à la vibration, à l’installation des spiritualités […] Peu importent les moyens … Seul le résultat compte. » – Jean Nouvel
Pendant la période de confinement, retrouvez le musée du Quai Branly sur Internet.