Exposition « La France vue du Grand Siècle – Dessins d’Israël Silvestre »
15 mars — 25 juin 2018
Musée du Louvre
Israël Silvestre (1621—1691) est l’un des principaux graveurs français à l’époque de Louis XIV. Le musée du Louvre expose une importante sélection de ses dessins dans l’espace dédié aux Arts graphiques de la rotonde Sully.
Plusieurs feuilles, restaurées pour l’occasion, sont présentées pour la première fois.
Découvrons ensemble le parcours de l’exposition et quelques œuvres en images.
Membre de l’Académie royale de peinture et de sculpture, Silvestre bénéficiait d’un logement dans les Galeries du Louvre. Il fut également le « maître à dessiner » du Dauphin, le fils aîné de Louis XIV.
[Israël Silvestre] abandonna les maîtres qu’il avait tant étudiés et s’attacha à copier la nature ; de là le grand nombre de vues, tant de Paris que des environs, qu’il dessina et qu’il a gravées plus tard. C’est ainsi qu’on trouve dans son œuvre des vues de monuments qui n’existaient plus lorsqu’il les a gravées. » – L.-E. Faucheux dans le « Catalogue raisonné de toutes les estampes qui forment l’œuvre d’Israël Silvestre » (1857)
Rome
Le voyage à Rome constituait une étape incontournable pour tout jeune artiste du XVIIe siècle. Israël Silvestre découvrit la ville à l’âge de 17 ans et rencontra à cette occasion le peintre Charles Le Brun avec lequel il noua des liens d’amitié. La femme de Le Brun, Suzanne Butay, sera la marraine de la fille aînée de Silvestre.
A l’occasion d’une étape de son trajet vers Rome, Silvestre exécuta une vue de la Porte Royale de Marseille, alors située près de l’actuelle Canebière.
Vaux-le-Vicomte
Lorsque le surintendant des Finances Nicolas Fouquet construisit le château de Vaux-le-Vicomte, Israël Silvestre travailla sur ce grand chantier aux côtés de l’architecte Louis Le Vau, du dessinateur de jardins André Le Nôtre et du décorateur Charles Le Brun.
C’était aussi cette maison magnifique, avec ses accompagnements et ses jardins, lesquels Silvestre m’avait montrés, et que ma mémoire conservait avec un grand soin, comme étant les plus précieuses pièces de son trésor. » – Jean De La Fontaine dans « Le songe de Vaux »
Les grandes fêtes royales
Israël Silvestre représenta les fêtes royales, notamment le Carrousel du Louvre donné par Louis XIV en 1662 au cours duquel le monarque exposa sa nouvelle autorité de « Roi Soleil ». 10 à 15.000 spectateurs assistèrent à ce grand spectacle équestre dans le jardin des Tuileries.
[Les peuples] se plaisent au spectacle, où au fond on a toujours pour but de leur plaire […]. Par là, nous tenons leur esprit et leur cœur, quelquefois plus fortement peut-être, que par les récompenses et les bienfaits. » – Louis XIV dans ses « Mémoires »
Châteaux et villes conquises
En 1665, Israël Silvestre fut envoyé en Lorraine et dans les Ardennes par Colbert pour dessiner les villes ayant nouvellement rejoint la Couronne de France.
Il s’attacha plus particulièrement à copier la nature et à la voir par ses propres yeux. […] il était si ardent à ne rien laisser échapper de remarquable, si soigneux, si prompt à exécuter que, lors même qu’il ne faisait que passer par un endroit et qu’il avait à peine le temps de s’y reconnaître, il savait si bien ménager les moments qu’il n’en sortait point sans en emporter quelque vue. » – Pierre Jean Mariette, grand collectionneur, à propos d’Israël Silvestre
Montmorency
Silvestre exécuta plusieurs vues de la maison que Charles Le Brun s’était fait construire à Montmorency. Le Brun a soutenu la carrière d’Israël Silvestre au travers de plusieurs commandes et jusqu’à son admission à l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture.
Versailles
Israël Silvestre a réalisé de nombreuses gravures représentant les façades et les plans du château de Versailles. Dans l’exposition du Louvre, ses œuvres sont mises en regard des réalisations d’Adam Pérelle et de Jean-Baptiste Alexandre Le Blond (le coup de cœur du Scribe !).
Meudon
Le marquis de Louvois, ministre de la Guerre, était le propriétaire du château et du parc de Meudon où il se rendait « pour travailler en repos et ne donner aucune audience ». Silvestre réalisa plusieurs dessins « sur le vif » en préparation d’une série d’estampes.
Israël Silvestre meurt en 1691 à l’âge de 70 ans dans son appartement du Louvre.
Il est enterré dans l’église Saint-Germain-l’Auxerrois de Paris.
Exposition « La France vue du Grand Siècle – Dessins d’Israël Silvestre »
15 mars — 25 juin 2018
Musée du Louvre
Sources :
– notice sur la vie de l’artiste dans le « Catalogue raisonné de toutes les estampes qui forment l’œuvre d’Israël Silvestre » (1857) par L.-E. Faucheux
– dossier de presse de l’exposition