Exposition « Formes de la ruine »
1er décembre 2023 – 3 mars 2024
Musée des Beaux-Arts de Lyon
Conçue à partir de la réflexion d’Alain Schnapp, auteur de l’importante « Une histoire universelle des ruines » (2020), l’exposition propose une transposition de sa pensée, avec plus de 300 œuvres présentées, des arts premiers à l’art contemporain. L’exposition propose un périple à travers les ruines, dans un dialogue continu entre les civilisations autour de quatre thèmes : la mémoire et l’oubli, la tension entre nature et culture, le lien entre le matériel et l’immatériel et la confrontation entre présent et futur. Son ambition est d’interroger les sociétés à travers l’histoire et en même temps de se confronter aux recherches des artistes contemporains.
Pour cette visite privée, vous êtes accompagnés par Sylvie Ramond, conservateur en chef du patrimoine, directeur général du pôle des musées d’art MBA | macLYON, et par Alain Schnapp, historien et archéologue, professeur émérite à l’Université de Paris-I.
« Tous les hommes ont un secret attrait pour les ruines. Ce sentiment tient à la fragilité de notre nature, à une conformité secrète entre ces monuments détruits et la rapidité de notre existence. » – François-René de Châteaubriand
Il existe diverses manières de faire face à l’oubli. La première consiste à édifier des monuments gigantesques si résistants qu’ils pourront s’opposer au passage du temps, à l’image des mégalithes de la Préhistoire ou des pyramides d’Égypte. Les souverains égyptiens et orientaux de l’Antiquité ne se sont pas contentés de bâtir. Ils ont aussi écrit sur les murs de leurs pyramides, sur les tablettes déposées dans les fondations de leurs palais et de leurs temples, l’écriture contribuant à conforter leur légitimité et à assurer la continuité avec le passé.
Les textes inscrits par les Égyptiens sur les monuments, les stèles ou les cônes funéraires sont des messages lancés vers le futur qui visent à établir une continuité de génération en génération, de siècle en siècle.
Des motifs comme celui de la Tour de Babel, indéfiniment repris par les artistes à la suite de Pieter Brueghel l’Ancien et interprétée ici par Hendrick III van Cleve, peuvent nourrir des fictions imagées, comme dans les albums de bandes dessinées de Benoît Peeters et François Schuiten, qui appartiennent aussi bien au passé qu’au futur.
« Non seulement les œuvres de nos mains sont détruites ; (…) les œuvres de la nature elles-mêmes sont bouleversées et nous devons supporter avec une âme égale la destruction des villes. Elles ne sont debout que pour tomber, c’est la fin qui les attend toutes. » – Sénèque
Après la destruction, la ruine accueille l’éclosion lente de nouvelles formes de vie. Plantes, arbustes, organismes divers et animaux envahissent des lieux qui leur étaient inaccessibles auparavant. Toits et murs effondrés ouvrent sur de nouvelles portions de ciel. L’œuvre du temps réconcilie le monument et le paysage en y réinstaurant la vie.
Le Relief avec scène bucolique, chef-d’œuvre de l’art de la Rome antique (photo ci-dessous), met en scène une vie rurale idyllique, en harmonie avec les ruines environnantes.
« Fiat mundi confusa ruina » – « le monde devient une ruine confuse » – Lucrèce
Sources pour cet article :
– texte : dossier de presse de l’exposition
– photographies : @scribeaccroupi
Commissariat de l’exposition
Alain Schnapp, historien et archéologue, professeur émérite à l’Université de Paris-I
Sylvie Ramond, directeur général du pôle des musées d’art, MBA | macLYON, directeur du musée des Beaux- Arts de Lyon, conservateur en chef du patrimoine
Assistés de Zoé Marty, conservatrice du patrimoine, musée d’art moderne et contemporain
de Saint-Étienne Métropole
Chiara Vitali, assistante scientifique, ENS Ulm / École du Louvre
Avec la participation d’Amandine Delbart, conservatrice du patrimoine stagiaire
En savoir +
Consultez la page spéciale consacrée à l’exposition sur le site Internet du musée des Beaux-Arts de Lyon.