Exposition « Ingres, l’artiste et ses princes »
3 juin – 1er octobre 2023
Château de Chantilly
Salle du Jeu de Paume
Avec l’avènement de la monarchie de Juillet (1830-1848), Ingres trouve notamment dans la famille d’Orléans un soutien de poids lui permettant de réaliser parmi ses plus grands chefs-d’œuvre. Ce sont ces liens étroits qui sont au cœur de l’exposition proposée par le musée Condé de Chantilly.
Provenant de collections nationales et internationales, tableaux et dessins commandés ou collectionnés par les princes d’Orléans sont réunis à Chantilly, aux côtés de leurs études et leurs variantes.
Pour cette visite privée, vous êtes accompagnés par Nicole Garnier, conservateur général honoraire du patrimoine, et Mathieu Deldicque, directeur du musée Condé.
Cette histoire commence avec la relation privilégiée tissée entre Ingres et l’héritier du trône. L’un de ses plus grands mécènes est le duc Ferdinand d’Orléans, Prince Royal (1810-1842), fils aîné du roi Louis-Philippe, qui acquit en 1839 son envoi de Rome « Œdipe et le Sphinx », lui commanda la célèbre « Stratonice » (image ci-dessous) et lui fit faire son portrait.
Né à Montauban en 1780, après une première formation artistique auprès de son père Joseph Ingres, peintre, architecte, sculpteur et musicien, puis du peintre Joseph Roques à Toulouse à partir de 1791, Ingres entre en août 1797 dans l’atelier de Jacques-Louis David à Paris.
En 1801, le jeune peintre remporte le prestigieux prix de Rome, mais les événements politiques l’empêchent de partir pour Rome. Il patiente en dessinant au Louvre d’après l’antique. Manquant d’argent pour payer des modèles, il fait les portraits de ses amis et connaissances, en s’inspirant de David : le modèle de trois-quarts sur fond brun fixe le spectateur. Au Salon de 1806, il n’expose que des portraits dont son Autoportrait.
Les critiques se déchaînent contre Ingres, mais il ne peut se défendre, ayant enfin rejoint Rome en 1806, et en conçoit une amertume qui traverse toute sa carrière. Les critiques du Salon décrivent avec ironie un tableau très différent de celui que l’on connaît aujourd’hui : l’artiste efface un portrait sur la toile, les harmonies sont grises, le manteau est différent, au point que l’on a pu se demander si l’œuvre aujourd’hui au musée Condé est bien celle du Salon de 1806.
La version du Salon de 1806 est connue par une copie ancienne exécutée par Julie Forestier, fiancée d’Ingres et par une photographie. Quand Ingres date son portrait en 1804, il a 24 ans, mais il en a 70 quand il achève sa composition.
Chaque œuvre est l’objet de recherches approfondies : Ingres est un admirable dessinateur qui multiplie les études d’ensemble et de détail, et l’exposition rassemble croquis et études préparatoires autour de chaque œuvre majeure.
De récentes analyses scientifiques menées au Centre de Recherches et de Restauration des Musées de France (C2RMF), montrent visuellement comment Ingres a repris et modifié ses plus grands chefs-d’œuvre.
Commissariat de l’exposition
Commissariat général : Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Condé
Commissariat scientifique : Nicole Garnier-Pelle, conservateur général honoraire du patrimoine
En savoir +
Consultez le site Internet du château de Chantilly.
J’ai adoré cette exposition.Quelle qualité !Quel point de vue original que cette mise en lumière des relations privilégiées entre Ingres et la famille royale! Tout Chantilly est remarquable. Merci à vous , ainsi qu’à Anne Miller. Vous formez un duo formidable ! ( et toutes les équipes aussi).