Cette vidéo sera disponible à partir de samedi 12 avril à 19h sur cette page.
Exposition « Christian Krohg (1852-1925). Le Peuple du Nord »
25 mars – 27 juillet 2025
Musée d’Orsay
Après « Edvard Munch. Un poème de vie, d’amour et de mort » (2022) et « Harriet Backer. La musique des couleurs » (2024), le musée d’Orsay clôt une trilogie consacrée à l’art norvégien du tournant du XXe siècle avec l’exposition consacrée à Christian Krohg.
Il s’agit de la toute première rétrospective de l’artiste en dehors de la Scandinavie. Elle met en lumière ses œuvres naturalistes et engagées et révèle sa modernité picturale. Bohème et fervent défenseur des causes politiques et sociales de son époque, Krohg, également écrivain et journaliste, dépeint avec une profonde empathie le monde du travail, la misère, ainsi que les injustices subies par les femmes.
Le parcours permet aussi de souligner ses liens picturaux avec les artistes français découverts lors de ses séjours parisiens, notamment Courbet, Manet et Caillebotte.
Pour cette visite privée, vous êtes accompagnés par Servane Dargnies de Vitry, conservatrice en chef peinture au musée d’Orsay.

« Le seul peintre capable de descendre de son trône et d’éprouver de la compassion sincère pour ses modèles. » – Edvard Munch
Pour Krohg, l’art doit toucher le spectateur et susciter son empathie, par le fond comme par la forme. Après des études en Allemagne, son séjour français – à Paris et à Grez-sur-Loing (Seine-et-Marne) – l’engage plus loin dans cette voie. Ce que Krohg retient de Manet et des impressionnistes, tel Gustave Caillebotte, ce sont les cadrages audacieux qui créent l’illusion de fragments de vie pris au hasard. Il ira jusqu’à en faire son slogan : « Tout est une question de cadrage. »

« Je suis très content de mon séjour. Je n’ai jamais vu autant d’art moderne. À Paris, il y a eu toute une série d’expositions passionnantes, et ici à Grez, je fréquente tous les jours des artistes extrêmement talentueux et intéressants. » – Christian Krohg

Selon Krohg, l’image ne doit pas être construite en termes de perspective. Assis devant son sujet, il le peint dans une intense proximité. Krohg applique ces principes tout au long de sa carrière, notamment dans ses tableaux de marins qui éludent le paysage au profit de plans rapprochés sur l’action.


En 1886, Krohg publie son roman Albertine, histoire d’une ouvrière violée devenue prostituée, roman que la police saisit rapidement au motif qu’il porte atteinte aux bonnes mœurs. Malgré les controverses, Krohg défend sa liberté d’expression contre la censure. Il réalise alors son tableau le plus important, la grande toile « Albertine » (ci-dessous) tirée de son roman, poussant la provocation jusqu’à engager des prostituées comme modèles. Peu d’œuvres d’art norvégiennes ont suscité un débat aussi intense, par la mise en lumière d’une facette particulièrement sombre de la société norvégienne.


« Vous devez peindre de manière à toucher, émouvoir, scandaliser ou réjouir le public par ce qui vous a vous-même réjoui, ému, scandalisé ou touché. » – Christian Krohg



Qu’il s’agisse du quotidien simple des habitants de Skagen au Danemark ou de celui de sa propre famille, ses toiles dévoilent l’intérêt de l’artiste pour la sphère intime. Ses œuvres, qui mettent en exergue le soin que peuvent s’apporter les membres d’une famille, se caractérisent par une grande douceur et témoignent de sa profonde humanité. En plaçant l’empathie au cœur de son travail, il parvient à capter l’attention du spectateur pour accomplir son idéal : « œuvrer au progrès humain ».


Commissariat de l’exposition
Servane Dargnies de Vitry, conservatrice en chef peinture, musée d’Orsay
Vibeke Waallann Hansen, senior curator, Nasjonalmuseet, Oslo


En savoir +
Consultez la page dédiée à l’exposition sur le site Internet du musée d’Orsay.

Exposition « Christian Krohg (1852-1925). Le Peuple du Nord »
25 mars – 27 juillet 2025
Musée d’Orsay
Esplanade Valéry Giscard d’Estaing
75007 Paris
