Exposition « Ultime combat. Arts martiaux d’Asie »
28 septembre 2021 – 16 janvier 2022
Musée du Quai Branly – Jacques Chirac
Bienvenue dans le monde des moines Shaolin, des samouraïs… et de la discipline martiale ! Jusqu’au 16 janvier 2022, le musée du quai Branly nous parle des arts martiaux dans une exposition où le cinéma asiatique occupe une large place sur écrans géants.
Avec plus de 300 œuvres anciennes et contemporaines, l’exposition explore la mythologie, l’histoire, la pratique et la représentation des disciplines martiales d’Asie depuis les arts classiques jusqu’à la pop culture. Personnages historiques et héros de fiction rythment le parcours au cœur des cultures indienne, chinoise et japonaise.
Arts hindous et bouddhiques
Le thème du combat est central dans la mythologie indienne, avant le développement de l’hindouisme et du bouddhisme. Les « Veda », textes religieux composés en Inde à partir du XVe siècle avant notre ère, décrivent une guerre entre des dieux et des démons.
En Inde, la classe dirigeante des guerriers, grande patronne des arts, finance les reproductions des batailles des dieux contre les démons pour donner une dimension divine à ses activités militaires.
Gardiens du Bouddha
Les gardiens de portes de temples (dvarapala) sont d’anciens démons ou divinités de la nature d’origine indienne, convertis en serviteurs du Bouddha et des dieux hindous.
Le premier gardien du Bouddha, Vajrapâni, ressemble à Héraclès, la divinité d’élection d’Alexandre le Grand qui avait franchi l’Indus au IIIe siècle avant J.-C. Vajrapâni est le « porteur du foudre », une arme symbole de connaissance pour le bouddhisme.
Les épopées
Au début de notre ère, les épopées du Râmâyana et du Mahâbhârata traitent de la royauté, du devoir de guerre des princes et de la restauration de l’ordre divin. Elles donnent une origine divine aux disciplines martiales des guerriers. La lutte y est décrite à travers les figures du colosse Bhima et du singe Hanumân.
Le culte du général de l’armée des singes, Hanumân, procure force physique et qualités morales, telles que la loyauté et le respect du maître.
Les poings vengeurs du kung-fu
Le nom « kung-fu » s’est popularisé tardivement et par le biais du cinéma pour désigner une grande diversité d’arts martiaux. À côté de leur usage militaire, les écoles martiales chinoises s’inscrivent dans des traditions de combats rituels inspirés d’animaux et de gymnastiques thérapeutiques, attestées depuis plus de deux mille ans et fondées sur la mise en relation du corps avec les forces de l’univers. Elles développent une éthique du combat associant force physique et mentale, à travers la méditation bouddhique ou la recherche de longévité taoïste.
Seigneurs de guerre
À partir du VIIe siècle, le pouvoir centralisé sur le modèle impérial chinois décline et l’État japonais se désengage de la protection des provinces. L’armure de type yoroi s’établit à cette époque. Elle consiste en un assemblage de plaques de cuir ou de métal laquées, maintenues par un laçage de soie, avec une cuirasse à deux larges plaques protégeant les épaules.
Manga
Hiroshi Hirata (né en 1937) est considéré comme le Akira Kurosawa du manga. Passionné par l’histoire du Japon et les samouraïs, ses récits plongent dans le chaos des guerres de clans. Si ses grandes scènes épiques impressionnent, Hirata est aussi le peintre minutieux de la vie quotidienne et parfois familiale de ces guerriers tourmentés par le sens du devoir.
Renaissance des arts martiaux
En 1882, Jigorô Kano (1860-1938) crée le judo à partir des anciennes techniques de combat à mains nues (jûjutsu). De petite taille et d’un tempérament réservé, Jigorô Kano réalise que le judo renforce la personne physiquement autant que dans sa relation au monde. Désormais appelés budô, les arts martiaux deviennent un patrimoine national promu pour ses vertus éducatives et sociales.
Les guerres des clans se sont déplacées dans l’espace. Désormais, en guise d’armures, les samouraïs pilotent de gigantesques robots-guerriers.
Commissaires de l’exposition
Julien Rousseau est conservateur du patrimoine, responsable de l’unité patrimoniale Asie au musée du quai Branly – Jacques Chirac.
Stéphane du Mesnildot, auteur et spécialiste du cinéma asiatique, enseigne l’histoire du cinéma à Paris III Sorbonne et aux 3IS (Institut International de l’Image et du Son).
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
Source : dossier de presse de l’exposition