Exposition « Paysage. Fenêtre sur la nature »
29 mars – 24 juillet 2023
Musée du Louvre-Lens
Depuis la Renaissance jusqu’à nos jours, par la peinture, les artistes rejouent à leur manière les mythes de la Création, en représentant ciel, terre, mer, lumière et ténèbres. L’exposition explore différents types de paysages et de points de vue sur la nature, présentant aussi bien des œuvres célèbres que moins connues et plus inattendues.
Un enchantement !
Pour visiter l’exposition, vous êtes accompagnés par Marie Gord, chargée de recherches et de documentation au Louvre-Lens, et par l’artiste et scénographe Laurent Pernot.
Le paysage a longtemps joué un rôle secondaire dans la représentation. Dans la peinture d’histoire, il tient lieu de décor et sert dans un premier temps à donner de la profondeur à l’espace représenté. Souvent qualifié d’ornement au XVe siècle, le paysage apparaît en arrière-plan, derrière l’Homme. C’est au début du XVIe siècle que le paysage va progressivement s’imposer comme genre à part entière.
Cependant, le concept de paysage est bien antérieur. Les premières cosmogonies donnent une explication sur l’origine des mondes dont le Créateur a l’apparence humaine ou anthropomorphe. Ecrites ou représentées sur argile, papyrus, bois ou toile tendue, elles racontent les différentes étapes de la Création du monde en commençant par la naissance du ciel, de l’eau, de l’arbre, de la végétation et des rochers, acteurs déterminants de la naissance de la vie sur terre.
On retrouve très tôt dans la civilisation égyptienne une cosmogonie procédant de la division d’une matière primordiale évoquant les amours passionnés de la déesse du ciel (Noût) et le dieu de la terre (Geb), les « Parents du monde ».
La forme circulaire de ce bouclier décoratif permet la représentation cyclique du temps. Organisées autour du motif central du soleil, chaque saison est illustrée par un type de chasse propre à la période. Activité aristocratique, la chasse se veut ici l’évocation de la maîtrise de l’homme sur la nature tout au long de l’année. Hans Steiner s’inspire très vraisemblablement de modèles littéraires prestigieux, les descriptions du bouclier d’Achille par Homère et d’Énée par Virgile, qui déroulent tous deux une évocation précise des paysages et des activités humaines.
C’est au XVIIIe siècle que la pratique picturale hors de l’atelier connaît son essor grâce à l’évolution du matériel. L’invention du tube de couleur en 1841 favorise cette pratique de peinture réalisée en plein air, « sur le motif ».
Gaston Roullet (1847-1925) est un des premiers artistes européens à s’être rendu en Indochine, en tant que peintre du Département de la Marine. Au bleu du ciel et de la mer ainsi qu’aux masses sombres des rochers qui émergent s’oppose la blancheur de la plage. Sur cette dernière, les croix signalant les tombes de soldats français paraissent bien frêles, abandonnées à une nature inhospitalière.
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
Une mutation s’effectue au début du 20e siècle. Un moment de bascule s’opère entre le paysage tel que l’artiste le voit, le comprend, le transforme vers une autre forme traduisant ses états d’âme dans lesquels il donne à voir les espaces paradoxaux de son paysage intérieur.
Commissariat de l’exposition
Vincent Pomarède, conservateur général du patrimoine au musée du Louvre
Marie Lavandier, directrice du Louvre-Lens
Marie Gord, chargée de recherches et de documentation au musée du Louvre-Lens
En savoir +
Consultez la page dédiée à l’exposition sur le site Internet du musée.